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  • La Manif pour Tous oui, l'union civile non. On ne lâche rien

    La Manif pour tous, on l'aime quand elle pastiche Mélenchon :

     

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    On aime beaucoup moins quand Frigide milite pour l'union civile. Frigide Barjot tiendra une conférence de presse jeudi matin pour l'union civile. Point intéressant : cette conférence de presse n'est pas faite au nom de la Manif pour Tous (les autres porte-paroles doivent désapprouver cette prise de position). Frigide Barjot se présente là comme marraine d'Homovox.com et du Collectif Pour l'Humanité durable, en compagnie de Xavier Bongibault (Plus gay sans mariage).

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Aux armes citoyens, la trahison se déplace à Nancy ! par Pierre Petrus

    Le gouvernement est aux abois, pleure de détresse, crève de tous les maux qui le rongent. Le mariage homosexuel, imposé de force aux masses endormies, devait se résumer à quelques rassemblements de protestation, vite balayés par des cordons de CRS surarmés. Il n’en est rien. La République tremble… et elle a bien raison !

    Un vent que toutes les échelles du monde ne peuvent quantifier souffle sur l’Hexagone. Un vent de révolte légitime, qui s’approche dangereusement de l’Elysée et Matignon, prêt à balayer d’un trait ceux qui, depuis plusieurs décennies, déciment le Vieux Continent. Le gouvernement, incapable de satisfaire les citoyens sur le plan social, s’oriente avec hésitation vers le détournement sociétal, sans prendre conscience de la frustration qui grandit parmi le peuple.

    Ah! S’ils avaient su ! S’ils savaient anticiper les colères populaires grandissantes et salvatrices, jamais les parlementaires ne se seraient risqués à une telle provocation. Ils auraient tout juste retardé la loi infâme du mariage contre-nature, pour préserver leurs postes si confortables, quitte à décaler de quelques mois la marche lente vers le Nouvel Ordre Mondial.

    Mais il faut croire que les Français sont décidément des gens gorgés de ressources insoupçonnées. L’Histoire nous a démontré que, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, les Français ont toujours su brandir les pics et les épées, quand la fameuse goutte débordait du vase. Et, à en croire Dominique Venner, tous les ingrédients de la contre-Révolution se cumulent en cet instant… la gueuse n’a qu’à bien se tenir. Les CRS peinent à combler leurs rangs déjà partiellement clairsemés, et les manifestations pleuvent à grosses gouttes, de Quimper à Strasbourg, de Lille à Marseille.

    Toutes les gesticulations primaires du ministre de l’Intérieur – et surtout d’Israël -, aujourd’hui en visite à Nancy, n’y changeront rien. Tant que les Européens seront menacés d’extinction par l’immigration massive et la promotion des comportements homosexuels, il subsistera toujours une force d’opposition tenace, prête à renverser le dictat mondial.

    Moi, ne résistant pas à l’idée d’une photo souvenir avec la pochette de mon livre, pour la venue du sioniste Valls en région Lorraine. Impossible d’approcher le susnommé, trop bien gardé par des hordes de CRS aux aguets.

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    Je lance un appel à vous, messieurs de l’uniforme, qui êtes les premiers à recevoir, chaque jour en pleine face, la déchéance de la délinquance. Ne vous laissez plus manipuler et tendez l’oreille aux revendications de ceux qui défilent dans la rue. La réponse à l’insurrection ne se trouve pas dans l’usage de la matraque, mais dans l’abandon de cet uniforme, qui pèse tant sur vos épaules. Rejoignez les rangs de la colère et de la lutte, plutôt que de continuer à servir un régime qui vous méprise, et dont le goût pour l’ordre ne concerne que les alentours nauséabonds de l’hémicycle. Cessez d’obéir à ZOG, qui vous ordonne de protéger les bourreaux venus de l’étranger et de fusiller les victimes. Puisse mai 2013 reléguer mai 68 au rang de vulgaire brouillon !

    Le 26 avril 2013,

    Pierre Petrus
    http://pierrepetrus.wordpress.com/   via http://www.propagandes.info/blog/

  • Manuel Gaz fait un exercice d'équilibriste

    Lu ici :

     

    "Les CRS, les compagnies de sécurisation de la Préfecture de police et les gendarmes mobiles rassemblent plus de 30.000 hommes, dont 25.000 environ sont mobilisables à l'instant immédiatement. «Pour l'heure, nous tenons le rythme», assure un commandant de CRS. Des congés ont dû être ajournés, mais les indemnités de déplacement, «qui huilent la mécanique», selon lui, sont payées. Ce qui serait «un peu plus difficile du côté de la gendarmerie mobile, en proie à des difficultés budgétaires», confie un député du Sud-Est saisi de cette question. Élu régional UMP de Seine-Saint-Denis et ancien syndicaliste policier, Bruno Beschizza le dit: «L'argent n'étant pas suffisamment provisionné, si les manifs continuent à ce rythme le système de déplacement de la mobile va connaître une sérieuse panne budgétaire.» Or ces policiers du maintien de l'ordre, syndiqués à plus de 90 %, sont très sourcilleux sur les garanties financières liées à l'exercice de leurs missions souvent ingrates. Autre sujet délicat pour le ministère de l'Intérieur: les unités affectées aux manifestations sont autant d'effectifs en moins pour concourir aux plans de sécurisation des banlieues. Déserter un peu trop le terrain dans les cités peut avoir un impact négatif direct sur la délinquance du quotidien. Gérer Beauvau est pour Manuel Valls un exercice d'équilibre permanent."

    Michel Janva   http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Bruxelles : Le vrai pouvoir

    Partant à l’assaut de la forteresse Europe, Christophe Deloire et Christophe Dubois entreprennent de mettre en lumière les arcanes du pouvoir bruxellois. Un monde méconnu et souvent opaque, où hauts fonctionnaires et technocrates sont à la manœuvre en coulisses pour décider du quotidien de près de cinq cents millions d’Européens.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • L’UMP à la « dérive »

    Il est assez comique de voir l’UMP se précipiter avec une apparente délectation sur toutes les lubies socialistes. Passons sur Fillon se précipitant au 20 heures pour exhiber sa demeure Sarthoise. Le même serait d’accord, avec Copé l'usurpateur, pour l’organisation de primaires ouvertes en 2016 afin de désigner le candidat de leur formation pour la présidentielle de 2017.

    Rappelons-nous les moqueries souvent acerbes des mêmes lors des primaires ouvertes socialistes qui permirent à Hollande d’être l’homme lige du PS. l'ineffable Copé allait même jusqu'à prétendre qu'elles "étaient illégales et permettraient au PS de ficher les votants." La mémoire est courte. Sacrifiant à la « mode » ; ils envisagent aujourd’hui d’engager leur formation dans la même épreuve de sélection du plus petit dénominateur commun. Henri Guaino a bien raison de mettre en garde ses "amis" de l'UMP. « Je voudrais que chacun mesure bien à quel point [la primaire] est contraire à l'esprit de la Ve République … Ce processus fait du candidat le prisonnier d'un camp et rend encore plus difficile qu'il devienne un jour l'homme de la nation, que doit être un président de la Ve République ».

    Pourquoi, en effet, inverserait-on les rôles ? Les partis politiques se déterminent par rapport à des candidats ayant fait une démarche personnelle par rapport au peuple : décidant de soutenir tel ou tel. N’oublions jamais que notre élection présidentielle se « joue » en deux tours institutionnellement. Les deux tours supplémentaires imposés par ces primaires ouvertes auront comme résultat de sélectionner les plus mauvais pour le pays. Celui qui arrivera au bout de la course, le vainqueur de ce "jeu de quilles" sera le plus englué dans les combines d’appareil, celui qui aura le mieux manié les compromis incompatibles. Ce que nous vivons actuellement avec la présidence Hollande est une démonstration aveuglante de cette mode faussement démocratique. Il s'agit du pays, pas des affaires "partisanes".

    Pourquoi l’UMP se lance dans une telle mascarade ? Par mimétisme ? Par incapacité à proposer mieux sur d'autres thèmes ? Décidément ce n’est plus une formation politique digne des fondateurs de la République instaurée par de Gaulle en 1958. Ils se rendent encore en cohortes serrées à Colombey tous les 9 novembre ; ils ont encore, pour quelques-uns, de bons réflexes, mais la plupart chantonnent la « chanson » sans en connaître les paroles.

     

    Au risque d’apparaître complétement ringard, il semble tout de même urgent de revenir sur quelques notions de base qui peuvent permettre de mieux comprendre l'inanité des tribulations constitutionnelles qui périodiquement occupent les tribunes.

    La constitution de l’actuelle 5ème République procèdent d’une décomposition progressive de celle qui régissait la 4ème ; reconnaissons-le dans des moments troublés par la guerre d’Indochine d’abord, puis celle d’Algérie.

    Les gouvernements étaient devenus les otages des partis, ne tenaient guère plus de six mois à un an au prix de compromis de plus en plus "illisibles". Les groupuscules parlementaires faisaient la pluie et le beau temps détruisant les meilleures intentions au grès d’une nouvelle « alliance », bien vite remise en question. Un peu une situation similaire à celle qui s’étale sous nos yeux en Italie actuellement.

    C’est face à un tel désordre que le Général de Gaulle, sorti de sa retraite de Colombey les Deux Eglises, rappelé par René Coty, dernier président de la 4ème, proposa les institutions qui nous régissent encore actuellement.

    Certes, elles ont été profondément remaniées. L’instauration du quinquennat, l’inversion du calendrier, entre autres modifications, ont été très dommageables. Mais globalement l’essentiel demeure : donner à l’exécutif les moyens de sa politique, lui assurer un temps minimum. Le Président de la République est à l’abri des sautes d’humeur et peut développer sa politique jusqu’à l’élection suivante. L’opinion continue à s’exprimer lors des élections intermédiaires, partielles, locales et régionales : autant de signaux envoyés au pouvoir s'il en était besoin. L'exécutif tient compte ou non de ces "avertissements" et le peuple tranche lors de la présidentielle suivante. La seule véritable "primaire" qui compte, c'est celle du premier tour d'une élection qui en compte deux contrairement à d'autres pays donnés abusivement en "faux" exemples.

    Le BLOG

  • Morale et politique

    Jamais la morale n’a été plus à l’ordre du jour de l’Etat républicain qui la met en loi. Comme jadis les pharisiens. Même le mariage gay devient moral ! Ils vont encore plus loin : ils instituent par la loi la République exemplaire.

    L’ Assemblée nationale a définitivement adopté la loi sur le mariage pour tous. Le Code civil qui définit l’institution du mariage sera modifié en conséquence ainsi que le droit de la filiation. Pour dire les choses comme il convient de les dire, tout le monde sait ce qu’est l’union d’un homme et d’une femme.

    Dans toute l’histoire de l’humanité, le mariage a été conçu pour fonder dans l’ordre psychologique, social, juridique, politique, religieux et même mystique, en dépit de toutes les perversités humaines, une institution stable sur cette évidente réalité physiologique. Nul ne s’était avisé jusqu’à ces dernières décennies, sauf, par parodie à la manière d’un Néron, d’appeler mariage une prétendue union qui ne peut pas exister physiquement de manière naturelle et par voie normale et adaptée. Qu’est-ce donc, s’il vous plaît, que la consommation du mariage, en pareil cas, cet acte essentiel à sa validité selon les normes utriusque juris ? Personne n’a osé aborder cette question. Il suffit de la poser pour que le prétendu nouveau droit apparaisse pour ce qu’il est : l’injuria des vieux latins ! Une violation de l’ordre juridique, une atteinte à la notion même du droit. Injure, au sens étymologique du terme, à l’égard de toutes les familles par assimilation jusque dans le cérémonial de ce que Cicéron appelait les blanditiae praesentium voluptatum au sérieux d’un engagement conjugal, injure à l’égard des enfants, de tous les enfants, qui voient leur filiation bafouée de manière systématique, le droit de l’ensemble étant dénaturé pour la satisfaction égoïste d’individus qui iront au marché se fournir en enfants ou en « matière première » à enfants sur le forum des ventres, sur le forum des gamètes - et quoi encore ? -, ce qui n’a plus rien à voir avec l’adoption, telle que l’antique droit civilisé l’avait conçue. Ce sera, d’ailleurs, si compliqué à réaliser que la totalité du droit civil et social en sera subvertie. [...]

    Hilaire de Crémiers - La suite sur Politique Magazine

    http://www.actionfrancaise.net

  • Climat toujours explosif en Syrie

    DAMAS (NOVOpress via le Bulletin de la réinformation) - Nouveau signe que le conflit syrien, qui dure maintenant depuis deux ans, n’est pas prêt de s’apaiser : le Premier ministre de Bachar Al‑Assad, Wael Al-Halki (image ci-dessus), a échappé lundi à une tentative d’attentat à la voiture piégée. La bombe dans la voiture a été déclenchée à distance et a explosé au cœur d’un quartier résidentiel de Damas, non loin d’une école et d’un jardin public.

    A l’heure où les médias de l’oligarchie et les grandes puissances occidentales nous parlent de crimes de guerre et d’armes chimiques, les cadres du régime sont attaqués dans leur quartier par les forces de l’opposition. Une combinaison d’événements qui apparaît comme une grande tentative de renversement du régime par des pressions internes et externes. La Russie, de son côté, a mis en garde contre un scénario « à l’irakienne », lors duquel une enquête sur de supposées armes chimiques servirait de prétexte à une invasion et un renversement militaire du régime syrien.

    http://fr.novopress.info

  • Le chemin vers le « mariage » des homosexuels a été pavé par Rousseau

    Ie partie : La philosophie grecque et le réalisme d'Aristote 

    Un remarquable article sur les questions philosophiques qui sous-tendent l’affaire du « mariage » des couples de même sexe vient d’être publié par le site australien MercatorNet. Son auteur est Robert R. Reilly, ancien membre de l’administration de Reagan, spécialiste des affaires internationales et de l’islam. La deuxième partie sera mise en ligne la semaine prochaine.
    Il s’agit de comprendre, en effet, ce qui sépare fondamentalement les partisans et les adversaires du « mariage pour tous », et de préciser les notions de nature et de « contre-nature » de manière à mieux aborder les débats, les conflits et pire qui vont se multiplier dans les mois qui viennent.

    Cette première partie aborde la philosophie classique et réaliste. La deuxième montrera comment Rousseau – et les « Lumières » – ont modifié le sens du mot nature. – J.S.

    Inéluctablement, le problème des droits « gay » dépasse largement la question des pratiques sexuelles. Il s’agit, comme l’a proclamé la militante homosexuelle Paula Ettelbrick, de « transformer le tissu même de la société (…) et de réaménager de manière radicale la manière dont la société considère la réalité ».
    Etant donné que notre perception de la réalité est en jeu dans ce combat, la question suivante se pose inévitablement : quelle est la nature de cette réalité ? Est-elle bonne pour nous, en tant qu’êtres humains ? Correspond-elle à notre nature ? Chaque partie dans ce débat prétend que ce qu’elle défend ou propose correspond à la nature.
    Les adversaires du mariage des couples de même sexe disent qu’il est contre-nature ; ses partisans affirment qu’il est « naturel » et que donc ils y ont « droit ». Mais les réalités visées par chaque camp ne sont pas seulement différentes, mais opposées : chacune est la négation de l’autre. Que signifie véritablement le mot « nature » dans ce contexte ? Les mots peuvent être les mêmes, mais leurs significations sont directement contradictoires, selon leur contexte. Il est donc d’une importance vitale de comprendre les contextes plus larges où ils sont utilisés, et les visions plus larges de la réalité dont ils font partie, puisque le statut et la signification du mot « nature » seront décisifs pour la suite.
    Revoyons donc brièvement comment la loi naturelle voit la « nature » et les distinctions qu’une vue objective de la réalité nous permet de faire par rapport à notre existence en général et à la sexualité en particulier. Le point de départ doit être que la nature est ce qui est, indépendamment de ce que quiconque désire ou abhorre. Nous en faisons partie, et nous y sommes assujettis. Elle ne nous est pas assujettie. Ainsi nous verrons comment, une fois le statut objectif de la nature perdu ou renié, nous perdons la capacité de posséder une quelconque véritable connaissance de nous-mêmes et de la manière dont nous devons être en relation avec le monde. Cette discussion pourra sembler parfois un peu décalée par rapport aux questions qui nous préoccupent directement, mais elle ne l’est pas. Elle en est le cœur et l’âme. Sans elle, le reste de notre discussion n’est plus qu’une bataille d’opinions.
    L’ordre de l’univers – les lois de la nature d’Aristote
    Il existe deux anthropologies de base, profondément différentes, derrière les visions de l’homme en compétition au cœur du conflit sur le mariage des homosexuels. Pour comprendre la notion originelle de « nature », nous nous tournerons vers ceux qui ont commencé à employer le terme dans la Grèce classique, et plus spécialement Platon et Aristote. Pour présenter l’antithèse de cette manière de comprendre les choses, nous nous tournerons ensuite vers Jean-Jacques Rousseau, qui a vidé – éviscéré – le mot de son sens traditionnel au XVIIIe siècle et lui a donné sa connotation moderne. L’anthropologie plus ancienne est aristotélicienne, qui affirme que l’homme est par nature un animal politique dont l’unité de base sociétale est la famille. La plus récente est rousseauiste, qui affirme que l’homme n’est pas un animal politique et que la société, quelle qu’en soit la forme, lui est fondamentalement étrangère. Ces deux anthropologies disparates présupposent, à leur tour, deux métaphysiques radicalement différentes : l’une est téléologique ; l’autre n’est pas téléologique, ou est anti-téléologique. Une fois de plus, la première trouve ses racines chez Aristote, la seconde chez Rousseau. Ces deux écoles de pensée fournissent des perspectives philosophiques commodes et nécessaires au sein desquelles il est possible de comprendre les utilisations des mots « naturel » et « pas naturel » tels qu’ils sont employés aujourd’hui de manières diverses par les partisans et les adversaires des actes homosexuels et du mariage des homosexuels.
    La découverte de la nature a été d’une très grande portée, s’agissant du premier produit de la philosophie. L’homme a, pour la première fois, déduit l’existence de la nature de l’observation de l’ordre de l’univers. La régularité avec laquelle les choses se produisent ne pouvait pas s’expliquer par une répétition due au hasard. Toute l’activité de la nature semblait guidée par un but, par des fins vers lesquelles les choses doivent se mouvoir. Avant cette découverte, dans le monde ancien pré-philosophique, l’homme était immergé dans des représentations mythologiques du monde, des dieux et de lui-même. Ces récits mythopoétiques ne faisaient pas de distinction entre l’homme et la nature, ou entre la convention et la nature. Un chien remuait la queue car ainsi font les chiens. Les Egyptiens peignaient des couleurs vives sur leurs cercueils car ainsi faisaient les Egyptiens. Il n’y avait aucune manière de faire la différence entre les deux car le mot « nature » n’était pas disponible dans le vocabulaire du monde pré-philosophique.
    Selon Henri Frankfort dans Avant la philosophie, c’est Héraclite qui le premier à saisi que l’univers est un tout intelligible et que, par conséquent, l’homme est capable d’en comprendre l’ordre. Si cela est vrai – et seulement si c’est vrai – la quête de l’homme pour trouver la nature de la réalité devient possible. L’idée même de « nature » devient possible. Comment cela pouvait-il se faire ? Héraclite disait que l’univers est intelligible parce qu’il est gouverné par la « pensée », ou la sagesse, et qu’il en est le produit. S’il est le produit de la pensée, alors on peut le saisir en pensant. Nous pouvons savoir ce qu’il est parce qu’il a été fait par le logos. Nous pouvons avoir des pensées à propos de choses qui sont elles-mêmes le produit de la pensée.
    Pour autant que nous puissions le savoir, Héraclite et Parménide ont été les premiers à utiliser le mot logos pour nommer cette « pensée » ou cette sagesse. Logos signifie évidemment l’intelligence qui est derrière le tout intelligible. C’est le logos qui rend le monde intelligible aux efforts de la philosophie, c’est-à-dire de la raison. Dans Timée, Platon écrit : « Maintenant la vue du jour et de la nuit, et des mois et des révolutions des ans, ont créé le nombre, et nous ont donné une conception du temps, et le pouvoir de chercher la nature de l’univers, et de cette source, nous avons tiré la philosophie, et aucun plus grand bien n’a jamais été donné par les dieux à l’homme mortel, ni ne le sera jamais. » Par la raison, disait Socrate, l’homme peut parvenir à savoir « ce qui est », c’est-à-dire la nature des choses.
    Aristote enseignait que l’essence ou la nature d’une chose est ce qui fait qu’elle est ce qu’elle est, et pourquoi elle n’est pas autre chose. Il ne s’agit pas d’une tautologie. Tandis que le gland se développe pour devenir un chêne, il n’y a aucun moment sur la trajectoire de sa croissance qui le verra se transformer en girafe, ou en autre chose qu’un chêne. Parce qu’il a la nature d’un chêne. En parlant de loi naturelle, en ce qui concerne les choses vivantes, nous voulons désigner le principe du développement qui fait d’une chose ce qu’elle est et, si les conditions idoines sont réunies, ce qu’elle deviendra lorsqu’elle s’accomplit ou atteint sa fin. Pour Aristote, « La nature cherche toujours une fin. » Cet état final est son telos, son but, ou la raison pour laquelle elle existe. Dans la création non-humaine, ce dessein se manifeste soit par l’instinct, soit par la loi physique. Chaque être vivant a un telos vers lequel il se meut à dessein. Chez les plantes ou les animaux, cela n’implique aucune volition consciente de soi. Chez l’homme, si.
    Tout ce qui opère contrairement à ce principe dans une chose ne lui est pas naturel. « Pas naturel », en ce sens, veut dire ce qui agit contre ce qu’une chose deviendrait si elle opérait selon son principe de développement. Par exemple, un gland deviendra un chêne sauf si ses racines sont empoisonnées par une eau très acide. On pourrait dire que l’eau acide n’est « pas naturelle » au chêne, ou contraire à sa « bonté ».
    Le terme « téléologique », appliqué à l’univers, implique que tout a un but, et que ce but est intrinsèque à la structure des choses elles-mêmes. Il y a ce qu’Aristote appelle l’« entéléchie », « avoir sa propre fin à l’intérieur de soi-même ». Le but de la chose lui est intrinsèque. Ces lois de la nature ne sont alors pas l’imposition de l’ordre depuis l’extérieur par un commandant en chef, mais une expression de l’ordre qui vient depuis l’essence même des choses, qui ont leur propre intégrité. Cela signifie également que le monde est compréhensible parce qu’il opère sur une base rationnelle.
    C’est par leurs natures que nous pouvons savoir ce que sont les choses. Autrement, nous n’en connaîtrions que des spécificités, sans pouvoir reconnaître les choses selon leur genre et leur espèce. En d’autres termes, nous aurions seulement l’expérience de ce morceau de bois-ci (un arbre), par opposition à ce morceau de bois-là (un autre arbre), mais nous ne connaîtrions pas le mot « arbre » ni même le mot « bois » parce que nous ne connaîtrions l’essence ni de l’un, ni de l’autre. En fait, nous ne connaîtrions rien.
    La nature est aussi ce qui permet à une personne de reconnaître une autre personne en tant qu’être humain. Que signifie la nature humaine ? Elle signifie que les êtres humains sont fondamentalement les mêmes dans leur essence même, qui est immuable et, au plus profond, que l’âme de chaque personne est ordonnée au même bien ou à la même fin transcendants. (Cet acte de reconnaissance est le fondement de la civilisation occidentale. Nous avons toujours, depuis, appelé barbares ceux qui sont soit incapables de voir une autre personne comme un être humain ou qui refusent de le faire.) Aussi bien Socrate qu’Aristote ont dit que les âmes des hommes sont ordonnées au même bien et qu’il existe donc un seul critère de la justice qui transcende les critères politiques de la cité. Il ne doit pas y avoir un critère de la justice pour les Athéniens et un autre pour les Spartiates. Il n’y a qu’une justice et cette justice est au-dessus de l’ordre politique. Elle est la même en tout temps, en tout lieu, pour tous.
    Pour la première fois, c’est la raison qui devient l’arbitre. La raison devient normative. C’est par la raison – et non par les dieux de la cité – que l’homme peut discerner entre le juste et l’injuste, entre mythe et réalité. Agir de manière raisonnable ou faire ce qui est en accord avec la raison devient le critère du comportement moral. On voit l’une des expressions les plus hautes de cette connaissance dans L’Ethique à Nicomaque d’Aristote.
    Comme l’a exprimé un universitaire spécialiste des classiques, Bruce S. Thornton : « Si l’on croit, à l’instar de nombreux philosophes grecs depuis Héraclite, que le cosmos reflète une sorte d’ordre rationnel, alors le mot “naturel” désignerait un comportement conforme à cet ordre. On pourrait alors agir de manière “non naturelle” en se laissant aller à un comportement qui subvertirait cet ordre ainsi que son but. » Se comporter conformément à la nature signifie donc agir de manière rationnelle. De manière concomitante, se comporter de manière non naturelle veut dire agir de manière irrationnelle. Cette notion de la réalité exige le règne de la raison.
    Raison et moralité
    Tout cela concerne l’homme seul parce qu’il est le seul à posséder le libre arbitre. Il peut choisir les moyens pour atteindre sa fin ou choisir de contrarier sa fin en tous points. C’est évidemment pour cela que les lois « morales » ne sont applicables qu’à l’homme. Ces lois morales sont ce que signifie la loi naturelle par rapport à l’homme. Que l’homme puisse défier la loi morale n’amoindrit en rien la certitude que celle-ci continue d’opérer. En réalité, un homme ne viole pas tant la loi que la loi ne le brise s’il la transgresse. Bref, lorsque nous parlons de la nature de l’homme, nous signifions l’ordonnancement de l’être humain vers certaines fins. C’est le fait d’accomplir ces fins qui rend l’homme pleinement humain.
    Quelle est la fin de l’homme ? Dans l’Apologie, Socrate dit qu’un « homme bon à quoi que ce soit… doit seulement considérer si, en faisant quelque chose, il fait bien ou mal – s’il joue le rôle d’un homme bon ou mauvais… ». La République affirme que « l’idée du Bien… ne se perçoit qu’avec effort ; et lorsqu’elle est vue, on en déduit aussi qu’elle est l’auteur universel de toutes choses belles et justes, parent de la lumière et seigneur de la lumière dans ce monde visible, et source de la vérité et de la raison dans le monde intellectuel ». Depuis Socrate, nous avons appelé la fin de l’homme « le bien ». Cette fin porte en elle-même une suggestion de l’immortalité car, comme le dit Diotima dans le Symposium : « L’amour aime que le bien soit possédé pour toujours. Et donc il s’ensuit nécessairement que l’amour est de l’immortalité. »
    Le bien de l’homme, nous dit Aristote, est le bonheur. Cependant le bonheur n’est pas ce que nous en disons, mais seulement cette chose qui, par notre nature, nous rendra véritablement heureux. Puisque la nature de l’homme est fondamentalement rationnelle, le bonheur consistera en la connaissance et en la contemplation du bien ultime. (Ce bien, nous disent les théologiens, est Dieu.) Aristote explique que l’on n’atteint le bonheur qu’à travers des actes vertueux : la répétition des bonnes actions. Les actions sont considérées comme bonnes ou mauvaises, naturelles et pas naturelles, par rapport à l’effet qu’elles produisent sur la progression d’un homme vers sa fin.
    Donc, c’est par la nature que nous en venons à comprendre le bon usage des choses. La très grande importance de cela pour le thème qui nous préoccupe est que, puisque les fins des choses leur sont intrinsèques, l’homme n’a pas le loisir de les inventer, mais seulement de les découvrir par l’usage de sa raison. Il peut alors choisir de conformer son comportement à ces fins par une vie de vertu, ou les contrarier par une vie dans le vice. Il peut choisir de devenir pleinement humain, ou de se déshumaniser. Cependant, s’il fait ce dernier choix, il ne se le présentera pas en ces termes. Comme l’a dit Aristote, il doit percevoir ce qu’il choisit comme bon s’il doit pouvoir le choisir. S’il choisit de se rebeller contre l’ordre des choses, il se présentera ce choix à lui-même non comme favorable au désordre, mais comme favorable à l’ordre – mais un ordre d’une autre sorte. Il va, comme nous l’avons dit, rationaliser : le vice devient la vertu.
    C’est vers la construction de cet autre type d’« ordre », de cette réalité alternative, que nous allons maintenant nous tourner. L’un de ses architectes modernes fut Rousseau.
    Robert R. Reilly
    Suite de cet article la semaine prochaine.
    • © MercatorNet.
    • ©  leblogdejeannesmits pour la traduction.
  • Abstention sur la loi Taubira ? Elle ne mérite pas la voix des pro-famille

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  • Une affaire qui marche : le Goulag US

    Ex: http://www.dedefensa.org/

    L’ensemble pénitentiaire US s’est lentement transformé, depuis le début des années 1970, en un Prison Industrial Complex (PIC) qui s’avère être une des plus étonnantes trouvailles du Système dans la recherche d’une activité à la fois industrielle et génocidaire, – faisant passer au second plan les problématiques de la justice et de la délinquance qui, d’ordinaire, définissent la question des prisons. L’établissement du PIC est en général daté de 1973, avec une loi de l’Etat de New York passée par le gouverneur Nelson Rockefeller, rendant passible de prison tout détenteur et utilisateur de drogue. Depuis, les peines pour ces délits, jusqu'aux plus ridiculement mineurs, n'ont cessé de s'alourdir, mettant en évidence la participation active à l'entreprise du système législatif et du système judiciaire US.

    L’analyste politique et photographe Nile Bowie, collaborateur de Russia Today, publie ce 23 avril 2013 un article sur «[A] Moral monstruosity : America’s for profit Gulag system» Il y décrit les conditions de développement, de fonctionnement et d’existence du PIC, dont la population a augmenté de 772% entre 1970 et 2009, et dont la part du privé a été multipliée par 17 durant les deux dernières décades. Le PIC est effectivement devenu une part intégrante du Système, notamment dans sa division économique, comme un effet presque naturel et évident de la doctrine capitaliste développée dans les conditions du Système. Actuellement, la population carcérale aux USA approche les 25% de la population carcérale mondiale, alors que la population US se situe entre 4% et 5% de la population mondiale. (D’une façon qu’on devrait juger assez significative de l’implication du système capitaliste, et dans tous les cas certainement symbolique, ce rapport 4%/5% versus “près de 25%” est également celui du pourcentage de la population US par rapport au pourcentage d’émission de CO2 pour l’activité industrielle par les USA.)

    L’emploi du terme Goulag (ou GOULAG, puisqu’il s’agit d’un acronyme russe) pour qualifier le système pénitentiaire US apparaît en général assez délicat. Pourtant, la description du PIC tel qu’il est aujourd’hui écarte les dernières réticences : il s’agit bien d’un système de Goulag, puisque son opérationnalité permet l’usage d’une main d’œuvre à si bon marché qu’on peut la considérer comme quasiment gratuite, tandis qu’elle neutralise et élimine des catégories très précises d’individus dont le Système se méfie.

    Durant ces ces quelques décennies depuis l'institution du PIC, la population carcérale a été de plus en plus alimentée par trois grands courants sociaux et ethniques : la population dépendante de la drogue sous tous ses aspects, jusqu’aux cas les plus mineurs ; la population des immigrants clandestins capturés essentiellement à la frontière entre les USA et le Mexique ; la population des minorités ethniques, essentiellement les Africains Américains. (Bien entendu, les diverses catégories de “déviants” du Système, comme les “prisonniers politiques” sous la forme de contestataires divers, sont inclus dans ces courants.) L’auteur compare le système actuel des prisons au système de prisons, également privé, qui fut mis en place aux USA après l’abolition de l’esclavage, de la Guerre de Sécession jusqu’au début du XXème siècle, et d’ailleurs nullement cantonné à une seule région du pays, pour regrouper des populations fournissant de la main d’œuvre à bon marché, sinon à coût quasiment nul, pour le travail traditionnel de la cueillette de coton, mais aussi pour les travaux d’infrastructure de modernisation (routes, chemins de fer, etc.). Ce système est ainsi reproduit aujourd’hui, avec la privatisation maximale, les “travailleurs-esclaves” recevant des sommes ridicules sinon symboliques et les entreprises privées gérant les prisons (il y en a trois principalement, CCA, GEO Group, Cornell) sous-traitant des travaux divers pour l’extérieur. Ce système rassemble tous les attributs habituels du capitalisme américaniste, notamment une organisation de corruption maximale du monde politique avec une organisation très puissante de lobbying, pour obtenir certaines lois favorisant les activités rentables du complexe, aussi bien que des lois qui favorisent directement (sévérité des peines) et indirectement le “recrutement” des populations carcérales. Dans ce dernier cas, par exemple, les lobbies du complexe luttent avec acharnement contre la dépénalisation de la marijuana, la consommation de cette drogue mineure fournissant un nombre appréciable de “travailleurs-esclaves”.

    Dans tous les cas envisagés, les peines sont extrêmement lourdes, de façon à obtenir une stabilité de “la main d’œuvre”. Les prisonniers vivent dans des conditions de plus en plus dégradées, parfois dans des conditions stupéfiantes de promiscuité dans des immenses hangars organisés en dortoir, puisque les entreprises privées ne cessent de restreindre les budgets d’entretien et que les quelques interventions publiques sont restreintes à cause de la crise. Bien entendu, tout cela se passe dans un climat de contrainte et de violence internes constant, qui favorise indirectement la soumission des prisonniers. Lorsqu’ils sont libérés, puisque la chose arrive, les prisonniers sont le plus souvent privés de leurs droits civiques et d’accès aux services sociaux et au marché du travail, ce qui fait que le complexe espère les récupérer rapidement sous la forme de l’un ou l’autre délit de survie aussitôt transformé en une peine de prison maximale (récidive). Ainsi le système est-il complet, avec comme premier incitatif le profit. Enfin, toutes ces conditions excluent toute vie sociale et familiale des détenus ; elles suscitent une dégradation rapide de leur état de santé au sens le plus large avec des soins médicaux réduits au minimum, si bien qu’on peut considérer qu’il s’agit également d’une entreprise d’élimination “douce” (!) de type génocidaire, portant sur des populations dont le Système en général ne veut pas. Le circuit est ainsi bouclé et la capitalisme, parvenant à son essence la plus intime, rejoint complètement les caractères généraux du Goulag stalinien.

    Voici un extrait important du texte de Nile Bowie, de ce 23 avril 2013, dont l’intérêt est de développer la description des conditions de l’action du complexe pour assurer sa position de puissance au sein du Système, notamment dans le monde politique US.

    «The number of people imprisoned under state and federal custody increased 772% percent between 1970 and 2009, largely due to the incredible influence that private corrections corporations wield against the American legal system. The argument is that by subjecting correctional services to market pressures, efficiencies will be increased and prison facilities can be run at a lower cost due to market competition. What these privatizations produce in turn is a system that destroys families by incentivizing the mass long-term detention of non-violent criminals, a system that is increasingly difficult to deconstruct and reform due to millions paid out to state and federal policymakers. According to reports issued by advocacy group Public Campaign, the three major corrections firms –Corrections Corporation of America (CCA), the GEO Group, and Cornell, have spent over $22 million lobbying Congress since 2001.

    »As a means of influencing policymaking at the federal level, at least $3.3 million have been given to political parties, candidates, and their political action committees, while more than $7.3 million has been given to state candidates and political parties since 2001, including $1.9 million in 2010, the highest amount in the past decade. Senators like Lindsay Graham and John McCain have received significant sums from the private prison corporations while Chuck Schumer, Chair of the Rules Committee on Immigration and Border Enforcement, received at least $64,000 from lobbyists. The prison lobby thrives off of laws that criminalize migrants and submit them to mandatory detention prior to being deported, sometimes up to 10 months or more; private firms have consistently pushed for the classification of immigration violations as felonies to justify throwing more and more immigrants behind bars. The number of illegal immigrants being incarcerated inside the United States has risen exponentially under Immigration and Customs Enforcement, an agency responsible for annually overseeing the imprisonment of 400,000 foreign nationals at the cost of over $1.9 billion on custody-related operations.

    »The private prison industry has become increasingly dependent on immigration-detention contracts, and the huge contributions of the prison lobby towards drafting Arizona’s controversial immigration law SB 1070 are all but unexpected. Arizona's SB 1070 requires police to determine the immigration status of someone arrested or detained when there is “reasonable suspicion” that they’ve illegally entered the US, which many view as an invitation for rampant racial profiling against non-whites. While the administration of Arizona’s Governor Jan Brewer is lined with former private prison lobbyists, its Department of Corrections budget has been raised by $10 million in 2012, while all other Arizona state agencies were subject to budget cuts during that fiscal year. The concept of privatizing prisons to reduce expenses comes at great cost to the inmates detained, who are subjected to living in increasingly squalid conditions in jail cells across America. In 2007, the Texas Youth Commission (TYC), a state agency that overseas juvenile corrections facilities, was sent to a West Texas juvenile prison run by GEO Group for the purpose of monitoring its quality standards.

    »The monitors sent by the TYC were subsequently fired for failing to report the sordid conditions they witnessed in the facility while they awarded the GEO Group with an overall compliance score of nearly 100% - it was later discovered that the TYC monitors were employed by the GEO Group. Independent auditors later visited the facility and discovered that inmates were forced to urinate or defecate in small containers due to a lack of toilets in some of the cells. The independent commission also noted in their list of reported findings that the facility racially segregated prisoners and denied inmates access to lawyers and medical treatment. The ACLU and Southern Poverty Law Center have also highlighted several cases where GEO Group facility administrators turned a blind eye to brutal cases of rape and torture within their facilities, in addition to cases of its staff engaging in violence against inmates. According to the Justice Department data, nearly 210,000 prisoners are abused annually (prison personnel are found responsible half the time), while 4.5 percent of all inmates reported sexual assaults and rape.

    »It’s not possible to conceive how such institutionalized repression can be rolled back when the Obama administration shows only complicity with the status quo – a staggering $18 billion was spent by his administration on immigration enforcement, including detention, more than all other federal law enforcement agencies combined. Under Obama’s watch, today’s private prison population is over 17 times larger than the figure two decades earlier. Accordingly, Obama’s drug czar, Gil Kerlikowske, has condemned the recently passed state laws in Colorado and Washington that legalize the possession of marijuana in small amounts. The Obama administration is bent on keeping in place the current federal legislation, where a first-time offender caught with marijuana can be thrown in prison for a year. It’s easy to see why common-sense decriminalization is stifled - an annual report released by the CCA in 2010 reiterates the importance of keeping in place harsh sentencing standards, “The demand for our facilities and services could be adversely affected by the relaxation of enforcement efforts, leniency in conviction or parole standards and sentencing practices or through the decriminalization of certain activities that are currently proscribed by our criminal laws. For instance, any changes with respect to drugs and controlled substances or illegal immigration could affect the number of persons arrested, convicted, and sentenced, thereby potentially reducing demand for correctional facilities to house them.”

    »Such is the nature of a perverted brand of capitalism, and today’s model bares little difference to the first private prisons introduced following the abolishment of slavery in the late 1800s, where expansive prison farms replaced slave plantations where predominately African-American inmates were made to pick cotton and construct railroads in states such as Alabama, Georgia and Mississippi. Today, African-Americans make up 40% of the prison population and are incarcerated seven times more often than whites, despite the fact that African-Americans make up only 12% of the population. Inmates are barred from voting in elections after their release and are denied educational and job opportunities. The disproportionate levels of black people in prisons is undeniably linked to law enforcement’s targeting of intercity black communities through anti-drug stipulations that command maximum sentencing for possession of minute amounts of rock cocaine, a substance that floods poor black neighborhoods.

    »Perhaps these social ills are byproducts of a system that places predatory profits before human dignity. Compounding the illogic is that state spending on prisons has risen at six times the rate of spending on higher education over the past two decades. Mumia Abu-Jamal, America’s most famous political prisoner, has spent over three decades on death row; he was convicted in 1981 for the murder of a white police officer, while forensic experts say critical evidence vindicating Jamal was withheld from the trial. In an interview with RT, Jamal relates his youth activism with the Black Panthers party against political imprisonment in contrast to the present day situation, “We could not perceive back then of what it would become… you can literally talk about millions of people incarcerated by the prisoner-industrial complex today: men, women and children. And that level of mass incarceration, really mass repression, has to have an immense impact in effect on the other communities, not just among families, but in a social and communal consciousness way, and in inculcation of fear among generations.” The fear and immortality the system perpetuates shows no sign of abating. Being one of the few growth industries the United States has left, one can only imagine how many people will be living in cages in the decades to come.»

    Ce qui est remarquable dans cette description du complexe, c’est la façon structurelle décrite d’une organisation systématique, très rentabilisée, très bien contrôlée, qui dépasse très largement en efficacité et en rentabilité le système stalinien (Goulag). On rejoint alors des considérations beaucoup plus larges, qui doivent alimenter la réflexion sur la nature profonde d’un Système qui génère, presque naturellement, presque de lui-même, de tels ensembles dont les moyens de fonctionnement sont l’esclavagisme (dans des conditions pires que l’esclavage originel), la déshumanisation et la destruction psychologique, l’extermination organisée, “collectivisée” d’une façon rampante et indirecte. Grâce aux conditions de communication du Système, ces ensembles ont la caractéristique d’être présentées et perçues (supériorité indiscutable sur les dictatures d’extermination) comme de bien public et de participation efficace à la protection normale de la loi et de l’ordre démocratiques. L’effet de ces phénomènes rejoint la production naturelle du Système comme élément représentant le “pire de tous les maux”, ou le Mal parvenu à un état de fonctionnement maximal et exclusif ; il s’agit de la production maximale de déstructuration, de dissolution et d’entropisation, dans ce cas de la société et de populations diverses.

    Il faut noter que certains auteurs ont également rapproché le fonctionnement du système nazi gérant, organisant et développant le système d’extermination (Holocauste), de la référence du capitalisme américaniste (pour nous, produit du Système), avec sa branche bureaucratique et sa branche de productivité et de rentabilité. Ainsi en ont-ils fait un produit direct de la modernité, ce qui correspond assez justement au jugement naturel qui nous vient sous la plume. Le 7 décembre 2005, parlant alors du seul système de prisonniers de la CIA dans la Guerre contre la Terreur, nous écrivions ceci, qui citait un de ces principaux auteurs, le professeur Richard L. Rubenstein :

    «Pour ce qui concerne le système nazi, qui présente un autre cas, il faut lire La perfidie de l’Histoire, de Richard L. Rubenstein (né en 1924, professeur d’histoire et de philosophie des religions à l’université de Bridgeport, dans le Connecticut). Ce livre, publié en 2005 (éditions Le Cerf), comprend le texte original de Rubenstein, datant de 1975 (avec un ajout de circonstances, datant de 2004, traitant du terrorisme islamique). L’originalité de l’approche de Rubenstein est qu’il fait porter l’essentiel de la responsabilité de l’Holocauste dans son ampleur et dans la réalisation de son aspect systématique non sur l’idéologie, qui est l’élément déclencheur, mais sur la bureaucratisation et les méthodes industrielles modernes de gestion et de production. C’est introduire comme principal accusé de l’ampleur et de la substance du crime les méthodes et les contraintes modernistes au travers de l’expansion et de la gestion industrielles, et de la bureaucratisation systémique.

    »La caractéristique finale est un montage systémique s’apparentant moins à un complot qu’à l’évolution “naturelle” (c’est-à-dire logique dans ce cas, de la logique interne du système) d’un système de conception moderniste à la fois de cloisonnement et de dilution de la perception des responsabilités. L’effet mécanique du montage est de cacher l’ampleur et le motif du crime aux exécutants, et d’assurer son efficacité complète sans prendre le risque de l’illégalité qui constitue une transgression des lois difficilement supportable pour un esprit conformiste (la bureaucratie implique un complet conformisme de l’esprit ; — il faut donc ménager leur conformisme). Rubenstein observe qu’à cause de diverses dispositions et situations, l’Holocauste ne peut être tenu pour “illégal” selon les lois allemandes en vigueur à l’époque. Rubenstein laisse clairement voir qu’il considère la bureaucratisation de la puissance américaine comme une évolution de même substance que les structures qui permirent l’Holocauste...»

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