Selon un sondage de l’institut Vtsiom, 88 % des Russes soutiennent l’interdiction de la propagande homosexuelle. Aussi, clin d’œil de l’histoire, c’est au moment ou, dans l’ex Mecque du communisme international, à Moscou, 436 députés de la Douma, tous partis confondus (une seule abstention, un seul vote contre) ont approuvé en seconde lecture une loi sanctionnant toute propagande homosexuelle en direction des mineurs, mais aussi une autre punissant les offenses aux sentiments religieux , que le président du groupe PC-Front de Gauche au Conseil de Paris , Ian Brossat, annonçait hier son mariage avec son « compagnon ». L’union sera célébrée par Bertrand Delanoë qui a vu déjà son adjoint Christophe Girard faire de même. Libéraux-libertaires de tous les pays unissez vous : à défaut de briller par la qualité de son travail et l’intelligence de ses saillies, M Brossat sait est il est vrai retenir l’attention du microcosme médiatique par une défense farouche du lobby LGBT que ne renierait pas Nathalie Kosciuzko-Morizet. Soit le nouveau cheval de bataille de la galaxie des petits partis communistes et socialo-trotskystes du Front de Gauche qui ont abandonné la défense des travailleurs français contre celle de tous les communautarismes.
Certes, cela éclaire d’un jour particulier l’énergie dépensée par ce bon ami de Jean-Luc Mélenchon qui hurlait en janvier dernier contre « la croisade » des établissements catholiques contre le mariage pour tous. Ou encore sa réaction hystérique en octobre dernier contre le maire UMP du VIIIè arrondissement, François Lebel, qui avait attaqué en des termes très durs la loi Taubira dans son bulletin municipal, qualifié par lui de « torchon d’extrême droite » (sic). Toujours le sens de la mesure au Front de Gauche!
Cette question est aussi d’actualité à Rome. Selon la synthèse d’un échange entre des responsables de la Confédération latino-américaine et des Caraïbes des religieux et religieuses (CLAR) et le Pape François le 6 juin dernier, rapportée mardi par le site catholique progressiste Reflexión y Liberación et dévoilée mardi, le Saint-Père aurait déclaré : «Dans la Curie, il y a des gens saints, vraiment, mais il y a aussi un courant de corruption». «On parle de lobby gay, et c’est vrai, il existe. Il faut voir ce que nous pouvons faire».
Lobby, rappelons le encore, que nous ne confondons pas en France avec l’immense majorité des homosexuels qui aspire au droit à l’indifférence, mais qui s’affiche de manière provocatrice à l’occasion de la promotion du film L’inconnu du lac d’Alain Guiraudie. Une œuvre récompensée par le prix de la mise en scène dans la section Un certain regard au 66e festival de Cannes, et par la «Queer Palm», qui distingue un film des sélections du festival pour son traitement des questions homosexuelles. La commission d’avance sur recettes a fait comme d’habitude du « bon travail »…
Interdits aux moins de 16 ans, ce film raconte « l’histoire de Franck, un jeune homosexuel qui vient draguer au bord d’un lac et tombe amoureux de Michel, un homme beau mais dangereux, avec lequel il vit une passion torride et violente. » Le site Rue 89 indique que « Pour filmer cette histoire de désirs furieux entre hommes, le cinéaste, d’un strict point de vue narratif, privilégie l’ellipse et le hors-champ. Rayon agitation sexuelle, par contre, il ne cache rien de l’intimité, au repos ou en action, de ses protagonistes. Un choix radical qui donne lieu à des scènes hot avec, en gros plans, érections, fellations, éjaculations. »
Certes, il est bien évidemment de la liberté de chacun de payer son billet pour consommer ce film dans une salle obscure mais certainement pas affirme Bruno Gollnisch , et notamment pour les plus jeunes, de subir l’affiche de cet opus qui orne 350 panneaux publicitaires, et sur laquelle on aperçoit deux hommes en train de s’embrasser et à l’arrière plan, une fellation.
A cette aune, la décision des maires des réputées conservatrices villes de Versailles et de Saint-Cloud, alertés par des habitants choqués, de retirer ce visuel se comprend aisément. La mairie (UMP) de Saint-Cloud, Eric Berdoati, a expliqué à Rue89 avoir retiré les affiches en raison de plaintes d’habitants. L’AFP rapporte que le cabinet du maire (DVD) de Versailles, François de Mazières, a assuré pour sa part que le publicitaire JCDecaux était à l’origine des mesures de retrait.Selon une porte-parole du groupe, celui-ci dément affirmant avoir enlevé les affiches «à la demande des mairies»…
Il n’en fallait pas plus pour que le lobby LGBT donne de la voix et hurle au fascisme, en appelant ses sympathisants à venir s’embrasser sur la voie publique (kiss-in) ce mercredi soir devant l’hôtel de ville de Saint-Cloud. Une initiative soutenue par Pascale Ourbih, présidente du festival de cinéma gay Chéries-Chéris, qui rendra hommage à Alain Guiraudie en octobre prochain, mais aussi par le gouvernement Ayrault, via le ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti.
Celle-ci a a estimé mardi que ces retraits d’affiches constituaient «un acte de censure qui porte atteinte à la liberté de communication et d’expression». L’affiche «ne présente pas les risques pour l’ordre public qui pourraient justifier des mesures de restrictions par les autorités compétentes», au motif ajoute-t-elle qu’elle «a été reproduite dans la plupart des médias alors que le film était dans sa phase promotionnelle» avant sa présentation au festival de Cannes.C’est la seconde fois en quelques semaines constate Bruno Gollnisch, que Mme Filipetti se signale à l’attention des familles par un « laxisme » qui se dissimule derrière une défense bien galvaudée de la « liberté ».
Ainsi, même Ségolène Royal a accusé le ministre de la Culture d’avoir fait déclasser le film Only God Forgives, réalisé par Nicolas Winding Refn en le faisant passer d’une interdiction aux moins de seize ans aux moins de douze ans. Selon la présidente du Conseil régional de Poitou-charentes, Aurélie Filipetti aurait cédé à la « pression des producteurs ». Sur France 5, le 2 juin , dans l’émission C politique, Mme Royal a relevé que « Si les producteurs veulent des films toutes familles, qu’ils fassent des films visibles par toutes les familles . « On ne peut pas à la fois faire les bénéfices liés à des films familiaux et en même temps polluer les jeunes avec des scènes d’extrême violence (…) On n’a pas le droit de faire des choses pareilles et maintenant, c’est interdit aux moins de 12 ans ! ». Une remarque de bon sens.
En guise de conclusion, notons encore que Régine Vial, responsable du distributeur du long métrage, Les films du Losange, a également manifesté sa «surprise» et sa «déçeption » à l’annonce à Saint-Cloud et Versailles du visuel de L’inconnu du lac. « L’affiche est très travaillée, très belle (…), elle se trouve sur 350 autres panneaux publicitaires et ça ne pose pas de problème », a-t-elle estimé. Dans le marais peut être, mais dans les « banlieues », même (surtout ?) pas très catholiques, cela se discute, à moins que cette affiche litigieuse ne soit apposée stratégiquement que dans certaines communes et pas dans d’autres. Autre question taboue ?