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  • Selon le droit européen, l’abrogation de la loi Taubira est possible

    Outre l'argument spécieux du Conseil constitutionnel qui annulerait une abrogation de la loi Taubira, ses partisans estiment que cette annulation serait retoquée par les instances supranationales. Faux, selon Grégor Puppinck :

    "[...] c’est essentiellement une question de volonté politique de la part du Gouvernement français. S’il le souhaite, il le peut. Il aura des soutiens d’autres pays européens, et fera naturellement face à l’opposition d’un certain nombre  de gouvernements, mais la France pourrait y parvenir et même rassembler autour d’elle d’autres gouvernements européens qui lui seraient très favorables. [...]

    Le fait que le Conseil de l’Europe soit aujourd’hui divisé sur cette question signifie que les États ont encore une grande marge de liberté, mais que chaque action, chaque décision s’inscrit dans ce rapport de force et a une influence importante sur les débats.

    D’un point de vue plus juridique, il me semble que l’évolution des positions dominantes tend vers un statut quo, vers un terrain d’entente, qui consisterait d’une part pour les institutions européennes à renoncer d’imposer la légalisation du mariage entre personnes de même sexe au nom des droits de l’homme(parce qu’il apparaît bien au vue des référendums et des modifications constitutionnelles que c’est impossible), mais d’autre part, ces institutions ou les gouvernements semblent s’accorder pour généraliser le modèle des contrats d’unions civiles.

    Cela veut dire que d’un côté on renoncerait au mariage homosexuel pour toute l’Europe mais on obligerait les États à adopter des contrats d’union civile qui viseraient à donner des droits pratiques et concrets pour que les couples de même sexe puissent organiser leur vie, dans la légalité avec une certaine reconnaissance sociale. Cette tendance est maintenant confirmée dans la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme, qui en juillet dernier, dans une importante affaire (Hämäläinen contre la Finlande) a affirmé très clairement que la Convention européenne des droits de l’homme ne contient pas de droit au mariage pour les couples de même sexe. La Cour a tranché le débat : il n’y a pas de droit au mariage pour les personnes de même sexe au titre de la Convention.

    Mais en même temps, elle a développé une autre jurisprudence selon laquelle il y aurait une forme de droit à la reconnaissance sociale de la relation qu’entretiennent des personnes de même sexe. L’idée que les couples de même sexe auraient « des droits à des droits », « des droits à un statut ouvrant des droits », permettant à ces personnes d’organiser leur vie ensemble.

    Cette approche est confirmée dans deux documents récents. Un document du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe, qui regroupe les 47 Gouvernements du Conseil de l’Europe, qui, s’agissant de la Croatie a accepté que celle-ci constitutionalise le mariage hétérosexuel, tout en notant l’intention du Gouvernement de l’époque d’ouvrir le contrat d’union civile (décision du 12 mars 2014)

    De même s’agissant de la Hongrie, la Commission de Venise a adopté la même approche, en estimant qu’on pouvait avoir cette interdiction du mariage pour les personnes de même sexe d’un côté dans la Constitution tout en ayant à côté un contrat d’union civile (avis n° 621 de juin 2011).

    Voilà la situation. Si un prochain gouvernement devait revenir sur la loi Taubira, il y aurait toujours cette possibilité pour la France de proposer un contrat d’union civile : le Pacs.

    Finalement, une évolution de la loi Taubira dans ce sens, une abrogation, une modification, ou un remplacement de la loi Taubira resituerait la France sur le terrain médian ; la solution la plus consensuelle en Europe, qui serait un terrain solide et assez aisé à défendre. D’autant plus que le droit européen et la Cour européenne reconnaissent que les droits et obligations liés au mariage peuvent être parfaitement différents de ceux liés aux contrats d’union civile. Notamment en matière de filiation et c’est là le plus important. Cela veut dire que la Cour n’exigera pas qu’un contrat d’union civile englobe également les mêmes droits en matière de filiation que le mariage. Précisément parce que le droit au mariage garanti par la Convention européenne des droits de l’homme est un droit garanti en vue de la fondation d’une famille. Et la Cour reconnaît l’intérêt des États à vouloir préserver le mariage et la famille. [...]"

    Michel Janva

  • La gauche Macron : vous avez dit « thèse complotiste » ?

     « En ce qui nous concerne, si nous préférons le libéralisme économique au dirigisme, nous ne sommes pas les derniers à stigmatiser les dérives de la mondialisation et de la recherche du profit à tout prix, qui conduisent à la destruction des nations, des sociétés et des individus » (Bernard Mazin)

    Dans son excellente chronique du 31 octobre dernier sur les grandes manœuvres de la gauche, Michel Geoffroy estimait que la stratégie du PS était désormais « d’incarner une “nouvelle gauche moderne” […] une gauche Macron, qui “réforme” et donc rassure la finance et nos partenaires européens, d’autant qu’elle sera évidemment atlantiste » (*).

    Nos ennemis sont enclins à cataloguer les jugements comme celui exprimé par Michel Geoffroy, et plus généralement nos analyses sur la « super-classe mondiale » et sur la convergence entre la gauche et la fausse droite autour de l’idéologie cosmopolite et mondialiste, comme une forme de prurit complotiste à éradiquer d’urgence.

    Pourtant, ce n’est pas de nos rangs que viennent les appels à un gouvernement planétaire, mais bien des DSK ou autres Pascal Lamy. Quant à la dérive néo-libérale du PS, qui débouche sur la communion de l’UMP et du PS dans les mêmes valeurs, c’est essentiellement par une partie de la gauche qu’elle est montrée du doigt, plus que par la droite molle qui a compris qu’elle gagnerait à se montrer discrète sur ce terrain. Au niveau le plus rudimentaire, ce sont les écologistes et le Front de gauche qui se chargent de faire le travail. Mais des analyses beaucoup plus élaborées existent aussi, de Jean-Claude Michéa (1) à Jacques Julliard (2).

    Mais avant tout, ce qu’il y a de réconfortant avec nos adversaires, c’est qu’à chaque fois qu’ils essaient de faire passer nos opinions pour des billevesées sorties de cerveaux confus qui prennent leurs désirs pour des réalités, c’est précisément la réalité qui vient conforter la crédibilité de nos thèses.

    Ainsi, l’actualité vient à point nommé apporter de l’eau au moulin de Michel Geoffroy en ce qui concerne l’émergence de la « gauche Macron ».

    Notre sémillant ministre de l’Economie et des Finances, qui, peu de temps après sa prise de fonctions, avait occupé les écrans radars médiatiques par quelques « petites phrases » aussi approximatives que malencontreuses, vient une nouvelle fois de s’illustrer par des déclarations qui, n’en doutons pas, vont avoir pour effet de priver le PS de quelques voix supplémentaires aux prochaines échéances électorales.

    Inaugurant, le 10 novembre à Oran (Algérie), une nouvelle usine Renault, dont Le Monde relève au passage que c’est la 19e du constructeur automobile hors de France, M. Macron a en effet prononcé les paroles suivantes :

    « L’ouverture de cette usine est […] une très bonne nouvelle pour la France. Les voitures assemblées à Oran l’étaient auparavant en Turquie et en Roumanie, il n’y a donc pas de perte pour notre pays. Si Renault n’avait pas pris cette décision de relocalisation en Algérie, un autre l’aurait prise à sa place. »

    Mais ce n’est pas tout, car il a également déclaré :

    « On ne peut plus être présent en Algérie et dans les pays émergents comme on l’était au XXe siècle. Il faut désormais installer de la production si l’on veut profiter de la croissance de ces pays. La relation économique, ce ne sont plus juste des exportations. Pour gagner, il faut donner des gages. »

    Et encore ceci :

     « La France ne doit pas avoir peur de produire à l’étranger car cela crée de l’adhérence avec notre économie. Mais à la condition que nous gardions la propriété intellectuelle. »

    La dernière condition a tout de la clause de style, car chacun sait qu’au train – si l’on peut dire – où vont les choses et les transferts de technologie, nous achèterons un jour meilleur marché nos TGV fabriqués en Chine, et nous aurons peut-être enrichi quelques détenteurs de brevets, mais surtout créé quelques milliers de chômeurs français de plus.

    Les considérations du ministre sur le profit que la France est censée tirer de la croissance algérienne prêtent à sourire : on avait plutôt l’impression que depuis 40 ans c’est la France qui a été la vache à lait de l’Algérie, et de bien d’autres pays du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne. Quant aux « gages » dont il parle, nous gageons pour notre part qu’ils profiteront certainement aux actionnaires de Renault, mais certainement pas aux ouvriers français.

    On admirera le raisonnement consistant à dire en substance que si nous n’y allons pas, d’autres iront à notre place et surtout qu’il n’y a pas de perte pour notre pays, puisqu’il s’agit de véhicules qui étaient déjà assemblés hors de France !

    Ajoutons que le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, également présent à l’inauguration, a pour sa part identifié « 21 projets qui devraient permettre de créer de l’emploi en Algérie, mais aussi en France », le dernier membre de phrase semblant être là pour faire de la figuration…

    Enfin, cerise sur le gâteau : Emmanuel Macron a profité de l’occasion pour écorner au passage Marine Le Pen, qui avait qualifié son déplacement de « provocation indécente », et qui s’est vue accusée de dire « des âneries » et de ne pas connaître l’entreprise. Le propos de cette chronique n’est pas de juger le programme économique du FN, ni pour en faire l’éloge, ni pour en mettre en évidence les faiblesses. Mais, outre qu’il est douteux que, secteur financier mis à part, le « banquier Macron » ait une meilleure connaissance des difficultés des entreprises que Marine Le Pen, son « coup de pied de l’âne » sera un coup d’épée dans l’eau.

    En effet, les propos d’Oran reflètent de façon évidente cet avènement d’une « gauche ouverte à la mondialisation, qui abandonne le peuple et les vieilles lunes socialistes sans aucun complexe » que décrivait Michel Geoffroy. Or, comment ce prêche en faveur de la « mondialisation heureuse » pourrait-il convaincre, alors qu’il est contraire à tout bon sens et cultive le déni de réalité ?

    La réalité, c’est parfois le romancier qui la décrit mieux en quelques lignes que ne le font des essais de plusieurs centaines de pages. Laissons donc la parole à Marc Dugain, qui, dans son dernier ouvrage de fiction politique (3), campe un personnage de conseiller stratégique – de « spin doctor » dans le jargon « globish » – d’un candidat à l’élection présidentielle, qui fait part de ses réflexions sur la mondialisation :

     « Il définissait la mondialisation comme une perte de contrôle des gens sur leur propre vie en contrepartie de l’opportunité de consommer moins cher. La mondialisation était selon lui peu ou prou la continuation du modèle colonial. Les nations développées continuaient à se procurer des matières premières et de la main-d’œuvre à bas prix. Le consommateur final y trouvait son compte même s’il rechignait à l’avouer. Les biens de consommation étaient à moitié prix de leur vraie valeur, celle qui résulterait d’un salaire juste. Pas celui perçu par des hommes et des femmes entassés dans des usines insalubres du Bengladesh ou alignés comme des pions dans d’interminables usines chinoises sous le regard implacable des membres du parti qui garantissaient l’ordre social aux manufacturiers étrangers. Chaque chose ayant son revers, ce qu’on gagnait au niveau des prix, on le perdait au niveau de l’emploi, et la cohorte des chômeurs était grossie par une immigration à laquelle on parvenait difficilement à offrir une qualification. Et pour maintenir une paix sociale rendue déjà très artificielle par un niveau de prix anormalement bas, on subventionnait les oubliés de la mondialisation en pompant largement dans la richesse d’entreprises d’avenir, pendant que celles du passé, celles qui vivaient exclusivement du différentiel du coût du travail, rechignaient à rapatrier leurs bénéfices dans leur pays d’origine, profitant allégrement de la mondialisation des capitaux et de la nature apatride de ces bénéfices. Et pendant ce temps déjà long à l’échelle d’une nation déclinante, l’endettement enflait inexorablement, menace vidant de leur substance tous les discours apaisants qui exhortaient à une croissance attendue avec la sérénité des défenseurs de la Ligne Maginot. Notre système de production, basé sur l’accumulation de biens plus ou moins inutiles, était […] à l’évidence obsolète, mais on n’en connaissait pas d’autre qui soit réaliste. L’idée communiste ruinée par la mégalomanie paranoïaque des dirigeants s’était évanouie et les nations qui l’avaient endurée s’étaient précipitées dans le seul modèle qui régissait désormais la planète : l’avidité. »

    En ce qui nous concerne, si nous préférons le libéralisme économique au dirigisme, nous ne sommes pas les derniers à stigmatiser les dérives de la mondialisation et de la recherche du profit à tout prix, qui conduisent à la destruction des nations, des sociétés et des individus.

    Lorsque Thomas Piketty, dans son ouvrage (4) de plus de 1000 pages qui, plusieurs mois après sa sortie, s’est vendu à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires et figure toujours sur les présentoirs des grandes librairies, démontre que l’écart entre les plus hauts et les plus bas revenus ou patrimoines s’est accru de façon significative par rapport au début du XXe siècle, on peut souscrire à l’idée que cette situation est un facteur de tension sociale. C’est d’autant plus vrai que les revenus et le patrimoine des « ultra-riches » d’aujourd’hui reposent majoritairement sur des activités d’investissement financier et sur la recherche du profit maximum par les délocalisations et l’immigration. Nous sommes donc fondés à tirer le signal d’alarme sur la « décohésion sociale » qui découle de cet état de fait.

    En revanche, lorsque Thomas Piketty préconise de mettre en place un ISF mondial, ou au moins européen, pour assurer une redistribution aux moins favorisés de la richesse des « nouveaux rentiers », cela relève de l’utopie égalitaire que nous critiquons sans relâche.

    Les propos d’Emmanuel Macron relèvent de la même logique utopique. Alors, dans la mesure où les socialistes – mais aussi leurs complices UMP dans le Système – n’ont pas d’autre avenir à offrir que ce que nous décrit le personnage de Marc Dugain, tout porte à penser que leur stratégie de « nouvelle gauche moderne » les conduira droit dans le mur. Reste à savoir à qui profitera cet accident de la (dé)route.

    Bernard Mazin, 12/11/2014

     Notes :

    De la rédaction :

    (*) A gauche les grandes manœuvres ont déjà commencé. Mais la vieille droite regarde passer les trains

    De l’auteur :

    1. Jean-Claude Michéa, Les mystères de la gauche / De l’idéal des Lumières au triomphe du capitalisme absolu, Ed. Climats 2013.

    2. Jacques Julliard, Les gauches françaises / 1762-2012, Ed. Flammarion 2012.

    3. Marc Dugain, L’Emprise, Ed. Gallimard 2014, p. 46-47.

    4. Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle, Ed. Le Seuil 2013.

    http://www.polemia.com/la-gauche-macron-vous-avez-dit-these-complotiste/

  • Michel Onfray et la mort de l'occident

  • Congrès du FN: Lyon capitale de la résistance nationale !

    Exemple du «mal absolu» pour Barack Obama, « crimes contre l’humanité » pour François Hollande …Les opposants occidentaux à Bachar-el-Assad ont dénoncé dimanche les crimes commis par …d’autres opposants à Bachar-el-Assad, en l’espèce les miliciens de l’Etat islamique (EI). Les fous d’Allah  ont filmé dimanche dans une vidéo mise en ligne sur internet (figurerait au nombre  des bourreaux au moins  un Français converti), la décapitation de 18 soldats syriens fidèles au régime laïc et d’un ex soldat américain reconverti dans l’humanitaire, Peter Kassig. En France même, la paix civile, la concorde nationale, le vivre-ensemble  seraient menacés par deux entités distinctes mais animées par les mêmes pulsions douteuses. Selon les résultats de l’enquête menée, avec l’aide de l’Ifop, par la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol) de Dominique Reynié,  proche de l’UMP,  ce visage de la haine serait incarné quasiment  à part égale par les sympathisants frontistes et les familles  musulmanes de France !  A quelques jours du Congrès à Lyon d’un FN en pleine ascension, M. Reynié ne se contente plus de fustiger « l’ethnosocialisme » du FN mais affirme que le Mouvement de Marine Le  Pen  « n’échappe pas à sa nature » antisémite !

     Rendue publique vendredi dernier dans Le Monde, cette enquête à la méthodologie suspecte et pour le moins sujette à caution, «visait à tester l’hypothèse soutenue en 2004 par Jean-Christophe Rufin dans son (mirobolant, NDLR) rapport sur la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, selon laquelle la part de l’extrême droite dans les violences antisémites reculait au profit  d’une frange issue de l’immigration ».

     Plus globalement est-il expliqué ici, cette «enquête montre une société traversée par de fortes tensions qui pourraient traduire la montée de logiques communautaristes  et qui se manifestent par le fait qu’entre un tiers et la moitié des sondés estiment qu’il y a  beaucoup de » racisme anti-musulman (56 %), anti-juif (36 %), anti-noir (35 %) et anti-blanc (33 %) ». Communautarisation qui va de pair avec l’immigration de peuplement qui la nourrit mécaniquement et qui est un facteur de tensions comme nous ne cessons de le dire. Les sociétés multiculturelles sont des sociétés multiconflictuelles.

     « Pour mesurer l’antisémitisme exprimé par les sondés, les enquêteurs ont construit un indicateur à partir de six propositions reprenant les préjugés les plus répandus » : « les juifs » utilisent le « génocide nazi » pour défendre leurs propres intérêts, « les juifs ont  trop de pouvoir dans les médias », dans «le monde de l’économie et de la finance», dans «le monde de la politique»,  « il existe un complot sioniste à l’échelle internationale»,«les juifs sont responsables de la crise économique actuelle ».

     Il apparaitrait ainsi que « seuls 17 % des personnes issues de famille musulmane ne partagent aucun de ces préjugés contre les juifs, contre 53 % dans la population globale. « Les musulmans sont deux à trois fois plus nombreux que la moyenne à partager des préjugés contre les juifs », note Dominique Reynié, et cela d’autant plus qu’ils se déclarent pratiquants ».

     Ainsi, 66 % des musulmans considéraient  que le sionisme est « une idéologie qui sert à Israël à justifier sa politique d’occupation et de colonisation des territoires palestiniens », 57 % qu’il s’agit d’une « organisation internationale qui vise à influencer le monde et la société au profit des juifs,  46 %  qu’il s’agit « d’une idéologie raciste ».

     « Mais en réponse à plusieurs questions, ils témoignent d’opinions moins hostiles aux juifs que les proches du Front National » est-il décrété.  Certes M. Reynié note que  « le fait de se déclarer proche d’un parti politique, quel qu’il soit, est un facteur favorisant les préjugés contre les juifs ». 63 % des personnes qui ne se considèrent proches d’aucun parti ne partagent aucun des préjugés proposés, contre 53 % seulement des autres ».

     Mais « parmi les personnes politisées, la plus forte proportion qui rejette les propositions antisémites se trouve chez les Verts (62 %), la plus faible au Front National (25 %). (…). C’est chez les proches du Front National et, presque dans la même mesure, de Marine Le Pen, que  l’on trouve, et de très loin, le plus d’opinions antisémites et xénophobes ». Plus d’un sur deux trouvent qu’il y a trop de juifs dans les médias et l’économie et éviterait d’élire un président juif, et 22 % préfère éviter  un voisin juif . Pour deux sur trois, un Français musulman  n’est pas aussi Français qu’un autre ».

     «Pour Dominique Reynié, l’enquête manifeste que l’opinion antisémite résulte (…) d’un jeu de représentations et d’opinions politiques articulées entre elles. L’antisémitisme s’inscrit dans un monde de défiance dominé par une culture autoritaire, hostile aux immigrés, autant qu’aux différences sous toutes les formes qu’elles peuvent prendre ».

      Bref, par son programme prônant notamment la défense de l’identité française, la restauration de notre souveraineté, de l’autorité de l’Etat et de nos frontières, le FN attirerait automatiquement un électorat sensible aux préjugés antisémites comme l’aimant attire la limaille de fer. Un raisonnement pour le moins spécieux.

     Dans un article paru sur son blogue dimanche et d’une tonalité générale très hostile à Marine Le Pen et au FN, l’ex magistrat Philippe Bilger avoue cependant que «les citoyens qui votent de plus en plus pour le FN sous l’égide de MLP, ne sont pas tous (sic) des imbéciles ou des malfaisants, comme Bernard-Henri Lévy a osé un jour les qualifier. Il s’agit de gens laissés au bord de la route républicaine, qu’ils y soient réellement ou que leur impression de déclassement les conduise à s’y croire (…). Le FN fait moins peur dorénavant que ses adversaires se proclamant républicains ne font honte ».

     Cette dernière remarque est particulièrement juste et la honte au pire, au mieux l’indifférence  est le sentiment que donnent aux Français les appels  aux manifestations prévues à Lyon contre le FN le 29 novembre à l’occasion de son congrès. C’est en effet l’extrême gauche la plus archaïque, la plus totalitaire, la plus déconnectée du peuple aussi, qui appelle à  « raviver l’espoir par la lutte antifasciste ».

     Peu ou prou ceux là même qui ont très maigrement rassemblé samedi quelques milliers de personnes à  Paris, Toulouse, Bordeaux ou Strasbourg pour manifester contre « l’austérité » , à savoir le Front de Gauche,  Europe Ecologie Les Verts, le NPA, des responsables de groupuscules communautaires ou associatifs, des syndicalistes de la CGT, Solidaires, FO, FSU, qui seront flanqués des habituelles bandes antifas et libertaires.

     Médiapart en dressait la liste comme d’autres médias d’extrême gauche, une cinquantaine de signataires ont lancé un « appel national » contre la tenue du  congrés frontiste et  pour l’organisation «d’universités populaires et de salons du livre antifascistes» dans la capitale des Gaules.

     Karim Ouchikh,  conseiller culture de Marine Le Pen, président  SIEL (Souveraineté Indépendance et Libertés) et administrateur du Rassemblement Bleu Marine,  l’expliquait dans Le Figaro, cet appel « scandaleux » lancé par «des intellectuels de second rang», s’apparente à une  «fuite en avant idéologique». «Vouloir dénoncer le fascisme aujourd’hui, alors que la France n’est absolument pas menacée par un tel péril, c’est vouloir détourner l’attention des Français des sujets essentiels qui les préoccupent».  

     «On a l’habitude avec la gauche car cette gauche s’illustre souvent par beaucoup de dogmatisme, de sectarisme et pas mal de simplisme. Bientôt, ces mêmes intellectuels, demanderont la constitution d’une brigade internationale mais le péril imaginaire du fascisme n’existe que dans l’esprit de ces idéologues de gauche dirigés dans une impasse.»

     Il est vrai que les signataires de cet appel anti FN symbolisent  assez bien la dégénérescence intellectuelle de la gauche de la gauche en France qui n’a plus de figures d’un certain niveau.

     Ici ont donc appelé  à cette mobilisation  contre l’opposition nationale à Lyon,  de vieux dinosaures sclérosés comme l’institut CGT d’histoire sociale et l’institut de recherches de la FSU, mais aussi  la très ronronnante  fondation Copernic, sorte de carrefour de la gauche anti libérale et/ou altermondialiste. Elle est  co-présidée actuellement par  l’enseignante d’extrême gauche et spécialiste de  Cuba   Jeanette Pienkny, dite  Janette Habel et  le syndicaliste de Solidaires Pierre Khalfa, membre d’un bon « fromage », le  Conseil économique, social et environnemental et du Conseil scientifique d’Attac.

     Aucune pointure n’a voulu apposer son nom sur ce manifeste, à l’exception peut être dans le domaine du polar -même s’il n’est pas du niveau d’un Manchette ou du regretté ADG-  du vieux bolcho aigri , spécialiste en procès stalinien à savoir  Didier Daenninckx. Citons encore par souci d’honnêteté l’historien Jean-Paul Gautier,  auteur de « Les extrêmes droites en France », couvrant la période de  l’après-guerre avec  Jeune Nation  jusqu’ au FN des années 2000. Le  livre d’un homme très hostile aux idées patriotiques mais qui est plutôt sérieux,  précis et documenté.

     Avec deux autres militants antinationaux présents sur cette pétition, le juriste Michel Briganti (membre de l’équipe d’animation du Centre de recherche, d’information et de documentation antiraciste, CRIDA),  et le journaliste André Déchot ( ras l’front), Gautier est  aussi le co-auteur  du beaucoup plus délirant et nettement  moins abouti livre à sensation,  « La galaxie Dieudonné ».

     Pour le reste,  surnagent au nombre des signataires,  comme l’écume sur un  mauvais bouillon,   le « producteur » (sic) Jean Bigot, quelques autres déplumés ex animateurs de ras le front qui ruminent leurs échecs (Françoise Pécoup, Patrick Le Tréhondat Patrick Silberstein,  Jacques Breitenstein), leur acolyte la pauvre Anne Tristan qui connu sa petite heure de gloire dans les médias il ya 25 ans  avec son livre de science-fiction «Au Front », un universitaire trotskyste (il en reste) Samy Joshua, le médiocre documentariste Daniel Kupferstein, un mauvais écrivain comme  Eliane Arav, le  piètre réalisateur Alain Nahum, un responsable de l’association coquille vide  Mémorial 98,  Albert Herszkowicz…

     Et  comment ne pas citer la présence aussi sur ce manifeste du sociologue Saïd Bouamama,  auteur avec le   rappeur Saïdou de la «chanson» « Nique la France », dont le titre résume parfaitement constate Bruno Gollnisch,  le projet de nos antifascistes en carton pâte. Les éternels idiots utiles du grand capital et supplétifs benêts du mondialisme…

    Qu’ils le veuillent ou non, Lyon sera bien la capitale de la résistance nationale en marche  les 29 et 30 novembre prochains. 

    http://gollnisch.com/2014/11/18/congres-du-fn-lyon-capitale-resistance-nationale/

  • François Bayrou honore un partisan de la décapitation

    L'écrivain-paysan Alexis Arette vice-président de l’Académie de Béarn a écrit le 28 octobre à François Bayrou, suite à l'inauguration d'une allée en l'honneur d'Abd-el-Kader :

    "Je ne pense pas que l’inauguration de l’allée Abd-el-Kader améliorera les problèmes de circulation que la précédente municipalité t’a laissés en cadeau, et je doute que le geste soit assez fort pour convaincre les coraniques palois de voter en faveur du Pays de Béarn. Si tu y avais ajouté le geste audacieux d’une circoncision publique, peut-être…

    À cette occasion, il m’est revenu à l’esprit qu’Abd-el-Kader était un humaniste tout à fait particulier. Dans la guerre qu’il menait contre les Français, pour les droits de l’homme musulman de conserver un harem et de pratiquer l’esclavage, il y eut quelques trêves, et au cours de l’une d’elle, les Français acceptèrent de rendre à l’émir une centaine de ses esclaves noirs, qui avaient cru trouver la liberté en se réfugiant sous notre drapeau. Abd-el-Kader les fit tous décapiter. Il n’était, ce faisant, qu’un très modeste émule de Mahomed qui, lui, avait fait couper le cou des 900 juifs de la tribu des Banou-Caraïza, pour mettre leurs jolies femmes dans le lit de ses guerriers. Tamerlan devait faire mieux encore en édifiant des pyramides avec les têtes des infidèles tombées sous le cimeterre.

    Mais ce ne sont là que des broutilles de l’histoire, et même le Pape François, en accord avec les Imams qui prolifèrent en France comme des champignons, nous affirme que l’Islam est, contrairement à quelques apparences, tolérant et miséricordieux. Bien sûr, les historiens Occidentaux affirment qu’il y eut entre le seizième et le dix huitième siècle, 4 millions de chrétiens razziés sur nos côtes, et plus de 18 millions de noirs réduits en esclavage, et châtrés afin qu’ils ne se reproduisent pas, mais je me demande si ces historiens n’avaient pas été contaminés par le virus Lepéniste ! La bête immonde est partout ! la preuve ? C’est que même quelques mahométans sont gagnés par le virus, tel l’anthropologue Malek Chebel qui écrit : « Parce que je suis un intellectuel musulman (…) je me sens missionné pour dénoncer ce drame de l’esclavage qui a contaminé tous les pays où l’Islam à prospéré ! »

    Fort heureusement, des gestes comme l’inauguration de l’allée Abd-el-Kader prouvent que l’on peut être esclavagiste et coupeur de têtes, et tout de même tenu pour un grand homme par la République. Madame Taubira même, a tenu à aller plus loin dans l’humanisme. Dans l’express du 4 Mai 2006 elle affirmait : « Il ne faut pas trop évoquer la traite négrière Arabo-Musulmane pour que les jeunes Arabes ne portent pas sur leur dos tout le poids de l’héritage des méfais de leurs Pères ! » A remarquer que la justice Taubirienne a déjà porté ses fruits : je lis aujourd’hui sur internet qu’un certain Karim vient d’être interpellé par la police pour la 197ième fois ! En voila un au moins qui n’est pas traumatisé par l’héritage de ses pères, et qui pourra revoter Hollande la prochaine fois. Nous n’en avons pas fini de découvrir les beautés du Système !

    De leur coté, les humanistes de Boko Haram et quelques autres ne relâchent pas leurs efforts pour arracher la jeunesse Africaine à la déchéance Occidentale. Il y a quelques semaines, c’était 200 lycéennes qui étaient enlevées à Chibok. Avant-hier c’étaient 60 femmes enlevées à Wagga. Hier c’étaient 30 Jeunes razziés à Mafa. La religion d’Abd-el Kader manifeste partout une semblable ferveur, et à mon sens ce n’est pas une simple allée qui devrait garder la mémoire du premier vaincu du Djihad, mais une autoroute !

    Avec bien sûr, dès l’entrée, l’emblème du croissant et de l’étoile, pour éclairer les destinées de la république."

    Michel Janva

  • Franck Ferrand : l’Occident ne doit pas rejeter Poutine !

    Franck Ferrand éclaire l’actualité par l’histoire. Les Etats-Unis et l’Europe ont tort de critiquer sans ménagement le président russe, explique-t-il cette semaine.

    Jean-Christophe Marmara/Le Figaro.

    Le départ précipité du président russe, lors du sommet du G20 à Brisbane, traduit un changement du paysage diplomatique. Que Vladimir Poutine n’ait même pas attendu la publication du communiqué final pour reprendre son avion démontre qu’il se sent de moins en moins contraint. Attaqué de toute part, accusé par son hôte lui-même, le Premier ministre australien Abbott, de vouloir « restaurer la gloire perdue du tsarisme et de l’Union soviétique », celui qui semble devenu la bête noire des Occidentaux aura, de surcroît, subi l’hypocrisie du président français - M. Hollande ayant préféré ne pas évoquer le cas des deux navires de guerre commandés par Moscou et, pour le moment du moins, retenus par Paris. « Les deux parties considéraient que ce n’était pas le sujet du jour », selon le Quai d’Orsay… De son côté, le président Obama a cru bon de préciser que l’attitude de la Fédération russe à l’égard de la Crimée était « une menace pour le monde » - curieuse évaluation des risques, le jour même où la prétendue République islamique revendiquait l’égorgement d’un otage américain et d’une quinzaine de soldats syriens !

    La nullité des Etats-Unis en matière diplomatique a été maintes fois démontrée. Pour qui connaît l’Histoire, elle relève du truisme. Du reste, l’actuelle situation en Mésopotamie suffirait, à elle seule, à édifier n’importe qui sur la question. Vu du Pentagone et de la Maison Blanche, le monde se résume à de manichéens jeux de balance, dans lesquelles ne compte en définitive que l’intérêt supposé - à courte vue, le plus souvent - de l’hyperpuissance américaine. Que les « stratèges » de Washington s’aveuglent sur le cas russe n’a donc rien de bien étonnant. Ce qui surprend davantage - et ne manque pas d’effrayer certains observateurs - c’est l’alignement sans condition des membres de l’OTAN sur ces positions rigides. Il fut un temps, pas si lointain, où le président Chirac, avec son ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, se permettait encore de faire la leçon aux Etats-Unis, et de clamer à la face du monde que le président Bush fils, en Irak, s’apprêtait à faire fausse route. Il faut croire que ces temps-là sont révolus…[.....]

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  • Rassembler les Français des deux rives

    Lors d’une conférence de presse tenue à l’issue du sommet du G20 hier à Brisbane (Australie), François Hollande a affirmé qu’il n’avait toujours pas décidé de livrer ou non les navires Mistral à  la Russie: «Je prendrai ma décision en dehors de toute pression, d’où qu’elle vienne et en fonction de deux critères, les intérêts de la France et l’appréciation que j’ai de la situation», a-t-il déclaré. Quel est l’intérêt de la France de faillir à sa parole ? Quel est l’intérêt de la France d’accabler la Russie au moment d’ailleurs ou celle-ci doit faire face à des difficultés économiques, difficultés que les sanctions décrétées par les pays de l’Otan et/ou sous le coupe de Washington ne peuvent qu’aggraver ? Ce sommet du G20 s’est déroulé dans un climat glacial de quasi « guerre froide » sur fond de crise ukrainienne a souligné la presse. Si Vladimir Poutine y était présent –contrairement au précédent sommet du G8-, celui-ci a essuyé une pluie de critiques et de récriminations. Donnant le ton, le Premier ministre australien Tony Abott a brutalement attaqué le  président russe dés le vendredi lui reprochant  de de vouloir restaurer «la gloire perdue du tsarisme ou de l’Union soviétique». Vouloir  restaurer la gloire perdue  de son pays, l’horreur absolue… M. Poutine  fut le premier a quitter ce G20  évoquant avant son départ des « discussions constructives » et n’hésitant pas à remercier finement  le Premier ministre australien pour son accueil…
     Si l’on imagine bien que Vladimir Poutine, en bon joueur d’échecs, sait garder son sang froid, nos voisins italiens manifestent eux de manière  bien compréhensible leur ras-le-bol  devant la poursuite de l’invasion d’immigrés clandestins. Le site de RFI rapporte que les débarquements de plusieurs centaines d’immigrés ont repris à haute fréquence sur les côtes italiennes ces derniers jours, lesquels «  augmentent les tensions et les protestations anti-immigrées ». « Brandissant le drapeau tricolore, des centaines de riverains vivant dans des banlieues bien trop négligées par l’Etat et la commune de Rome, sont descendus samedi dans les rues du centre de la capitale pour dire  Basta! ,  Non à l’immigration! . Actuellement, l’Italie héberge dans des centres d’accueil 75 000 demandeurs d’asile ou réfugiés, contre 20 000 à la même époque en 2013 ».
    Non à l’immigration ? C’est le refrain entonné mezzo voce par François Fillon soucieux de rebondir après l’affaire Jouyet et de se replacer dans la lumière  à l’approche de  la primaire UMP pour la présidentielle de 2017.
     « Les intentions pèsent moins que les situations» notait Bertrand de Jouvenel et à l’évidence la situation présente, à savoir un FN et une Marine Le Pen en position  de force dans l’opinion,  commande aux prétendants de l’UMP de jouer le registre de la fermeté. Comme ses concurrents rapporte Le Figaro, « (F. Fillon) durcit le ton » « sur le thème de l’immigration ». « Quotas répartis selon l’origine des migrants, suppression de l’aide médicale d’Etat (AME) ou encore réduction de l’accès aux prestations sociales ».

    Une radicalisation  pour tenter de retenir les électeurs « qui amène les trois candidats (UMP) à la frontière de l’extrême droite, sur des sujets longtemps défendus par le Front » affirme le quotidien :  « l’exemple de l’AME en témoigne: jusqu’alors, seul le FN prônait sa suppression. Désormais, trois des candidats à la primaire de l’UMP veulent mettre un terme à cette aide, qui permet aux sans-papiers (clandestins, NDLR) de se faire soigner gratuitement (…). Nicolas Sarkozy a lui aussi évoqué la suppression de l’AME, lors de son discours à Marseille, le 28 octobre. Une mesure qu’il défendait pourtant lorsqu’il était au pouvoir»…
     « La radicalisation est-elle devenue une tendance à l’UMP? Pas tout à fait. (le politologue de gauche, NDLR) Thomas Guénolé préfère employer le mot tension. Cette tension, pour ou contre Nicolas Sarkozy, a été appelée ligne Buisson. C’est la ligne de lepénisation, explique-t-il. Elle coupe l’UMP en deux. 50% des électeurs UMP sont prêts à s’allier au FN, 50% non ».
     En attendant,  il semblerait que ce soit le plus mou d’entre eux, ou à tout le moins peut être le moins menteur car ne cherchant pas à faire des promesses dans ce domaine qu’il sait qu’il ne tiendra pas , a savoir Alain Juppé, qui creuse l’écart dans les sondages vis-à-vis de son principal adversaire.
     Selon un sondage Ifop pour Dimanche Ouest-France, ce chantre  de la poursuite de l’immigration dite légale serait  préféré comme candidat UMP à la présidentielle par 36% des personnes interrogées (+7 points par rapport au début octobre) contre 21% à Nicolas Sarkozy (-1 point). L’écart  qui était de 7 points début octobre entre les deux hommes, est désormais de 15 points, relève l’institut de sondage. Parmi les sympathisants UMP, Nicolas Sarkozy fait toujours la course en tête en tête (52%) par rapport au maire de Bordeaux (33%), mais l’ancien chef de l’Etat enregistre « un tassement de 7 points » par rapport au début octobre.
     Si M.  Sarkozy ne décolle pas,  il met cependant les bouchées doubles pour séduire (tromper) le peuple de droite. Nous l’avons encore constaté à l’occasion de son passage vendredi  devant un collectif proche de l’UMP, Sens commun, pour une réunion publique  sur la loi Taubira, à laquelle  étaient aussi conviés ses concurrents Bruno Lemaire et Hervé Mariton.
     Sommé vertement par les auditeurs/sympathisants de l’UMP présents de clarifier sa position ambiguë , pour la première fois, le mari de Carla Bruni s’est dit favorable à l’abrogation du mariage pour tous…et la mise en place d’un mariage homo distinct du mariage  hétéro. « Si vous préférez qu’on dise (qu’il faut) abroger la loi Taubira pour en faire une autre… En français, ça veut dire la même chose… Ca aboutit au même résultat. Mais enfin, si ça vous fait plaisir, franchement, ça coûte pas très cher » a-t-il ainsi déclaré.
     Ca ne coûte pas  très cher en effet,  surtout  dans la bouche d’un candidat qui a trahi la plupart de ses promesses quand il fut au pouvoir. Comme ses collègues et amis du Système, Nicolas Sarkozy est un émule assez caricatural du corrézien  radical-socialiste Henri Queuille, trois fois président du Conseil sous la quatrième république,  lequel déclarait : «les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent » (formule favorite en son temps de Charles Pasqua) ou encore « la politique n’est pas l’art de résoudre les problèmes, mais de faire taire ceux qui les posent »…
     Pour  faire taire  les Français,  les caciques de l’UMP estiment qu’il suffit de leur dire ce qu’ils veulent entendre le temps d’une campagne électorale. Mais c’est méconnaitre l’ampleur de la fracture entre le peuple et les partis dits de gouvernement largement démonétisés.
     Relatant cette réunion, Gabrielle Cluzel écrivait hier sur Boulevard voltaire : « Sans doute peut-on ricaner des contorsions verbales de l’homme élastique Nicolas Sarkozy : abroger la loi Taubira, pour en faire une autre… instituer un mariage pour les homos et un pour les hétéros (qu’est-ce qui changera, la figurine de la pièce montée ?), bref, la politique façon roi Salomon, la chèvre et le chou auront chacun leur bout et tant pis si on a tué le mariage (…). Mais il ressort surtout clairement de ce meeting, des allocutions de ses responsables comme des réactions du public que le seul, le vrai enjeu est celui de l’identité ».
     « Une identité que cette France bourgeoise, cette France bien élevée qui a manifesté l’an passé, défend à travers la famille, la filiation, l’identité sexuée. Une identité que la France populaire – la France périphérique, comme l’appelle le géographe Christophe Guilluy – veut conserver, elle, en luttant contre l’immigration massive. Christophe Guilluy et Renaud Camus ont raison : la fracture politique n’est plus entre la gauche et la droite, elle est identitaire ».
     Un diagnostic établi depuis beaucoup plus longtemps par le Front National qui,  comme  l’affirme Bruno Gollnisch, entend bien  rassembler les Français des deux rives.