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Papacito « Une fête médiévale, c’est aussi utile que nos livres et nos revues. »

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Difficile d'échapper au phénomène Papacito-Marsault. Leur humour corrosif leur punch décomplexé et leur jeune âge font qu'ils séduisent une part importante de la jeunesse (il n'est que voir le nombre de vues de leurs vidéos aussi).

propos recueillis par Pierre Gillieth

L'avenir énergétique de l'Europe libre 1.jpegEt leur BD Fils de pute de la mode (textes de Papacito, dessins de Marsault) s'est vendue à 25 000 exemplaires. Il m'est arrivé souvent de voir, dans un bar ou un restaurant toulousains, des jeunes de moins de trente ans venir vers Papacito pour le féliciter ou lui demander un selfie. C'est très impressionnant. Je n'avais jamais vu ça, ou alors quand j'ai interviouvé des gens comme Brigitte Bardot ou Eric Zemmour. J'ai connu Papacito par mon ami Eric. Tous trois avons, à des époques différentes, lustré le ring d'un même vénérable club de boxe toulousain. J'ai découvert d'emblée un garçon de 32 ans, attachant, courageux, drôle, au parcours atypique. Un bon mec comme on dit. Alors, bien sûr, on n'est pas d'accord sur tout (et cet entretien se propose à la fois de mieux faire connaître Papacito à nos lecteurs mais aussi de parler - comme des amis - de nos désaccords). Mais dans un pays où on adule David Guetta, Calogero ou Gad Elmaleh, un garçon dont le film préféré est Nous avons gagné ce soir de Robert Wise ne peut pas être mauvais.

Qui es-tu et où as-tu grandi ?

Je suis né à Toulouse dans une famille d'origine espagnole républicaine (mes parents ont été naturalisés français dans leur enfance). Mes deux grands-pères étaient communiste et anarchiste, l'un venant de la Mancha, l'autre de l'Aragon.

Une des premières régions libérées par la Reconquista...

Exactement. On ne compte plus là-bas, et même en Castille, les lieux dont la toponymie rappelle le combat contre les Arabes (los Moros). Ce qui explique aussi que les Espagnols sont sans doute plus réfractaires et avertis que les Français pour résister à l'impérialisme wahhabite qui s'abat sur l'Europe. Et, pour revenir à ma famille, mon grand-père et ma grand-mère paternels étaient dans un maquis du Lot, à Figeac.

Comment, dans un tel environnement familial de gauche (typique de beaucoup de familles espagnoles à Toulouse), es-tu devenu Papacito ? C'est assez étonnant...

Oui car même mes parents étaient membres du Parti communiste. La chute du Mur de Berlin a cependant éteint leurs espoirs. Mais mon grand-père, bien que républicain et ayant été emprisonné sept ans en Espagne sous Franco (puisqu'il n'était pas parti), me disait que la sauvagerie avait été des deux côtés, loin de la vulgate antifranquiste habituelle. Outre cela, j'ai voyagé, adolescent, en Europe de l'Est avec mon père. Et j'ai réalisé que, à choisir, entre un Staline assassin de masse et un Franco, je préférais Franco. À la même époque, j'avais une amie cambodgienne qui m'avait parlé de ce que sa famille avait vécu avec les Khmers Rouges. Tout ça c'était le communisme... Pour financer mes études d'anthropologie, j'ai dû travailler dans des métiers plutôt durs (déménagement, bâtiment, sécurité). Et je n'ai vu là aucun de ces gauchistes qui nous parlent de social, et je me suis même rendu compte que mes copains de boulot détestaient ces gens-là. Ils veulent juste gagner leur vie et qu'on leur prenne moins d'impôts. Ils en ont rien à foutre de l'émancipation à la con que nous vendent les sociologues et bobos de la Sorbonne qui n'ont jamais vécu avec eux. Le déménageur, comme beaucoup d'ouvriers français, vote Front national. J'ai même vu des ouvriers immigrés de la deuxième génération qui m'ont dit qu'ils votaient FN, qu'il fallait exploser cette racaille que tous les Français subissent depuis trop longtemps.

Et comment en es-tu venu à t'engager ?

J'ai réalisé pendant mes études que le discours officiel que l'on nous sert à l'école et à l'université était une propagande permanente. C'est un discours de privilégiés qui nous parlent de diversité depuis leurs bureaux ou leurs quartiers où il n'y en a pas. J'avais commencé à ouvrir ma gueule à la fac quand les profs disaient des énormités. Et je me suis rendu compte que ça plaisait. Un jour, un de mes profs d'origine maghrébine a déclaré que la France était un pays foncièrement raciste. Je lui ai alors répondu que c'était tellement vrai que « moi je levais des cartons et que lui levait des premières années » ! Et c'est comme cela que, en 2011, j'ai débuté mon blog « Fils de pute de la mode » où je me suis moqué de notre société à la dérive. Et ça a marché très rapidement avec 35000 visiteurs quotidiens.

Comment as-tu rencontré le dessinateur Marsault ?

Pendant mes études, j'ai bossé dans une maison d'édition BD, Tartamudo, plutôt marquée à gauche. Et, un jour, j'ai vu arriver dans nos bureaux un jeune gars avec ses cahiers de dessins sous le bras. C'était Camille Marsault. En regardant ses dessins, j'ai eu l'impression de tenir des diamants prêts à polir. Bien qu'il n'ait pas été édité par José Jover (propriétaire de Tartamudo), ce dernier a eu un rôle clef et l'a beaucoup conseillé. Il l'a notamment presque forcé à se lancer sur internet. Marsault n'y croyait pas et, pourtant, ça a explosé !

Ton amour de la BD remonte à l'enfance ?

Oui, j'adorais Rahan, Blueberry, Spawn, Lone Sloane, Corto Maltese et beaucoup d'autres. Rahan c'est un mec épris de justice qui ne laisse rien passer. S'il peut t'aider, Rahan t'aidera. Mais s'il comprend que tu es un cas désespéré, il prend son coutelas et il t'ouvre en deux. Le mec évolue au Magdalénien, donc y'a du pragmatisme !

Pourquoi as-tu ce look très 70's qu'on avait pas revu depuis Serpico, French Connection ou Starsky et Hutch ?

On est dans la société de l’entertainment. Et pour être entendu, il faut être vu. Le peuple, tu lui parles par la musique, l'art, la gaudriole et le rire. J'en ai plus que marre de cette droite qui, comme la gauche bobo, reste sur son perchoir et méprise tout le monde au lieu de conquérir le cœur populaire et la culture.

Quelle est ta position sur l'immigration ?

Ne garder qu'une minorité bien intégrée, parlant parfaitement notre langue, appréciant et connaissant notre culture (j'y intègre tout notre art de vivre aussi - avec, très important pour moi, la politesse -, et également une non-hostilité au christianisme), ayant un travail et zéro ressentiment...

Personnellement, je ne veux en garder aucun. Et cela fera des économies à nos finances et libérera des emplois (pour ceux qui bossaient!) pour les Blancs au chômage ou ceux se complaisant dans l'assistanat type RSA des cloportes blancs qui ne veulent pas bosser, ça existe aussi)...

Un pays en vase clos est une erreur, il ne faut pas basculer d'un extrême à l'autre. Actuellement nous sommes ouverts aux quatre vents, je ne souhaite pas que nous devenions un bunker. Mais une sélection drastique de nos invités me semble être quelque chose de légitime. Actuellement, la déferlante de clandestins est devenue une menace pour notre équilibre et notre société. Quand je vois que le test de dépistage de la drépanocytose (réservé aux Africains et Maghrébins) est pratiqué sur 74 % des nouveau-nés en île de France, je me pose des questions sur la place qu'aura le peuple historique français dans la France de 2030.

Je ne connaissais pas cette maladie ni cette statistique. Si c'est vrai, c'est hallucinant et pire que ce que j'imaginais.

Va faire un tour en Seine-Saint Denis... De plus hélas, le peuple français n'est plus dans un mental de résistance ni de rébellion. Ils sont ramollis et vautrés dans la société de consommation. Contrairement à toi, je ne crois plus au réveil de notre peuple vers une grande croisade vengeresse. C'est un phantasme politique romantique. Je prône une realpolitik. Il faut que la loi se durcisse et qu'elle punisse implacablement celui qui la viole. Et qui ira en prison et sera réprimé ? Toi ? Moi ? Ou la racaille ? Privatisons les prisons pour en construire autant que nécessaire. La pacification de cette société se fera par des institutions fortes qui ne négocient plus la paix sociale. Je table aussi que la merde qui s'est produite au Bataclan, par exemple, ou à Nice, arrivera aussi un jour ou l'autre dans les quartiers bobos ou dans une grande rédaction parisienne. Et là, peut-être que le paradigme officiel et le « pas d'amalgame » s'écrouleront. Il faut qu'il y ait encore plus de dégoût pour espérer des réactions salutaires de TOUS les Français lucides et de bonne volonté, quel que soit leur horizon.

Que faire alors ?

Il nous faut un homme d'acier, extrêmement répressif et prônant la tolérance zéro. New York a été pacifiée en dix ans tout récemment dans son histoire par l'application de lois dures et inflexibles. Ils ont cassé des ghettos, foutu des ordures et des voyous en prison à vie, et autorisé la police à faire son travail. Nous aussi, on a besoin de fermeté et d'intolérance face à tous ces désordres. Éviter la guerre civile c'est d'abord éradiquer la racaille qui l'alimente par son impunité.

Comme toi, mon modèle serait tout à fait Charles Bronson dans Le Justicier ou Duterte aux Philippines !

J'adore ce mec ! Comme un Poutine, il aime son peuple et son pays. Ils font le sale boulot sans avoir peur et humilient, de fait, les lâches qui nous gouvernent.

Je vais te poser la question qui fâche pour en finir sur la question de notre identité et de l'immigration. Tu es marié à une fille très sympa mais d'origine africaine. Est-ce que ça ne dénature pas ton propos ?

Non parce que, comme je te le disais, je suis patriote mais pas racialiste. J'ai épousé une femme d'origine congolaise mais qui est une vraie patriote française, catholique comme moi, et qui a la même vision et les mêmes valeurs traditionnelles que moi. Entre elle et une gauchiste blanche qui déteste son pays, son histoire et sa culture, le choix est vite fait.

Un autre point qui nous sépare, c'est la question juive. Qui a promu le métissage sans interruption, qui a fait venir et applaudi l'immigration ? Qui est à Hollywood ou dans les médias français ? Qui a été systématiquement face à nous, en 1917 en Russie, en 1933-45 contre l'Allemagne et l'Europe, ou en 1968 ?

Pour moi, il y a autant de Juifs bons ou mauvais que dans n'importe quelle autre communauté. Tu ne peux pas mettre dans le même sac un Attali ou un BHL et un Gilles-William Goldnadel qui aime profondément la France et milite pour sa sauvegarde comme une très grande proportion de Juifs Français. Le mythe du Juif coupable de tous nos maux est un fantasme catastrophique. Parce que ça nous coupe d'une communauté brillante qui a donné à la France des Proust, des Rachi de Troyes, des Max Jacob...

Les Juifs ont progressivement, depuis Napoléon, pesé et modelé la France selon leurs vues...

Les Juifs n'ont rien détruit de plus que le reste des Français qui ont décapité Louis XVI et fait cette révolution qui a scellé leur destin funeste.

Comment te définirais-tu ?

Je suis un enraciné. Je ne veux pas du pays-hôtel cher à Jacques Attali. Il faut enseigner et parler à nos enfants, à l'école, à la maison, de notre histoire locale et nationale. Leur faire visiter nos sites historiques et naturels. Je suis de ceux qui pensent que les langues régionales, comme l'occitan ici, sont des marqueurs identitaires qui nous relient un peu plus à notre histoire et à notre essence. Une fête médiévale, c'est aussi utile que nos livres et nos revues. De même, partir en vacances en France dans un lieu enraciné qui nous parle. Préférer Montségur au Cap d'Agde ou le Pays basque intérieur à Biarritz. Pareillement, acheter au maximum des choses fabriquées en France. Un racialiste français qui porte des Nike, c'est un peu stupide. Et au-delà, il faut autant que faire se peut, aider financièrement des revues comme Réfléchir&Agir ou Valeurs actuelles, mais aussi permettre l'émergence de librairies identitaires, de films identitaires, de télés identitaires (comme La France Libre TV), de musique identitaire. Sans contre-culture, nous ne bâtirons rien. Mon petit succès avec Marsault montre que c'est possible.

Un autre aspect qui te/nous tient à cœur, c'est la dévirilisation de l'homme blanc...

Oui, on voit tellement ça au quotidien. Et tu connais aussi les salles de boxe comme moi. Il n'y a que des gens issus de l'immigration. Il faut que les jeunes Français fassent de la boxe ou du rugby, qu'on leur enseigne le courage et un mental de guerrier à la hauteur des défis qui les attendent.

Tu sors ces jours-ci Carnets de guerre (Ring). Ce n'est pas une BD ce coup-ci...

En effet, c'est un essai musclé et violent où je passe au crible la société française l'école la bourgeoisie, les pauvres et la classe moyenne la dévirilisation et beaucoup d'autres phénomènes typiques de la France actuelle. Je sanctionne copieusement tout ce qui mérite de l'être ! Tout cela avec le style que j'adopte dans mes vidéos la « punchline » et le parler de notre Sud-Ouest au service d'une vision où les couilles occupent les quatre tiers du paysage !

Réfléchir&Agir N°60

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