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Qu’est la paysannerie devenue ?
Par Hilaire de Crémiers
En France, un agriculteur se suicide tous les deux jours ; c’est le taux de suicide le plus élevé de toutes les professions.
En dehors de quelques filières et de quelques régions naturellement favorisées – et, il faut le dire, largement soutenues –, l’ensemble du monde agricole souffre – et terriblement. Il s’amenuise en peau de chagrin et, financièrement, il est réduit à une portion qui n’est même plus « congrue ». Un peu plus de 600 000 chefs d’exploitation – et encore ! – représentent le secteur agricole dont les 3/4 ont du mal à vivre. En dix ans le nombre a diminué de 21 %, ce qui correspondait, sans que cela soit clairement dit, aux objectifs de la PAC. Et malgré la PAC et ses systèmes compliqués de subventions, malgré les promesses de tous les politiciens, leur sort ne s’est pas amélioré. 41 % vont encore dans les années qui viennent partir à la retraite. Autrement dit ce monde agricole n’est plus une force électorale !
L’objectif de l’État français comme de la Commission bruxelloise – qui, d’ailleurs, se disputaient sur les détails – tenait en quelques mots-clefs : compétitivité, taille critique, investissement productif, gestion managériale, modernisation, ouverture à la mondialisation, protection orientée par des aides ciblées mais respectant la sacro-sainte concurrence, constitution de marchés et organisation de filières, système de prêts bancaires, toujours prétendument avantageux, soutien de la qualité bio et du souci environnemental, bref tout y était. Le moins que l’on puisse dire, malgré les prétentions technocratiques de ces beaux messieurs qui font de l’agriculture avec des dossiers et des chiffres, c’est que pratiquement rien n’a réussi. C’est un échec et qui coûte cher à la France, à l’Europe aussi, mais surtout aux agriculteurs pressurés de tous les côtés et obligés de vendre à perte.
Emmanuel Macron le sait ; il a étudié les fameux dossiers mal foutus que lui ont légués ses prédécesseurs. Avec un certain cran, il a affronté les difficultés en passant plus de 12 heures au Salon international de l’agriculture le samedi 24 février, le plus long temps qu’un responsable politique y ait jamais passé.
Le jeudi précédent il avait convoqué à l’Élysée mille jeunes agriculteurs. Il leur a parlé pendant plus d’une heure. Portant des jugements extrêmement sévères sur les gouvernements précédents, il a prétendu se démarquer d’eux. Il a expliqué à cette « nouvelle génération » son « plan » d’avenir à lui, lui qui est de la même génération et qui à la ferme intention de tout renouveler. Le mot « plan » est revenu dix fois dans sa bouche. Et qu’est-ce que ce plan ? Eh bien, aussi surprenant que ça puisse paraître, c’est encore et toujours la même chose ! Les aides de la PAC qu’il faut obtenir, en particulier celles qui ne sont versées qu’avec retard, les MAEC (mesures agro-environnementales et climatiques), les ICHN (aides compensatrices des handicaps naturels) ; la PAC elle-même pour laquelle lui et son ministre de l’agriculture vont se battre, sachant qu’une partie des aides sera supprimée, – mais au fait, si les partenaires européens s’opposent au « plan » Macron, que se passera-t-il ? – ; la filière bovine dont il va s’occuper personnellement tout en vantant l’accord avec le Mercosur – l’Amérique latine – qui aboutira à la saturation de nos marchés, car CETA, Mercosur, c’est la mondialisation dans laquelle Macron s’est juré de faire entrer la France, tout en reconnaissant en incise que, jusqu’à aujourd’hui, c’est un marché de dupes. Cependant, « le Mercosur n’est pas le problème », dit Macron, « les yeux dans les yeux » ; évidemment c’est la politique européenne qui a déjà causé ce désastre. Pourtant il ne s’en dédit pas ; il rassure en affirmant qu’il marquera « les lignes rouges » ! Dix fois répété !
Mais voilà : il faut que « l’exploitant agricole » devienne un « entrepreneur agricole » ; « Il faut changer les choses », « mener une vraie révolution culturelle ». Les États généraux de l’alimentation qu’il a initiés, « permettront d’avoir des organisations de producteurs qui négocieront avec le transformateur et le distributeur les bons prix ». Ah bon ! Et le droit de la concurrence européenne qui aboutit à la braderie du capital et du revenu français ?
Alors Macron revient sur les mêmes concepts de « modernisation des structures », « de taille critique », de « pédagogie », de « plan » de 5 milliards dont 1,4 seront des prêts. C’est du déjà vu, archi-vu. Le président avoue ingénument « que plus personne ne comprend ce que fait l’État et ce que font les régions ». Il ose parler d’aide au foncier, « d’investissement stratégique dont dépend notre souveraineté », lui qui ne croit plus, comme il l’a dit cent fois, qu’à la seule souveraineté européenne, et au moment même où on apprend qu’un Chinois s’est acheté 1000 hectares dans l’Allier. Un cas qui va devenir de plus en plus fréquent.
« Je ne suis pas là pour plaire, a-t-il dit, je suis là pour faire ». Il est terrible de penser que le sort de la paysannerie française dépend des « plans » d’un inspecteur des finances. Où donc est le brave Sully avec son bon sens : « labourage et pâturage sont les deux mamelles dont la France est alimentée et les vrais mines et trésors du Pérou » ? Il est vrai que Sully servait Henri IV.
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Marion Maréchal-Le Pen aux Etats-Unis : « France is back ! »
Par Marc Le Stahler, directeur du site Minurne – Résistance, un site au service de la France
Ne nous y trompons pas : le magnifique discours de Marion Maréchal-Le Pen au CPAC 2018 à Washington est d’une importance majeure, tant pour la France que pour l’Europe.
C’est une musique nouvelle − très éloignée de la musique habituelle jouée par les dirigeants et les médias français − qui s’est fait entendre, et qui n’a pas manqué de surprendre. Une musique d’ardeur, de foi et d’espérance, que le monde entier a pu entendre !Ainsi donc, la chute de la France, que le monde entier observait avec tristesse et parfois commisération, n’était pas inéluctable ! Une jeune femme, représentative d’une jeunesse française, aux antipodes de celle qui est mise en évidence à l’international, a pu exprimer, par la raison et par le cœur, qu’une alternative au marais centriste actuel existe et palpite, bien loin de la caricature officielle qui tente de faire passer cette jeunesse patriote pour réactionnaire voire fasciste.
Je défie quiconque, même parmi les plus virulents menteurs cyniques du mainstream médiatique, de trouver un seul mot de haine dans ce discours, une seule idée contraire aux idéaux de la France éternelle.
Un vent de liberté se lève dans toute l’Europe. Il vient d’atteindre la France. Il va souffler de plus en plus fort dans les années qui viennent, balayant sur son passage tous ceux qui avaient forgé le projet pervers et criminel de diluer la France et l’Europe dans un monde sans âme.
Bravo Marion, et qu’on se le dise, partout en France et dans le monde entier…
La France d’abord – la France est de retour. FRANCE FIRST ! FRANCE IS BACK !Marc Le Stahler 23/02/2018
Traduction intégrale de l’intervention de Marion Maréchal-Le Pen :
« Aujourd’hui, je suis venue honorer 240 ans d’amitié. Notre amitié a commencé il y a longtemps, avant les plages de Normandie et les tranchées de Belleauwood, où l’écho de la bravoure de vos soldats résonne encore. Notre alliance est formée par la quête commune de la liberté. Mon pays, la France, fut la première à reconnaître votre indépendance. Ce fut avec le sang français, répandu sur le sol américain, que commença notre amitié. Aujourd’hui, plus de deux siècles plus tard, ici à la CPAC, nous nous tenons à nouveau côte à côte dans une autre bataille pour la liberté.
« Cette liberté est un bienfait. Libertés économiques et politiques, liberté d’expression, liberté de conscience sont nos trésors communs. Après 1500 ans d’existence, c’est nous, Français, qui devons à présent nous battre pour notre indépendance. Non, la France n’est aujourd’hui plus libre. Les Français ne sont pas libres de choisir leur politique, qu’elle soit économique, monétaire, migratoire ou même diplomatique. Notre liberté est dans les mains de l’Union européenne.
« Cette Union européenne n’est pas l’Europe. C’est une idéologique qui ne sait que regarder vers l’avenir tout en souffrant d’amnésie historique. Une idéologie hors-sol, sans peuple, sans racines, sans âme et sans civilisation. L’UE est en train de lentement tuer des nations millénaires. Je vis dans un pays où 80% – oui, vous avez bien entendu – 80% des lois sont imposées par l’UE. La seule fonction de notre Assemblée est aujourd’hui de valider des lois faites par d’autres.
« Que je sois claire : je ne suis pas offensée lorsque j’entends le Président Trump dire « America First ». En fait, je veux que l’Amérique passe en premier pour les Américains. Je veux l’Angleterre pour les Anglais. Et je veux la France pour les Français !
« C’est pourquoi je me bats pour que la diplomatie française conserve son rôle unique, de lien entre l’Est et l’Ouest. Une longue histoire nous a permis de former des liens privilégiés avec l’Afrique, la Russie, l’Asie et le Moyen-Orient. Nous devons être capables de garder les capacités de décider pour nous-mêmes sur les sujets militaires et diplomatiques. Nos forces sont complémentaires.
« Comme vous, si nous voulons que la France redevienne grande, nous devons défendre nos intérêts économiques dans la globalisation. L’UE nous soumet à une concurrence déloyale face au reste du monde. Nous ne pouvons accepter un modèle qui produit des esclaves dans les pays en voie de développement et des chômeurs en Occident.
« Je refuse le monde standardisé proposé par l’UE. Je considère que les peuples ont le droit à une continuité historique.
« Ce que je veux, c’est la survie de ma nation, être capable de transmettre, pas seulement mon héritage matériel mais aussi mon patrimoine immatériel.
« Les jeunes Français ne sont pas encouragés à découvrir et à aimer cet héritage culturel. On leur fait subir un lavage de cerveaux, à base de culpabilité et de honte de leur pays.
« Le résultat, c’est le développement d’une contre-société islamiste en France.
« Après 40 ans d’immigration massive, de lobbies islamiques et de politiquement correct, la France est en train de passer de fille aînée de l’Église à petite nièce de l’islam. Et le terrorisme n’est que la partie émergée de l’iceberg. Ce n’est pas la France pour laquelle nos grands-parents se sont battus.
« Comment en sommes-nous arrivés là ?
« Parce que l’UE et la France ont oublié un point crucial : “pour s’ouvrir à l’autre, il faut un cœur ferme ; pour accueillir, il faut rester, et pour partager il faut avoir quelque-chose à offrir”.
« Dans cette perspective, le modèle de société que nous portons est basé sur une conception de l’humain enraciné dans sa mémoire collective et sa culture partagée.
« Sans nation et sans famille, le bien commun, la loi naturelle et la morale collective disparaissent cependant que perdure le règne de l’égoïsme.« Même les enfants sont devenus une marchandise ! Nous entendons dans le débat public “nous avons le droit de commander un enfant sur catalogue”. “Nous avons le droit de louer le ventre d’une femme”. “Nous avons le droit de priver un enfant de mère ou de père”. − Non, vous ne l’avez pas ! Un enfant n’est pas un droit.
« Est-ce cela, la liberté que nous désirons ? Non, nous ne voulons pas de ce monde atomisé de l’individu sans genre, sans père, sans mère et sans nation.
« Que voulons-nous alors ?
« Comme vous, je veux retrouver mon pays !
« Je suis venu vous dire qu’il y a aujourd’hui une jeunesse prête pour cette bataille en Europe : une jeunesse qui croit au dur labeur, qui croit que ses drapeaux signifient quelque-chose, qui veut défendre les libertés individuelles et la propriété privée. Une jeunesse conservatrice qui veut protéger ses enfants de l’eugénisme et des délires de la théorie du genre. Une jeunesse qui veut protéger ses parents de l’euthanasie et l’humanité du transhumanisme.
« Comme la jeunesse américaine, la jeunesse française est héritière d’une grande nation. À qui beaucoup est donné, et de qui beaucoup est attendu.
« Notre combat ne doit pas être seulement électoral : nous devons diffuser nos idées dans les médias, la culture et l’éducation, afin de stopper la domination des libéraux et des socialistes.
« C’est pourquoi j’ai récemment lancé une école de management et de sciences politiques. Le but ? Former les chefs de demain. Ceux qui auront le courage, le discernement et les techniques pour défendre les intérêts de leur peuple.
« Le défi est gigantesque, mais les 2 années qui viennent de s’écouler ont montré une chose : ne sous-estimez jamais le peuple ! Une bataille qui n’est pas menée est déjà perdue.
« Le BREXIT au Royaume-Uni, “Manif Pour Tous” en France, et bien sûr, l’élection de Donald Trump prouvent une chose : quand les peuples ont l’opportunité de reprendre leur pays, ils la saisissent !
« Par votre action et votre talent, vous avez réussi à remettre le conservatisme en priorité dans l’agenda politique. Construisons sur ce que vous avez accompli ici, afin que des deux côtés de l’Atlantique un agenda conservateur domine.
« Je termine par une citation de Malher que j’aime particulièrement. Une citation qui résume le conservatisme moderne : “La Tradition n’est pas la vénération des cendres, mais la transmission de la flamme.” Vous fûtes l’étincelle. C’est maintenant à nous de nourrir la flamme conservatrice dans notre pays.
« Vive les nations libres, vive les peuples libres et longue vie à l’amitié franco-américaine.
« Merci ! »
Source : Minurne – Résistance
https://www.polemia.com/marion-marechal-le-pen-aux-etats-unis-france-is-back/
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La base paysanne et ouvrière de la Monarchie. Partie 1 : La base paysanne, une utopie ?
Dans un de ses premiers textes politiques, le comte de Paris (1908-1999) écrivait : « Je ne conçois la Monarchie qu'avec une base ouvrière et paysanne » (1). Or, le propos peut sembler, aujourd'hui, fort anachronique : le monde agricole est un secteur de l'économie qui n'emploie plus directement que 700.000 personnes environ (soit 3 % des actifs en France) quand il en comptait encore 6 % en 1995 et 40 % il y a un siècle (et un tiers de la population active dans les années trente, au moment du propos cité), et la civilisation paysanne a disparu dans les années 1950-1970, comme le souligne Henri Mendras dans son livre célèbre « La fin des paysans», publié en 1967 ; quant au monde ouvrier, alors qu'il compte environ 5 millions de salariés et d'entrepreneurs, il est devenu quasiment invisible dans la société médiatique, si ce n'est au moment de fermetures d'usines, souvent délocalisées pour des raisons spéculatives, et lorsque les « jetés à la rue » se rebiffent en brisant quelques ordinateurs ou en séquestrant quelques liquidateurs. Une base plutôt fragile pour une hypothétique Monarchie, pourrait-on ironiser...
Et pourtant ! Le propos ancien du comte de Paris ne me semble pas à jeter aux oubliettes mais bien plutôt à repenser et à réactualiser, sans céder ni à la nostalgie ni à la survalorisation « classiste » comme celle que faisaient les maoïstes des années 60-70.
Le monde agricole contemporain travaille sur la moitié environ de la superficie de la métropole, ce qui n'est pas rien, et qui mérite l'attention et le respect. Mais l'exploitation des terres agricoles est trop souvent le fait d'une agriculture intensive et productiviste, avec peu de main-d’œuvre, et qui oublie plus qu'elle ne les maîtrise les cycles naturels, au risque de dégrader les sols et les paysages pour maintenir une compétitivité exigée par la mondialisation des échanges et une société de consommation toujours aussi vorace, encore excitée par la Grande distribution. De plus, nombre d'exploitants agricoles n'ont plus qu'un rapport distancié à la terre et à l'animal, ce qui marque une rupture avec les équilibres anciens, aussi bien naturels que domestiques, et certains rejettent même le qualificatif, pourtant noble, de paysan, qu'ils considèrent comme trop daté ou trop « nostalgique ». Cela paraît donc démentir la possibilité de réalisation de la formule du comte de Paris.
En fait, cette « base paysanne » que voulait le prétendant existe toujours, même si elle peut sembler fragile ou minoritaire, y compris au sein des exploitants agricoles, et il s'agit désormais de l'élargir, ce que propose intelligemment Silvia Pérez-Vitoria dans son dernier ouvrage, le « Manifeste pour un XXIe siècle paysan », paru en 2015, et qui appelle, au-delà d'une lecture attentive et parfois critique, une action politique et sociale active en faveur d'une nouvelle condition paysanne, d'une refondation d'une « classe paysanne » et d'une civilisation rurale ordonnée à la nature des espèces, des paysages comme des hommes, dignes de ce beau nom de paysannerie.
Oui, la Monarchie royale doit participer à la consolidation et à cette refondation proprement paysanne, non pour revenir aux temps anciens d'un Moyen âge ou pour tomber dans une utopie ruraliste (mais tout ruralisme n'est pas forcément utopie...), mais pour engager un véritable retournement des habitudes et des politiques, retournement qui privilégie les équilibres entre les éléments d'une nature domestiquée sans être esclave ni mutilée et les activités et intérêts humains, qu'ils soient nourriciers, sociaux ou psychologiques. Comme l'écrit Mme Pérez-Vitoria, « Il faut rompre avec les élucubrations sorties de modèles mathématiques dégurgitées par les ordinateurs des économètres (…). Il n'y aura pas de solutions si l'on ne redonne pas aux paysans et aux paysannes des terres pour produire leur nourriture et celle du reste de l'humanité. Dans la plupart des cas ils sauront trouver des pratiques culturales adaptées aux conditions locales et produire les denrées vivrières nécessaires, pour peu qu'on leur laisse les moyens de le faire. Ils pourront en vivre et nous faire vivre. » Cela ne signifie pas qu'il faille exproprier ou diviser tous les grands domaines, mais juste reconnaître que, selon la plupart des études agronomiques indépendantes récentes, « l'efficacité des petites fermes est plus grande que celle des grandes (…). Non seulement l'agriculture paysanne à petite échelle peut nourrir les habitants de la planète mais elle fait beaucoup mieux quand il s'agit de travail, de biodiversité, de pollution et d'émission de gaz à effet de serre, que l'agriculture conventionnelle. ». Voilà des faits qui méritent réflexion, et action, mais aussi décision(s) politique(s).
Cette motivation politique sur la question agricole explique pourquoi les royalistes prêtent attention et soutien à l'agriculture biologique plutôt qu'à l'agro-industrie productiviste, et qu'ils militent pour une agriculture paysanne appropriée aux terroirs et paysages de France, dans toutes leurs variétés et qualités, sans en méconnaître les difficultés et, parfois, les rudesses. Et, au-delà de l'activité productrice des travailleurs de la terre, c'est toute une vie rurale qu'il s'agit de refonder sur des valeurs qui ne soient pas que financières : le travail, le respect de l'environnement, l'entraide, l'autonomie de la vie communale... Des valeurs qui, aujourd'hui, semblent faire défaut à nos sociétés technophiles et individualistes, énergivores et démesurées, consommatoristes et globalitaires, et des valeurs qui sont, non un simple changement, mais, là encore, un véritable « retournement », civilisationnel cette fois, nécessaire pour assurer la pérennité et la transmission de ce qui fait la France, et qui la définit au regard de l'histoire longue...
C'est bien en cela que la Monarchie royale peut revendiquer cette « base paysanne » qui, si elle n'est pas la seule base possible et nécessaire de la Monarchie refondée, plonge ses racines autant dans le passé que dans l'avenir, comme ce chêne de Vincennes cher au roi saint Louis et à ses successeurs...
Notes : (1) : Cette déclaration a été faite au moins deux fois dans la presse française : dans Le Petit Journal, le 28 novembre 1934, et dans la revue Le Mois d'avril 1936.
(à suivre : Comment assurer et assumer le redéploiement paysan ? ; la Monarchie et le monde ouvrier)
Jean-Philippe CHAUVIN
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Suivez le coq : Pour une viande certifiée non halal !, par Franck Deletraz
Immigration-invasion et islamisation de notre pays aidant, les grandes surfaces et certains bouchers dénués de scrupules n’hésitent pas à vendre de la viande halal à leurs clients sans les en avertir pour faire de l’argent. Une pratique purement scandaleuse vivement dénoncée par le docteur Alain de Peretti qui, après avoir eu la formidable idée de créer un réseau de certification non halal avec le site www.suivezlecoq.fr, a lancé jeudi une grande campagne nationale pour inciter les bouchers à rejoindre son réseau.
Rappelons que le Dr de Peretti, vétérinaire, est un infatigable militant de la cause animale et un combattant acharné contre l’abattage halal, dont il ne cesse de dénoncer les risques sanitaires et le financement indu à l’islam auprès des consommateurs mais aussi des acteurs économiques. Président de l’association Vigilance halal, il ne peut que s’insurger contre « la conjonction du mercantilisme et de l’obscurantisme », dont bénéficie ce type d’abattage, et contre sa généralisation « qui a nettement contribué à dégrader l’image des artisans bouchers ».
Aussi, le Dr de Peretti a eu la bonne idée de créer le site Suivez le coq, qui permet à chacun de trouver un boucher s’étant engagé à ne commercialiser que de la viande non halal et issue d’animaux élevés dans des conditions naturelles. Aux bouchers qui ont rejoint ce réseau et ont signé sa charte, Suivez le coq offre alors des campagnes de publicité nationale ainsi que la géolocalisation, permettant à ceux qui se connectent de consulter une carte interactive sur laquelle figurent des bulles indiquant les coordonnées des participants les plus proches de chez eux. Une initiative qui rencontre un certain succès puisque le réseau Suivez le coq compte déjà près de 400 bouchers.
Par ailleurs, le site permet également de connaître le statut des abattoirs, soit mixtes, soit totalement traditionnels, le but étant d’exercer une pression sur les abattoirs mixtes pour qu’ils évoluent vers le tout traditionnel.
Mais le Dr de Peretti, dont l’association a déjà écrit à quelque 10 000 bouchers, n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. Rappelant que, face aux autorités de l’Etat qui se rendent « complices, le plus souvent par lâcheté, de l’abandon des règles de droit relatives au bien-être animal, à notre environnement sanitaire, ou aux règles de la laïcité, dès qu’il s’agit du halal », c’est à nous Français de nous mobiliser, il a lancé jeudi avec Suivez le coq une grande campagne nationale avec intervention dans les médias, encarts publicitaires dans la presse, envoi de plus de 50 000 mails auprès des citoyens, mais aussi auprès des bouchers, afin de redorer l’image de la viande traditionnelle. Une campagne qui, comme l’a souligné Alain de Peretti, « peut porter ses fruits » quand on sait que « 70 % des Français seraient opposés au halal ».
Franck Deletraz
Article paru dans Présent daté du 3 mars 2018
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Toute la vérité sur les projets de Marion Maréchal - Journal du Lundi 05 Mars 2018
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Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray [XVI]
Nous poursuivons la publication d'une série qui devrait faire date ; qui forme un ensemble à lire en entier : une étude de Pierre Debray parue en novembre 1985 dans le mensuel Je Suis Français, sous le titre Une politique pour l'an 2000. Nous sommes ici dans la 2ème partie de cette étude. La lecture de ces textes expliquera aux lecteurs qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000. Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies. LFAR
2ème partie : Une révolution copernicienne
PLUS DE RICHES POUR AVOIR MOINS DE PAUVRES
Il serait urgent de s'apercevoir que la seule manière de rendre compétitive notre industrie de production de masse consiste à lui fournir des consommateurs solvables. Payer les travailleurs chassés des ateliers et des bureaux à ne rien faire ou à en faire le moins possible aboutit à écraser les entreprises de charges sociales, donc les empêcher d'investir et elles perdent pied dans la compétition internationale. Il n'y a qu'un moyen de s'en sortir, reconstituer un secteur préindustriel assez puissant pour fournir à la main d'œuvre disponible du travail, donc des salaires. Nous n'avons pas le choix. Aucun redressement économique n'est concevable avec trois millions de chômeurs permanents.
Il n'est qu'un moyen, c'est de réduire de façon significative l'impôt sur le revenu et de préparer sa suppression définitive. Tout a été dit sur ses défauts. Il est finalement injuste car il frappe surtout les salariés, qui ont moins de possibilités que les autres de dissimuler leurs gains. Il engendre la fraude, les évasions de capitaux ou leur gel. Ce qui entraîne une inquisition fiscale à la fois inefficace, tatillonne et finalement insupportable. Il rapporte peu, compte tenu des frais de recouvrement, provoqués par la charge que représentent 85.000 fonctionnaires et encore en faudrait-il le double pour assurer un rendement satisfaisant. Pour les petits revenus, il coûte même plus qu'il ne rapporte. Mais surtout, il paraît inadmissible de frapper les contribuables sur l'argent qu'ils gagnent. Ce qui nuit à l'émulation. A quoi cela sert-il de se battre pour améliorer ses revenus si l'on sait que parvenu à un certain niveau l'on ne travaillera pratiquement plus que pour le fisc ? Il paraît plus raisonnable de taxer les gens sur la manière, dont ils dépensent leur argent ou investissent. Ce qui permet d'orienter son utilisation en fonction de l'intérêt général.
Néanmoins la suppression de l'impôt sur le revenu suscite des oppositions, dont la principale vient de M. Barre. Le candidat de la finance apatride et du Kremlin réunis à la présidence de la République parle dédaigneusement de promesse électorale. N'étant, ce qui n'est pas son cas, candidats à rien, nous n'avons rien à promettre. Cependant M. Barre a raison sur un point. Il est démagogique de laisser croire aux Français que l'Etat peut, du jour au lendemain, réduire massivement son train de vie. Il devra continuer à soutenir des secteurs vitaux de notre industrie. Même s'il est déraisonnable de s'endetter pour produire de la ferraille, que nous nous procurerions à moindres frais sur le marché mondial, il faudra bien continuer de fabriquer des aciers spéciaux dont ne peut se passer notre industrie d'armement. Nous ne saurions prendre le risque de laisser l'étranger maître de nos approvisionnements. En tout état de cause, les nécessités de la défense nationale supposent de lourdes dépenses. Dans vingt ans, notre force de dissuasion sera périmée. Il nous faut poursuivre la conquête de l'espace. Les impératifs militaires coïncident d'ailleurs avec nos intérêts économiques. Sans la bombe atomique la France n'aurait jamais maîtrisé le nucléaire civil.
Seul l'Etat est en mesure de s'engager pour le très long terme. Certains investissements qu'il faut consentir dès aujourd'hui ne se révéleront rentables que pour nos petits-enfants. Même les Etats-Unis se montrent colbertiens, quand il le faut. La N.A.S.A. est une entreprise nationale. Puisque nous ne saurions sacrifier l'avenir au présent, il faut bien admettre que l'effort financier exigé de notre génération ne souffre pas de relâchement. Certes l'Etat peut faire des économies mais là encore il convient de refuser les illusions. Réduire les effectifs dans la fonction publique, donc une charge salariale devenue insupportable, exige que l'on informatise l'administration. Ce qui coûte cher. De toute façon, la France est si lourdement endettée qu'elle doit se montrer prudente. M. Barre n'a pas tort de le rappeler.
Ce que nous proposons, ce n'est pas un allègement de la pression fiscale qui, de toute façon ne serait qu'illusoire, l'Etat récupérant d'une main ce qu'il accorderait de l'autre. Nous réclamons une réforme de la fiscalité, le manque à gagner étant compensé par l'augmentation de la T.V.A. Serait-il aussi important qu'on le prétend ? L'impôt sur le revenu coûte plus cher à l'Etat qu'il ne lui rapporte, du moins en dessous d'un certain seuil. Près de cent mille fonctionnaires seraient libérés d'une tâche ingrate, qu'il conviendrait de mieux utiliser surtout. Les Français achetant davantage, le produit de la T.V.A. et de l'impôt sur les bénéfices augmenterait. Le coût du chômage se réduirait.
La seconde objection de M. Barre tient à son mode de raisonnement, purement quantitatif, ou, si l'on préfère un vocabulaire plus technique, exclusivement macroéconomique. Il craint une « relance par la consommation ». Mais si celle-ci s'est révélée désastreuse ce ne fut que parce qu'elle favorisait les bas revenus, donc entraînait une demande accrue de biens de grande série, que l'industrie française était incapable de satisfaire. D'où une brutale augmentation de nos importations. Autre inconvénient, ce type de relance alourdit les charges salariales des entreprises donc affaiblit leur compétitivité. Par contre, la disparition progressive de l'impôt sur le revenu favorise les entrepreneurs, les cadres, les professions libérales dont le surcroît de disponibilités financières s'orientera vers l'investissement ou la consommation de bien qualitatifs. L'Etat dispose d'ailleurs des moyens d'incitation suffisants. Il en use déjà en accordant des dégrèvements d'impôt en faveur de certaines dépenses. Dans une première phase, plutôt qu'une réduction uniforme qui présenterait des risques moindres, sans doute, que ne semble le penser M. Barre mais que l'on doit prendre en compte dans une période dangereuse, il serait préférable d'utiliser le système des déductions d'impôts afin d'encourager l'achat de biens qualitatifs fabriqués en France et bien sûr l'investissement, surtout à risque. La taxation absurde des« signes extérieurs de richesse » devrait, de toute évidence, disparaître.
Barre traite de la consommation en soi alors qu'en réalité, elle prend des formes très diverses, aux effets économiques parfois opposés. Entretenir un cheval de course et acheter un magnétoscope, c'est toujours consommer mais le cheval de course engendrera des emplois en France et le magnétoscope au Japon. Si distingué que soit le « premier économiste de France », il faut bien reconnaître qu'il demeure prisonnier des thèses de Keynes. Il s'occupe à résoudre la crise de 1929. A suivre (A venir : Le règne de la quantité s'achève).
Lire les articles précédents ...
Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray
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Conférence Dinatoire à Lille le 9 mars 2018: L'Europe, une civilisation politique ?
La politique pour éviter la guerre !
Nous sommes à l’aube d’une nouvelle révolution et les peuples européens cherchent les incarnations politiques que de nouvelles formes pourraient prendre.
D’un bio-conservatisme aux nécessités localistes en passant par les luttes contre tous les déracinements face aux vastes équilibres politiques des migrations à redessiner, les sujets que nous devons aborder pour ce XXIe siècle sont vitaux pour les Européens et notre persistance historique.
Ces prochaines formes politiques du XXIe siècle en sont à leurs balbutiements. De nouveaux cycles vont s’ouvrir.
Dans la première conférence du 9 Mars 2018 à Lille, nous posons la question suivante : Sommes-nous une civilisation politique ? Pour cela, nous invitons Robert Steuckers, historien et géopolitologue, qui a publié aux Editions BIOS un guide de survie culturelle pour l’Europe. Robert Steuckers nous parlera de la civilisation européenne, de ses origines (souvent méconnues du grand public ou des « experts ») et développera sa pensée autour de formes nécessaires au renouveau pan-européen.
Iurie Rosca exposera la situation d’un pays qui est le pivot stratégique des relations entre l’ouest et l’est de l’Europe. La Moldavie, véritable virgule géostratégique. Toute virgule oubliée change le sens d’une phrase. Toute nation oubliée peut changer le sens de l’Europe. La Moldavie est le point de départ d’une Europe en ré-écriture ou son point d’arrêt.
Les « résistances dites progressistes » à l’oeuvre au sein de l’Union Européenne se fondent-elles trop sur une domination des relations transatlantiques ? Tomislav Sunic décodera les ressorts d’une réorganisation des institutions de l’UE et de ses « Fake News » en proposant une grille d’analyse et de lecture des forces en présence, de leurs ambitions et des possibles axes de rupture entre lobbies et institutions.Enfin, le 4 mars 2018, l’Italie connaitra-t-elle une nouvelle respiration? Alessandro Sansoni analyse les résultats obtenus par les nouvelles alliances italiennes, prémisses possibles au renouveau dit démocratique en Europe lors des futures échéances européennes de 2019.
Laurent HocqConférence Dinatoire à Lille le 9 mars 2018 : L'Europe, une civilisation politique ?
Ouverture des portes à 18h, début à 18h304 intervenants : Robert Steuckers, Iurie Rosca, Tomislav Sunic et Alessandro SansoniInscriptions obligatoires sur www.weezevent.com/l-europe-une-civilisation-politiqueLaurent HocqEditeurEditions BIOSRetrouvez nous sur :+33 7 70 27 00 46