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  • Marine Le Pen : «Si le PS prend une déculottée, il faut que Valls... valse»

    A une semaine du premier tour des élections départementales, la présidente du Front national accorde un entretien à notre journal.
    Dérapages de certains candidats, mesures appliquées en cas de victoire dans un département, négociations au 3e tour, les attaques du Premier ministre Valls, mais aussi les assistants parlementaires FN soupçonnés de fraude, les élections régionales, ou encore sa rencontre avec Madonna... Marine Le Pen n'élude aucun sujet. 
    Tous les sondages annoncent le FN en tête au premier tour. Mais au final, c’est l’UMP qui va gagner la majorité des départements. Tout ça pour ça ? 
    MARINE LE PEN. Non. Si la droite enregistre des gains de départements, ça ne sera que par effet mécanique d’alternance avec la gauche, comme depuis toujours, et seulement grâce à ses élus de terrain. Mais tout cela est en train de changer. Vous verrez qu’au final, nous aurons beaucoup d’élus.
    Combien ? 
    Je ne fais pas de pronostics. Mais si les Français le veulent, cette victoire aura lieu. 
    Si vous gagnez un département, cela changera quoi ? 
    Ce serait un résultat fondamental. Cela permettra d’apporter une réponse précise et factuelle à la campagne de dénigrement perpétuelle, cette campagne de catastrophisme visant à dire que si le Front national gagne il va pleuvoir des grenouilles et les rivières vont se transformer en torrents de sang. Ca sera l’inverse.
    Quelles seraient les premières mesures d’un département géré par le FN ? 
    Nous commencerons par faire un audit pour lutter de la manière la plus sévère contre les gaspillages. Tout cela pour dégager des économies et stopper l’inflation fiscale ininterrompue depuis des années. Nous mettrons aussi en place, avec les organismes concernés, des méthodologies pour traquer les fraudes, notamment celle du RSA. Cela permettra par exemple en retour de revaloriser l’allocation personnalisée pour les personnes âgées.
    «Sur 7650 candidats, il peut exister des brebis galeuses»
    Lors du troisième tour là où le FN sera en situation d’arbitre pour l’élection des présidents de département, vous négocieriez avec l’UMP... ou le PS ?

    Nous ne négocierons rien. Mais nous nous ferons de la politique. Ceux qui réclameront nos voix devront s’engager sur quatre ou cinq points. Comme le refus absolu de toute augmentation des impôts ou la lutte contre le communautarisme. Si la personne signe, nous participerons à son élection et sa victoire. Mais sans participer à l’exécutif. En clair, nous ne négocierons pas de vice-présidence en retour.
    Tous ces candidats FN épinglés pour des propos racistes, antisémites ou xénophobes, cela fait tache, non ?
    C’est caricatural ! 0,1 % des candidats ont tenu des propos qui se sont avérés soit condamnables, soit contestable du fait de leur qualité de candidat. Ils ont été systématiquement suspendus et seront traduits devant la commission de discipline du Front national qui, en général, est extrêmement raide.
    En attendant, ils restent candidats...

    C’est vrai, et M. Tron (Ndlr, l’ex-secrétaire d’Etat UMP renvoyé devant les assises pour viols et agressions sexuelles) aussi est candidat ! Quoi qu’il en soit, nous prenons nos responsabilités : sur 7650 candidats chez nous, il peut exister des brebis galeuses. Et on ne peut pas leur retirer leur candidature car les bulletins sont déjà déposés en préfecture. Mais nous serons irréprochables par rapport à ces dérapages. Et si la commission d’investiture les exclut, et que ces candidats sont élus entre temps, ils siégeront sans étiquette.
    Les récents sondages montrent que l’UMP se rapproche de vous au premier tour. Cela vous inquiète ? 
    Non. La vérité, c’est que la droite se porte très mal. Il n’y a plus de direction, plus de vision, plus d’imagination ni de volonté. Mais que des batailles d’égos et un Nicolas Sarkozy qui a perdu la gagne, qui n’est plus que l’ombre que de lui-même. Les divergences de fond qui existent entre les dirigeants et la base ne vont cesser de s’agrandir. On va le voir un peu aux départementales, et beaucoup aux prochaines régionales.
    «On connaissait Max la menace, il y a maintenant Valls la fureur»
    Pensez vous que Sarkozy sera candidat en 2017 ?
    Il n’ira pas jusqu’au bout. Chaque jour qui passe, il est de plus en plus contesté et de moins en moins attendu dans son camp. Je vois mal ce qui pourrait inverser cette tendance.
    Valls vous étrille depuis plusieurs jours, et il vous met au centre du jeu dans cette élection... 
    Je n’ai besoin d’aucune aide. On connaissait Max la menace. Il y a maintenant Valls la fureur, qui en toute circonstance éructe sa haine contre nous. C’est lui qui jette les Français les uns contre les autres, alors qu’il est censé être le Premier ministre de tous. Or, on voit surtout qu’il est clairement en campagne pour son parti en ce moment. Donc, si le PS prend une déculottée aux élections, il faut que Valls... valse.
    François Hollande a déjà annoncé qu’il resterait...
    Donc, quoi qu’il arrive, on peut tout se permettre en politique ? Quel que soit le signal envoyé par les Français, le président de la République annonce déjà qu’il n’y aura strictement aucun changement? J’attends un minimum de respect pour le résultat des urnes.
    Vous avez été épinglée à propos de vos assistants parlementaires européens. Vous récusez ces accusations, mais le fait est qu’on ne voit jamais certains de vos collaborateurs au Parlement... 
    Il ne sont pas là pour travailler pour le Parlement, mais avec leur député européen. On peut avoir une responsabilité politique et avoir comme travail celui d’assistant parlementaire. De la même manière qu’on peut avoir une responsabilité politique et être pilote de ligne, boucher ou chef d’entreprise. Et je note que concernant M. Schulz (Ndlr, le président du Parlement européen à l’origine de cette enquête), son assistant parlementaire accrédité s’occupe d’une agence de voyage liée à son propre parti. Ca c’est contestable !
    Régionales : «Je prendrai ma décision dans les semaines qui viennent»
    Allez-vous réellement déposer plainte contre Martin Schulz ?

    Non seulement je vais le faire, mais tous les assistants parlementaires concernés le feront aussi pour dénonciation calomnieuse et diffamation.
    Serez-vous candidate aux régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie ?
    Je suis une battante. En plus, j’ai beaucoup d’affection pour cette région et je sais pertinemment ce qu’il faut faire pour qu’elle aille mieux. Tout cela me pousse à vouloir mener ce combat. Je prendrai ma décision dans les semaines qui viennent. Mais ma problématique, c’est ce choc entre l’agenda présidentiel et celui d’une présidence de région qui nécessite un investissement total.
    Si vous êtes candidate, vous aurez Xavier Bertrand face à vous. Ca vous motive ?
    Je n’accorde pas assez de qualités à Xavier Bertrand pour que sa présence me motive. Lui ou un autre, ça ne changera pas grand chose. Et puis franchement, cette entrée en campagne brutale en cognant d’emblée si fort contre moi... ça me rappelle Mélenchon quand il est venu me défier à Hénin-Beaumont. A l’époque, ça ne lui a pas vraiment servi.
    Répondrez-vous à la proposition de Madonna qui souhaite vous rencontrer ? 

    J’ai cru comprendre qu’elle allait revenir en France en fin d’année (Ndlr, en décembre pour deux concerts à Bercy). Je ferai contacter son entourage pour lui dire que, si elle veut donner suite à cette proposition, on peut se voir. Je répondrai à ses interrogations. Nous aurons une conversation entre femmes.

    Propos recueillis par Olivier Beaumont

    Le Parisien :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EukyFZApEpzvwJBIzE.shtml

  • États-Unis : Sanctions contre Douguine, le théoricien du nouvel impérialisme russe

    Alexandre Douguine, penseur atypique, défend depuis longtemps le dépeçage de l’Ukraine au nom de sa vision d’une Russie « eurasiatique », influençant le Kremlin et une partie des radicaux européens.

    Les États-Unis viennent de publier une nouvelle liste de 14 personnes à sanctionner pour leur rôle dans la crise ukrainienne. Au milieu des militaires, des personnages politiques favorables à l’ancien régime ou aux nouvelles républiques autoproclamées de l’Est du pays, figure un intellectuel russe, Alexandre Douguine.

    Ce personnage atypique prône, depuis des années, le retour d’une grande Russie «eurasiatique», avec l’oreille attentive du Kremlin comme l’histoire récente l’a montré.

    Si Douguine est très peu connu en Occident, il est en Russie un personnage public, notamment grâce à ses succès en librairie. Intellectuel, théoricien géopolitique, il prend part à la vie politique russe.
    Né en 1962 au sein d’une famille de militaire, il est aujourd’hui facilement reconnaissable avec sa barbe biblique qui lui donne un petit air de Raspoutine. Politiquement, il a débuté chez les monarchistes, avant de passer chez les communistes puis de devenir l’idéologue du Parti national-bolchévique.

    Autre figure de ce mouvement, l’écrivain Limonov dira de lui qu’il est le «Cyrille et Méthode du fascisme». Il est en effet devenu «le seul doctrinaire d’ampleur de la droite radicale russe», selon la spécialiste Marlène Laruelle*.

    Eurasie et anti-américanisme

    Douguine est aujourd’hui considéré comme le chantre du «néo-eurasisme», cette théorie géopolitique qui veut redonner à la Russie sa splendeur, sa puissance et sa sphère d’influence des époques soviétique et tsariste. Et même au-delà, puisqu’il préconise l’intégration de la Mandchourie, du Tibet ou de la Mongolie à cet espace.

    En Europe, les Pays-Baltes et les Balkans doivent selon être réintégrés. Quant à l’Ukraine, elle devait être dépecée: bien avant les évènements de l’an dernier, il réclamait la division du pays selon les sphères d’influence de Moscou et de Kiev.

    Le développement de cette puissance russe «eurasiatique», va de pair avec un très fort anti-américanisme, et un anti-atlantisme, qui semble ne pas avoir échappé à Washington.

    Une influence sur Poutine?

    Alexandre Douguine a ses entrées auprès du pouvoir. Il est depuis longtemps conseiller à la Douma, le Parlement russe. Il possède également une certaine influence auprès de l’Académie militaire russe. On ne sait pas, en revanche, s’il voit souvent le président Vladimir Poutine. Il y a eu entre eux des hauts et des bas. Quand on le questionne sur le sujet, Douguine reste évasif.

    Le retour de Poutine semble être une période favorable. «À l’évidence, l’influence de Douguine est considérable […] Dans ses derniers discours, le président [Poutine] adopte ses thématiques et même sa phraséologie. C’est effrayant», témoignait l’an dernier un conseiller du Kremlin.

    Au-delà du Kremlin, ses thèses ont depuis longtemps franchi les frontières russes pour être adoptées par une partie de l’extrême droite européenne, qui le considère comme l’un de ses prinicpaux penseurs. En France, de nombreux nationalistes russophiles s’y réfèrent et Douguine, que l’on a pu voir à Paris lors d’une Manif pour tous, dit «bien connaître» Jean-Marie Le Pen.

    «Nous ne voyons absolument pas le lien entre tout ce qui s’est passé dans les sud-est de l’Ukraine et ces sanctions», a réagi, à l’annonce des sanctions, le vice-ministre des Affaires étrangères russes, Sergueï Ryabkov. La décision américaine montre que les États-Unis ne sous-estiment pas le rôle de Douguine dans les derniers développements de la politique extérieure russe

    Notes:

    * Marlène Laruelle. La Quête d’une identité impériale. Le néo-eurasisme dans la Russie contemporaine. Editions PETRA. 2007.

    Le Figaro

    http://fortune.fdesouche.com/377341-etats-unis-sanctions-contre-douguine-le-theoricien-du-nouvel-imperialisme-russe#more-377341

  • Les volontaires français dans le Donbass risquent cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende

    Le site web francophone de la chaîne de télévision russe RT a consacré un article aux risques judiciaires que courent les volontaires français ayant rejoint les insurgés du Donbass lors de leur éventuel retour en France :http://francais.rt.com/opinions/966-volontaires-francais-dans-donbass

    http://www.medias-presse.info/les-volontaires-francais-dans-le-donbass-risquent-cinq-ans-de-prison-et-75-000-euros-damende/27609

  • SONDAGE : les Français défavorables au retour des écologistes au gouvernement

    Dans l’édition du Parisien – Aujourd’hui en France qui paraît ce samedi 14 mars 2015, près de 6 Français sur 10 se prononcent contre un retour des écologistes au gouvernement.

    Ainsi 59% de sondés ne veulent pas que les écologistes réintègrent l’exécutif, après le départ de Cécile Duflot et Pascal Canfin il y a près d’un an, contre 40% qui souhaitent ce retour. 1% ne se prononce pas.

    La quasi-totalité (92%) des sympathisants d’EELV souhaiteraient pourtant ce retour selon la même source.

    Sans surprise, les sympathisants de droite sont massivement (79%) contre une telle hypothèse. A gauche, alors que les élus s’interrogent dans l’optique d’un remaniement après les élections départementales, les sympathisants de gauche sont 66% à souhaiter le retour des écologistes. Parmi eux, les sympathisants EELV le souhaitent à 92%.

    Interrogés sur un risque d’implosion d’EELV, les Français l’estiment possible à 60% (46% “probablement”, 14% «”certainement”) contre 39% non (34% “probablement pas”, 5% “certainement pas”). 1% ne se prononce pas.
    De droite (70%) ou de gauche (54%), les sondés l’envisagent tous. Chez les sympathisants écologistes en revanche, les tenants de ce scénario sont minoritaires (36%). Près des deux tiers ne l’envisagent pas (64%, dont 58% probablement pas et 6% certainement pas).
    Les Français pointent également ce risque pour le PS (exactement dans les mêmes proportions en février) et plus encore pour l’UMP (à 68% en novembre dernier) car les crises idéologiques et personnelles sont également intenses au sein de ces deux partis, relève Mme Bracq.

    L’enquête a été réalisée par internet les 12 et 13 mars auprès d’un échantillon de 1.008 personnes de la population française de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

    http://fr.novopress.info/

  • Découverte de fonts baptismaux sous la cathédrale de Strasbourg

    Lu ici :

    "C'est une simple piscine baptismale. Elle a été découverte lors de fouilles initiées l'an dernier par l'Institut National de Recherches Archéologiques Préventives. Des éléments de maçonnerie datant du Moyen-Âge, et de l'époque romaine avaient déjà été mis au jour lors de précédentes fouilles menées dans les années 1966 et 1972. Mais aucune n'avait alors révélé d'élément lié au rite chrétien.Cette preuve d'une présence chrétienne là où sera ultérieurement batie la cathédrale de Strasbourg se situe sous la chapelle Saint-Laurent, quasiment au coeur de l'édifice.

    Le baptistère est assez conséquent. Le bassin profond de 50 centimètres est long d'1mètre 60. L'élément de maçonnerie qui l'entoure mesure quant à lui 4 mètres 60 mètres sur 4 mètres 20. Il est possible de faire coïncider la construction de cet élément religieux avec la présence d'Aldus, premier évêque de Strasbourg aux environs de l'an 615.

    Une première cathédrale a été bâtie sur ce site par l'évèque Arbogast à la fin du VIIe siècle. Celle que nous connaissons aujourd'hui, Notre-Dame de Strasbourg, a été érigée entre 1176 et 1439 après la destruction de plusieurs édifices précédants lors d'incendies accidentels. La particularité de cette cathédrale, le fait qu'elle ait une seule flèche n'est pas vraiment explicitée. Plusieurs raisons sont évoquées : la mode du style gothique était passée lorsqu'il fallu s'atteler à sa construction, le manque de moyens financiers, mais, et c'est sans doute une raison plausible, le bâtiment était construit sur un terrain meuble et humide qui n'aurait pas supporté le poids d'une flèche supplémentaire."

    Michel Janva http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Manuel Valls, ou l’histrionisme dictatorial

    C’est la fonction même de Premier ministre qui est ridiculisée. Manuel Valls hurle comme un enfant roi, semble perdre le contrôle dans une Assemblée nationale devenue scène de théâtre d’une pitoyable bouffonnerie.

     

    C’est la fonction même de Premier ministre qui est ridiculisée. hurle comme un enfant roi, semble perdre le contrôle dans une Assemblée nationale devenue scène de théâtre d’une pitoyable bouffonnerie. « Jusqu’au bout je mènerai campagne pour vous stigmatiser et pour dire que vous n’êtes ni la République ni la France », s’époumone-t-il face à Marion Maréchal-Le Pen, qui lui reprochait à juste titre ses attaques outrancières à l’encontre du Front national. Depuis quand est-ce à un chef de gouvernement de « mener campagne » aux élections locales et de « stigmatiser » un parti adverse ?

    Tandis que la députée frontiste s’acquitte d’une intervention carrée, factuelle, Manuel Valls déplace comme à son habitude le débat sur le terrain de l’affect. Entourloupe classique des coquilles vides dépourvues d’arguments concrets, qui n’ont d’autre échappatoire que de culpabiliser l’interlocuteur pour le discréditer, et de se répandre en tirades lacrymales ou en prophéties apocalyptiques pour embobiner l’auditoire : « Votre politique mènerait le pays à la ruine en le sortant de l’euro ! », rugit-il entre deux spasmes, oubliant qu’un nombre croissant d’économistes préconisent de sortir de cette monnaie qui nous plombe depuis 2002, mais passons…

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  • Apollon

    La mythographie traditionnelle présente Apollon sous les traits d’un Dieu lumineux, Dieu de la mantique et de la vérité. Le Dieu archer et sa kyrielle de connotations positives dévoile cependant sa face obscure au Chant I de l’Iliade, où il frappe de ses flèches meurtrières l’armée des Achéens. Le dernier essai de Marcel Detienne, au sous-titre engageant : « une approche expérimentale du Polythéisme grec », se veut une toute nouvelle incursion dans le monde des Dieux de la Grèce. Cette vision d’un Apollon parfait, toutefois surnommé Loxias — l’Oblique (le Tordu ?) — se révèle en fait une pâle caricature au vu des innombrables aspects revêtus par cette divinité si polymorphe. Avec son inégalable maîtrise des sources antiques, l’auteur nous trace un portrait insolite, moins idéalisé mais aussi moins insipide du Seigneur de Delphes.

    Le regard moderne s’est montré particulièrement réducteur à l’égard du Polythéisme : chaque Dieu, loin de se définir par une unique fonction, doit être mis en relation avec ses différentes épithètes, parfois contradictoires, avec les autres divinités et les sanctuaires consacrés à plusieurs Dieux pour donner de lui-même une image plus fidèle. M. Detienne se lance sur les traces d’un Apollon « en action » qui, à travers ses (mé)faits et paroles, divulgue sa véritable nature. De la masse des témoignages antiques surgissent des liens complexes : Apollon se mue en sacrificateur et égorge son ennemi ; Dieu des autels ensanglantés et fumants, Apollon fondateur et bâtisseur qui tranche et trace la voie, participe du pur et de l’impur. Cette nouvelle approche « expérimentale » où l’on interroge gestes, objets et relations entre divinités, soulève la question du rapport à Dionysos. L’auteur a déjà mené une enquête serrée sur le Dieu (Dionysos à ciel ouvert, Hachette, 1986) et conclu à une différence radicale des divinités sur deux plans : Apollon délimite un territoire et fonde, Dionysos est partout chez lui ; victime l’un et l’autre de la folie, c’est la démence meurtrière qui saisit Apollon tandis qu’à Dionysos, la mania révèle son propre pouvoir Si Dionysos met en contact avec l’autre monde, Apollon « s’il aime tracer les routes et fonder les chemins, n’ouvre pas, semble-t-il, la voie sacrée qu’empruntent dans l’Hadès les initiés et les mystes : celle-là appartient à Dionysos. Apollon, lui, est un Olympien de ce monde. Il sait sûrement, comme un autre, que les dieux sont plus forts que les mortels, mais, parvenu à Delphes, Apollon semble privilégier le champ de l’action humaine faisant connaître par la parole oraculaire qu’une volonté individuelle peut s’autoriser d’elle-même, faire son chemin, agir et construire, créer durablement, sans ignorer la précarité ni méconnaître la finitude de toute entreprise ».

    ♦ Apollon le couteau à la main, Marcel Detienne, Gallimard, 1998. [Recensions : 1 / 2 / 3]

    ► Pascale Gérard, Antaïos n°14, 1999.

    http://www.archiveseroe.eu/recent/5

  • Les Libres Penseurs sont des imposteurs

    Pierre Cassen de Riposte laïque est interrogé dans l'hebdomadaire papier "Christianophobie". Extraits :

    "[...] Je me méfie du terme « christianophobie », car je lutte contre ceux qui veulent faire de « l’islamophobie » un délit. Pour moi, on a le droit d’être christianophobe ou athéophobe, c’est-à-dire de ne pas aimer un dogme, cela fait partie de la liberté d’expression, et de l’absence de délit de blasphème dans notre pays (même s’il est moins risqué de s’en prendre au catholicisme qu’à l’islam). Par contre,si vous parlez des agressions répétées contre les Églises et les symboles chrétiens en France, là, on est dans le vandalisme, et, à l’image des Femen, on doit tomber sous le coup de la loi.Je n’oublie pas le massacre des chrétiens dans le monde, qui sont le fait, presque exclusivement, de musulmans radicalisés, quand ceux-ci ont un rapport de forces favorable.

    Que pensez-vous de la polémique autour des crèches de Noël dans les bâtiments publics ?

    Je pense d’abord que les prétendus Libres Penseurs qui ont lancé la charge contre la crèche du conseil général de Vendée sont des imposteurs. Je n’ai pas oublié que la Libre Pensée défendait le voile islamique à l’école, en 2003. La mobilisation des Français autour de ces crèches est un réflexe identitaire qui n’est pas incompatible avec nos principes laïques. Je suis favorable aux crèches, comme aux symboles païens de notre Histoire commune, dans les lieux publics, mais je ne veux pas pour autant qu’on recléricalise les mairies, en y commérant des fêtes juives, chrétiennes, chinoises, bouddhistes ou des Adventistes du 7e jour. En ce sens, autant j’approuve la crèche de Robert Ménard, mairie de Béziers, autant je suis hostile à la commémoration de la fête juive d’Hanouka dans la même mairie, et bien sûr à la fête du ramadan célébrée chaque année par la mairie de Paris."

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    Michel Janva  http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html