Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

tradition - Page 381

  • Prières de rue : la gauche s’offusque…contre Civitas

    blog+-mariage+pour+tous-civitas.priere+de+rue.jpgL’Institut Civitas a appelé à une veillée de prières devant l’Assemblée nationale, à l’occasion du premier jour de débat sur le texte de loi proposant le « mariage » homosexuel. Civitas juge en effet que « la prière est l’arme la plus puissante contre les forces du mal » et ce projet « contre-nature« .

    De quoi susciter l’ire des professionnels de l’indignation : « Cette action est illégale car elle va à l’encontre de la loi visant à faire interdire les cérémonies religieuses dans les rues. Elle est antirépublicaine car en venant prier devant l’Assemblée Nationale, maison de la République, les organisateurs heurtent de plein fouet la laïcité« , expliquent effectivement, dans un communiqué, la Gauche forte menée par le député PS Yann Galut et la sénatrice PS Patricia Schillinger.

    Ah, cette sacro-sainte laïcité qui devient paradoxalement une religion, avec ses prêtres, ses thuriféraires, ses dogmes, et son Inquisition… Au dessus de la République, aucun ciel métaphysique, aucun principe supérieur : le législateur, voilà la nouvelle divinité qui fixe les limites du bien et le mal ! « La loi est l’expression de la volonté générale » nous expliquait déjà Rousseau en enracinant ainsi la légitimité de la loi dans l’arbitraire de la volonté humaine. Tout ce qui est légal devient alors légitime.

    Ainsi, s’adressant à l’État, l’extrême gauche poursuit son communiqué et demande alors « au ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, de prendre toutes les initiatives nécessaires afin d’interdire ce rassemblement qui n’est pas conforme à la loi« . Curieusement, il est tout de même des prières de rue que la gauche veut absolument abolir : mais seulement lorsqu’elles sont faites dans la religion de leurs ancêtres. Les religions de substitution, étrangères à notre histoire et à notre culture, sont en revanche les bienvenues. Tout ce qui permet en effet d’effacer le passé, de confisquer la mémoire et d’occulter l’histoire en se substituant à l’héritage reçu, est facteur d’émancipation… et donc de progrès. Débarrassez-nous donc de nos racines, nous voulons venir de nulle part ! Pôv’gens ! Des orphelins…

    JdR http://www.contre-info.com/

  • Pour en finir avec l’occident

    « Cette Europe qui, dans un incalculable aveuglement, se trouve toujours sur le point de se poignarder elle-même, écrit Martin Heidegger dans son Introduction à la métaphysique, est prise aujourd’hui dans un étau entre la Russie d’une part et l’Amérique de l’autre. La Russie et l’Amérique sont, toutes deux, au point de vue métaphysique la même chose : la même frénésie de l’organisation sans racine de l’homme normalisé. Lorsque le dernier petit coin du globe terrestre est devenu exploitable économiquement (…) et que le temps comme provenance a disparu de l’être-là de tous les peuples, alors la question : “Pour quel but ? Où allons nous ? et quoi ensuite ?” est toujours présente et, à la façon d’un spectre, traverse toute cette sorcellerie ».

    Dans les campagnes françaises, on ne danse plus la gigue ou la sardane les jours de fête. Le juke-box et le flipper ont colonisé les derniers refuges de la culture populaire. Dans un collège allemand, un garçon de dix-huit ans achève de crever d’overdose, recroquevillé au fond d’une pissotière. Dans la banlieue de Lille, trente Maliens vivent entassés dans une cave. À Bangkok ou à Honolulu, vous pouvez, pour cinq dollars, vous envoyer une fillette de quinze ans. « Ce n’est pas de la prostitution puisque toute la population le pratique », précise une brochure touristique américaine. Dans la banlieue de Mexico, une firme américaine de production de skate-board licencie une centaine d’ouvrières. Houston estime qu’il est plus rentable de s’installer à Bogota…

    Tel est le visage hideux de la civilisation qui, avec une logique implacable, s’impose à tous les continents, arasant les cultures sous un même mode de vie planétaire et digérant les contestations socio-politiques des peuples qui lui sont soumis dans les mêmes habitudes de mœurs (standard habits). À quoi sert, en effet, de crier « US go home ! » si on porte des jeans ? Pour Konrad Lorenz, cette civilisation a trouvé pire que l’asservissement ou l’oppression : elle a inventé la « domestication physiologique ». Et plus efficacement que le marxisme soviétique, elle réalise une expérience sociale de fin de l’histoire. Avec pour objectif d’assurer partout le triomphe du type bourgeois, au terme d’une dynamique homogénéisante et d’un processus d’involution culturelle.

    Cette civilisation dans laquelle les peuples d’Asie, d’Afrique, d’Europe et d’Amérique latine sont aujourd’hui englués, il nous faut bien la désigner par son nom : c’est la civilisation occidentale.

    La civilisation occidentale n’est pas la civilisation européenne. Elle est le fruit monstrueux de la culture européenne, à laquelle elle a emprunté son dynamisme et son esprit d’entreprise, mais à laquelle elle s’oppose fondamentalement, et des idéologies égalitaires issues du monothéisme judéo-chrétien. Elle s’accomplit dans l’Amérique qui, au lendemain de la seconde guerre mondiale, lui a donné son impulsion décisive. La composante monothéiste de la civilisation occidentale est d’ailleurs clairement reconnaissable à son projet, identique en substance à celui de la société soviétique : imposer une civilisation universelle fondée sur la domination de l’économie comme classe-de-vie et dépolitiser les peuples au profit d’une « gestion » mondiale.

    Il convient dès lors de distinguer la civilisation occidentale du système occidental, celui-ci désignant la puissance qui entraîne l’expansion de celle-là. Le système occidental ne peut en outre être décrit sous les traits d’un pouvoir homogène et constitué en tant que tel. Il s’organise en un réseau mondial de microdécisions, cohérent mais inorganique, ce qui le rend relativement insaisissable et, partant, d’autant plus redoutable. Il regroupe notamment les milieux d’affaires de l’OCDE, les états-majors d’une centaine de firmes transnationales, un fort pourcentage du personnel politique des nations « occidentales », les sphères dirigeantes des « élites » conservatrices des pays pauvres, une partie des cadres des institutions internationales, et la plupart des rouages supérieurs des institutions bancaires du monde « développé ».

    Le système occidental tient son épicentre aux États-Unis. Il n’est pas d’essence politique ou étatique, mais procède par mobilisation de l’économie. Négligeant les États, les frontières, les religions, sa « théorie de la praxis » repose moins sur la diffusion d’un corpus idéologique ou sur la contrainte que sur une modification radicale des comportements culturels, orientés vers le modèle américain.

    Mais qui pense « Occident » pense aussitôt « Tiers-Monde ». On dit que c’est Alfred Sauvy qui a créé ce terme, peu après la conférence des pays non-alignés à Bandoeng, en 1955. Mais le Tiers-Monde existe-t-il ?

    Le léninisme soviétique a en réalité conçu le concept de Tiers-Monde bien avant que le terme n’existât. Dans L’Impérialisme, stade suprême du capitalisme (1916) Lénine fonde la doctrine qui inspire plus que jamais la politique étrangère de l’Union soviétique : utiliser les pays pauvres comme masse de manœuvre contre le capitalisme mondial, les rendre objets de l’histoire de la révolution. Identique en cela au libéralisme occidental, l’idéologie léniniste subordonne l’indépendance des peuples à son projet universaliste. Le léninisme, qui est un occidentalisme en creux, n’envisage pas l’altérité nationale et ne conçoit le nationalisme des peuples non-européens que comme un instrument provisoire au service du même projet que celui de l’occidentalisme : une civilisation mondiale homogène et fondée sur l’économie.

    Karl Marx lui-même annonce du reste cette parenté entre le léninisme et le libéralisme occidental. Dans The British Rule in India et dans The Future Results of British Rule in India (1853), il se félicite de ce que « la domination britannique ait complètement démoli le cadre de la société indienne » et que « cette partie du monde, jusque là restée inférieure, soit désormais annexée au monde occidental ». Car il n’est de pire obstacle pour le « socialisme », que les sociétés traditionnelles. Georges Marchais n’a-t-il pas dit que c’était pour abolir le droit de cuissage que l’armée soviétique avait envahi l’Afghanistan ?

    Le Tiers-Monde engloberait-il alors tous les peuples qui, renonçant à leur identité culturelle propre, porteraient leur candidature à l’occidentalisation, comme les prolétaires à l’embourgeoisement ? Au besoin en nourrissant un ressentiment contre leur modèle ? La force du système occidental, objectivement complice en cela du projet léniniste, c’est de savoir que le désir d’assimilation l’emporte toujours sur le ressentiment : le Tiers-Monde ne le menace pas.

    Pour le Vénézuélien Carlos Rangel, « l’essence du tiers-mondisme n’est ni la pauvreté ni le sous-développement », mais « un mécontentement qui n’empêche ni un mode de vie à l’occidentale, ni même une richesse tapageuse » (« Pourquoi l’Occident est en train de perdre le Tiers-Monde », in Politique internationale, printemps 1979). Pour Carlos Rangel, « appartiennent au Tiers-Monde les peuples qui, quoique très dissemblables, partagent le même sentiment profond d’aliénation et d’antagonisme envers les pays non-communistes ayant réussi, et qui se trouvent par rapport à ces derniers dans une position analogue à celle de populations de couleur dans une société où le pouvoir est entre les mains des Blancs ».

    Ces peuples, poursuit Carlos Rangel, ne se sentent pas « membres fondateurs du club qui s’appelle civilisation occidentale ». Même le Japon ou l’Espagne, et à la limite la France, « ne seront jamais aussi intégrés dans la société capitaliste occidentale que la Nouvelle-Zélande qui appartient culturellement à la source où le capitalisme a puisé son impulsion », à savoir « l’hégémonie anglo-saxonne instaurée par l’Angleterre et dont les États-Unis ont pris le relais ». Carlos Rangel ajoute : « Le moindre défaut d’identification à la source première des idées et au siège actuel du pouvoir est inexorablement cause d’anxiété et d’insatisfaction nationales ».

    L’appartenance au Tiers-Monde ou à la civilisation occidentale demeure donc un fait culturel.

    C’est la planète entière qui vit donc un complexe d’identification. Comme l’égalité toujours proclamée et jamais atteinte, le modèle occidental recèle une logique de l’aliénation. La civilisation occidentale se présente explicitement comme un ensemble purement économique dont le principal critère d’appartenance serait le niveau de vie, mais implicitement, cette civilisation se donne une structure hiérarchisée à deux niveaux culturels : les membres du « club » et les « autres », qui ne seront jamais que des demi-occidentaux et qui n’entreront jamais dans le « club ». Pourquoi ? Parce qu’ils n’appartiennent pas au monde anglo-américain, qui se pense lui-même comme l’épicentre de l’Occident.

    Aussi la civilisation occidentale, du fait de sa dominante anglo-américaine, rejette elle-même toute identification à la culture européenne, notamment en raison des composantes latines, germaniques, celtiques ou slaves de cette dernière. Mais cette dichotomie peut être poussée plus loin encore : dans la mesure où la civilisation occidentale exprime pleinement le projet américain et où l’Amérique s’est construite sur un refus de l’Europe, l’essence de la civilisation occidentale, c’est la rupture avec la culture européenne, dont elle se venge d’ailleurs en la digérant par ethnocide culturel et par neutralisation politique.

    Le néo-colonialisme occidental, tel qu’il se manifeste dans toutes les parties du monde, de l’Irlande à l’Indonésie, s’appuie essentiellement sur l’idéologie libérale américaine, laquelle s’est imposée aux organisations internationales. On n’en finirait pas de citer les peuples dont les formes propres de souveraineté ont été détruites au profit d’une « démocratie » destinée à intégrer ces peuples à l’ordre économique occidental et marchand. Le néo-colonialisme a institué la pire des dépendances et assassiné la première de libertés, celle qui consiste, pour un peuple, à se gouverner selon sa propre conception du monde. Et ce sont les bourgeoisies locales, formées par l’Occident, qui se font l’instrument de cette dépossession politico-culturelle1.

    C’est sur l’idée même de développement économique du Tiers-Monde qu’il convient enfin de porter le soupçon. Cette notion présuppose en effet que les peuples du Tiers-Monde doivent nécessairement suivre le chemin de l’industrialisation occidentale. Or cela concorde singulièrement avec le souhait libéral de division internationale du travail et de spécialisation économique des zones, indispensable au capitalisme moderne de libre-échange planétaire. Et qui, sous des camouflages doctrinaux et humanitaires (le « droit au développement ») prône ainsi l’industrialisation du Tiers-Monde ? Ceux qui défendent les intérêts d’un système économique auquel un commerce industriel mondial en croissance est aussi nécessaire que l’eau de mer tiède pour les bancs de maquereaux2.

    À plusieurs reprises, François Perroux a montré que le « niveau de vie global » des pays « en voie de développement » que l’on considère comme étant déjà presque développés, était moins élevé que celui qui était atteint dans les sociétés traditionnelles. Inversement, les pays les plus pauvres ou les zones les moins industrialisées connaissent un « niveau de vie » réel supérieur à ce que les chiffres de l’OCDE peuvent laisser croire3. Et jusqu’à présent, les États-Unis ont été les seuls véritables bénéficiaires de l’industrialisation de l’Asie, de l’Afrique ou de l’Amérique du Sud.

    Mais il ne faut pas se leurrer, l’industrialisation de la planète est irréversible. La part de consommation de l’Asie ou de l’Amérique latine ne cesse de croître. En revanche, c’est la forme de cette industrialisation, libre-échangiste et soumise au modèle de développement occidental, qui doit être critiquée. Dans la mesure où toutes les structures industrielles se ressemblent, les modes de consommation s’uniformisent et s’américanisent. En outre, si cette forme d’industrialisation est un facteur de « développement » pour certains pays, elle est la cause de déséquilibres graves et de sous-développements pour beaucoup d’autres : « Les quatre cinquièmes des exportations industrielles des pays neufs, écrit Jean Lemperière, proviennent de neuf pays : les quatre pays ateliers d’Extrême-Orient, l’Inde, les trois grands pays d’Amérique latine et Israël » (Le Monde, 22 janvier 1980).

    Enfin, une économie industrielle mondialisée s’avèrera d’une extrême fragilité face aux crises par le réseau de dépendances qu’elle tisse entre les nations.

    En regard, les idéologies « ethno-nationales » peuvent parfaitement aider certains peuples à se libérer du néo-colonialisme occidental. Ces idéologies sont apparues en Europe dès le début du XIVe siècle4 et s’opposaient déjà à un universalisme redoutable, celui du pouvoir ecclésiastique. Elles appelaient à la constitution d’un État laïc coïncidant avec la nation et se référaient au mythe mobilisateur de l’imperium romain antique. Reprises par Fichte et Herder au XVIIIe siècle, les idées ethno-nationales aboutirent à une contestation radicale des idéologies universalistes et individualistes, et elles jouèrent un rôle important dans les mouvements de libération nationale, au XIXe et au XXe siècles.

    C’est du reste grâce à l’idéologie nationaliste que les peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique ont pu se mobiliser contre le colonialisme. Aujourd’hui, c’est encore l’ethno-nationalisme qui, seul, pourra briser le carcan du néo-colonialisme occidental (ou soviétique). « Il y a eu adaptation, écrit Marcel Rouvier, du modèle idéologique européen ethno-national parce qu’il correspondait aux exigences de la situation du Tiers-Monde au XXe siècle », et le succès de cette idéologie est prévisible « avec le déclin de l’universalisme marxiste qui était resté son seul concurrent sérieux ». Pour Rouvier, le thème majeur du combat ethno-national est « le développement des idées de quête essentielle de l’identité comme ressort principal de l’histoire, de permanence d’un fondement qui est la transmutation du Volksgeist romantique, de légitimité profonde d’un nationalitarisme sain ».

    Au Mexique, pays mis en coupe réglée par les États-Unis, c’est ainsi que l’on assiste à l’édification, par l’État et par le peuple, d’un nationalisme original, fondé sur la régénération d’une conscience historique qui retrouve ses fondements spécifiques dans les cultures indiennes. Un peuple nouveau se crée ainsi, libéré de l’histoire « occidentale » et pensant son destin à partir d’une re-création de son passé. Belle leçon pour nous, Européens, qui, au-delà de cet « occident chrétien » dans lequel nous ne pouvons plus nous reconnaître, devons aussi repenser notre destin en retrouvant les fondements spécifiques de notre culture, en édifiant un mythe indo-européen.

    En Afrique, l’adaptation de l’idéologie ethno-nationale a également réussi, mais sous une forme moins politique et historique que tribale et communautaire : « La valeur de la culture africaine n’est pas liée à certains fantasmes ou à des complexes refoulés devant les canons de la beauté grecque », dit, non sans malice, le cinéaste sénégalais Sembène Ousmane (Jeune Afrique, 19 septembre 1979). La recherche de l’authenticité, le choix des patronymes et le retour aux coutumes patriarcales traditionnelles, combattues par le christianisme et les Nations Unies, ne peuvent faire sourire que les imbéciles et les salauds.

    Quant au nationalisme islamique, il constitue le plus heureux camouflet jamais infligé à l’utopie civilisatrice du modèle américain. Il remet en cause l’idée occidentale de croissance marchande et de primat du développement économique, tout en rejetant le marxisme, justement considéré comme facteur de déculturation et, accessoirement, comme instrument du néo-colonialisme soviétique.

    C’est également grâce à l’éveil d’une conscience nationale que la Chine a pu atténuer l’effet massificateur du marxisme, et opérer ainsi un syncrétisme probablement positif entre les idées venues de l’Ouest et la poursuite de son destin de peuple-continent. Elle a su adapter ses structures culturelles ancestrales de souveraineté et constituer, « en comptant sur ses propres forces », une puissance historique indépendante du magma occidental comme du bloc soviétique. Ce n’est pas sans bonnes raisons que la Chine ressent le besoin de ne plus mener seule le rôle d’acteur de l’histoire, face aux deux grands universalismes, l’Occident américain et le « soviétisme » russe. Dans ce jeu à trois où elle ne peut s’allier qu’à son contraire – hier l’Union soviétique, aujourd’hui les États-Unis – elle a besoin que lui vienne un acteur-partenaire. C’est pourquoi, elle en appelle à l’Europe, l’incitant à sortir de sa léthargie, à rentrer dans l’histoire, à reconquérir sa liberté.

    Comme la Chine s’est libérée du « soviétisme », l’Europe doit en effet se libérer de l’Occident et se réapproprier les idéologies ethno-nationales qu’elle a suscitées.

    Se libérer de la civilisation occidentale, c’est commencer par douter de l’idée de solidarité du bloc occidental imposée à l’Afrique comme à l’Europe ou au Japon. Car il faut bien distinguer, en géopolitique, les solidarités factuelles et les solidarités réelles, c’est-à-dire à la fois souhaitables et conformes aux intérêts historiques des peuples mis en cause. L’Occident et le bloc soviétique ne constituent que des ensembles de solidarité factuelle. La Pologne ou l’Allemagne fédérale, comme le Chili ou l’Afghanistan, ne sont pas insérés à des ensembles de solidarité réelle.

    Or la gauche « tiers-mondiste » et la droite « occidentaliste » renforcent, par les concepts institués par leur vocabulaire idéologique, ce statu quo mondial de blocs de solidarité factuelle. Une nouvelle géopolitique commence par de nouvelles définitions.

    L’Occident ou le Tiers-Monde doivent disparaître en tant que concepts géopolitiques. Parlons de l’Europe, des États-Unis, de l’Amérique Latine, de l’Union soviétique ou de l’Inde. Il faut repenser le monde en termes d’ensemble organiques de solidarité réelle : des communautés de destin continentales, des groupes de peuples cohérents et « optimalement » homogènes de par leurs traditions, leur géographie, leurs composantes ethno-culturelles.

    « La nation, écrit François Perroux, réalité vivante et dynamique, devient l’une des sources d’énergie essentielle pour restructurer la société mondiale et son économie (…). Les terriens se coagulent en nations armées, en empires, en communautés hésitantes et tentent économiquement de former des régions de nations (Bertrand Russel). Ces rassemblements s’en trouvent – ni clos, ce qui est impossible, ni accueillants sans réserve (…). Dans ces associations de nations, il faudra des projets collectifs d’infrastructure, d’investissement, de diffusion des produits et des revenus. C’est dans la mesure où les nations, témoins et défenseurs des peuples, favoriseront cette déconcentration des pouvoirs économiques et cette décentralisation de leurs effets, que s’ébauchera une certaine réciprocité dans le développement qui ne se construit pas spontanément par le jeu des intérêts privés » (Le Monde de l’économie, 9 octobre 1979).

    Ces associations de nations sont géopolitiquement possibles, et elles briseraient le cadre économico-stratégique actuel. Chaque grande région planétaire pourrait ainsi voir coïncider dans son espace de vie une relative parenté culturelle, une communauté d’intérêts politiques, une certaine homogénéité ethnique et historique, et des facteurs macro-économiques qui rendent possibles à terme un développement autonome sans recours à la mendicité internationale5. Un nouveau nomos de la terre, pour reprendre l’expression de Carl Schmitt, pourrait ainsi voir le jour, fondé sur une société de communautés et non plus sur une pseudo communauté de sociétés.

    Mais les cultures, dira-t-on, ne pourront plus communiquer entre elles. C’est exactement l’inverse qui est vrai. En communiquant entre elles par le référent commun qu’est la civilisation occidentale, les cultures établissent en réalité une pseudo communication. Ce référent commun aliène en effet la personnalité de celui qui l’utilise. Le signifiant (le langage culturel occidental) se substitue au signifié (la culture locale qui tente de s’expliquer par le langage occidental). Bref, les peuples se connaissent de plus en plus mal, les cultures ne communiquent plus et ne parviennent plus à s’enrichir parce qu’elles utilisent un espéranto infra culturel qui appartient à tout le monde et à personne.

    Communiant dans les mêmes mœurs linguistiques, vestimentaires, alimentaires, etc., les hommes ne peuvent plus percevoir les spécificités des autres hommes, quand celles-ci existent encore. Un Italien en Thaïlande va utiliser l’anglais, descendre dans un hôtel international et ne verra des mœurs thaïlandaises qu’un folklore marginalisé. S’il se rend en Afrique, les Africains qu’il côtoiera seront des « costards-trois-pièces-attaché-case », selon la savoureuse expression du juriste ivoirien Badibanga. Que connaîtra-t-il de l’homme africain ?

    À l’inverse, quand Marco Polo vint en Chine, la communication fut réelle et féconde malgré l’absence de référent commun, et l’influence de la culture chinoise notable par la suite en Europe. Les cultures sont incommensurables, elles ne peuvent se comprendre de l’intérieur, mais elles peuvent s’influencer « sur les franges » et tirer profit des contacts, non des mélanges. L’idée d’interpénétration des cultures, ou l’illusion mécaniste d’une somme universelle du « meilleur » des cultures, idée défendue notamment par Léopold Senghor, ne peut aboutir qu’à l’appauvrissement de toutes les cultures, qu’au renforcement du langage infra culturel occidental. Langage aliénant parce qu’il ne repose sur le support anthropologique d’aucun peuple, et qu’à ce titre, il ne véhicule aucun sens.

    Pour Martin Heidegger, le terme d’occidental ne traduit pas l’essence de l’Europe. Il préfère employer ce mot énigmatique, l’hespérial, pour qualifier l’essence de la modernité européenne ou, plus exactement, son possible devenir, sa virtualité. L’avènement de l’hespérial suppose alors, en Europe, la mort de l’Occidental.

    1. Il n’y a pas de « monde blanc »
    Toutes les idéologies dominantes opposent, dans leur discours, le Tiers-Monde et l’Occident. Quels que soient les critères pris en compte, les définitions fonctionnent toutes selon le même principe d’exclusion.

    Le christianisme fut ainsi le premier à opposer infidèles et croyants, perpétuant pendant des siècles cette vision manichéenne du monde. Au XVIIIe siècle, le bon sauvage a beau connaître une existence paradisiaque, il n’en demeure pas moins un « sauvage » que les philosophes opposent cette fois au civilisé. Inversant cette proposition, le rationalisme distingue à son tour les peuples occidentaux civilisés des peuples non-civilisés. Dans leur analyse de la croissance économique, les théories libérales ne font, elles aussi, qu’opposer l’Occident développé au Tiers-Monde en voie de développement.

    Qu’elles soient de droite ou de gauche, progressistes ou réactionnaires, les idéologies occidentalistes restent soumises à cette logique manichéenne. L’occidentalisme nie l’identité de l’Autre, qu’il perçoit d’abord comme un non-chrétien, non-civilisé ou non-développé… Sans s’imaginer que cet Autre puisse être tout simplement lui-même.

    Ce refus de l’altérité relève d’une démarche essentiellement raciste. Implicitement c’est toujours le monde blanc que l’on oppose au monde de couleur.

    La notion même d’Occident est en fait le produit d’une idéologie et ne recouvre aucune réalité géopolitique, culturelle et même économique (où classer l’Argentine, pays blanc en voie de sous-développement, ou le Japon, pays de couleur hyper développé ?).

    Les mots ne sont pas neutres. Le concept d’Occident piège celui qui l’emploie. Parler d’Occident, c’est à la limite reconnaître son existence et admettre la logique qu’il véhicule. C’est adopter implicitement l’idéologie dont il est le produit.

    2. La décolonisation est à refaire
    L’occidentalisation de la planète est-elle, comme on l’affirme généralement, la conséquence historique du colonialisme européen ? Très répandue dans les milieux progressistes, cette thèse n’apparaît que partiellement vraie. Le colonialisme européen, tel qu’il s’est manifesté du XVIe au XXe siècle, doit être, en effet, clairement distingué du néo-colonialisme occidental qui lui a succédé.

    Le colonialisme européen traditionnel traduisait une volonté hégémonique et impériale, qui n’impliquait pas nécessairement la destruction des valeurs du colonisé. Mais à partir du XIXe siècle, le colonialisme européen fut également l’expression d’une volonté « civilisatrice » issue de l’universalisme philosophique du siècle des Lumières et d’un égalitarisme qui devait pousser le colonisateur à assimiler le colonisé et à le déposséder de ses valeurs.

    En condamnant, au nom d’une morale humaniste et messianique, la volonté hégémonique et impériale des puissances européennes, les États-Unis contribuèrent de façon décisive au démantèlement des empires coloniaux. Non pour libérer les peuples colonisés, mais pour substituer à l’ordre colonial traditionnel, d’essence politique, un néo-colonialisme qui n’aurait retenu du colonialisme que la volonté « civilisatrice ». Ainsi, « occidentalisé », le néo-colonialisme n’a fait que radicaliser les menaces que faisait peser l’ancien colonialisme européen sur l’identité des peuples colonisés.

    C’est ainsi que des peuples qui avaient jusqu’alors échappé à l’influence coloniale européenne se trouvèrent irrésistiblement soumis au néo-colonialisme occidental, sans que ces peuples pussent réagir.

    Comment, en effet, se révolter contre un réseau d’influence qui englobe les bourgeoisies locales, les multinationales, les milieux d’affaires, etc. ? Quand un maître est visible, on peut le désigner comme ennemi et s’en affranchir, mais le néo-colonialisme soumet les peuples à un « système de vie », et non plus au pouvoir politique d’une autre nation, comme dans le colonialisme européen traditionnel. Comment combattre un colonisateur fantôme ? La réponse s’impose : la « néo-décolonisation » sera métapolitique et culturelle.

    3. Quand l’Occident a oublié la Grèce
    C’est dans « La Parole d’Anaximandre », texte exégétique d’un fragment du philosophe présocratique, que Martin Heidegger introduit le concept d’Abend-Land. Il l’oppose à Abendland (Occident) et, dans la traduction de Wolfgang Brockmeir, Abend-Land a été très heureusement rendu par « Hespérie » et « hespérial ».

    L’Hespérie, c’est, comme l’indique la racine grecque, la terre du couchant. Mais il ne désigne pas l’Ouest, ni les régions occidentales du monde, mais bien plutôt un projet d’organisation du monde qui marquerait le couchant, c’est-à-dire l’accomplissement d’une vue-du-monde aurorale exprimée au VIIe siècle avant notre ère par le premier penseur européen.

    Heidegger écrit : « Commence l’événement le plus vaste, l’oubli de l’être, celui dans lequel l’Histoire hespériale du monde advient et se décide ». Pour Heidegger, l’homme européen a été tour à tour « grec », « chrétien », « moderne », « planétaire » ou encore « occidental » ou « américain ». Il peut aujourd’hui devenir « hespérial ».

    « L’antiquité qui détermine la parole d’Anaximandre, écrit encore Heidegger, appartient au matin de l’aurore de l’Hespérie (…) Si nous persistons si obstinément à penser la pensée des grecs comme les Grecs ont su la penser, ce n’est pas pour l’amour des Grecs ; c’est pour retrouver ce Même qui en des guises diverses concerne les Grecs et nous concerne historialement. C’est cela, qui porte l’aurore de la pensée dans le destin de l’hespérial. C’est conformément à ce destin que les Grecs deviennent seulement les Grecs, au sens historial. Le destin attend ce que devient sa semence ».

    L’hespérial représente en même temps la fin, le couchant de la tradition métaphysique grecque, et le début virtuel d’un autre cycle qui accomplirait la pensée grecque à un autre niveau, celui de la volonté-de-puissance auto-consciente. L’hespérial est donc à la fois un recommencement, un retour profond à l’aurore, c’est-à-dire à la conception grecque du monde, et une rupture avec l’occidental qui, lui, a oublié la Grèce.

    Revenir en Hespérie, pour nous Européens, consisterait alors à accomplir notre volonté-de-puissance en tant qu’Européens, conscients de notre filiation grecque, et non plus en tant qu’Occidentaux oublieux de cette filiation. L’Hespérial, c’est l’Européen qui redevient conscient qu’il est Grec, et qui pour cela rejette l’Occident comme non-grec, en finit avec l’oubli de lui-même, aura « médité le désarroi du destin présent du monde », et voudra consciemment accomplir la vue-du-monde grecque.

    1980. http://grece-fr.com

    1. Cf. les études réalisées par l’africanologue Hubert Deschamp sur la destruction des formes culturelles de souveraineté africaines par la « démocratie », notamment les systèmes d’anarchie équilibrée et de chefferies propres à certains peuples américains.

    2. Il est intéressant de noter qu’en dépit des positions théoriques des économistes marxistes, les pays socialistes ont pratiqué vis-à-vis du Tiers-Monde le même mercantilisme économique que les pays capitalistes. La pratique économique extérieure du socialisme est capitaliste et marchande.

    3. Cf. « La faim n’est qu’une conséquence » de Daniel Joussen (Le Monde, 29 décembre 1979).

    4. Vers 1300, Pierre Dubon, légiste de Philippe Le Bel, préconise l’abolition du pouvoir papal et ecclésiastique. Au XIVe siècle, en France et en Italie, des intellectuels envisagent une nation étatique comme cadre politique des peuples européens et exaltent l’idée de puissance nationale. Ces thèmes seront repris par Pétrarque et Machiavel, qui s’inspireront aussi de Marsile de Padoue, théoricien, dès 1342, de l’État laïque autonome et de la substitution du nationalisme politique à l’idée théocratique.

    5. Pour certains économistes libéraux, l’aide au pays sous-développés devrait, il est vrai, se limiter à une aide aux firmes investissant dans ces pays. « En faisant bénéficier l’industrie de l’aide au Tiers-Monde, disait un haut fonctionnaire français, on fera finalement bénéficier le Tiers-Monde de l’aide à l’industrie… ».

  • Mariage gay : que faire maintenant ?

    Le mariage gay, c'est plié.
    Il ne pouvait en être autrement, faute de savoir exactement pourquoi on se battait.
    La seule victoire envisageable était une prise de conscience que quelque chose ne tournait vraiment pas rond dans notre monde. Voilà qui est fait. La chute a paru ralentir un moment, parce que l’on a affermi le pied sur quelque roc. Mais c’est toute la pente qui chasse. Cet éboulement que les progressistes nomment le mouvement, les avancées, l’avenir. Ce qui a vocation à être dérégulé, mœurs, morale, marché, code du travail, justice, Ecole, fonction publique, à peu près tout, car legs du passé, donc honni comme « tabou », tout ce qui existe, en somme, condamné à passer à la moulinette du progrès illimité. J’avance, donc je suis. Même dans l’abîme. Un jour viendra où le mariage homo sera lui-même jugé comme un archaïsme insupportable, parce qu’encore sexué…
    Pour quoi s’est-on donc battu
    Non pour la "nature" (concept fluctuant et fuyant), ni même pour la "société" (concept non moins modulable), mais pour l'Ordre. Faute d'avoir oublié ce qu'est le sacré et la divinité du cosmos, on ne fait qu'entériner le désordre.
    Car rien de moins « naturel » que le mariage. Son ravalement à la fonction procréative est une dégénérescence, un alignement sur le biologique. Défendre ce mariage-là, c’est se réclamer d’un statut qui était déjà, par rapport à la conception traditionnelle du mariage, une dérégulation moderniste.
    Tout ce qui est valable chez l’homme, admirable et véritablement institution de l’humain, c’est ce qui n’est pas naturel, ou qui tend à la dominer la nature. Toutes les religions, les morales, les structures politiques, même celles que l’on dit « païennes », et que l’on prétend proches de la nature, sont actes de la volonté, des tentatives de rationaliser, de maîtriser l’instinct social de l’homme, partant de le dénaturer. Le mariage n’est pas la condition sine qua non de la procréation. Il est un peu naïf de le rappeler. Il est bien plutôt ce qui transcende le diktat brut et massif de l’animalité en nous, la reconnaissance d’abord de l’humanité de l’enfant par un rituel, sa consécration religieuse par un culte quotidien aux dieux, qui inclut la famille dans un Ordre, sa mise à la disposition totale au service d’un clan ou d’une cité.
    Si l’on ne saisit pas cette donnée anthropologique fondamentale de toute société traditionnelle, que nul ne dispose de son corps, que celui-là soit ravi par la communauté, les dieux ou le Dieu, l’on n’a aucune chance de comprendre ce qui est en jeu dans les essais de sortir des apories d’une société qui liquéfie tout, si l’on n’a pas la conviction que l’on n’est pas propriétaire de soi. Les féministes savaient bien ce qu’elles faisaient, ces viragos haineuses. Les Anciens n’avaient leur corps qu’en usufruit, et devaient rendre compte à autrui, dans une relation hiérarchique, du bon usage qu’ils en faisaient. Le plaisir lui-même, venant des dieux, rendait grâce aux dieux.
    Maintenant, la parole est laissée aux vendus. L'UMP essaie, contre la conviction de la plupart de ses élus, de se rabibocher stratégiquement, sinon électoralement, avec le "peuple de droite", qui, comme cette dernière terminologie l'indique, n'a rien compris, pour peu qu’il se réclame de cette terminologique. Qui ne voit que le projet de mariage gay, bien qu’il faille en chercher loin les racines dans les fonds avoués ou inavoués d’un Nouvel Ordre utopique destiné à créer un homme nouveau, ne consiste pas, selon un calcul de Machiavels aux petits pieds, qu'à éluder les échec de la Gauche, mais aussi à cacher, à rendre invisible et inaudible, la médiocrité grotesque de la « droite », qui reprend des forces en buvant le sang du bouc qu’on égorge, comme le peuple d’ombres sans force qu’Ulysse rend momentanément à la vie dans le palais moisi d’Hadès.
    Dans la cage au folles où les députés vont s’en donner à leurres joie, ragaillardissant leurs cordes vocales, l’empoignade entre deux camps, qui se prétendent ennemis, va encore donner l’illusion que la démocratie existerait, et qu’un choix de société soit possible. On nous annonce un projet de loi sur le vote des étrangers. Voilà de quoi donner du grain à moudre aux plumitifs et aux idéologues de la télé. La droite, qui n’a pas cru bon revenir sur la PACS, bien qu’elle l’ait combattue, sait très bien à quel théâtre d’ombres elle s’adonne, dans la mesure même où, dans d’autres domaines comme l’Ecole, l’Europe, la question sociale, la gestion économique, elle est à tel point sur la même ligne que le gouvernement, que les responsables de l’UMP et du PS sont à peu près interchangeables.
    Le « débat » pipé autour du mariage gay n’a, au fond, touché que les classes moyennes assez mobilisées pour aller battre le pavé à Paris. Les bobos affriolés par la culture californienne ont mimé, comme dans un immense théâtre de rue, la guerre civile contre une « réaction » fantasmatique, qui représente la partie de la population élevée encore dans le cadre catholique, et appartenant elle aussi à la portion aisée de la population. Le peuple d’en bas, quoiqu’il n’ait pas pour les homosexuels les yeux de Chimène, regarde cette mêlée d’assez loin.
    On devrait s’inquiéter qu’un référendum ne donne pas entièrement satisfaction aux adversaires du projet gouvernemental. Qu’une partie considérable de l’opinion accepte à peu près n’importe quoi, sous prétexte que la « réalité » sociale le rend possible, si l’on compare l’état des esprits il y a seulement quelques lustres, en dit long sur la situation de déliquescence de notre civilisation. Une certaine crédulité, proche de l’ingénuité, pourrait laisser croire que le peuple existe encore.
    Néanmoins, comme la nature humaine (ce terme, utilisé par convention, désigne une permanence de condition humaine) est surtout sensible, hélas ! à son intérêt, l’endroit où le cuir lui cuit, où son déplumage en règle la rend vulnérable, c’est sa sécurité, sa subsistance et, éventuellement, ses instruments de plaisirs qu’il faut toucher. Un monde farci d’économisme ne peut crever que par là.
    Après avoir labouré la terre, fabriqué dans des ateliers des produits artisanaux, avoir transformé le monde dans d’immenses manufactures, l’homo faber, fier de sa puissance, de sa maîtrise et de l’attachement à son métier, malgré l’exploitation qu’il a pu subir, devient enfin un prolétaire, c’est-à-dire un être démuni de tout, sauf de sa force de travail.
    Pour la première fois, la condition de travailleur va être réduite à une pure potentialité, à ce que l’on nomme l’ « employabilité ». Toutes les réformes récentes du code du travail, du marché du travail, et bientôt des règles du chômage, vont dans le sens d’un détachement complet de l’humain des conditions concrètes de la production, donc de la maîtrise. Le travailleur, s’il a la chance de travailler, va être totalement soumis aux caprices et aux pressions. Il ne sera plus qu’un flux, comme celui des marchandises.
    On perçoit l’analogie entre cet état, et ce que l’on est en train de faire dans l’Ecole, où l’on n’évaluera que les « compétences », et le mariage, où le désir narcissique seul est pris en considération. La même comparaison serait à effectuer avec le destin de Nations qui ne seront plus que des agglomérats de consommateurs ou d’êtres noyés dans la « diversité », et le sort de la culture, qui n’est plus qu’un marché où Johnny vaut Mozart. C’est ce que, de toute façon, voilera la « droite » du système.
    Heurter un bout, n’importe lequel, c’est ébranler la machine. Quel que soit l’angle, on va au cœur. Toutefois, les masses populaires ne seront vraiment touchées que si elles ont l’impression qu’il vaut le coup de se battre à mort pour leur intérêt économique, leur statut social, et même leur simple survie. Il s’agit là d’un enjeu encore plus important que ceux de l’immigration ou de l’islam, devenus peu ou prou des pièges à appâter l’électeur de droite. En somme, il s’agit de ramasser de manière franche, loyale et crâne, le bien qu’a laissé choir la gauche. La vraie révolution passe par là.
    Claude Bourrinet http://www.voxnr.com

  • Défaut de comptage : un policier témoigne

    Témoignage : devant l’Elysée

    devant-lElysée.png

    “Un policier en civil qui m’a dit avoir été patron d’une équipe en charge de comptabiliser les manifestants du 13 janvier sur le trajet Denfert / Champs de Mars. Il a comptabilisé 470 000 personnes uniquement sur ce trajet en fin de journée. Il confirme que les chiffres donnés ne sont pas sortis de la préfecture de Police mais viennent du ministère de l’intérieur. Le policier m’a demandé pardon au nom de la police, il m’a confié avoir honte de ne pas dire cela au grand jour. Il m’a confié que son épouse était dans la manif avec leurs enfants.

     

    Concernant la manif de dimanche, il m’a dit que les chiffres étaient déjà sortis pour la préfecture de police et qu’il y aurait 500 000 manifestants.”

     

    source Michel Janva dans le Salon Beige

    http://fr.altermedia.info

     

  • Conférence du GUD à Lyon (09/02/13): Offensive mondialiste et résistances identitaires : l'exemple italien (Casapound)

     

    avec Chiara Del Fiacco (candidate aux élections)

     conf lyon gud.jpg

  • GENDER : Impostures féministes (archive 2009)

    Le 8 mars, les féministes radicaux vont profiter de le "Journée de la femme" pour dénoncer un patriarcat diabolique et nier toute différence de nature entre les sexes. Leur idéologie, inconsistante, se trouve en complète opposition avec les sciences sociales comme avec les sciences naturelles.
    La France s'apprête à célébrer le 8 mars prochain la Journée de la femme. Cet événement, officialisé par l'ONU en 1977 et par la France mitterrandienne en 1982, doit sa création à l'Internationale socialiste des femmes, version féminine de la Deuxième Internationale (fondée en 1889 par Friedrich Engels), qui en lança l'idée en 1910.
    Les féministes radicaux, les tenants du Gender-feminism, qui ont en horreur la différence des sexes et qui alimentent sans cesse la guerre des sexes sur le mode de la « lutte des classes », peuvent à bon droit se réjouir de voir ainsi institutionnalisée par des États et des gouvernements, même conservateurs ou "de droite", une manifestation que l'on doit à une Internationale fondée par l'auteur de L'Origine de la famille, de la propriété privée et de l'État (1884) et célèbre compagnon de lutte de Karl Marx.
    Fantasme du matriarcat
    Bien entendu, tous les féminismes, réformistes, universalistes ou différentialistes, ne se situent pas sur la même ligne que ces ultras du féminisme du Genre. Cela dit, ce dernier mouvement, proche à la fois du marxisme et des mouvements lesbiens, est très puissant aux États-Unis et son influence ne cesse de gagner du terrain en Europe et dans le monde. Dans l'intéressant Lexique des termes ambigus et controversés sur la vie, la famille et les questions éthiques, publié en 2005 par le Conseil pontifical pour la famille, Mgr Oscar Alzamora Revoredo, ancien archevêque de Lima au Pérou, a notamment démontré l'influence de ce mouvement sur la conférence mondiale sur les femmes, organisée par l'ONU à Pékin en 1995. Les deux axes principaux du féminisme du Genre sont la critique du patriarcat présenté comme une entreprise diabolique d'exploitation de la "classe" féminine et la négation obstinée de toutes les différences de nature entre les hommes et les femmes. Or, nous allons voir que sur ces deux axes, la théorie féministe radicale est inconsistante et, contrairement à ses prétentions, en complète opposition avec les sciences sociales comme avec les sciences naturelles.
    On sait aujourd'hui que le matriarcat n'a jamais existé que dans les mythes et la littérature. Les célèbres théories de Jacob Bachofen, qui inspirèrent des auteurs aussi différents que Friedrich Engels et Julius Evola, reposent sur des extrapolations abusives à partir de sources éparses et essentiellement légendaires ainsi que sur une confusion regrettable entre matriarcat d'une part, filiation matrilinéaire et régime uxorilocal (cas où le mari vient habiter chez sa femme) d'autre part.
    L'ethnologie et la sociologie actuelles l'affirment sans ambiguïté, au grand dam des prétendues "études" consacrées par des féministes à ce sujet : si certaines sociétés ont accordé plus de place que d'autres à la femme, notamment au sein de la famille, aucune société historique n'a été dominée par les femmes. Un article de Nicolas Journet, « Le fantasme du matriarcat », paru en 2005 dans la revue Sciences Humaines (hors-série numéro 4), résume assez bien l'état présent de la recherche scientifique sur cette question. Or si le matriarcat est un fantasme, le patriarcat, entendu comme la domination brutale et intéressée des femmes par les hommes, comme un véritable « système d'exploitation » au sens marxiste, disparaît lui aussi. À l'illusion, entretenue selon des méthodes gramscistes parfaitement maîtrisées par les féministes radicaux, d'une division sexiste du travail, imposée à un moment précis de l'histoire par une sorte de complot universel des mâles (1), une vision plus réaliste des choses opposera l'existence d'une division sexuelle des tâches que l'on retrouve dans toutes les sociétés humaines et dont l'origine est à chercher dans la biologie et la physiologie.
    Des différences naturelles
    À partir de la puberté, la différenciation sexuelle, déjà présente chez les enfants (2), connaît un pic et voit les garçons acquérir progressivement, sous l'effet anabolisant des androgènes (les hormones mâles), une stature, un poids, une robustesse du squelette et, surtout, une masse musculaire nettement supérieurs à ceux des filles. En moyenne, les hommes adultes sont plus grands (de 10 centimètres), plus lourds (d'une dizaine de kilos) et plus forts que leurs homologues féminins. La force maximale de la femme moyenne calculée absolument correspond à 60 % de la force de l'homme moyen, avec des différences plus sensibles dans les muscles de la partie supérieure du corps que dans ceux de la partie inférieure. Même calculée de manière relative, après correction des différences de taille et de poids, la force de la femme reste inférieure (voir sur ce point, par exemple, le Traité de physiologie de l'exercice et du sport de Paolo Cerretelli, paru chez Masson en 2002 ou le Précis de physiologie de l'exercice musculaire de Per-Olof Astrand et Kaare Rodahl paru en 1994 chez le même éditeur).
    Les femmes sont en effet programmées au plan hormonal, en vue des grossesses, pour développer plus de masse grasse et moins de masse sèche que les hommes. Ceci explique que pour chaque unité de poids corporel, elles possèdent moins de masse musculaire que les hommes. Si l'on ajoute à cette différence, la vulnérabilité de la femme pendant ses grossesses, c'est-à-dire pendant une part non négligeable de sa vie dans la plupart des sociétés traditionnelles, les nécessités de l'allaitement (dont la médecine la plus moderne nous rappelle les bienfaits pour l'enfant mais aussi pour la mère, en termes d'espérance de vie et de prévention des cancers), le lien étroit qui unit le nouveau-né à sa mère (que la physiologie a étudié sur le plan hormonal et la psychologie sur le plan affectif, n'en déplaise à Simone de Beauvoir), il n'est pas besoin d'être grand clerc ni de recourir à une quelconque conspiration des mâles pour comprendre pourquoi la chasse et la guerre (donc la politique) ont échu aux hommes et la sphère domestique et affective aux femmes dans toutes les cultures humaines sans exception.
    Cette division sexuelle des tâches est synonyme, pour les féministes en général et pour les féministes radicaux en particulier, qui dévaluent systématiquement la maternité et les tâches traditionnellement féminines, d'exploitation de la femme par l'homme. On pourrait d'abord leur objecter que la part dévolue aux hommes n'était pas toujours très confortable (mourir à la guerre ou au fond de la mine), ensuite que les civilisations traditionnelles accordaient un grand prix et parfois un grand prestige à la part dévolue aux femmes (Evola rapporte dans Révolte contre le monde moderne que, chez les Aztèques-nahua, les femmes mortes en couches « participaient au privilège de l'immortalité céleste [...] car on estimait qu'il s'agissait d'un sacrifice semblable à celui de l'homme qui meurt sur le champ de bataille »).
    Le corset invisible
    À l'heure actuelle, quand les médias, sous l'influence du sexuellement correct, ne présentent comme modèles symboliques aux femmes que des super women, commissaires de police ou championnes d'arts martiaux, il n'est pas étonnant de voir que le statut de la femme au foyer n'est plébiscité que par 5 % des jeunes filles de quinze à dix-huit ans, d'après un sondage commandé en février 2009 par Valérie Létard, secrétaire d'État chargé de la Solidarité, qui bien entendu s'en félicite ! Cette situation révèle tout le paradoxe du féminisme qui pousse les femmes à s'identifier aux hommes et à n'imaginer comme forme d'épanouissement que des activités pour lesquelles elles souffrent d'un indéniable handicap naturel (que l'existence d'épreuves ou de barèmes différenciés aux tests d'aptitude physique dans la plupart des professions traditionnellement masculines n'arrive pas à masquer) en même temps qu'il entretient savamment le mépris des tâches féminines que les femmes réelles continuent pourtant à exercer le plus souvent. Il en résulte une pression si insupportable pour les femmes que les essayistes Eliette Abécassis et Caroline Bongrand n'hésitent pas à parler à ce sujet dans le livre qu'elles ont co-écrit d'un Corset invisible. La même Eliette Abécassis, romancière et philosophe, affirme dans un entretien accordé en mai 2007 au site Evene.fr : « Le plus important est de prendre en considération les différences naturelles entre l'homme et la femme. Un certain féminisme a voulu calquer la libération de la femme sur le modèle masculin, ce qui n'est pas très réaliste. Cette dissymétrie est aujourd’hui une évidence. Il faut la prendre en compte quand on veut libérer la femme. Il faut revenir à cette différence fondamentale. » Elle ajoute plus loin, dans le même entretien, au sujet de l'avortement, que le discours féministe n'envisage que sous l'angle du droit de la femme à disposer de son corps et jamais à travers ses conséquences : « Il ne s'agit pas de revenir au temps où l'avortement n'était pas légal et où les femmes mouraient dans d’atroces souffrances [...] Mais l’avortement est un traumatisme pour la femme alors que pour l'homme il s'agit davantage d'une délivrance face à un enfant qu'il ne voulait pas avoir. » Dans la mesure où cet auteur se réclame encore du féminisme, il faut sans doute voir dans ce type de déclarations un signe de la crise que connaît cette idéologie.
    Il nous reste à souhaiter que les thèses du féminisme radical suscitent en France de plus en plus de réactions comme celles d'Eliette Abécassis ou encore de Claude Habib dans son excellent livre Galanterie française, paru chez Gallimard en 2006 et dont nous avons déjà rendu compte dans nos colonnes (3). La France se trouve en effet, à l'égard du Gender-feminism, dans une position périlleuse : ce mouvement commence avec beaucoup de retard sur les autres pays occidentaux à y faire sentir son influence mais il le fait avec d'autant plus de facilité qu'il n'a pas encore rencontré chez nous d'opposition déterminée comme celle que nous nous efforçons d'initier ici.
    STÉPHANE BLANCHONNET L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 5 au 18 mars 2009
    1 - Thèse par ailleurs contradictoire avec celle de l'égalité naturelle entre les sexes défendue par ces mêmes féministes puisqu'elle suppose une supériorité des hommes capables d'imposer partout le triomphe de ce prétendu complot.
    2 - De nombreuses études scientifiques récentes montrent que les différences, de comportement notamment, sont observables dès les premières années, ruinant l'explication culturaliste de la différence des sexes (voir sur ce point Claire-Marie Clozel, Pourquoi les petits garçons ne sont pas des petites filles, éditions Triptyque, 2007).
    3 - L'Action Française 2000, n° 2722, du 5 au 18 avril 2007.

  • Mariage gay : ce référendum qui fait peur aux socialistes !

    L’ampleur inespérée de la « manif pour tous », le 13 janvier dernier, a fait naître chez ses organisateurs, comme chez les participants, une irrépressible envie référendaire. Laquelle fut, le soir même, au 20h de TF1, balayée d’un revers de main par le Garde des sceaux, Christiane Taubira, affirmant péremptoirement que le président de la République n’y recourrait pas, eu égard à son inconstitutionnalité.

    Hollande lui-même, quelques jours plus tard, se prononcera contre. Le gouvernement fera bloc autour de lui en excipant que le peuple, par l’élection du 6 mai 2012, aurait avalisé le point n°31 du programme présidentiel, estimant ainsi que « le débat avait déjà eu lieu » à cette occasion. Circulez, il n’y a rien à voir !

    Or, il n’a échappé à personne que, derrière le référendum demandé, se profile forcément le plébiscite. Le pouvoir en place craint fortement, et à juste raison (compte tenu du million de manifestants défilant dans Paris), qu’à la question du type : « Êtes-vous favorable à l’extension aux personnes de même sexe, des dispositions du Code civil relatives au mariage ? », les Français répondraient massivement par la négative. Au-delà de la seule réponse, c’est davantage, pour une fois, le faible taux d’abstention que redoute l’Élysée. Une forte participation sonnerait, en effet, comme un désaveu cinglant de la politique gouvernementale par une majorité d’électeurs UMP-FN-Front de gauche. [...]

    Aristide Leucate - La suite sur Boulevard Voltaire

    http://www.actionfrancaise.net

  • Les nationalistes polonais rassemblés autour de « Ruch Narodowy »

    549871_420746178002164_268792967_n.jpg« Ruch Narodowy » ou « Mouvement national » est le collectif qui rassemblera désormais plusieurs mouvements nationalistes historiques polonais, dont le Młodzież Wszechpolska (MW, Mouvement de jeunesse de toutes les Polognes, dont nous parlions en novembre dernier), Obóz Narodowo-Radykalny (ONR, Camp national-radical), la Garde de l’indépendance, une radio nationaliste et plusieurs portails internet.

    Trois anciens députés rejoignent également ce mouvement, dont le leadership reviendra à huit personnes, dont les leaders actuels du MW et d’ONR.

    En quelques heures à peine du lancement de cette plateforme, ce sont déjà 10 000 personnes qui s’étaient abonnée à la page facebook « Ruch Narodowy » hier en fin de soirée, dépassant allègrement la popularité de tous les autres partis politiques de Pologne !

    Les mouvements nationalistes qui composent Ruch Narodowy ne cesseront pas d’exister, continuant d’avoir leur spécificité qui leur permet de recruter parmi la jeunesse.

    Le Mouvement national n’affiche pour l’heure aucune ambition électorale, mais les prochaines échéances électorales, en 2014, lui laissent amplement le temps de revoir sa position. Il s’agira d’élire les députés européens. Le Mouvement national devrait faire figure de meneur de l’euro-scepticisme.

    http://www.contre-info.com/

  • Forum catholique : la liberté est sur Internet

    Depuis plus de dix ans, le Forum catholique a ouvert ses colonnes virtuelles à tous ceux qui, sur Internet, veulent discuter de leur Église en temps réel. Une fois de plus les catholiques traditionalistes sont en avance sur le reste du troupeau. En avance pour la technique, peut-être, pour la liberté surtout, une liberté de parole et de jugement qui oblige l'Institution à de vraies réformes de comportement. Nous avons interrogé le premier protagoniste et le responsable de cette aventure spirituelle unique au monde.

    Monde et Vie : Xavier Arnaud, vous animez depuis 12 ans le Forum catholique, institution internautique unique en son genre qui regroupe pour des discussions libres autour de l’Église et de la Foi tous ceux qui reconnaissent l'enseignement unanime des papes. Ce lieu de Foi et de camaraderie s'est tout récemment vu menacé dans son existence même. Panne, sabotage ? Que s'est-il passé ?
    Xavier Arnaud : À l'heure qu'il est, nous n'avons pas pu identifier les raisons de cette défaillance technique. C'est la troisième fois en six mois que le forum connait une telle mésaventure. Autant les deux premières étaient manifestement la conséquence d'attaques, autant cette fois-ci notre hébergeur reste très évasif sur le sujet. Intervenue le 28 décembre, cette panne du serveur est tombée à un bien mauvais moment, ce qui a justifié une moindre réactivité des services.

    Pour quelles raisons aujourd'hui fréquente-t-on le FC et qu'y trouve-t-on?
    D'un liseur à l'autre, je crois que les motivations sont différentes. Certains viennent y chercher des réponses à des questions d'ordre liturgique ou catéchétique. D'autres font part de leurs
    interrogations face à tels ou tels textes, documents, déclarations, articles. D'autres encore recherchent à échanger tout simplement dans un esprit de camaraderie, comme vous le disiez précédemment. Une chose est certaine : tous sont mus par un amour certain de l’Église, avec toutes les maladresses que peut commettre une âme transie...

    Peut-on dire que vous êtes la mémoire virtuelle des catholiques traditionalistes, la banque de données, l'organe sensoriel mettant en alerte les catholiques français ?
    Il serait orgueilleux de ma part de l'affirmer tel quel. Une chose est sûre : les archives du forum constituent une source d'informations très riche, pour peu que l'on prenne la peine de s'y pencher. On y retrouve l'histoire de la mouvance catholique traditionnelle depuis 2000, et Dieu sait que les événements ont été nombreux depuis lors. Peu d'informations échappent à la sagacité des liseurs, et le FC constitue à l'occasion une caisse de résonance inattendue, parfois gênante pour certains qui préféreraient agir discrètement.
    À titre d'exemple, on se souviendra des événements de fin 2006 à Lyon, lorsque la Fraternité saint Pierre était quasiment mise à la porte du diocèse. La forte mobilisation des fidèles sur la toile a contrarié les projets d'alors qui n'avaient pas anticipé une telle médiatisation. On se souviendra aussi des événements de 2005 lors de l'exclusion de la Fraternité Saint-Pie X de plusieurs prêtres, dont les abbés Laguérie et de Tanoüarn. Les pressions d'alors étaient fortes pour tenter d'empêcher tout débat sur la question sur le forum. À chaque fois, l'argument est le même : il s'agit d'une question interne qui ne regarde que les clercs. Mais les fidèles ont tout de même « voix au chapitre », si vous me permettez ce jeu de mots. Car sans leur aide et leur soutien, telle ou telle Fraternité aurait bien du mal à développer ses apostolats. Peut-on légitimement les museler et exiger d'eux qu'ils se taisent et masquent leurs émotions ? Je ne le crois pas.
    D'ailleurs, au sein de l’Église, les fidèles laïcs ont aussi pris part à son Histoire. On parle systématiquement du combat de Mgr Lefebvre pour la liturgie traditionnelle. Mais on ne saurait oublier les résistances d'un Jean Madiran, d'un Jean Ousset, d'un Marcel Clément ou d'un Michel de Saint Pierre qui ont largement contribué à la formation des laïcs et à cette défense de la messe grégorienne. Bref, les échanges du forum jouent aussi régulièrement, selon moi, ce rôle formateur grâce aux contributions de liseurs chevronnés, qui aident à mieux comprendre telle ou telle situation à un moment donné.

    Quels sont vos projets ?
    Ils sont nombreux, mais nous nous heurtons à des difficultés d'ordre technique, de même que nous manquons de moyens. La technique de mande du temps, dont nous ne disposons pas toujours suffisamment. Aujourd'hui, « l’équipe du forum » n'est constituée que de deux personnes : M. Tabudeux, pour la partie technique, qui fait un formidable travail au vu de ses disponibilités, et moi-même pour l'animation. Parmi les projets, je souhaite reprendre les Rendez-vous du forum, qui permettent le temps d'une soirée un échange avec telle ou telle personnalité, de Yann Moix à Jeanne Barbey en passant par Maurice Dantec ou l'abbé Ribeton et le Père de Blignières. Ce devrait être le cas dès le mois de février
    J'aimerais également lancer un sous-forum consacré aux livres. Ce serait une façon pour lei liseurs de publier des critiques personnelles sui tel ou tel ouvrage et d'échanger autour de cette oeuvre. On pourrait imaginer d'ailleurs invita les auteurs sur le même format que les Rendez vous. Il faudra vraisemblablement plusieurs semaines avant que le projet n'aboutisse. Mais nous y travaillons.
    Avant cela, il nous importe de réparer définitivement le forum, qui a beaucoup souffert de la dernière panne. On peut compter sur notre détermination et notre envie de poursuivre.
    Propos recueilli: par Claire Thomas monde & vie 15 janvier 2013
    Pour aider le FC, rendez-vous à la page www.leforumcatholique.org/soutienFC.php

  • Lettre ouverte du Comité Veritas à François Hollande

    Le retrait de la Légion d’Honneur et de la Valeur Militaire à François Collin pour délit d’opinion commence à faire couler beaucoup d’encre à commencer par les milieux militaires et d’Anciens Combattants (voir les articles du Gaulois des 5 janvier et 22 janvier).
    Parmi ces réactions, celle du Comité Veritas qui vient d’adresser une « Lettre ouverte » à François Hollande, Grand Chancelier de l’Ordre de la Légion d’Honneur en sa « qualité » de Président de la République. Comme le rappelait déjà Marc Noé (voir l’article du Gaulois), « les membres et les faits relatifs à l’OAS ont été amnistiés depuis longtemps ». Or, cette décision inique se fonde sur un prétendu « délit d’opinion » contraire aussi bien à la Constitution Française qu’à la Déclaration des Droits de l’Homme (voir en Annexes). François Hollande est donc bien le seul à avoir commis « un acte contraire à l’Honneur ». Dans cette affaire -ce scandale !-, il est précisément celui à qui il devrait être interdit de porter la Légion d’Honneur.
    Lisez la « Lettre ouverte » du Comité Veritas et diffusez-la le plus largement possible. La vérité doit être connue de tous.
    TEXTE INTÉGRAL
    Monsieur le Président de la République,
    Monsieur le Grand Chancelier,
    Mesdames et Messieurs,
    Probablement sur demande d’un tiers, vous avez pris la regrettable décision de retirer la décoration de chevalier de la Légion d’Honneur attribuée à M. Jean-François Collin à titre militaire en tant que grand mutilé de guerre, ceci au motif d’une prétendue « action contraire à l’honneur ».
    En quoi consisterait cette dite action ? Renseignement pris, il s’agit, non pas d’une action, mais de la déclaration faite par M. Collin, à la remise de sa Croix, à savoir : « Je tiens à ajouter que cette Croix, je la dédie à tous les Combattants de l’Organisation Armée Secrète qui sont morts les armes à la main, ou ont été fusillés par le plus grand traître de l’Histoire de France, le général De Gaulle. Ce sont eux, aujourd’hui, qui devraient être honorés à ma place ! Et pour que les choses soient limpides je vous promets que je ne porterai jamais cette Croix tant qu’il y aura un gaulliste ou un ami du FLN à l’Élysée ! »
    Que M. Collin ait exprimé ce qu’il pensait de Charles De Gaulle, lequel avait publiquement engagé la parole de la France et la sienne, proclamant l’Algérie « Française  organiquement et pour toujours », pour traiter ensuite du sort de ces départements français avec des terroristes abjects ruisselants de sang humain, dont la barbarie n’est plus à démontrer, c’est une opinion que partagent des millions de Français, et pas seulement de Français d’Algérie.
    À ma connaissance, nul ne peut nier que Charles De Gaulle, après avoir été porté au pouvoir par ce serment, entre autres, a trahi tous ses engagements, bafouant autant les droits de l’homme que ceux du citoyen, violant la Constitution française dont il était, le garant, trahissant le peuple qui l’avait votée, et se conduisant en dictateur pour assouvir, même dans le sang de ses compatriotes abandonnés et trahis, ses propres ambitions !
    Je le répète, il ne s’agit que d’une opinion, celle de M. Collin que je partage, mais que vous ne partagez certainement pas parce que tous les successeurs de Charles De Gaulle se sont évertués à cacher au peuple français qu’il n’était plus, à ce moment précis, sous un régime de légalité républicaine, mais bien sous le régime d’une dictature de fait…
    Tous, sauf un, Monsieur le Président de la République, et un des vôtres, précisément, qui a eu la rectitude de reconduire les RESISTANTS de l’Algérie française, dans leurs droits, dans leurs grades, dans leurs décorations, et j’ai nommé là M. François Mitterrand…
    M. Mitterrand étant le seul à avoir échappé à la servilité dont ont fait preuve tous les autres, il n’en demeure pas moins qu’outre cette réhabilitation, tous les courageux RESISTANTS de l’Algérie française ont bénéficié de quatre lois d’amnisties successives et, que je sache, sauf erreur que vous voudrez bien rectifier, le Général Salan, l’homme le plus décoré de France, est mort Grand-Croix de la Légion d’Honneur, et le Général Jouhaud Grand Officier, et il me semble qu’eux aussi considéraient Charles De Gaulle comme le plus grand traître de l’Histoire !
    Alors pourquoi cet outrage envers Monsieur Collin, et depuis quand, en France, émettre une opinion serait devenu un délit, une action contraire à l’honneur, entrainant des sanctions telles que le retrait d’une décoration amplement méritée ? Sommes-nous retournés en dictature, Monsieur le Président de la République, comme aux plus beaux jours du gaullisme ?? A-t-on remis au goût du jour, sous votre présidence, l’agressivité de l’État envers les vrais patriotes, et les méthodes de coercition envers les opposants à une politique fondée sur le mensonge et la violence ???
    Il y a, parmi les droits fondamentaux et universels de l’Homme, un droit imprescriptible : le droit à l’insurrection pour les minorités opprimés, et c’est au nom de ce droit là – il fut un temps où M. Michel Debré le reconnaissait comme le plus sacré des devoirs ! – que je m’insurge contre l’offense brutale et injuste, commise à l’encontre de M. Jean-François Collin par le Grand Chancelier et le Conseil de l’Ordre de la Légion d’Honneur, offense contresignée par le Président de la République. L’action « contraire à l’honneur » est pleinement la leur, et non celle de M. Collin !
    Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, Monsieur le Grand Chancelier de la Légion d’Honneur, Messieurs et Mesdames les membres du Conseil de l’Ordre de la Légion d’Honneur, l’expression du respect que je dois à vos hautes fonctions.
    Anne CAZAL
    Journaliste-écrivain
    Déléguée Générale du Comité Veritas
    (Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République, Monsieur le Grand Chancelier, Mesdames et Messieurs les membres du Conseil de l’Ordre de la Légion d’Honneur)
    ANNEXES POUR POUR INFORMATION
    Article 11 de la déclaration des Droits de l’Homme de 1789 :
    « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi. »
    Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948 :
    « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. »
    Constitution Française 1958 :
    « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances... »
    À PARAITRE UN HORS SERIE DE LA LETTRE DE VERITAS
    consacré à la "RESISTANCE FRANCAISE EN ALGERIE"
    Prix 10 € port compris - Tirage limité
    Réservation recommandée à Comité VERITAS
    B.P.21 - 31620 FRONTON