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  • Hommage à Jeanne d’Arc et 1er mai patriote


     « France, Marine, Liberté », « Mélenchon au goulag », « Marine à l'Élysée, du travail pour les FFrançais » et surtout « On est chez nous » : dans la traditionnelle manifestation du 1er mai du Front national, entre Palais- Royal et Opéra en passant par la statue de Jeanne d'Arc où Marine Le Pen a déposé une gerbe, les slogans et discussions fleuraient bon la France aux Français, le rejet de Nicolas Sarkozy comme de François Hollande, le refus de la mondialisation, de l'immigration et de l'Union européenne honnie.¢
    Dans une France qui «est dans des temps obscurs car elle s'est enfermée dans les ténèbres de l'Europe», Marine Le Pen s'est posée en «lumière de l'espoir» car le Front national est devenu «le centre de gravité de la vie politique française». «Nous progressons dans le débat, dans les cœurs et dans les urnes», dit-elle.
    Renvoyant dos à dos la gauche et la droite, François Hollande et Nicolas Sarkozy (autant hués l'un que l'autre), la présidente du Front national a dénoncé pêle-mêle le monde de la finance, les juges du Syndicat de la magistrature, «l'islamisme fondamentaliste», «les promesses non tenues et les trahisons à gogo» la «mondialisation sauvage» et le «crime irréparable» du traité de Lisbonne.
    S'appuyant sur une citation de l'écrivain et résistant Maurice Druon, «l'unité se dissout quand la grandeur s'efface» elle a plaidé pour qu'il y ait en France «un vrai chef qui agisse enfin» plutôt que «les Brejnev qui nous gouvernent».
    Pour parfaire le parallèle entre la France de Jeanne d'Arc, héroïne du jour, et celle de 2013, elle a lancé: «C'est le roi de Bruxelles qui est devenu maître chez nous», tel le roi d'Angleterre de jadis. Dans la foule agitant les drapeaux tricolores (un seul drapeau européen: celui qui trône sur le toit de l'Opéra Garnier...), le succès était garanti.¢
    Extraits du Figaro
    VIDÉO - La présidente du Front national, lors de la fête du 1er mai, a renvoyé dos à dos Nicolas Sarkozy et François Hollande.

  • “Le vilain petit Qatar : cet ami qui nous veut du mal”, le livre qui éclabousse UMP et PS

    PARIS (via l’Observatoire de l’islamisation) - Marianne livre cette semaine les bonnes feuilles de la nouvelle enquête de deux journalistes chevronnés, Nicolas Beau (LibérationLe Monde, Canard enchaîné..) spécialiste du monde arabe et Jacques-Marie Bourget (L’Express,France-Inter). On ne saurait mettre sur le compte de fantasmes d’extrémistes de droite leur analyse sans concession du Qatar, qui finance via son fonds Qatar Charity les mosquées de l’UOIF, fédération réunissant 250 mosquées dans l’Hexagone, dont la tendance est qualifiée d’”ultra-intégriste” par les auteurs.

     

    L’intérêt du livre est de ne pas se payer de mots : l’islam professé et diffusé par le Qatar est bien wahhabitte, anti-démocratique et djihado-compatible. Son cheikh vedette Al-Qaradawi, qui parraine par exemple la mosquée de Mulhouse, conférencier vedette des congrès de l’UOIF depuis 10 ans, n’a vu sa présence tolérée sur notre sol que par la lâcheté du gouvernement français. Sarkozy l’a empêché de venir en 2012 que par le buzz médiatique déclenché par l’Observatoire de l’islamisation ayant abouti à l’interdiction de séjour de six autres prédicateurs invités, en pleine affaire Merah et à un mois des élections !

    On comprend mieux à la lecture du livre pourquoi Nicolas Sarkozy a fait entrer l’UOIF dans le conseil Français du Culte Musulman, pourquoi il appuya l’ouverture d’un lycée UOIF à Décines contre l’avis du recteur d’Académie Morvan, pourquoi les maires UMP favorisent l’UOIF, pourquoi tous les islamistes wahhabittes ont obtenu si facilement des visas pour venir prêcher chez nous..

    Côté PS, les auteurs ne manquent pas de rappeler que Jean-Marc Ayrault laisse faire à Nantes :

    Les missionnaires de Doha ont déjà un pied dans le fief d’Ayrault. Toujours par le canal de Qatar Charity, un homme d’affaire qatari a aidé, début 2012, l’Association islamique de l’ouest de la France (AIEF), proche là encore de l’UOIF, à financer la construction de la  mosquée As-Salam de Nantes; du bel ouvrage avec un minaret de 17 m de haut et un dôme qui change de couleur au gré de la lumière (…) Le 17 novembre 2012, le maire de la ville et successeur de Jean-Marc Ayrault participe à l’inauguration de ce temple qatari. Le président de l’Union des organisations islamiques de France, Ahmed Jaballah, est bien sûr présent, ainsi que le consul du Qatar.”

    Les deux auteurs, de gauche, préservent cependant le Premier ministre en omettant de préciser qu’en 2009, alors maire, il fit voter par son conseil municipal une subvention de 200.000 euros pour le volet culturel de la mosquée. Un scandale qui suffirait à justifier son renvoit de Matignon…

    http://fr.novopress.info/

  • Idéologie du Genre : pétition

    Signez la pétition pour demander la suppression de l’idéologie du genre introduite fortuitement dans les programmes scolaires dès 6 ans. Un discret amendement à la réforme Peillon a suffi.

    Si certains veulent des preuves de la folie de cette idéologie, il suffit de leur proposer cette page ou celle-ci avec les résultats de plusieurs années de ce lavage de cerveau sur une génération.

    Le Salon Beige

    http://www.actionfrancaise.net

  • "Notre parti, c'est la France !"

    "La France du bon sens est irrépressible"!

    "La famille, cellule de base de la société"

    Le discours de Marine Le Pen à l'occasion du 1er mai dans la grande tradition de ce rendez-vous annuel du Front national : une revue de détail de la politique de Nicolas Sarkozy et de François Hollande passée avec brio et parfois humour qui pourfend la gauche et la droite avec le même fer.


  • Ils se battent peut-être pour la Syrie et pas pour Assad. Ils sont peut-être même en train de gagner. (The Independent)

    La mort guette le régime syrien comme elle le fait pour les rebelles. Mais sur la ligne de front de la guerre, l’armée du régime n’est pas d’humeur à se rendre - et affirme n’avoir pas besoin d’armes chimiques.

    Des nuages bas pèsent lourdement sur le sommet montagneux de la ligne front de l’armée syrienne à l’extrême nord de la Syrie.

    La pluie vient juste de remplacer la neige, transformant cette forteresse lourdement protégée en un marécage de boue et de mares stagnantes où les soldats assurent leurs postes de guet avec le vent dans le visage, leurs vieux chars T-55 - les vieux chevaux de bataille du Pacte de Varsovie des années 1950 - gouttent sous les averses, leurs traces dans la boue, maintenant seulement utilisés comme des pièces d’artillerie. Ce sont des "tanks pourris" - debeba Khurda - dis-je au colonel Mohamed, commandant de l’unité des forces spéciales de l’armée syrienne à travers ce paysage morne, et il me sourit. "Nous les utilisons pour la défense statique", dit-il franchement. "Ils ne se déplacent pas."

    Avant la guerre - ou "la crise" tel que les soldats du président Bachar al-Assad sont convenus de l’appeler - Jebel al-Kawaniah était une station de transmission de télévision. Mais quand les rebelles anti-gouvernementaux l’ont capturée, ils ont fait sauter les tours, coupé la forêt de sapins autour pour créer une zone de tir libre et construit des remparts de terre pour les protéger des tirs gouvernementaux. L’armée syrienne a combattu pour reprendre pied sur le haut des coteaux en octobre dernier, dans le village de Qastal Maaf - qui se trouve maintenant aplati et brisé sur l’ancienne route de la frontière turque à Kassab - et a pris d’assaut le plateau qui est maintenant sa ligne de front.

    Sur leurs cartes, l’armée syrienne a baptisé "le Mont Kawaniah", selon ses propres coordonnées militaires. Il est devenu "le Point 45" - Le point 40 se trouve à l’est dans l’ombre de la montagne - et ils déploient leurs troupes dans des tentes sous les arbres des deux collines voisines. Je grimpe sur un des T-55 et je peux les voir à travers l’averse. Il y a des explosions sourdes dans la vallée et les crépitements occasionnels de tirs d’armes légères, et de manière plutôt déconcertante, le colonel Mohamed souligne que la forêt la plus proche est toujours entre les mains de ses ennemis, à peine à 800 mètres. Le soldat assis dans la tourelle de char avec une mitrailleuse lourde ne quitte pas des yeux les arbres.

    C’est toujours une expérience étrange que de se tenir parmi des soldats de Bachar al-Assad. Ce sont les "méchants" du régime, d’après le reste du monde - même si en vérité la police secrète du pays méritent ce titre - et je suis bien conscient que ces hommes ont été informés qu’un journaliste occidental viendrait dans leurs retranchements et leurs casemates. Ils me demandent de n’utiliser que leurs prénoms, de peur que leurs familles puissent être tuées, ils me permettent de prendre toutes les photos que je souhaite, mais pas d’images de leurs visages - une règle que les rebelles demandent parfois aux journalistes de respecter pour la même raison - mais tous les soldats et officiers à qui j’ai parlé, dont un général de brigade, m’ont donné leurs noms complets et leurs identifiants.

    Cet accès à l’armée syrienne était presque inimaginable il y a seulement quelques mois de cela, et il y a de bonnes raisons à cela. L’armée croit qu’elle en est aux derniers moments de la reconquête sur l’Armée syrienne libre, les combattants islamistes d’al-Nusra, et différents satellites d’Al-Qaïda qui détenaient jusqu’à présent une grande partie de la campagne syrienne. Du point 45, ils sont à peine à trois kilomètres de la frontière turque et ont l’intention de prendre le terrain les en séparant. En dehors de Damas, ils ont mené des combats sanglants pour reprendre deux banlieues rebelles. Alors que je rôdais à travers les positions des sommets des montagnes, les rebelles étaient sous la menace de perdre la ville de Qusayr à l’extérieur d’Homs sur fond d’accusations de l’opposition de mort de nombreux civils. La route principale menant de Damas à Lattaquié sur la côte méditerranéenne a été rouverte par l’armée. Et les troupes de la ligne de front que j’ai rencontrées au point 45 étaient une race différente d’hommes que ces soldats qui étaient devenus corrompus après 29 ans de semi-occupation du Liban, qui ont fait retraite en Syrie sans une guerre pour se battre en 2005, la discipline des soldats autour de Damas était une blague plutôt que qu’une menace pour qui que ce soit. Les forces spéciales de Bachar al-Assad semblent maintenant convaincus, impitoyables, politiquement motivés, un danger pour leurs ennemis, leurs uniformes impeccables, leurs armes propres. Les Syriens ont depuis longtemps pris l’habitude des allégations d’Israël - inévitablement suivie par l’écho machinal de Washington - que des armes chimiques auraient été utilisées par les forces de Bachar al-Assad, comme un agent du renseignement l’a remarqué caustiquement à Damas : "Pourquoi devrions-nous utiliser des armes chimiques alors de nos avions Mig et leurs bombes causent infiniment plus de destructions ?" Les soldats en poste au point 45 admettaient les défections vers l’Armée syrienne libre, les pertes énormes de leurs propres hommes - inévitablement appelés "des martyrs"- et ne faisaient pas mystère de leurs propres décomptes de morts pour les combats perdus et gagnés.

    Leur dernier "martyr" au point 45 a été abattu par un tireur d’élite rebelle il y a deux semaines, un soldat de deuxième classe des Forces spéciales âgé de 22 ans nommé Kamal Aboud originaire de Homs. Lui au moins est mort en soldat. Le Colonel Mohamed parlait tristement des soldats en congé dans leur famille qui, dit-il, ont été exécutés au couteau quand ils sont entrés en territoire ennemi. Je me rappelle que l’ONU a porté des accusations de crimes de guerre contre cette armée et je me rappelle le colonel Mohamed - qui a quatre blessures de balles aux bras qui montrent qu’il mène ses soldats de l’avant, pas à partir d’un bunker - dont les soldats étaient sûrement destinés à libérer le plateau du Golan de l’occupation d’Israël. Israël est au sud, lui dis-je, et ici vous vous battez au nord vers la Turquie. Pourquoi ?

    "Je sais, mais nous combattons Israël. J’ai rejoint l’armée pour combattre Israël. Et maintenant, je me bats contre les instruments d’Israël. Et les instruments de l’Arabie saoudite et du Qatar, ainsi de cette façon nous nous battons pour le Golan. Il s’agit d’un complot et l’Occident aide les terroristes étrangers qui sont arrivés en Syrie, les mêmes terroristes que vous essayez de tuer au Mali." J’ai entendu cela avant, bien sûr. Le "moamarer", la conspiration s’invite dans toutes les interviews en Syrie. Mais le colonel admet que les deux tanks syriens T-55 - les mêmes modèles antiques que ses propres chars - qui font feu sur le Point 45 chaque matin, sont une paire de tanks, que ses ennemis ont pris pour leur artillerie à l’armée gouvernementale et que ses adversaires sont des hommes originaires de l’armée de Bachar al-Assad.

    Sur la route de Qastel Maaf, un général me dit que sur la route de la frontière turque, l’armée vient de tuer dix Saoudiens, deux Egyptiens et une Tunisienne – on ne me montre pas de papiers pour le prouver - mais les soldats au Point 45 me montrent les trois radios téléphones qu’ils ont capturés sur leurs ennemis. L’un est marqué "HXT Commercial Terminal", les deux autres sont fabriqués par Hongda et les instructions sont en turc. Je leur demande s’ils écoutent les communications des rebelles. "Oui, mais nous ne les comprenons pas", dit un major. "Ils parlent en turc et nous ne comprenons pas le turc." Alors sont-ils Turcs ou Turkmène syriens dans les villages à l’est ? Les soldats ont un haussement d’épaules. Ils disent qu’ils ont entendu des voix parlant arabe avec des accents libyen et yéménite. Et étant donné que les dirigeants bienveillants de l’OTAN sont désormais obsédés par "les djihadistes étrangers" en Syrie, je pense que ces soldats syriens peuvent bien dire la vérité.

    Les chemins de cette belle campagne du nord du pays cachent la brutalité des combats. Des grappes de roses rouges et blanches étouffent les murs des maisons abandonnées. Quelques hommes entretiennent les quantités d’orangeraies qui rougeoient autour de nous, une femme peigne ses cheveux longs sur un toit. Le lac de Balloran scintille dans le soleil printanier entre les montagnes encore surmontées d’une poudre neigeuse. Cela me rappelle, froidement, la Bosnie. A plusieurs kilomètres des villages sont encore occupés, une commune chrétien grecque orthodoxe de 10 familles avec une église dédiée à l’apparition de la Vierge à une femme du nom de Salma, un village alaouite musulman, puis un village musulman sunnite, près de la ligne de front mais qui coexistent encore, un fantôme de l’ancienne Syrie laïque non-sectaire en où toutes les parties s’engagent – avec une crédibilité toujours décroissante – à son retour une fois que la guerre sera finie.

    Maintenant, je suis dans un village dévasté appelé Beit Fares où des centaines de soldats syriens patrouillent dans les forêts environnantes, et un autre général pèche dans sa poche et me montre une vidéo de téléphone portable militaire de combattants morts. "Tous sont étrangers", dit-il. Je regarde attentivement lorsque la caméra s’attarde sur les visages barbus, certains tordus par la peur, d’autres dans le sommeil sans rêve de la mort. Ils ont été entassés. Et, le plus sinistre de tout, j’observe une botte militaire qui s’abat par deux fois sur les têtes des morts. Sur le mur de la tranchée, quelqu’un a écrit : "Nous sommes des soldats d’Assad – allez au diable, vous les chiens des groupes armés de Jabel al-Aswad et Beit Shrouk."

    Ce sont les noms d’une chaîne de minuscules villages encore aux mains des rebelles - vous pouvez voir les toits de leurs maisons du Point 45 - et le Colonel Mohamed, un vétéran de 45 ans de la guerre du Liban entre 1993 et 1995, liste les autres : Khadra, Jebel Saouda, Zahiyeh, al-Kabir, Rabia ... Leur destin les attend. Quand je demande aux soldats combien de prisonniers ils ont fait dans leurs combats, "aucun !" répondent-ils d’une voix forte. Quoi, demande-je, même quand vous affirmez avoir tué 700 "terroristes" dans un engagement ? "Aucun !", répondent-ils à nouveau.

    En face d’un bâtiment de l’école criblée de balles se trouve une maison pulvérisée. "Un chef terroriste local y est mort avec tous ses hommes," déclare le colonel. "Ils refusaient de se rendre."

    Je doute qu’ils en aient eu la chance. Mais à Beit Fares, certains rebelles s’étaient enfuis plus tôt cette année, ainsi que - c’est ce que dit le général Wasif de Lattaquié - avec leur propre chef local, un homme d’affaires syrien. Nous marchons d’un pas lourd dans la villa en ruine de cet homme sur les hauteurs de ce village turkmène abandonné - "les habitants sont aujourd’hui dans des camps de réfugiés turcs," me dit le général - et il semble que l’homme d’affaires était riche. La villa est entourée de vergers irrigués de citronniers, pistaches et figuiers. Il y a un terrain de basket, une piscine vide, des balançoires pour enfants, une fontaine de marbre cassée - dans laquelle il y a encore des boîtes marquées en turc de feuilles de vigne farcies – et des salons ornés de marbre, des cuisines et une plaque délicate en arabe au-dessus de la porte d’entrée stipulant : "Que Dieu bénisse cette maison." Il semble qu’il ne l’ait pas fait.

    Je cueille des figues du verger de l’homme d’affaires absent. Les soldats font la même chose. Mais elles ont un goût amer et trop aigre et les soldats les recrachent, préférant les oranges qui pendent le long des routes. Le général Fawaz parle à un collègue et soulève une roquette explosée pour l’inspecter. Elle est fabriqué localement, la soudure n’est pas professionnelle - mais identique à tous les roquettes Qassam que les Palestiniens du Hamas tirent sur Israël depuis la bande de Gaza. "Quelqu’un de Palestine a expliqué aux terroristes comment les fabriquer", explique le général Fawaz. Le colonel Mohamed remarque tranquillement que quand ils ont fait irruption dans le village, ils ont trouvé des voitures et des camions avec des plaques militaires turques - mais pas de soldats turcs.

    Il y a une étrange relation avec la Turquie ici. Recep Tayyip Erdogan peut condamner Bashar al-Assad, mais la gare frontière turque la plus proche, à trois kilomètres reste ouverte, le seul poste frontalier reliant encore la Turquie et le territoire syrien contrôlé par le gouvernement. Un des officiers se réfère à une vieille histoire sur le calife omeyyade Muawiya qui a dit qu’il gardait un mince morceau de ses propres cheveux "pour me connecter à mes ennemis." "Les Turcs ont laissé une frontière ouverte avec nous", dit l’officier, "afin de ne pas couper les cheveux de Muawiya." Il ne sourit pas et je comprends ce qu’il veut dire. Les Turcs veulent toujours maintenir une connexion physique avec le régime de Bashar al-Assad. Recep Tayyip Erdogan ne peut pas être certain que Bachar al-Assad perde cette guerre.

    Beaucoup de soldats montrent leurs blessures ; plus précieuses à leurs yeux, je pense, que des médailles ou des insignes de grade. Par ailleurs, les militaires ont déjà retiré leur insigne d’or sur la ligne de front - contrairement à l’amiral Nelson, ils ne veulent pas être touchés par des tireurs d’élite rebelles du petit matin. L’aube semble être l’heure de la mise à mort. Sur une chaussée, un sous-lieutenant me montre ses blessures. C’est l’entrée d’une balle en dessous de son oreille gauche. De l’autre côté de sa tête, une cicatrice violette cruelle pointe vers le haut de son oreille droite. Il a été touché à travers le cou et a survécu. Il a été chanceux.

    Il y avait donc des soldats des forces spéciales qui patrouillaient vers une mine cachée, un engin explosif improvisé dans le langage occidental. Un jeune officier démineur syrien dans Qastal Maaf me montre les deux obus métalliques qui ont été enterrés sous la route. L’un d’eux est presque trop lourd pour que je puisse le soulever. Le détonateur est étiqueté en turc. Une antenne reliée aux explosifs a été pendue du haut d’un poteau électrique pour qu’un rebelle puisse la faire exploser à distance. Un appareil détecteur de mine - "tout notre équipement est russe," se félicitent les soldats - a alerté la patrouille de la présence des explosifs avant que les soldats ne marchent dessus.

    Mais la mort plane sur l’armée syrienne, tout comme elle hante leurs ennemis. L’aéroport de Lattaquié est aujourd’hui un lieu de lamentation permanente. A peine suis-je arrivé que je trouve des familles pleurant leur visage déchiré par la peine en face de la gare, en attendant que les corps des soldats, des fils, des frères ou des maris, des chrétiens pour la plupart, mais des musulmans aussi, la côte méditerranéenne est le fief des chrétiens et des alaouites chiites et d’une minorité de musulmans sunnites. Une femme chrétienne est retenue par un vieil homme alors qu’elle tente de se coucher sur la route, les larmes coulant sur son visage. Un camion près du hall de départ est chargé de couronnes mortuaires.

    Un général en charge des familles endeuillées de l’armée me dit que l’aéroport est trop petit pour ce deuil de masse. "Les hélicoptères apportent nos morts ici de partout dans le nord de la Syrie", dit-il. "Nous devons nous occuper de toutes ces familles et leur trouver un logement, mais parfois je me rends à domicile pour leur parler de la mort d’un fils et de constater qu’ils ont déjà perdu trois autres fils comme martyrs. C’est trop." Oubliez le soldat Ryan. Je vois à côté de la tour de contrôle un soldat blessé clopiner sur un pied, un bandage recouvrant partiellement son visage, son bras autour d’un camarade alors qu’il boite vers le terminal.

    Les statistiques militaires que l’on m’a montrées suggèrent que 1900 soldats de Lattaquié ont été tués dans cette guerre terrible, 1500 autres de Tartous. Mais vous devez additionner les statistiques des villages mixtes alaouites et chrétiens dans les collines au-dessus de Lattaquié pour comprendre le coût individuel. A Hayalin, par exemple, le village de 2000 âmes a perdu 22 soldats avec 16 autres portés disparus. En termes réels, c’est 38 morts. Beaucoup ont été tués à Jisr al-Shughur en Juin 2011, lorsque l’armée syrienne a perdu 89 morts dans une embuscade rebelle. Un villageois appelé Fouad explique qu’il y avait un survivant qui est venu d’un village voisin. "Je lui ai téléphoné pour demander ce qui était arrivé aux autres hommes", dit-il. "Il m’a dit : "Je ne sais pas parce qu’ils m’ont arrachés les yeux." Il m’a dit que quelqu’un l’avait emmené et il pensait qu’il allait être exécuté, mais s’est retrouvé dans une ambulance et a été transporté à l’hôpital de Lattaquié." Un mort de Jisr al-Shughur a été retourné à Hayalin, mais la famille a révélé que son cercueil ne contenait que ses jambes." Le dernier martyr de Hayalin a été tué il y a deux jours seulement," me dit Fouad. "C’était un soldat appelé Ali Hassan. Il venait de se marier. Ils ne pouvaient même pas retourner son corps."

    Les 24 hélicoptères de combat syriens qui palpitent sur l’aire de stationnement au-delà du terminal projettent la puissance du matériel du gouvernement. Mais les soldats racontent leurs propres histoires de peur et d’intimidation. Que les forces rebelles menacent les familles des soldats du gouvernement est un fait établi depuis longtemps. Mais un soldat de deuxième classe m’a raconté tristement la façon dont son frère aîné a été contraint de le convaincre de déserter l’armée. "Quand j’ai refusé, ils ont cassé les jambes de mon frère", m’a-t-il dit. Quand j’ai demandé si d’autres personnes avaient partagé cette expérience, un jeune soldat de deuxième classe de 18 ans m’a été apporté. Les officiers m’ont proposé de quitter la salle quand je lui parlais.

    C’était un jeune homme intelligent, mais son récit était raconté d’une manière simple et directe. Son discours n’était pas une mise en scène de propagande. "Je viens de la province d’Idlib et ils sont venus voir mon père et lui ont dit qu’ils avaient besoin de moi là-bas," m’a-t-il dit. "Mais mon père a refusé et leur a dit : ‘Si vous voulez mon fils, amenez-le ici - et si vous le faites, vous ne me trouverez pas ici pour le saluer.’ Alors mon père a envoyé la plupart de sa famille au Liban. Mon père et ma mère sont toujours là et ils sont toujours menacés." J’ai dis aux officiers plus tard que je ne croyais pas que tous les transfuges syriens avaient fait défection en raison de menaces contre leur famille, que certains soldats doivent être profondément en désaccord avec le régime. Ils sont d’accord, mais insistent sur le fait que l’armée reste forte.

    Le colonel Mohamed, qui mêle la stratégie militaire avec la politique, dit qu’il voit le "complot" étranger contre la Syrie comme une répétition de l’accord Sykes-Picot de la Première Guerre mondiale, lorsque la Grande-Bretagne et la France ont secrètement décidé de diviser le Moyen-Orient - y compris la Syrie - entre eux. "Maintenant, ils veulent faire la même chose", dit-il. "La Grande Bretagne et la France veulent donner des armes aux terroristes pour nous diviser, mais nous voulons avoir une Syrie unie dans laquelle tout notre peuple vive ensemble, démocratiquement, sans tenir compte de leur religion, mais vivant en paix ... "Et puis vint la crise."... Sous la direction de notre champion le Docteur Bashar al-Assad."

    Mais ce n’est pas aussi simple que cela. Le mot "démocratie" et le nom de Bashar al-Assad ne vont pas bien ensemble dans une grande partie de la Syrie. Et je pense plutôt que les soldats de ce qui est officiellement appelé l’Armée arabe syrienne se battent pour la Syrie plutôt que pour Bashar al-Assad. Mais ils sont combatifs et peut-être, à l’heure actuelle, sont-ils en train de gagner une guerre impossible à gagner. A Beit Fares, je monte sur le parapet une fois de plus et la brume se lève au large des montagnes. Cela pourrait être la Bosnie. Le pays est à couper le souffle, les collines gris-vert roulent dans les montagnes de velours bleu. Un petit coin de paradis. Mais les fruits le long de cette ligne de front sont amers en effet.

    Robert Fisk,

    Vendredi 26 Avril 2013.

    source : They may be fighting for Syria, not Assad. They may also be winning

    * http://www.independent.co.uk/news/w...
    http://www.legrandsoir.info
  • Historiographie de Droite L'avènement du "cinquième état" ?

    article paru à l'origine dans le magazine "Il Borghese" daté du 24 juillet 1969,  tiré du recueil"Phénoménologie de la subversion" aux éditions de "L'Homme Libre". 

                L'historiographie est l'un des domaines où les éléments de Droite sont désavantagés par rapport à la Gauche marxiste et communiste. Avec le matérialisme histographique ou dialectique, le marxisme fournit une vision globale de l'histoire qui ne se réduit pas à considérer des éléments particuliers, les guerres, les mouvements ethniques, les conflits nationaux, mais qui essaie de découvrir un mouvement d'ensemble fondamental par rapport auquel tout cela est secondaire, en distinguant, dans ce mouvement, des phases précises. Parce qu'elle est fondée sur la matérialité, la simple économie, les formes simplement sociales et productives et les classes en tant que classes uniquement économiques (car, comme on le sait, tout le reste ne serait que "superstructure"), cette conception est fausse et grotesque. Pourtant, on ne peut pas lui dénier le mérite d'avoir essayé de déterminer un sens universel de l'histoire qui puisse par ailleurs servir de fondement à toute une idéologie et à tout un activisme de gauche. 

                La Droite, en revanche, s'en est trop souvent tenue à une vision épisodique de l'histoire, qui n'est fréquemment qu'une "histoire nationale" ou une division temporelle schématique en plusieurs époques, en dehors de certaines interprétations spéculatives inopérantes et plus ou moins arbitraires comme celles de la philosophie hégélienne et néo-hégélienne. Il existe pourtant un modèle que la Droite pourrait opposer à celui du marxisme, qui possède même un caractère d'évidence et d'exhaustivité tout différent. En dehors des anticipations partielles qu'on peut retrouver G.B.Vico et aussi chez O.Spengler, il a été tracé par certains écrivains traditionnels contemporains, qui l'ont exprimé presque dans les mêmes termes, indépendamment les uns des autres, comme s'ils avaient saisi des significations qui "sont dans l'air". 

                Sous un certain rapport, cette conception concorde avec la conception marxiste en ce qui concerne le mouvement historique d'ensemble ; mais, tandis que le marxisme donne à ce mouvement le sens d'une évolution, d'un progrès, dont la conclusion serait l'avènement d'une société et d'une civilisation communiste sur terre, l'autre conception lui donne le sens d'une involution croissante, dont il considère la dernière phase, glorifiée par le marxisme, comme un effondrement final. 

                On  considère que cette involution comporte quatre phases principales, et le mouvement peut être défini comme celui de la "régression des castes". Le point de repère est la structure hiérarchique plus ou moins commune aux plus grandes sociétés traditionnelles dominées par les représentants d'une autorité spirituelle ou sacrée, suivis par une aristocratie guerrière, une bourgeoisie possédante et, enfin,  la classe laborieuse ou servile. En Inde, la répartition en castes (il faudrait sans doute mieux dire : en "classes fonctionnelles", étant donné que le terme de "caste" évoque quelque chose de rigide et de stéréotypé) était la reproduction classique de cette articulation hiérarchique, que, par ailleurs, nous retrouvons aussi en Occident : outre le modèle de l'Etat tracé par Platon ( qui reflétait partiellement des constitutions qui existaient effectivement), on peut mentionner le Moyen Âge lui même, qui était articulé en quatre Ordres : clergé, noblesse féodale, bourgeoisie et artisanat. 

                Il est important de noter qu'il ne s'agissait pas d'une superposition de classes économiques, mais bien d'une articulation qualitative définie par des vocations différentes, des fonctions différentes, des intérêts différents, des modes de vie différents, auxquels pouvaient même correspondre un droit différent, une éthique différente, et, dans certains cas (hors d'Europe), des cultes différents, tout cela dans un ensemble ordonné complémentaire et harmonieux, car l'idéal était que chacun exercât une fonction correspondant à sa nature. 

                Or, le spectacle que nous offre le développement de l'histoire est celui d'une régression du type de société et des intérêts prédominants de l'un à l'autre des plans qui définissaient ces classes fonctionnelles. En effet, pour l'Occident, l'époque des sociétés dominées par les représentants d'une autorité spirituelle (l'expression de "théocratie" est toutefois assez vide et stéréotypée) remonte presque à la préhistoire et au mythe, les derniers prolongements de ces sociétés sont les "monarchies de droit divin". On descend donc d'un niveau et on arrive à une société dominées par l'aristocratie guerrière, dont les idéaux sont désormais l'honneur, la fidélité, l'éthique virile, plutôt qu'une sacralisation générale de l'existence (comme au premier stade). C'est le cycle des grandes dynasties européennes. Nouvelle descente : avec les révolutions, principalement avec la révolution française, avec la première ère industrielle et le capitalisme, on assiste à l'avènement du tiers Etat en tant que ploutocratie ; il n'y a plus de rois de l'esprit ou du sang, mais des rois du charbon, de l'acier, de la finance. Avec la troisième Internationale, le marxisme et le communisme, on descend au dernier degré de l'ancienne hiérarchie traditionnelle, c'est le début de l'avènement du "quatrième état" comme classe laborieuse et demos collectivisé, avènement préparé par la démocratie et par les diverses tendances "sociales". 

                Corrélativement, l'idéal est désormais celui de la dernière caste, le travail. C'est le quatrième Etat qui lutte actuellement pour la domination du monde et revendique l'avenir devant ce qui reste de l'hégémonie (stigmatisée comme "impérialisme") du "tiers Etat", représentant de la société "bourgeoise", capitaliste et ploutocratique. 

                C'est ainsi que se présente, du point de vue d'une historiographie de Droite, le "sens", c'est-à-dire la direction de marche, de l'histoire, au-delà des contingences. C'est une régression qui, à l'évidence, ne concerne pas seulement les articulations sociales, mais qui s'accompagne du passage d'une vision du monde et de la vie à un autre. Il s'agit d'un effondrement. Le sommet s'abaisse, la base s'élargit, jusqu'au nivellement et à la domination du collectif, sous des formes organisées et totalitaires (comme dans les Etats marxistes), mais aussi sous des formes spontanées en marge de la technocratie. 

                Maintenant, il serait à se demander si le mouvement s'arrête au quatrième Etat, s'il n'existerait pas des signes de l'émergence d'un "cinquième Etat". Un tel "Etat" n'a pas son pendant dans la hiérarchie traditionnelle ; il ne peut être rapporté qu'à une sorte de sous-sol, aux éléments informes, déchaînés, et, en quelque sorte, infra-humains, qui étaient endigués dans les ordres traditionnels, dans lesquels ils subsistaient à l'état latent. Mais, quand les digues sont rompues, ce substrat peut émerger dangereusement à la limite des formes régressives de la dernière phase, la quatrième. Die herraufkunft des fünften Standes (l'avènement du cinquième Etat), c'est précisément le titre d'un livre qu'avait publié H.Berl, dans l'entre-deux-guerres. Bien qu'il soit écrit avec exaltation (l'auteur était dans un sanatorium et se dit "attaqué par la fièvre" à chaque page), il ne manque pas d'idées attestant une sorte de clairvoyance hallucinée. Depuis lors, les symptômes sur lesquels Berl avait attiré l'attention, symptômes sporadiques du début de l'émergence d'un "Cinquième Etat" par les fissures du "système" existant ( il songeait au gangstérisme américain et particulièrement à certains aspects "démoniques" du bolchevisme), se sont multipliés, et c'est pourquoi sa thèse pourrait même fournir un fil conducteur pour interpréter divers phénomènes qui vont se généralisant. 

               Sous ce rapport, il ne faut pas se référer au monde des nations déjà marxisées, où les contrôles   totalitaires préviennent dans une large mesure des explosions de ce genre. L'exception pourrait éventuellement être la Chine des gardes rouges maoïstes, où l'on voudrait perpétuer ce climat des phases frénétiques de toute révolution dans lequel il y a effectivement un affleurement en quelque sorte "démonique" des forces inférieures (J. De Maistre a écrit des pages classiques là-dessus). Il faudrait plutôt se référence à ces pays occidentaux où les contrôles se sont relâchés, le principe d'autorité est nié et, parallèlement, le phénomène de la délinquance et de la violence prend des dimensions préoccupantes. De plus, il faut envisager les aspects importants des "contestations" qui se développent insidieusement, quand elles ont le caractère d'un déchaînement anarchique et d'une furie destructrice. 

                En effet, nous considérons que ceux qui cherchent des alibis aux aspects prédominants de ce qu'on appelle la "contestations globale" se méprennent, car ce qui est essentiel, ce n'est pas de dire "non" à tel ou tel des aspects de la société moderne (plus ou moins celle du "tiers Etat", par exemple, comme "société de consommation"), mais de savoir au nom de quoi on dit "non" et on se révolte. Qu'une grande partie de ce mouvement contestataire soit instrumentalisée par la subversion marxiste, c'est là ce qui est évident ; plus ou moins directement, ce sont les vieux thèmes de la politique sociale anticapitaliste marxiste qui servent d'éventuelle justification. Quant au type de l'"anarchiste de Droite", c'est-à-dire celui qui dit "non" à la "société technocratique de consommation", au "système" et à tout le reste, au nom de la conception hiérarchique, articulée et qualitative de la société dont nous avons parlé plus haut, en la reformulant d'une manière adéquate, il n'existe presque pas. Il s'agit beaucoup plus souvent, au contraire, de manifestations d'un anarchisme sans bannière, chaotique, sauvage, pour lequel tout le reste n'est qu'un prétexte. Dans ce cas, on pourrait parler d'un réveil et d'une émergence du sous-sol informe, rebelle, destructif, encore plus inférieur que le "quatrième Etat" : ce qui favorise cette émergence, c'est le fait qu'un cycle se clôt conformément au "sens de l'histoire" (le vrai), et que la vie a perdu toute véritable signification. 

                Si sommaires qu'ils soient, ces points de repère peuvent peut-être offrir un intérêt pour celui qui veut étudier sans peur dans le beau monde où nous vivons.

    Julius Evola http://agedefer.over-blog.net

     

  • Hervé Juvin à Locarn : « La déconstruction de l’Union européenne est en cours »

    LOCARN (NOVOpress Breizh) – A la fois centre de formation – une formation en cours concerne de futurs dirigeants de coopératives de production – et think tank spécifiquement breton de réflexion en matière de stratégie économique, l’Institut de Locarn – basé dans  les Côtes-d’Armor -  recevait, le 26 avril dernier, Hervé Juvin (phtoto). Auteur de plusieurs ouvrages (Produire le Monde, Gallimard, 2008 ; Le Renversement du monde – Politique de la crise, Gallimard, 2010) cet économiste et géopoliticien natif de Bretagne publiera en septembre prochain un nouvel essai intitulé « La grande séparation ».

    Selon notre conférencier, l’Europe, malgré ses difficultés actuelles, conserve un capital considérable et unique, notamment dans le domaine des infrastructures mais aussi au plan des mentalités – l’honnêteté et l’amour du travail bien fait par exemple -, en matière de coopération entre systèmes publics et systèmes privés ou de fiabilité des institutions. Tous ces traits de la société européenne constituent une richesse considérable qu’on ne retrouve pas dans le reste du monde.

    Quand il évoque l’avenir de l’Union Européenne, Hervé Juvin considère que sa déconstruction est en cours. Puissant levier de rapprochement entre des pays meurtris, le spectre de la guerre a aujourd’hui disparu et l’Union européenne a déçu de manière considérable depuis une douzaine d’années. Il pense que son explosion est possible à très court terme.

    A défaut d’explosion, l’UE est vouée à disparaître par dissolution dans un espace infini et sans frontières. C’est, observe le conférencier, ce que souhaitent les Etats-Unis qui sont, à son avis, les vrais maîtres de l’UE. Pour reconstruire un nouveau système européen, il faudra selon lui remplacer les traités existants et créer des noyaux durs entre un nombre limité d’Etats qui mettront un terme au « détricotage » en cours, par les instances libérales/libertaires européennes, des Etats et des institutions.

    Ce « détricotage », affirme Hervé Juvin, ne profite qu’au marché, donc aux multinationales, mais il se heurte à la forte résilience des nations historiques et à la résistance des peuples face au constructivisme de la commission de Bruxelles. Il note au passage qu’on n’observe pas de formation d’une identité européenne et que l’effet Erasmus est nul : ce sont en effet les 18-30 ans qui sont les plus favorables au rétablissement des frontières nationales.

    Pour ce qui concerne le reste du monde, Hervé Juvin a évoqué la faillite remarquable de la politique américaine en Irak et en Afghanistan – et en Lybie, puisque Sarkozy y a livré sa propre guerre « de démocratisation » avec la bénédiction des USA. Le résultat concret de ces guerres a été d’entraîner un chaos inter-ethnique et inter-religieux.

    Au plan intérieur, la situation économique des USA n’est pas aussi bonne que les médias le disent. Les infrastructures (routes, ponts, voies ferrées …) américaines sont extrêmement délabrées et le pays présente des signes de sous-développement dans de vastes secteurs sociologiques et géographiques. Et la mainmise que les USA avaient, depuis le début du XIXème siècle, sur l’Amérique du Sud – doctrine Monroe – n’est plus qu’un lointain souvenir. Les Yankees sont très mal vus dans cette partie du monde et les Sud-Américains privilégient le partenariat avec les Européens auxquels s’offre une opportunité historique au plan économique mais aussi géopolitique.

    Concluant sa brillante intervention sur une note localiste, Hervé Juvin a vivement encouragé Alain Glon, président de l’Institut de Locarn, qui envisage une reprise des activités collectives gérées en Bretagne par des multinationales (transports scolaires, etc.) par des sociétés coopératives qui seraient financées par des fonds bretons. A Locarn aussi, manifestement, le localisme et le coopératisme sont dans l’air du temps.

    F. Arondel http://fr.novopress.info

  • Réflexions sur la Révolution de Charles Maurras

    Lorsque Charles Maurras se lance dans la vie publique et commence à mûrir sa pensée politique, cela fait juste cent ans que la Révolution a éclaté. En 1889, il atteint vingt et un ans, il vote pour la première fois, et c'est pour un candidat boulangiste, le juif Alfred Naquet !
    Au cours du siècle écoulé, la critique de la Révolution a été faite par les penseurs les plus divers. Les uns, Joseph de Maistre, Louis de Bonald, se placent d'un point de vue principalement religieux, et opposent les vérités de la Foi à la "Raison" déifiée par les révolutionnaires. D'autres adoptent un point de vue positiviste, tels Auguste Comte et Ernest Renan. D'autres encore, comme le sociologue Frédéric Le Play et l'historien Hippolyte Taine, s'attachent empiriquement à analyser les faits, leurs causes et les conséquences
    La synthèse
    Charles Maurras réalise la synthèse de ces divers courants. Il écarte les préoccupations métaphysiques. Son souci est de trouver une base d'accord entre tous les Français sur un événement – la Révolution – qui a engendré de profondes divisions dans le pays. Maurras adopte la méthode de Taine qui, le premier, a étudié la Révolution d'une façon scientifique.
    La pensée de Maurras sur la Révolution est particulièrement développée dans ses Réflexions sur la Révolution de 1789 parues en 1948 aux Éditions des Îles d'Or. Chez le même éditeur Maurras a publié un autre ouvrage très dense, L'Ordre et le Désordre, les idées positives et la Révolution, dont cette rubrique a déjà traité (cf. A.F. 2000 du 28 juillet 2005).
    Recherchant les causes de la Révolution, Maurras dénonce le mouvement des "Lumières" qui s'est développé au cours du XVIIIe siècle et qui a gagné progressivement toutes les élites de la société d'Ancien Régime. Il dénonce les « idées suisses » développées par « le misérable Rousseau ». Il observe au XVIIIe siècle une défaillance de l'intelligence française qui rejette alors les traditions, les valeurs qui font la force des sociétés et qui vont être balayées par un individualisme sans frein, ferment d'anarchie.
    La défaillance de l'autorité
    Les hommes du XVIIIe siècle ont été grisés par les progrès des connaissances et se sont laissés emporter par leur orgueil en envoyant promener les cadres intellectuels qui avaient jusqu'alors gouverné la pensée.
    Maurras souligne le rôle de la franc-maçonnerie et celui des sociétés de pensée, ce dernier mis en lumière par Augustin Cochin (cf. L'A.F. 2000 du 3 février 2005). Il ne sous-estime pas non plus le rôle de l'Angleterre et des agitateurs à sa solde.
    Cependant, il s'attache surtout à analyser le comportement de l'autorité face à cette entreprise subversive. Cette autorité a été défaillante. Louis XVI était lucide et plein de bonne volonté, mais il n'a pas fait son métier de Roi. Il était en effet contaminé par les idées nouvelles. Face à la subversion, il ne faut pas hésiter à user de la force, même si l'on doit faire quelques victimes. En saisissant les occasions favorables pour faire preuve d'énergie – elles se sont présentées – Louis XVI aurait sauvé et la France et son trône.
    Ainsi, si la Révolution l'a emporté, « la cause fut intellectuelle et morale. L'anarchie triompha parce qu'elle était convaincue qu'elle était le vrai, le juste, le beau ; l'autorité tomba parce qu'elle professait sur l'anarchie les opinions de l'anarchie... »
    À la décharge de Louis XVI, on peut avancer que le malheureux roi – dont Maurras célèbre les éminentes qualités morales – n'a guère trouvé de soutien autour de lui. Il a été trahi de toutes parts. Les idées nouvelles avaient pénétré l'esprit de la plupart des élites et il n'existait pas – en dehors de quelques écrivains – de courant intellectuel sur lequel le Roi eût pu s'appuyer.
    Maurras montre, après Taine, qu'il y a un enchaînement logique dans les différentes phases de la Révolution et il revient souvent sur cette idée. Un engrenage a entraîné la France, en l'espace de dix ans, de 1789 à 1799, de l'anarchie libérale au despotisme napoléonien, en passant par la Terreur. « De l'individualisme absolu à l'État absolu, la chaîne est logique », écrit-il. Au nom d'une liberté abstraite et de la souveraineté de l'individu, l'État révolutionnaire va combattre les libertés concrètes. Il veut en effet créer un homme nouveau, une nouvelle société à base d'individualisme. Il en viendra ainsi à vouloir exterminer tous ceux qui restent marqués par l'ordre ancien, et même ceux qui n'en sont que suspects.
    Des "patriotes" cosmopolites
    Maurras passe en revue les principaux événements de la période 1789-1791 et leur donne leur signification profonde : le vote du 23 juin instituant le vote par tête au lieu de la tradition du vote par groupes : la représentation populaire change alors de nature. Le 14 juillet, en abattant la Bastille on a abattu les défenses de l'État, sans pour autant supprimer l'arbitraire. La folle nuit du 4 août s’est déroulée aux dépens du tiers-état, plus encore que de la noblesse et du haut-clergé par suite de la disparition des libertés collectives. La perte des libertés professionnelles a entraîné le règne de l'or et l'oppression des ouvriers. Le 26 août, la Déclaration des Droits de l'Homme fut l'affirmation d'un « droit divin de l'individu ».
    Maurras critique aussi la conception que les jacobins ont du patriotisme. Pour eux, l'appartenance à la patrie repose sur la seule volonté des citoyens ; elle tend ainsi à se confondre avec l'adhésion à une idéologie. La Révolution était au fond cosmopolite.
    Maurras tire en fin de compte un bilan largement négatif de la Révolution. Elle a conduit à la guerre civile et à vingt-trois ans de guerre étrangère qui ont saigné le pays. Dans l'ordre politique et moral, elle a été désastreuse. Les idées révolutionnaires imprègnent encore l'enseignement, les grands médias et la législation. Elles ont pénétré chez beaucoup de gens de "droite" qui n'osent les combattre. Mais pour Maurras « toutes les espérances flottent sur le navire d'une contrerévolution » (Pour un jeune Français).
    Pierre PUJO L’Action Française 2000 du 6 au 19 octobre 2005
    * Éd. des Îles d'or, 1948

  • Édito : Le Printemps avec Jeanne

     

    Le mardi 23 avril 2013, le pays légal, contre le pays réel, a dissocié le mariage légal du mariage réel. A légalisé une parodie, qui restera une parodie en dépit du vote du parlement, en dépit de la décision du Conseil constitutionnel, en dépit de l’écharpe ministérielle des maires qui s’y livreront.

     

    Même s’ils peuvent officiellement proclamer un mensonge, il n’est en effet dans le pouvoir d’aucun parlement ni d’aucune cour suprême ni d’aucun maire de changer la nature des choses et le sens des mots. Tous les régimes totalitaires s’y sont essayé et ont paru, dans un premier temps, y réussir. Mais la force bienfaitrice de la vérité a toujours fini par reprendre le dessus. Il en a été ainsi des mensonges communiste et national-socialiste. Il en sera de même du mensonge libéral-libertaire, qui a surgi en mai 68 avant d’infester progressivement toute la classe politique. Le PS et l’UMP, en tant qu’appareils – demeurent quelques individualités respectables –, sont sur la même longueur d’onde. C’est pourquoi une UMP victorieuse ne reviendra jamais sur le texte — Copé et Fillon ont déjà prévenu.

    Triste premier anniversaire pour la France, donc, que celui de l’élection de François Hollande. Non que nous fassions au président de la république le reproche de n’avoir pas su résoudre en douze mois les graves difficultés auxquelles le pays est confronté depuis des décennies. Même s’il l’avait voulu, il ne l’aurait pas pu. Non, ce que nous lui reprochons, c’est d’avoir aggravé ces difficultés. Et de l’avoir fait délibérément, en poursuivant sur tous les plans, par soumission à l’idéologie mondialiste, la politique libérale-libertaire de son prédécesseur, dont la logique conduit à la mort de la nation et à la dissolution de la société. C’est, enfin, de tout oser, avec un cynisme qui dépasse l’entendement.

    Ainsi, le lendemain même de l’adoption par l’Assemblée nationale du « mariage pour tous », il a, dans un courte déclaration, osé appeler les Français à « l’apaisement » lui qui, depuis plusieurs mois, n’a cessé de les diviser pour complaire à un lobby ultra-minoritaire aux desseins hégémoniques. Il a osé leur demander de « se concentrer sur l’essentiel », lui qui, la veille, avait fait adopter une loi qui s’attaque à la cellule de base de la société. Il a osé invoquer un « ordre républicain » compatible avec le droit de manifester, lui qui a couvert et continue de couvrir de sa « haute » autorité mensonges d’Etat et violences policières. Il ose ainsi diviser et jouer l’homme du rassemblement ; se soumettre aux caprices délirants de ses commanditaires et enjoindre les Français de se consacrer désormais au relèvement du pays ; en appeler aux sacro-saints principes républicains et transformer Paris en un vaste commissariat de police pour manifestants pacifiques, sous les applaudissements des anciens combattants de Mai-68, devenus, à l’âge de l’incontinence, les soutiens inconditionnels des CRS après les avoir jadis qualifiés de SS ! Si bien que, à la demande du député italien Luca Volontè, la France — une humiliation qu’elle doit à Hollande — est sommée de répondre devant le Conseil de l’Europe des graves violations des droits de l’homme commises à l’encontre des défenseurs de la famille par les forces du désordre républicain qui, sous l’autorité de Manuel Valls, ont agi en véritables barbouzes, agressant volontiers des femmes et des jeunes filles, Belkacem, ministre déléguée au droits des femmes se rendant, par son silence, complice de ces exactions.

    Pourtant, le seul bilan économique, politique et social de cette première année suffirait déjà à condamner le pouvoir. Face à l’aggravation du chômage, des déficits et de la désindustrialisation (Florange ou Aulnay-sous-Bois n’étant malheureusement que des exemples particulièrement criants), face à celle, consentie ou voulue, de l’insécurité et de l’immigration, la gauche ne répond que par des rodomontades contre-productives à l’égard d’une Allemagne arrogante sans se donner les moyens de ses (fausses) ambitions affichées : la relance de la croissance. Ces moyens, pourtant, on les connaît : ils sont avant tout politiques — une renégociation des traités européens, en vue notamment de mieux protéger les frontières de l’UE —, monétaires — une remise en cause de la politique de la BCE : 12, 1% de chômeurs dans la zone euro, un record ! — et diplomatiques — porter la parole des pays soumis aux diktats berlinois. L’UMP condamne la germanophobie supposée du PS, mais c’est pour de mauvaises raisons : une soumission de principe à la collaboration franco-allemande hors de laquelle il n’y aurait point de salut. Or rien dans la politique du gouvernement ne vient démentir cette soumission de principe, bien au contraire. Les critiques à l’égard de l’Allemagne sont à usage interne et Angela Merkel le sait. Le pouvoir socialiste est entièrement solidaire de la politique allemande, comme l’a montré la récente affaire chypriote. Loin de chercher à se donner les moyens de remettre en cause à plus ou moins long terme l’hégémonie allemande sur l’Europe, il tourne le dos à toute politique ayant pour visée l’indépendance de la France, grâce à une sortie, là aussi à plus ou moins long terme, de la prison bruxelloise, dont Berlin est devenu le geôlier.

    Quant aux menaces pesant sur la défense, la parution, lundi 29 avril, du Livre blanc les confirme. Hollande poursuivant la politique désastreuse de Sarkozy, l’armée perdra encore 24 000 postes entre 2016 et 2019 ! Certains esprits niais se réjouissent du ralentissement de l’hémorragie alors qu’il faudrait l’arrêter pour redonner à notre armée les moyens de ses ambitions, qui sont tout simplement celles d’une nation libre ! Cela supposerait évidemment des choix budgétaires moins démagogiques — un audit, par exemple, de l’éducation nationale, premier poste budgétaire, s’impose — et plus économes — l’Europe nous coûte cher tant en dépenses directes qu’en impact des choix de Bruxelles et de Francfort. Quant à la politique étrangère de Hollande, contraint, par sa propre indécision, d’intervenir au Mali aussi tardivement que dans la précipitation, le pouvoir ne remet par ailleurs nullement en cause sa soumission atlantiste, comme le montre la confirmation de notre ancrage dans l’OTAN ou la politique d’idiot utile des Etats-Unis que mène, après Sarkozy en Libye, Hollande en Syrie... Un atlantisme qui se confirme aussi sur le plan de la langue, avec la remise en cause de l’ordonnance de Villers-Cotterêts et la violation de la Constitution, que serait l’adoption du projet de loi Fioraso, qui ferait de l’anglais, à égalité avec le français, la langue de l’enseignement supérieur en France. On peut d’ores et déjà être certain que l’UMP approuvera ce passage au tout-anglais — l’anglais, c’est « moderne » —, qu’elle appelle de ses vœux depuis des années. N’oublions pas non plus de mentionner la suppression du Capes de lettres classiques qui traduit la haine des socialistes pour la culture et nos racines.

    Le régime des partis continue ainsi de dissoudre la France. Certes, comme l’ont montré les manifestations des six derniers mois, les Français sont aujourd’hui de plus en plus nombreux à zapper les partis. Non plus à marcher à leurs côtés, mais à passer à côté d’eux. Avant, demain, espérons-le, de se passer d’eux. Nous ignorons, pour l’heure, si Mai-68 aura le quarante-cinquième anniversaire qu’il mérite : un Mai-2013 plein d’espérance, dont le symbole est cette petite fille que Péguy a su si bien nous dépeindre. Une petite fille non pas achetée en kit en Belgique mais née d’un père et d’une mère.

    En attendant, c’est une jeune fille, Jeanne d’Arc, qui nous réunira les 11 et 12 mai prochains, à Paris. Pour la renaissance de la France.

    François Marcilhac - L’AF n° 2862

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  • L'union des droites : un contre-sens

    Communiqué de « Agir pour la France »

    Nous sommes dans une situation pré-insurrectionnelle. Le nombre considérable de participants à la dernière manifestation contre le mariage homosexuel est un signe qui ne trompe pas.
    Bien que les services officiels cachent les chiffres qui permettraient d’objectiver la situation, les images aériennes qui montrent l’avenue de la Grande Armée et les rues adjacentes noires de monde permettent de penser qu’il s’est agi là de la plus grande manifestation que l’on ait connue à Paris depuis de nombreuses décennies.
     
    La situation politique réunit en effet deux des principaux ingrédients des insurrections :
    - une perte quasi-totale de confiance dans ceux qui nous gouvernent ;
    - une situation économique très mauvaise. Et chacun sait qu’elle va fortement se dégrader dans les mois et les années qui viennent.
    L'UMP essaye maintenant de récupérer la situation à son avantage. Elle le fait discrètement, par le biais de diverses associations, sans doute à cause du dégoût qu'a inspiré aux Français le comportement scandaleux de ses dirigeants lors du vote truqué pour désigner leur président.
    Mais pour être discrète, l’action de l’UMP n’en est pas moins efficace. On entend déjà des voix s’élever pour demander l’union des droites, afin disent-elles de faire barrage à la politique de François Hollande. L’exaspération des Français est telle que le message est tout à fait capable de mobiliser, y compris dans les rangs des patriotes. Pourtant, il est absurde : ce n’est pas l’UMP qui peut faire barrage à la politique actuelle, mais les Français eux-mêmes, en dehors de toute récupération politique.
    Car ce qui inquiète les socialistes et peut les faire reculer, ce ne sont pas le nombre de militants que l’UMP parvient à mobiliser, mais le nombre de leurs propres électeurs qui participent à ces manifestations. C’est pourquoi, pour empêcher François Hollande de mener la politique dans laquelle il s’est engagé, ce n’est pas l’union des droites qui constitue le bon moyen, mais l’union de tous les Français opposés à ses mesures, qui ne peut se réaliser qu'en l'absence de récupération politique.
    En complément de ces actions de barrage, nous devons préparer dès aujourd’hui le changement politique en 2017. Là aussi, ne nous laissons pas abuser par la situation actuelle.
    L’enjeu ne sera pas d’écarter les socialistes du pouvoir. Car n’en doutons pas : ils seront balayés – à moins bien entendu qu’ils ne sortent notre pays du piège de l’euro, mais tout indique qu’ils ne le feront pas.
    La question qui se posera aux Français sera de décider quelle politique devra être mise en œuvre.
    Soit la poursuite de l’austérité imposée par l’Allemagne pour conserver l’euro, mais cette fois-ci à la sauce UMP, avec moins d’impôts mais aussi moins de retraites, de santé…
    Soit la sortie de l’euro, qui seule peut permettre le redressement économique et social de notre pays.
    Prôner aujourd’hui l’union des droites va totalement à l’encontre des objectifs poursuivis par les patriotes. Il faut au contraire s’atteler dès maintenant à la mise en place d’une force politique crédible qui empêchera le retour au pouvoir des européistes de droite.
    Ce ne sera pas facile ? Bien entendu. Surtout tant que le Front National persistera dans son attitude d’isolement, à laquelle on ne peut donner que deux explications. Soit son seul véritable objectif est de faire vivre l’entreprise familiale avec les crédits publics destinés aux partis politiques. Soit Marine le Pen croit pouvoir gagner seule en 2017 avec son faux-nez de RBM.
    Or, si une telle perspective était envisageable en 2012, elle ne le sera pas dans quatre ans. Car l’exaspération des Français à l’égard des socialistes sera à son comble et ils penseront avant tout à les déloger. Donc à voter UMP, si ce parti reste la principale force d’opposition.

    Au lieu de prôner l’union des droites, il faut au contraire que les patriotes s’organisent dès maintenant pour être la première force d’opposition et gagner ainsi en 2017 la confrontation nécessaire avec l’UMP.

    http://www.francepresseinfos.com/