Une histoire scientifique de l’esclavage.
En 2005, Olivier Pétré-Grenouilleau, professeur à l’université de Bretagne-Sud et auteur d’une somme sur la traite des Noirs (Les Traites négrières, Gallimard, 2004), est menacé d’une plainte de la part du collectif «Antillais, Guyanais et Réunionnais» pour « négation de crime contre l’humanité ». Quel tabou a-t-il violé pour être ainsi cloué au pilori sur la base de la loi Taubira de 2001 ? Dans un entretien accordé au Journal du dimanche, ce spécialiste de l’esclavage a refusé d’assimiler la traite des Noirs à un génocide, expliquant que la condition des esclaves était terrible, mais que leurs maîtres ne cherchaient pas à les tuer, puisque « l’esclave était un bien qui avait une valeur marchande qu’on voulait faire travailler le plus possible ». Par conséquent la traite, poursuivait l’historien, n’avait pas pour but, contrairement à la Shoah, d’exterminer un peuple. Il faudra plusieurs mois de polémique et une pétition signée par des centaines d’historiens exaspérés par la multiplication et la dérive des lois mémorielles pour que la plainte soit retirée, laissant toutefois Olivier Pétré-Grenouilleau sous le choc d’une campagne diffamatoire, inspirée par l’idéologie la plus obtuse.
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