J’ai déjà eu l’occasion de commenter ici les déclarations de Jean-Paul Delevoye sur les retraites et l’immigration (n° 1222).
Mais, alors que le « Haut-commissaire aux Retraites » se débat – comme tant de ses congénères – dans un scandale grandissant de dissimulation de possible conflit d’intérêts, il me semble important de revenir sur l’autre aspect de sa déclaration.
Le choix de l’immigration est effectivement, en sens inverse, un refus de toute politique familiale.
Fondamentalement, le versement des pensions dépend de deux critères : l’état de l’économie et l’état de la démographie.
C’est évidemment ce que pointait maladroitement Jean-Paul Delevoye en rêvant à ses 50 millions d’immigrés.
Je n’insiste pas, une nouvelle fois, sur le fait que cette immigration ne pourra évidemment pas maintenir l’économie au niveau où elle se trouve aujourd’hui – et qu’au contraire, elle pèsera lourdement sur les comptes publics.
Mais Jean-Paul Delevoye a tout de même raison sur un point : même en pur régime de capitalisation, s’il n’y a plus d’actifs, il n’y a plus de pensions.
Nous avons donc deux choix : soit privilégier la politique familiale, soit privilégier l’immigration.
De toute évidence, pour la France qui n’a jamais été – quoi qu’en dise la propagande – ni une terre d’immigration, ni une terre d’émigration (seulement, parfois, une terre envahie quand l’affaiblissement de l’État rendait ses richesses particulièrement alléchantes pour ses voisins), la solution migratoire est une mauvaise solution, du point de vue de la cohésion nationale comme du point de vue économique.
Même les États-Unis, pourtant bâtis par l’immigration (et une immigration qui apporte économiquement au pays) commencent, pour la première fois de leur histoire à s’intéresser à la politique familiale.
Ainsi Marco Rubio, qui déclarait encore voici quelques années que toute politique familiale était un premier pas vers le socialisme, vient-il de déposer un plan en faveur d’une politique familiale – très proche de celle du gouvernement hongrois.
Au contraire, en France, alors que nous avions une politique familiale efficace – issue du catholicisme social, puis de Vichy et du gouvernement provisoire de 1944 – et que celle-ci a porté des fruits remarquables (nous permettant notamment de rattraper le retard démographique sur l’Allemagne qui nous avait coûté si cher en 1870, 1914 et 1939), nous la détruisons méthodiquement.
Il est symptomatique que les mères de famille soient les principales perdantes de la réforme des retraites actuellement en discussion.
Les « élites » françaises ont fait un choix clair : elles préfèrent l’immigration à la politique familiale (bien que cette dernière soit nettement plus économique et, surtout, nettement plus naturelle et profitable pour le pays).
Il faudra bien qu’elles en paient un jour les conséquences électorales.
Guillaume de Thieulloy
Tribune reprise de les4verites.com