Voilà bientôt 40 ans que Georges Dumézil a entrepris d'étudier “comparativement” mais selon des principes nouveaux la religion romaine (1). Pendant toute cette période, il n'a cessé de perfectionner sa méthode, de la soumettre à l'épreuve des faits et d'élargir le champ de ses applications. Mais nul n'est prophète en son pays et, pis encore, la République des savants s'accommode mal des novateurs. D'où l'accueil incertain, voire hostile, réservé, en France comme à l'étranger, aux idées de l'auteur, et un procès d'intentions perdurable qui se nourrit d'une prévention et d'un apriorisme dont on regrette qu'ils aient droit de cité dans le monde de l'érudition.
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Rome : mythe, histoire et héritage 1/4
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Georges Dumézil et la religion romaine 3/3
L'accessoire et l'essentiel
Puis, au fil des siècles, l'auteur entreprend de prospecter les « extensions et mutations » de la religion romaine. On aurait pu craindre que le mascaret des courants de l'histoire rende la démarche plus incertaine, du moins plus embarrassée par les alluvions bibliographiques. Il n'en est rien. Avec une aisance souveraine, un souci rare de l'équité, G. Dumézil poursuit sa route, incorporant ici avec références explicites, rectifiant là avec renvois en note.
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Georges Dumézil et la religion romaine 2/3
Groupement ternaire
Par ces exemples caractéristiques, le lecteur prend conscience de la “dimension archaïque” de la religion romaine, qui ne s'éclaire que par la méthode comparatiste. Notons que cet exposé qui procède par l'étude de cultes marginaux ne correspond pas au cheminement personnel de l'auteur, qui avait débuté en 1941 par l'annonce de sa découverte centrale en publiant le premier volume de la série Jupiter-Mars-Quirinus. Mais le lecteur lui saura gré de cette tactique pédagogique : il est désormais mieux à même de comprendre l'importance de la triade archaïque des grands dieux de Rome.
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Georges Dumézil et la religion romaine 1/3
Dans l'impressionnante bibliographie de G. Dumézil se détache une œuvre qui comprend et situe les travaux et recherches que l'auteur a consacrés à l'héritage indo-européen des Romains. C'est La religion romaine archaïque, parue aux éd. Payot en 1966. Le texte qu'on va lire a été rédigé aprés la parution de la première édition française : il a été publié par la Revue des études anciennes (Vol. LXX, n° 1-2).
Ce n'est pas un nouveau livre. C'est une somme que l'auteur a rédigée sous le titre La religion romaine archaïque, suivie d'un appendice sur la religion des Étrusques. G. Dumézil a voulu dresser un bilan général en coordonnant des travaux qui s'échelonnent sur une période de plus de 30 ans.
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Le réveil de la France oubliée – Et si notre avenir était dans les villages ?
Nos campagnes se meurent, se vident, s’enterrent. On le dit, on l’entend : les commerces ferment, les services publics se raréfient, de nombreux jeunes s’en vont. Le mouvement des Gilets Jaunes a d’ailleurs illustré parfaitement la lucidité des habitants de cette France rurale abandonnée.
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La Voie du Samouraï 2/2
Second stade : la maîtrise de son corps. Affirmer sa propre autorité sur l'organisme entier. « Imaginez votre corps comme détaché de vous. S'il crie, faites le taire de suite, comme le fait une mère sévère avec son enfant. S'il fait des caprices, reprenez-le, comme le fait un cavalier avec son cheval qu'il tient au mors. S'il est malade, donnez-lui des prescriptions, comme un docteur à son patient. S'il désobéit, punissez-le, comme le maître agit avec son élève ». Cela doit devenir une discipline habituelle : non une théorie, mais une pratique.
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La Voie du Samouraï 1/2
[Ci-contre : couverture de Miyamoto Musashi, guerrier de la transcendance, Tadao Takemoto, Signatura, 2019. À travers la figure de Musashi, samouraï, peintre zen et expert de la double voie des arts et du sabre, l'auteur fait dialoguer bushido japonais et chevalerie française, deux systèmes codifiés alliant la valeur guerrière à la transcendance, dont il compare les évolutions historiques étrangement similaires]
Le concept de samouraï, de l'aristocratie guerrière japonaise, est déjà bien connu en Occident, et le sacrifice de Yukio Mishima, qui s'est tué récemment pour rappeler son peuple à sa tradition séculaire et à l'honneur national, a réveillé l'attention sur elle.
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Philippe de Villiers : « J’appelle les Français à s’insurger intellectuellement, moralement, spirituellement ! »
C’est le visionnage d’un film racontant un exercice de simulation de pandémie mondiale réalisé le 18 octobre 2019 qui a décidé le fondateur du Puy du Fou à reprendre la plume. Dans son nouvel ouvrage Le Jour d’après, Philippe de Villiers explique le « monde d’après » la pandémie. Car, selon lui, « il y avait des gens qui savaient » ce qui allait se passer.
Explications devant la caméra de Boulevard Voltaire. L’occasion de revenir sur la personnalité d’Emmanuel Macron, les grands débats qui agitent la société française comme la laïcité et le séparatisme, l’emprise des géants du numérique et le basculement de cette France qu’il se refuse à voir sombrer.
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Les divinités européennes de la nature
Vidéo projetée lors du VIIe colloque annuel de l’Institut Iliade “La nature comme socle. Pour une écologie à l’endroit”. Travail réalisé par Agathe Menaud, Sterenn Leost et Ryan d’Irlande (promotion Dominique Venner de l’Institut Iliade).
La Nature est dans le divin, le divin est dans la Nature.
Depuis l’aube des temps, l’homme est lié à la Nature. Il a cherché à s’en protéger, à se la concilier pour en tirer sa subsistance, puis peu à peu à la comprendre, et aujourd’hui à la contrôler. L’Européen a trouvé dans la nature à la fois une matrice et un écrin du sacré, où le divin s’est progressivement incarné dans des dieux et déesses. Grâce aux divinités qu’il s’est imaginées, l’Européen explique les phénomènes naturels, il raconte les histoires où il se fabrique une place, il construit des mythes pour pérenniser son destin, il façonne les héros donnant l’exemple de ce qu’il faut faire ou ne pas faire.
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La Terre du milieu : Tolkien et la mythologie germano-scandinave
Spécialiste de littérature médiévale allemande et scandinave à l’université de Bonn, l’auteur nous entraîne dans une véritable quête archéologique à travers l’univers tolkienien, articulée en dix stations thématiques. Des grandes projections cartographiques jusqu’aux tables des runes, en passant par le bestiaire et les réminiscences du panthéon scandinave, cette traversée ne cesse de mettre en lumière combien Tolkien a su rendre vivant ce que le cours des siècles a obscurci. Mais la lecture de ce volume n’est pas seulement l’occasion de découvrir tout ce que le Seigneur des Anneaux doit à l’héritage d’un monde ancien, elle nous permet également de mieux comprendre pourquoi cet univers nous fascine tant, nous Européens.