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  • Le terreau du radicalisme est au bout de la ligne du métro parisien, pas à Raqqa

    Lu sur Secret Défense :

    "Nous sommes en guerre, mais nous ne l'assumons pas. En guerre contre qui ? «Le terrorisme et le fondamentalisme» a répondu, dès mercredi, le président de la République dans son allocution à la suite de l'attentat contre Charlie Hebdo. Mais le terrorisme et le fondamentalisme sont des des notions bien abstraites : le premier désigne un moyen d'action, le second l'attachement excessif à des principes. Pour tuer, ces idées doivent s'incarner dans des êtres de chair bien réels, en l'occurrence tueurs qui ont mené l'attaque de mercredi à Paris. Alors que François Hollande évitait soigneusement de prononcer des mots comme islam, djihad ou musulman, les deux suspects, les frères Chérif et Saïd Kouachi, plaçaient explicitement leur attaque sous une bannière religieuse, en criant comme ils l'ont fait «Allahou Akbar» et «Nous avons vengé le Prophète». C'est un fait, dérangeant pour les innombrables Français attachés au «vivre-ensemble» et sans doute pour les musulmans pieux au premier chef, qui voient dans ces actes un «dévoiement absolu» de leur religion. Cette gêne, palpable dans les prudences des commentaires et des réactions, ne doit pourtant pas empêcher de comprendre ce qu'il arrive à notre pays. Pourquoi Chérif et Saïd Kouachi ont-ils fait cela ? Pourquoi, après Mohammed Merah à Toulouse et Mehdi Nemmouche à Bruxelles, sont-ils devenus cela ? Expliquer n'est pas excuser. [...]

    Cette radicalisation au sein de l'islam [...] est sans frontière. On l'observe partout où il y a des musulmans. La France n'y échappe pas et il ne s'agit plus d'un conflit importé comme lors des précédentes vagues de terrorisme des années 80 et 90, lorsque Libanais, Iraniens ou Algériens faisaient exploser des bombes sur notre sol. Cette fois-ci, les tueurs sont nos enfants. Une infime minorité d'entre eux, mais nos enfants quand même. Impossible de s'abriter derrière une quelconque ligne Maginot en boutant l'étranger hors de France. Cherif et Saïd Kouachi sont nés à Paris, en 1980 et 1982, et ils ont grandi dans le quartier des Buttes-Chaumont. Ils ne viennent pas d'une vallée reculée de l'Afghanistan ou du Yémen, mais du métro Bolivar et de la place des Fêtes. Ils sont allés à l'école de la République et l'un d'eux a pu, un soir, vous livrer une pizza sur sa mobylette comme vous avez pu croiser son frère dans une salle de sport.Nemmouche, lui, est né à Roubaix, et Merah à Toulouse. Rien que de la petite ville de Lunel dans l'Hérault, six jeunes sont partis pour la Syrie, où ils sont morts. Environ 1200 jeunes Français, ou résidents en France, sont impliqués dans les réseaux djihadistes vers le Proche-Orient et, parmi eux, un quart sont des convertis. Du jamais vu. Et rien ne dit que ce ne soit pas qu'un début.

    Qu'est-ce qui a mal tourné ? Au delà de l'émotion et du rappel des grands principes, il faut s'interroger. Le chercheur Olivier Roy confiait récemment à l'Opinion que «chez les jeunes anti-système,le djihad a remplacé le mythe de la Révolution» de sa propre jeunesse. Il y avait eu les anarchistes à la fin du XIXe siècle, qui ont assassiné le président de la République Sadi Carnot et le tsar Alexandre II, puis les mouvements d'extrême-gauche des années 70 (Brigades rouges, Fraction armée rouge, Action directe). Il y a aujourd'hui le djihadisme, qui fait appel à la même logique suicidaire d'un romantisme révolutionnaire.

    Le terreau de ce radicalisme politique est au bout de la ligne du métro parisien, pas à Raqqa, «capitale» autoproclamée de l'Etat islamique. [...] [L]es plus modérés, comme les Frères musulmans de l'UOIF, veulent une communauté repliée sur elle-même, où l'on mange halal, refuse les mariages mixtes et dont les femmes portent le voile. Le politologique Gilles Kepel l'a décrit dans son livre «Quatre-vingt-treize» (Gallimard, 2012), fruit d'une enquête de terrain en Seine-Saint-Denis. Les plus radicaux sont dans une logique de confrontation, de guerre sainte (djihad) contre les mécréants. [...]

    Au Sahel et au Proche-Orient, notre pays fait la guerre aux djihadistes, un conflit qui a des ramifications jusque dans l'Hexagone. Or, la guerre finit toujours par imposer sa logique à la vie nationale. Pourra-t-on longtemps cloisonner les fronts extérieurs du théâtre intérieur, alors que la menace est globale ? Veut-on s'installer dans une situation où l'ennemi intérieur serait votre livreur de pizza ? Le défi, politique, est là."

    Michel Janva

  • Emprunts toxiques : entretien avec Jérôme Kerviel

    Vox Pop propose une enquête en France sur les emprunts toxiques contractés entre 1995 et 2008 par les collectivités locales, qui se retrouvent aujourd?hui étranglées par les dettes. L?ancien trader Jérôme Kerviel répond aux questions de John Paul Lepers sur son expérience de trader et sur les emprunts toxiques.

    Diffusion sur ARTE lundi 18 janvier 2015

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Stop. Arrêtons avec ce « Je suis Charlie » !

    Stop !

    Sortons un peu la tête du guidon. Cet immense élan de solidarité spontanée, relayé et amplifié par tous les médias, encouragé par les pouvoirs publics, est en réalité en passe de démolir définitivement ce qu’il reste de lien social entre les Français.

    Et si on réfléchissait un peu au delà de l’émotion ?

    Comment en est-on arrivé là ? Ne voit-on pas encore assez que cet attentat, qui nous pend au nez depuis des années, est la conséquence directe de la société relativiste-nihiliste post-soixante-huitarde dans laquelle nous vivons et dont justement Charlie Hebdo constituait le symbole aussi éclatant que décati ? (âge moyen des 5 pauvres dessinateurs tués : 66 ans)

    Il faut que cet attentat soit un choc salutaire qui nous permette justement de changer de cap, non pas de persévérer dans l’erreur !

    Ces vieux anar’ et leur journal complètement dépassé étaient il est vrai emblématiques de ce vide érigé en valeur, de cet « interdit d’interdire » érigé en modèle dont la pornographie triste et l’exécration éructante de la religion ne parvenaient plus depuis longtemps à endiguer le sûr naufrage. (Les ventes n’en finissaient pas de baisser). Comment ne pas voir que cette société consumériste et libertaire qui n’a rien d’autres à proposer que des skate-parks et youporn à sa jeunesse aboutit justement à la fabrication désormais industrielle de dizaine de milliers de parfaits petits terroristes ?

    Il faut que cet attentat soit un choc salutaire qui nous permette justement de changer de cap, non pas de persévérer dans l’erreur ! Cet attentat est la preuve, si on en cherchait encore une, que la société de consommation dont nous avons hérité de 68 est une impasse qui mène au chaos. Il ne faut surtout pas répondre à cette caricature de l’Islam que constitue cet attentat par une autre caricature de notre société occidentale que constitue Charlie Hebdo !

    Oui Dieu, et Allah sans doute, se moquent des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. (Bossuet) [...]

    La suite sur Nouvelles de France

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Stop-Arretons-avec-ce-Je-suis

  • Entretien avec Stephane Montrelay, maire de Rans (Jura) : « J’ai décidé de me rapprocher du RBM »

    Stephane Montrelay, maire de la commune de Rans, dans le Jura, a annoncé avoir rejoint le Rassemblement Bleu Marine fin décembre 2014. Dans un entretien à Novopress, il nous explique les raison de son choix.

    Novopress : Monsieur le Maire de Rans (39)vous avez annoncé fin 2014 votre ralliement au Rassemblement Bleu Marine, merci d’avoir choisi Novopresspour nous expliquer votre choix. Qu’est ce qui a motivé votre décision et pourquoi maintenant ?

    Stephane Montrelay : Bonjour, élu Maire de ma commune lors des dernières élections municipales, j’ai découvert le monde politique et l’hypocrisie des élus. Mon engagement n’était ni compatible avec ces usages ni avec la politique engagée par le PS comme celle de l’UMP. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de me rapprocher du RBM. J’y ai découvert des personnes convaincues et sincères dans leur volonté de faire bouger les lignes.

    Pouvez-vous nous résumer votre parcours politique?

    S. M. : L’envie de m’impliquer dans les affaires de ma commune m’a poussé à me porter volontaire, avec d’autres personnes, pour conduire une liste. Après mon élection, rencontrant des responsables locaux du RBM, j’ai décidé de m’investir avec eux, dans un mouvement qui rassemble des patriotes qui travaillent sur des problématiques au-delà de ma commune. Je pense sincèrement que les maux dont souffre ma commune sont imputables à une gestion globale du pays. Par conséquent, il est logique de vouloir s’investir par ailleurs, dans le premier parti de France, qui à ma connaissance est le seul à remettre en cause la politique de l’Union Européenne.

     

    Quelle a été la réaction de votre Conseil Municipal et de vos administrés face à votre décision de rejoindre un parti politique alors que vous avez été élu sur une liste sans étiquette ?

    S.M. : Je ne vous cache pas que j’ai eu quelques réactions épidermiques face à moi mais de façon très marginale. Après explications, les gens comprennent rapidement le sens de mon engagement.
    Avec les membres du conseil municipal, nous avions fait une liste sans étiquette ; sur une commune de 511 habitants cela nous semblait ridicule à notre sens d’emprunter une étiquette politique dans la mesure où c’est la gestion en bon père de famille qui est primordiale et non les convictions politiques.
    Au sein du conseil certains ont reconnu que nous n’avions pas les mêmes idées mais chacun a su reconnaître mon ouverture d’esprit, mon sens du devoir et du travail accompli depuis le début de mandat.

    J’invite mes administrés à me juger sur mon travail accompli plutôt que sur mes idées politiques qui ne changeront pas la rigueur que je mets dans la gestion de notre commune.
    Je regrette toutefois un certain manque de professionnalisme de la part de vos confrères nationaux, déchaînés, qui indiquaient que ma commune était FN. Ils pourraient rester sur cette posture malhonnête, mais comment vont-ils titrer leur prochaine édition quand ils écriront sur l’investiture PS de l’un de mes voisins maires pour les prochaines élections ? Vont-ils dire que la commune est devenue PS ?

    Quelles idées du programme du FN / RBM ont motivé votre décision ?

    S.M. : Il s’agit d’un ensemble d’idées, tout d’abord je suis profondément européen mais la question que je me pose est de savoir quelle Europe nous voulons ? Une Europe qui profite à qui ? Non pas celle des lobbyistes et des multinationales, moi, je défends celle qui prend soin de son peuple et de ses nations en garantissant leur liberté d’action.
    Ensuite on pourrait parler du système ultra-libéral qui nous est imposé par l’Union européenne qui ne propose aucun protectionnisme, bien loin d’autre pays qui ne s’en prive pas…

    Mais je pense que le principal et que chacun puisse mesurer à son niveau que nous sommes dans une phase de régression de notre pays.

    L’immigration, l’insécurité et la défense de notre identité sont les principales raisons mises en avant par les électeurs qui votent Front National, quel est votre avis sur le « grand remplacement » de population ?

    S.M. : Comment ne pas s’en apercevoir ? La question est de savoir si notre pays pourrait garder sa cohérence culturelle en accueillant sans restriction des populations non assimilées ? Le rétablissement des frontières est une priorité absolue. Par ailleurs, au regard du niveau de chômage actuel, expliquez-moi l’intérêt de faire rentrer d’autres travailleurs sur notre sol ?

    Vous serez probablement candidat aux départementales de mars 2015, quels seront vos thèmes de campagne ?

    S.M : En effet, je vous confirme mon investiture aux élections départementales sur le canton de Mont-sous-Vaudrey. Nos thèmes de campagne seront principalement portés sur le choix d’une redistribution raisonnable des budgets départementaux. Hélas, vous savez comme moi que le département perd certaines de ses compétences, et pour l’heure, il est difficile de prévoir ce que nous serons en mesure de faire. Cependant, notre effort portera sur les familles, les personnes malades, et les personnes âgées, qui plus que jamais, connaissent des difficultés pour boucler les fins de mois. Nous nous refuserons de verser un seul centime aux associations communautaristes qui nuisent à la cohésion nationale. Il faudra faire des économies et limiter les dépenses folles qui ne connaissent pas de retour sur investissement. Par ailleurs, nous nous devons de trouver des investisseurs pour relancer l’économie jurassienne et l’emploi sur notre territoire. Notre secrétaire départemental, Thibaut Monnier, dévoilera notre programme fin janvier. J’appelle tous les élus qui sont sincères dans leur engagement, à nous rejoindre pour relever la France.

    Interview réalisée le 10 janvier 2015, par Franck Guiot Pour Novopress

    http://fr.novopress.info/180918/entretien-stephane-montrelay-maire-rans-jura-jai-decide-rapprocher-du-rbm/

  • HOUELLEBECQ Vers le grand réveil ?

    Je ne donnerai pas dans l’universelle affliction qui a entouré la mort des dessinateurs de Charlie-Hebdo. Non que j’approuve l’attentat barbare qui les a frappés : le meurtre est hideux en soi et leurs dessins, aussi infects qu’ils aient été, ne valaient certes pas la mort d’un homme, encore moins de douze. Mais les ayant tenus, de leur vivant, pour des pourrisseurs d’esprit, je ferais preuve d’hypocrisie en affectant de les considérer autrement par la seule raison de leur décès tragique.

    Ma compassion va d’abord aux victimes « collatérales », dont on parle pourtant moins, à Frédéric Boisseau qui travaillait à la réception de l’immeuble, aux deux policiers tués, ainsi qu’aux proches de toutes les victimes, qui sont aujourd’hui dans la peine. Mais je ne saurais considérer les journalistes de Charlie Hebdo comme des « héros », comme l’a dit François Hollande.

    L’actuel président de la République et son prédécesseur ont appelé à l’unité nationale ; mais je ne me souviens pas que Charb, Cabu, Tignous ou Wolinski aient jamais fait grand cas de la nation, qu’ils conspuaient au contraire, comme ils conspuaient la famille, les valeurs traditionnelles ; et, bien sûr, les religions. « C’était des gens tellement vivants, qui avaient à cœur de faire plaisir aux gens, de les faire rire, de leur donner des idées généreuses. C’était des gens très bons », s’est lamenté dans Libération Philippe Val, ancien directeur de Charlie-Hebdo. Mais si les dessinateurs de Charlie faisaient rire les bobos, c’était toujours aux dépens des « cons », c’est-à-dire des braves gens, des Français moyens ou des croyants – à quelque religion qu’ils appartinssent –, qu’ils caricaturaient de manière obscène ou odieuse.

    Loin de moi l’idée d’excuser les fanatiques criminels qui ont débarqué au conseil de rédaction pour faire un massacre à la kalachnikov. Les dessinateurs de Charlie, semaine après semaine, traînaient dans la boue le catholicisme et jamais les catholiques n’ont songé à leur faire la peau. C’est sans doute la différence entre l’islam et le christianisme : le Christ nous commande de pardonner à ceux qui nous ont offensés et de prier pour eux ; les islamistes ne connaissent que la loi du talion. Mais aussi iconoclaste que paraisse cette idée dans le grand mouvement compassionnel qui a saisi la France, les morts de Charlie-Hebdo ont aussi leur part de responsabilité dans la violence dont ils ont été les victimes, parce que dans leur religion de l’anti-religion, ils n’ont pas craint d’outrager les âmes et de blesser les consciences dans ce qu’elles ont de plus intime.

    Le président de la République a ordonné un jour de deuil national. Je suis libre de choisir mes héros : le cas échéant, plutôt que parmi les stars de la presse parisienne, je les chercherai parmi les victimes anonymes, par exemple les citoyens français sur lesquels un fou d’Allah a lancé sa voiture à Dijon. Les journalistes qui prétendaient, par crainte des « amalgames », qu’il ne s’agissait que d’un déséquilibré, criant « Allahou akbar » sans intention délibérée, en sont-ils toujours aussi sûrs aujourd’hui ?

    Il entre beaucoup d’hypocrisie dans le traitement que les médias ont réservé à la fusillade de Charlie-Hebdo : d’abord dans la hiérarchie implicite des victimes – les journalistes appartiennent à une caste démocratiquement supérieure ; ensuite, dans l’analyse, personne n’ayant osé suggérer qu’en contribuant activement au désarmement moral de la nation française et en militant depuis des décennies en faveur de l’immigration de masse, facteur de déracinement, ils ont favorisé l’émergence du mal qui les a tués. L’émotion passée, il faudra bien que vienne le temps de la réflexion.

    Eric Letty 

    monde et vie Janvier 2015 - n° 902

  • Michèle Tribalat : non, nous ne sommes pas Charlie

    Michèle Tribalat s'insurge contre le double discours de certaines associations qui défendent aujourd'hui la liberté d'expression après avoir accusé Charlie Hebdo de «racisme» et d'«islamophobie». 
    Michèle Tribalat a mené des recherches sur les questions de l'immigration en France, entendue au sens large, et aux problèmes liés à l'intégration et à l'assimilation des immigrés et de leurs enfants. Son dernier livre , «Assimilation: la fin du modèle français» est paru aux éditions du Toucan. 
    Le slogan «Je suis Charlie» ou «Nous sommes Charlie» me paraît relever à la fois du romantisme, du narcissisme et de l'indécence. Nous ne sommes pas Charlie pour la bonne raison qu'ils sont morts en raison des risques qu'ils ont pris de continuer à faire leur travail, souvent sous les accusations les plus odieuses de ceux qui ont invoqué le manque de respect, le mauvais goût, l'abus de la liberté d'expression, le racisme ou l'islamophobie… La presse pourrait légitimement arborer ce slogan si, de concert, elle republiait l'ensemble des caricatures qui a valu la mort à ces valeureux caricaturistes. À cette condition seulement. 
    Il n'est pas inutile de rappeler que Charb était sixième sur la liste des cibles prioritaires dans Inspire du 1/3/2013, le journal d'Al-Qaïda : «Wanted Dead or Alive for Crime Against Islam». Cet avis de recherche lancé par Inspirecombinait une liste de noms (avec photo pour les neuf hommes de la liste) et la photo en grand du pasteur Terry Jones, qui s'était vanté d'avoir brûlé le Coran, un revolver en action sur la tempe, sous-titrée d'un «Yes we can» agrémenté du pastiche d'un dicton «A Bullet a Day Keeps the Infidel Away».
    Le MRAP qui, dans son tract du 9 janvier, appelle à manifester ce dimanche, s'il s'émeut des assassinats perpétrés à Charlie Hebdo, Vincennes et Montrouge s'inquiète principalement d'une «escalade dangereuse», en raison des réactions violentes qui se sont produites, en les mettant exactement sur le même plan. Elles sont bien évidemment déplorables et doivent être condamnées. Mais elles ne peuvent être comparées aux attentats islamistes qui ont fait 17 morts. Certes, sur son site, le MRAP dénonce «l'assaut inhumain à la liberté d'expression». Mais, sur la même page figure la justification datée du 11 février 2006 qu'il donnait au procès qu'il avait intenté à France Soir, pour avoir publié le dessin du prophète au turban explosif. D'après le MRAP, ce dessin assimilait musulman à islamiste et à terroriste. Le MRAP n'hésitait pas à faire le parallèle avec les années Trente et voyait dans le dessin «un détournement raciste de la liberté d'expression». Il parlait de piteuse provocation. Il s'agissait là sans doute d'un assaut humain à la liberté d'expression. Si l'on veut disposer d'interprétations un peu plus subtiles de ce dessin, il faut lire les commentaires de Jens-Martin Eriksen et Frederik Stjernfelt dans leur livre Les Pièges de la culture, Les contradictions démocratiques du multiculturalisme, publié chez MétisPresses en 2012. 
    Combien de politiques qui n'ont aujourd'hui que la liberté d'expression à la bouche, ont, lors de la publication des caricatures danoises, soutenu la liberté d'expression sans restriction, sans invoquer l'esprit de responsabilité, de mesure, de respect, le caractère inopportun ou provocateur des dessins ? Beaucoup ont joué la stratégie de l'apaisement. La dénonciation aujourd'hui de l'atteinte à la liberté par la mosquée de Paris et l'UOIF, qui appellent à manifester demain, aurait plus poids si elles n'avaient pas poursuivi Charlie Hebdo en justice alors qu'il exerçait précisément sa liberté. N'oublions pas non plus qu'il s'est trouvé une association musulmane de Seine-Saint-Denis, l'UAM-93, pour demander un vote sur une loi condamnant le blasphème, demande relayée et soutenue par Eric Raoult. Ce que cherche à obtenir sans relâche l'Organisation de la coopération islamique (OCI) aux Nations unies. 
    Et que dire de l'Union européenne qui a abandonné le Danemark en rase campagne quand celui-ci devait faire face à la rage orchestrée contre lui en 2005-2006? Flemming Rose (qui a eu été à l'origine de la publication des caricatures dans le Jyllands-Posten) raconte, dans son livre Tyranny of Silence, que l'UE avait, au contraire, dépêché Javier Solana au Moyen-Orient pour tenter de calmer la colère. Ce dernier s'apprêtait à signer un accord avec l'OCI le 26 janvier 2006 visant à bannir la diffamation des religions. Finalement l'UE ne fut pas représentée lors de la réunion au Qatar. Mais l'Espagne, la Turquie et Koffi Anan signèrent cet accord avec l'OCI alors que cette dernière avait contribué à allumer la mèche. 
    Le gouvernement français appelle à manifester demain en hommage aux victimes des attentats meurtriers. Cet appel est incongru en ce qu'il se substitue à la société civile et, d'une certaine manière, la court-circuite. L'État n'a pas à manifester dans la rue, il doit réfléchir à ce qui arrive et prendre des mesures. Et pas seulement des mesures de sécurité. Au lieu d'arpenter le pavé parisien, on aimerait que ces politiciens français et européens s'engagent à protéger la liberté d'expression, par exemple en introduisant l'équivalent d'un 1er amendement à l'américaine, et à cesser les politiques d'apaisement conduites jusque-là vis-à-vis de l'islamisme. Cette protection de la liberté d'expression est d'autant plus nécessaire que les attentats récents vont avoir un effet de sidération sur tous ceux qui sont amenés à s'exprimer sur l'islam que ce soit sérieusement ou non. Les exemples d'autocensure sont déjà légion. Ils sont appelés à se multiplier. On pourrait même soutenir que l'idée de subversion artistique, littéraire ou autre est morte avec les dessinateurs et journalistes deCharlie Hebdo à partir du moment où il existe un périmètre interdit sous peine de mort. On peut juste espérer, avec Flemming Rose, que les Occidentaux cesseront de camoufler leur peur derrière des justifications morales ou humanitaires. 

    Source

    http://www.oragesdacier.info/

  • A quel stade Hollande se posera la question de la démission de Taubira ?

    Résumons :

    Et on apprend aujourd'hui qu'il avait une planque à Gentilly avec de la dynamite, plusieurs armes automatiques, des détonateurs, des papiers d'identité, de l'argent en liquide et des drapeaux à l'effigie de l'État islamique.

    Michel Janva  http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Heurs et malheurs du métier politique par Claude BOURRINET

    Il peut sembler utile de se rendre chez le médecin, non seulement pour soigner sa santé, mais aussi pour s’instruire, notamment dans la salle d’attente. Traîne toujours quelque vieux numéro de revues qu’un honnête homme achète rarement, comme Paris-Match, le canard à Valérie, sous peine de passer pour un benêt. Aussi oublions-nous l’ennui, en feuilletant négligemment ces torchons, qui ne paraissent avoir été créés que pour ce passe-temps, pendant qu’un marmot hargneux, en face de vous,  se crispe sur son jeu numérique.

    Toujours est-il qu’on tombe soudain sur un article captivant, comme celui de Caroline Fontaine et de Mariana Grépinet, daté de la deuxième semaine de novembre. Ce papier, dont le titre est « Du PS à Pôle Emploi », pourrait paraître piquant, ironique, et l’on attendrait un développement voltairien. Au fond, la fatalité qui est soulignée ici, dans le raccourci de l’expression, renvoie immédiatement au conte philosophique, ou à la fable mythologique. Icare, par exemple : « Du Ciel aux Bas-fonds sous-marins… » Autant dire, « De la France d’en haut à la France d’en bas ».

    Mais l’article, finalement, s’envase dans un léger pathos, et l’on se prend presque à plaindre les pauvres élus sacrifiés sur l’autel de l’élection (perdue).

    Car les chiffres sont cruels : 20 000 d’entre eux ont été laissés sur le tapis, en mars dernier, à l’occasion des élections municipales, sans compter les collaborateurs. Du trop plein au trop vide. Tout à coup, c’est l’anonymat du quidam, qui cherche vainement, comme des millions de nos compatriotes, un « job » pour survivre. Et ce n’est pas facile. Comme le dit Erwan Huchet, « leurs compétences sont difficiles à valoriser dans le privé. »

    En fait, l’on a bien compris que nous avons affaire au bas et moyen clergé, le maire, le conseiller général, voire le conseiller régional. Le haut clergé, lui, grâce au carnet d’adresses, aux réseaux, aux parachutes, aux cabinets d’avocats, s’en tire plutôt bien. Ce qui ressort de cette étude, c’est bien l’amertume : comme Dieu, le parti ne sauve que les élus. Pas ceux qui l’ont été par le peuple, quitte à être désavoués plus tard, mais ceux qui le sont par on ne sait quel privilège, ou par le truchement d’une grâce nécessaire. Qui dira comment on devient le cadre d’un parti ?

    L’abandon est brutal. Le téléphone est soudain muet, la boîte électronique vide. Il ne reste plus qu’à quémander, ou à tenter de monter des entreprises de com’ (puisque telle est la véritable compétence des politiciens, ces figurants médiatiques, tandis que les choses sérieuses sont l’affaire des technocrates). Vainement. L’évêque ne se soucie pas beaucoup du curé de campagne.

    Toujours est-il que la sociologie de nos élus ne reflète pas du tout la composition sociale du peuple (dans sa plus large acception). Certes, comme le montre Luciano Canfora, dans son essai, La démocratie.  Histoire d’une idéologie, au Seuil, la démocratie a toujours été manipulée par les réseaux, les groupes plus ou moins occultes, les connivences. Autant dire que, par la force des choses, elle n’a jamais correspondu à l’idée qu’on s’en fait actuellement, sans compter que les conceptions qui avaient cours depuis les Grecs n’ont cessé de changer à son égard.

    D’autre part, sauf si l’on entreprend d’octroyer les postes de responsabilité par tirage au sort, comme à Athènes (et encore ! La dissémination des charges, leur éparpillement, l’incompétence des citoyens, dans leur majorité, favorisaient l’action des « techniciens » de la politique, passés par la sophistique – nous allions dire l’E.N.A.), la nécessité d’une certaine formation théorique et de temps libre prédispose certaines catégories à exercer ces fonctions. En France, hormis de 1936 à 1945, les classes populaires n’ont guère été représentées, et on constate même une diminution irrésistible de leur présence dans les hautes assemblées. À l’Assemblée nationale, seulement 3 % ont une origine « populaire » (employés et ouvriers), tandis que 82 % sont des cadres ou des membres de professions intellectuelles supérieurs.

    Bien entendu, il ne s’agit pas de faire de la démagogie, et de vouloir absolument imposer un quota social, bien que les lois sur la parité puissent paraître plus absurdes que cette hypothèse. Mais l’on comprendra pourquoi existe un tel abîme entre un peuple, majoritairement anti-européiste, comme le référendum de 2005 l’a montré, anti-mondialiste et anti-libéral, et une caste politicienne, complètement intégrée au système apatride et marchand globaliste, et frénétiquement entichée de réformes sociétales aberrantes n’ayant aucun rapport avec les véritables maux de notre nation.

    Claude Bourrinet  http://www.europemaxima.com/