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Les itinéraires européens de l'Institut Iliade
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La symbolique politique du Loup

Synergies européennes - Bruxelles/Berlin - Décembre 2007
Ces jours-ci, on conteste l’authenticité de la découverte récente, à Rome, d’une grotte où, prétend-on, l’on honorait les fondateurs de l’Urbs, Romulus et Remus. C’est un coup supplémentaire pour la Ville porteuse de tant de mythes, après que l’on ait nié l’authenticité de la Louve Capitoline, qui n’aurait pas d’origines dans l’Antiquité mais n’aurait été inventée qu’au cours de notre Moyen-Âge. Quoi qu’il en soit, les enfants légendaires de la Louve sont tels qu’on les a toujours imaginés : paisibles sous le ventre du fauve, s’abreuvant à ses tétons.
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De la déesse de l’aurore

[ci-dessus : Eos, Evelyn De Morgan, 1895]
En ce 15 août, il me paraissait intéressant de consacrer un article à une déesse fondamentale au sein des mythologies indo-européennes, déité vierge uniquement lorsqu’elle adopte une dimension guerrière, à l’instar de Pallas Athênê en Grèce.
À l’origine, les divinités indo-européennes patronnent les éléments de la nature, et en particulier le ciel, la terre et les astres, mais aussi les phénomènes atmosphériques. Jean Haudry a notamment démontré que le système trifonctionnel indo-européen était appliqué aux cieux, ceux-ci se partageant entre le ciel de nuit, correspondant aux forces telluriques et infernales, le ciel de jour, correspondant à la lumière des divinités souveraines, et enfin le ciel intermédiaire, le *regwos (ou « érèbe »), ciel auroral et crépusculaire, lié à la couleur rouge, mais aussi ciel d’orage.
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Le culte solaire chez les peuples germaniques
Contrairement aux Grecs et aux Romains, qui adoraient des divinités solaires, les Germains considéraient que la puissance du soleil, qui donnait vie à tous les êtres, était, pour eux, une des puissances les plus sacrées. Les innombrables symboles solaires que l’on découvre sur les parois rupestres du Nord de l’Europe depuis l’âge du bronze, souvent sous la forme de roues solaires, en témoignent de manière fort éloquente. Certains d’entre ces symboles ont plus de 3500 ans. Jusqu’ici, il a été quasiment impossible d’interpréter avec précision ces signes gravés dans les rochers. Par ailleurs, le déchiffrement des signes trouvés, au nombre d’environ 7.500, sur un rocher canadien, à Petersborough dans la province d’Ontario, nous donne l’espoir d’un jour pouvoir déchiffrer les milliers de graffitis de l’Ultima Thulé scandinave.
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Le culte solaire2/2

Stonehenge et l'Olympe
Stonehenge a été construit vers 2000 avant notre ère et a été transformé et complété au moins 2 fois pendant l'Âge du Bronze. D'après la tradition celtique, le Mage Merlin y aurait officié et le Roi Arthur aurait livré sa dernière bataille dans les environs immédiats du temple. Les légendes nous parlent aussi du retour cyclique du dieu solaire Apoll, qui séjournerait tous les 19 ans à Stonehenge. Mais est-ce une légende ? Non. Car à la fin de chaque cycle de 19 ans calendrier lunaire et calendrier solaire se confondent.
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Le culte solaire1/2

Une part considérable des rituels païens se réfère plus ou moins intensément à la force du soleil et à sa course dans le ciel. Les grands rituels festifs saisonniers au moment des solstices et le rituel de remerciement pour les récoltes sont très nettement des rituels solaires. Quant aux rituels qui ponctuent le cours de la vie, ils se réfèrent également, via la symbolique du feu, à des formes du culte solaire et de la vénération pour cet astre. La vénération de la lune et les formes rituelles du culte lunaire ne se retrouvent que sporadiquement dans les rituels solaires que nous venons d'évoquer. Nous nous concentrerons donc, ici, sur le savoir relatif au culte solaire dont nous disposons, mis à part les rituels solsticiaux, qui méritent une analyse plus spécifique.
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La spiritualité païenne au sein du Moyen Âge “catholique”4/4

De plus, la légende établit une “parenté” significative entre ce roi des Croisés et le mythique "Chevalier au cygne" (l'Hélias français, le Lohengrin germanique) qui, à son tour, se réfère à des symboles impériaux païens (que l’on pense à sa connexion généalogique symbolique avec César lui-même), solaires (voir les relations étymologiques entre Hélias, Hélios et Elie) et pagano-hyperboréens (le cygne qui conduit Hélias ou Lohengrin au "siège céleste" est le même animal emblématique qui ramène Apollon parmi les Hyperboréens et revient fréquemment dans les traces paléographiques du culte nordico-arctique préhistorique). Une telle conjonction d’éléments fait que Godefroy de Bouillon fut un signe de plus — en relation avec les Croisades elles-mêmes — donnant le véritable sens de cette force secrète qui, dans la lutte politique des empereurs germaniques et dans le triomphe même d’un Othon Ier, ne révèle que sa manifestation extérieure la plus visible.
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La spiritualité païenne au sein du Moyen Âge “catholique”3/4

Mais cette même signification réapparaît aussi dans de très nombreuses légendes relatives aux empereurs germaniques, où interférent le réel et l’irréel, l’Histoire et le mythe. En plus de Charlemagne, Frédéric Ier et Frédéric II, entrés dans la légende, ne seraient jamais morts. Ils auraient reçu en don du mystérieux "Prêtre Jean", qui n'est autre qu'une figure médiévale du "seigneur universel", les symboles d’une vie éternelle et d’un pouvoir non humain de victoire (la peau de salamandre, l’eau de vie, l’anneau d’or). Ils poursuivraient leur existence au sommet d’une montagne (par ex. l’Odenberg ou le Kyffhaüser), quelquefois en un lieu souterrain. Ici également reviennent les symboles, que nous pouvons définir comme universels, d’une tradition païenne très ancienne.
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La spiritualité païenne au sein du Moyen Âge “catholique”2/4

L’ethos païen de la féodalité
Il va de soi qu'il est inutile de s’attarder sur le caractère antichrétien du régime social et des idéaux éthiques du Moyen Âge, tant il s’agit de choses connues de tous, aux traits par trop évidents.
Le régime féodal caractérise la société médiévale. Un tel régime est directement issu du monde nordico-aryen, il se base sur les deux principes de l’individualité libre et de la fidélité guerrière, et rien ne lui est plus étranger que le pathos chrétien de la "socialité", de la collectivité, de l’amour. Avant le groupe, on trouve ici l’individu. La plus haute valeur, la vraie mesure de la noblesse, dès la plus ancienne tradition nordique (comme celle paléoromaine), résidait dans le fait d’être libre.
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La spiritualité païenne au sein du Moyen Âge “catholique”1/4

Quiconque a eu l’occasion de lire régulièrement nos articles, et notamment ceux publiés à plusieurs reprises dans Vita Nova, connaît déjà le point de vue qui sera le fil conducteur des présentes notes : nous faisons allusion à cette idée d’une opposition fondamentale entre deux attitudes distinctes quant à l’esprit, où il faut voir l’origine de deux traditions bien différenciées sur le plan aussi bien historique que supra-historique.