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L'Hermétisme, la tradition ésotérique d’Hermès Trismégiste
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Merlin ou le savoir du monde. Entretien avec Philippe Walter
Philippe Walter est un médiéviste français, spécialiste des mythologies chrétiennes, notamment de la littérature arthurienne, et de l’imaginaire médiéval. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, études et traductions sur le sujet comme Tristan et Yseut. Les poèmes français (Le Livre de Poche, 1989), Aucassin et Nicolette : chantefable du XIIIe siècle (Gallimard, 1999), Canicule, essai de mythologie sur Yvain de Chrétien de Troyes (SEDES, 1988), Merlin ou le Savoir du monde (Imago, 2000).
Qui êtes-vous ? Comment vous définir ? Pouvez-vous rapidement retracer votre itinéraire intellectuel ? Qui furent vos maîtres ?
Messin d’origine, j’ai commencé ma carrière universitaire à la Sorbonne comme assistant avant de prendre en 1990 la chaire professorale de littérature française du Moyen Age à l’Université Stendhal (Grenoble 3). C’est là que je dirige aujourd’hui le Centre de Recherche sur l’Imaginaire qui a été fondé en 1966 par Léon Cellier et Gilbert Durand et qui a rayonné un peu partout dans le monde.
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Héros et épopée
[ci-contre : ill. pour Theocritus, Bion and Moschus, Sir W. Russell Flint, 1922]
James Redfield, spécialiste d'Homère, écrit : « Pour moi, l'Iliade est un texte presque aussi exotique que le Mahabharata ». Cet exotisme, cette étrangeté ne tiennent-ils pas au fait que l'épopée homérique comme la grande épopée sanscrite sont une poésie des origines, une littérature de l'enfance du monde pour reprendre la formule de Hegel ? Dans la mesure où l'épopée est le genre dans lequel l'homme a exprimé son désir d'héroïsme et son rêve de dépassement de soi, il nous paraît judicieux de faire ce détour par une des plus anciennes formes poétiques qui soient. Le terme épopée renvoie au grec epos, la parole primordiale proférée par les aèdes, distincte de la parole chantée du lyrisme. Cette parole inspirée des dieux est dotée d'une puissance magico-religieuse, celle de dire « le présent, le futur, le passé » (Iliade, I, 70).
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L’exemple du héros 2/2
Chaque instant est unique
Il vient en aide aux faibles et aux vieillards mais ne supporte ni les fainéants, ni les profiteurs et les voleurs. Il les considère comme des “fardeaux de la terre”, un poids pour la Terre-Mère. Il sait être courageux face au danger et patient devant les difficultés de la vie quotidienne sans pour autant rechercher l'affliction et l'adversité. Il sait profiter des joies de la vie là où il les trouve, en écoutant une chanson, après un baiser, devant un endroit idyllique ou l'hilarité d'un enfant par ce qu'il sait que chaque instant est unique et qu'il ne se reproduira peut-être jamais. De plus, il n'est pas stupide. Il sait utiliser son intelligence chaque fois qu'il en a besoin. Il représente la supériorité de l'Homme face à l'animal. Il sait rire avec ses propres malheurs, car le rire est comme le vent qui chasse les nuages de la misère et du défaitisme. Il essaie de résoudre seul ses problèmes tout en respectant la Nature qu'il considère comme vivante et sacrée.
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L’exemple du héros 1/2
Dans la quatorzième livraison de la revue bimensuelle des Diipetes (Athènes, Grèce), un article de Thomas Mastakouri puise inspiration dans la figure du Héros de nos sociétés européennes antiques. Les idées développées par l'auteur, tout en étant discutables de par un certain romantisme de la révolte, ont cependant le mérite de nous interpeller et nous invitent à une réflexion critique sur ce que peut vouloir encore dire héroïcité. Ce que nous avons à réaliser est aussi d'une certaine façon ce que nous avons à transmettre, c'est bien là la seule source de grandeur et c'est pourquoi Boileau rappelait à juste titre qu'« on peut être héros sans ravager la terre ».
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Le sacré et le mythe 3/3
Un recours pertinent à l'étymologie peut éclairer le concept : Muthos et Logos signifient tous deux : parole. Mais s'agit-il de la même parole ? En fait, Logos évoque la notion de tri, de choix. C'est donc une parole mûrement réfléchie, qui s'interroge. Le Logos n'est donc pas, par sa nature même, de l'ordre de la vérité. Pour être convaincant, il doit se mettre en posture de convaincre, et donc de résister à la critique. Le Muthos (…) est à l'origine une parole qui échappe à la critique, dans la mesure même où il n'est pas pensable de le mettre en question.
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Le sacré et le mythe 1/3
« Le sacré relève d'abord d'une perception de choses manifestant le divin, et non d'un état de croyance impliquant l'adoption d'une vérité absolue. » (Jean-Jacques Wunenburger)
« La mythologie comprend l'histoire archétypique du monde originel ; passé, présent et futur y sont embrassés. » (Novalis)
« Le symbole est une représentation qui fait apparaître un sens secret. Il est l'épiphanie d'un mystère. » (Gilbert Durand)
"Le poids des mots, le choc des photos" dit la publicité d'un hebdomadaire contemporain bien connu. Ce slogan, bien que purement commercial, est frappant. C'est bien évidemment son intention mais nous pourrions nous demander pourquoi il apparaît tel. Le poids des mots doit certainement faire appel à la résonance que le verbe a sur notre imaginaire et nous renvoyer à l'importance qu'avait — et qu'a encore, mais dans une moindre mesure -, l'oralité.
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« L’identité des peuples se fonde sur un double héritage, culturel et biologique »
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Comment la tradition grecque s’est transmise au Moyen Âge : « Aristote au Mont-Saint-Michel »
Intervention de Fabien Niezgoda, contributeur de la revue Eléments et auteur de Le sens de l'écologie politique : Une vision par-delà droite et gauche, lors du colloque « Européens : transmettre ou disparaître » le 18 mars 2017 à Paris.
Il est assez peu courant que des controverses sur la transmission de manuscrits médiévaux dans les abbayes bénédictines ou sur le parcours de lettrés byzantins aboutissent, sous les yeux du grand public, à des tribunes polémiques ou à des pétitions rageuses. C’est pourtant ce qui s’est passé, au printemps 2008, après la publication d’Aristote au Mont-Saint-Michel.
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Fêtes celtiques
♦ Recension : Françoise Le Roux & Christian J. Guyon Varc'h, Les fêtes celtiques, éd. Ouest-France-Université, 1995, 215 p.
De l'immense corpus que ces deux grands savants ont accumulé au long de leur existence et dont nous pouvons espérer qu'un jour il sera réuni in extenso en une seule collection, cet ouvrage, qui n'est sans doute pas le plus volumineux en apparence, nous paraît le plus éblouissant, irradiant d'une lumière qui sera pour beaucoup une révélation, plongeant ses racines, non seulement dans l'antiquité la plus profonde et crépusculaire des anciens Irlandais et des anciens Celtes, mais par-delà notre propre monde, dans cet au-delà dont nos ancêtres n'ont jamais été séparés.