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  • Le mouvement de destruction de la réalité chrétienne de notre pays

    Editorial de Philippe Maxence, pour L'Homme Nouveau :

    Une-1585-blog"L’odieux crime perpétré par l’État islamique envers 21 coptes a bouleversé le monde entier. Personne au monde n’a caché leur qualité de chrétiens et le Pape François les a qualifiés de martyrs. Seule, la France, républicaine et laïcarde, s’est singularisée. À tel point que L’Œuvre d’Orient a réagi avec force, exigeant « que l’appartenance religieuse chrétienne des victimes ne soit pas escamotée. Elle demande que cela soit clairement mentionné dans les communiqués de la Présidence de la République et que la France présente ses condoléances au Patriarche copte. » Moins sanglante dans sa portée, la loi Macron, qui désorganise étatiquement l’économie sans laisser aux professions la liberté de s’organiser et au travail de s’effectuer, participe du même mouvement de destruction de la réalité chrétienne de notre pays, soumis à la dictature de l’impératif financier. Les conséquences seront de longue portée, entraînant à terme une temporalité différente avec des dimanches devenus des jours ordinaires.

    Dans Théologie de l’Histoire (DMM), le Père Calmel rappelait que l’Histoire se comprend vraiment à la lumière de l’Apocalypse et que, malgré son renouvellement incessant, elle « présente cependant des caractères fixes et immuables, notamment l’évangélisation que rien ne saurait arrêter ; ensuite l’hostilité tantôt ouverte, tantôt sourde et contenue, du Dragon et des deux Bêtes contre la Femme ; enfin la victoire du Christ et des bienheureux. » Nous sommes en ces temps. C’est le Christ qui vainc, malgré nos défaites apparentes."

    Michel Janva

  • "Génocide des chrétiens d'Orient : où sont passés les défenseurs des droits de l'homme?"

    Maxime Tandonnet, dans le Figarovox, reprend à son compte le terme de "génocide" appliqué par Jean d'Ormesson aux Chrétiens d'Orient :

    [...] "Ce génocide, comme tous les grands génocides de l'histoire, se déroule dans la passivité et la lâcheté de la communauté internationale. Une poignée de Kurdes déterminés, dont de nombreuses femmes, a montré que l'État islamique était loin d'être invincible. Dès lors, l'échec de la communauté internationale à mettre fin au massacre, ou bien son indifférence, est incompréhensible. L'histoire retiendra les noms des dirigeants qui n'ont pas bougé le petit doigt face à ce génocide. La France a certes pris des initiatives, dont l'envoi du porte-avion Charles de Gaulle, mais elle ne peut pas être seule, engagée sur tous les fronts, dans la lutte contre la barbarie. Le silence des milieux politiques et intellectuels, en Europe et dans le monde, est une abomination. Où sont-ils passés les défenseurs des droits de l'homme? Pourquoi une telle indifférence face au sort de minorités chrétiennes ?

    Serait-ce la vieille haine de la religion chrétienne -écraser l'infâme- qui s'exprime dans cet abandon? Une intervention armée d'une coalition internationale, pour mettre fin à un génocide, cela n'aurait strictement rien à voir avec les opérations militaires passées qui ont eu pour effet de déstabiliser des États et de répandre le chaos au Moyen-Orient. Cette fois-ci nous sommes dans une situation radicalement différente, celle d'un génocide en cours, comparable au «Kamputchéa» des Khmers rouges dans les années 1976-1979, ou au Rwanda dans les années 1990, pour ne parler que des génocides récents. Le refus d'agir, dans de telles circonstances, relève de la non assistance à personne en danger, voire de la complicité passive de la part de la communauté internationale." [...]

    Marie Bethanie http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Le grand remplacement c’est près de chez vous ! (Présent 8303)

    A lire les journaux, c’est à se demander si les migrants clandestins ne commenceraient pas leur propre tour de France. Un peu partout, nous voyons fleurir des titres indiquant la nouvelle « étape » de ces originaires en grande majorité du Soudan et de la Corne d’Afrique. Pour nous, c’est mission « désengorgement du port de Calais » et pour eux, c’est destination Bourgogne, Pouilly-en-Auxois plus exactement.

    Le grand remplacement c’est près de chez vous ! (Présent 8303)L’AFP nous a délivré une dépêche dont elle a le secret, propre à nous émouvoir et à nous rassurer : « Braves gens, dormez sur vos deux oreilles, ils sont très gentils et polis. Il ne se passera rien. » Un modèle du genre pour faire passer la pilule auprès des habitants de cette petite commune de 1 600 habitants.

    Pouilly-en-Auxois

    Sauf qu’on ne peut pas oublier d’où vient cette soixantaine de « primo-arrivants » (magnifique terme officiel qui n’arrive pas à dissimuler que ce n’est qu’un début) : de Calais, où la population est ulcérée de la violence et de la délinquance qui règnent dans la ville depuis que plus de 2 000 migrants y attendent de pouvoir passer en Angleterre, soi-disant le nouvel Eldorado. Agressions, viols, vols, batailles rangées entre différentes ethnies, les Calaisiens étouffent littéralement dans un tel climat délétère. Pouilly-en-Auxois va-t-elle subir la même chose ?

    Ils sont arrivés en bus et ont pris possession d’une ancienne caserne de gendarmerie. Ce seront trois vagues successives qui vont arriver en tout. Nadine est lucide : « Avant de penser aux immigrés, bon, je suis pas raciste, mais avant de penser à eux, il y a des Français qui sont dans la rue, qui sont sans logement, sans rien, on fait rien pour eux. » Eh oui, le slogan « Les nôtres avant les autres » n’est réservé qu’aux méchants identitaires et est condamné d’avance.

     

    Heureusement pour la démocratie que Gaëlle vient tempérer la vilaine Française de souche (comme dirait notre Président normal inféodé au CRIF) : « Ils peuvent amener un petit peu de vie, faire marcher mieux les commerces. Faut pas crier au loup avant qu’il ait mordu. » Le maire sans étiquette, Bernard Milloir, a déjà reçu selon lui de nombreuses insultes, mais garde « l’espoir que ça se passe bien et que l’inquiétude soit levée ». On leur souhaite à tous bon courage pour les mois à venir…

    Soyons réalistes, l’AFP nous serine de doux mots tels qu’« humanité », « vivre-ensemble », « asile », « espoir » dans le seul but de cacher l’effroyable vérité telle qu’on peut la voir dans la « jungle » à Calais. L’histoire est un éternel recommencement. Ces migrants vont se sentir tellement bien en Bourgogne qu’ils y resteront. Et quand on sait que pas moins d’une vingtaine de départements ont fait des propositions pour créer des places d’accueil temporaire, on se dit que le tour de France des clandestins va connaître de nouvelles étapes qui, elles, seront définitives.

    Pouilly-en-Auxois ou comment l’Etat mène le Grand Remplacement dans nos campagnes avec nos sous !

    Louis Pasquerel

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  • Juppé et Le Maire au salon de l’agriculture, quel toupet !

    Le toupet avec lequel les caciques de l’UMP s’adressent au monde rural laisse pantois.

    On le sait, le Front national est désormais pour l’UMP l’ennemi à abattre. Pas étonnant, donc, qu’Alain Juppé et Bruno Le Maire aient saisi l’occasion offerte par le Salon de l’agriculture pour porter le fer contre leur adversaire honni : « Marine Le Pen ment aux paysans français » […], malgré toutes les imperfections de la politique agricole commune (PAC), c’est quand même cette PAC qui a permis depuis 50 ans à notre agriculture de se développer. » Vraiment ? Eh bien prenons-les au mot.

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  • Houellebecq croit au retour du religieux

    Extraits d'un entretien accordé par Houellebecq à La Vie :

    4484229_3_eede_michel-houellebecq-a-paris-le-3-septembre_deaaeb90ef5f0a783d398036e1b7995c"Durant mon enfance, chez mes grands-parents, il y avait zéro religion. Sans véritable antipathie – contrairement à leurs amis communistes, qui étaient davantage anticurés (...) Mais la religion est entrée dans ma vie depuis l’âge de 13 ans au moins. Un ami de ma classe avait essayé de me convertir à l’époque. J’ai d’ailleurs conservé la Bible qu’il m’avait donnée. J’en ai lu une bonne partie aujourd’hui. (...) J’ai une vision de la religion plus proche de la magie. Le miracle m’impressionne ! (...) Je veux savoir si le monde a un organisateur et comment c’est organisé. J’ai fait des études scientifiques. Il y a une vraie curiosité chez moi pour la manière dont tout ça fonctionne. Ce qui fait qu’aujourd’hui je ne me définis plus comme athée. Je suis devenu agnostique, le mot est plus juste. L’un des amis de mon père lui avait dit qu’il se ferait incinérer, qu’il n’y aurait pas de cérémonie religieuse. Mon père lui a rétorqué : « Je te trouve bien présomptueux. » C’est un peu le sens du pari de Pascal (...)

    Il y a une apparition positive des catholiques dans le roman : lorsque les jeunes viennent assister à la lecture de Péguy. L’orateur au « visage ouvert et fraternel » impressionne le narrateur. J’ai eu l’occasion d’observer le visage de ces jeunes à une JMJ, celle de Paris, où j’étais allé par curiosité. Globalement, je ne suis pas persuadé que les perspectives pour le catholicisme soient uniquement négatives dans mon livre. Aujourd’hui, l’idée d’un cosmos organisé apparaît même plutôt plus pertinente qu’à l’époque de Voltaire : l’argument du grand horloger tient, l’évidence d’une organisation de l’ensemble de l’Univers. Les découvertes scientifiques renforcent l’impression d’une organisation générale plus qu’elles ne la diminuent... (...)

    Oui, la religion aide beaucoup à faire société. Comme Auguste Comte, je pense qu’à long terme, une société ne peut tenir sans religion. Et effectivement, on voit aujourd’hui des signes d’effritement d’un système apparu il y a quelques siècles. Mais je crois au retour du religieux. Même si je ne peux pas vous dire pourquoi il survient maintenant. Mais je le sens. Dans toutes les religions. Dans le judaïsme, je vois bien que les jeunes sont plus croyants et pratiquants que leurs parents. Chez les catholiques, il y a des signes – les JMJ, la Manif pour tous."

    Philippe Carhon

  • Pourquoi et comment l’Amérique a confisqué la liberté d’expression

    Texte n°10 (Rétablir la liberté d’expression – XXXe Université annuelle du Club de l’Horloge, les 15 et 16 novembre 2014.

     

    La raison pour laquelle l’Amérique a confisqué la liberté d’expression et la manière adoptée peuvent être analysées dans toute leur ampleur en ayant recours aux outils de pensée forgés par Aristote et Heidegger.

    Les outils.

    Pour Aristote l’existence de toute institution humaine peut être expliquée par quatre causes : la cause finale, qui est la plus importante, la cause motrice (les hommes), la cause formelle (les normes) et la cause matérielle (la technique et l’économie). Heidegger a repris cette clé d’analyse en observant, par un approfondissement de l’œuvre d’Hölderlin, que l’homme se situait dans un « quadriparti » (Geviert) composé de quatre puissances élémentaires : la Divinité, les Mortels, le Ciel et la Terre. Il ajoute à cela une notion nouvelle, le « Gestell » ou arraisonnement utilitaire. Il soutient la thèse selon laquelle l’homme occidental est aux prises avec un système qui le déshumanise, produit par le rationalisme scientiste. Seules comptent, dans ce système, les procédures juridiques et économiques. L’homme, alors, ne présente plus d’intérêt dans son humanité mais devient un rouage du système utilitaire. Celui-ci subvertit les quatre valeurs du quadriparti pour lui substituer quatre idoles : l’ego qui détrône Dieu, les masses qui supplantent la personne humaine, l’argent qui tient lieu d’éthique et la technique et l’économie qui substituent leur logique au respect des racines qui inscrivent l’homme dans une lignée. Ceci afin d’obtenir des individus interchangeables d’où l’intérêt de l’égalitarisme : l’éradication des racines, de l’idéal, des personnalités indépendantes et de la divinité.

    Les trois formes du Gestell au XXe siècle.

    Pour Heidegger, le « Gestell » a pris, au XXe siècle, trois formes concurrentes : le fascisme, le communisme et le système occidental. Les deux premières, l’une centrée sur le IIIe Reich, l’autre sur l’URSS se sont effondrées. Il demeure la troisième forme, arrimée aux Etats-Unis. Cette dernière figure suscite de nombreuses protestations, beaucoup considérant qu’il n’est pas possible de mettre sur un même plan politique le IIIe Reich, l’URSS et ce qui est aujourd’hui l’Occident. A cela, Heidegger a répondu que si l’objection était politiquement légitime, elle n’était pas juste d’un point de vue métaphysique, les trois systèmes étant, sous cet angle, analogues. Dans les trois cas, l’homme est soumis à l’arraisonnement utilitaire : la technique et l’économie sont devenues des idoles ; les masses sont mises en avant ; les normes sont matérialistes (argent ou pouvoir) ; l’ego remplace Dieu. Parce qu’il a besoin d’asseoir son pouvoir sur les hommes réduits à l’état de rouages, le système utilitaire, le Gestell, est un adversaire de la liberté d’expression. Mais il peut se servir de l’apparence de celle-ci pour ses fins propres. C’est le pouvoir d’influence (« soft power »), concept développé par l’homme politique américain, Joseph Nye. Dans cette approche, la puissance de persuasion joue le rôle majeur. Il s’agit, pour contrôler les esprits sans coercition directe et asseoir ainsi une domination durable, d’utiliser toutes les capacités de communication offertes par nos sociétés et de décider du calendrier médiatique. Les adversaires sont conduits à penser comme vous.

    Les acteurs centraux constituent une oligarchie qui s’est emparé du pouvoir aux USA.

    Tocqueville a écrit « De la démocratie en Amérique » en remarquant que la démocratie, par son égalitarisme et son conformisme, pouvait menacer la liberté. A vrai dire, l’Amérique a toujours été plus une oligarchie, centrée sur la fonction marchande, qu’une vraie démocratie. Quelques repères illustrent ce caractère formel de la démocratie aux Etats-Unis. Ainsi, ceux-ci ont longtemps toléré l’esclavage. De manière plus anecdotique, les conditions dans lesquelles fut inaugurée la statue de la Liberté à New York, le 28 octobre 1886, par le président Grover Cleveland méritent d’être rappelées. Les Noirs et les femmes ont été exclus de la cérémonie (sauf l’épouse de Bartholdi et la petite-fille de Ferdinand de Lesseps). En revanche, les francs-maçons étaient en nombre. Curieuse liberté réservée à certains et pas à d’autres ! Déjà bien avant, les Pères de la constitution américaine dont plusieurs étaient des propriétaires d’esclaves, se méfiaient du peuple d’où l’élection du président au suffrage indirect et la création d’un organe aristocratique de membres nommés à vie, la Cour Suprême.

    Néanmoins, au XIXe siècle, un conflit opposa les démocrates authentiques, partisans d’instaurer une démocratie directe et l’oligarchie au pouvoir, campant sur les positions acquises, incarnée notamment par les puissantes compagnies de chemins de fer. Ce conflit se produisit dans l’Ouest, ce qui explique la raison pour laquelle le système de la démocratie directe fut adopté par la plupart des Etats de l’ouest, sur le modèle suisse de la démocratie directe (voir le livre d’Yvan Blot : La démocratie directe – Editions Economica).

    L’événement qui fut à la source de cette évolution institutionnelle remonte à l’année 1900. En Californie, la compagnie « Southern Pacific » acheta des politiciens et des juges dont les décisions furent prises, notamment, au détriment des agriculteurs. Mais, un procureur, Hiram W. Johnson (1866-1945), fit condamner le président du Congrès de Californie et le président de la Southern Pacific pour collusion. Devenu un héros national il fut élu gouverneur (1911-1917) et il fit réformer la constitution de l’Etat pour établir la démocratie directe.

    Toutefois, ce mouvement populiste (c’était leur nom !), s’il s’imposa à l’échelon d’un certain nombre d’Etats, ne put jamais l’emporter au niveau fédéral. En effet, la politique nationale conduite aux Etats-Unis est devenue plus que jamais oligarchique. Seuls des milliardaires peuvent devenir présidents. Sur les risques inhérents à un pouvoir oligarchique, Eisenhower avait exprimé ses craintes dans son discours d’adieu du 17 janvier 1961 : « cette conjonction d’une immense institution militaire et d’une grande industrie de l’armement est nouvelle dans l’expérience américaine. Son influence totale, économique, politique, spirituelle même, est ressentie dans chaque ville, dans chaque parlement d’Etat, dans chaque bureau du gouvernement fédéral, (…) dans les assemblées du gouvernement, nous devons nous garder de toute influence injustifiée, qu’elle ait été ou non sollicitée ou exercée par le complexe militaro-industriel. Le risque potentiel d’une désastreuse ascension d’un pouvoir illégitime existe et persistera. Nous ne devons jamais laisser le poids de cette combinaison mettre en danger nos libertés et nos processus démocratiques ».

    Au-delà des deux pouvoirs dénoncés par l’ancien général Eisenhower, le pouvoir oligarchique américain  comprend d’autres acteurs. Figurent ainsi les banques dont le rôle politique international est immense (Goldman Sachs ou Morgan), les grands media et de puissants groupes de pression universitaires. Ces différents protagonistes ont tout avantage à s’opposer à la liberté d’expression à chaque fois que leurs intérêts sont en jeu.

    A l’issue de cet ensemble d’observations, il convient d’examiner ce que sont les normes juridiques et morales aux Etats-Unis.

    Les règles et les valeurs dans un pays de plus en plus divisé.

    Juridiquement, la liberté d’expression repose sur le premier amendement à la constitution, inscrit dans le « bill of rights » (déclaration des droits) de 1789. « Le Congrès ne fera aucune loi relative à l’établissement d’une religion ou à l’interdiction de son libre exercice, ou pour limiter la liberté d’expression de la presse ou le droit des citoyens de se réunir pacifiquement ou d’adresser à l’Etat des pétitions pour obtenir réparation ».

    Un exemple relativement récent et assez extrême du point de vue de l’exercice de la liberté d’expression est l’arrêt Texas contre Johnson rendu par la Cour suprême en 1989, relatif à l’outrage au drapeau. En l’occurrence, brûler l’emblème national a été considéré comme une manifestation de la liberté d’expression en vertu du Premier amendement. Toute réglementation visant à réprimer ce type d’offense était donc contraire à la Constitution. A la suite de la décision de la Cour suprême, le Congrès adopta la même année le Flag Protection Act, mais la Cour par un nouvel arrêt du 11 juin 1990 maintint sa décision initiale.

    Cette tolérance face à la libre expression des opinions est ancrée dans les mentalités. Milton Friedman dit un jour à Yvan Blot, lors d’une rencontre à San Francisco : « Je suis juif et je n’accepte pas vos lois françaises dites antiracistes qui limitent la liberté d’expression. On a le droit de ne pas aimer telle ou telle ethnie. Mais on n’a pas le droit de frapper quelqu’un : pour cela, le code pénal suffit et il n’y a pas besoin de lois spécifiques ». Ivan Blot lui répondit : « Venez dire cela en France à la télévision ! » ; « Ah, non ! répond-il, car je ne veux pas ne plus être invité dans votre pays ». Ce dialogue illustre la pratique de l’autocensure chez un libéral convaincu !

    Si ces assises juridiques et intellectuelles sont importantes, elles ne constituent pas, pour autant, un absolu. Certes, la liberté est la première valeur proclamée aux Etats-Unis mais il peut être accordé à d’autres valeurs une force supérieure. Longtemps, ce fut le cas du droit de propriété invoqué pour maintenir l’esclavage. Ainsi, l’une des raisons de la guerre d’indépendance tient à l’affaire James Sommerset, un esclave fugitif qui avait échappé à son maitre lors d’une escale aux îles britanniques. Lord Mansfield, chief justice, saisi de ce cas donna raison au fugitif en 1772 et proclama sa liberté au nom de la Common Law. Dès lors, il y eut une grande crainte en Amérique de voir cette jurisprudence traverser l’Atlantique. La guerre d’indépendance éclata en 1775.

    Aujourd’hui, comme valeur, l’égalité semble plus importante que la liberté. Ainsi la Cour Suprême a interdit les prières à l’école publique. Ainsi également, en 2013, les autorités de l’université publique de Sonoma en Californie demandèrent par deux fois à Audrey Jarvis, une étudiante, de cacher le crucifix qu’elle portait. Mais, dans ce dernier cas, cela échoua. Un arrangement fut conclu par l’intermédiaire du Liberty Institute qui rassemble un groupe d’avocats conservateurs travaillant à « la restauration de la liberté religieuse à travers l’Amérique » et des excuses formelles furent présentées à la jeune fille.

    Par ailleurs, il faut souligner que le premier amendement ne s’applique qu’aux autorités publiques, en revanche le secteur privé peut s’opposer à la liberté d’expression.

    Gertrud Himmelfarb a montré dans son livre « One nation, two cultures » que le consensus américain autour des traditions chrétiennes et de la liberté s’est brisé dans les années soixante. Il en résulte des évolutions profondes par rapport aux principes qui dominaient jusqu’alors. Un exemple parmi d’autres qui illustre ce mouvement est la décision de la Cour suprême rendue le 27 juin 2005 qui déclare inconstitutionnel l’affichage des dix commandements dans les tribunaux de McCreary et Pulaski (Kentucky). Curieusement, la même Cour Suprême a rendu le même jour une autre décision (Van Orden v. Perry) qui déclare constitutionnelle la présence des dix commandements dans le parc du capitole du Texas.

    Dans certaines universités règne une véritable dictature du politiquement correct. Ce terme signifie  « linguistiquement correct » au regard des mœurs et des opinions dominantes. Au nom de cette posture intellectuelle, une lutte est menée contre tout ce qui est considéré comme des inégalités, sauf celle due à l’argent. Cette lutte anime les mouvements féministes, homosexuels et multiculturels. Le but est de changer les rapports sociaux. L’idée dérive du marxisme-léninisme et de la révolution bolchevique de 1917. La gauche américaine s’en empara vers 1980. La ligne idéologique suivie par celle-ci s’explique par le caractère essentiel du politiquement correct qui place l’égalité au-dessus de la liberté.

    La technique et l’économie au service du Gestell.

    L’affaire Snowden témoigne de l‘usage fait par les Etats-Unis de la technique moderne à travers la mise en œuvre d’un système d’espionnage de leurs alliés d’une amplitude jusqu’alors jamais atteinte. Cet espionnage, par toutes ses implications, constitue, à l’évidence, une limite à la liberté d’expression. Plus largement, sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme, l’Amérique a développé un réseau de surveillance mondial.

    Quant à l’emprise économique, les pressions qu’exercent les oligopoles américains jouent un rôle considérable. Le domaine du cinéma et la toute-puissance de Hollywood représentent, à cet égard, un bon exemple. Un bon film russe, allemand ou français n’aura jamais la campagne de lancement commerciale d’un film américain, souvent teinté de propagande.

    La politique impériale et ses conséquences.

    En 2013, Chuck Hagel, secrétaire à la Défense, a mis en garde contre un retour de « l’isolationnisme » parmi la population américaine. Selon un sondage du Wall Street Journal, 47% des Américains souhaitaient que l’Amérique s’impliquât moins dans les affaires internationales.

    Aujourd’hui, le budget de la défense des Etats-Unis représente globalement 40% des dépenses militaires mondiales et 400 000 soldats américains sont cantonnés ou interviennent dans près de cent pays.

    Les objectifs assignés à la politique extérieure des Etats-Unis ont été précisément exposés par Zbigniew Brzezinski dans son livre Le grand échiquier publié en 1997. Leur réalisation nécessite d’éradiquer le sentiment patriotique chez les concurrents possibles, de faire disparaître le sens des traditions chez les autres, mais aussi aux Etats-Unis où les vieilles traditions américaines doivent être idéologiquement rejetées, et d’abattre les valeurs réellement démocratiques, notamment le recours au référendum comme on l’a vu récemment en Ukraine.

    La libre expression s’oppose à ces trois axes que fixe Brzezinski. Alors, pour leur aboutissement, on use plutôt de moyens indirects : monopoles financiers, surveillance par les services secrets, tribunaux, media et milieux académiques militants, idéologie des droits de l’homme.

    En réalité, nous assistons dans ce cadre impérialiste à une colonisation de l’Europe comme Ivan Blot l’analyse dans son livre L’Europe colonisée.

    La colonisation de l’Europe par les Etats-Unis.

    Cette colonisation prend quatre formes : l’exploitation économique, l’invasion migratoire, l’inféodation politique et l’aliénation culturelle et spirituelle. La réflexion présente touche principalement à ces deux derniers aspects.

    L’inféodation de l’Europe

    Elle est menée par le moyen de grandes organisations internationales comme l’Union européenne et l’OTAN.

    Elle aboutit, sur le plan politique, à la perte de souveraineté des nations européennes. Lors d’une rencontre entre les présidents Poutine et Hollande au début du mandat de ce dernier, le président russe a expliqué qu’il n’avait pas parlé des missiles anti-missiles avec le président français car celui-ci avait perdu sa liberté de décision au profit de l’OTAN. D’un point de vue théorique rien n’interdirait au président Hollande de défendre une politique différente de celle des Etats-Unis mais cette politique, dans ce contexte, s’avérerait inopérante. En pratique, le président français ne prononcera aucune parole allant à l’encontre des intérêts américains en la matière. La France est ainsi « satellisée » comme l’était, par exemple, la Pologne du temps du Pacte de Varsovie. Cela vient de ce que les socialistes en France ont pris l’habitude de l’allégeance depuis l’époque de la guerre froide. L’Europe se trouve ainsi soumise aux Etats-Unis. En témoigne aussi le fait que plusieurs commissaires de la Commission européenne ont fait une carrière dans des banques américaines et sont liés à des intérêts financiers américains puissants.

    L’aliénation culturelle

    Le plus grave est sans doute l’aliénation culturelle dont le résultat pour les européens est une perte de conscience de leurs intérêts. Il n’y a plus d’éducation patriotique, fleuron de la troisième République. Les media répandent toutes les faces de la pensée du politiquement correct totalement en phase avec le dessein américain de mainmise sur l’Europe. Par exemple, la théorie du genre développée dans certaines universités américaines est enseignée dans des établissements d’enseignement français, notamment à Sciences Po.

    Dans son livre, Le temps des décisions, Hillary Clinton, l’épouse de l’ancien président américain, demande que la théorie du genre soit intégrée dans les législations de tous les pays du monde et que toute discrimination des minorités sexuelles soit interdite et même punie au niveau international.

    La révolte de mai 68 dont les conséquences culturelles et « sociétales » furent particulièrement importantes émane des Etats Unis et son inspirateur, le philosophe Herbert Marcuse a vécu et enseigné en Californie. Deux de ses livres ont eu beaucoup d’influence dans le milieu des étudiants : Eros et civilisation  qui est une synthèse de Marx et de Freud et L’homme unidimensionnel.  Dans ce dernier livre, Marcuse met en avant le rôle des minorités ethniques et sexuelles et celui des intellectuels pour renverser le pouvoir répressif. En ce sens, il est ouvertement antidémocrate. Il s’agit d’obliger la majorité du peuple à adopter les exigences des minorités « libératrices ». Ces minorités, étant par essence minoritaires, ont intérêt à confisquer à leur profit la liberté d’expression. Ainsi, la censure existe mais elle prend une nouvelle forme, la capture de la liberté d’expression par les minorités « émancipatrices ».

    Marcuse est reparti en Allemagne où il est mort en 1979, en Bavière. Le transfert, en 2003, de ses cendres à Berlin pour qu’il repose près de la tombe de Hegel est bien le reflet de la colonisation culturelle de l’Allemagne !

    La capacité créative des Allemands dans les domaines des sciences humaines et de la philosophie est d’ailleurs aujourd’hui limitée du fait de la domination exercée par cette pensée politiquement correcte venue des Etats-Unis. Au reste, on a pu dire que l’URSS avait « colonisé » les corps mais que les Etats-Unis avaient « colonisé » les âmes.

    Un autre domaine où s’exerce aussi la censure est celui de l’art. Gabriela, la fille de l‘archiduc Otto de Habsbourg, est sculpteur. Un jour, elle a montré à Yvan Blot une tête de Socrate qu’elle avait sculptée dans sa jeunesse. Brusquement inquiète, elle a alors dit : « Ne dites jamais à personne que j’ai fait des sculptures figuratives autrefois, ou dites que j’étais obligée comme étudiante ! ». Une telle remarque atteste du climat d’autocensure qui prévaut aujourd’hui. L’emprise de l’art contemporain non figuratif est aujourd’hui une illustration de la suprématie exercée par l’Amérique et le centre de la domination mondiale pour cet art réside à New York.

    Autre exemple, celui de Daphné du Barry, un sculpteur figuratif chrétien, qui a raconté à Yvan Blot comment elle fut évincée d’un projet touchant la place de Mexico à Paris par l’alliance de Jacques Chirac et de Bertrand Delanoë. Une colonne de métal a été édifiée sur cette place contre la volonté des habitants du quartier !

    Aujourd’hui, l’art contemporain non figuratif (ce qui permet d’effacer le visage humain) est devenu l’art officiel dans les cabinets ministériels. Quand on parle d’art officiel, les responsables poussent des hauts cris mais c’est bien de cela qu’il s’agit.

    Un autre sculpteur Serge Bloch, disciple du classicisme grec, décrivit à Yvan Blot la terreur qui régna à l’Ecole des Beaux-Arts en mai 68.  Le directeur fit envoyer de nombreuses sculptures en banlieue pour éviter qu’elles soient vandalisées. Le comité des étudiants révolutionnaires affronta les camionneurs à qui le déménagement avait été confié ! On voit bien dans cet exemple que ce sont les privilégiés qui imposent leurs normes au peuple : la nouvelle révolution venue d’Amérique est d’essence oligarchique.

    Nous sommes donc, dans ce domaine, arraisonnés par le Gestell américain. Un système est en place avec son socle économique spéculatif, ses normes autoritaires (d’origine non étatiques), ses acteurs qui forment un milieu fermé et sectaire et son dessein qui est de faire disparaitre la représentation du monde, notamment de l’homme, au profit d’abstractions censées avoir une valeur universelle. Ce système proche du totalitarisme est beaucoup plus subtil que les vieilles censures d’autrefois. Et il est sans doute plus efficace.

    Conclusion : revenir à la démocratie directe.

    On est parti du Gestell et on y revient. En effet, le processus de colonisation par l’Amérique, et notamment de la colonisation des esprits qui évite l’usage d’une censure externe, relève d’un système tout entier. Les outils du système (interventions d’ambassadeurs, espionnage de la CIA, pressions économiques comme celles exercées sur la BNP, etc.) peuvent être variés. Les élites européennes sont largement sous l’emprise américaine et elles ont intérêt à favoriser l’oligarchie au pouvoir. On le voit bien dans le cas de la Suisse. Ce petit pays est soumis à des pressions juridico-financières de la part des Etats-Unis qui veulent donner des ordres aux banquiers suisses ou affaiblir la concurrence qu’ils représentent. Il faut noter que l’image de la Suisse est très mauvaise du fait de la pratique de la démocratie directe qui lui permet de sauver l’essentiel de sa souveraineté.

    L’oligarchie politique suisse cherche à calmer les Américains, ce qu’elle fait par ses déclarations ou ses actes défavorables aux Russes. Ainsi, elle a décidé de limiter le placement des titres de cinq principales banques russes. Ce genre de mesures ne peut pas faire l’objet de référendums.

    Dans les phénomènes de colonisation, les élites du pays colonisé collaborent beaucoup avec le colonisateur. C’est ce que nous voyons ici. C’est pourquoi pour défendre la liberté d’expression, il faut commencer par permettre au peuple de s’exprimer librement par les référendums d’initiative populaire.

    Club de l’Horloge, 26/02/2015 Ivan Blot, homme politique, essayiste, écrivain…

    http://www.polemia.com/pourquoi-et-comment-lamerique-a-confisque-la-liberte-dexpression/

  • Toxiques

    Les exhortations, admonestations, supplications, menaces et avertissements des Valls, Juppé ou Sarkozy n’y ont rien changé, bien au contraire peut être: Marine a reçu jeudi un accueil très chaleureux, hors norme, lors de son long passage jeudi au Salon de l’agriculture. Certains sondages enregistrent des intentions de vote s’élevant à 40% pour le FN chez les agriculteurs à l’occasion des prochaines élections départementales. Le moins que l’on puisse dire  c’est que cela était très perceptible hier. Tout comme la frousse hargneuse du Premier ministre qui débutait également jeudi sa tournée électorale antinationale par une première réunion publique dans l’Aude. Manuel Valls y a (ré)affirmé que l’opposition patriotique était l’ennemie à abattre. Reprenant les vieux anathèmes il a ainsi  déclaré : « Face à nous, il y a évidemment l’extrême droite, c’est notre adversaire principal. Ce n’est pas seulement l’adversaire principal de la gauche, mais du pays ». « Je lance ici un appel solennel bien sûr à tous les électeurs de gauche, à tous les républicains pour battre le Front national dans chaque canton pour faire vivre les valeurs de la République ». «(Le Front National) donne l’impression d’avoir changé de vitrine »mais « le FN n’aime pas la République et sème le poison de la division et du racisme. L’extrême droite ne mérite pas la France», a-t-il ajouté, jugeant que son programme menait à « l’affaiblissement » du pays.

     En fait d’affaiblissement souligne Bruno Gollnisch, les Français constatent surtout chaque jour un peu plus les échecs dramatiques de la très toxique politique gouvernementale, les conséquences désastreuses de l’hémiplégie intellectuelle des dirigeants socialistes, les ravages de leur mauvais et obsolète logiciel euromondialiste. Les coups de menton et les airs fats et ténébreux de M. Valls ne peuvent pas dissimuler cette sinistre réalité.

     Arnaud Montebourg l’a résumé à sa façon lundi à l’occasion d’une  conférence donnée l’université de Princeton (New Jersey). L’ex ministre de l’Economie et du Redressement productif y a lancé (dans le vide et en vain) « un appel solennel aux dirigeants politiques européens, au président de la République, au Premier ministre » pour cesser leurs « erreurs de politique économique ». « Si on continue sur cette politique suicidaire, nous finirons le quinquennat avec 800.000 chômeurs de plus. Donc, c’est le Front National au bout du chemin. Voilà ce qui se prépare ». « Les Français et les Européens doivent savoir qu’ils sont sur la mauvaise pente ».

     Une mauvaise pente que nous avions aussi pronostiqué dés le départ, nous l’évoquions hier, avec la volonté du Nouvel ordre mondial d’éradiquer les régimes laïcs en Irak, en Libye  puis en Syrie, ouvrant ainsi la boîte de Pandore de l’islamisme radical. Une stratégie du chaos contrôlé et circonscrit géographiquement,  que certains stratèges américains ont théorisé  pour  garder la  main sur cette partie du monde en empêchant l’émergence, la réémergence d’Etats souverains et indépendants. Mais il est loisible de s’interroger sur le point de savoir si le monstre qui a été enfanté, engraissé, armé   est toujours sous contrôle au vu du développement et des agissements de l’Etat Islamique (EI).

     Un EI dont les miliciens  pour frapper les esprits ne se contentent  pas de violer, de tuer, d’égorger, de brûler vif, de torturer en Syrie comme en Irak «mauvais musulmans », « apostats » et « chrétiens ». Ils s’attaquent aussi au patrimoine culturel,  à l’art comme l’ont fait notamment avant eux à grande échelle pendant leur règne de terreur en Chine, les gardes rouges lors de la révolution culturelle . Une volonté de destruction qui dans notre civilisation européenne, helléno-chrétienne,  ne peut que jeter un effroi tout particulier.

     Déjà en 2001, des talibans afghans certes  bas de plafond, mais habiles propagandistes au vu du retentissement mondial de leur geste, avaient dynamité les bouddhas géants de Bamiyan (IIè-Vè siècle ap.JC), œuvres d’art impies car antérieures à l’Islam…

     En janvier dernier, les fous d’Allah avaient pénétré dans la Bibliothèque centrale de la ville de Mossoul (Irak) pour « l’assainir » en brûlant 2000 ouvrages  (livres pour enfant, de poésie, de philosophie, de santé, de sport, de sciences, des journaux datant du début du XXe siècle) au motif qu’ils appellent « à la désobéissance à Dieu ».Dimanche,  les djijadistes ont détruit de nouveau à Mossoul 8000 livres rares, notamment des manuscrits du XVIIIe, puis ils ont incendié dans le même élan une église et une école de théâtre.

     Toujours plus loin dans leur frénésie de destruction, dans leur volonté de faire « table rase du passé »,  des vidéos mises en ligne jeudi dévoilent des miliciens de l’EI s’attaquant au musée de Mossoul, lequel renferme des objets des périodes assyrienne et hellénistique d’un caractère unique.

     Nous les voyons en train de défigurer avec un perforateur  un imposant taureau ailé assyrien en granit, dont un semblable est exposé au British Museum de Londres, et détruire à coups de masse des sculptures (forcément) pré-islamiques.

     «Fidèles musulmans, ces sculptures derrière moi sont des idoles pour les peuples d’autrefois qui les adoraient au lieu d’adorer Dieu», déclare un djihadiste dans cette vidéo. Aucune des collections du musée de Mossoul ne semblent avoir été épargnée constate Le Figaro qui précise que  « toutefois, une partie des objets détruits ne seraient que des copies en plâtre ‘(selon)  le journaliste de France 24 Wassim Nasr ».  Il a été aussi dévoilé depuis longtemps que l’EI alimenterait des réseaux d’antiquaires internationaux  en écoulant des œuvres d’art volés en Syrie, en Irak, assurant  ains une partie de leur financement.

     «Cette attaque est bien plus qu’une tragédie culturelle, déplore la directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova. «C’est également une question de sécurité parce qu’elle alimente le sectarisme, l’extrémisme violent et le conflit en Irak. Par la voix de sa présidente, l’organisation onusienne a demandé jeudi soir une réunion de crise du conseil de Sécurité des Nations unies après les destructions par les djihadistes de l’Etat islamique de sculptures pré-islamiques au musée de Mossoul. Il s’agit de statuer «sur la protection du patrimoine irakien en tant qu’élément faisant partie intégrante de la sécurité du pays», précise-t-elle.

     Dans son passionnant récit « Les Ruines de Nivine »,  l’archéologue anglais Henry Austen Layard (1817-1894), à qui le British Museum doit le fond principal de son extraordinaire collection assyrienne, narrait notamment les fouilles qu’il entreprit prés de Mossoul,  sur le site de la ville de Nimroud au milieu  du XIX Siècle. Il expliquait, dans un pays alors sous domination (assez théorique) du califat ottoman,  la superstition craintive qui entourait ses vestiges quand ils étaient découverts, mais aussi déjà les pillages, l’hostilité des autorités mahométanes à son endroit, scandalisées par la volonté des Européens de sortir de terre des « djinns » (démons),  «les idoles des infidèles » et leurs « ouvrages ». 

     Mais la violence destructrice des miliciens abrutis de l’EI trouve écho plus largement dans la geste guerrière d’une religion qui s’est répandue à la vitesse du galop de ses combattants prosélytes. Quoi qu’en disent certains, et même si bien évidemment la nuance est de mise, que les situations ont varié selon les époques, les pays, la mentalité des peuples convertis, les exégèses, la manière d’appréhender les écrits du Coran, l’islam, n’est pas à proprement parler « une religion d’amour  et de paix ».

    Dans « Les quatre sens de la vie », le très atypique Alain Daniélou (frère du fameux cardinal) affirmait comme d’autres auteurs avant et après lui,  que « la plus démocratique des sociétés, l’Islam, qui en théorie, ne reconnaît pas de distinction sociale ou raciale, a été la plus destructrice. Partout où l’Islam a passé, nous ne voyons que ruines, déserts, peuples entiers annihilés et, au-dessus du désastre, la démocratique islam qui traite avec un sens relativement considérable de l’égalité et de la justice les quelques survivants de ces civilisations détruites qui se sont soumis corps et âmes à sa conquête physique et spirituelle »

     Dans son « Histoire de l’Inde» ce même Daniélou affirme encore que le « monothéisme de Mahomet» « fut le plus intransigeant et inévitablement le plus impérialiste ». Un islam qui n’est «pas une philosophie» mais «un dogme exigeant une foi simple et sans compromis. La religion qui en résulta fut la plus orgueilleuse, la plus sûre d’elle-même, la plus férocement destructive des religions et cultures que la monde ait connues ». Cet islam là, éminemment toxique, auquel nous ne réduisons pas pour notre part  cette religion puisque nous restons persuadés  de l’existence, de la pérennité d’un islam du juste milieu, est incontestablement celui auquel carburent les combattants des brigades internationales islamistes.

    http://gollnisch.com/2015/02/27/toxiques/

  • Marine Le pen adulée au salon de l’Agriculture

    Alors que les sondages donnent Marine le Pen et le Front National à plus de 40% des intentions de vote dans le monde agricole, les médias et l’UMPS ne peuvent qu’assister inquiets à cette colère qui monte. Quand François Hollande se fait sifflet et qu’Alain Juppé se ballade dans l’indifférence, Marine Le Pen est accueillie plus que chaleureusement.

    http://www.medias-presse.info/marine-le-pen-adulee-au-salon-de-lagriculture/26606

  • La vraie leçon du Komintern

    Couverture du livre du colonel Rezanoff

    Alors que le communisme d'hier se voulait officiellement international, il nous administrait quand même la preuve d'un certain nombre de réalités dérangeantes pour son idéologie. Depuis cette époque, celle la révolution russe de 1917, près d'un siècle s'est écoulé et l'Histoire les a cruellement confirmées.

    Le régime totalitaire naissant allait très rapidement conduire au "chauvinisme de grande puissance" qui, pour certains, caractérisa le schisme sino-soviétique. À la vérité l'expression apparaît dès octobre 1922 sous la plume de Lénine lui-même. (1)⇓

    Fondateur du système celui-ci peut être crédité d'un certain nombre de crimes, mais pas de celui-là : il dira, au contraire, et jusqu'au bout, de manière provocante, qu'il "crache sur la Russie".

    Au lendemain de la révolution bolchevique de 1917, Lénine et ses adeptes entreprirent, par ailleurs, la liquidation de la Deuxième Internationale. Les communistes prétendirent lui substituer une "Troisième Internationale", plus "internationaliste" encore.

    L'abrégé russe s'imposera très rapidement sous le nom de "Komintern". (2)⇓

    Les socialistes devinrent dès lors les premiers ennemis du communisme, à la fois parce qu'ils acceptent le cadre de la démocratie bourgeoise ‑ à laquelle Lénine oppose la dictature du prolétariat, - et, corollaire, parce que les socialistes ont accepté de se comporter en patriotes dans chacun des pays entraînés dans la première guerre mondiale.

    Très rapidement "l'Internationale" se révèle une organisation centralisée. Dirigé depuis Moscou, le Komintern va devenir un instrument du pouvoir soviétique, avant de se révéler une succursale de ses services spéciaux.

    Documents à l'appui le colonel Rezanoff donnait de manière prophétique, dans un petit livre intitulé "le Komintern" (3)⇓, l'alerte aux Occidentaux. Il le fait autour de la conférence de Gènes de 1922. Ce fut aussi la première étape de l'application en Europe d'un plan cynique, concrétisé par l'accord de Rappallo. D'inspiration non plus strictement marxiste mais géopolitique, il était conçu dans la nouvelle ligne de la prétendue Internationale, ce que nous devons appeler la "ligne Radek". (4)⇓

    Celle-ci apparaîtra, en fait au lendemain de ce que les Polonais appellent le miracle de la Vistule d'août 1920. Jusqu'à cette bataille décisive les bolcheviks imaginent exporter leur révolution en occident, et triompher rapidement. C'était la "ligne Zinoviev". En Hongrie (mars-août 1919) comme en Bavière (avril-mai 1919) la dictature passagère des "conseils" avait laissé de forts mauvais souvenirs. Mais l'heure est encore aux espérances occidentales et particulièrement allemandes. En 1914 Trotsky avait souligné ce point essentiel : les révolutionnaires de Russie se considéraient comme "redevables — et combien ! — à la Social-démocratie allemande. Nous sommes passés par son école et avons tiré enseignement de ses succès et de ses fautes. Pour nous, elle n’était pas un des partis de l’Internationale, mais elle incarnait le 'Parti'tout court." (5)⇓

    Ancien procureur de la Russie impériale, Rezanoff démonte déès lors la logique totalitaire implacable dans laquelle se sont engouffrés, dès le départ, Lénine, ses adeptes et ses successeurs. On pouvait donc le savoir dès 1922, ce qui souligne et dénonce l'aveuglement complice de nos dirigeants.

    La conclusion de "l'entreprise" léniniste, foi nouvelle totalitaire, ne pouvait conduire qu'à une volonté de conquête de l'empire du monde. Jules Monnerot, fondateur trop méconnu de la pensée sociologique française l'associe à ces traits de "religion séculière" … que le marxisme-léninisme du XXe siècle emprunta à l'islam conquérant des origines.

    En dépit de l'affaiblissement considérable de la Russie par rapport à ce qu'avait été l'URSS, l'ombre de cette conception plane encore sur les centres du pouvoir moscovite. Elle est basée sur la quête, impossible en raison des faiblesses économiques de cet immense territoire, d'une égalité avec les Etats-Unis.

    Dans ma jeunesse, dans les années 1950 à 1970, toute personne sensée l'avait sans doute compris. Le mouvement communiste avait cessé depuis longtemps de pratiquer vraiment aussi bien l'idéal "d'amitié entre les peuples", slogan dérisoire pour plaques de rues dans la banlieue rouge, que la référence prolétarienne dont il se revendiquait encore. Ou plus exactement si de tels slogans fonctionnaient, ils ne servaient qu'à sens unique, dans le sens et au seul profit de l'impérialisme soviétique.

    On l'a mesuré de manière totalement évidente en Europe à partir de 1956, année où Khrouchtchev écrasa dans le sang les aspirations à l'indépendance du peuple hongrois. André Malraux, ancien adepte du Komintern, auquel on reprochait de s'être éloigné de ses écrits et de ses actions de jeunesse, en particulier des illusions nourries par la guerre d'Espagne, répondit un jour "la Condition humaine s'achève à Budapest".

    Pour s'en rendre compte, il suffisait d'ouvrir les yeux.

    Malheureusement, en France, pour ne pas voir cette réalité, les paupières des intellectuels demeuraient largement tributaires d'une sorte de conjonctivite appelée "antifascisme".

    Invention du VIIe congrès du Komintern en 1935 ce mot d'ordre continue de polluer les logiciels des gens qui, aujourd'hui, n'ont toujours pas compris que sous les apparences de l'islamo-terrorisme ils sont confrontés à l'islamo-bolchevisme.

    JG Malliarakis

    Apostilles

    1.  cf. sa Lettre à Kamenev du 6 octobre 1922, correspondance reproduite dans "La Pravda" du 21 janvier 1937.
    2.  Dans la préface de sa colossale "Histoire de l'Internationale communiste", publiée chez Fayard en 1997, l'historien trotskiste Pierre Broué propose de "franciser" ce sigle en "Comintern" et de le féminiser, puisqu'il s'agit de "la" (Troisième) internationale communiste avec un C, Komintern sonnnnt trop germano-russe à son gré. Bien qu'adepte, en général, de la solution "la plus française", je ne le suivrai pas ici.
    3.  réédité aux Éditions du Trident.
    4.  cf. Notre article "Géopolitique de la subversion ou vieille ligne Radek" du 14 avril 2011.
    5.  cf. "La Guerre et la Révolution" texte de 1922 p. 77 de l'édition numérique librement téléchargeable

    http://www.insolent.fr/