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  • Versailles humilié, Versailles souillé… par Claude BOURRINET

    Le château de Versailles aura subi toutes les avanies. Je ne parle pas uniquement du sort tragique du pauvre Louis XVI, de Marie-Antoinette, de leurs enfants, ni des hordes de touristes qui ont au moins le mérite, par leur présence, de rendre hommage à la beauté, mais de ce que lui fait subir la bande de parvenus qui s’est emparée des commandes de la Nation.

     

    En effet, depuis 2008, des artistes dits bêtement « contemporains » ont occupé les lieux, comme des parasites tentant de tirer pathétiquement de ce cadre prestigieux une légitimité artistique qu’ils sont en peine d’avoir, au contraire de l’argent qu’ils amassent. Se sont ainsi succédé, avec plus ou moins de bon goût, et, somme toute, une prédilection pour le clinquant et le pétant, histoire d’épater le bobo, Jeff Koons, Xavier Velhan, Takashi Marakani, Bernar Venet, Joana Vasconcelos, Penone, Lee Ufan, et, le dernier, Anish Kapoor, qui veut « bousculer » Le Nôtre (on le croît sans peine), qui mettra le « souk » dans les jardins en installant une sorte de sculpture ressemblant furieusement à un vagin, « le vagin de la reine qui prend le pouvoir », sans doute pour faire écho au Plug anal monumental que Paul MacCarthy avait érigé Place Vendôme, avant qu’il ne connût la piteuse débandaison qu’on sait. Notre « artiste » n’est pas en reste, car il veut, dans la salle du Jeu de Paume, présenter une « œuvre » dont le titre romantique est « Shooting into corner », et qui serait un canon tirant de la cire rouge vif. « Nous sommes là dans une espèce d’éjaculation qui se produit », commente finement notre génie, un symbole phallique dirigé vers un tableau censé transmettre les idées de liberté, d’égalité, de fraternité : on ne pouvait mieux trouver comme emblème du libéralisme triomphant.

     

    Et, pour couronner le tout (comme il se doit dans la demeure du Grand Roi), on apprend qu’une « fête galante » est donnée, une sorte de sauterie pour bobos parisiens, à cent vingt euros le billet d’entrée, et costumes d’époque obligatoires, histoire de dissuader le vilain, le manant (qui pouvait pénétrer dans Versailles, du temps de Louis XIV). L’oligarchie vulgaire, qui a remplacé la bourgeoisie d’antan autrement plus cultivée, ces nouveaux riches dont l’occupation favorite est de cracher sur l’Histoire de France, d’en effacer toutes les traces, s’est mise dans son petit crâne d’épicier une folie bovaresque, histoire de s’enivrer dans les ors de la monarchie, en oubliant, à travers ces froufrous, que le chômage a battu son record historique, et que les Français souffrent d’avoir perdu leurs racines.

     

    Mais à vouloir trop singer, on risque de terminer dans un affreux laboratoire d’expérimentations plus ou moins cruelles de l’Histoire telle qu’elle est. Il n’y a guère de kilomètres entre le Palais des Glaces et la Place de la Concorde, où les ancêtres fanatiques de ces minables pataugeaient dans le fleuve du sang innocent.

     

    Claude Bourrinet

     

    • D’abord mis en ligne sur Synthèse nationale, le 6 juin 2015.

    http://www.europemaxima.com/

  • « Exceptionnel et inédit », Gollnisch témoigne

    Samedi 13 juin Public Sénat diffusait pour la première fois  un documentaire, réalisé en 1988,  parPierre Jouve et le psychanalyste Ali Magoudi consacré à Jean-Marie Le Pen. Il ne fut jamais diffusé car, au-delà des analyses  et commentaires tendancieux  accompagnant ce portrait, il fut jugé alors trop majoratif pour le président du FN .  Il s’agit selon la présentation qui en est faite sur le site de la chaîne,  d’un  » portrait au plus près » de Jean-Marie Le Pen dans lequel il  » livresa vision du monde, son rapport à la famille, à la mort, sur la question des immigrés, des juifs, ou encore sa définition de la torture ». « Un document exceptionnel et inédit » que  nous mettons en ligne ici , ainsi que le débat qui en est le prolongement et  l’éclairage, qui a été enregistré il y a quelques jours  en présence de Bruno  Gollnisch.

    Le documentaire

     

    Le débat

    http://gollnisch.com/2015/06/17/exceptionnel-et-inedit-gollnisch-temoigne/

  • Ce que révèlent certains termes à la mode

    Je n'apprendrai pas au lecteur qu'une des caractéristiques de la mode est justement de se démoder. Elle ne fait succès que dans le cadre du présent. Pas un hasard si la mode est si tendance de nos jours, sachant le présentéisme qui caractérise la postmodernité. Si au sujet de la mode, on songe en tout premier lieu à l'habillement, il y a aussi une mode consistant en la mise en exergue de certains expressions et mots.

    Ainsi aujourd'hui par exemple le terme de « République » que l'on conjugue à toutes les sauces. Alors même que les Français ignoraient ce terme voilà encore peu, les voici désormais très nombreux – mode oblige – à l'utiliser. Au même titre que pour certaines expressions ou tics de langage, « cela fait bien » de les utiliser. C'est ainsi que l'on se retrouve « in » ou « branché ». Comme d'habitude, c'est une question de frime qui, elle, contrairement au terme, durera.

    On évoque donc beaucoup aujourd'hui la République alors même qu'elle est morte et ce, depuis longtemps. La postmodernité qui implique individualisme et subjectivisme n'est pas compatible avec l'esprit de la République. Cette dernière promeut la citoyenneté avec donc un fort versant collectif et l'affirmation des devoirs nécessaires, ce que nos contemporains ne veulent. D'où le succès de la démocratie libérale dont l'état d'esprit séduit, y compris chez ceux qui disent – en toute honnêteté – combattre le Système.

    Ceux là mêmes qui n'ont de cesse de répéter le terme de « République » ont été les premiers à l'enterrer en reconnaissant une valeur certaine aux communautarismes, digne d'écoute dans leur desiderata. Et ces communautarismes ne manquent pas, qu'ils soient régionaux, sexuels, ethniques, religieux … Ces communautarismes sont à l'oeuvre depuis environ un quart de siècle et ses représentant souhaitent bien sur tirer la couverture à eux, ce évidemment au dépens de la globalité nationale, cette dernière se voyant donc alors affaiblie.

    C'est justement parce que la République n'est plus que l'on en parle autant.

    Le phénomène est similaire avec le terme de « laïcité ». C'est très mode, très tendance que de la vanter, alors même qu'elle n'est plus. On peut aussi s'interroger – subjectivisme oblige – si deux Français utilisant le terme, en ont la même définition. Ce qui a tué la laïcité en France, c' est justement l'apparition de communautarismes religieux très revendicatifs, que les gouvernement successifs ont malheureusement reconnus.

    Même l'identité – terme aussi à la mode – qui fait référence à l'essence de la France est sujet à débats. Cela signifie que l'identité ne va plus de soi comme c'est aussi le cas pour « république » et « laïcité ».

    C'est là phénomène inquiétant : la France perd son âme ...

    Alain Rebours

    http://www.voxnr.com/cc/a_la_une/EuFukZVFpAupwDyVmz.shtml

  • Action Française : [Lyon] Barbecue de fin d’année

     

    Affluence et bonne humeur pour le barbecue de fin d’année militante de la section lyonnaise ! Spectacle médiéval en prime ! Merci à nos hôtes et tous au CMRDS !

     
  • Calais « zone de guerre » : camions pris d’assaut par les clandestins

    Des touristes néo-zélandais ont filmé une scène choquante pour eux, hélas banale pour nous : les prise d’assaut de camions par des clandestins aux alentours de Calais.

    La diffusion de cette vidéo intervient au moment où justement, les responsables d’un syndicat de transporteurs, Freight Transport Association, tirent la sonnette d’alarme et parlent désormais de « zone de guerre » pour décrire Calais. la vidéo fait grand bruit outre-Manche. On se souvient du cri d’alarme poussé par des chauffeurs anglais, boycottant Calais de peur que quelqu’un finisse par se faire tuer par les clandestins (voir tweet ci-dessous). Dans le même temps, des motards de la police ont filmé leur intervention sur la rocade de Calais, pour montrer à quel point la situation est tendue.

    On ne peut interpeller personne, on les sort des camions et ils reviennent aussitôt. C’est sans fin…

    explique David Michaux, du syndicat UNSA-Police. Il précise : “On veut aussi montrer que de nombreux migrants sont pacifiques mais aussi que certains, notamment les passeurs, n’hésitent pas à s’en prendre à nous, à nous provoquer, à avoir des comportements très limites.”

    Crédit photo : capture d’écran de la vidéo de touristes montrant un camion pris d’assaut par les clandestins le 8 juin 2015

     

    http://fr.novopress.info/189293/calais-zone-de-guerre-camions-pris-dassaut-par-les-clandestins/#more-189293

  • La Pologne de demain se conçoit nationale et catholique

    Lu dans Minute :

    2724_page_01"En Pologne, tout se joue politiquement entre la droite et le centre droit tant le pays s’inscrit dans le mouvement dextrogyre à l’œuvre en Europe, à l’instar de la Hongrie et de son premier ministre Vicktor Orban, chef de file du Fidesz. Après l’euphorie néolibérale qui suivit la chute du mur de Berlin, vient le temps de la réappropriation des mémoires nationales au grand dam des bien-pensants. L’élection d’Andrzej Duda constitue une rupture. En effet, depuis un quart de siècle que la Pologne a retrouvé sa liberté, elle est devenue, sous le coup des investisseurs occidentaux, un laboratoire du libéralisme échevelé: dans la moindre petite ville, les supermarchés anglais, français, voire portugais se côtoient en ouvrant sans discontinuer de 6 heures du matin à minuit, même le sacro-saint dimanche. Idem pour les petits commerces qui doivent s’aligner sous peine de disparaître. Les subventions européennes sont partout, permettant un réel embellissement du pays, même si le réseau routier est loin d’être performant. [...]

    « Même ici [à Wroclaw], dans la région la plus europhile de Pologne, Droit et Justice progresse », nous explique une enseignante polonaise. « Son discours eurosceptique, sa défense des valeurs ancestrales polonaises séduit de plus en plus les jeunes. De même, on sent un net regain d’influence de l’Eglise catholique. » Effectivement, ici, les églises et les chapelles sont partout et les bâches publicitaires qui s’étalent sur leurs façades multiplient les slogans religieux. Ici on se marie jeune, on fait des enfants et on ne croise aucun immigré. Autour des bourgs s’étendent à perte de vue des champs de blés, entrecoupés de haies d’arbres bienvenues pour soulager le voyageur de la chaleur déjà très lourde en ce mois de juin. Pour la classe politique polonaise montante, celle des jeunes cadres de Droit et Justice, l’Union européenne (que la Pologne a rejointe en 2004) n’est pas un absolu ni un horizon indépassable. Elle est surtout une machine à subventions. Si la Pologne s’est beaucoup rapprochée de son voisin allemand, elle voit d’un mauvais œil la police de la pensée qui s’exprime au sein des instances bruxelloises. Sans pour autant vouloir se rapprocher de la Russie, dont elle voit la puissance renaître à l’Est. Les deux partis se disputant le pouvoir affichent le même atlantisme et un soutien de principe à l’Ukraine. Dépecée, envahie, mise sous tutelle pendant des siècles, la Pologne de demain se conçoit nationale et catholique. D’où la parenté que l’on peut dresser avec le cas hongrois. Les élections législatives de l’automne 2015 pourraient donc voir revenir au pouvoir, comme chef de gouvernement, Jaroslaw Kaczynski."

    Michel Janva

  • Exclusif – Interview de Serge Federbusch 1/3 : les finances catastrophique de Paris

    Serge Federbusch connaît la politique parisienne de l’intérieur et la décortique avec acuité dans une série d’entretiens accordée en exclusivité pour NOVOpress. Au menu du jour, les finances de la ville devenues folles. Revenez demain pour apprendre comment l’équipe municipale met à mal l’identité de la capitale. Auteur de « la marche des lemmings », ouvrage consacré à la manipulation politico-médiatique des attentats de janvier, Serge Federbusch reviendra enfin sur cette question.

    NOVOpress :Monsieur Federbusch, vous avez été élu conseiller du Xe arrondissement de Paris de 2008 à 2014, président du Parti des Libertés, fondateur de Delanopolis.fr, premier site indépendant d’informations en ligne sur l’actualité politique parisienne. Merci pour votre éclairage « de l’intérieur » sur le fonctionnement de la Mairie de Paris et plus généralement sur l’état politique de Paris.
    La mairie de Paris c’est une dette passée de 1 Milliard en 2001 — année d’arrivée de Delanoë à la Mairie — à 3.7 Milliards en 2013… Alors Paris, c’est une petite Grèce en puissance, qui pourrait se retrouver en faillite comme Detroit ?

    Serge Federbusch : Lorsque la gauche arrive au pouvoir municipal en 2001, la ville, malgré la campagne de dénigrement lancée par la gauche contre les Tiberi, est bien gérée. Les impôts sont bas, la dette anecdotique. Cette dernière a quadruplé en 14 ans de « socialoverdisme », soit un pourcentage d’augmentation bien supérieur à celui de la dette de l’État, pourtant en vive croissance. Mais le plus inquiétant est que cette hausse s’est faite malgré une forte augmentation des impôts et, surtout, malgré la divine surprise des recettes de droits de mutation (frais de notaires), portées par la hausse du prix de l’immobilier. Delanoë et Hidalgo ont réussi l’exploit de faire « exploser » la dette alors qu’ils bénéficiaient d’autres recettes en forte croissance.

    NOVOpress : Lors des discussions sur le Budget 2015 Anne Hidalgo a « découvert » qu’il lui faudrait trouver de quoi combler « un gap de 400 millions d’euros ». Cette ignorance et cette panique sont très inquiétantes : ne peut – on craindre d’autres « découvertes » du même genre et une spirale sans fin de taxations, d’emprunts et de dépenses incontrôlées ?

    Serge Federbusch : Naturellement, il s’agissait d’une surprise feinte, car Hidalgo sait parfaitement d’où vient le problème. La municipalité a engagé la ville des dépenses clientélistes très lourdes dont beaucoup ont des effets récurrents : logement social, embauches, etc. Elle n’ose pas tailler dans les subventions aux associations de copains et de coquins. Il lui faut donc augmenter les impôts de manière discrète et, surtout, continuer de faire croître la dette.

    NOVOpress : Le montant total des subventions accordées aux associations est passé de 133 millions d’euros en 2001 à 203 millions d’euros en 2011 pour 3000 bénéficiaires. Une centaine de personnes travaillent à la mairie pour gérer ces subventions, mais quel est le niveau de contrôle réel sur l’utilisation de ces fonds publics, y a-t-il par exemple des rapports d’activité de ces associations présentés au conseil municipal ?

    Serge Federbusch : Le contrôle est anecdotique. Il n’y a presque jamais d’évaluation de la pertinence des sommes dépensées. Ainsi, depuis des années, on vote des dizaines de milliers d’euros pour numériser une bibliothèque kurde dans le 10e arrondissement. Depuis le temps, les rares lecteurs de ces ouvrages ont eu le temps de se mettre à l’informatique c’est sûr ! La réalité est que cet arrosage clientéliste est indispensable au maintien de l’emprise socialiste et verdiste sur Paris.

    NOVOpress : Il y a eu une augmentation de 20 % du nombre d’employés municipaux depuis l’arrivée de Delanoë en 2001. Pourtant il n’est pas sûr que les Parisiens puissent constater une amélioration de la qualité des services offerts. Il y a-t-il d’après vous une prise de conscience de la Mairie dans ce domaine et des mesures envisagées pour rendre cette gestion du personnel plus efficace ?

    Serge Federbusch : Ils essaient depuis quelques années de limiter la casse, mais le mal est fait. La sous-productivité dans certains services, par exemple le balayage des voies publiques, l’urbanisme, les services centraux de la mairie avec des triplettes (cabinet/secrétariat général/grandes directions) partout est notoire.

    NOVOpress : Le budget communication de la Ville de Paris, que vous appelez « la voix de son Maire » a augmenté sur la dernière décennie de 166 %, avec un effectif officiel d’environ 250 personnes. En voyant cette dérive ne peut-on penser que la Mairie de Paris n’est plus qu’une machine de pure propagande où les décisions stratégiques se font en fonction du « buzz » généré par un marketing politique et non plus pour le bien-être des Parisiens ?

    Serge Federbusch : Le seul vrai métier de Delanoë c’était la com ». Quand il a voulu devenir président de la République, son emphase est devenue quasi ridicule. Cela étant, mis à part mon site, Delanopolis, il n’y a pas de médium critique qui suive l’actualité parisienne. Il a de ce point de vue réussi son coup et Hidalgo a chaussé ses pantoufles. Il serait intéressant de connaître le nom des journalistes hébergés dans les HLM parisiens. Si vos lecteurs ont des noms, ça m’intéresse.

    NOVOpress : Delanoë puis Hidalgo poussent la candidature de Paris aux Jeux olympiques. Des millions ont été déjà dépensés pour séduire le comité d’organisation et la Mairie se veut rassurante : budget de 6 Mds € financés pour moitié par des fonds privés. Outre que jamais un budget n’a été tenu (Londres a coûté 11Mds € pour 3.2 prévus) quel intérêt pour Paris qui est déjà saturé sur un plan touristique et ne parvient pas à boucler son budget actuel sans augmentation des taxations locales ?

    Serge Federbusch : « Les Jeux olympiques c’est le rêve des politiciens en mal de com » et sans imagination. Qui peut croire que le Grand Paris a un besoin prioritaire de deux ou trois stades et piscines géantes ?

    http://fr.novopress.info/189220/exclusif-interview-de-serge-federbusch-13-les-finances-catastrophique-de-paris/

  • Guerre de Crimée, première guerre moderne

    L’historien britannique Orlando Figes vient de dresser un bilan étonnant de la Guerre de Crimée

    La seconde moitié du 19ème siècle a été essentiellement ébranlée par trois faisceaux de faits guerriers qui, selon les historiens militaires, ont marqué de manière déterminante l’évolution ultérieure des guerres: il s’agit de la Guerre de Crimée (1853-1856), de la Guerre civile américaine (1861-1865) et les guerres prussiennes/allemandes (Guerre contre le Danemark en 1864, Guerre inter-allemande de 1866 et Guerre franco-allemande de 1870/71).

    Pour l’historien anglais Orlando Figes, la Guerre de Crimée, que l’on avait quasiment oubliée, n’est pas un de ces innombrables conflits qui ont marqué le 19ème siècle mais au contraire son conflit central, dont les conséquences se font sentir aujourd’hui encore. Elle a coûté la vie à près d’un million d’êtres humains, a modifié l’ordre politique du monde et a continué à déterminer les conflictualités du 20ème siècle. De nouvelles impulsions d’ordre technique ont animé le déroulement de ce conflit et par là même révolutionné les affrontements militaires futurs de manière fondamentale. Les conséquences techniques de ces innovations se sont révélées très nettement lors de la guerre civile américaine, survenue quelques années plus tard à  peine. Déjà, cette Guerre dite de Sécession annonçait les grandes guerres entre peuples du siècle prochain.

    Orlando Figes a récemment consacré un livre à ce chapitre négligé de l’histoire européenne, où la Russie a dû affronter une alliance entre la Turquie, la France et l’Angleterre (O. Figes, “Crimea”, Penguin, Harmondsworth, 2nd ed., 2011). Il nous rappelle fort opportunément que cette guerre a bel et bien constitué le seuil de nos temps présents et un conflit annonçant les grandes conflagrations du 20ème siècle. L’enjeu de ce conflit est bien sûr d’ordre géopolitique mais ses prémisses recèlent également des motivations religieuses de premier plan. Cette guerre a commencé en 1853 par de brèves escarmouches entre troupes turques et russes sur le Danube et en Mer Noire. Elle a pris de l’ampleur au printemps de 1854 quand des armées françaises et anglaises sont venues soutenir les Turcs. Dès ce moment, le conflit, d’abord régional et marginal, dégénère en une guerre entre grandes puissances européennes, qui aura de lourdes conséquences.

    Généralement, quand on parle de la Guerre de Crimée, on ne soupçonne plus trop la dimension mondiale qu’elle a revêtu ni l’importance cruciale qu’elle a eu pour l’Europe, la Russie et pour toute cette partie du monde, où, aujourd’hui, nous retrouvons toutes les turbulences contemporaines, dues, pour une bonne part, à la dissolution de l’Empire ottoman: des Balkans à Jérusalem et de Constantinople au Caucase. A l’époque le Tsar russe se sentait appelé à défendre tous les chrétiens orthodoxes se rendant sur les sites de pélèrinage en Terre Sainte; pour lui, la Russie devait se poser comme responsable de leur sécurité, option qui va donner au conflit toute sa dimension religieuse.

    Au-delà de la protection à accorder aux pèlerins, le Tsar estimait qu’il était de son devoir sacré de libérer tous les Slaves des Balkans du joug ottoman/musulman. En toute bonne logique britannique, Orlando Figes pose, pour cette raison, le Tsar Nicolas I comme “le principal responsable du déclenchement de cette guerre”. Il aurait été “poussé par une fierté et une arrogance exagérées” et aurait conduit son peuple dans une guerre désastreuse, car il n’avait pas analysé correctement la situation. “En première instance, Nicolas I pensait mener une guerre de religion, une croisade découlant de la mission russe de défendre les chrétiens de l’Empire ottoman”. Finalement, ce ne sont pas tant des Russes qui ont affronté des Anglais, des Français et des Turcs mais des Chrétiens orthodoxes qui ont affronté des catholiques français, des protestants anglais et des musulmans turcs.

    crimee_war.jpg

    Orlando Figes a réussi, dans son livre, à exhumer les souvenirs confus de cette guerre en retrouvant des témoignages de l’époque. Certains épisodes de cette guerre, bien connus, comme le désastre de la “charge de la brigade légère” ou le dévouement de l’infirmière anglaise Florence Nightingale ou encore les souvenirs du jeune Léon Tolstoï, présent au siège de Sébastopol, sont restitués dans leur contexte et arrachés aux brumes de la nostalgie et de l’héoïsme fabriqué. Son récit sent le vécu et restitue les événements d’alors dans le cadre de notre réalité contemporaine. 

    Sous bon nombre d’aspects, la Guerre de Crimée a été une guerre conventionnelle de son époque, avec utilisation de canons, de mousquets, avec ses batailles rangées suivant des critères fort stricts de disposition des troupes. Mais, par ailleurs, cette Guerre de Crimée peut être considérée comme la première guerre totale, menée selon des critères industriels. Il faut aussi rappeller qu’on y a utilisé pour la première fois des navires de guerre mus par la vapeur et que c’est le premier conflit qui a connu la mobilisation logistique du chemin de fer. D’autres moyens modernes ont été utilisés, qui, plus tard, marqueront les conflits du 20ème siècle: le télégraphe, les infirmières militaires et les correspondants de guerre qui fourniront textes et images.

    Les batailles fort sanglantes de la Guerre de Crimée ont eu pour corollaire une véritable mutation des mentalités dans le traitement des blessés. La décision de la première convention de Genève de 1864, prévoyant de soigner les blessés sur le champ de bataille, de les protéger et de les aider, est une conséquence directe des expériences vécues lors de la Guerre de Crimée. La procédure du triage des blessés, où les médecins présents sur place répartissent ceux-ci en différentes catégories, d’après la gravité de leur cas et la priorité des soins à apporter, selon la situation, a été mise au point à la suite des expériences faites lors de la Guerre de Crimée par le médecin russe Nikolaï Ivanovitch Pirogov. L’infirmière britannique Florence Nightingale oeuvra pour que le traitement des blessés, qui laissait à désirer dans l’armée anglaise, soit dorénavant organisé de manière rigoureuse. Figes rend hommage à cette icône de l’ère victorienne en rappellant que ses capacités se sont surtout révélées pertinentes dans l’organisation des services sanitaires.

    Des 750.000 soldats qui périrent lors de la Guerre de Crimée, deux tiers étaient russes. Les civils qui moururent de faim, de maladies ou à la suite de massacres ou d’épurations ethniques n’ont jamais été comptés. On estime leur nombre entre 300.000 et un demi million. Figes évoque également la “Nightingale russe”, Dacha Mikhaïlova Sevastopolskaïa. Dacha, comme l’appelaient les soldats, avait vendu tous ses biens tout au début de la guerre pour acheter un attelage et des vivres: elle rejoignit les troupes russes et construisit le premier dispensaire pour blessés de l’histoire militaire russe. Sans se ménager, elle soigna les blessés pendant le siège de Sébastopol. A la fin de la guerre, elle fut la seule femme de la classe ouvrière à recevoir la plus haute décoration du mérite militaire.

    Le principal but de la guerre, pour les Français et les Anglais, était de vaincre totalement la Russie. C’est pourquoi le siège de Sébastopol, havre de la flotte russe de la Mer Noire, constitua l’opération la plus importante du conflit. Le 8 septembre 1855, le port pontique tombe. Et Léon Tolstoi écrit: “J’ai pleuré quand j’ai vu la ville en flammes et les drapeaux français hissés sur nos bastions”. Tolstoï était officier combattant et rédigea, après les hostilités, ses “Souvenirs de Sébastopol”. Un officier français, quant à lui, note dans son journal: “Nous ne vîmes riens des effets de notre artillerie, alors que la ville fut littéralement broyée; il n’y avait plus aucune maison épargnée par nos tirs, plus aucun toit et tous les murs furent détruits”.

    Lors des négociations de paix, la Russie n’a pas dû céder grand chose de son territoire mais elle a été profondément humiliée et meurtrie par les clauses du traité. En politique intérieure, l’humiliation eu pour effet les premières réformes qui impliquèrent une modernisation de l’armée et la suppression du servage. Sur le plan historique, il a fallu attendre 1945 pour que la Russie retrouve une position de grande puissance pleine et entière en Europe. Tolstoï l’avait prédit: “Pendant fort longtemps, cette épopée-catastrophe de Sébastopol, dont le héros fut le peuple russe, laissera des traces profondes dans notre pays”. Orlando Figes a réussi à réveiller chez ses lecteurs les souvenirs et les mythes de ce conflit oublié.

    Dirk WOLFF-SIMON.

    (article paru dans “Junge Freiheit”, Berlin, n°49/2011; http://www.jungefreiheit.de/ ).

    Version allemande du livre d’Orlando Figes: Krimkrieg. Der letzte Kreuzzug, Berlin Verlag, Berlin, 2011, 747 p., 36 euro.

    criméegouttmann.gifEn français, on lira avec autant de profit le livre tout aussi exhaustif d’Alain Gouttmann, La Guerre de Crimée 1853-1856. La première guerre moderne,Perrin, Paris, 2003.

    Gouttmann évoque l’émergence d’un “nouvel ordre international”, suite à cette Guerre de Crimée.

     http://vouloir.hautetfort.com/

     
     
  • Manuel Valls ivre de pouvoir et accro à l’article 49 alinéa 3

    Manuel Valls n’est pas un adepte du consensus et du dialogue. Il est enfermé dans sa tour d’ivoire, ivre de la puissance que lui accordent ses fonctions de Premier ministre. L’Assemblée nationale, et donc les Français, seront privés d’un débat en deuxième lecture sur la loi Macron. Ce texte est particulièrement controversé, et ce pour plusieurs raisons scandaleuses parfaitement objectives.

    La loi Macron remet profondément en cause notre modèle économique et s’attaque à des secteurs qui n’étaient pas en crise. Cette loi fourre-tout, dont les sociétalistes font la promotion en expliquant qu’elle « modernisera l’activité économique », déréglementera des pans entiers de notre tissu socio-économique jusqu’alors préservés. Elle ne répond qu’à un objectif : préparer le terrain au traité transatlantique pour Bruxelles et Washington, et plaire aux marchés.

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