L’Union européenne et la Turquie ont ouvert hier mardi à Bruxelles un nouveau chapitre dans les négociations d’adhésion de ce pays et ont affirmé leur volonté d’accélérer le processus après plus de trois ans de paralysie.
« C’est un tournant dans les relations entre l’UE et la Turquie après un hiatus de 40 mois », s’est félicité le ministre turc des Affaires européennes, Egemen Bagis, à l’issue de la dixième réunion consacrée au processus d’accession de la Turquie.
M. Bagis et le commissaire à l’élargissement, Stefan Füle, ont officiellement ouvert le chapitre 22 portant sur la politique régionale.
Le feu vert avait été donné en octobre par les ministres de l’UE chargés des Affaires européennes, soit quatre mois après la date prévue en raison de la répression par les autorités turques de la vague de contestation civile partie de la place Taksim à Istanbul.
L’Union européenne a appelé Ankara à « s’engager davantage » afin de permettre l’ouverture de deux autres chapitres, les 23 et 24, portant sur les droits fondamentaux, la justice, la liberté et la sécurité. « Cela prendra, nous l’espérons, moins de trois ans et demi », le délai depuis la dernière ouverture, a-t-il déclaré devant la presse.
M. Bagis a assuré qu’Ankara était prêt « pour le mariage, c’est-à-dire l’accession totale à l’UE » même si l’opinion turque souffrirait de « lassitude » vis-à-vis de ce long processus, a-t-il ajouté avec un brin de reproche. Et de se permettre une audacieuse affirmation : « L’UE a besoin de la Turquie au moins autant que la Turquie a besoin de l’UE ». Ce qui ne manque pas de culot quand on sait que l’entrée de la Turquie dans l’UE signifierait au contraire à plusieurs titres un effondrement de l’Europe. Un déferlement sans précédent d’immigration incontrôlée et une islamisation galopante du continent en seraient les premières conséquences dramatiques.