Le premier confinement a détruit 700.000 emplois, qui se transformeront bientôt en une destruction d’un million d’emplois, et même 1,5 million d’emplois après le deuxième confinement, selon les économistes. « Nous n’avons jamais vécu une situation pareille depuis la Deuxième Guerre mondiale, et il y a urgence », affirme la secrétaire générale du Secours populaire, Henriette Steinberg. Un million de Français de plus ont basculé dans la pauvreté, une personne sur quatre ne mange pas à sa faim, un tiers des Français renoncent à des soins, faute d’argent.
Les faillites d’entreprises ont été suspendues par la grâce des prêts garantis par l’État et du chômage partiel, mais l’addition arrivera fatalement. Avec le deuxième confinement, c’est un tsunami de faillites d’entreprises petites et moyennes qui nous attend (20 % des commerces d’Île-de-France ne passeront pas l’hiver, selon le président de la CCI d’Île-de-France). Le taux de chômage réel comprenant les chômeurs inscrits à Pôle emploi en catégorie ABCD et les allocataires du RSA sans activité passerait, alors, à près de 29 % (voir : la grande divergence des taux de chômage, la grande arnaque, sur mon blog).
La Banque centrale européenne évitera par tous les moyens que la crise économique et sociale ne se propage à la finance en injectant plus de 2.000 milliards d’euros, créés ex nihilo, dans les marchés financiers. La finance et les puissances d’argent seront protégées et même favorisées par la hausse des prix de l’immobilier et de la Bourse qui en découlera. Un rapport de la banque suisse UBS nous apprend que la fortune des milliardaires français avait déjà augmenté de 439 %, ces dix dernières années. Ce processus d’augmentation de la fortune des plus riches et d’appauvrissement de tous les autres continuera après la crise.
Tout le monde comprendra quelles sont les priorités du gouvernement Macron : sauver encore et toujours la finance et la fortune des milliardaires et non sauver l’économie réelle et défendre l’écologie comme il le prétend. Il aurait, sinon, dénoncé la politique de création de monnaie exclusivement réservée aux marchés financiers et imposé le contraire. Enfin, l’argent promis dans le plan de relance européen arrivera, comme d’habitude, beaucoup trop tard : en 2021, 2022 et 2023, voire 2024.
L’avenir est très noir pour la population française et l’impossibilité de relancer la demande intérieure et l’industrie en restant dans l’Union européenne rend la situation sans issue (marchés publics payés par les contribuables mais non réservables aux entreprises françaises, impossibilité de faire du protectionnisme verrouillée par l’Union européenne, politique industrielle et planification interdite puisque les aides publiques et la préférence nationale sont interdites par Bruxelles…).
La prospérité d’un pays et de ses habitants dépend de l’industrie et il est gravissime que Macron ait abandonné les fleurons industriels que sont Alstom, Lafarge, Technip, Alcatel.
Macron poursuit une politique de propagation de la misère économique et sociale. Combien de temps les Français supporteront-ils cette politique de Robin des bois à l’envers ? Jusqu’au Frexit ? Jusqu’à la crise de régime ou la crise monétaire, avec la destruction définitive de la confiance dans les « élites » françaises ? Cela dépendra de la volonté du peuple français de s’impliquer dans la vie de la cité et de refaire de la Politique avec un grand P.
Philippe Murer