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[L’ÉTÉ BV] Sciences Po Paris : capitulation devant l’extrême gauche

Sciences Po
Cet article vous avait peut-être échappé. Nous vous proposons de le lire ou de le relire.
Cet article a été publié le 27/04/2024.

Tout l'été, BV vous propose de relire certains articles de l'année écoulée. Ici, nos chroniques du Macronistan.

Non, ce vendredi 26 avril 2024 n'a pas été marqué par la dégradation de la note de la France pour sa dette publique, mais par un nouvel effondrement intellectuel et moral : l'administrateur provisoire de Sciences Po Paris, Jean Bassères, a en effet obtenu la fin des blocages des étudiants pro-palestiniens qui perturbent son université depuis des semaines en accédant à toutes leurs revendications et en faisant un pas de plus vers l'antisionisme et l'antisémitisme qu'il charrie.

Par un message transmis aux étudiants et aux professeurs, la direction de Sciences Po, non seulement cède au chantage et à la violence, mais donne satisfaction à ses étudiants d'extrême gauche. En vrac, Sciences Po s’engage à organiser un débat interne et à suspendre les procédures disciplinaires lancées contre certains étudiants. Des procédures suite à des violences, parfois de nature antisémites, rappelons-le. Le débat interne ? Il sera « ouvert à toutes les communautés de Sciences Po ». Une université faite de « communautés » ? Mais où sommes-nous ? Et l'on comprend, en tout cas, quelle communauté aura voix au chapitre. Un débat où « toutes les questions pourront être posées », et en particulier la question des « partenariats de l’école avec les universités et organisations soutenant l’État d’Israël ». Ben voilà, les mots sont lâchés, l'ennemi désigné.

Le directeur peut être fier d'écrire : « Compte tenu de ces décisions, les étudiants se sont engagés à ne plus perturber les cours, les examens ainsi que toutes les activités de l’institution. » Jusqu'au prochain coup de pression. Sciences Po n'est pas un cas isolé. Les blocages qu'a connus l'université Bordeaux Montaigne, ces dernières semaines, pour d'autres raisons, se sont aussi terminés par une capitulation du même type de la part de la direction.

Signe révélateur : Jean-Luc Mélenchon et toute l'extrême gauche étaient les seuls à se réjouir de cet aplatissement devant la violence pro-palestinienne à l'œuvre dans l'établissement et dans la rue durant les heures qui ont précédé la décision. Du centre gauche à ce que les classifications désormais périmées appellent encore l'extrême droite, la condamnation était unanime.

Au cendre droit, un élu parisien parlait de « capitulation » et posait la question du financement public de l'institution.

Philippe de Villiers élargissait l'analyse à l'ensemble de l'Université française.

L'affaire Sciences Po tombe à pic, au moment où certains membres de notre élite bien-pensante tentent vainement de nous persuader que l'effondrement de nos universités est, bien sûr, dû à l'extrême droite, tel Gilles Babinet, co-président du Conseil pour le numérique, qui a dû corriger un message, sur X, qui déclenchait l'hilarité générale.

Comique, aussi, la tribune parue, la veille, dans Le Monde, de dizaines de présidents d'université déclarant que « les universités ne doivent pas être instrumentalisées à des fins politiques ». Ils estiment que « faire vivre le débat suppose qu’il soit protégé » et disent défendre l’autonomie de ces « bastions démocratiques » que seraient leurs universités !

Les leçons à tirer de ce nouveau Munich universitaire ? Primo, Sciences Po n'est - et depuis longtemps - plus ce qu'elle était, à l'image de toute l'Université française. Sciences Po est le symbole de ce discrédit intellectuel et moral, qui touche autant les étudiants de gauche fanatisés que les directions complaisantes. Faut-il rappeler, dans un autre registre, les affaires Descoings, Duhamel et Vacherat et les multiples signes d'hégémonie islamo-gauchiste ? Secundo, nos dirigeants, politiques et universitaires, apparaissent complètement impuissants et discrédités : se souvient-on encore de la venue de Gabriel Attal sur place, en mars, pour condamner les agressions d'étudiants juifs ? Il se voulait « intraitable à toutes les dérives, notamment les dérives antisémites ». Ce samedi, il rejoue l'indigné : « Hier, on a vu le spectacle navrant, choquant, d’une minorité agitée par des forces politiques, et notamment La France insoumise, chercher à perturber le fonctionnement de cette institution. Je ne l’accepterai pas. » Des mots, du vent. Tertio, c'est un nouveau signe de décomposition, annonciateur d'effondrements ou de révolutions plus spectaculaires.

Frédéric Sirgant
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