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  • Quel rôle les dieux grecs ont-ils joué dans la guerre de Troie ?

    Au chant III de l'Iliade, Priam s'adresse à Hélène : "Tu n'es, pour moi, cause de rien, les dieux seuls sont cause de tout : ce sont eux qui ont déchaîné cette guerre" (III, 164-165). Les vieux Troyens, au demeurant, quand ils voient Hélène marcher sur les remparts, sont prêts à excuser tout à la fois Troyens et Achéens "si pour telle femme, ils souffrent si longs maux. Elle a terriblement l'air, quand on l'a devant soi, des déesses immortelles" (III, 156158). Hélène n'y serait pour rien ou plutôt, quand bien même y serait-elle pour quelque chose, ce serait la faute de cette part "divine" qui est en elle, cette beauté qui, précisément, la met du côté des dieux et matérialise une destinée de nature divine. Voyons les faits. Dans l'Iliade, il faut se rendre au chant XXIV pour trouver une allusion à l'événement qui déclencha la guerre de Troie alors que les dieux délibèrent au sujet du cadavre d'Hector, Héra, Poséidon et Athéna conservent leur rancune à l'égard de Troie et de Priam : "ils pensent à l'affront qu'en son aveuglement Pâris à ces déesses autrefois infligea : lors, dans sa bergerie elles étaient venues, mais il leur préféra celle qui lui fit don d'un objet de douloureux désir" (XXIV, 28-30). À Héra et à Athéna Pâris-Alexandre préféra Aphrodite qui lui fit don d'Hélène. Mais Pâris n'était en fait que l'instrument d'une querelle qu'aux noces de Thétis et de Pélée, Éris avait suscitée entre les trois déesses pour savoir laquelle des trois était la plus belle.

    L'épisode figure dans les Chants Cypriens, une épopée perdue qui racontait les événements antérieurs à ceux qui sont évoqués dans l'Iliade, depuis les noces de Thétis et de Pélée jusqu'à la capture de Chryséis, la fille d'un prêtre d'Apollon, par Agamemnon. La guerre de Troie y apparaît en définitive comme le fruit d'un complot ourdi par Zeus et par Thémis. Zeus cherchait, en effet, à délivrer la terre du poids de tant de mortels ; Gaia, accablée par le nombre des hommes et par leur impiété, s'était plainte auprès de lui qui, d'abord, provoqua la guerre des Sept contre Thèbes puis qui, sur les conseils de Mômos ("Sarcasme"), maria Thétis à un mortel (ce sera Pélée et de l'union naîtra Achille) et engendra lui-même une fille très belle (de son union avec Léda naîtra Hélène). C'est ce qu'Euripide rappellera en faisant d'Hélène un instrument dont les dieux se sont servi pour dresser Grecs et Phrygiens les uns contre les autres "et provoquer des morts afin d'alléger la Terre outragée par les mortels sans nombre qui la couvraient" (Hélène, 1639-1642).

    De l'origine de la guerre à l'histoire des batailles, tout, en apparence, dépend d'eux, l'idée même qui fait naître l'action puis le résultat d'une entreprise. D'emblée, à propos de la querelle entre Achille et Agamemnon, le poète le dit : "Qui des dieux les mit donc aux prises en telle querelle et bataille ? Le fils de Létô et de Zeus" (I, 8-9) : Apollon a vu l'un de ses prêtres, Chrysès, méprisé par Agamemnon (à qui il a refusé de rendre sa fille) et il descend des cimes de l'Olympe décocher, neuf jours durant, ses traits à travers l'armée jusqu'à ce qu'Achille appelle les gens à l'assemblée et que Calchas révèle l'origine de son courroux. On le sait, Agamemnon contraint de rendre sa captive, fera enlever Briséis, la "part d'honneur" d'Achille qui s'en va alors implorer sa mère. C'est précisément au moment où Zeus répond à la plainte de Thétis outragée en la personne de son fils qu'il fait parvenir un message à Agamemnon sous la forme d'un songe mensonger qui vient, alors que celui-ci est endormi, se poster au-dessus de son front : "Je suis, sache-le, messager de Zeus... Il t'enjoint d'appeler aux armes tous les Achéens chevelus – vite, en masse. L'heure est venue où tu peux prendre la vaste cité des Troyens. Les Immortels, habitants de l'Olympe, n'ont plus sur ce point d'avis qui divergent. Tous se sont laissé fléchir à la prière d'Héra. Les Troyens désormais sont voués aux chagrins. Zeus le veut" (Iliade, II, 26-33). Et puisqu'Agamemnon croit qu'il va le jour même prendre la cité de Priam, ignorant l'oeuvre que médite Zeus, il relance l'affrontement... Le monde homérique est donc peuplé de divinités en relation pour ainsi dire permanente avec les humains. Le dieu peut être favorable, défavorable, hostile ou bienveillant mais dans tous les cas de figures, il va de soi que son intervention est normale. On peut même aller jusqu'à dire que l'intervention des dieux est au coeur de la psychologie des héros d'Homère (Chantraine, 1952 : 48), ce que deux vers de l'Odyssée résument : "les dieux peuvent rendre fou l'homme le plus sage, tout comme ils savent inspirer la sagesse au moins raisonnable" (XXIII, 11-13).  

    Si le dieu inspire la crainte ou la colère, donne l'élan de l'action, cela ne signifie pas que les héros sont dépourvus d'une volonté et d'un caractère qui leur sont propres. Causalité divine et causalité humaine coexistent, se doublent et se combinent comme le montre particulièrement la collaboration, voire la symbiose, qui se manifeste entre Athéna et Ulysse. Et lorsqu'à la fin de l'Iliade, Achille s'entend dire par Thétis que, selon la volonté de Zeus, il faut rendre le corps d'Hector, lui-même se laisse toucher par la pensée de son père que lui rappelle Priam, manque de se fâcher à nouveau, puis accepte... Dans de nombreux cas, au demeurant, ce sont les décisions prises par les héros et leurs actions qui poussent les dieux à intervenir : ainsi, quand Achille se bat avec Memnon, les deux mères divines, Thétis et Éos, entrent en scène. 

    Ce rapprochement du divin et de l'humain commande en définitive la place des dieux dans l'épopée où le seuil que constitue l'immortalité tend à être sans cesse franchi. Achille est le fils de Thétis, Énée est le fils d'Aphrodite, Hélène est la fille de Zeus... Ces liens de parenté ne sont qu'un élément qui explique l'intérêt que les dieux manifestent à l'égard des hommes. Leur acharnement dans la lutte vient d'une façon générale de leur attachement pour certains mortels, leurs mérites ou leur piété – ou, inversement de leur aversion – et de la nécessité qu'il y a pour eux à exiger des honneurs de la part des hommes. Prenant parti pour les uns ou pour les autres – Héra, Athéna, Poséidon sont de tout coeur avec les Achéens, Apollon est tout entier du côté des Troyens, Aphrodite n'a d'yeux que pour Énée... – les dieux se retrouvent combattant les uns contre les autres.  

    Or, précisément, tout à leur passion pour les affaires des hommes les dieux agissent et réagissent comme des hommes. Zeus a beau y faire, lui, le roi, l'aîné, le père souverain, il doit constamment rappeler à l'ordre sa famille prête à désobéir et à en découdre, ce qui ne manque pas de donner à l'épopée ici et là des allures de comédie. Et chacun de se quereller, de venir se plaindre à lui, de se moquer des uns et des autres. Et lui d'interdire aux dieux de se mêler de la guerre, de menacer de ses coups, de promettre le "Tartare brumeux" à ceux qui désobéissent. Lui-même craint sa femme, Héra, toujours prompte à le tancer : "... même sans cause, elle est toujours là à me chercher querelle en présence des dieux immortels, prétendant que je porte aide aux Troyens dans les combats" (Iliade, I, 518-521). Celle-ci peut le berner, en éveillant son désir puis en l'endormant (Iliade, XIV, 158-350) pour laisser Poséidon donner toute sa mesure dans le secours qu'il apporte aux Achéens. Ces histoires tout humaines dont l'épopée regorge mettent en lumière le caractère anthropomorphique des dieux et les limites de leurs pouvoirs.

    On comprend alors que lorsque les dieux descendent de l'Olympe pour intervenir directement dans la mêlée, c'est sous une forme humaine, en prenant, le plus souvent, l'aspect d'un proche de la personne à qui ils veulent apparaître. Ce type d'épiphanie est fréquent : Aphrodite apparaît à Hélène sous les traits d'une ancienne servante mais elle est reconnue : sa gorge splendide, sa belle poitrine, ses yeux fulgurants sont ceux d'une déesse (Iliade, III, 396-398). Athéna vient au secours de Diomède qui la reconnaît et s'installe sur son char, saisissant le fouet et les rênes pour conduire les chevaux contre... le dieu Arès (Iliade, V, 839-842). Souvent, le dieu se cache dans une nuée aux yeux de la foule et ne se laisse voir que par le personnage à qui il veut se manifester : Apollon se fait reconnaître auprès d'Hector (Iliade, XV, 247-266) mais, au milieu des Troyens, il s'enveloppe d'un nuage (307). Parfois, lorsque le dieu apparaît sous les traits d'un proche, il peut laisser les mortels dans l'illusion : Apollon apparaît à Hector sous les traits de son oncle maternel, le vieil Asios, l'encourage à repartir au combat mais reste incognito (Iliade, XVI, 718). Les personnages d'Homère s'attendent à tout moment à rencontrer un dieu sous une forme humaine ; d'où la crainte, dans la bataille, de se trouver face à face avec un dieu : "Serais-tu quelque Immortel descendu des cieux ? Je ne saurais combattre une des divinités célestes" crie Diomède à Glaucos (Iliade, VI, 128). S'il arrive parfois que les dieux interviennent dissimulés, par une métamorphose, dans le corps d'un animal par exemple, la norme est bien une représentation anthropomorphique des dieux.  

    On peut donc dire qu'en jouant leur rôle dans la guerre de Troie, les dieux révèlent, par la grâce du poète, leur anthropomorphisme, non seulement plastique mais fondamental : les dieux agissent et se conduisent comme des hommes. Autrement dit, la poésie épique donne une forme organique et visible à la sphère du divin et, en faisant des dieux les protagonistes d'un récit, elle leur attribue les qualités spécifiques aux individus : ils ont un nom, une "personnalité" et un caractère particuliers (Vegetti, 1993 : 388). Et pourtant... Les dieux sont bien différents. D'une certaine façon, ils apparaissent comme des héros dont l'areté (la valeur) aurait été poussée jusqu'à ses extrêmes limites : ils les surpassent par la beauté, la force, l'intelligence. L'éclat surgit dès qu'il est question d'un dieu. Laissons parler Thétis : "Zeus à la grande voix, assis à l'écart, sur le plus haut sommet de l'Olympe aux cimes sans nombre" (Iliade, I, 498-499). À cette image de la majesté divine, il faut ajouter ce trait qui change tout : les dieux sont immortels. Après avoir donné à Pélée des chevaux immortels qui pleurent la mort imminente de leur jeune maître Achille, Zeus se lamente : "Pauvres bêtes ! Pourquoi vous ai-je donc données à Sire Pélée - un mortel ! – vous que ne touche ni l'âge ni la mort ? Est-ce donc pour que vous ayez votre part de douleurs avec les malheurs humains ? Rien n'est plus misérable que l'homme entre tous les êtres qui respirent et marchent sur la terre" (Iliade, XVII, 443-447). Affirmation d'une supériorité qui fait des dieux des maîtres fondamentalement séparés des hommes.  

    Nul doute que lorsqu'elle prend forme, l'épopée a pour toile de fond quantité de récits mythiques traditionnels sur les divinités et les puissances naturelles qui habitent et dominent le monde. Mais le plus remarquable est que pour faire le récit des derniers jours de la guerre de Troie, le poète, en sélectionnant, en mettant en œuvre et en réélaborant un immense matériau, a esquissé pour les siècles à venir la figure de ce qu'est un dieu grec.

    Editions Klincksieck

  • “Ô filles de l’eau” : Nolwenn Leroy en concert à Nantes

    “Ô filles de l’eau” : Nolwenn Leroy en concert à Nantes

    NANTES (NOVOpress Breizh) – Nolwenn Leroy sera en concert à la Cité des congrès, à Nantes, le 14 mai prochain. La chanteuse bretonne présentera «O filles de l’eau » son tout dernier album.

    Après le succès phénoménal rencontré par « Bretonne » – plus d’un million trois cents mille exemplaires vendus en France et à l’étranger – la chanteuse finistérienne nous revient avec un nouvel album de chansons originales, « Ô filles de l’eau », sorti fin novembre dernier. Dans celui-ci, Nolwenn Leroy aborde le thème de la mer et des femmes sur un mode « pop-folk celtisant », avec « Juste pour me souvenir » comme titre phare. Le succès est encore au rendez-vous : deux mois après sa sortie, l’album est déjà certifié triple disque de platine.

    Si Nolwenn Leroy délaisse cette fois le chant traditionnel, son inspiration demeure plus que jamais celtique : « La sirène, c’est le mythe de l’éternel féminin de l’océan, c’est celui du désir, de la séduction. La sirène peut être aussi dangereuse. C’est une source d’inspiration pour tous les artistes… Cet album, que j’ai écrit et composé s’inscrit dans une forme de continuité du son qui est le mien depuis une dizaine d’années, de cette pop folk que j’aime. On y retrouve des instruments celtique comme la harpe, la flûte irlandaise » (Presse-Océan, 29/04/2013).

    « C’est un vrai bonheur de jouer à Nantes », affirme la chanteuse bretonne. Assurément, c’en sera un également de venir l’écouter.

    http://fr.novopress.info

  • L’attitude des catholiques dans les manifestations : Une certaine ligne de crête étroite et ventée

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    Laurence Maugest appelle à un rassemblement des catholiques.
    Les adversaires de la loi Taubira n’ont pas tous les mêmes attaches philosophiques et religieuses. Mais ils ont tous en commun de croire qu’il y a du divin dans la vie et chez l’homme, et que le monde ne se réduit pas à l’individualisme marchand. Reste que, parmi les participants à la Manifestation pour tous, les catholiques fournissent les gros bataillons. Laurence Maugest analyse ici leur attitude entre affirmation et discrétion et Polémia donne à ses lecteurs son point de vue, point de vue d’une manifestante catholique.
    Polémia.

    Les événements qui accompagnent l’examen de la loi concernant l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe ont révélé très clairement des positions parfois extrêmement antagonistes dans les rangs des catholiques. Il y a, d’un côté, les catholiques intégrés au mouvement de la Manifestation pour Tous et qui ont reçu et suivent pour la plupart la consigne de ne pas montrer d’appartenance religieuse.
    Pour certains, être catholique inclut la manière de faire pour ne pas le paraître…

    Le catholicisme classique cultive l’œcuménisme et la sacrosainte ouverture. Cela, jusqu’à intégrer dans des cursus de formation à la religion catholique, dédiés à des néophytes, cet esprit œcuménique dès le démarrage de leur initiation. N’est-il pas nécessaire de bien connaître sa religion, d’être bien enraciné dans ses traditions et élevé par sa spiritualité avant de s’intéresser à d’autres cultes ?

    Il paraît peu probable que l’on puisse trouver autant d’ouverture chez les juifs ou les musulmans – ce qui est en définitive cohérent et sensé : il est difficile d’imaginer un professeur de français utiliser le temps de son cours à la promotion des bienfaits des mathématiques. Lorsqu’il s’agit de la religion du baptême et de l’immersion, cela est bien incompréhensible.

    Alors que se passe-t-il chez les catholiques ?

    Les influences psychanalytiques et les représentations sociales ont-elles réussi à persuader les catholiques que nous risquons tous la triste névrose, le cerceau dans les cheveux et la jupe plissée pour nos filles charmantes ? Pour conjuguer ces forces obscures, qui ne proviennent plus du Diable mais seraient sécrétées par un inconscient tumultueux et hédoniste écrasé sous la morale chrétienne, nous devons afficher un ton jeune, le franco-anglais étant vivement conseillé. Il nous faut affuter nos signes extérieurs d’équilibre parfait. Ce qui signifie, à la mode du diktat de l’égalitarisme : faire l’apologie des autres religions et de leurs intellectuels. Pour ces personnes, être catholique inclut la manière de faire pour ne pas le paraître.

    Contre la déconstruction des valeurs humaines

    Dans cette même résistance contre ce projet de loi, il y a d’autres types de pratiquants. Ils manifestent contre la déconstruction des valeurs humaines (eugénisme, banalisation de l’avortement, mariage de personnes de même sexe, utilisation des embryons à des fins scientifiques…) en mettant très largement en avant leur appartenance religieuse. Ils ont le mérite d’être sincères et congruents. Mais, ont-ils conscience que, dans la société déchristianisée qui est la nôtre, le crucifix est trop souvent perçu comme une « arme » au mieux dérisoire, au pire maléfique ? Même si cela est incompréhensible, voire accablant, pour le croyant, c’est un état de fait dont les raisons sont à chercher dans l’évolution individualiste et matérialiste du monde contemporain.

    La désacralisation et la réduction de l’être humain à un amas cellulaire asexué et inculte, sans histoire et « hors sol », sont intimement liées. Les catholiques qui s’assument sont plus courageux que les catholiques masqués, certes, mais, néanmoins, les signes d’appartenance religieuse que les « traditionalistes » affichent ne peuvent plus trouver dans le regard de l’homme du XXIe siècle l’alchimie nécessaire à leur métamorphose en symboles.

    Ils demeurent tristement des signes sociologiques, des signes d’une corporation d’hommes jugés sclérosés, rétrogrades au regard d’une idée de modernité qui ne peut, il est vrai, s’appliquer qu’au domaine de la matière. Il s’avère que dans les dimensions plus élevées de la pensée et de la spiritualité, les progrès de l’homme du XXIe siècle sont définitivement incertains.

    L’obsessionnelle recherche de modernité

    Néanmoins, il nous faut réaliser que cette obsessionnelle recherche de modernité, parfaitement fantomatique et insensée, brouille la lecture de ce qui est fondamental. Sans chercher aucune compromission, en évitant toute lâcheté, ne serait-il pas plus fructueux, tout en se présentant clairement comme catholiques, de dénoncer l’horreur certaine que représente la « chosification » de l’être sans s’attacher uniquement à sa religiosité ? En effet, n’est-ce pas l’intuition que l’homme a du respect qu’il doit se porter qu’il faut éveiller ? Car c’est bien l’intuition de sa singularité sacrée qui se lève contre sa maltraitance. Les agnostiques, les athées ou encore les amnésiques de la question religieuse auront ainsi plus de chance d’être touchés. Engagés dans ce mouvement, concentrés et dégagés du brouhaha ambiant qui vend, à peu de frais, le nihilisme, ils réaliseront peut-être que la parole du Christ aiguise notre intuition au monde et fait de notre dignité une évidence.

    Une telle approche ne partirait pas du dogme, trop stigmatisé pour être entendu par l’homme contemporain, mais de la parole vierge du Christ – cette parole qui s’est glissée dans les  rouages de la société où elle se lénifie et perd son rôle capital d’aiguillon de la responsabilité de chacun d’entre nous. Métamorphosée, trop humanisée, cette parole mutée, essorée, crée un état d’esprit qui joue la facilité et transforme l’idée même de charité en permissivité. Il faut revenir à la parole originale qui s’adresse au possible que détient chaque cœur humain.

    Révéler la part de divinité dans l’homme

    Ce qui rend le christianisme inacceptable à notre époque est qu’il révèle à l’homme sa part de divinité en lui. L’homme de la postmodernité veut bien jouer à se prendre pour Dieu aux manettes de sa haute technicité, mais, lorsqu’il réalise que Dieu est en lui, un Dieu incontrôlable, bien au-dessus de sa très virtuelle toute-puissance scientiste et qu’il ne s’agit plus d’un « jeu », cela le terrifie. L’homme du XXIe siècle, embourbé dans le quotidien, ne peut être que déstabilisé par une telle révélation. Alors, il se perd dans le divertissement, se rehausse dans une agressivité de parade et réduit le christianisme à ses oripeaux sociologiques démunis de l’essentielle spiritualité. C’est là, en quelque sorte, une victoire ultime du matérialisme qui cherche à détrousser, en un même temps, la religion de son âme et l’âme des hommes.

    Mais peut-on récupérer ces âmes qui s’ignorent par des signes ostentatoires dont la dimension symbolique reste invisible au plus grand nombre ? Ligne de crête entre une argumentation uniquement dogmatique, inerte, sans vie et la compromission qui porte l’écho du chant du coq. Serait-il possible de débroussailler une troisième voie ?  Loin de « l’humanisme » qui place l’Homme au centre de tout, cette troisième voie serait l’expression de la grandeur potentielle de l’Homme que nous signifient le Christ, les Pères de l’Église et les philosophes chrétiens : le sens qui se révèle à sa tendresse, à sa réceptivité, à  son intuition et en cela rappelle à l’homme qu’il possède bien ces qualités. Il s’avère que l’homme moderne qui a une assurance absolue et puérile en sa technicité a perdu une grande part de sa confiance, voire de la visibilité qu’il devrait avoir de ses qualités d’homme, dépouillées des babioles de sa modernité.

    Cette voie serait si singulière que le relativisme dominant et tueur s’écraserait dans sa platitude intrinsèque. Cette voie chercherait la nature de l’homme derrière ses gadgets modernistes et le mènerait vers la contemplation du monde réel qui borde l’émerveillement. Cette approche est à réserver, en premier lieu, aux jeunes avant que ne s’étiole, dans les vapeurs de la virtualité qui les étouffent, leur réceptivité à la beauté et à la complexité du monde réel. Notre société se dédouane de ces dimensions de tendresse et d’amour qui se liquéfient dans « les Droits de l’homme ». Cette délégation de ce qu’il y a de plus grand en nous engendre un contexte d’irresponsabilité et de passivité funestes.

    Les Dix Commandements, par leur appel à la vigilance de l’homme, aiguisent sa conscience d’être au monde source de réalisations utiles et respectueuses. On entend trop souvent qu’il faut que l’Eglise se modernise. Assimiler ce souffle incessant de plus de deux mille ans à une bâtisse à réhabiliter et à mettre au « goût du jour », n’est-ce pas engloutir notre dernier espoir de transcendance dans le magma du matérialisme actuel ? La recherche et le rejet du modernisme, en introduisant la notion de temps, ne sont-ils pas destructeurs du sacré intemporel de la présence divine ? En cela, les tensions continuelles entre « les modernistes » et « les traditionalistes » pourront, si elles persistent, être le coup de grâce donné au catholicisme. Le poison vient souvent de l’intérieur…

    Lorsqu’il est question de Dieu, le catholique ne doit-il pas, dans ce qu’il est, dans ce qu’il dit, dans ce qu’il fait, se regrouper vers l’essentiel et être le héraut d’un éclat sacré et intemporel ? Afin d’éviter les pièges bêtifiants des représentations sociales que nous imposent les médias, il nous faut nous dégager du monde des apparences et du dérisoire où ils nous tiennent serrés, traverser le miroir, revenir à la déclinaison du verbe être et puiser dans la loi naturelle ce qui nous « anime ».

    Laurence Maugest 19/04/2013 http://www.polemia.com
    Image : manifestation du 17 novembre 2012
    Crédit photo : Civitas

  • 1er mai 1776 : naissance des Illuminatis de Bavière

    Ce jour-là fut créé l’ordre secret des « Illuminés (ou Illuminati) de Bavière », prétendant ressusciter les mystères de Mithra, par le franc-maçon révolutionnaire Adam Weishaupt (né juif, baptisé puis éduqué par les Jésuites avant d’évoluer) et cinq autres frères (dont le chanoine Rocca et Benjamin Franklin).
    Ils seront 2500, cinq ans après.

    Cette puissante secte occultiste a joué un rôle important dans la survenue et le déroulement de la Révolution française (selon l’abbé Barruel notamment).

    Selon certaines théories, l’ordre des Illuminés de Bavière qui a officiellement disparu en 1786 après une répression par les autorités du Sud de l’Allemagne, aurait survécu et se trouverait au sommet de la hiérarchie occulte qui travaille à l’avènement du nouvel ordre mondial.

    Pour se former et former son jugement sur ces questions, voir cette bibliographie.

    http://www.contre-info.com/

  • 5 juillet 1830 : la prise d'Alger

    Il y a cent quatre-vingts ans, le 25 mai 1830, une flotte importante (plus de cent soixante-dix bâtiments de guerre et de commerce) transportant un corps expéditionnaire de 37 000 hommes quitte Toulon. Objectif : Alger. Il est bon de le préciser, Alger n'est pas alors la capitale d'une Algérie qui n'existe pas. Le terme Algérie n'apparaîtra que bien plus tard. Les historiens français dans leur majorité sont très prudents sur le sujet car, on le sait, l'histoire officielle de l'Algérie soutient qu'il y avait en 1830 une nation algérienne. En fait il y a bien un État à Alger mais c'est un État turc connu sous le nom de Régence d'Alger.
    UN ÉTAT TURC
    En principe il dépendait du sultan de Constantinople mais s'en était affranchi. Dirigé par un dey, il a duré presque trois siècles. Dans son livre (qui fut hélas son dernier) Histoire de l'Algérie 1830-1954, Editions (disparues) de l'Atlanthrope (Versailles, 1993), le professeur Xavier Yacono lui a consacré ses premiers chapitres. La célébrité de cette cité venait de la crainte voire de la terreur causées par ses corsaires, les fameux rais, qui empoisonnèrent la Méditerranée (prise des navires, butins, milliers d'esclaves chrétiens dans ses bagnes). Ce qui apportait une manne financière considérable au budget de la régence. À plusieurs reprises, la ville fut attaquée par des flottes diverses. La plus célèbre fut celle de Charles Quint. Ce fut un fiasco en raison d'une violente tempête. Au 19e siècle, la course a presque disparu. Ce qui posa un grave problème pour les finances du dey. Faute d'autre solution, on décida d'augmenter les impôts. Ce qui fut mal supporté par la multitude de tribus mal contrôlées qui peuplaient le territoire du dey. En jouant habilement sur leurs rivalités, la régence avait pu conserver sa domination. Mais son autorité était de plus en plus en plus contestée. D'autant qu'à Alger même, le pouvoir du dey était menacé par sa milice composée des fameux janissaires. Alger n'était plus la grande ville d'antan. Sa population était évaluée à 30 000 habitants voire plus et celle de la future Algérie à trois millions (estimations de Xavier Yacono). Dans leur immense majorité musulmans. Bref, cette régence qui a été définie par Charles André Julien (historien anti-colonial) comme une « colonie d'exploitation dirigée par une minorité de Turcs avec le concours de notables indigènes » était en décadence. Reste qu'Alger avait la réputation d'être imprenable...
    L'EXPÉDITION
    Ses causes en sont connues. C'est officiellement pour venger son honneur que la France s'en prend à Alger. Un honneur bafoué lorsque le dey d'Alger en 1827 a souffleté en public notre consul DevaI, un individu douteux d'ailleurs. À l'origine de l'affront une histoire très embrouillée d'un achat de blé par la France sous le Directoire. Et le versement par la France de sommes (4 millions de francs) que le dey n'a jamais touchées. Elle ont été négociées par deux juifs livournais, Bacri et Busnach, intermédiaires tous azimuts entre la régence et différents États (notamment pour le rachat des esclaves). Ils auraient reçu des acomptes de TalIeyrand qui aurait eu sa part. On comprend l'irritation du dey. En Iui-même, l'incident n'est pas grave. Il s'est écoulé trois ans depuis 1827 mais il y avait déjà un contentieux entre les deux pays à propos d'un comptoir français, la Calle. Ça s'est envenimé et des navires de guerre français font le blocus d'Alger mais ce n'est qu'un pis-aller. En réalité, Charles X a besoin d'un succès en politique extérieure. Son régime est en difficultés face à une opposition libérale qui critique d'ailleurs le projet d'expédition. Et même en a révélé des détails. Charles X a pensé à Mehmet Ali, pacha d'Égypte, pour s'emparer de la Régence au nom de la France mais ce fut un échec. Bref, il faut y aller. Principal obstacle : l'Angleterre qui y est hostile. Mais le ministre de la Marine le baron d'Haussez passe outre. À la tête de l'expédition : pour la flotte le vice-amiral Duperré, pour les soldats le ministre de la guerre le comte de Bourmont impopulaire. Il a "trahi" Napoléon à la veille de Waterloo !
    Les plans du débarquement remontent à 1808 où Boutin, un agent secret de Napoléon, a été envoyé à Alger pour préparer un coup sur la ville. Il en a ramené un plan minutieux, des croquis sur les emplacements des défenses, sur le port. Et une conclusion : pour attaquer la ville, il faut la prendre de l'intérieur en débarquant sur la plage de Sidi Ferruch, à quelques kilomètres à l'ouest d'Alger. Ça tombe bien. Le corps expéditionnaire dispose de chalands s'ouvrant à l'avant comme à l'arrière. Ce qui préfigure les barges utilisées par les Américains en novembre 1942 au même endroit et plus encore en 1944 en Normandie.
    LA VILLE EST À NOUS !
    La flotte est arrivée en vue de l'Algérie le 31 mai ; craignant une tempête, elle s'est repliée sur les Baléares avant de revenir le 10 juin. Il y aura bien une autre tempête mais elle ne se produira que le 16 fort heureusement. Le débarquement a lieu le 12. Le dey a rassemblé une armée nombreuse mais disparate et mal commandée. Elle se dispersa après un combat décisif pour les Français. Le professeur Yacono note que des prisonniers français capturés ont été retrouvés massacrés et mutilés. D'où des représailles. Il précise : « c'est déjà le caractère inexpiable de cette guerre ». Qui en annonce beaucoup d'autres. Finalement Bourmont, qui a longtemps hésité, décide, muni d'une forte artillerie, de se diriger sur Alger. Il attaque le fort dominant Alger que les Turcs font sauter. La capitulation est inévitable - elle est demandée et signée le 5 juillet. En trois semaines, la puissance turque s'est effondrée. Bilan du côté français : 1 000 morts, 2 000 blessés et davantage de l'autre côté. À l'annonce de la prise d'Alger l'opinion en France est indifférente, sauf Marseille et Toulon qui la célèbrent bruyamment. Cette victoire ne profitera pas à Charles X chassé par les Trois glorieuses des 27, 28 et 29 juillet 1830, journées que rappelle encore aujourd'hui la célèbre colonne place de la Bastille à Paris.
    Dans la convention de la reddition, il y a un paragraphe cinq qui commence par : « L'exercice de la religion mahométane restera libre. C'est le général en chef qui en prend l'engagement sur l'honneur. » Quoi qu'on en dise actuellement, cet engagement sera respecté, notamment par l'armée plutôt anticléricale. Les Français ont été reçus avec enthousiasme par deux minorités qui avaient à souffrir du dey et de ses janissaires. À savoir les Maures (issus de métissages) et les Juifs à la condition peu enviable. On retrouve Jacob Bacri (Busnach a péri dans un pogrom) « chef de la nation juive » au côté de Bourmont. Il n'y a pas eu d'excès contre la population mais les pillages habituels. Des historiens algériens ont monté en épingle la disparition du Trésor de la Casbah évalué à cent millions. Le dey qui a quitté Alger a dû en emporter une partie. 48 millions ont couvert les frais de l'expédition. Pour le professeur Yacono, il est fort probable que le reste ait abouti dans la cassette royale. La période qui suit est très compliquée. L'Algérie intérieure explose en luttes tribales. Le changement de régime en France n'arrange pas la situation. L'armée testera loyale. Bourmont s'est exilé, emportant avec lui le cœur de son fils tué au combat. Il faut tenir Alger mais aussi Oran et Bône. Abandonner Alger, impossible, l'armée ne le tolérerait pas ni un certain orgueil national. De 1830 à 1834 il faudra se décider à ce qui a été appelé l'occupation restreinte, prélude à l'occupation totale. Ce sont les « débuts des possessions françaises du Nord de l'Afrique ». Il faut envoyer des soldats mais, sur place, dès août, des guerriers algériens descendus des montagnes, les "Zaouaoua" (les Zouaves) se présentent aux troupes françaises qui les incorporent. Le professeur Yacono signale le fait ajoutant que dès les débuts d'une conquête qui va être longue, difficile, meurtrière, il y a à la fois « ralliements et résistances ». Nous ne développerons pas. Notre adversaire le plus sérieux et le plus coriace fut Abd El Kader qui sut profiter de nos erreurs, brandit contre nous l'étendard du djihad mais ne put jamais rassembler toutes les tribus algériennes (notamment les Kabyles qui lui furent hostiles). S'il avait eu le temps, aurait-il pu fonder une nation algérienne ?
    UN SIÈCLE APRÈS, LE CENTENAIRE
    « Nous sommes restés en Algérie parce que nous n'avons pu en sortir » écrit Emile Félix Gautier dans une brochure Un siècle de colonisation publié en 1930. Ce centenaire fut le triomphe. pas modeste, du système colonial. Mais l'Algérie depuis 1848 est composée de trois départements français. Il n'y eut pas en métropole une répercussion profonde mais l'Algérie fut à la une quelques semaines. On le sait bien maintenant, en France il y avait un parti colonial qui triompha ensuite avec l'exposition coloniale de 1931, mais il n'y eut pas (sauf dans des minorités) d'opinion coloniale. Paradoxalement c'est de 1940 à 1945 (et même après), à Vichy comme chez De Gaulle, qu'il y eut l'exaltation de l'Empire. Dans l'Algérie de 1930, il y eut beaucoup de cérémonies et de manifestations spectaculaires. Même si un certain nationalisme. plus religieux que politique est en gestation, on n'observe pas d'hostilité à l'égard du président de la République Gaston Doumergue lorsqu'il traverse un pays qu'il avait bien connu jeune magistrat. Il inaugure notamment à Sidi Ferruch une stèle monumentale (de 15 mètres de haut) ornée de sculptures et d'un bas-relief avec cette inscription : « lci le 14 juin 1830 par ordre du roi Charles X (dans L'Action Française Maurras exulta devant cet hommage de la République au défunt roi), sous le commandement du général de Bourmont l'armée française doit arborer ses drapeaux, rendre sa liberté aux mers, donner l'Algérie à la France. » Avait été ajoutée une suite grandiloquente qui soulignait l'apport de « Cent ans (sic !) de République française et la reconnaissance de l'Algérie pour la Mère Patrie, liée à elle par son impérissable attachement ».
    LE POIDS DE L'ISLAM
    Au même moment, lors d'un Congrès tenu à Alger et regroupant des historiens, un arabisant Desparmet signale qu'« au début du siècle sur des marchés algériens il a entendu un poème en arabe sur l'entrée des Français dans Alger » (1). Qui commence par « Alger au pouvoir des Chrétiens au culte abject. » Se poursuit par « Alger la splendide les nations ont tremblé devant elle. » Il y a d'autres vers injurieux contre « les Juifs qui se sont réjouis à nos dépens », contre les Roumis qui se sont installés dans la ville - « elle n'a plus que des immondes (sic) ». Enfin un éloge de ce « port célèbre » avec l'évocation des « captifs aux mains liées ». En finale : « Ils (les captifs) étaient des mulets (sic) mon fils » ; et en conclusion : « Les exploits d'Alger ont retenti dans les siècles passés. » Pour Desparmet qui publia ce texte dans la très officielle Revue africaine et le commenta, il s'agit là d'« une xénophobie instinctive et d'un fatalisme religieux ». Desparmet signale aussi les propos d'un Algérien de Tlemcen dans une revue du Caire : « Tant que nos enfants seront dirigés dans la droite voie de notre prophète Mahomet, la colonisation française ne triomphera pas de nous. » Il ne semble pas que tout ceci ait été pris au sérieux.
    lN MEMORIAM
    Le 5 juillet 1962, date officielle de l'indépendance de l'Algérie, ces forces souterraines et bien d'autres triomphent. Il faut à la hâte déménager la stèle avant qu'elle ne soit dégradée. Ce sont les paras du 3e RPIma qui s'en occupent. Les plaques, les bas-reliefs, les sculptures sont démontées. Ce qui reste, un squelette de béton dynamité, une énorme explosion. Le lendemain, les débris sont poussés dans la mer par le génie. Exit !
    Après bien des péripéties et grâce à l'action des Cercles AIgérianistes et deux anciens instituteurs français d'Algérie, Roger et Hélène Brazier, le monument a été reconstitué en France (2). Installé et inauguré le 10 juin 1998 à Port Vendres, redoute Bear, Esplanade de l'Armée d'Afrique. Il lui fut ajouté un petit musée. Si vos vacances vous poussent par là, rendez-leur visite. C'est tout ce qui peut rappeler 132 ans de présence française. Dans le numéro de juin de son périodique L'Afrique Reelle (diffusé sur Internet), Bernard Lugan rend hommage à cette période en citant le livre du professeur Pierre Goinard L 'Œuvre française en Algérie, Laffont, 1986. Politiquement, on ne le sait que trop, ce fut un échec et une lourde charge financière mais sur d'autres plans, même si nous sommes à peu près les seuls à le savoir et à le dire, ce fut un bilan glorieux et positif. Mais depuis 1962, des deux côtés de la Méditerranée, l'œuvre française fut insultée, dénigrée, souillée, livrée aux chiens de l'anticolonialisme.
    Jean-Paul ANGELELLI. Rivarol du 9 juillet 2010
    (1) Cité d'après L'opinion française et l'Algérie de 1930. Doctorat 3e Cycle. Nanterre 1972.
    (2) D'autres monuments furent sauvés. Voir le livre d'Alain Amato. « Monuments en exil », Mais fut détruit en revanche par les Algériens l'édifice en hommage à la colonisation et le splendide monument aux morts d'Alger fut coulé dans une masse de béton. Qui recouvrit les panneaux qui l'ornaient et portaient les noms de tous les soldats d'Alger morts au cours des deux guerres européennes, tant les chrétiens que les musulmans. Ce qui gênait le nouveau pouvoir.

  • La face cachée de la loi Taubira

    par Alexis Aguettant*

    Christiane Taubira l’a annoncé, sa loi apporterait un « changement de civilisation ». Pour bien saisir la portée de son aveu, il convient de prendre conscience que les conséquences de cette loi toucheraient non seulement les lesbiennes et les gays, mais aussi toutes les femmes et tous les hommes.

    Autrement dit, il faut comprendre que la loi Taubira qui semble être une loi pour les LGBT a en fait une face cachée : si cette loi devenait effective, toutes les femmes pourraient demain, au nom de l’égalité, faire des enfants avec un médecin spécialiste es procréation médicalement assistée. Quand on sait le nombre de jeunes-femmes célibataires en France, quand on sait le nombre de mères célibataires, on peut aisément deviner l’immense marché qui s’ouvrirait…

    Autrement dit, le changement de civilisation prôné par le pouvoir socialiste permettrait la procréation à la carte pour TOUTES les femmes. Les hommes deviendraient alors de fait un sexe grandement fragilisé, pour ne pas dire éclipsé. La sénatrice qui a déclaré pendant les débats parlementaires qu’il fallait offrir autre chose que la société « patriarcale, hétérosexuelle et blanche » ne disait pas autre chose : la loi Taubira cache un projet féministe radical qui fait une guerre d’usure aux hommes (tout cela derriére une égalité « tarte à la crème », c’est un peu fort de café comme on dit chez nous). [...]

    La suite sur Nouvelles de France

    http://www.actionfrancaise.net

  • Paris : les veilleurs rassemblés au Louvre se mettent en marche

     30 avril 2013 Ce soir, les veilleurs parisiens se sont rassemblés au Louvre :

     

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    Puis, ils se sont levés et marchent dans Paris :

     

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    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Loi Taubira : Vote sous pression du « grand capital »

    Le débat sur le mariage homosexuel qui a accaparé l’actualité au cours des derniers mois tend à apparaître comme un débat franco-français lié à l’affrontement des partis et des sensibilités propres à l’Hexagone et l’outre-mer français. Il a pourtant une dimension internationale déterminante. Il n’est même, d’un certain point de vue, que l’un des champs de bataille dans une guerre non déclarée qui fait rage dans une grande partie du monde, pas seulement occidental.

    En même temps que les parlementaires français débattent de la loi Taubira, en effet, le mariage unisexe fait la une aux États-Unis avec le recours auprès de la Cour suprême contre l’État de Californie qui a interdit le « mariage gay » par référendum (et un autre recours, le cas Wilson, tendant à faire reconnaître un « mariage » lesbien conclu au Canada).

    Si la Cour suprême annule la décision de l’État de Californie comme contraire aux droits de l’homme, le mariage homosexuel qui, jusqu’ici, n’avait été admis que par neuf États sur 50 [1], deviendrait obligatoire sur tout le territoire de l’union. La décision de la Cour suprême est attendue pour la fin juin.

     Le business gay

    Une des dimensions de cette bataille particulièrement âpre est l’intervention massive des plus grandes sociétés américaine en faveur du mariage homosexuel. 278 d’entre elles ont signé un mémoire déposé à la Cour suprême en tant qu’amici curiae (une procédure propre aux États-Unis, qui permet à des tiers, « amis de la Cour », de donner leur avis dans une affaire) lui demandant instamment d’admettre cette revendication.

    Parmi les signataires, rien que du beau linge : Apple, Bain & Co, Bank of New York Mellon, Black Rods, CBS, Facebook, Goldan Sachs, Jet Blue, Johnson & Johnson, Starbuck, Twitter, Viacom, Walt Disney. Tous les secteurs sont représentés mais d’abord la banque et la communication.

    Ce mouvement des grandes sociétés en faveur du mariage homosexuel se fonde sur l’idée que le reconnaître serait « bon pour le business ». Il est, au dire d’observateurs, un fait nouveau, illustrant l’emprise croissante de la culture « gay » sur l’Amérique des affaires.

    La bataille qui fait rage outre-Atlantique va jusqu’à des campagnes de boycott commercial par l’un ou l’autre des camps. Que dirait Disney si les familles nombreuses qui peuplent notre Manif pour tous boycottaient Disneyland ?

    Relativement discret dans son premier mandat, le président Obama est aujourd’hui ouvertement engagé du côté des partisans du mariage homosexuel.

    Socialisme et grand capital

    On peut mettre l’engagement d’une partie du business américain en parallèle avec l’aide que reçoit de sociétés comme Microsoft ou Ernst &Young, la Fondation Terra Nova, proche du Parti socialiste et ardente promotrice des réformes sociétales.

    Un rapport récent de cette fondation avait attiré l’attention en 2011 car il proposait que le Parti socialiste prenne définitivement ses distances avec ses appuis historiques, classe ouvrière ou fonctionnaires, pour se tourner vers « une nouvelle alliance des diplômés, des jeunes, des minorités , des femmes, des urbains et des non-catholiques, tous supposés tournés vers l’avenir et adeptes du libéralisme culturel ».

    De ce côté de l’Atlantique, la fondation socialiste n’effraye pas non plus le grand capital : Areva, Air France, Casino, EADS, Suez, Sanofi, Vivendi lui apportent leur soutien.

    On s’est interrogé sur le financement des femens, ces jeunes femmes venues d’Ukraine pour perturber les manifestations anti-mariage unisexe en France. Il semblerait que pour une jeune femme de ce pays encore très pauvre, où le taux chômage est élevé, la condition des femmes très difficile (notamment en raison de l’alcoolisme, générateur de brutalités), il y aurait d’autres priorités que la condition des homosexuels en France (si tant est que sa promotion aille de pair avec la cause féministe, ce qui reste à prouver).

    D’autant que vivre à Paris coûte cher. Mais elles y recevraient pour ce faire un salaire représentant trois fois le salaire moyen ukrainien !

    Qui paye ? Parmi les financeurs possibles de ce mouvement, on cite le nom de George Soros, le milliardaire américain dont la Fondation pour une société ouverte s’attache à promouvoir la démocratie et surtout les idées libertaires en Europe de l’Est. Elle a pris pour cible depuis quelques années, le régime de Poutine, encore trop attaché à son gré aux valeurs chrétiennes et patriotiques.

    Le Parti socialiste entretient, quant à lui, des liens suivis avec la galaxie du parti démocrate américain, en particulier la National endowment for democracy, fondation chargée de promouvoir à travers le monde la vision américaine « libérale » de la démocratie.

    La France sous surveillance

    C’est dire que ce qui se passe en France en matière de droits des homosexuels est observé attentivement par des forces internationales aussi puissantes que vigilantes. Pierre Berger, qui a osé dire : « Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence ? » et dont on connaît l’engagement en faveur des LGBT, est, sur ces sujets, pleinement en phase avec George Soros.

    Ces forces, largement relayées à la commission de Bruxelles, ne séparent pas ce qui est libéral de ce qui est libertaire. La France était, à leurs yeux, en retard sur les deux plans. Elles attendaient du gouvernement Hollande qu’il « modernise » la France sur le double plan social et sociétal.

    Sur le plan social, il s’agissait de remette en cause une législation protectrice héritée d’un siècle de politique social-démocrate, Le projet de loi « sur la sécurisation de l’emploi » est un pas dans ce sens mais jugé encore trop timide.  Sur le plan sociétal, on attendait bien sûr de lui qu’il fasse adopter à la France le mariage dit « gay ».

    Pressé par ces puissants mentors, Hollande, ces derniers mois, a paru un peu mou sur l’un et l’autre dossier. Il ne serait pas étonnant qu’on l’ait mis en demeure de faire rapidement ses preuves, ne serait-ce que pour améliorer son image internationale désastreuse.

    François Hollande a pris la décision, immédiatement après le vote du Sénat, d’accélérer le passage en force de la loi Taubira. On a d’abord pensé qu’il voulait par-là se débarrasser vite d’une question épineuse. Mais cette accélération est en phase avec le calendrier mondial de la question.

    Suspecte précipitation

    N’en déplaise à ceux pour qui la France n’est plus qu’un pays de second rang sans influence, l’adoption du mariage homosexuel chez nous pourrait avoir un impact sur les décisions attendues de la Cour suprême. Si la loi n’avait été votée qu’à l’automne, comme il en avait d’abord été question, elle serait, à cet égard, venue trop tard.

    Si dans le courant de cet été l’adoption de la loi française se conjuguait avec une décision de la Cour suprême favorable au lobby « gay », l’équilibre mondial basculerait de manière décisive en sa faveur. Jusqu’ici en effet, contrairement à ce que prétend la propagande homosexuelle, seuls de petits ou moyens pays, au total 11 sur 200[2], avaient adopté cette forme de mariage ; les grandes puissances étaient toutes réticentes.

    L’adjonction à la liste de deux pays comme le États-Unis et la France serait une victoire emblématique pour les partisans de la révolution libertaire ; la phase suivante, la destruction définitive du mariage pourrait être rapidement engagée.

    Mais nous savons qu’en France, la décision ultime est désormais entre les mains du Conseil constitutionnel. Nous voyons par tout ce contexte combien sa responsabilité est lourde.

    Abandon du mariage gay en Colombie

    En Colombie, une proposition de loi autorisant le mariage entre personnes du même sexe vient d’être abandonnée mercredi 24 avril. Le Sénat a repoussé très largement ce texte qui ne pourra pas être transmis à la Chambre des députés, où il aurait dû être validé en dernier ressort. Bogota avait adopté le principe des unions civiles entre homosexuels en 2011. La Cour constitutionnelle avait fixé au parlement un délai pour décider ou non d’étendre cette législation aux mariages.

    Notes :

    [1] Plus le district fédéral de Columbia (ville de  Washington) et trois tribus indiennes.

    [2] Sept monarchies : les Pays-Bas, la Belgique, le Danemark, la Norvège, la Suède, l’Espagne, le Canada et quatre républiques : l’Islande, le Portugal, l’Afrique du Sud et l’Argentine, à quoi s’ajoutent certains États des États-Unis, du Mexique et du Brésil (qui sont aussi des États unis).

    Liberté Politique  http://fortune.fdesouche.com

  • Printemps Français : manifestation contre la répression policière

  • L'Action française dans la ligne de Jeanne d'Arc

    Le 29 mai 2005 les Français ont eu à se prononcer par référendum sur la question qui leur était posée : « Approuvez- vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une constitution pour l'Europe ? » Près de 55 % de votants ont dit non. Vous pouvez être fier, mon cher ami, de la campagne que vous avez menée courageusement, sans faiblir. Une fois encore l'Action française a servi la France. Elle a fédéré les bonnes volontés. vous avez appliqué avec intelligence et loyauté, dans la clarté, notre principe d'action. Drapeau déployé, vous avez travaillé, sans équivoque, aux côtés de ceux qui – même nos ennemis sur bien des points – voulaient eux aussi empêcher une faute grave, qui mettait en péril de mort l'existence de notre nation.
    Ainsi, grâce à vous, avons-nous fait notre devoir, et avons-nous montré, par l'ouverture de notre action, le chemin de l'unité et de la réconciliation françaises.
    Le lendemain du vote, le lundi 30 mai était le jour anniversaire du bûcher de Rouen, puisque c'est le 30 mai 1431 que Jeanne d'Arc a été brûlée vive, sur la place du marché, pour avoir obéi à ses voix en empêchant la fusion du royaume de France avec l'Angleterre.
    N'est-ce pas un signe ? Sainte Jeanne d'Arc est morte, martyre et victorieuse, pour avoir combattu pour la pleine souveraineté de la France. Nous avons suivi son exemple. En ce début du XXIe siècle l'échec d'une politique suicidaire, criminelle, reprend et continue l'action providentielle qui, six siècles plus tôt, assura l'indépendance, l'existence, de notre patrie.
    Une pensée s'impose à moi. Je vous la soumets. Car il convient à présent de tirer les leçons que comporte l'événement de mai 2005.
    Une enfant héroïque
    Un grand nombre de gens connaît mal, ou ignore, l'histoire de Jeanne d'Arc. Beaucoup n'ont pas réfléchi sur la vie, merveilleuse et pure, d'une enfant héroïque, d'une jeune fille de notre terre, de notre lignage. Ils ignorent bien des obstacles qu'elle dut surmonter ; les choix politiques qu'elle fit ; l'importance exceptionnelle, déterminante, du sacre... Victoires, capture, emprisonnement... Procès de condamnation ; procès de réhabilitation... Canonisation... que de sujets de méditation ! Or nous, d'A.F., nous sommes des Compagnons de Jeanne. Nous méritons ce titre gagné en premier, par Maurice Pujo, votre père, par Maxime Real del Sarte, par Charles Maurras,... par les dix mille jours de prison de nos aînés d'avant 1914. Nous sommes qualifiés. Obligés.
    Un même élan du coeur et de l'esprit a poussé nos anciens, il y a un siècle, à se grouper, à créer un journal, des revues, un institut, des équipes de camelots, pour défendre sur tous les terrains la France attaquée dans son histoire, à l'école, à l'armée, en justice, et combattre de prétendus intellectuels et des germanisants.
    L'image de Jeanne a rassemblé une foule de jeunes gens, qui, peu après, en 1914, devaient sacrifier leur vie. Avant que l'Église l'eût élevée sur ses autels, elle était à leurs yeux la sainte de la Patrie.
    Il faut lire, comme moi dans mon enfance, l'édition destinée à l'école primaire, des pages écrites par Michelet. (Le livre s'était imposé en dépit de l'hostilité d'universitaires sectaires, tel Thalamas.) Jules Michelet avait été bouleversé par la parution du travail scientifique de Jules Quicherat, le Procès de condamnation et de réhabilitation de Jeanne d'Arc. L'âme ardente, pure, inspirée, et l'héroïsme de la Pucelle d'Orléans ont ému aux larmes Michelet.
    L'historien avait pris connaissance des documents authentiques. En effet – la chose est inouïe – nous possédons mot à mot chacune des paroles dites par l'accusée, chacune des questions qui lui ont été posées, chacune de ses réponses. La plus fidèle et la plus complète des sténographies est à notre disposition. Des notaires, c'est-à-dire des greffiers, prenaient par écrit tout ce qui était dit au tribunal. Immédiatement. Puis, l'audience terminée, ils comparaient leurs textes afin de corriger la moindre erreur. Après quoi ils dressaient le procès-verbal, le compte-rendu intégral soigneusement contrôlé. Ceci, en langue française, tels que les propos avaient été ténus. Ensuite, comme le procès devait être tout entier rédigé en latin, le compte-rendu français était traduit phrase par phrase, le texte original français avait ainsi son double en langue latine, officielle. L'une et l'autre versions se confirmaient en se comparant. Les écrits sont là, en plusieurs exemplaires authentifiés, certifiés conformes par les magistrats et les notaires alors en fonction. Quelle merveille ! Ces documents ont passé les siècles, immuables.
    Puis le procès en réhabilitation fit entendre à nouveau les juges et les témoins survivants. Ce procès du procès projetait une nouvelle lumière critique.
    L'essence de la politique
    Si je vous rappelle, mon cher ami, ces choses que vous savez, ce n'est pas pour ressasser une gloire passée, ni me faire l'écho des manifestations que l'A.F. organise depuis un siècle. C'est parce que l'actualité oblige à l'action. Il faut trouver les moyens d'apprendre au peuple français – pour qu'il devienne conscient et fier de lui-même – l'essence de la politique inspirée par le Ciel à Jeanne d'Arc.
    En servant Jeanne nous sommes utiles, car nous servons l'histoire et l'avenir ; nous faisons soit découvrir soit approfondir une doctrine de salut public, celle de l'A.F. Nous reprenons le combat de la Pucelle d'Orléans en l'adaptant au temps présent. Il faut protéger notre existence, en recherchant la concorde et la paix avec les autres nations. « Tu aimeras le prochain comme toi-même ».
    À l'occasion, soit de manifestations habituelles (fêtes des rois, Cortège traditionnel..) soit d'événements ou d'incidents, il y aurait lieu de former des rassemblements, de donner des conférences étudiées. Cela, plusieurs fois par an. Les thèmes et les occasions s'offrent, nombreux : fêtes des rois, fête de Jeanne d'Arc, anniversaire de la délivrance d'Orléans ou des autres villes libérées (Beaugency, Patay...), même le 14 juillet, – le sacre de Reims, Paris, Compiègne, l'emprisonnement, les procès, la littérature (Péguy !), l'histoire, le culte voué à la Libératrice...
    Politique d'abord
    Sans entrer dans les détails, il y a , parmi de nombreux sujets de réflexion, certains d'une très haute importance.
    Ainsi, Maurras a souligné la stratégie de Jeanne préférant hâter la marche sur Reims plutôt que de couper l'armée anglaise de ses bases. Ce choix se justifiait par ses avantages politiques. À la place de succès militaires dont l'intérêt immédiat était évident, Jeanne a préféré le sacre qui consacrait l'autorité souveraine, force supérieure aux autres. Politique d'abord !
    Une étude paraît mériter tous nos soins. Jeanne d'Arc a rejeté toutes sortes de solutions, même celle qui paraissait la plus avantageuse, la plus sûre, et qui, réunissant des forces et des intérêts puissants, semblait logique, naturelle et juste. Elle avait mission de Dieu de bouter l'Anglais hors de France.
    L'alliance de la France et de l'Angleterre apportait aux deux royaumes la paix et la puissance. Elle mettait fin à la guerre. Elle fondait les deux États en un seul, plus riche et plus fort que chacun d'eux. Tout était avantage. Et même la France y gagnait : le Roi de France avait été le suzerain ; les rois d'Angleterre étaient d'origine française. Ils pouvaient, ils devaient s'entendre. Dans ses périodes de lucidité Charles VII laissait se faire une politique matrimoniale allant dans ce sens de l'union. Isabeau de Bavière rendait impossible au dauphin Charles l'accession au trône. La voie royale d'une paix enrichissant les deux royaumes s'offrait aux sages. La Sorbonne était favorable.
    Les rébellions de toutes sortes, celles des grands, celles des insurgés comme les Cabochiens après Étienne Marcel, manifestaient la gravité et la généralité du mal. Le meurtre était partout. Pour en terminer avec une lutte qui n'en finissait pas il fallait que les deux pouvoirs en conflit s'entendissent.
    C'eût été la mort de la France. L'histoire de Jeanne d'Arc est celle du miracle français.
    L’Action Française 2000 du 15 septembre au 5 octobre 2005