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  • Chronique de livre: Laurent Obertone "La France Orange Mécanique 2015"

    383286295.jpgEn 2013, Laurent Obertone a réussi un coup de force prodigieux avec son premier livre. Grâce au succès de vente considérable de La France Orange Mécanique (plus de 200 000 exemplaires) et au coup de pub de Marine Le Pen, il a injecté un peu de réalité dans les grands médias orthodoxes. Avec lui il n’était plus possible de parler de « sentiment » d’insécurité, mais d’insécurité tout court. Sans surprise, la majorité des acteurs du spectacle d’occupation[1] n’acceptèrent pas la désillusion, les bas-fonds du « vivre ensemble » ne pouvaient pas être remis en cause. Son passage au « spectacle-parler » de Laurent Ruquier[2] était assez révélateur sur ce point. Le climax de l’émission fut atteint avec l’ineffable Aymeric Caron criant hystériquement toutes les inepties possibles, du genre « C’est quoi ces chiffres ? Quelles sont vos sources ? ». C’est qu’il doit bien connaître l’insécurité, lui qui reprocha à Obertone de ne pas dire « que ça va mieux », lui le bien-pense-peu capable de recevoir une protection policière sur demande[3]. Nous, les bouseux incultes, devrons faire sans. Faut dire qu’on n’a pas la chance (ONPC) d’avoir une petite copine au ministère de l’intérieur et d’être dans les petits papiers du gouvernement. Heureusement, comme le dit l’expression populaire :  « Le chien (de garde) aboie et la caravane passe… » Un mois plus tôt, l’Express avait expliqué qu’une partie des chiffres et des faits n’étaient pas cachés, car en accès libre (sic), donc cela prouvait que le livre était une « escroquerie »[4]. Tartufferie journalistique de premier ordre ! L’information doit être communiquée pour être connue. Connaissent-ils vraiment leur métier ? Toutes les calomnies et autres tentatives de mises à mort médiatiques, Obertone y revient longuement dans le prologue de la nouvelle édition (définitive) de La France Orange Mécanique. Dans cette mise à jour, sortie en avril 2015, 200 pages abondants de nouveaux éléments ont été ajoutés (pour un total de 500). Une belle occasion pour en écrire une fiche de lecture.

    Raphaël Sorin, directeur littéraire des éditions Ring, qualifie le livre de « puzzle reconstitué ». Je partage son avis. Bien entendu, les faits d’insécurité apparaissent tous les jours sur les chaînes d’information en continu. Toutefois, c’est de l’immédiateté, du spectacle pour rameuter les téléspectateurs et les exciter entre deux pages publicitaires.  Pour connaître l’ampleur de la violence, il est nécessaire de réaliser une mise en perspective. Or, comme le remarque l’auteur celle-ci se révèle impossible avec les médias nationaux, qui traitent l’information avec un filtre idéologique qui minimise ou accentue les actes malveillants, quand ce n’est pas pour les travestir totalement ou les mettre de côté. Cartographier l’étendue des méfaits en tous genres y est également honni. Contentez-vous d’un simple « tout va bien » d’un expert reconnu. Rien à voir ! Circulez ! Neutralité journalistique oblige, interdit de nourrir l’extrême droite avec ce sujet qui manipule les peurs. Hitler, les années 30, l’empire Sith, ne sont jamais loin. Cette hystérie autour de ce sujet n’a pas toujours existé selon l’essayiste. Il remarque que l’arrivée au deuxième tour des présidentielles de Jean-Marie Le Pen en 2002 marqua une rupture dans les médias. Depuis lors, aborder la réalité de l’insécurité, c’est faire systématiquement le jeu du FN. Le livre propose d’avoir un aperçu au-delà de tout parasitage informationnel.

    Laurent Obertone décrit une situation catastrophique. Pour s’en rendre compte l’auteur se base essentiellement sur la presse régionale et sur des chiffres fiables validés par le gouvernement lui-même. Derrière la froide et monotone sémantique journalistique, il étaye les faits; le décalage en est souvent saisissant. Certains pourraient interpréter la volonté d’Obertone d’énumérer et de détailler les actes malveillants pour du voyeurisme. Toutefois, élément rare, il n’oublie pas de donner une place aux victimes, souvent oubliées, sans tomber dans l’émotionnel. Nous ne sommes pas là pour jouir d’un bain de sang, mais redécouvrir ce que signifie une « rixe » ou un « viol avec violence ». En outre, l’ensemble de ce qui est montré dans le livre  n’est qu'une infime partie émergée de l’iceberg. Le recensement de tous les délits et crimes apparus dans la presse régionale le 19 janvier 2012 démontre que cette partie visible est déjà énorme. Les chiffres del'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) quant à eux, offrent une vision plus globale. Selon cet organisme approuvé par le gouvernement, sans compter les mineurs et les personnes de plus 75 ans, en 2013 on dénombre chaque jour en France:

    -          446 victimes de violences sexuelles hors ménage.

    -          1 154 victimes de violences physiques ou sexuelles au sein du ménage.

    -          1 361 victimes de violences physiques hors ménage.

    -          3 567 vols et tentatives de vols de véhicules.

    -          4 213 vols et tentatives de vols personnels, dont 1134 avec violences ou menaces.

    -          15 616 atteintes contre le logement ou le véhicule

    -          19 726 atteintes aux biens[5]

    Oui, oui, tous les jours. On pourrait penser comme Caron que « ça va mieux » qu’avant, mais l’essayiste prouve le contraire. Depuis les années 60, la criminalité a explosé à un rythme bien supérieur à la croissance démographique. Par-delà l’aspect quantitatif, elle a également changé de visage, l’avènement de l’ultraviolence en est sa transformation la plus saisissante. Finie la dispute entre deux amis bourrés à la fermeture d’un bar, tournant au vinaigre à cause  d’un mauvais coup de poing. Roger a tué Marcel, il sait qu’il a rompu son contrat avec la société, il ira en prison. Maintenant, laissez place aux agressions gratuites et sans limites pour « cigarette refusée » ou « mauvais regard », aux viols collectifs, aux tortures, aux vols à la chaîne, aux règlements de comptes à l’arme à feu, aux « morts pour rien » (mon expression journalistique favorite)... Tel que dans le filmOrange Mécanique, cette ultraviolence s’inscrit souvent dans des dynamiques de groupes où l’absence d’empathie est le caractère primordial.  Pour Obertone, un  groupe violent est une « tribu primitive qui évolue au sein d’une société développée »[6]. La violence naturelle et sociale contre ces nuisibles n’est plus possible aujourd’hui. Premièrement, parce que le Zeitgeist considère que l’agressivité est une pure construction sociale. Deuxièmement, car nous (citoyens) avons donné cette tâche à des institutions destinées à punir. Dans les faits, l’agressivité est en partie innée. Ainsi meurtriers et anti-sociaux auraient un cortex préfrontal plus petit que la moyenne. En outre, la société (via ses institutions) ne tempère plus l’agressivité sans limites de certains individus.

    La justice est devenue l’assistante sociale des criminels. Elle « ne sert plus à punir mais à égaliser »[7]. Les actes d’un accusé  s’expliquent toujours, pour elle, à l’aune des déterminismes sociaux. Elle croit fermement qu’expliquer c’est excuser. Elle ne joue plus son rôle : « Lorsqu’elle s’attarde sur une infraction, la justice ne doit pas chercher à en saisir les causes, c’est là le travail des philosophes. »[8] Aujourd’hui, les antisociaux ne risquent rien à commettre un crime et à récidiver; la culture de l’excuse est toujours dans leur camp. Leur infliger une peine c’est excessif. Ils étaient 100 000 condamnés à l’attendre en 2010, et on ne pensait déjà qu’à réinsérer ces enfants de cœur. Par contre, un bijoutier qui se défend d’un vol n’aura pas le droit à la clémence. Les agresseurs sont des victimes, les victimes des agresseurs. L’humble chroniqueur de cet article pourrait vous énumérer une quantité de preuves, dans le livre, du laxisme judiciaire. Cependant, l’actualité récente l’illustre parfaitement : « Condamné à la perpétuité en 2007 pour trois assassinats à Aix, et à 22 ans pour la mort d'un bijoutier en 2006 rue de la Palud (1e), Noël Mariotti est en semi-liberté ». CQFD !  Pour Obertone les peines prohibitives servent à protéger la société des individus dangereux. De plus, elles servent à tordre les déterminismes sociaux grâce à la dissuasion.  Elles font comprendre à des malfaiteurs potentiels qu’ils n’ont pas d’intérêt à commettre leurs actes au vue de ce qu’ils risquent. Tout être humain normal dispose d’une rationalité partielle certes, limitée, mais réelle pour juger de la pertinence d’une action (sauf dans le cas des fous).

    Heureusement pour nous, la priorité des politiques est la sécurité routière. Avec 3 268 morts sur les routes en 2013, on constate une excellente hiérarchisation des problèmes à résoudre. L’ironie mise de côté, la sécurité routière est un des nombreux cache-misère de l’inconséquence politique des élites actuelles, supportée en grande pompe par les médias. Des médias qui préféreront s’intéresser aux viols en Inde alors que selon Obertone, on en compte au moins 264 quotidiennement en France. (Eux aussi ont du mal avec le concept de hiérarchie.) Nous sommes dans une belle idiocratie passionnée par l’austérité, mais curieusement incapable de voir que : « Chaque année, la délinquance et la criminalité coûtent aux victimes et à l’Etat un total d’environ 115 milliards de d’euros ». (page 55)

    Avec ce constat accablant, l’écrivain invite à se demander pourquoi et comment notre système cautionne que l’on porte atteinte gravement à ses citoyens, tout en protégeant ceux qui s’écartent de la société par leurs actes. Pour lui, la cause profonde est l’actuelle morale hors-sol dont laquelle nous sommes baignées. Cette Morale du Bien vous la connaissez, elle se cache derrière une novlangue bien rodée : humanité, vivre-ensemble, padamalgam, discrimination, anti-racisme, ouverture, égalité, … Toutes les bonnes âmes du cercle politico-médiatique se livrent bataille pour savoir lequel est le meilleur dans la compétition morale. Bien sûr, derrière tous leurs bons mots, il n’y a que leur ego voulant gravir les échelons. Ils s’indignent de morts à 4000 km de chez eux alors que l’insécurité tue ici. Ils font penser au personnage de Florent Brunel dans les Inconnus :  « Il y a des soirs je me couche, en général vers 6 heures du matin, tu vois. Je pense au tiers monde, tout ça. J'arrive pas à m'endormir pendant un quart d'heure. » Ne pas adhérer à cette morale, c’est risquer l’exclusion du groupe. Cette peur tient en laisse tous les compétiteurs… Le problème de cette morale hors-sol est qu’elle est trop loin des réalités biologiques/anthropologiques de base. Elle veut tout faire pour échapper au bon sens et à la réalité, quitte à excuser des meurtriers, et à cracher sur des victimes. Elle est par ailleurs truffée de contradictions qu’aime relever l’écrivain : « La diversité, c’est bien, le métissage c’est mieux. Convenez que faire disparaître la diversité est une curieuse façon de la célébrer. »[9] Cette morale est largement répandue dans la population grâce aux médias, composés en très grande majorité de journalistes de gôche et d’extrême gauche suivant les désirs de leurs directions. C’est la télévision qui a distillé cette morale le plus efficacement. Le petit écran a informé la population, il l’a littéralement mise en forme : « Les gens participent à la même compétition morale que les journalistes. Il est remarquable de constater combien n’importe qui s’obstine à avoir une opinion sur n’importe quoi. Les individus qui appartiennent au groupe de ceux qui savent en tirent une gratification sociale.  »[10] Même si l’auteur ne le mentionne  pas, je trouve qu’on voit bien la continuité de cette compétition parmi certains vidéastes d’internet populaires. Ils critiquent les médias et les politiques, car ils perçoivent des contradictions, mais ils sont pire qu’eux. Ils ont gardé la même idéologie et se plient en quatre pour montrer qu’ils sont les champions du Bien. Ils nazifient tout ce qu’ils peuvent, sauf les membres de leur diversité bien chérie. Une réflexion-type de ces Héraclès de la pensée est à peu près comme cela: « Quand c’est diversité, Religion = Islam = Paix = ChancePourNous. Quand c’est autochtone, Religion = Catholicisme = Croisades = Guerre = Oppression = Proto-Nazisme.  » Attention, à les entendre, ils sont plus nuancés que les journalistes…  Ne leur parlez pas de la sur-représentativité statistique de certaines communautés dans la délinquance, alors que comme le démontre Obertone, c’est un fait avéré. Au lieu d’aider, ces populations en difficulté, ils crient au complot. Ils sont incapables de voir la différence quand elles ne cadrent pas avec leurs fantasmes.

    Le livre d’Obertone est assez clinique. Toutefois, il n’est pas dénué d’humour que l’auteur sait distiller avec parcimonie : « Manuel Valls a sérieusement proposé d’assigner les clandestins à résidence – parce qu’ils en ont ? – tout en les aidant à repartir. Autant salarier les voleurs et offrir des prostitués aux violeurs, on gagnera du temps. Valls a ensuite expliqué que le processus de naturalisation était « discriminant » (La Croix, 18/10/12).  Et le feu, ça brûle. Un choix, c’est discriminant. Le mérite, c’est discriminant. Un concours, c’est discriminant. Quand on aspire à être accepté par des gens – et à fortiori par un pays -, on s’attend à être discriminé. Mais pour Manuel, ce n’est pas comme ça que ça marche. La naturalisation, c’est un droit de l’Homme, ce sont les Français qui doivent être discriminés : on ne leur demande pas leur avis. Ils disent oui et merci. Sinon, ce sont des racistes. »[11]

    Pour conclure, je pense que le malheur de notre époque est que l’on cherche plus à taper sur les gens qui dénoncent la criminalité que sur les vrais « nuisibles » et à ce qui les produits. L’iceberg est à l’horizon et les intellectuels de salons préfèrent parler de la couleur du manteau de celui qui a dit qu’il y avait une catastrophe imminente. Nier le réel ne l’annule pas même si cela peut ralentir la chute. On peut remarquer que la Morale du Bien est train de mourir sous l’irruption répétée du réel. Malheureusement, une autre morale hors-sol commence à avoir le vent poupe. On la voit se manifester dans les commentaires et les discussions sur l’insécurité. 

    PS : Cet article n’était que l’humble avis d’un simple lecteur. Je n’ai pas pu aborder de nombreux passages intéressants du livre, notamment sur la police ou les sous-sociaux. Je m’en excuse et vous invite à vous procurer le livre.

    Valentin / C.N.C.

     

    [1] Spectacle d’occupation est ma traduction de show business.

    [2] ONPC, 2 mars 2013 https://www.youtube.com/watch?v=pjMpVy3ZiFw

    [5] Page 50 

    [6] Page 149 

    [7] Page 238 

    [8] Page 224 

    [9] Page 468 

    [10] Page 324 

    [11] Page 216

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Manifestation inédite des policiers place Vendôme

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    Les policiers refusant de voir Christiane Taubira, François Hollande a annoncé en Conseil des ministres qu'il recevrait la semaine prochaine les syndicats de la police et de la justice.

    Patrice Ribeiro, commandant de police et secrétaire général de Synergie-Officiers, répond aux questions de Caroline Parmentier dans Présent :

    "[...] Les policiers sont à bout et ne sont plus en mesure d’assurer au quotidien leurs missions. Là-dessus sont venues s’ajouter des charges particulièrement lourdes comme les attentats de Charlie Hebdo et les migrants avec tout ce que cela implique. Nous sommes vraiment à flux tendu.

    Le message est d’abord porté sous les fenêtres de la garde des Sceaux parce qu’elle est l’un des éléments du problème.

    C’est la première fois que tous les corps défilent en même temps ?

    Pour la première fois il y a une intersyndicale. Tout le monde est d’accord quels que soient les obédiences, les oppositions ou les clivages catégoriels. Tous les corps : gardiens, officiers et commissaires en civil sont réunis. Cela fait beaucoup de monde, à la fois Place Vendôme et devant tous les TGI de province. Nous demandons à être reçus dans quelques jours par le président de la République. C’est inédit en effet que le mouvement soit unitaire et c’est cela qui inquiète en haut lieu.

    [...] Il y a un problème de décisions de justice mais qui ne sont que le reflet de la politique pénale menée par la garde des Sceaux. Il y a un problème de financement, de mise en œuvre des moyens. Et il y a un problème de reconnaissance des policiers. C’est pour cela que nous voulons être reçus par le président de la République et par personne d’autre. Taubira a proposé de nous recevoir, ça ne nous intéresse pas. Notre interlocuteur ne peut être que le président de la République. C’est le seul à même d’ériger la sécurité en cause nationale.

    Dans quel but ?

    Savoir si oui ou non on fait un grand plan Marshall pour la police. Parce que malgré certains efforts (les budgets sont remontés depuis six, sept ans) ce n’est pas suffisant car dans le même temps la situation s’aggrave. C’est même très insuffisant compte tenu des enjeux auxquels nous faisons face. C’est au président de la République de décider s’il met de l’argent sur le budget de la sécurité ou sur le budget de la culture. Nous préférons avoir des voitures de police plutôt que deux ou trois spectacles de rue en plus au Festival d’Avignon.

    Avez-vous des exemples concrets de matériel qui manque à la police de façon criante ?

    Dans le cas des migrants par exemple, le dispositif monte crescendo. A Calais aujourd’hui ils sont 6 000 alors qu’ils étaient 3 000 il y a seulement quelques mois. Il faut le gérer. En plus ils sont de plus en plus agressifs. Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Car le problème de fond c’est la police du quotidien, c’est la sécurité publique. Si vous prenez la cité des Indes à Sartrouville, il y a un seul véhicule de police qui tourne à Sartrouville toute la journée avec deux policiers dedans. Dans le 93, du côté de Pavillon-sous-Bois, ils sont obligés de prendre un gardien de la paix d’un commissariat, un autre du commissariat d’à côté et encore un autre d’un troisième commissariat pour péniblement équiper une voiture qui va faire police secours sur un secteur qui contient plusieurs villes et plusieurs dizaines de milliers d’habitants. Il y a un problème très grave. Quand les gens appellent la police elle ne vient plus. [...]"

    Michel Janva

  • Nous sommes à un tournant décisif dans l’équilibre des puissances

    Le monde commence à se rendre compte qu’un bouleversement dans les affaires du monde était en train de se passer le 28 Septembre, lorsque le président Poutine de la Russie a déclaré dans son discours à l’ONU que la Russie ne peut plus tolérer la politique vicieuse, stupide et vouée à l’échec de Washington qui a déclenché le chaos déversé sur le Moyen- Orient et maintenant l’Europe.

    Deux jours plus tard, la Russie a pris la situation militaire en main en Syrie et a commencé la destruction des forces de l’Etat Islamique.

    Peut-être que parmi les conseillers d’Obama, il y en a quelques-uns qui ne sont pas submergés d’orgueil et peuvent comprendre ce bouleversement. Spoutnik News rapporte que certains conseillers en sécurité de haut niveau de Obama lui ont conseillé de retirer les forces militaires de la Syrie et de renoncer à son plan pour renverser Assad. Ils lui ont conseillé de coopérer avec la Russie afin d’endiguer le flot de réfugiés qui est en train de submerger les vassaux de Washington en Europe. L’afflux de populations indésirables est en train de sensibiliser les Européens sur le coût élevé de la mise en œuvre de la politique étrangère des États-Unis. Les conseillers ont dit à Obama que l’idiotie de la politique des néoconservateurs menace l’empire de Washington en Europe.

    Plusieurs commentateurs, tels que Mike Whitney et Stephen Lendman, ont conclu, à juste titre, qu’il n’y a rien que Washington puisse faire contre les actions russes contre l’État islamique. Le plan des néoconservateurs pour une zone d’exclusion aérienne des Nations Unies sur la Syrie afin de faire partir les Russes est une chimère. Aucune résolution ne sortira de l’ONU. En effet, les Russes ont déjà établi de facto une zone d’exclusion aérienne.

    Poutine, sans aucune menace verbale, ni aucune insulte, a résolument changé l’équilibre des puissances, et le monde le sait.

    La réponse de Washington consiste à proférer des insultes, des fanfaronnades et encore plus de mensonges, dont une partie est reprise par certains de ses vassaux plus que jamais douteux. Le seul résultat est la démonstration de l’impuissance de Washington.

    Si Obama avait un peu de bon sens, il écarterait de son gouvernement les abrutis néoconservateurs qui ont dilapidé la puissance de Washington, et il se concentrerait plutôt à conserver l’Europe en travaillant avec la Russie pour détruire, au lieu de le parrainer, le terrorisme au Moyen-Orient qui envoie des vagues de réfugiés en Europe.

    Si Obama ne peut pas admettre ses erreurs, les Etats-Unis vont continuer à perdre leur crédibilité et leur prestige dans le monde entier.

    Paul Craig Roberts

    notes : 

    Par Paul Craig Roberts: Economiste et journaliste américain au Wal Street Journal entre autre, a été sous-secrétaire du Trésor dans l'administration Reagan et s'est vu discerner la Légion d'Honneur en France pour son « renouvellement de la science économique et politique.

    source : Al manar :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuuuZAAlApPwzYocwn.shtml

  • SNCF : des voyages gratuits pour les « réfugiés »

    Sur certains trajets, la SNCF prévoit de laisser voyager les groupes de « réfugiés » gratuitement, pour peu qu’ils en expriment la volonté. De plus, dans sa note de service, elle prévoit les risques de « fraudes et d’utilisation abusive ». En clair, les vrais « migrants » voyageront à nos frais, mais pas question d’en profiter pour resquiller. Nous n’avons pas connaissance de pareils dispositifs pour les précaires Français…

    clandestins train (1)


    http://fr.novopress.info/

  • LES ÂNERIES DE TISSERON 2/2

    Nous sommes en compagnie de M. Serge Tisseron, psychanalyste qui, dans les colonnes du Monde, étrille les « intellectuels » en leur reprochant de n'être plus d'aucun poids pour influer sur l'époque.

    Comment le monsieur voit-il les choses ? A sa façon. Et ça vaut le coup de le citer en longueur : « Or le monde a changé. Il n’est justement plus binaire, il est devenu multiple, et fondamentalement instable. Ce ne sont plus seulement les idéologies qui se succèdent à un rythme accéléré, ce sont les situations économiques, politiques et militaires. Les idéologies suivent, s’adaptent, se métissent. Ce ne sont plus elles, et les intellectuels qui prétendent en être les garants, qui impulsent les actions. Aujourd’hui, l’extrême fragmentation des rapports de force entre entité politique ou idéologique rend impossible la délimitation d’affrontements entre des forces clairement identifiées et circonscrites ».

    Si vous pouvez tirer une vision claire de ce joyeux mélange de clichés, faites-moi signe. J’apprécie particulièrement ces idéologies qui "se succèdent", "s’adaptent" et, surtout, "se métissent". Je pose la question : qu'est-ce qu'une idéologie métissée ? Et je passe sur la faute de français (« rapports de force entre entité » : quand quelque chose est "entre", ce qui suit est au moins deux, comme le montre l’occurrence suivante dans la citation), qui révèle au moins, disons ... un flou notionnel. 

    Il évoque ensuite les « progrès technologiques qui évoluent à une vitesse exponentielle » (Tisseron aime tant le mot "exponentiel" qu'il le répète deux paragraphes plus loin). Est-ce la numérisation de tout, l’informatisation et la robotisation galopantes qu’il a en tête ? Il faudrait alors commencer par démontrer que ce sont des progrès, ce qui n'est pas sûr du tout.

    De plus, affirmer que les progrès technologiques avancent à une vitesse exponentielle est une bêtise et un abus de langage : l'apparente évolution actuelle découle de l'exploitation tous azimuts et de l'application aux domaines les plus divers d'une innovation décisive (numérisation, puis robotisation). Quant à la « vitesse exponentielle », s’agissant du monde tel qu’il va, j’ai un peu de mal à l’envisager. Je vois surtout un bolide lancé à toute allure sur l’autoroute, de nuit et dans le brouillard. Mais ça ne l’inquiète pas : il est au spectacle. Dans le brouillard ! Trop fort, Serge Tisseron !

    La preuve, c’est qu’il ajoute ensuite : « L’atomisation des rapports de force et le métissage des idéologies [encore lui !] sont d’abord à considérer comme un effet des bouleversements technologiques, de leur intrication croissante, et des nouveaux paysages économiques et politiques qui en découlent ». J’ai l’impression que Tisseron est installé dans son laboratoire et que, de là, il regarde le monde comme une gigantesque éprouvette dans laquelle est en train de se faire une expérience inédite, mais passionnante. Il est impatient d’en observer le résultat, tout en avouant dans le même temps qu'il ne comprend rien à ce qui est en train de se passer. A se demander s'il en pense quelque chose.

    Puis il reproche à Régis Debray d’oublier dans le débat actuel une phrase qu’il a écrite, une des rares qui aient retenu sa considération : « … nous finissons toujours par avoir l’idéologie de nos technologies », et de : « … ne voir aucune idéologie de remplacement à celles que les naufrages du XX° siècle ont englouties, aucune nouvelle "religion" ne pointant son nez à l’aube du XXI° siècle ». D’abord, pour ce qui est de la religion, je ne sais pas ce qu’il lui faut : d’accord, l’islam n’est pas vraiment nouveau, mais l'élan conquérant qui l’anime actuellement est pour le coup une vraie nouveauté. 

    Ensuite, je dirai juste qu'en matière d'idéologie de remplacement, l'humanité actuelle est servie : que faut-il à Serge Tisseron pour qu'il ne voie pas que la course en avant effrénée de la technique est en soi un idéologie ? Je rappelle que le propre d'une idéologie se reconnaît d'abord à ce qu'elle refuse de se reconnaître comme telle, ce qui est bien le cas du discours des fanatiques de l'innovation technologique. Et les « transhumanistes » (adeptes de la fusion homme-machine) vont jusqu'à ériger cette idéologie en utopie.

    Quant aux idéologies du 20ème siècle (grosso modo communisme et nazisme, ajoutées aux grandes religions monothéistes), héritières des utopies du 19ème, il omet de préciser qu’elles contenaient et proposaient de grands projets pour l’humanité. Or l’humanité actuelle semble bel et bien avoir abandonné tout effort pour élaborer un quelconque projet lui dessinant un avenir. Pas forcément un mal, vu les catastrophes qui en ont découlé dans le passé. Mais pour laisser place à quoi ? Au libre affrontement des forces en présence.

    Où prendrait place un tel projet, sur une planète qui est un champ de bataille autour des ressources ; un champ de bataille qui voit s'affronter des nations prises dans une compétition généralisée, sorte de « guerre de tous contre tous » ? Quand l'heure est à la lutte pour la conquête ou pour la survie, rien d'autre ne compte que le temps présent. Le temps de l'appétit ou de l'angoisse (manger pour ne pas être mangé). Et vous n'avez pas le choix. Comme dit Jorge Luis Borges, je ne sais plus dans laquelle de ses nouvelles : « Il faut subir ce qu'on ne peut empêcher ».

    La seule idéologie, la seule religion si l’on veut, qui continue à faire luire à l’horizon une lueur d’espoir dans la nuit de l’humanité, c’est précisément la foi dans les technologies : « … la génomique, la robotique, la recherche en intelligence artificielle et les nanotechnologies ». Je crois quant à moi que les adeptes de cette religion sont des fous furieux, qui ne font qu'accélérer la course à l'abîme.

    Mais Tisseron se garde bien de dire ce qu’il en pense. Que pense-t-il des théoriciens du « transhumanisme » et de leurs partisans, qui s’agitent fiévreusement quelque part dans la Silicon valley, en vue de l'avènement de l'homme programmable ? On ne le saura pas : l’auteur réserve pour une autre occasion l’expression de son jugement. 

    « Car le monde est en train d’échapper aux intellectuels de l’ancien monde », affirme fièrement l’auteur de l’article. L’objection que je ferai à Serge Tisseron sera globale : à quel haut responsable politique, à quel grand scientifique, à quelle grande conscience morale le monde actuel n’est-il pas en train d’échapper ? Tout le monde, à commencer par les décideurs, a « perdu toute prise sur notre époque » (cf. titre). Le temps est fini des grands arrangements entre puissances. Plus personne ne sait quelle créature va sortir du chaudron magique, en fin de cuisson.

    Pas besoin d’être un « intellectuel », qu’il soit de l’ancien ou du nouveau monde. Car ce qui apparaît de façon de plus en plus flagrante, c’est que plus personne n’est en mesure de comprendre le monde tel qu’il est. Le monde est en train d’échapper à tout contrôle. D’échapper à l’humanité. Ce que Serge Tisseron n’a peut-être pas très envie de regarder en face. La planète semble aujourd’hui, plus que jamais auparavant, un bateau ivre. 

    ARTHUR 2.jpg

    Le bateau ivre d'Arthur Rimbaud, vu par le grand Aristidès (Othon Frédéric Wilfried), dit Fred.

    Serge Tisseron se trompe de cible. Cet intellectuel a donc perdu une bonne occasion de la boucler. 

    Voilà ce que je dis, moi.

    http://lantidote.hautetfort.com/archive/2015/10/14/les-aneries-de-tisseron-5698338.html

  • LES ÂNERIES DE TISSERON 1/2

    Ah qu’elle est belle, la tribune signée jeudi 8 octobre dans Le Monde par Serge Tisseron. Il intervient dans le débat actuel sur « Les Intellectuels », un débat ô combien franco-français, plein de bruit et de fureur, mais qu’on pourrait à aussi bon droit regarder comme une machine à fabriquer du brouillard, ou encore qualifier de bonne séance collective de branlette cérébrale. Ces prises de becs essentiellement médiatiques (tout le monde veut se faire une place sur le devant de la scène) moulinent en général du vent, et encore : à peine un petit zéphyr. Autant le dire d’un mot : une flatulence. 

    Le fondement de M. Tisseron ne pouvait pas rester silencieux et, par chance, Le Monde lui a déroulé sa toile cirée pour lui permettre de participer à ce grand concours de pets, qui nous ramène aux joyeux temps des internats masculins et de cours de physique animés et odoriférants, et de joindre le bruit de ses entrailles au concert. Il se dit peut-être que le bruit de ses entrailles est béni ? Pour illustrer une fois de plus le proverbe cité par Rabelais (« A cul de foyrard toujours abunde merde », Gargantua, IX), précisons qu’à la fragrance intestinale, ce genre de débat ajoute le plus souvent une substance intellectuellement breneuse.

    Il est donc question des « intellectuels ». M. Tisseron nous dit (c’est son titre) que « les intellectuels d’aujourd’hui ont perdu toute prise sur notre époque ». On se dit "Encore un qui nous joue la rengaine du bon vieux temps". N’est pas Sartre, Foucault ou Bourdieu qui veut. Pour rétorquer, on se demandera quelle prise sur l’époque eut en son temps un Sartre juché sur son fût, haranguant les ouvriers de Billancourt. Pareil pour les deux autres. Mais Tisseron pense peut-être davantage à l’envergure intellectuelle de leur œuvre qu’aux actions d’éclat qu’ils ont menées. 

    Les intellectuels, donc. Mais quels intellectuels ? En réalité, si « les intellectuels » se réduisent à Michel Onfray et Régis Debray, les seuls dont il cite le nom, Tisseron commet un abus de langage. D’abord il aurait pu ajouter Alain Finkielkraut (L’Identité malheureuse) et, à l’extrême rigueur, Eric Zemmour (Le Suicide français). 

    Ensuite, il aurait pu ajouter son propre nom : ne fait-il pas partie de la confrérie des intellectuels ? Il entre bien dans le débat, non ? A quel titre si ce n’est parce qu’il est de la même espèce ? Peut-être, en fin de compte, n’est-il qu’un vilain jaloux qui leur en veut d’être plus souvent que lui invités par Ruquier et compagnie ? Moins brillant des gencives, il fait peut-être un « client » plus fade. 

    Que reproche Serge Tisseron aux « intellectuels », tout au moins à ceux que quelques animateurs-vedettes invitent régulièrement à venir jouer les bateleurs sur leurs tréteaux ? La binarité de leur pensée. Il les accuse d’être de piteux pétochards : « Mon hypothèse est que l’évolution du monde leur fait craindre que leurs outils théoriques ne leur soient plus d’aucune utilité pour comprendre celui qui s’annonce ». Quelle clairvoyance ! Quelle perspicacité ! 

    Si Michel Onfray ne comprend rien au monde actuel, Tisseron, lui, a tout compris d’Onfray. Je ne vais pas défendre le monsieur, dont le ton péremptoire et tranchant  a le don de m’exaspérer. Le Niagara de ses ouvrages, à raison de trois ou quatre par an, submerge les rayons des librairies. On se demande combien de mains il possède pour écrire comme Lucky Luke tire au revolver : plus vite que son ombre. Et il se permet d’évacuer en trois coups de cuiller à pot toute l’œuvre de Sigmund Freud (Le Crépuscule d'une idole, Grasset, 2010). Je veux bien mais. 

    Tout ça pour dire que je ne me fie pas à Michel Onfray pour me guider dans les méandres de la pensée. Libre à Serge Tisseron de lui planter quelques banderilles dans le derrière : Onfray s’en remettra. Mais l'auteur de l'article reproche aux « intellectuels », par-dessus le marché, de voir tout en noir : « Leur point commun ? Penser que rien ne va plus. Leur programme ? Rien de bien clair encore. Leur force ? Transformer ce qui devrait être un débat d’idées en un plébiscite sur leur personne : pour ou contre, d’autres diraient : "j’aime" ou "je n’aime pas" ». Pour ma part, je demanderais volontiers à Tisseron de m’indiquer ce qui, aujourd’hui, va bien. 

    Si, quelque chose continue à aller bien : la choucroute exquise de la semaine passée. Ou alors le quatuor op. 132 en ut mineur, du grand Ludwig van B. par le Quartetto italiano. Quoi d’autre ? What else ? 

    Voilà ce que je dis, moi. 

    Note : j’ai omis de préciser que Serge Tisseron est psychanalyste, et que le haut fait de guerre qui l’a fait connaître est d’avoir mis au jour un secret enfoui dans la famille d’Hergé, rien qu’en lisant les aventures de Tintin et Milou. 

    http://lantidote.hautetfort.com/

  • Réinfo du 12 octobre 2015


    • Le couple Merkel-Hollande au Parlement de Strasbourg… Dans les pas de François Mitterrand et d’Helmut Kohl, François Hollande et Angela Merkel n’auront réussi qu’à faire mettre un pied dans la tombe, à une Europe qui n’en demandait pas tant… Analyse des discours prononcés à cette occasion.

    • Réforme des collèges. Nous vous faisions part la semaine dernière du chiffre alarmant des jeunes lycéens ne sachant ni lire ni écrire correctement. L’actualité, la manifestation des enseignants, ce samedi 10 octobre, contre la réforme du collège, et la parution du dernier numéro des enquêtes du contribuable, nous permettent d’y revenir.

    • Une manifestation berlinoise « monstre ». C’est le qualificatif employé par toute la presse mainstream pour parler de la mobilisation berlinoise contre le traité Transatlantique. Une manifestation qui a traversé la capitale allemande ce samedi 10 octobre, regroupant entre 150 000 et 250 000 participants, pour dénoncer ce traité de libre-échange, négocié dans le plus grand secret, entre les États-Unis et l’Union européenne.

    • À force de mettre la pression sur les Grecs et de menacer toute l’Europe d’un Grexit,Bruxelles a peut-être sous-estimé la réalité d’un Brexit, une sortie de la Grande Bretagne de l’Union européenne qui, sous la pression du leader charismatique de l’UKIP, Nigel Farage, a contaminé toute la classe politique britannique.

    • et, pour finir, nous détaillerons l’actualité du Parti de la France, avec les succès rencontrés par les fédérations d’Alsace et de Charente, face à la déliquescence continue des Fédérations FN et aux départs de ses cadres.

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/reinfo-du-12-octobre-2015_143988.html

  • Les USA sont abasourdis. Poutine impose des lignes rouges à Israël

    Lors de sa mémorable allocution à l’ONU, le Président Poutine n’a pas mentionné Israël. Toutefois, plus tard, lors de sa conférence de presse, les choses ont pris une tournure inhabituelle. Le Président Poutine y a annoncé une relation de partage de renseignements avec le haut commandement militaire d'Israël, reposant sur ce qu'il a souligné être l’intérêt national d'Israël dans la sécurité de la Syrie. 

        Il a dit ensuite une chose surprenante. Nous devons encore discuter du problème des attaques aériennes d'Israël (sur la Syrie). 

        Avec la demande officielle du Président Assad, en conformité avec le droit international, de l'aide militaire de la Russie, la déclaration de Poutine prend une toute autre signification, surtout parce que les Russes vont déployer des défenses aériennes de pointe au-dessus de la Syrie grâce à la supériorité de leurs avions de chasse. 

        La liberté de mouvement d'Israël, qui attaque continuellement l'armée syrienne pour soutenir les forces de l’ISIS, que l’on sait à présent renforcées par au moins 800 commandos israéliens spécialement formés, pourrait bien être terminée. 

        La déclaration de Poutine, de s’occuper d’Israël et de ses attaques aériennes hors-la-loi en Syrie, a été passée sous silence par la presse mondiale. Le ton de Poutine, comme une réflexion après coup, était loin d'être bienveillant ou innocent. 

        L’une des raisons de l'Ouest d’avoir choisi de faire comme si rien de pareil n’avait été prononcé, est simple. Imaginez le président Obama se présentant devant le peuple américain au sujet de la menace russe à Israël : 

        La Russie menace Israël de représailles pour son soutien hors-la-loi à l'organisation terroriste ISIS et pour son recours à des armes et munitions US afin de l’aider à conquérir le Moyen-Orient. Les USA ne peuvent autoriser pareille ingérence russe et doivent continuer à soutenir non seulement l'État d'Israël, mais aussi les deux organisations terroristes ISIS et al Nusra, au Moyen-Orient et dans le monde, comme nous le faisons depuis des décennies. 

        Obama est sous le choc de sa déconvenue récente à propos de l'échec de son projet de formation de « rebelles modérés » dirigé en Turquie par le Pentagone. Comme l’a indiqué la presse mondiale, la deuxième fournée de diplômés s’est jointe aux terroristes avec leurs armes US modernes. 

        Or, il y a un micmac derrière cela, une affaire que nul n'a abordée. 

        Selon des initiés du Pentagone, les opérations de l'ISIS et de ses organisations sœurs sont guidées à l’extérieur par le Pentagone lui-même. Voici comment il m'a expliqué ça : 

        Vous savez que la direction du Pentagone est constituée presque exclusivement de chrétiens sionistes de la « fin des temps ». Le leadership militaire des USA estime qu'il est nécessaire que l’ISIS conquière non seulement la Syrie et l'Irak, mais aussi la Jordanie. C’est seulement quand l’ISIS prendra le contrôle de suffisamment de sites bibliques, comme Palmyre et le Second Temple de Salomon à Tadmoor, que les prophéties sur la Fin des Temps pourront se réaliser. C’est pour ça que les bombardements n’ont pas d’effet, c’est pour ça que les opérations de ravitaillement de l’ISIS sont appuyées par des largages aériens US, c'est pour ça que l’ISIS a le plein accès au renseignement US et c'est pour ça qu’Israël se sert de son armée de l'air et maintient des troupes sur le sol syrien pour aider l’ISIS. 

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  • « L’atomisation du monde »

    Dans le passé, l’Église catholique me paraît avoir surtout condamné le libéralisme philosophique pour son « relativisme » et son « indifférence à la vérité » (ce relativisme étant d’ailleurs lui-même tout relatif : le libéralisme n’a bien sûr jamais tenu pour équivalentes les affirmations libérales et les affirmations anti-libérales !). Malgré les acquis de la doctrine sociale de l’Église, elle a en revanche souvent fermé les yeux sur l’exacte nature du libéralisme économique, apportant ainsi une légitimation indirecte à la domination sociale de la classe bourgeoise. Il me semble que cela est en train de changer, et je m’en félicite.

     

    On ne peut rien comprendre au libéralisme aussi longtemps qu’on en oppose entre elles les formes principales (économique, politique, culturelle, philosophique), de même qu’on ne peut rien comprendre au capitalisme si l’on y voit seulement un système économique et non pas un « fait social total » (Marcel Mauss). L’unité profonde du libéralisme réside dans son anthropologie – une anthropologie dont le fondement est, indissociablement, l’individualisme et l’économisme.

    Sans remonter trop loin, rappelons que l’individualisme est l’héritier du nominalisme, qui pose en principe qu’il n’existe aucun être au-delà de l’être singulier (c’est également de la Scolastique espagnole que dérive la théorie subjective de la valeur). L’individualisme est la philosophie qui considère l’individu comme la seule réalité et le prend comme principe de toute évaluation. Le libéralisme pose l’individu et sa liberté supposée « naturelle » comme les seules instances normatives de la vie en société, ce qui revient à dire qu’il fait de l’individu la seule et unique source des valeurs et des finalités qu’il se choisit.

    Cet individu est considéré en soi, abstraction faite de tout contexte social ou culturel. C’est pourquoi l’individualisme libéral ne reconnaît aucun statut d’existence autonome aux communautés, aux peuples, aux cultures ou aux nations. L’individu est censé venir en premier, soit qu’on le suppose antérieur au social dans une représentation mythique de la « pré-histoire » (antériorité de l’état de nature), soit qu’on lui attribue un simple primat normatif (l’individu est ce qui vaut le plus). Dans l’un et l’autre cas, l’homme peut s’appréhender comme individu autonome sans avoir à penser sa relation à d’autres hommes au sein d’une socialité primaire ou secondaire. La société est elle-même appréhendée au moyen de l’individualisme méthodologique, c’est-à-dire comme simple agrégat d’atomes individuels.[..]

    Par Alain de Benoist

    La suite dans La Nef

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?L-atomisation-du-monde