L’autoroute A69 Toulouse-Castres, un tronçon en chantier de 53 km, vient de faire l’objet d’une décision du tribunal administratif de Toulouse qui contraint les entreprises à arrêter du jour au lendemain les travaux en cours. Des travaux qui étaient pourtant très avancés puisque l’ouverture de l’ouvrage était prévue pour la fin de l’année.
Une décision néfaste
Cette décision irresponsable prise au nom de la biodiversité est une catastrophe pour les habitants de la région concernée dont une majorité d’entre eux souhaitaient pouvoir bénéficier du désenclavement que leur aurait apporté cette nouvelle voie.
Pour l’État, c’est aussi un nouveau camouflet des juges qui sera très coûteux pour les finances publiques. Il faudra en effet indemniser le concessionnaire et les entreprises en charge de la construction de cet ouvrage. Il faudra également payer les travaux qui seront nécessaires pour sécuriser les ouvrages d’art déjà construits, sans compter les indemnités de chômage à verser aux quelque mille ouvriers, conducteurs d’engin qui se retrouvent sans travail du jour au lendemain. Si la Cour d’appel administrative et le Conseil d’État confirment le jugement de première instance, il en résultera pour la puissance publique un coût qui pourrait atteindre un milliard d’euros voire plus. Une somme colossale qui aura été dilapidée par des juges à un moment où l’État devrait réduire massivement ses dépenses.
Mais au-delà des troubles régionaux qu’elle provoque, cette décision du tribunal administratif de Toulouse est aussi le reflet d’un mal profond qui détruit notre nation et dont l’affaire de l’autoroute A69 démontre qu’il ne cesse de prendre de l’ampleur. Ce mal est celui de la montée en puissance du gouvernement des juges, lequel se renforce et devient de plus en plus audacieux.
Le pouvoir judiciaire domine les politiques
Dorénavant, les politiques ne peuvent plus faire voter une loi sans qu’elle soit visée, voire censurée, par le Conseil constitutionnel qui joue désormais un rôle de tribunal idéologique au bénéfice du politiquement correct. Ils ne peuvent plus non plus prendre un arrêté ni un décret sans qu’il soit supervisé et souvent invalidé par la juridiction administrative.
Une juridiction qui ne se contente plus de vérifier qu’une décision des pouvoirs publics est conforme à la loi mais qui juge en opportunité. En l’occurrence l’État, soutenu par toutes les collectivités concernées, avait jugé que ce projet d’autoroute Toulouse-Castres répondait à « une raison impérative d’intérêt public majeur » alors que les opposants au projet, c’est-à-dire les organisations écologistes d’extrême gauche, invoquaient une atteinte à la biodiversité.
On voit bien que la décision à prendre entre ces deux options ne relève pas du droit mais d’un choix politique. Un choix qui appartenait donc au gouvernement et aux élus, ce qu’ils avaient d’ailleurs fait jusqu’à ce qu’un simple juge administratif s’imposant à l’État et aux représentants du peuple en décide autrement. Comme si un juge administratif était plus légitime et plus éclairé que le ministre des Transports, le préfet et tous les élus qui soutenaient ce projet.
Une nouvelle étape vers le gouvernement des juges
C’est donc en ce sens que cette décision aberrante de la juridiction administrative concernant l’autoroute A69 revêt une importance particulière car, si elle devait être confirmée en appel puis devant le Conseil d’État, ce serait une nouvelle étape qu’aurait franchie le pouvoir judicaire dans sa volonté de dominer totalement les pouvoirs exécutif et législatif.
Le pire c’est que les magistrats qui incarnent ce gouvernement des juges ne recherchent pas le pouvoir pour le pouvoir, ils veulent en user pour défendre une ligne idéologique, celle de l’extrême gauche islamo-écolo-wokiste.
La victoire des zadistes
Là encore, la décision prise à Toulouse est très éclairante. Si en effet cette décision de ne pas réaliser l’autoroute A69 est confirmée par le Conseil d’État, ce sera la victoire des zadistes qui ont empêché la construction d’un aéroport à Nantes. Ce sera la victoire des militants ultra- violents qui brûlaient des véhicules de gendarmerie lors des manifestations contre l’A69. Ce sera aussi la victoire de l’association Soulèvements de la terre, celle-là même que le ministre de l’Intérieur avait dissoute avant que les juges du Conseil d’État ne cassent le décret de dissolution.
Il était déjà très long et très laborieux de réaliser une infrastructure nouvelle en France. Gageons que si rien ne change au plan politique et que la décision du tribunal de Toulouse est confirmée, il ne sera pratiquement plus possible de construire de grandes infrastructures dans notre pays : ni autoroutes, ni lignes TGV, ni centrales nucléaires, ni prisons, ni bassines, ni rien du tout.
L’objectif de la déconstruction
Ces gens-là en effet ne cherchent pas à défendre l’environnement mais à déconstruire la France. Une démarche très wokiste qui voit l’homme blanc comme responsable de l’asservissement des peuples du monde ainsi que du saccage et du pillage de la terre. Aussi doit-il, selon eux, s’effacer, laisser la place aux autres civilisations et ne plus toucher à la nature. L’autoroute qui est une invention humaine et qui sert les humains doit donc dans cet esprit disparaître au profit de la faune et de la flore, comme en a jugé le tribunal administratif de Toulouse
Telle est la seconde leçon à tirer de cette décision de justice. Les écologistes qui ont obtenu l’arrêt des travaux et peut-être l’abandon du projet d’autoroute ne se battent pas pour que les Français bénéficient d’un meilleur environnement, ils mènent un combat de déconstruction de la France. Aussi, lorsqu’ils déclarent vouloir « sauver la planète », c’est en réalité à la disparition du monde blanc qu’ils travaillent.
Si donc ils gagnent dans cette procédure, ce chantier abandonné, envahi par une végétation sauvage et parsemé de ponts qui ne mènent nulle part et n’enjambent rien, ne pourra que faire penser à l’un de ces films post- apocalyptiques où, après un désastre planétaire, la civilisation a disparu. Ce chantier interrompu pourra au moins servir de symbole très clair de ce que les écolo-wokistes veulent faire de notre avenir.
Bruno Mégret 03/03/2025
https://www.polemia.com/autoroute-a69-une-decision-doublement-inquietante-par-brunot-megret/