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  • Le communautarisme exacerbé des élites

    Ces catégories d’individus qui ont par fonction ou par délégation le pouvoir de “dire” et de “faire” au nom et pour les autres – politiques, journalistes, experts, hauts fonctionnaires etc… – sont elles aussi frappées par ce phénomène de repli sur son groupe d’appartenance.

    La garden party de l’Elysée

    Le communautarisme, cette forme dégradée du vivre-ensemble souvent dénoncée comme facteur de division de la société, ne touche pas uniquement les grands ensembles de la population. Les élites, ces catégories d’individus qui ont par fonction ou par délégation le pouvoir de “dire” et de “faire” au nom et pour les autres – politiques, journalistes, experts, hauts fonctionnaires etc. -, sont elles aussi frappées par ce phénomène de repli sur son groupe d’appartenance.

    Alors qu’on attend de ces catégories supérieures, esprit d’ouverture, vision originale, capacité de se remettre en cause – autant de qualités mises au service de l’intérêt général, ce dangereux entre-soi produit à l’inverse du conformisme, la peur de la nouveauté et plus gravement encore la déconnexion d’avec la société. Une césure explosive à l’heure des slogans simplistes du style “tous pourris” ou “tous vendus” qu’il est grand temps de combler.

    C’est une scène classique des soirées électorales qui vient illustrer la permanence du célèbre écart jadis pointé par Auguste Comte entre le “pays légal”, celui d’une part des institutions et de leurs représentants, et d’autre part le “pays réel”, celui de “la France d’en bas”. A chaque fois que les extrêmes gagnent des voix supplémentaires, politiques et journalistes manifestent leur surprise comme si de telles poussées populistes ne pouvaient pas être prévisibles dans un pays pourtant en crise depuis trente ans.

    Une telle erreur d’appréciation est sûrement en grande partie à mettre sur le compte d’une vision tronquée d’un “petit monde” coupé des réalités et d’individus qui à force de vivre dans leur microcosme – celui d’une classe politique endogamique, de médias tournés sur eux-mêmes, ou d’experts vivant en circuits fermés – n’arrivent plus à concevoir le monde qu’à leur image. C’est-à-dire policé, politiquement correct, à l’abri de la crise.

    Prenons garde toutefois, le procès des élites est à manier avec prudence. Il a par le passé, faut-il le rappeler, ouvert la voie aux régimes totalitaires. Pour autant les attaques virulentes à l’encontre des élites émanant de populistes de tous poils, si mal intentionnés qu’ils soient, ne doivent pas occulter la réalité du divorce entre la population et ses élites.

    Jamais l’entre-soi des élites n’a paru aussi grand qu’aujourd’hui. “Des talkshows télévisuels aux dîners en ville, de cocktails en expositions, les nouveaux bien-pensants communient aux mêmes valeurs à l’écart de la société”, stigmatise le sociologue Michel Maffesoli, co-auteur, avec Hélène Strohl, d’un virulent essai sur Les Nouveaux Bien-pensants (éditions du Moment). Une forme d’autisme aux antipodes du comportement que l’on attend de ces catégories supérieures : esprit d’ouverture, vision originale, capacité de se remettre en cause, autant de qualités à mettre au service de l’intérêt général et qui manquent cruellement aujourd’hui.

    Une forme dégradée du vivre-ensemble

    Le regroupement d’individus par affinités, ressemblances ou manières communes d’être est un phénomène humain assez naturel qui n’est pas critiquable en soi. C’est sur ce ressort d’empathie que les associations et autres amicales se développent particulièrement en France, ces dernières venant fortifier positivement le lien social. Mais cette sociabilité se dévoie lorsque les groupes vivant dans leur microcosme en arrivent à rejeter les contacts avec ceux qui n’en font pas partie. Autrement dit lorsque “l’entre-soi” prime sur toute relation avec l’extérieur. On verse alors dans le communautarisme. Or cette forme dégradée du “vivre-ensemble” ne touche pas uniquement les populations des grands ensembles des banlieues, elle touche aussi, de manière tout aussi virulente, les quartiers chics des villes, ceux où résident en général politiques, journalistes, experts et hauts fonctionnaires.

    Le ressort de ce séparatisme social n’est pas ici la religion comme on le voit dans les cités mais la place que confère aux individus le statut social et professionnel. Ce critère prédominant n’étonne pas vraiment dans une France où les traces de l’Ancien Régime et de la société d’ordres demeurent toujours très présentes. “Le problème est qu’en France, l’entre-soi va de pair avec l’idée de rang et de hiérarchie. Ceux qui sont mis à l’écart du groupe sont traités avec condescendance, voire mépris tant il est vrai que la société française est construite sur le clivage entre ce qui est noble ou pas”, analyse le sociologue Philippe d’Iribarne.

    Le repli frileux sur le pré carré de l’ancien monde

    Une telle ligne de démarcation n’est pas nouvelle – cela fait plusieurs décennies que Pierre Bourdieu a mis en évidence les phénomènes de reproduction des élites via la maîtrise des codes sociaux par l’éducation, la concentration géographique des habitats et le rôle considérable de l’acquisition des diplômes dans le destinée des individus – mais sur cette toile de fond bien connue les phénomènes d’entre-soi n’ont eu de cesse ces dernières années de s’accentuer.

    “Derrière ce que nous appelons la crise, nous vivons en réalité un changement d’époque. Et les élites traditionnelles, plutôt que d’affronter le monde réel, s’accrochent à l’ancien monde et cultivent leur entre-soi pour se sécuriser”, analyse Michel Maffesoli.

    Le défi que les élites ont à relever est d’ordre existentiel puisque c’est la nature même de leur pouvoir qui se trouve mis en cause. Mondialisation, révolution numérique, crise de l’Etat providence, etc. : les politiques ont perdu les manettes, les médias la maîtrise de l’ordre du jour de l’actualité, les hauts fonctionnaires leur raison d’être interventionniste. Mais plutôt que de chercher à se réinventer et à redéfinir une raison d’être adaptée à cette nouvelle donne, les élites ont tendance à opérer un repli frileux sur leur pré carré.

    L’homogénéité du groupe plutôt que sa diversité

    Ce repli s’accompagne de la volonté de préserver à tout prix l’intégrité du groupe en opérant consciemment ou pas une sélection drastique des nouveaux venus sur le modèle du “qui se ressemble s’assemble”. C’est particulièrement net dans la sphère politique où la professionnalisation accrue des fonctions s’accompagne d’une uniformisation des profils. “Au Parti socialiste, les élus commencent de plus en plus jeunes leur carrière, souvent dans les mouvements lycéens ou étudiants où l’appareil les repère – l’Unef est ainsi un vivier important de nouvelles recrues”, observe Luc Rouban, directeur de recherches au CNRS, expert au Cevipof.

    Cette sélection qui confine à la cooptation a un inconvénient, celui de multiplier les clones. On retrouve cette même quête d’homogénéité chez les intellectuels. Une illustration parmi d’autres : le combat des élèves de l’Ecole normale supérieure, crème de l’enseignement hexagonal, pour que les étudiants entrés par équivalence dans l’école ne puissent pas se prévaloir du titre de normalien !

    Et les médias ? Selon l’avis très autorisé de Jean-François Kahn, auteur de L’Horreur médiatique, “l’unicité du corps médiatique appréhendé comme une caste autoverouillée et déconnectée du vrai monde s’apparente partiellement seulement à un mythe”. Partiellement ?

    C’est déjà reconnaître à demi-mots l’endogamie intellectuelle de médias qui perçoivent le réel “tous de la même façon et tous en même temps”. Les ressorts de l’horreur médiatique sont multiples : à l’homogénéité sociologique et culturelle s’ajoutent, circonstances aggravantes, l’absence d’autocritique et un manichéisme uniformisateur.

    Pensée unique et conformisme généralisé

    Comme pour tous les communautarismes, les effets dissolvants de l’entre-soi des élites sont loin d’être anodins. Le repli des catégories les plus élevées mine à bas bruit le pacte de coexistence démocratique qui lie les groupes sociaux dans les sociétés évoluées. Raisonnant dans un circuit fermé, où tout le monde est du même avis, la pensée du groupe n’est soumise à aucune contradiction constructive, ce qui génère un conformisme général et son corollaire, l’absence de prise de risques. Les voix discordantes sont rejetées en dehors du “cercle de la raison”. Dans l’entre- soi, on préfère raisonner en théorie plutôt que par l’épreuve de l’expérience, cela conduit inéluctablement à de graves erreurs de jugement collectives. D’où, par exemple récemment, l’incroyable emballement politico-médiatique lors de l’affaire Léonarda. De tels écarts soulignent le déphasage actuel de ceux qui ont le pouvoir, celui de “dire” et de “faire” au nom des autres. Pour y remédier, l’élite politique croit avoir trouvé la solution, en se réfugiant derrière les fameux “éléments de langage” chers aux communicants.

    Un remède pire que le mal car il vient assécher tout apport d’intelligence personnelle au nom d’une vaine quête d’efficacité à un moment où l’on a plus que jamais besoin d’idées neuves. “Les bienpensants sont dans l’incantation. Mais comme ils ne sont pas convaincus eux-mêmes par ce qu’ils racontent, ils n’arrivent naturellement pas à convaincre”, décrit Michel Maffesoli.

    Une raison de la perte de crédibilité des élites. Crise de représentativité, d’efficacité, et de confiance : l’entre-soi des élites aggrave tous les maux de la société française. Et nourrit tous les populismes, car comme l’explique Philippe d’Iribarne, “à l’arrogance des élites répond le ressentiment de la population”.

    Le nouvel Economiste

    http://fortune.fdesouche.com/335823-le-communautarisme-exacerbe-des-elites#more-335823

  • Front national : vers les grandes turbulences ?

    UMP et PS sont les faces d’une m^me médaille démonétisée

    Électoralement le Front national apparaît dès lors comme la seule alternative réelle au Système. Va-t-il et peut-il se normaliser ? En se ralliant à l’Union européenne, l’OTAN, le libre-échange mondial, la poursuite de l’immigration et des réformes sociétales ? Un prix exorbitant pour tenter de se faire accepter par le Système oligarchique dominant. Et sinon comment et à quelles conditions peut-il gagner en 2017 ou avant ? Et les forces dominantes, intérieures et étrangères, respecteront-elles le processus démocratique ? L’auteur de cet article, long et important, discutable évidemment, ne le croit pas. Il évoque les scénarios possibles d’une perturbation du processus démocratique par les structures de l’État profond ou des services étrangers. Il ouvre aussi des voies pour préparer la riposte populaire et la mobilisation du pays réel. Rester près de vingt ans au service de l’État, cet auteur a rejoint le secteur privé et il est maintenant consultant dans le domaine de la sécurité et de l’intéligence économique.

    Polemia 

    L’année 2014, tous les observateurs politiques l’ont compris, s’annonce cruciale pour Marine Le Pen. Trois ans après son arrivée à la présidence du FN, deux ans après ses résultats prometteurs lors de l’élection présidentielle, elle va, à l’occasion des deux premiers rendez-vous électoraux du quinquennat, mettre à l’épreuve la nouvelle ligne politique, à la fois sociale, populaire et souverainiste, qu’elle a fait adopter au parti, en bousculant l’appareil hérité du long règne de son père.

    D’évidence, les résultats aux élections municipales montrent que le parti de Marine Le Pen a réussi à restaurer son implantation locale. Cependant, même si le Front a obtenu la victoire dans douze communes, ce scrutin, dont les enjeux restent essentiellement locaux, n’apportera rien de décisif. Il confirme simplement, comme l’indiquent régulièrement les sondages, que les Français sont désormais moins sensibles à l’entreprise de diabolisation de ce parti.

    L’épreuve du feu, ce sera donc l’élection des députés au Parlement européen. C’est le premier scrutin qui va permettre aux Français de sanctionner la politique désastreuse du gouvernement, mais également celle de l’eurocratie bruxelloise (1), dont le rôle néfaste paraît maintenant bien compris. C’est donc une élection stratégique pour la formation politique qui se présente comme le seul véritable adversaire du pouvoir actuel et comme l’opposant le plus résolu à la commission de Bruxelles et à son président, José Manuel Barroso.

    Les objectifs affichés par Marine Le Pen et par le vice-président du parti Florian Philippot sont légitimement ambitieux : devenir le premier parti de France, devant l’UMP et le PS, et dépasser la barre des 30 %.

    Ces objectifs, s’ils étaient atteints, provoqueraient sans doute le choc politique le plus violent de ces 40 dernières années.

    Les élections européennes : Une élection, cette fois cruciale

    Depuis le début des années 1980, le FN a été, de facto, un instrument politique de régulation du système que la gauche a su utiliser avec brio pour empêcher la droite de revenir au pouvoir ou pour peser sur ses choix politiques en lui interdisant d’aborder certains sujets sensibles comme l’immigration.

    En brisant la progression de son parti en 1988 avec un jeu de mot stupide, qui valut à celui-ci d’être la cible d’une campagne de diabolisation d’une violence et d’une intensité rares, Jean-Marie Le Pen perdait toute possibilité de sortir du rôle d’épouvantail que lui avait assigné la gauche et s’interdisait ainsi de peser positivement sur la situation politique.

    Parti repoussoir et réceptacle d’un vote protestataire par nature volatil, oscillant entre 10 et 20 % de l’électorat, le Front se montrait incapable de devenir le parti fédérateur des déçus de la « mondialisation heureuse » et de la « France Black Blanc Beur ». L’arrivée de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle de 2002 permit simplement d’élire pour la deuxième fois président de la République un Jacques Chirac « fatigué, vieilli, usé », sans programme et prêt à tous les compromis…

    L’espace du gaulo-bonapartisme

    L’arrivée, en 2011, de Marine Le Pen à la tête du parti, après une campagne « à  la régulière » contre Bruno Gollnisch, change évidemment radicalement la donne. Marine Le Pen n’est pas que la « fille de »… C’est une femme politique charismatique et percutante dans les médias, à laquelle la campagne présidentielle de 2012 a donné une stature et une légitimité. Son choix de nettoyer le parti de ses éléments figés dans un extrémisme nostalgique et caricatural et de lui donner une ligne politique claire, anti-système et qui vient bousculer le pseudo-clivage droite/gauche, lui offre la possibilité de venir occuper l’espace du gaullo-bonapartisme abandonné depuis longtemps par les formations politiques. La seule faiblesse du dispositif reste pour l’heure le manque de cadres en mesure d’accompagner et de soutenir leur présidente dans sa marche vers le pouvoir et, en cas de succès, de prendre en main les organes politiques de décision.

    Faire exploser le fameux « plafond de verre »

    C’est donc bien là qu’apparaît le caractère crucial des prochaines élections européennes. Si elle atteint les objectifs qu’elle s’est fixés, Marine Le Pen fait exploser le fameux « plafond de verre » et prouve qu’elle est en mesure, le moment venu, de sortir en tête du premier tour de l’élection présidentielle, et également de disposer d’une formation capable de former le noyau d’un rassemblement majoritaire à l’Assemblée nationale. L’accession au pouvoir n’est plus alors un rêve chimérique mais devient une possibilité crédible.

    Un tel succès changerait évidemment le statut du Front national. De parti protestataire, voué à l’opposition et à la déploration, il deviendrait un parti d’action et de projet, un parti qui réussit et suscite le dévouement, qui mobilise les talents et aiguise les ambitions. Il deviendrait un parti séduisant, offrant des perspectives de pouvoir et d’influence – bref, un parti susceptible d’attirer des décideurs et des cadres potentiels (2).

    Ce sont donc bien ces élections européennes qui sont à même d’inscrire le Front et Marine Le Pen dans une dynamique victorieuse et d’être à l’origine de la lame de fond qui peut porter cette dernière au second tour de l’élection présidentielle de 2017.

    Une remise en cause radicale du système

    Cette analyse, Marine Le Pen et les responsables du Front ne sont, bien entendu, pas les seuls à l’avoir menée. Dans certains cercles de l’oligarchie, l’inquiétude sourd déjà. L’incurie de la faction Hollande et la naïveté avec laquelle elle croit pouvoir utiliser le FN à son profit pour reproduire contre la faction Sarkozy les manœuvres des années 1980-1990 laissent perplexe. Les cercles les mieux informés, ceux qui ne s’auto-intoxiquent pas avec les médias du système, qu’ils contrôlent, savent que la situation a changé et que le FN représente maintenant une menace et que cette menace deviendra un danger s’il triomphe au soir du 25 mai : un danger, car la seule formation à vouloir remettre en cause radicalement le système sur le plan économique (remise en cause de la libre circulation des personnes et des biens, protectionnisme, relocalisation de l’industrie), politique (dénonciation des Traités de Maastricht et de Lisbonne, utilisation du référendum), sociétal (promotion de l’identité française, lutte contre les extrémismes communautaristes) et diplomatico-stratégique (souverainisme, choix de l’Europe des nations, rapprochement avec la Russie), se verrait promue comme alternative principale au système. Or, pour les oligarques, il n’y a pas et il ne doit pas y avoir d’alternative.

    Fin de partie pour les joueurs de pipeau ?

    Face à ce danger, quelle pourrait être la réponse de l’oligarchie ? Certains groupes privilégieront probablement la méthode habituelle : le lapin blanc sorti du chapeau pour sauver le système et mis en scène par une intense propagande médiatique. En 2012, ce devait être Strauss-Kahn, mais, du fait du priapisme de l’intéressé et de ses aventures ancillaires dans une suite d’hôtel new-yorkaise, ce fut finalement « Pépère », que les communicants eurent bien du mal à transformer en sauveur suprême. En 2017, qui aura-t-on ? Sarkozy, le retour de l’homme mûri par la défaite et la traversée du désert (la blague !…) ? Valls, le nouveau Clemenceau, le réformateur, le Blair français ? Fillon, le charme discret de la bourgeoisie ? Borloo, l’homme du juste milieu, dont on ne sait s’il voit sa bouteille à moitié vide ou à moitié pleine, mais qui la termine… ? Un autre ectoplasme, encore ?

    Mais certains cercles de l’oligarchie devinent déjà que, cette fois-ci, un joueur de pipeau, même vêtu de lin blanc, même talentueux, même accompagné par les grandes orgues médiatiques, ne suffira pas face à l’exaspération du pays réel, et que des méthodes radicales s’imposeront.

    Entrée dans la zone de mort ou de grand danger ?

    On peut aisément imaginer trois méthodes, qui ne sont pas nécessairement exclusives l’une de l’autre :

    ⁃       la déstabilisation du Front national ;

    ⁃       l’élimination de Marine Le Pen ;

    ⁃       l’interruption ou la remise en cause du processus démocratique.

    La déstabilisation du Front, qui est la méthode la moins sale, ne paraît pas offrir beaucoup d’espoir de réussite. La majeure partie de ceux qui s’opposaient à Marine Le Pen ont quitté le parti et on n’imagine pas Bruno Gollnisch entamer demain une entreprise de scission. Assez jeunes, les principaux cadres du parti n’ont jamais eu de responsabilités dans des exécutifs locaux et n’ont jamais été confrontés aux tentations du pouvoir. Enfin, s’agissant de leur comportement personnel, les révélations faites sur l’homosexualité supposée d’un certain nombre de dirigeants du parti n’ont pas passionné les foules. Reste la déstabilisation par la base, avec, par exemple, des violences racistes, commises par ou à l’instigation d’éléments manipulés, infiltrés au sein du parti, et propres à jeter l’opprobre sur celui-ci. Bref, une manipulation du type Carpentras… Mais, là encore, la ligne définie et appliquée vis-à-vis des nostalgiques et autres éléments provocateurs ne pourrait pas laisser penser un instant que le parti cautionne des comportements de ce genre.

    Alors, la solution radicale et définitive d’une élimination physique de Marine Le Pen ne doit pas être exclue. L’assassinat politique a été pratiqué régulièrement en France jusque dans les années 1990 et les morts suspectes sous la Ve République sont nombreuses. On n’a pas oublié l’assassinat du prince de Broglie (1976), ni celle de Joseph Fontanet (1980), sans parler de l’étrange mort de Robert Boulin (1979). On rappellera aussi l’assassinat opportun de René Bousquet (3) par un exalté (1993) et l’étrange « suicide » de François de Grossouvre (4) à l’Elysée (1994), alors que les révélations de ces personnages étaient en mesure de déstabiliser François Mitterrand. L’assassinat d’un dirigeant politique ne ressortit donc pas au fantasme mais est bien un moyen que le système ne s’est jamais interdit d’utiliser en cas de besoin. L’efficacité du procédé serait évidente. Le parti serait décapité et incapable, à court terme, de trouver un chef aussi charismatique et apprécié, et, passée la période de deuil et d’unité, la guerre de succession amènerait probablement le parti au bord de l’explosion. Bien entendu, il faut faire confiance aux partisans de ce type de solutions radicales pour développer un scénario complet. Plaçons-nous, par exemple, en avril 2016, à deux mois de la Coupe d’Europe de football, qui doit se jouer en France. L’élection présidentielle est dans un an et les candidats putatifs s’échauffent…

    Les structures sécuritaires de l’État profond ou l’appui d’États étrangers ?

    Imaginons alors le déroulé de l’opération :

    1/ Assassinat de Marine Le Pen et revendication par un groupe antifa ou anarcho-autonome ;

    2/ Riposte sur une personnalité de gauche (politique ou médiatique) par un groupe télécommandé d’ultra-droite ;

    3/ Assassinats de militants de base du Front et de militants d’extrême gauche ; attentat sanglant contre une mosquée ;

    4/ Localisation et élimination sanglante des deux groupes par les unités antiterroristes ;

    5/ Appel à la concorde civile et au rejet des extrémismes par l’ « homme fort » du moment (ministre de l’Intérieur ou premier ministre) ;

    6/ Menaces d’annulation de la Coupe d’Europe par les autorités du football ; l’homme fort s’engage pour la France et garantit la sécurité de la manifestation ;

    7/ Un dispositif policier et militaire de grande ampleur est déployé ; les arrestations dans les milieux extrémistes de droite et de gauche se multiplient ;

    8/ La France… gagne la Coupe d’Europe ; liesse de la population et lyrisme des médias sur la France unie, au-delà des haines et des extrémismes, autour de son équipe ; l’homme fort est loué pour son action déterminée et résolue contre la violence politique ;

    9/ Après une période estivale apaisée, François Hollande annonce qu’il ne se représentera pas ; l’homme fort est placé sur orbite présidentielle, alors que le candidat péniblement désigné par le Front stagne à 15 % dans les sondages. Un nouveau lapin blanc est sorti du chapeau…

    La mise en œuvre d’un scénario de ce type nécessite l’engagement de moyens importants, l’appui de structures sécuritaires de l’ « Etat profond », voire l’appui de services étrangers (5). C’est donc une solution qui comporte une part de risque non négligeable.

    La quinzaine de la haine

    Les cercles de l’oligarchie opteront donc peut-être plus facilement pour un attentisme actif et pour une entrée en action au soir du premier tour de la présidentielle en cas de qualification de Marine Le Pen. La quinzaine de la haine qui a suivi la qualification de Jean-Marie Le Pen pour le second tour de l’élection présidentielle, le 21 avril 2002, donne une bien faible idée de la riposte que serait en mesure de déclencher le système s’il était réellement en danger.

    On aurait évidemment droit à la mobilisation de l’ensemble de la classe politique (« Union nationale contre l’extrémisme »), mais également à celle des milieux économiques (« La victoire de Marine Le Pen, c’est la syncope économique garantie »), des syndicats (« Menaces de régression sociale ») et de l’Education nationale (professeurs et lycéens enrégimentés). L’eurocratie ne manquerait pas de faire part de sa grande préoccupation et la finance internationale orchestrerait une baisse progressive et spectaculaire de la Bourse de Paris. Les bandes ethniques des banlieues des principales métropoles françaises entreraient probablement dans la danse pour faire monter la pression, tout comme les milices antifas se chargeraient d’empêcher, dans les grandes villes, la campagne de se dérouler normalement (harcèlement des meetings du FN, attaque des militants, etc.). Quant aux médias, ils seraient chargés de donner aux événements leur intensité dramatique et de présenter la France comme un pays au bord du gouffre : l’Allemagne à la veille du 30 janvier 1933, en quelque sorte.

    Tout serait fait pour empêcher le processus démocratique de se dérouler normalement, pour faire peur à la population et lui faire prendre conscience des conséquences apocalyptiques d’un mauvais vote. Si, malgré quinze jours de tir de barrage ininterrompu, il se trouvait encore une majorité d’électeurs pour donner la victoire à Marine Le Pen, la contre-attaque de l’oligarchie serait immédiate et violente car, comme l’a dit Malekh Boutih, député PS : « Même si vous gagnez, vous aurez un problème de légitimité à notre égard, on ne se laissera pas faire » (6). La présidente du FN, élue par les Français, n’aurait pas le temps de savourer sa victoire. La dizaine de jours séparant l’élection de la prise de fonctions se déroulerait dans une ambiance quasi insurrectionnelle : effondrement de la Bourse, menaces de l’eurocratie, blocage de l’appareil d’Etat, émeutes dans les banlieues, grèves de la SNCF et du métro, constitution des exécutifs régionaux en contre-pouvoir avec la complicité des préfets, etc.

    Dans de telles conditions, si Marine Le Pen parvenait à entrer en fonction, serait-elle en mesure d’obtenir une majorité aux élections législatives lui permettant d’appliquer son programme ? On peut légitimement en douter.

    L’histoire est ouverte et pleine d’imprévus

    Faut-il, pour autant, en conclure que l’oligarchie est définitivement toute-puissante et que rien n’est possible ? Non, car, tout d’abord, comme n’a cessé de le rappeler Dominique Venner, l’histoire est ouverte et pleine d’imprévus (7). Et il n’est pas possible d’exclure dans les prochains mois une aggravation brutale de la crise qui fasse basculer la majorité de la population dans la révolte contre le système. Ensuite, parce que le but de cet article est de se livrer à un salutaire exercice d’anticipation (8) : oui, en cas de victoire au soir du 25 mai 2014, Marine Le Pen et le Front national entreront dans une zone de mort ; mais, oui, également, ils peuvent en sortir victorieux, et avec eux le peuple français. Il faut anticiper le pire (9) pour pouvoir se préparer et être en mesure de riposter.

    Préparer la riposte populaire

    Les événements de ces derniers mois ont offert quelques exemples intéressants à analyser et qui peuvent servir de sources d’inspiration. Ainsi, avec La Manif pour tous et Le Printemps français, le système a vu se dresser contre lui des réseaux (principalement associatifs et catholiques), extérieurs aux partis politiques, qui, au fil des mois et grâce, à la fois, à un travail de proximité et à une utilisation intensive d’Internet et de ses outils (sites de réinformation, blogs, Twitter, Facebook, …), ont réussi à mobiliser dans la rue des centaines de milliers de personnes et à mettre en œuvre des modes d’intervention originaux (Veilleurs, Homen, Veilleurs debout, …). Le plus efficace a probablement été celui du harcèlement démocratique, qui a consisté à perturber les déplacements des ministres et du président de la République, notamment par des actions coups de poing dans les gares, mais également à procéder à des réveils matinaux d’élus à leurs domiciles ou encore à se signaler symboliquement devant leurs résidences secondaires. Bref, ce harcèlement consistait à aller chercher les responsables ailleurs que là où ils se sentent protégés (ministères, Assemblée nationale ou Sénat, mairies, etc.) et à faire la publicité de ces actions par l’intermédiaire des différents réseaux sociaux.

    La mobilisation autour des commerçants, qui face à des agressions ont réagi en se défendant les armes à la main, est également intéressante à constater. Parfaitement virtuelle, contestée par certains commentateurs, elle n’a pourtant pas pu être tue et a amené certains politiques à réagir et à afficher des positions fermes sur la question de l’autodéfense.

    Enfin, le succès de la manifestation « Jour de colère » a prouvé qu’une agitation virtuelle par le biais d’Internet et des réseaux sociaux pouvait déboucher sur une mobilisation réelle et significative, sans l’appui d’aucun parti politique ou d’aucune association fortement structurée sur le plan national.

    Ne pas sous-estimer la capacité de mobilisation du pays réel

    Ainsi, il apparaît que le pays réel, qu’on pouvait croire anesthésié, dispose encore d’une forte capacité de mobilisation, et qu’un véritable réseau d’alerte et de vigilance s’est mis en place de façon souple et informelle.

    Alors, sur cette base, comment dissuader l’oligarchie d’entamer une épreuve de force pour empêcher le déroulement normal du processus démocratique ?

    Pour dissuader un adversaire, il faut, à la fois, lui faire comprendre que ses projets sont connus et lui prouver que l’on a les moyens de toucher ses points faibles.

    Face au système, il faut donc réinformer, notamment en divulguant et en dénonçant ses méthodes et ses objectifs. C’est ainsi que, grâce à la réactivité du réseau de réinformation, la tentative d’orchestration de la mort dans une bagarre du jeune Méric, militant d’extrême gauche, a été un échec retentissant.

    Mais il faut également analyser ses points faibles.

    L’oligarchie a mis en place un système de pouvoir qui ne dispose pas d’organes apparents mais qui contrôle, par l’intermédiaire de réseaux, des structures existantes, qu’elles soient étatiques, économiques ou associatives.

    Compositeurs, chefs d’orchestre et instrumentistes du grand opéra politiquement correct

    En s’appuyant sur une parabole musicale, on peut définir trois niveaux dans ces réseaux :

     ⁃       celui des compositeurs : ceux qui écrivent la musique ou participent à son écriture et qui évoluent au sein des réseaux les plus fermés, au niveau international (commission Trilatérale, Bilderberg, Forum de Davos, etc.) ou national (club du Siècle, etc.) ;

    ⁃        celui des chefs d’orchestre : ceux qui font en sorte que la musique écrite par les compositeurs soit jouée partout et qui appartiennent donc à la caste politico-médiatique ou au milieu économico-financier ;

    ⁃        celui des instrumentistes (réseaux maçonniques, politiques, associatifs, etc.) : ceux qui, avec leur instrument, dans leur secteur d’activité, jouent la partition qu’on attend d’eux (journalistes, magistrats, hauts fonctionnaires, responsables syndicaux, chefs d’entreprise, élus, etc.).

    Dans un tel système, il est illusoire de vouloir influencer les « compositeurs ». Ils appartiennent à ce que Jean-Pierre Chevènement nomme les « élites mondialisées » et que Jacques Attali appelle avec gourmandise les « hypernomades » (10), et n’ont plus véritablement d’attaches nationales. Par ailleurs, il est vide de sens de vouloir agir sur les « instrumentistes », qui sont à la fois trop nombreux, trop anonymes et aisément remplaçables en cas de défaillance. Ce sont donc bien les « chefs d’orchestre » qu’il convient de cibler et de dissuader.

    Cibler et dissuader les chefs d’orchestre de « l’empire du bien »

    Ces quelques centaines d’individus sont identifiés et localisés, et il est possible, sans difficulté majeure, de connaître et de faire connaître leurs activités et les lieux qu’ils fréquentent. A ces zélés représentants de l’empire du Bien, qui adorent dresser des listes de proscription, des listes de « méchants », de « réacs » ou de « fachos », il convient de faire savoir qu’ils peuvent être amenés à croiser des citoyens qui leur exprimeront courtoisement mais fermement leur mécontentement vis-à-vis de leurs agissements de serviteurs du système.

    Ainsi, si l’oligarchie prenait la décision de fausser le jeu normal de la démocratie, ces rouages du système seraient avertis qu’ils deviendraient, de fait, les premières cibles de la riposte populaire.

    Des individus qui savent qu’ils ne peuvent plus agir en toute impunité, à l’abri de leur statut, peuvent ainsi être amenés à réfléchir avant de s’engager en faveur de stratégies risquées. Risquer de croiser des quidams mécontents est une chose, mais recevoir la visite de citoyens rendus nerveux par le terrorisme de l’oligarchie en est une autre. Qui sème le vent…

     François Chardon, 15/04/2014

    Notes

    1)       Sur l’eurocratie, cette citation éclairante de l’essayiste Pierre-André Taguieff :« L’Europe est un empire gouverné par des super-oligarques, caste d’imposteurs suprêmes célébrant le culte de la démocratie après en avoir confisqué le nom et interdit la pratique » (« Les ravages de la mondialisation heureuse », in Peut-on encore débattre en France ? Plon – Le Figaro, 2001).

    2)       Au nombre desquels, bien sûr, des arrivistes, des carriéristes, des cyniques… C’est le lot de toute organisation qui connaît un développement rapide.

    3) Secrétaire général à la police du régime de Vichy du 18 avril 1942 au 31 décembre 1943 ; impliqué, à ce titre, dans l’organisation de la rafle du Vél’ d’Hiv’. Condamné à la Libération à 5 ans de dégradation nationale, il poursuit une belle carrière dans la banque. Dans les années 1960, il devient un des soutiens financiers de François Mitterrand et reste un de ses proches jusqu’au milieu des années 1980.

    4)       Industriel et ami politique de François Mitterrand, il joue un rôle clef dans le financement de ses campagnes présidentielles de 1974 et 1981. Il occupe, à partir de l’élection de celui-ci, un poste de conseiller à l’Elysée, en charge des affaires sensibles.

    5) L’infiltration, probablement au profit de la DCRI, du Groupe de Tarnac par un policier anglais de la National Public Order Intelligence Unit (NPIO), est désormais de notoriété publique (cf. l’article de Laurent Borredon dans le Monde du 12 mars 2014). On notera que les agents du NPIO, infiltrés sous couverture, sont autorisés à commettre des délits et à pratiquer la provocation.

    6)       Emission Mots croisés du 7 octobre 2013, sur France 2, présentée par Yves Calvi.

    7)       « Dans l’interprétation conventionnelle de l’Histoire, on décrit la succession des événements comme nécessaire ou évidente. Mais c’est faux. Il n’y a jamais rien de nécessaire ni d’évident. Tout est toujours suspendu à l’imprévu », Dominique Venner, entretien avec Louis Montarnal publié dans L’Action française 2000, n° 2827, du 3 au 16 novembre 2011.

    8)       Scénarios paranoïaques ? Ceux qui le pensent sont invités à s’intéresser à la période des « années de plomb » chez notre voisin italien, et à découvrir les méandres de l’affaire de l’assassinat d’Aldo Moro, et le rôle du réseau Gladio ou de la loge P2… Cf. Philippe Foro, Une longue saison de douleur et de mort / L’affaire Aldo Moro (Vendémiaire, 2011) ; Gabriele Adinolfi, Nos belles années de plomb (L’Æncre, 2008).

    9)       « La prophétie de malheur est faite pour éviter qu’elle ne se réalise », Hans Jonas (Le Principe de responsabilité, 1979). Sur ce sujet, cf. Jean-Pierre Dupuy, Pour un catastrophisme éclairé (Seuil, 2002).

    http://www.polemia.com/front-national-vers-les-grandes-turbulences/

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    Les échéances électorales de 2014 : une épreuve à haut risque pour un système politique à bout de souffle

  • EXCLUSIF. Alain Finkielkraut à l'Académie Française : sa première interview

    Au premier tour de sa première candidature, l'essayiste et philosophe a été élu à l'Académie française. Une consécration qui ne le laisse pas insensible.

    Il est un peu plus de 15 h 30 lorsque Alain Finkielkraut décroche. Il est encore sur des charbons ardents en attendant le sort des urnes. C'est moi qui lui apprends la nouvelle : il a obtenu 16 voix contre 3 à Gérard de Cortanze et 8 "croix", ce qui signifie que ces votants ne soutiennent aucun des candidats en lice. Alain Finkielkraut s'étonne du nombre de croix, puis pense au discours qu'il devra écrire. Alors, la joie, le devoir et le travail reprennent le dessus. Mais porter l'habit vert et l'épée le réjouit déjà. Oui, il semble content, presque ému, en tout cas déjà imprégné de sa nouvelle mission au moment de répondre à nos questions.

    Le Point.fr : Pour un amoureux de la culture, de l'esprit et des valeurs françaises comme vous, que représente cette élection à l'Académie française ?

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  • Wauquiez : la droite lucide ?

    Laurent Wauquiez, sort aujourd’hui un essai coup de poing sur la construction européenne.   

    L’ex-ministre aux Affaires européennes de Nicolas Sarkozy et actuel vice-président de l’UMP, Laurent Wauquiez, sort aujourd’hui un essai coup de poing sur la construction européenne. Son titre, Europe : il faut tout changer, traduit à lui seul la rupture avec la ligne officielle de l’UMP.

    Si l’auteur ne trouve guère à redire sur la vénération de la vache sacrée monétaire de l’UE, il a le mérite de s’attaquer à la plupart des autres tabous des eurolâtres. Fini le culte de la dilatation sans fin de l’UE, Laurent Wauquiez propose une reconstruction européenne sur la base de six États franco-compatibles (Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Italie, Espagne et Portugal). Fini le culte de l’inclusion de l’Europe dans la mondialisation ultralibérale et sans frontière : Wauquiez se prononce en faveur d’un protectionnisme européen offensif. Fini enfin le culte de la liberté de circulation et d’installation incontrôlée : l’auteur se prononce carrément en faveur de la sortie de l’espace Schengen. Pour lui enfin, il y a urgence à retrouver « la liberté de penser », à assumer ses racines chrétiennes et à redonner la parole au peuple au travers des référendums.

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  • Nos dirigeants sont-ils des adeptes de la secte raëlienne ?

    Le doute s'instaure quand je lis le dernier communiqué du mouvement raëlien :

    "Dans une dépêche publiée aujourd'hui par le Mouvement Raëlien International, le leader spirituel Raël a fustigé une agence de voyage danoise qui exhorte les Danois à avoir davantage de relations sexuelles pour faire plus d'enfants et ainsi "sauver le pays" en augmentant le taux de natalité du Danemark. Raël a également tenu des propos sans équivoque contre les gouvernements qui favorisent la croissance de la population plutôt que le contrôle des naissances.

    « Il est stupide et même criminel que les gouvernements poussent les gens à avoir plus d'enfants. Ils devraient plutôt encourager les gens à cesser d'avoir des bébés! S'ils ont besoin d'augmenter leur main-d'œuvre, ils feraient mieux de favoriser l'immigration en provenance des pays les plus pauvres [comme alternative visant à augmenter leur population].»

    Raël a souligné que le plus grand problème, actuellement sur Terre, c'est la surpopulation.

    « Lorsque l'immigration des non-ressortissants est bloquée et que du même élan, les gens sont incités à avoir plus d'enfants, c'est offrir la parfaite illustration que le nationalisme est dangereux et raciste », dit-il. « Et pour quelle raison ? Uniquement pour protéger la "race" imaginaire de leurs citoyens : l'Amérique aux Américains, la France aux Français, le Japon aux Japonais, etc. »

    Selon Raël : « Ces politiques ne font que perpétuer le mythe de l'identité nationale, le pire aspect du nationalisme. » [...]

    C'est beau comme un communiqué d'EELV.

    Michel Janva

  • La famille, les retraites et le logement dans le viseur des «prestations» à raboter

    Certaines mesures du pacte de Manuel Valls devraient à nouveau mettre les classes moyennes à contribution.

    Au chapitre plan de rigueur, il y a les collectivités, l'État et ses agences, l'Assurance-maladie et… «le reste». Soit 11 milliards à trouver pour aboutir à l'objectif de 50 milliards d'euros d'économies d'ici à 2017. «Le reste viendra d'une plus grande justice, d'une mise en cohérence et d'une meilleure lisibilité de notre système de prestations», a ainsi déclaré Manuel Vallsmardi.

    Entrent dans ce «pot-pourri» plusieurs milliards de coupes décidées lors des réformes sociales de 2013. À savoir 1,3 milliard au chapitre de la réforme des retraites et plusieurs centaines de millions à celle de la famille. Sont aussi prises en compte les économies de gestion qui seront exigées auprès des caisses de retraite, de l'Assurance-maladie et des CAF. L'État en attend, de source gouvernementale, pas moins d'un milliard.

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  • Procès politiques : la police associative fait condamner Renaud Camus

    La police associative, en l’occurrence le MRAP, manifestement aussi efficace en France que l’est la police religieuse en Arabie Séoudite — elles sont du reste l’une comme l’autre grassement subventionnées par leur Etat respectif — a fait condamner ce 10 avril 2014 le grand écrivain Renaud Camus pour "provocation à la haine contre les musulmans". 

    Un professeur de philosophie a également été condamné pour les mêmes chefs.

    L’Action française, tout en refusant de se prononcer sur le fond des propos tenus, affirme et continuera d’affirmer sa solidarité pleine et entière avec toutes les victimes d’une censure visant à interdire les débats de société ou toute contestation des bienfaits de la politique immigrationniste imposée par Bruxelles.

    LA LIBERTÉ D’EXPRESSION NE PEUT SOUFFRIR AUCUNE ATTEINTE ! SEULS LES PAYS TOTALITAIRES DÉFINISSENT DES OPINIONS COMME DÉLITS ! EXIGEONS L’ABROGATION DES LOIS SCÉLÉRATES !

    LIRE le compte rendu paru dans Le Monde, ainsi que l’entretien paru sur Boulevard Voltaire avec Renaud Camus la veille du procès

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Proces-politiques-la-police