La convergence des luttes? Ce 1er mai s’est signalé par la faiblesse numérique des différents défilés syndicaux, démobilisation qui s’accentue chaque année davantage. A Paris même, le chiffre très faiblard de 20 000 manifestants a été avancé, les syndicats s’étant de toute façon fait voler la vedette par les 1200 black blocks et autres antifas qui se sont livrés à des dégradations de magasins et du mobilier urbain d’une ampleur jamais atteinte ces dernières années. C’est heureux, une toute petite poignée de blessés légers est à déplorer mais seulement une centaine de casseurs ont été placés en garde à vue. Ce qui ne manque pas d’interroger sur les consignes qui ont été données aux forces de l’ordre qui ont largement laissé faire selon les témoignages de certains manifestants pacifiques.
Jean-Marie Le Pen, invité hier soir de cnews, évoquait si ce n’est une connivence – discréditer des revendications en les amalgamant avec des violences insurrectionnelles est une technique utilisée de longue date par tous les pouvoirs- du moins une complaisance. Celle dont bénéficie traditionnellement l’extrême gauche sous nos latitudes. A cette aune il fallait vraiment une mauvaise foi typiquement trotskiste pour affirmer comme l’a fait hier Jean-Luc Mélenchon que les casseurs qui ont sévi hier appartenaient à des bandes d’extrême droite.
Une extrême droite dont le maire de Nice, Christian Estrosi voit la réincarnation dans le Front National et ses alliés européens – la Ligue (Italie), le FPÖ (Autriche) , le PVV (Pays-Bas) , le KNP (Pologne),SPD (République tchèque), Volya (Bulgarie) Nea Dexia (Grèce)… qui étaient dans sa ville hier autour de Marine. Occasion de célébrer non seulement le 1er mai mais aussi une Europe des nations et du réveil des peuples libres qui, au vu des dernières élections chez nos voisins, a plus que jamais le vent en poupe. Faut-il rappeler que M. Estrosi était partisan en 1998 d’une alliance entre la droite et le Front National? Il verse aujourd’hui dans l’antifrontisme rabique et atrabilaire que d’autres macrono-compatibles ou constructifs expriment souvent sur un mode moins hystérique et moins con…venu.
Une Front National dont l’émergence doit aussi beaucoup aux trahisons et aux échecs des partis du Système et qui ont conduit notamment une très large fraction du monde ouvrier, celui là même qui votait (assez) massivement RPR ou PC dans les années 70-80, à se tourner vers l’opposition nationale, populaire et sociale.
Quelques jours avant le 1er mai, le site atlantico publiait un extrait du dernier livre de Jérôme Fourquet, Le nouveau clivage, témoignant du basculement des catégories populaires vers le vote national. Il note ainsi, s’arrêtant sur les résultats de la présidentielle de 2017, qu’Emmanuel Macron ” est loin de rivaliser avec Marine Le Pen, qui domine (chez les ouvriers) avec 4 électeurs sur dix (39 %). Alors que son père obtenait déjà ses meilleurs scores parmi les ouvriers et que cette catégorie lui resta relativement fidèle en 2007, quand Nicolas Sarkozy réalisa une OPA sur l’électorat frontiste, Marine Le Pen a considérablement renforcé et étendu l’assise du frontisme dans le monde ouvrier. Elle avait ainsi obtenu 33 % en 2012 et elle a progressé de 6 points en 2017.”
M. Fourquet relève que ” l’audience électorale et l’influence idéologique frontistes sont du même ordre de grandeur que celles qui firent la puissance du PC des années 1950 à la fin des années 1970 dans les milieux ouvriers. Et à l’instar de ce que l’on observe dans les autres pays industrialisés, une bonne partie des ouvriers rejettent les orientations économiques et idéologiques dominantes, comme le faisaient les ouvriers communistes dans les années 1950 à 1970. La dissidence des ouvriers les porte aujourd’hui à voter pour l’extrême droite populiste et à abandonner l’extrême gauche communiste.”
Extrême gauche qui s’interroge donc au lendemain de ce 1er mai sur les raisons de ses échecs électoraux, de la déliquescence du nombre de syndiqués dans notre pays – le plus faible taux des pays industrialisés. Toutes choses qui traduisent son incapacité à fédérer les adversaires de l’Europe libérale, de l‘impérialisme atlantiste, des multinationales apatrides et des dérives du capitalisme spéculatif.
Bien sûr, constate Bruno Gollnisch, les recettes économiques prônées par la gauche de la gauche sont un repoussoir pour une large fraction du monde ouvrier structurellement de droite. Mais c’est aussi la promotion – portée également par des cénacles euromondialistes - des minorités, du transfrontiérisme et de l’immigration massive qui est rejetée par les catégories populaires en prise avec le réel. On l’aura compris ce n’est pas en faisant défiler en début de cortège le 1er mai des collectifs de sans-papiers, des migrants clandestins que nos syndicalistes et autres révolutionnaires transgenres s’attireront les faveurs de la France qui se lève tôt attachée à son identité et à sa souveraineté. Marine en avait fait un mot d’ordre, la seule révolution qui vaille est la Révolution patriotique. Nationaux de tous les pays unissez-vous!
https://gollnisch.com/2018/05/02/la-seule-revolution-qui-vaille/