Le 8 mars, les féministes radicaux vont profiter de le "Journée de la femme" pour dénoncer un patriarcat diabolique et nier toute différence de nature entre les sexes. Leur idéologie, inconsistante, se trouve en complète opposition avec les sciences sociales comme avec les sciences naturelles.
La France s'apprête à célébrer le 8 mars prochain la Journée de la femme. Cet événement, officialisé par l'ONU en 1977 et par la France mitterrandienne en 1982, doit sa création à l'Internationale socialiste des femmes, version féminine de la Deuxième Internationale (fondée en 1889 par Friedrich Engels), qui en lança l'idée en 1910.
Les féministes radicaux, les tenants du Gender-feminism, qui ont en horreur la différence des sexes et qui alimentent sans cesse la guerre des sexes sur le mode de la « lutte des classes », peuvent à bon droit se réjouir de voir ainsi institutionnalisée par des États et des gouvernements, même conservateurs ou "de droite", une manifestation que l'on doit à une Internationale fondée par l'auteur de L'Origine de la famille, de la propriété privée et de l'État (1884) et célèbre compagnon de lutte de Karl Marx.
Fantasme du matriarcat
Bien entendu, tous les féminismes, réformistes, universalistes ou différentialistes, ne se situent pas sur la même ligne que ces ultras du féminisme du Genre. Cela dit, ce dernier mouvement, proche à la fois du marxisme et des mouvements lesbiens, est très puissant aux États-Unis et son influence ne cesse de gagner du terrain en Europe et dans le monde. Dans l'intéressant Lexique des termes ambigus et controversés sur la vie, la famille et les questions éthiques, publié en 2005 par le Conseil pontifical pour la famille, Mgr Oscar Alzamora Revoredo, ancien archevêque de Lima au Pérou, a notamment démontré l'influence de ce mouvement sur la conférence mondiale sur les femmes, organisée par l'ONU à Pékin en 1995. Les deux axes principaux du féminisme du Genre sont la critique du patriarcat présenté comme une entreprise diabolique d'exploitation de la "classe" féminine et la négation obstinée de toutes les différences de nature entre les hommes et les femmes. Or, nous allons voir que sur ces deux axes, la théorie féministe radicale est inconsistante et, contrairement à ses prétentions, en complète opposition avec les sciences sociales comme avec les sciences naturelles.
On sait aujourd'hui que le matriarcat n'a jamais existé que dans les mythes et la littérature. Les célèbres théories de Jacob Bachofen, qui inspirèrent des auteurs aussi différents que Friedrich Engels et Julius Evola, reposent sur des extrapolations abusives à partir de sources éparses et essentiellement légendaires ainsi que sur une confusion regrettable entre matriarcat d'une part, filiation matrilinéaire et régime uxorilocal (cas où le mari vient habiter chez sa femme) d'autre part.
L'ethnologie et la sociologie actuelles l'affirment sans ambiguïté, au grand dam des prétendues "études" consacrées par des féministes à ce sujet : si certaines sociétés ont accordé plus de place que d'autres à la femme, notamment au sein de la famille, aucune société historique n'a été dominée par les femmes. Un article de Nicolas Journet, « Le fantasme du matriarcat », paru en 2005 dans la revue Sciences Humaines (hors-série numéro 4), résume assez bien l'état présent de la recherche scientifique sur cette question. Or si le matriarcat est un fantasme, le patriarcat, entendu comme la domination brutale et intéressée des femmes par les hommes, comme un véritable « système d'exploitation » au sens marxiste, disparaît lui aussi. À l'illusion, entretenue selon des méthodes gramscistes parfaitement maîtrisées par les féministes radicaux, d'une division sexiste du travail, imposée à un moment précis de l'histoire par une sorte de complot universel des mâles (1), une vision plus réaliste des choses opposera l'existence d'une division sexuelle des tâches que l'on retrouve dans toutes les sociétés humaines et dont l'origine est à chercher dans la biologie et la physiologie.
Des différences naturelles
À partir de la puberté, la différenciation sexuelle, déjà présente chez les enfants (2), connaît un pic et voit les garçons acquérir progressivement, sous l'effet anabolisant des androgènes (les hormones mâles), une stature, un poids, une robustesse du squelette et, surtout, une masse musculaire nettement supérieurs à ceux des filles. En moyenne, les hommes adultes sont plus grands (de 10 centimètres), plus lourds (d'une dizaine de kilos) et plus forts que leurs homologues féminins. La force maximale de la femme moyenne calculée absolument correspond à 60 % de la force de l'homme moyen, avec des différences plus sensibles dans les muscles de la partie supérieure du corps que dans ceux de la partie inférieure. Même calculée de manière relative, après correction des différences de taille et de poids, la force de la femme reste inférieure (voir sur ce point, par exemple, le Traité de physiologie de l'exercice et du sport de Paolo Cerretelli, paru chez Masson en 2002 ou le Précis de physiologie de l'exercice musculaire de Per-Olof Astrand et Kaare Rodahl paru en 1994 chez le même éditeur).
Les femmes sont en effet programmées au plan hormonal, en vue des grossesses, pour développer plus de masse grasse et moins de masse sèche que les hommes. Ceci explique que pour chaque unité de poids corporel, elles possèdent moins de masse musculaire que les hommes. Si l'on ajoute à cette différence, la vulnérabilité de la femme pendant ses grossesses, c'est-à-dire pendant une part non négligeable de sa vie dans la plupart des sociétés traditionnelles, les nécessités de l'allaitement (dont la médecine la plus moderne nous rappelle les bienfaits pour l'enfant mais aussi pour la mère, en termes d'espérance de vie et de prévention des cancers), le lien étroit qui unit le nouveau-né à sa mère (que la physiologie a étudié sur le plan hormonal et la psychologie sur le plan affectif, n'en déplaise à Simone de Beauvoir), il n'est pas besoin d'être grand clerc ni de recourir à une quelconque conspiration des mâles pour comprendre pourquoi la chasse et la guerre (donc la politique) ont échu aux hommes et la sphère domestique et affective aux femmes dans toutes les cultures humaines sans exception.
Cette division sexuelle des tâches est synonyme, pour les féministes en général et pour les féministes radicaux en particulier, qui dévaluent systématiquement la maternité et les tâches traditionnellement féminines, d'exploitation de la femme par l'homme. On pourrait d'abord leur objecter que la part dévolue aux hommes n'était pas toujours très confortable (mourir à la guerre ou au fond de la mine), ensuite que les civilisations traditionnelles accordaient un grand prix et parfois un grand prestige à la part dévolue aux femmes (Evola rapporte dans Révolte contre le monde moderne que, chez les Aztèques-nahua, les femmes mortes en couches « participaient au privilège de l'immortalité céleste [...] car on estimait qu'il s'agissait d'un sacrifice semblable à celui de l'homme qui meurt sur le champ de bataille »).
Le corset invisible
À l'heure actuelle, quand les médias, sous l'influence du sexuellement correct, ne présentent comme modèles symboliques aux femmes que des super women, commissaires de police ou championnes d'arts martiaux, il n'est pas étonnant de voir que le statut de la femme au foyer n'est plébiscité que par 5 % des jeunes filles de quinze à dix-huit ans, d'après un sondage commandé en février 2009 par Valérie Létard, secrétaire d'État chargé de la Solidarité, qui bien entendu s'en félicite ! Cette situation révèle tout le paradoxe du féminisme qui pousse les femmes à s'identifier aux hommes et à n'imaginer comme forme d'épanouissement que des activités pour lesquelles elles souffrent d'un indéniable handicap naturel (que l'existence d'épreuves ou de barèmes différenciés aux tests d'aptitude physique dans la plupart des professions traditionnellement masculines n'arrive pas à masquer) en même temps qu'il entretient savamment le mépris des tâches féminines que les femmes réelles continuent pourtant à exercer le plus souvent. Il en résulte une pression si insupportable pour les femmes que les essayistes Eliette Abécassis et Caroline Bongrand n'hésitent pas à parler à ce sujet dans le livre qu'elles ont co-écrit d'un Corset invisible. La même Eliette Abécassis, romancière et philosophe, affirme dans un entretien accordé en mai 2007 au site Evene.fr : « Le plus important est de prendre en considération les différences naturelles entre l'homme et la femme. Un certain féminisme a voulu calquer la libération de la femme sur le modèle masculin, ce qui n'est pas très réaliste. Cette dissymétrie est aujourd’hui une évidence. Il faut la prendre en compte quand on veut libérer la femme. Il faut revenir à cette différence fondamentale. » Elle ajoute plus loin, dans le même entretien, au sujet de l'avortement, que le discours féministe n'envisage que sous l'angle du droit de la femme à disposer de son corps et jamais à travers ses conséquences : « Il ne s'agit pas de revenir au temps où l'avortement n'était pas légal et où les femmes mouraient dans d’atroces souffrances [...] Mais l’avortement est un traumatisme pour la femme alors que pour l'homme il s'agit davantage d'une délivrance face à un enfant qu'il ne voulait pas avoir. » Dans la mesure où cet auteur se réclame encore du féminisme, il faut sans doute voir dans ce type de déclarations un signe de la crise que connaît cette idéologie.
Il nous reste à souhaiter que les thèses du féminisme radical suscitent en France de plus en plus de réactions comme celles d'Eliette Abécassis ou encore de Claude Habib dans son excellent livre Galanterie française, paru chez Gallimard en 2006 et dont nous avons déjà rendu compte dans nos colonnes (3). La France se trouve en effet, à l'égard du Gender-feminism, dans une position périlleuse : ce mouvement commence avec beaucoup de retard sur les autres pays occidentaux à y faire sentir son influence mais il le fait avec d'autant plus de facilité qu'il n'a pas encore rencontré chez nous d'opposition déterminée comme celle que nous nous efforçons d'initier ici.
STÉPHANE BLANCHONNET L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 5 au 18 mars 2009
1 - Thèse par ailleurs contradictoire avec celle de l'égalité naturelle entre les sexes défendue par ces mêmes féministes puisqu'elle suppose une supériorité des hommes capables d'imposer partout le triomphe de ce prétendu complot.
2 - De nombreuses études scientifiques récentes montrent que les différences, de comportement notamment, sont observables dès les premières années, ruinant l'explication culturaliste de la différence des sexes (voir sur ce point Claire-Marie Clozel, Pourquoi les petits garçons ne sont pas des petites filles, éditions Triptyque, 2007).
3 - L'Action Française 2000, n° 2722, du 5 au 18 avril 2007.
tradition - Page 382
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GENDER : Impostures féministes (archive 2009)
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Mariage gay : ce référendum qui fait peur aux socialistes !
L’ampleur inespérée de la « manif pour tous », le 13 janvier dernier, a fait naître chez ses organisateurs, comme chez les participants, une irrépressible envie référendaire. Laquelle fut, le soir même, au 20h de TF1, balayée d’un revers de main par le Garde des sceaux, Christiane Taubira, affirmant péremptoirement que le président de la République n’y recourrait pas, eu égard à son inconstitutionnalité.
Hollande lui-même, quelques jours plus tard, se prononcera contre. Le gouvernement fera bloc autour de lui en excipant que le peuple, par l’élection du 6 mai 2012, aurait avalisé le point n°31 du programme présidentiel, estimant ainsi que « le débat avait déjà eu lieu » à cette occasion. Circulez, il n’y a rien à voir !
Or, il n’a échappé à personne que, derrière le référendum demandé, se profile forcément le plébiscite. Le pouvoir en place craint fortement, et à juste raison (compte tenu du million de manifestants défilant dans Paris), qu’à la question du type : « Êtes-vous favorable à l’extension aux personnes de même sexe, des dispositions du Code civil relatives au mariage ? », les Français répondraient massivement par la négative. Au-delà de la seule réponse, c’est davantage, pour une fois, le faible taux d’abstention que redoute l’Élysée. Une forte participation sonnerait, en effet, comme un désaveu cinglant de la politique gouvernementale par une majorité d’électeurs UMP-FN-Front de gauche. [...]
Aristide Leucate - La suite sur Boulevard Voltaire
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Les nationalistes polonais rassemblés autour de « Ruch Narodowy »
« Ruch Narodowy » ou « Mouvement national » est le collectif qui rassemblera désormais plusieurs mouvements nationalistes historiques polonais, dont le Młodzież Wszechpolska (MW, Mouvement de jeunesse de toutes les Polognes, dont nous parlions en novembre dernier), Obóz Narodowo-Radykalny (ONR, Camp national-radical), la Garde de l’indépendance, une radio nationaliste et plusieurs portails internet.
Trois anciens députés rejoignent également ce mouvement, dont le leadership reviendra à huit personnes, dont les leaders actuels du MW et d’ONR.
En quelques heures à peine du lancement de cette plateforme, ce sont déjà 10 000 personnes qui s’étaient abonnée à la page facebook « Ruch Narodowy » hier en fin de soirée, dépassant allègrement la popularité de tous les autres partis politiques de Pologne !
Les mouvements nationalistes qui composent Ruch Narodowy ne cesseront pas d’exister, continuant d’avoir leur spécificité qui leur permet de recruter parmi la jeunesse.
Le Mouvement national n’affiche pour l’heure aucune ambition électorale, mais les prochaines échéances électorales, en 2014, lui laissent amplement le temps de revoir sa position. Il s’agira d’élire les députés européens. Le Mouvement national devrait faire figure de meneur de l’euro-scepticisme.
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Forum catholique : la liberté est sur Internet
Depuis plus de dix ans, le Forum catholique a ouvert ses colonnes virtuelles à tous ceux qui, sur Internet, veulent discuter de leur Église en temps réel. Une fois de plus les catholiques traditionalistes sont en avance sur le reste du troupeau. En avance pour la technique, peut-être, pour la liberté surtout, une liberté de parole et de jugement qui oblige l'Institution à de vraies réformes de comportement. Nous avons interrogé le premier protagoniste et le responsable de cette aventure spirituelle unique au monde.
Monde et Vie : Xavier Arnaud, vous animez depuis 12 ans le Forum catholique, institution internautique unique en son genre qui regroupe pour des discussions libres autour de l’Église et de la Foi tous ceux qui reconnaissent l'enseignement unanime des papes. Ce lieu de Foi et de camaraderie s'est tout récemment vu menacé dans son existence même. Panne, sabotage ? Que s'est-il passé ?
Xavier Arnaud : À l'heure qu'il est, nous n'avons pas pu identifier les raisons de cette défaillance technique. C'est la troisième fois en six mois que le forum connait une telle mésaventure. Autant les deux premières étaient manifestement la conséquence d'attaques, autant cette fois-ci notre hébergeur reste très évasif sur le sujet. Intervenue le 28 décembre, cette panne du serveur est tombée à un bien mauvais moment, ce qui a justifié une moindre réactivité des services.
Pour quelles raisons aujourd'hui fréquente-t-on le FC et qu'y trouve-t-on?
D'un liseur à l'autre, je crois que les motivations sont différentes. Certains viennent y chercher des réponses à des questions d'ordre liturgique ou catéchétique. D'autres font part de leurs
interrogations face à tels ou tels textes, documents, déclarations, articles. D'autres encore recherchent à échanger tout simplement dans un esprit de camaraderie, comme vous le disiez précédemment. Une chose est certaine : tous sont mus par un amour certain de l’Église, avec toutes les maladresses que peut commettre une âme transie...
Peut-on dire que vous êtes la mémoire virtuelle des catholiques traditionalistes, la banque de données, l'organe sensoriel mettant en alerte les catholiques français ?
Il serait orgueilleux de ma part de l'affirmer tel quel. Une chose est sûre : les archives du forum constituent une source d'informations très riche, pour peu que l'on prenne la peine de s'y pencher. On y retrouve l'histoire de la mouvance catholique traditionnelle depuis 2000, et Dieu sait que les événements ont été nombreux depuis lors. Peu d'informations échappent à la sagacité des liseurs, et le FC constitue à l'occasion une caisse de résonance inattendue, parfois gênante pour certains qui préféreraient agir discrètement.
À titre d'exemple, on se souviendra des événements de fin 2006 à Lyon, lorsque la Fraternité saint Pierre était quasiment mise à la porte du diocèse. La forte mobilisation des fidèles sur la toile a contrarié les projets d'alors qui n'avaient pas anticipé une telle médiatisation. On se souviendra aussi des événements de 2005 lors de l'exclusion de la Fraternité Saint-Pie X de plusieurs prêtres, dont les abbés Laguérie et de Tanoüarn. Les pressions d'alors étaient fortes pour tenter d'empêcher tout débat sur la question sur le forum. À chaque fois, l'argument est le même : il s'agit d'une question interne qui ne regarde que les clercs. Mais les fidèles ont tout de même « voix au chapitre », si vous me permettez ce jeu de mots. Car sans leur aide et leur soutien, telle ou telle Fraternité aurait bien du mal à développer ses apostolats. Peut-on légitimement les museler et exiger d'eux qu'ils se taisent et masquent leurs émotions ? Je ne le crois pas.
D'ailleurs, au sein de l’Église, les fidèles laïcs ont aussi pris part à son Histoire. On parle systématiquement du combat de Mgr Lefebvre pour la liturgie traditionnelle. Mais on ne saurait oublier les résistances d'un Jean Madiran, d'un Jean Ousset, d'un Marcel Clément ou d'un Michel de Saint Pierre qui ont largement contribué à la formation des laïcs et à cette défense de la messe grégorienne. Bref, les échanges du forum jouent aussi régulièrement, selon moi, ce rôle formateur grâce aux contributions de liseurs chevronnés, qui aident à mieux comprendre telle ou telle situation à un moment donné.
Quels sont vos projets ?
Ils sont nombreux, mais nous nous heurtons à des difficultés d'ordre technique, de même que nous manquons de moyens. La technique de mande du temps, dont nous ne disposons pas toujours suffisamment. Aujourd'hui, « l’équipe du forum » n'est constituée que de deux personnes : M. Tabudeux, pour la partie technique, qui fait un formidable travail au vu de ses disponibilités, et moi-même pour l'animation. Parmi les projets, je souhaite reprendre les Rendez-vous du forum, qui permettent le temps d'une soirée un échange avec telle ou telle personnalité, de Yann Moix à Jeanne Barbey en passant par Maurice Dantec ou l'abbé Ribeton et le Père de Blignières. Ce devrait être le cas dès le mois de février
J'aimerais également lancer un sous-forum consacré aux livres. Ce serait une façon pour lei liseurs de publier des critiques personnelles sui tel ou tel ouvrage et d'échanger autour de cette oeuvre. On pourrait imaginer d'ailleurs invita les auteurs sur le même format que les Rendez vous. Il faudra vraisemblablement plusieurs semaines avant que le projet n'aboutisse. Mais nous y travaillons.
Avant cela, il nous importe de réparer définitivement le forum, qui a beaucoup souffert de la dernière panne. On peut compter sur notre détermination et notre envie de poursuivre.
Propos recueilli: par Claire Thomas monde & vie 15 janvier 2013
Pour aider le FC, rendez-vous à la page www.leforumcatholique.org/soutienFC.php -
Lettre ouverte du Comité Veritas à François Hollande
Le retrait de la Légion d’Honneur et de la Valeur Militaire à François Collin pour délit d’opinion commence à faire couler beaucoup d’encre à commencer par les milieux militaires et d’Anciens Combattants (voir les articles du Gaulois des 5 janvier et 22 janvier).Parmi ces réactions, celle du Comité Veritas qui vient d’adresser une « Lettre ouverte » à François Hollande, Grand Chancelier de l’Ordre de la Légion d’Honneur en sa « qualité » de Président de la République. Comme le rappelait déjà Marc Noé (voir l’article du Gaulois), « les membres et les faits relatifs à l’OAS ont été amnistiés depuis longtemps ». Or, cette décision inique se fonde sur un prétendu « délit d’opinion » contraire aussi bien à la Constitution Française qu’à la Déclaration des Droits de l’Homme (voir en Annexes). François Hollande est donc bien le seul à avoir commis « un acte contraire à l’Honneur ». Dans cette affaire -ce scandale !-, il est précisément celui à qui il devrait être interdit de porter la Légion d’Honneur.Lisez la « Lettre ouverte » du Comité Veritas et diffusez-la le plus largement possible. La vérité doit être connue de tous.TEXTE INTÉGRALMonsieur le Président de la République,Monsieur le Grand Chancelier,Mesdames et Messieurs,Probablement sur demande d’un tiers, vous avez pris la regrettable décision de retirer la décoration de chevalier de la Légion d’Honneur attribuée à M. Jean-François Collin à titre militaire en tant que grand mutilé de guerre, ceci au motif d’une prétendue « action contraire à l’honneur ».En quoi consisterait cette dite action ? Renseignement pris, il s’agit, non pas d’une action, mais de la déclaration faite par M. Collin, à la remise de sa Croix, à savoir : « Je tiens à ajouter que cette Croix, je la dédie à tous les Combattants de l’Organisation Armée Secrète qui sont morts les armes à la main, ou ont été fusillés par le plus grand traître de l’Histoire de France, le général De Gaulle. Ce sont eux, aujourd’hui, qui devraient être honorés à ma place ! Et pour que les choses soient limpides je vous promets que je ne porterai jamais cette Croix tant qu’il y aura un gaulliste ou un ami du FLN à l’Élysée ! »Que M. Collin ait exprimé ce qu’il pensait de Charles De Gaulle, lequel avait publiquement engagé la parole de la France et la sienne, proclamant l’Algérie « Française organiquement et pour toujours », pour traiter ensuite du sort de ces départements français avec des terroristes abjects ruisselants de sang humain, dont la barbarie n’est plus à démontrer, c’est une opinion que partagent des millions de Français, et pas seulement de Français d’Algérie.À ma connaissance, nul ne peut nier que Charles De Gaulle, après avoir été porté au pouvoir par ce serment, entre autres, a trahi tous ses engagements, bafouant autant les droits de l’homme que ceux du citoyen, violant la Constitution française dont il était, le garant, trahissant le peuple qui l’avait votée, et se conduisant en dictateur pour assouvir, même dans le sang de ses compatriotes abandonnés et trahis, ses propres ambitions !Je le répète, il ne s’agit que d’une opinion, celle de M. Collin que je partage, mais que vous ne partagez certainement pas parce que tous les successeurs de Charles De Gaulle se sont évertués à cacher au peuple français qu’il n’était plus, à ce moment précis, sous un régime de légalité républicaine, mais bien sous le régime d’une dictature de fait…Tous, sauf un, Monsieur le Président de la République, et un des vôtres, précisément, qui a eu la rectitude de reconduire les RESISTANTS de l’Algérie française, dans leurs droits, dans leurs grades, dans leurs décorations, et j’ai nommé là M. François Mitterrand…M. Mitterrand étant le seul à avoir échappé à la servilité dont ont fait preuve tous les autres, il n’en demeure pas moins qu’outre cette réhabilitation, tous les courageux RESISTANTS de l’Algérie française ont bénéficié de quatre lois d’amnisties successives et, que je sache, sauf erreur que vous voudrez bien rectifier, le Général Salan, l’homme le plus décoré de France, est mort Grand-Croix de la Légion d’Honneur, et le Général Jouhaud Grand Officier, et il me semble qu’eux aussi considéraient Charles De Gaulle comme le plus grand traître de l’Histoire !Alors pourquoi cet outrage envers Monsieur Collin, et depuis quand, en France, émettre une opinion serait devenu un délit, une action contraire à l’honneur, entrainant des sanctions telles que le retrait d’une décoration amplement méritée ? Sommes-nous retournés en dictature, Monsieur le Président de la République, comme aux plus beaux jours du gaullisme ?? A-t-on remis au goût du jour, sous votre présidence, l’agressivité de l’État envers les vrais patriotes, et les méthodes de coercition envers les opposants à une politique fondée sur le mensonge et la violence ???Il y a, parmi les droits fondamentaux et universels de l’Homme, un droit imprescriptible : le droit à l’insurrection pour les minorités opprimés, et c’est au nom de ce droit là – il fut un temps où M. Michel Debré le reconnaissait comme le plus sacré des devoirs ! – que je m’insurge contre l’offense brutale et injuste, commise à l’encontre de M. Jean-François Collin par le Grand Chancelier et le Conseil de l’Ordre de la Légion d’Honneur, offense contresignée par le Président de la République. L’action « contraire à l’honneur » est pleinement la leur, et non celle de M. Collin !Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, Monsieur le Grand Chancelier de la Légion d’Honneur, Messieurs et Mesdames les membres du Conseil de l’Ordre de la Légion d’Honneur, l’expression du respect que je dois à vos hautes fonctions.Anne CAZALJournaliste-écrivainDéléguée Générale du Comité Veritas(Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République, Monsieur le Grand Chancelier, Mesdames et Messieurs les membres du Conseil de l’Ordre de la Légion d’Honneur)ANNEXES POUR POUR INFORMATIONArticle 11 de la déclaration des Droits de l’Homme de 1789 :« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi. »Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948 :« Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. »Constitution Française 1958 :« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances... »À PARAITRE UN HORS SERIE DE LA LETTRE DE VERITASconsacré à la "RESISTANCE FRANCAISE EN ALGERIE"Prix 10 € port compris - Tirage limitéRéservation recommandée à Comité VERITASB.P.21 - 31620 FRONTON -
Préférence nationale : pourquoi les Français ont raison de la solliciter…
Selon un sondage CSA, 66% des Français estiment que les réfugiés et demandeurs d’asile ne doivent pas bénéficier en priorité des aides et dispositifs sociaux publics.
En dehors de toutes considérations sur la portée d’un sondage dont les ressorts sont effectivement aux mains d’un système partisan, la question de la préférence nationale qu’il soulève est en revanche d’une actualité brûlante. Car de deux choses l’une : ou bien il y a en France suffisamment d’emplois pour tous ceux qui y résident, et dans ce cas la priorité à l’emploi pour les français, parce qu’elle n’est pas par définition une exclusivité, n’a aucune raison d’inquiéter les étrangers. Ou bien la France manque d’emplois, et dans ce cas il est bien normal que la solidarité nationale s’exerce prioritairement à l’adresse des ressortissants nationaux.
Qu’y a-t-il, en effet, de moralement suspect à vouloir enraciner l’amour du plus lointain dans l’amour du plus proche ? Celui-ci n’étant pas alors considéré comme un point d’arrivée dans l’exercice de la solidarité, mais bien comme un point de départ. Qu’y a-t-il de suspect à considérer que les Français sont héritiers chez eux, sur la terre de leurs ancêtres, et qu’ils possèdent alors davantage de privilèges que ceux à qui cet héritage, en tant que tel, ne s’adresse pas ? Après tout, seuls les enfants héritent de leurs parents, et non la terre entière.
Il faut donc introduire un ordre dans l’exercice de la solidarité, lorsqu’elle se déploie dans le cadre de la communauté politique : à quoi bon vouloir faire la charité à la terre entière lorsqu’on est incapable de l’exercer déjà à l’égard des siens ? Charité bien ordonnée commence par soi-même !
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Une terrible postmodernité dans la maison « Casa Pound »… par François-Xavier ROCHETTE
L’ouvrage est épais, dense… 370 pages compactes de lignes et de lignes interminables écrites par un fier Italien de 32 ans qui, incontestablement, ne transige pas avec la réputation de bavards qu’endossent assez justement nos voisins transalpins.
Pourtant la forme d’abécédaire choisi pour le bouquin aurait pu permettre à son auteur d’économiser en l’occurrence non sa salive mais l’encre de son imprimante qui doit être elle aussi plus ou moins italienne… Bon, vous l’aurez compris chers lecteurs, je n’ai pas trouvé dans l’ouvrage étudié ici de l’avoine nourrissante ou je ne sais quelle source d’inspiration, ou encore une problématique à creuser, enfin quelques choses à se mettre sous la dent.
Et je dois l’avouer, c’est bien le troisième livre écrit par un Transalpin ces derniers mois qui me déçoit profondément, qui n’apporte rien ou presque de nouveau ou de pertinent à la petite bibliothèque nationaliste que nous essayons d’enrichir utilement.
Mais dans ce cas, je suis exposé à un problème d’une autre ampleur, à une question terriblement lancinante : le livre est ennuyant, certes, la forme est assommante, mais le défaut rédhibitoire de la chose ne provient-il pas non seulement de son argumentation (et pas seulement de sa forme) mais de son objet même ?
Et je suis si anxieux devant cette conjecture que j’en oublie de citer tout simplement le titre du bouquin italien, parfois si mal traduit, qu’il en devient loufoque. Tant pis, je me jette à l’eau : Casa Pound, une terrible beauté est née.
Un livre d’Adriano Scianca qui prétend présenter en quarante mots la révolution en devenir (sic) de la « maison d’Ezra » (Pound). Voilà, j’ai osé affirmer d’emblée ma perplexité devant un « manuel » relatant « poétiquement » l’aventure urbaine de Casa Pound, et tant qu’à être franc soyons-le avec audace, c’est, je crois, Casa Pound en tant que telle que je n’apprécie pas outre-mesure. Oh l’hérétique iconoclaste que je suis !
J’entends déjà certains lecteurs sidérés grogner leur mécontentement estimant que ce François-Xavier Rochette a le don de voir la petite bête qui fâche partout et de n’être pas gentil avec ces jeunes gens si dynamiques, qui organisent plein de concerts de rock et qui se tatouent tous le symbole de la Casa, une tortue, sur le bras…
Et que dire de tous ces tee-shirts super à la mode confectionnés par les poundistes entre deux tags ou graphs immortalisant leur formidable volonté de puissance nietzschéenne. Ah ce ringard de Rochette poursuit, ironique, ses diatribes pour ne pas dire ses objurgations ! Entends-je !
Nous allons être plus clairs. Le livre, que j’ai eu le courage de lire en espérant y trouver des réponses doctrinales sérieuses à mes questions concernant la généalogie idéologique de cette association juvénile, constitue une somme de prosopopées « irrationnelles » d’ailleurs présentées comme telles à travers certains passages (ou endroits) du texte !
J’aurais certainement du prendre plus au sérieux les avertissements de Gabriele Adinolfi, préfacier dudit ouvrage, pour éviter pareil écueil. Relisons-les : « Le livre est important mais quelques avertissements sont nécessaires pour nos cousins de l’Hexagone. Je connais bien l’esprit français qui aime à expliquer le monde d’une manière cartésienne et systématique ». Ce qui signifie : « Si vous ne comprenez pas les propos de l’auteur, ou si vous les trouvez un brin légers, c’est parce que vous, Français, êtes dépourvus de cette faculté de saisir l’énergie sidérale de la communauté commune de la Polis ».
Oh, encore cette vilaine ironie provocatrice ! Mais ma petite acrobatie verbale décrit assez justement l’argument d’Adinolfi.
Le fascisme, pour notre préfacier comme pour Adriano Scianca, n’est pas dogmatique mais une manière de vivre intensément une philosophie existentialiste des plus caricaturales, « l’essence de cette différence ontologique que l’on pressent sans la comprendre », une sorte d’anarchisme (sic), un futurisme où l’acteur « hurle, parce que le hurlement est auto-affirmation, dépassement du bavardage (il semble être plutôt ici poussé à l’extrême), moquerie de la banalité ».
L’un des objectifs de Casa Pound est ainsi de favoriser l’émergence d’une nouvelle rationalité… Une rationalité en quelque sorte irrationnelle… Évidemment, derrière une telle phraséologie qui ne se distingue que par son emphase fatigante, on trouve la crypto-sociologie de l’inénarrable Michel Maffesoli.
Une farce
D’autant plus que le jeune Adriano ne semble pas avoir eu le temps de la digérer… Il n’y a qu’à l’étranger d’ailleurs qu’on se réfère explicitement à Maffesoli tant ce drôlet est totalement discrédité en France, dans ce pays si rationnel… « Culte du corps, langage de l’image, exaltation de la tribu. C’est l’incarnation de la post-modernité communautaire, de l’icône, de la fête dont parle Michel Maffesoli dans plusieurs de ses œuvres ». Et notre auteur de singer le maçon au nœud papillon.
L’effervescence qui crée du liant dans une ambiance de nihilisme joyeux, le devenir en gestation, le mystère de la communauté de conscience… Jusqu’à l’ineptie la plus ridicule qui aurait fait toussoter l’historien israélite Zeev Sternhell, généalogiste de l’irrationalité fasciste : « Pour un mouvement identitaire d’inspiration fasciste, donc toujours existentialiste et jamais essentialiste (!), écrit en effet irrationnellement notre Romain, l’identité n’est pas un simple fait tenu pour acquis dont il suffirait d’affirmer tautologiquement la présence ! Au contraire ! ».
Tout est à construire ou à reconstruire, tout, même la nation… La nation est aussi à imaginer dans cet univers de nihilisme actif… Que disent, que pensent, que veulent penser Scianca et ces adolescents vivant dans une fiction perpétuelle ? : « La nation apparaît comme quelque chose qui n’existe pas, sinon en ce que l’on fait. C’est celle que nous faisons avec notre travail sérieux, avec nos efforts, en ne croyant jamais qu’elle existe déjà, en pensant justement le contraire ! La nation n’existe jamais et il faut sans cesse la créer ». Voyez-vous, avec la fête, le mélange, l’effervescence, l’imaginaire, la culture, surtout la bande dessinée et (encore) le maçon Hugo Pratt, le club de moto (sic), un phénomène mystérieux s’élabore (spontanément) alimentant une certaine idée de la nation…
Un anticonformisme ?
En fait, leur fascisme ressemble davantage à une sorte de culture urbaine postmoderne qu’à un courant politique cohérent. Ceux-là mêmes qui étrillent le national-socialisme responsable de l’Holocauste (sic), s’amusent par exemple à idolâtrer David Bowie et les Sex Pistols parce qu’ils ont eu le toupet de mimer « la geste » nazie lors de quelques concerts… Pareille dévotion à l’égard du groupe Led Zeppelin avec son chanteur androgyne chantant des chansons non engagées et donc combattant de fait la propagande communiste… Et peu importe si Page (le chanteur du groupe) et ses acolytes louaient dans leurs texte le Prince de ce Monde… Trop provocateurs les mecs !
Mais l’« anticonformisme » de Casa Pound en prend un coup page 136. Il existe en effet des sujets pour lesquels il ne peut être question d’anticonformisme ! Un peu de dignité, zut ! C’est le cas bien évidemment pour la question juive. L’anticonformisme en arborant des images d’Albator ? Oui ! L’indécence ? Non ! L’auteur sort l’argument passe-partout philosémite qui fait tant rire Hervé Ryssen : « Le juif italien, en général, était un fervent patriote ».
Mieux ! Il est plus patriote, plus italien que l’Italien de base ! Lisez et croyez (si vous le pouvez) : « Proportionnellement, les juifs donneront aux guerres pour l’indépendance italienne et aux troupes garibaldiennes, une contribution trente fois supérieure à celle du reste de la population ». Encore une fois, l’auteur met en exergue l’anti-antisémitisme mussolinien pour légitimer sa pusillanimité à l’égard de la communauté. « Mussolini ironisait sur l’antisémitisme dogmatique et les antisémites fanatiques (nous sommes tous les fanatiques de l’autre…) qu’il considérait comme un phénomène “ allemand ”, “ trop allemand ”, et donc rigide, pesant et schématique ».
L’anticonformisme de Casa Pound s’arrête également au seuil de la thématique shoatique. Le leader barbu de l’association italienne, Gianluca Iannone, s’explique : « Vous me parlez des chambres à gaz ?… Que dire ? Bien entendu, certaines images me provoquent le dégoût. Qui pourrait éprouver de la joie ou de l’indifférence devant un tel massacre ? Ce fut une tragédie ». Inutile de commenter cette marque de liberté…
Casa Pound se montre aussi très sage sur le sujet conspirationniste ou plutôt anti-complotiste. Par principe, Casa Pound refuse l’idée de complot. Oui, par principe… Estimant être bien trop pure pour croire en de telles balivernes. Oui, l’incrédulité complotiste est un postulat cosmétique pour les « intellectuels » de la Casa qui ne manquent pas de figures rhétoriques pour éviter tout débat sur le sujet. Le « complot hébraïque », « existe-t-il ou pas ? Ce qui est sûr, c’est qu’il fait référence à une base psychique, qui a bien peu à voir avec le fascisme, lequel est décidément trop solaire et pragmatique pour tomber dans la paranoïa du complot et son animus soupçonneux et fielleux ». Incroyable argument qui consiste à postuler que le complot ne peut exister puisqu’il ne serait pas digne de la lumière fasciste ! Décidément, l’esthétique célébrée par les intellectuels de Casa Pound constitue une échappatoire commode. À moins que ma rationalité gauloise ne m’autorise à appréhender la profondeur de la pensée de nos nihilistes actifs… Qui sait ?
Casa Pound pragmatique…
J’entends quelques lecteurs qui avaient été préalablement séduits par l’expérience romaine me rétorquer que Casa Pound est avant tout une matrice d’actions qui rassemble des individus qui agissent sur le terrain, dans les rues des villes, les mains dans le cambouis, etc.
Nos Italiens n’ont-ils pas pris d’assaut des bâtiments inoccupés pour en faire de jolis squats hygiéniques (pas crasseux comme ceux des communistes nous indique-t-on) et pour loger quelques familles. Des actions en fait symboliques destinées à promouvoir leur combat politique contre l’usure. La seule proposition tangible et solide présentée dans ce bouquin fastidieux…
Mais que penser de leurs occupations de maisons privées perpétrées au nom de la solidarité italienne ? Si les locaux « volés » ou réquisitionnés servaient exclusivement à l’hébergement d’Italiens italiens S.D.F., nous comprendrions aisément la spécificité de la démarche de nos néo-fascistes.
Mais ce n’est pas le cas !
La preuve avec cet article du numéro 1 du Choc du mois nouvelle version de mai 2006. À la fin d’un article sur la Casa signé Jacques Cognerais (qui fit le voyage à Rome avant de rédiger son papier), nous sommes tombés sur un passage… assez surprenant. Page 65 : « Face à la pénurie de logements à Rome et dans sa périphérie, les militants néo-fascistes n’hésitent pas non plus à occuper des immeubles à l’abandon afin d’y reloger des familles sans toit, qu’elles soient d’ailleurs italiennes ou… immigrées ! »
Explication tout aussi surprenante d’un responsable romain : « Quels qu’ils soient, les plus démunis n’ont pas à vivre au milieu des seringues qui jonchent les squats gauchistes… ». La fonction de Casa Pound, en matière de solidarité, serait-elle de faciliter la vie des allogènes clandestins ? Voilà en tout cas certainement le fruit d’un pragmatisme romantique résumé par ces propos naïfs d’Adriano Scianca : « La vérité est que nous, nous raisonnons avec le cœur. Uniquement avec le cœur ». Ou l’on finit par ne plus raisonner du tout…
François-Xavier Rochette http://www.europemaxima.com
• Adriano Scianca, Casa Pound : une terrible beauté est née ! les mots de Casa Pound : 40 concepts pour une révolution en devenir, préface de Gabriele Adinolfi, introduction de Flavio Nardi et postface de Gianluca Iannone, Les Éditions du Rubicon, Paris, 2012, 363 p., 24 €, à commander à : leseditionsdurubicon@yahoo.fr
• D’abord mis en ligne sur La Flamme, le 13 novembre 2012.
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« Casa Pound, une terrible beauté est née ! » par Jean NON-CONFORME
Casa Pound, une terrible beauté est née ! est le premier ouvrage paru aux Éditions du Rubicon, les éditions du réseau M.A.S. Il s’agit de la traduction du livre d’Adriano Scianca, responsable culturel de Casa Pound, parue en Italie sous le titre Reprendersi Tutto que nous pouvons traduire par « Tout se ré-approprier ». En environ 360 pages, l’ouvrage tend à développer quarante concepts qui font Casa Pound, le désormais célèbre mouvement néo-fasciste italien qui tient son nom de l’immeuble imposant occupé depuis de longues années au 8 de la Via Napoleone III à quelques pas de la gare centrale de Termini, à Rome.
L’ouvrage débute dans son édition française par une préface de Gabriele Adinolfi, qu’on ne présente plus. L’introduction de l’ouvrage est de Flavio Nardi, également animateur culturel au sein de C.P.I. (Casa Pound Italia) et la conclusion de Gianluca Iannone, responsable de C.P.I. et chanteur du groupe de rock ZetaZeroAlfa. L’édition française est agrémentée d’un cahier couleur de 24 pages qui permet de pénétrer un peu l’ambiance du mouvement : esthétique, manifestations, affrontements avec les adversaires politiques, rôle central de la jeunesse, culture, slogans, etc. Nous trouvons également une photo de quelques militants du M.A.S. devant la Casa Pound Latina.
Le livre permet par l’intermédiaire des quarante concepts d’aborder des thèmes variés comme l’histoire du fascisme, la genèse de C.P.I., les principes et les valeurs, le rôle central de l’esthétique et de la culture et in fine l’esprit du mouvement. Bien que nous soyons partisan de la philosophie selon laquelle dans un mouvement, il faut soit tout prendre, soit ne rien prendre, il n’est pas pour autant contre-productif de voir dans ce livre des pistes de réflexions.
Quelques figures ressortent clairement de l’ouvrage : Ezra Pound, Filipo Tommaso Marinetti, Gabriele d’Annunzio, Friedrich Nietzsche, Julius Evola. À travers ces cinq personnalités nous trouvons une philosophie centrale à l’ouvrage : l’action et la volonté. Adriano Scianca tire clairement une ligne dans l’ouvrage entre les partisans de l’action, forcément révolutionnaire, et les partisans de la réaction, qui ne le sont pas. Que ce soit à travers des mouvements artistiques (futurisme), à travers des épopées révolutionnaires (la prise de Fiume) ou par la philosophie de la construction du « surhomme » et de l’élévation de soi (Nietzsche, Evola), l’auteur est clair sur les intentions du mouvement : agir, aller de l’avant, aller là où on ne nous attend pas, donner le rythme et en somme tout reprendre. Cette volonté d’aller de l’avant correspond au concept d’« estremocentroalto », qui fait l’objet d’un Manifeste, définit dans l’ouvrage et qui se résume ainsi : « Putain, à partir de maintenant nous allons faire ce que nous voulons ! (p. 99). » Ainsi que l’écrit l’auteur : « Estremocentroalto, c’est cela. En finir d’écouter les autres, ceux qui font la révolution au bar, mettre fin à la confusion, à l’aliénation, à la scission. Commencer à faire ce qu’il nous plaît, en en prenant la responsabilité. Estremocentroalto c’est une manière de se revendiquer d’une communauté en marche et libérée du lest pour avancer plus vite (p. 99). »
Cette vitalité possède elle-même sa propre philosophie, certainement un peu « abrupte » pour nos contemporains. L’auteur s’y penche dans les chapitres « Mort » et « Vie ». Nous comprenons rapidement de quoi il est question. Un homme ne doit pas vivre pour vivre mais vivre pour exploiter au maximum ses capacités. Ainsi la construction d’un homme meilleur va de paire avec la constitution d’un ordre nouveau. La vie va de paire avec le sourire et la joie qui reviennent régulièrement dans l’ouvrage. Comme le dit Adriano Scianca, « le sourire est solaire ». L’auteur est à ce titre sans pitié avec ce qu’on appelle les « pro-life » à qui il reproche d’être des mouvements défensifs, c’est-à-dire réactionnaires. « L’Estremocentroalto a beaucoup d’ennemis avec un seul nom : Réaction (p. 333) », ou encore : « La logique créative a laissé la place à une logique défensive. Qu’y a-t-il de moins vital, en effet, que les nombreux mouvements pro-life, constitués de visages creux et exsangues d’enfants de chœur en service actif permanent ? La vie est une explosion, non une valeur ! (p. 345). » Adriano Scianca ne fait ici qu’écrire ce que nous sommes nombreux à avoir constaté, les mouvements de défense de la vie ou de la famille « traditionnelle », sont souvent des mouvements bourgeois et réactionnaires. Adriano Scianca n’hésite pas à égratigner au passage la dite « famille traditionnelle » qu’il qualifie de « bourgeoise et individualiste (p. 346) ». Ce qui se dégage ici c’est une vision très différente des rapports sociaux. La famille bourgeoise ne crée rien, elle reproduit. Or quel est le sens profond de la philosophie du livre ? Action et volonté, donc créer, fonder et « donner vie (p. 345) ».
Le chapitre « Marbre » est sûrement un des plus intéressants du livre, car il explique concrètement le fruit de cette action : fonder. Ce chapitre mêle un certain nombre d’éléments tout à fait pertinents : la nécessité de délimiter l’espace, le rapport au sacré (les lecteurs avisés pourront sûrement établir un lien avec l’œuvre de Mircea Eliade), la capacité pour les hommes de modeler leur environnement (assécher un marais, par exemple) et bien sur des considérations esthétiques, puisque Casa Pound s’affiche en lettres de marbre sur le fronton du bâtiment romain et aussi, d’une certaine manière, la ville nouvelle fondée va se donner à voir aux hommes par son style architectural qui est au cœur de ce qui permet d’identifier une civilisation. Car ne nous y trompons pas, Adriano Scianca sait pour quel objectif lutte C.P.I. : fonder une civilisation. Rien de moins. Ainsi le chapitre débute par cet échange :
« — Qu’est-ce que l’italianité ?
— L’italianité c’est le marbre qui l’emporte sur le marécage. »
Cet échange nous renvoie aussi à la question de l’identité, perçue par Adriano Scianca comme étant en perpétuelle évolution. La fondation est au cœur de l’identité définie par l’auteur. Ainsi Adriano Scianca oppose le mythe de la fondation de Rome, où Romulus va délimiter l’espace et tuer son frère qui transgresse la limite avec la légende de Caïn et Abel. Voilà ce qu’en dit Adriano Scianca : « Caïn est enraciné, actif et construit son monde. Abel est déraciné et n’a aucune intention de s’affirmer dans une dimension historique et humaine, qu’il estime profane et insignifiante » et lorsque Caïn tue son frère : « La punition de YHVH n’est pas choisie au hasard puisque Caïn, le paysan lié à la terre, devra cheminer sur la route de l’exil et devenir nomade (p. 226). » Voilà comment Adriano Scianca trace une nouvelle fois un profond sillon, entre une pensée héritée des mythes antiques européens, basés sur la divinisation de la terre, de la cité, la métaphysique de l’action, l’esprit d’aventure, de création et de conquête, et la pensée de l’Ancien Testament qui condamnerait la capacité de l’homme à créer et à agir, puisque seul YHVH est créateur, et qui fait de toute les figures créatives, actives, vitalistes et enracinées, des figures lucifériennes. On peut voir un lien ici entre Lucifer et Prométhée. L’identité développée par l’auteur se base donc sur des principes, une philosophie et non simplement sur du patrimoine ou des héritages. L’auteur critique la vision d’une identité-musée. « Pour un mouvement identitaire d’inspiration fasciste, donc toujours existentialiste et jamais essentialiste, l’identité n’est pas un simple fait tenu pour acquis dont il suffirait d’affirmer tautologiquement la présence ! Au contraire ! L’affirmation identitaire surgit précisément dans le but de conquérir un objectif, de dépasser une résistance, d’accomplir un parcours et d’affirmer une vision de soi (p. 186). » L’histoire de l’Europe et des Européens est une perpétuelle refondation. Les Européens de demain doivent concevoir l’identité comme un ensemble de ce qui fut, de ce qui est et de ce qu’ils feront. Adriano Scianca ne brosse pas ici une vision défensive et résistante de l’identité contre des menaces dont il faudrait se défendre, mais il exhorte à une vision volontariste de l’identité. Ainsi page 188 nous pouvons lire que « la nation n’existe jamais et il faut sans cesse la créer ». Cette phrase, qui peut paraître anodine est en réalité lourde de sens. De même que la phrase d’Oswald Spengler qui conclue le chapitre « Identité » : « Celui qui parle trop de race n’en a aucune. Ce qui compte ce n’est pas la pureté mais la vigueur raciale qu’un peuple possède (p. 189). » Une nouvelle fois, Adriano Scianca dessine une limite entre ceux qui ont un esprit défensif et ceux qui ont un esprit de conquête. Par la suite, le chapitre « Tradition » est l’occasion d’aborder assez longuement Julius Evola et de mettre ici aussi un coup de pied dans les conceptions attentistes. L’auteur cite en introduction du chapitre Gianluca Iannone à ce sujet : « Julius Evola ? […] L’un de ces intellectuels lus et diffusés principalement comme clé expérimentale, surtout pour justifier l’immobilisme d’une partie du milieu. En vérité, Evola a été autre chose qu’un gourou qui, sur un fauteuil à roulettes et dans une semi-obscurité, prêchait la formation du Moi aristocratique en attendant la grande guerre (p. 312). » Evola doit donc fournir non pas les armes intellectuelles d’un immobilisme aristocratique mais être lu comme une clé de compréhension de la Tradition et de ce qui nous amène à lutter. Lutter pour quoi ? Pour fonder un empire ? Pour créer une nouvelle civilisation. Ainsi s’exprime Julius Evola : « On peut se demander ce qui, au fond, distingue l’idéal impérial de celui religieux. En général, on peut dire ceci : le premier se fonde sur une expérience immanente, l’autre sur une expérience dualiste de l’esprit. Quand on ne conçoit pas de hiatus entre esprit et réalité, ni qu’on ne cherche le premier hors du second (Mon royaume n’est pas de ce monde…), la manifestation spirituelle est aussi celle d’une puissance qui vainc, subjugue et ordonne la réalité. L’inséparabilité de l’idée de puissance et de l’idée de spiritualité est le pivot de l’idéal impérial et guerrier (pp. 207-208). » Nous sommes donc des « sentinelles impériales (p. 206) », et portons notre empire en nous, dans n’importe quelle situation, même quand le contexte nous est hostile. Rien ne peut se fonder sans l’esprit de lutte. Car il est toujours question de lutte. La lutte, c’est la vie. Puisque chaque jour où le soleil se lève, nous devons au minimum lutter contre la faim et la soif. Ce qui n’est pas la vie, en revanche, c’est l’usure et le chapitre en question l’explique bien : « L’art, la maison, le travail : voici trois victimes de l’usure. Avec l’usure meurt la beauté, la dimension la plus profonde et la plus haute de la vie. La maison meurt, l’âtre, le terrain solide sur lequel se base toute existence réellement humaine. Enfin, le travail se meurt, qui ne donne plus de fruits, qui dépérit, qui devient stérile (pp. 328 – 329). »
Face à ce monde gris et décharné engendré par l’usure, Casa Pound oppose le style, l’explosivité, l’imaginaire. Car une chose est certaine, et le mouvement est critiqué pour ça, Casa Pound pourrait de l’extérieur passer pour un mouvement festif. Ce qui est à l’origine de Casa Pound peut laisser songeur au premier abord. Ce ne sont ni des prêches enflammés d’un tribun populiste, ni les manifestations contre les ennemis de la nation, ni les milliers d’autocollants venant s’écraser sur nos poteaux comme une vague s’éclate sur une digue, rien de tout ça n’est vraiment à l’origine de Casa Pound, à l’origine il y a un bar, le Cutty Sark et un groupe de rock, ZetaZeroAlfa. Casa Pound, qui ne portait pas alors ce nom là il y a quinze ans, est d’abord un mouvement culturel devenu un mouvement social puis un mouvement politique. D’abord il y a la communauté, soudée autour des soirées du Cutty Sark et des concerts de Z.Z.A., une communauté capable d’occuper des bâtiments pour loger des familles romaines. Une communauté vivante qui grâce à la culture et à son action sociale agrège peu à peu les jeunes italiens, pour devenir le mouvement que nous connaissons. Gianluca Iannone n’hésite pas à rappeler la genèse du mouvement en conclusion du livre : « Nous sommes encore surpris de voir comment, autour d’un groupe de rock, s’est construit un mouvement national qui agit dans tous les domaines de la vie quotidienne du pays, qu’il s‘agisse du sport, de la solidarité, de la culture ou de la politique. » Un pied de nez aux critiques du « gramscisme de droite » et à tous ceux qui n’envisagent la politique que sous l’angle du sérieux. D’ailleurs le chapitre « Art » est clair : « Pour la première fois un mouvement naît spontanément métapolitique, à savoir entièrement libéré des références aux partis et aux stratégies politiques (p. 52). » L’auteur de poursuivre : « On connaît l’intuition de Walter Benjamin, qui opposait l’esthétisation de la politique futuro-fasciste à la politisation de l’art communiste. » Casa Pound Italia est assurément un mouvement esthétique, une esthétique qui parle à la jeunesse. Casa Pound Italia c’est aujourd’hui la jeunesse, celle qui fréquente les bars, les concerts, les ateliers de tatouages, les clubs de sport, les universités, au premier abord, la même que la nôtre, sauf que… cette jeunesse qui vit à fond peut devenir une redoutable machine politique capable de se mobiliser pour le logement, pour les travailleurs, pour la défense d’un monument, pour l’université populaire, l’école publique, pour le don du sang, une jeunesse capable de venir aux victimes d’un tremblement de terre et de lutter contre le vampirisme des banques. Derrière les t-shirts de hardcore, les pantalons à carreaux ou les piercings dans le nez se cachent de véritables « légions impériales (p. 206) » à l’assaut du futur. Idée que nous trouvons dans le préambule du chapitre « Jeunesse » : « À l’époque de la précarité et des castes de vieux oligarques, alors que toute boussole et toute latitude semblent perdues, le Blocco en appelle au rassemblement des jeunes en leur disant qu’il est possible, si on le veut, de redevenir les protagonistes de l’Histoire. Qu’il est possible, par la volonté et le sacrifice de reprendre en main son destin, de tout se ré-approprier (p. 167). » Massés derrière la tortue fléchée du mouvement ou derrière l’éclair cerclé du Blocco Studentesco, dont Adriano Scianca donne la signification dans le chapitre « Symbolique », ils veulent conquérir l’avenir et crient « Giovinezza al potere ! », « la jeunesse au pouvoir !»
Le chapitre « Style » poursuit et complète naturellement le chapitre « Art ». Contrairement à la vision américaine du « staïle », le style décrit par Casa Pound est dynamique et vertical. Adriano Scianca va même jusqu’à dire : « Faire une chose précisément d’une certaine manière, parce que c’est ainsi que les choses doivent être faites et non d’une manière quelconque, parce que la forme est le plus essentiel (p. 306). » Cela peut évoquer les débats qui ont court chez les sportifs comme « gagner avec la manière », car ce qui compte ce n’est pas seulement de gagner, c’est d’avoir proposé un beau jeu. D’avoir fait honneur à son sport, de ne pas l’avoir dénaturé. Il en va de même ici pour l’action politique. Elle prend son sens avec les formes et grâce aux formes. « Il faut faire de la vie une œuvre d’art » peut-on lire page 308. L’auteur rappelle d’ailleurs l’étymologie du terme qui viendrait soit de « stylus », petit scalpel qui servait à écrire et donc à tracer et à donner du sens, ou alors du grec « stylos », la colonne. Le style c’est « l’homme vertical », la droiture : « Sens de la droiture, du dos bien droit, de l’homme vertical. La construction d’une figure saine, solaire, bien droite comme un menhir, comme un sceptre royal, comme une épée : voilà l’objectif d’une anthropo-technique positive, activée et stylée (p. 309). » Ainsi Casa Pound a développée une esthétique propre et nombreux sont les militants et sympathisants italiens et étrangers qui adhèrent en premier lieu à l’esthétique Casa Pound.
Le livre d’Adriano Scianca est également riche en réflexions diverses sur des thèmes aussi variés que l’amour, l’espoir, l’antifascisme, le fascisme, l’anarchie, les Juifs, l’honneur, la guerre, la violence, l’histoire, les différences, et bien sûr les femmes, si importantes pour la société et dont le mouvement défend le « temps d’être mère » (« tempo di essere madri ») mais n’enferme pas seulement dans la maternité. Ces thèmes peuvent faire l’objet d’un chapitre ou se retrouver de façon transversale. Les chapitres politiques auront surtout le mérite de rétablir quelques vérités historiques sur l’histoire du fascisme et sur la praxis fasciste quant aux religions. Si l’auteur est assez clair dans son rejet du « judéo-christianisme », il n’en demeure pas moins qu’il reconnaît la possibilité aux croyants de trouver une place dans la société moyennant l’abandon de certaines ambitions politiques. Ainsi le sionisme autant que la puissance de l’Église sont critiqués. Cela tranche clairement avec le nationalisme français, dans lequel l’élément catholique est souvent apparu comme un ferment d’unité. Il n’en est rien de l’autre côté des Alpes, car l’unité territoriale, politique, tout comme la mise en place d’une mystique propre furent freinée par l’Église, autant chez les catholiques conservateurs que chez les « catho-communistes » comme les appelle Scianca. On retrouve en filigrane l’opposition séculaire entre l’Empire et l’Église.
La lecture de ce livre n’a fait que me conforter dans mes impressions sur Casa Pound, bien que, comme je l’indiquais en préambule, certains passages pourraient être débattus ou critiqués. Il n’en demeure pas moins que derrière le décorum, Casa Pound est une entité vivante dotée d’une pensée propre. Et si nous pouvons appréhender le mouvement de l’extérieur, il convient d’en cerner les dynamiques internes. Ce livre peut y aider. Il doit aussi être une base sérieuse de réflexion pour nous tous sur ce que doit être le militantisme du IIIe millénaire. Il sera aussi une révélation pour certains, sur ce qu’ils sont ou ne sont pas. Objet militant, support intellectuel, source d’imaginaire ou retour au réel, ce livre doit aussi être une invitation au voyage pour palper, même timidement, cet organisme vivant et essayer de comprendre ce qui se cache derrière les apparences. Que Gabriele Adinolfi se rassure, en France aussi nous sommes nombreux à être des romantiques, à nous retrouver dans l’esthétisation de la politique et à rejeter les bigoteries diverses.
Pour le mot de la fin, nous pouvons le laisser à Gianluca Iannone :
« Parce que, lorsque tu donnes tout, tu possèdes tout. Parce que ce que tu ne possèdes pas encore, tu te le ré-appropries (p. 363). »
En deux mots : Tout reprendre !
Jean Non-Conforme •
D’abord mis en ligne sur Cercle non conforme, le 5 novembre 2012.
• Adriano Scianca, Casa Pound : une terrible beauté est née ! Les mots de Casa Pound : 40 concepts pour une révolution en devenir, préface de Gabriele Adinolfi, introduction de Flavio Nardi et postface de Gianluca Iannone, Les Éditions du Rubicon, Paris, 2012, 363 p., 24 €, à commander à : leseditionsdurubicon@yahoo.fr
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Etats-Unis : grande manifestation « pro-vie » dans les rues de Washington [vidéos]
26/01/12 – 12h00
WASHINGTON (NOVOpress) – Des dizaines et des dizaines de milliers de personnes, dont un très grand nombre de jeunes, ont manifesté hier dans la capitale américaine contre l’avortement volontaire pour l’annuelle “March for Life” (Marche pour la Vie).Malgré un froid intense, les manifestants venus de tout le pays ont convergé sur l’immense esplanade du “Mall” avant de partir en direction de la Cour Suprême.
Plusieurs membres du Congrès, principalement membres du parti Républicain, participaient à cette marche contre l’avortement et la banalisation de celui-ci. L’ancien candidat à l’investiture républicaine, Rick Santorum, père de sept enfants, a notamment pris la parole et parlé avec émotion de sa fille trisomique.
Cette année, la manifestation revêtait un caractère particulier car c’est exactement il y a 40 ans, le 22 janvier 1973, que la plus haute juridiction du pays légalisait l’avortement.
C’est l’occasion de rappeler que c’est le procès Roe v. Wade qui a fait légaliser par la Cour Suprême l’avortement volontaire aux Etats-Unis en 1973. Norma McCorvey (alias Jane Roe car elle avait bénéficié de l’anonymat) avait porté plainte pour avoir le droit d’avorter.
Mais elle n’a pas avorté car l’arrêt de la Cour Suprême est intervenu après la naissance de son enfant.
Depuis 1995 Norma McCorvey (Jane Roe) milite au contraire contre l’avortement volontaire et fait partie d’un mouvement pro-life (pro-vie) (première vidéo ci -dessous enregistrée en 2008). Elle a indiqué qu’au moment de la plainte à la Cour Suprême elle a été instrumentalisée par deux ambitieuses avocates qui avaient trouvé en elle un moyen de contester la loi et de se faire connaitre.
Norma McCorvey, a même été arrêtée et menottée en 2009 par la police (à partir de 4min45 dans la deuxième vidéo ci-dessous) pour avoir participé à une manifestation pacifique contre Obama à cause de ses opinions pro-avortement volontaire.
Dans la première vidéo elle indique qu’elle parle 50 millions d’avortements après le succès de sa plainte qui a fait légaliser l’avortement volontaire aux États-Unis en 1973. Mais pendant ce temps la population des États-Unis a beaucoup augmenté, les enfants non-nés ont été remplacés par des immigrés surtout latinos et asiatiques. Ainsi va la vie et l’impitoyable sélection naturelle, qui dans ce cas se joue au niveau psychique.
rédit photo en Une : TFP Student action, via Flickr (CC). -
Pourquoi l'archevêque de Denver est devenu pro-vie : il a vu des “IVG”
Vous trouverez ici cette magnifique lettre de Mgr Samuel J. Aquila, archevêque de Denver, où il explique comment le fait d'avoir vu deux avortements l'a fait devenir pro-vie, puis, peu à peu, retrouver la Foi.Merci à Campagne Vie Québec pour la traduction : j'avais lu ce texte, et regrettais beaucoup de ne pas avoir le temps de la faire…• Voulez-vous être tenu au courant des informations originales paraissant sur ce blog ? Abonnez-vous gratuitement à la lettre d'informations. Vous recevrez au maximum un courriel par jour. S'abonner