Ulysse, pour ceux qui ont grandi dans les années soixante, c’est d’abord l’extraordinaire série franco-germano-italo-yougoslave de Franco Rossi et Dino de Laurentiis, avec Irène Papas dans le rôle de Pénélope et Bekim Fehmiu dans celui d’Ulysse. Avec un minimum d’effets spéciaux (ceux de l’époque), elle nous transportait en huit épisodes de cinquante minutes dans le sillage d’Ulysse. Pour le petit garçon que j’étais encore, ce fut la découverte émerveillée de l’un des récits fondateurs de notre vieille Europe et de la Méditerranée ensoleillée. Et l’une ne va pas sans l’autre.
Nous avions encore la chance de recevoir une éducation « classique » fondée sur les textes historiques qui mettaient en avant les valeurs de courage, de sacrifice, d’honneur… Nos héros s’appelaient Hector, Léonidas, Ulysse… Et nous étions prêts à échanger une vie courte et intense contre une gloire éternelle.