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  • La révolution du système monétaire en Islande peut-être pour demain

    L’Islande est-elle sur le point de révolutionner son système monétaire ? C’est ce que suggère un document récent qui remet radicalement en question le système actuel de création de « l’argent dette » par les banques commerciales. Un virage qui pourrait être historique dans le monde de la finance moderne. 
    Non, ce n’est pas un poisson d’avril 
    L’information relayée le 31 mars aura probablement été confondue avec un gros poisson et fut tristement ignorée des mass-médias. Elle n’en est pas moins véridique et se base sur un rapport de 113 pages commandé par le gouvernement islandais. L’étonnant document promeut ni plus ni moins une révolution du système monétaire islandais.
    La proposition de réforme intitulée «A better monetary system for Iceland » (Un meilleur système monétaire pour l’Islande) recommande au gouvernement progressiste d’interdire aux banques commerciales de créer de la monnaie. Une tâche qui serait, si la proposition est adoptée, désormais confiée à la banque centrale à travers le pouvoir décisionnel du parlement.
    Par ce biais, l’Islande souhaite mettre fin à un système jugé responsable d’une crise économique qui se répète par cycle encore et encore. L’île aurait ainsi essuyé 20 crises financières depuis 1875, mettant récemment le pays tout entier au bord de la faillite.
    Crédit, spéculation, dette 
    Actuellement, 91% de l’argent en circulation dans le pays provient des lignes de crédit octroyées par les banques commerciales à leurs clients. Vous voulez une nouvelle télévision à crédit ? La banque commerciale crée cet argent accompagnée d’une dette qu’il vous conviendra de rembourser par votre activité. La banque centrale ne peut qu’influencer sur le rythme de cette création monétaire, sans remettre en question ses fondements. Ce type de fonctionnement rend la bonne croissance d’un pays obligatoire pour que les acteurs économiques puissent faire face à leur dette et ses intérêts.
    Selon le rapport, les crises subies par l’Islande sont directement liées à l’explosion d’une bulle de crédit. Le système actuel dérégularisé augmenterait les prises de risque excessives des banques et la spéculation, estime Sigurjonsson, le législateur à l’origine du rapport. S’en vient une dette en déphasage avec l’économie réelle et un emballement du crédit pouvant mener à la faillite des institutions. 
    Vers une centralisation de la création monétaire 
    Concrètement, la proposition vise la souveraineté monétaire. C’est-à-dire que la banque centrale islandaise deviendrait le seul organisme capable de créer de l’argent. En dehors de la gestion des comptes, les banques commerciales ne serviraient plus que d’intermédiaires entre prêteurs et emprunteurs sur base de capitaux réels. Notons qu’historiquement, le « droit » d’un pays à imprimer sa propre monnaie fut limité afin d’éviter une explosion de l’inflation en cas de mauvaise gestion. En effet, un surplus d’argent en circulation conduit à une forte hausse des prix.
    Si beaucoup de citoyens semblent se désintéresser d’un tel évènement, c’est probablement moins le cas des banques du monde qui regardent cette affaire d’un œil inquiet. En effet, une telle politique à l’échelle nationale déposséderait immédiatement les banques commerciales de leur plus grand pouvoir : créer de l’argent, et donc de la dette, à partir du néant (ou presque). Pire encore, l’Islande pourrait faire office de « zone expérimentale » et donc d’exemple à suivre, en cas de succès, pour les autres pays.
    Le document est disponible en anglais ci-dessous :

     
  • Qui dirige aux USA ?

    Quelqu’un peut-il expliquer pourquoi les USA creusent leur tombe ?

    On ne reviendra pas sur l’affaire des Mistral vendus et non livrés à la Russie. On n’évoquera pas le gel des avoirs russes, ni l’humiliant Sommet de Minsk (février 2015) pour un président Hollande et une chancelière Merkel y allant sur ordre. On devrait inventer l’expression : pire qu’à Canossa.

    « La question qui s’impose donc est pourquoi les USA attaquent-ils la Russie depuis 1945 ? »

    L’ex-ambassadeur de France en Russie, Jean de Gliniasty, parle de « catastrophe »  (1) pour résumer la situation; réflexion de bon sens partagée par l’immensité des Français canal historique, mais que visiblement nos hiérarques n’entendent pas. Même l’ex-président Valéry Giscard d’Estaing, pourtant peu réputé pour son américanophobie, dénonce l’asservissement de nos gouvernants aux intérêts US (2). Il est vrai que depuis la dernière manifestation de souveraineté, à l’occasion de la Deuxième Guerre d’Irak, ceux-ci ont battu leur coulpe. Après ce refus de suivre les USA en Irak, Mme Condoleeza Rice avait déclaré : « La France sera punie ». Depuis, chacune des décisions de nos dirigeants va contre l’intérêt des Français et de la France. Y a-il un lien ?

    La réinfosphère s’interroge sur les motivations à l’origine de ces politiques antifrançaises menées depuis l’Elysée et Matignon. On a déjà beaucoup disserté sur ce thème. Mais il est plus surprenant que la politique menée depuis Washington présente les mêmes caractéristiques, à savoir desservir les intérêts des USA. La réinfosphère s’interroge alors sur qui les dirige ?

    En effet, les attaques orchestrées contre la Russie vont contre les intérêts américains. Affaiblir la Russie revient à renforcer une Chine déjà capable de rivaliser avec l’hyperpuissance US alors que l’URSS ne le pouvait pas, malgré les bobards sur son compte. En outre, on verra en conclusion que ce calcul est très hasardeux, car si l’hypothèse est que des intérêts mercantiles motivent les décisions US, le risque est très élevé pour un ROI (3) inaccessible.

    De la relation Chine/Russie

    Aujourd’hui, la Chine réunirait près de 1,5 milliard d’habitants à l’origine d’un PIB de 8.000 milliards de dollars. Par comparaison, la Russie est en dessous de 150 millions d’habitants dont une centaine de millions d’Européens et un PIB de 2.000 milliards de dollars. La Chine est une puissance spatiale maintenant. Elle prévoit l’envoi d’hommes sur la Lune en 2025-2030, et sur Mars ensuite. Son potentiel techno-scientifique progresse constamment. La Russie de son côté a connu une succession d’échecs dans l’espace et n’a plus les moyens de participer à son exploration.

    Heureusement, la Sibérie constitue un tampon entre ces deux puissances aux forces désormais disproportionnées. Mais ce tampon est aussi l’objet de toutes les convoitises asiatiques. Commencée au XVIe siècle, la conquête de la Sibérie par les Russes est terminée au XIXe. Avant, ces territoires étaient sous domination asiatique. Ces derniers ont des arguments forts pour justifier leur entreprise : moins de 10 millions de Blancs peuplent ces territoires (4) ; face à eux, plus d’un milliard de Chinois revendicatifs et capables.

    Alors, quoi de plus simple pour ces derniers: aller en Afrique, en Australie ou ailleurs pour capter les ressources dont ils ont besoin ? ou les prendre en Sibérie, territoire proche qu’ils considèrent comme leur ? La réponse est triviale.

    La question qui s’impose donc est pourquoi les USA attaquent-ils la Russie depuis 1945 ?

    En effet, leur volonté d’aller jusqu’à Moscou à cette époque est connue maintenant. En face, ils le savaient. Très vite Staline comprit que l’ennemi n’était plus l’Allemagne, mais les Alliés anglo-saxons. Notons que l’Angleterre à cette époque n’avait pas les moyens de s’opposer aux vues des USA. Aujourd’hui moins encore. La classe dirigeante anglaise historique est sur un siège éjectable. Elle le sait. Elle ne doit sa survie qu’à son art de l’accommodation. Quant à la France…

    La Guerre froide fut la conséquence de ce volontarisme US. L’éclatement de l’URSS en fut l’issue en 1991. L’ère Eltsine aurait pu faire croire que les jeux étaient faits, mais la Russie continua la lutte. L’affaire Khodorkovski est révélatrice des forces agissant en Russie.

    L’affaire Khodorkovski

    Elle a ressurgi avec la condamnation de l’Etat russe par le tribunal de La Haye à payer 50 milliards de dollars aux actionnaires de l’ex-premier groupe pétrolier russe, Ioukos (5). Des biens russes viennent d’être saisis à ce titre en France et en Belgique.

    Dans une Russie en proie aux gangs et aux mafias, Mikhaïl Khodorkovski put créer un groupe pétrolier majeur : beau succès entrepreneurial pour nos médias ; extorsion caractérisée pour les Russes. A peine constitué, il s’empressa de vouloir le vendre à Exxon Mobil / Chevron Texaco et transféra le contrôle des droits de vote liés aux actions qu’il détenait à Lord Jacob Rothschild. En outre, le rôle attribué à Khodorkovski dans les mouvements d’indépendance des régions de Sibérie riches en ressources aggrava le contentieux avec l’Etat russe.

    Depuis, nos médias le présentent comme le héros de la liberté, alors qu’outre Niémen il est perçu comme un bandit vendu aux USA. Au début des années 2000, en Russie, un macaron « Khodorkovski go home » fleurissait sur les portes des réfrigérateurs.

    Précisons enfin que Khodorkovski ayant un père juif, « l’antisémitisme » supposé des Russes est dénoncé par nos médias. Convainquons-nous pourtant d’une réalité : il n’y a pas de question juive en Russie. Certes, la majorité des oligarques, voire la totalité, étaient perçus comme juifs, mais d’autres juifs les combattaient dans l’appareil d’Etat. On pense à Yevgeny Primakov, à Mikhail Fradkov, etc. Cependant, il est patent que beaucoup d’entre eux furent attirés par les sirènes US actionnées par leurs cousins de là-bas. Cela ne date pas d’aujourd’hui. Beaucoup de « juifs » vivant aux USA, sinon tous, ont de la famille dans l’ex-Russie impériale ; et donc réciproquement.

    Je ne comprends pas

    Alors je ne comprends pas. On ne parlera pas ici des politiques menées en Europe. Nous sommes sous tutelle depuis 1945 (6). On ne parlera pas non plus de nos dirigeants. Ont-ils le choix de leurs politiques ?

    En revanche, pourquoi le peuple US ne discerne-t-il rien ? Il est connu que son horizon politique se limite à l’élection du shérif, exceptionnellement à celle du gouverneur, mais quand même, on devrait en trouver quelques-uns avec un peu de conscience politique.

    Ne voient-ils pas qu’en affaiblissant la Russie, leurs dirigeants ouvrent la Sibérie à la Chine et par contrecoup affaiblissent les USA ?

    Certes, leurs financiers pourraient faire plus d’argent en exploitant les ressources sibériennes ou en vendant quelques armes. Est-ce envisageable ? Leur armée n’est plus celle de 1941-1945. En outre, cette dernière bénéficiait du réalisme anglais à cette époque. Leur expertise reconnue se borne aujourd’hui à l’usage de drones dirigés depuis des écrans vidéos. Que pourraient-ils faire face à des peuples disposant d’une technologie égale à la leur, face à des Russes ou à des Chinois sachant encore mourir pour leur pays ? Aujourd’hui, ils ne peuvent affronter ni les uns ni les autres. Ils ne pourront donc jamais contrôler physiquement la Sibérie. Quant à nous Européens de l’Ouest, ils nous enverraient bien au casse-pipe comme ils l’envisagèrent lors des événements de Yougoslavie, mais, de plus en plus de nos compatriotes comprennent ce qui se passe. Les militaires aussi commencent à poser des questions. Quant aux immigrés vivant en Europe, les plus astucieux devinent maintenant la partition qu’on leur fait jouer ici.

    Alors quelle grille de lecture appliquer à la politique US aujourd’hui ?

    Un processus d’autodestruction s’est-il déclenché aux USA ? Après les Soviétiques, abstraction historique, les Américains vont-ils à leur tour disparaître, laissant aux peuples issus de millénaires d’histoire apaiser la planète ?

    Les biologistes savent maintenant que le cancer est causé par l’arrêt des processus de suicide cellulaire. Assistons-nous à un gigantesque suicide US pour éviter l’effondrement général de l’humanité que leur civilisation obère ?

    Sinon, quelqu’un peut-il expliquer ce qui se passe là-bas ?

    Frédéric Villaret, 26/06/2015

    Notes :

    • 1/ « Un ex-diplomate français suggère que Washington pourrait être à l’origine de la crise ukrainienne »
    • 2/ « Avec leurs sanctions contre la Russie, les Etats-Unis ont enfreint le droit international », par Valéry Giscard d’Estaing »
    • 3/ Return on investment (ROI).
    • 4/ « Le mythe de la prise de contrôle de la Sibérie par la chine »
    • 5/ « La Haye condamne la Russie à payer 50 milliards de dollars dans l’affaire Ioukos »
    • 6/ Bizarre que nos médias dénoncent et s’offusquent des écoutes de membres de l’oligarchie par les USA. Est-ce un contre-feu pour ébranler des Français de plus en plus conscients de l’asservissement de leurs dirigeants à Washington ?

    Voir aussi :

    « Après sa visite à Poutine, Giscard prend tout le monde à contrepied »

    http://www.polemia.com/qui-dirige-aux-usa-2/

  • Menace djihadiste: un terrorisme innovant et dangereux...

    Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

    Nous reproduisons ci-dessous une excellente analyse de François-Bernard Huyghe, cueillie sur son blog, Huyghe.fr, et consacrée aux attentats djihadistes de ces derniers jours.

    Spécialiste de la stratégie et de la guerre de l'information, François Bernard Huyghe est l'auteur de nombreux essais marquants comme La soft-idéologie (Robert Laffont, 1987), La quatrième guerre mondiale (Rocher, 2004), Les maîtres du faire-croire (Vuibert, 2008) ou dernièrement Think tanks - Quand les idées changent vraiment le monde (Vuibert, 2013).

    Le jihad comme innovation permanente

    Sans trop rajouter aux flots de commentaires qui ont accompagné l'attentat de l'Isère (et en attente de vérification des informations de première heure) essayons de le caractériser par quelques mots.

    SIMULTANÉITÉ : l'attentat près de Lyon, coïncide avec celui de Sousse (d'un style très différent) et avec l'attentat contre un mosquée chiite au Koweït, plus des accrochages avec des jihadistes dans d'autres pays et des attentats suicides un peu partout.Par ailleurs, il suit de peu le surprenant retour de l'État islamique à Kobané et les succès militaire qu'il remporte en dépit des forces déployées contre lui (et de leur variété : des Occidentaux, des sunnites jihadistes ou non jihadistes, des royaumes arabes, des chiites, des Kurdes, etc). Pour un mouvement politique qui coalise contre lui des dizaines de pays riches mobilisant un force de destruction technologique bien supérieure à celle qui a gagné la seconde guerre mondiale, ce n'est pas mal.
    Bien entendu le crime de l'homme à la camionnette ne fait pas partie d'un plan planétaire ordonné par une autorité centrale, mais, tombant un vendredi de Ramadan, un jour où d'autres frères ont voulu, eux aussi, manifester leur piété sanglante, il contribue à une impression de synergie planétaire : ils sont partout, ils frappent où ils veulent.

    RUSTICITE Le suspect qui n'a guère du coûter en entraînement, a utilisé des moyens simples - un couteau pour décapiter son patron, une camionnette de société pour pénétrer sur les lieux, des bonbonnes de gaz disponibles sur place...
    Il n'a pas eu à aller loin de chez lui et a choisi une cible à la fois "molle" (difficile à surveiller, même s'il y a des services de sécurité sur une usine Seveso), et dangereuse s'il avait réussi à provoquer l'explosion. C'est typiquement le genre de méthodes que recommande l'État islamique dans ses textes : une attaque simple, gérée de façon autonome par une base non aguerrie, qui n'a pas demandé de gros moyens, mais rentable en termes de panique qu'elle peut déclencher. Une réaction maximum pour un minimum d'investissement.

    DISPERSION DES FORCES ADVERSES. Après un tel attentat, il va falloir surveiller toute les usines comme on surveille les bâtiments religieux et officiels, les gares etc. Et si demain un jihadiste attaque un bus... Bref un effet de fixation des forces de sécurité, d'où un déploiement coûteux de ces forces en attente de la prochaine attaque, ce qui épuise nos troupes (les soldats seraient bien mieux employés ailleurs) et nos ressources (comment faire plus maximum que l'alerte maximum ?) ; cela coûte, cela porte sur les nerfs, cela peut encourager des mouvements communautaires de radicalisation ou d'anti-islamisme qui, en retour, produiront d'excellents résultats en mobilisant et rendant plus solidaires les "frères" (vieille stratégie de la provocation, répression, conscientisation, mais sauce Coran). Tout bénéfice en termes d'économie stratégique.

    LATENCE : entre le moment (peut-être en 2006) où le suspect a commencé à former un projet jihadiste et celui où il est passé à l'acte, il s'est passé des années. En clair, si nous considérons que les proto jihadistes, bien repérés par nos service mais impossibles à arrêter trop tôt sans commencement d'exécution sont des bombes, ce sont des bombes à retardement très aléatoire. Encore un énorme problème pour le renseignement et la répression. Encore de la dispersion des forces adverses, dans le temps cette fois (comment gérer pendant neuf ans le dossier d'un suspect qui n'est pas passé à l'acte). Toutes choses également expliquées dans les textes en ligne de l'État islamiste : l'attaque sporadique.

    ESCALADE SYMBOLIQUE. La tête coupée en punition, la théâtralisation de l'action, la recherche du scénario de film catastrophe - l'explosion, la pollution - l'insécurité au cœur de ce qui assure la puissance de l'Occident : l'énergie et la richesse économique. Effet psychologique sur les populations renforcé par l'effet de répétition (Merah, Nemouche, Kouachy, Coulibaly, Glam sur trois ans) : Quoi demain ?

    EFFET DE PANIQUE IDÉOLOGIQUE SUR L'ADVERSAIRE. La classe politique française est à l'évidence tétanisée et incapable d'imaginer de faire autre chose que "plus du même"" (une société plus inclusive et si possible plus prospère, plus consciente des valeurs de la République, avec un meilleur renseignement et de meilleures lois, plus de démonstrations que le peuple français vit ensemble unit et ne cédera pas à la peur, plus d'esprit du 11 janvier);
    Dans tous les cas, la lecture des éléments de langage repassés en cycle par nos gouvernants -solidarité, fermeté, responsabilité, prévention, école, valeurs, pas-peur, rassemblement, République, vivre-ensemble, dignité, horreur, terreur abjecte, divisions et amalgames qu'il faut éviter, rien-à-voir-avec-l'Islam-véritable, refuser les fantasmes, les populismes et les complotismes, unité, unité, unitémontrent que le logiciel tourne en rond. Plus du même, c'est aussi plus de ce qui a échoué.

    François-Bernard Huyghe (Huyghe.fr, 26 juin 2015)

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • Références et thèmes des droites radicales au XXe siècle (Europe/Amériques)

    dir., Références et thèmes des droites radicales au XXe siècle (Europe/Amériques), Peter Lang, Bern, Berlin, Bruxelles, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, 2015, 368 p.
    Présentation de l’éditeur : Après avoir abordé les droites radicales européennes et américaines au vingtième siècle sous l’angle des doctrinaires, des vulgarisateurs et des passeurs puis analysé l’internationalisation de leurs supports et de leurs vecteurs, l’objet de ce troisième volume du projet de recherche IDREA (Internationalisation des droites radicales – Europe/Amériques) a été d’étudier le caractère fédérateur d’un certain nombre de références et de thèmes.
    Réunissant une douzaine de chercheurs français, européens, comme américains du Nord et du Sud, issus de différentes disciplines, l’ouvrage s’attache à privilégier la mise en exergue de références et de thèmes transversaux au sein des droites radicales européennes et américaines depuis les lendemains du second conflit mondial.
    Cinq entrées sont proposées : Figures de chefs, Mémoire(s) et histoire(s) des régimes et des combats perdus, Antisémitisme et anticapitalisme, Conservatisme, radicalités et anticommunisme, L’Occident en questions.

    L'ouvrage

    Erreur

    Sommaire
    – Olivier Dard : Présentation générale
    – Francis Balace : La pourpre où dorment nos chefs morts …
    – Christoph Brüll : Léon Degrelle comme référence des droites radicales allemandes après 1945
    – Miguel Angel Perfecto : La mémoire imposée du franquisme. Le mythe de José Antonio Primo de Rivera et l’école nationale-catholique
    – Pauline Picco : Les référents politiques et intellectuels de l’extrême droite italienne : un panthéon mythique (1950-1970)
    – Nicolas Lebourg/Jonathan Preda : Le front de l’Est et l’extrême droite radicale française: propagande collaborationniste, lieu de mémoire et fabrique idéologique
    – Ana Isabel Sardinha Desvignes : L’Empire colonial portugais et ses mythologies : du sébastianisme messianique au lusotrpicalisme
    – Humberto Cucchetti : Droites radicales et péronisme : un mélange de traditions anticapitalistes?
    – Valérie Igounet : Le négationnisme : l’expression d’un nouvel antisémitisme contemporain, international et protéiforme (1948-2013)
    – Michel Grunewald : Merkur (1947-1952)
    – Romain Huret : Aux origines du conservatisme contemporain aux EtatsUnis. Classes moyennes, mobilisations antifiscales et défense des valeurs américaines (1945-1964)
    – Michel Bock/Hugues Théorêt : Le communisme et la guerre froide dans le Canada français d’après-guerre
    – Riccardo Marchi : La défense de l’Occident : la dernière tranchée pour l’extrême droite européenne des années de guerre froide
    – Olivier Dard : De la « Défense de l’Occident » à l’« Occident comme déclin ».

    http://tempspresents.com/2015/06/06/references-et-themes-des-droites-radicales-au-xxe-siecle-europeameriques/

  • Jure Georges Vujic présente son livre "Nous n'attendrons plus les barbares", publié aux éditions Kontre Kulture


  • Voir la réalité en face

    Sur le site boulevard voltaire, Olivier Porri Santoro relevait, statistiques à l’appui  qu’Eric Zemmour  est tout à fait fondé  à dénoncer les ravages de la criminalité étrangère en France.  Une indéniable réalité confirmée par « un rapport  portant sur la criminalité organisée en France (2011-2012) rédigé par le Service d’information, de renseignement et d’analyse stratégique sur la criminalité organisée (SIRASCO) , émanant du ministère de l’Intérieur ». Dans sa partie  consacrée aux «organisations criminelles qui impactent la France», il est précisé qu’il existe une «présence d’organisations criminelles étrangères » « dans la plupart des agglomérations françaises».  Et «que sur un total de 10 organisations criminelles détectées en France, 8 d’entre elles sont «étrangères», «balkaniques», «turcophones», «russophones», les «mafias italiennes », «les groupes criminels issus des communautés des gens du voyage » , «la criminalité organisée africaine», «les organisations criminelles asiatiques », «la criminalité organisée latino-américaine »…. Le SIRASCO souligne qu’ « en 2011, le nombre d’étrangers mis en cause augmente de 6,54 % par rapport à 2010. «Et la part des étrangers mis en cause dans la criminalité organisée et délinquance spécialisée s’élève à 29,44 %, en hausse de 1,73 point par rapport à 2010 (27,71 %). Pour information, la part des étrangers mis en cause dans la délinquance générale s’élève à 20,58 % ».

    Des chiffres que le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve connait certainement mais dont il refuse de tirer les conclusions nécessaires. Selon une technique bien rôdée, il dénonce d’ailleurs  l’angélisme  d’une partie de ses amis de gauche   en matière d’insécurité et d’immigration… tout en conduisant une politique intrinsèquement laxiste car  aussi peu à la hauteur des enjeux  et du problème que  ses prédécesseurs.

    Ainsi hier défendait-il  devant la Commission des lois de l’Assemblée nationale, la mesure centrale de son  projet de loi, en l’espèce  l’instauration des titres de séjour pluriannuel, d’une durée de deux à quatre ans, qui seront délivrés à l’issue d’un premier titre d’un an. Cela va tout changer ? Pour faire bonne mesure, et cette saillie fait partie du rituel,  le ministre a rappelé sa détermination à lutter contre l’immigration irrégulière qui ne serait  pas, a-t-il dit, «  un phénomène en France plus important qu’ailleurs ». « Un étranger en situation irrégulière doit être reconduit à la frontière » a-t-il encore ajouté. Dans les faits chacun sait, et l’humaniste Cazeneuve le premier  que la très grande majorité des clandestins ne sont pas  expulsés.

    Dans la même veine consistant à prendre,  encore et toujours,  les Français pour des imbéciles, M.  Cazeneuve a osé dénoncer  le « manque de sérénité et de rationalité » du débat autour des flux migratoires, et affirmé que la France comptait « 6% d’étrangers»  (sic), «pourcentage (qui)  ne traduit en rien les flux déferlants de migrants que certains s’emploient à décrier » !

    Ivan Rioufol, dans sa tribune publiée sur son blogue a relevé l’évidence en soulignant que « cet argument » du ministre, « qui ne tient pas compte des immigrés sans cesse naturalisés, est avancé par ceux qui, plus généralement, contestent aussi tout problème de cohabitation avec les populations nouvelles ». Cazeneuve,  « porte-voix des immigrationnistes »  préfère d’ailleurs «  faire référence à l’inclusion» des immigrés,   plutôt qu’au terme déjà bien ambigu d’intégration utilisé généralement  par l’RPS là ou le FN défend le modèle assimilationniste. Or ce terme (d’inclusion), défendu pour la première fois dans par le rapport Tuot du 1 er février 2013, dissimule l’option pour le multiculturalisme, cheval de Troie de l’islamisme radical (…). C’est cette politique, jamais débattue, que Cazeneuve poursuivit en douce. Son militantisme affaiblit la France ».

    Ce qui affaiblit la France plus généralement, c’est le déni du réel, l’incapacité  des partis et des dirigeants  du Système à remettre en cause  les  effets de leur politique, à prendre en compte les aspirations de notre peuple.

    Nous nous faisions l’écho en  septembre 2014 du  sondage Odoxa selon lequel  65 %  des personnes interrogées souhaitaient  le rétablissement  des contrôles aux frontières intérieures de l’UE (+ 19 points depuis 2011) ; 67 % se disaient favorables à ce que les aides sociales et les allocations familiales soient réservées aux seuls Français au nom du principe de priorité/préférence nationale (+ 27 points); 68%  se prononçaient pour la suppression du regroupement familial  (+24 points).

     Mais les Français doivent se contenter de mesures cosmétiques, car ils ont le front de penser différemment de ce qui a été décidé  pour eux par les  cénacles qui dirigent notre pays.  Invité de  France Inter le 9 octobre de la même année, le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, en faisait l’aveu :  «Dans l’opinion, si vous voyez les positions dominantes, on rétablirait la peine de mort et on virerait tous les immigrés. Donc, soyons attentifs…»

    Et peu importe note Bruno Gollnisch  du  coût terrible pour nos finances publiques,  la prospérité des Français, notre sécurité et notre identité,  d’une immigration débridée. «Selon les différentes hypothèses,  les définitions retenues pour les populations étudiées et  le périmètre des dépenses et des recettes analysé, ce  surcoût  budgétaire dû à l’immigration est annuellement  de 17 milliards dans la dernière étude de Jean-Paul Gourévitch (2012), de 42 milliards pour  Pierre Milloz (1997), de 73 milliards pour Yves-Marie Laulan (2012), de 84 milliards dans l’étude toute aussi pointue et fouillée d’ André Posokhow (2014) ».

    http://gollnisch.com/2015/07/02/voir-la-realite-en-face/

  • Numéro 100 de la Lettre de Choisir la Vie

    L'éditorial est signé Cécile Edel :

    326-clv-lettre100-1"Voici donc le numéro 100 du bulletin de Choisir la Vie... 100... chiffre tellement symbolique et significatif !

    Le numéro 1 est paru au moment de la création de l’association, appelée alors AOCPA (Association pour l’Objection de Conscience à toute Participation à l’Avortement). C’était en 1985.

    Et, depuis 33 ans, jamais Choisir la Vie n’a cessé de publier cette lettre, malgré les tempêtes et bouleversements qui ont pu jalonner toutes ces années, en particulier la disparition soudaine de son fondateur et président en 2002 : Michel Raoult.

    Ce bulletin est ainsi à l’image de notre association, qui a traversé plus d’un tiers de siècle, sans jamais cesser de se battre contre ce drame terrifiant qu’est l’avortement, en gardant toujours la même ligne, toujours le même cap, le même sommet.

    Et pourtant, en 33 ans... que de changements à tous les niveaux : tant au niveau technologique, qu’aux niveaux législatif et malheureusement sociétal.

    Pour agir plus efficacement au service de la Vie, pour pouvoir continuer d’œuvrer et de témoigner, nous avons souhaité nous adapter aux techniques modernes, aux nouveaux moyens de communiquer et d’agir, comme en témoigne notre bulletin, qui a évolué dans sa forme, mais qui, sur le fond, révèle que jamais nous n’avons trahi et jamais nous ne nous sommes égarés.

    Sensibiliser, accompagner, résister : 3 mots qui ont guidé nos actions depuis 33 ans, 3 mots qui, nous l’espérons, ont pu sauver et sauveront encore des vies.

    Si nous sommes arrivés jusque-là, en gardant la même détermination, la même espérance, la même ardeur au combat, c’est en grande partie grâce à vous, à votre fidélité, à votre soutien, et je profite de ce numéro 100 pour vous en remercier chaleureusement.

    Face aux défis actuels de notre civilisation, toujours plus grands, plus que jamais, nous avons besoin de vous, de votre engagement à nos côtés. Nul n’est inutile dans ce combat et chacun, selon sa personnalité, son expérience, ses talents, peut apporter sa pierre à l’édifice. Nous en sommes convaincus !

    Le 24 janvier 2016, la prochaine Marche pour la Vie aura lieu à Paris. Nous comptons sur chacun d’entre vous pour y participer, pour en parler autour de vous et pour nous aider, si vous le pouvez, dans l’organisation de ce grand rendez-vous, devenu incontournable, des défenseurs de toute vie humaine.

    Tant que nous continuerons à nous battre, gardez la certitude que les adversaires de la Vie ne verront pas leur victoire !"

    Vous pouvez le commander gratuitement en envoyant un mail àinfo@choisirlavie.fr ou bénéficier également d'offres spéciales 100ème numéro.

    Philippe Carhon

  • ÉDITORIAL DE L’Action Française 2912 : GUERRE DE CIVILISATION

    Alors que François Hollande, apprenant l’attentat terroriste commis vendredi 26 juin à côté de Grenoble contre une usine chimique, n’a su qu’ânonner « la nécessité de porter des valeurs et de ne pas céder à la peur, jamais »,...

     

    ... Manuel Valls, face à cette première décapitation sur le sol français — les islamistes franchissant, par cet acte culturel, un cran symbolique supplémentaire dans la guerre qu’ils mènent sur notre vieille terre chrétienne contre tout ce qu’elle représente —, a préféré, et à juste titre, parler dimanche 28 [1] de « guerre de civilisation », indisposant du reste plus son propre camp qu’une droite qui a vu dans ce propos un hommage du vice socialiste à la vertu sarkozyste. Il a eu d’ailleurs entièrement raison d’ajouter aussitôt, de peur de ne pas être compris, qu’il ne s’agit pas d’« une guerre entre l’Occident et l’islam » et qu’il n’est pas devenu un disciple d’Hutington. L’Occident, en effet, du moins en ce sens-là, loin d’être une réalité géopolitique, n’est qu’une arme idéologique de destruction massive des Etats-Unis dont la barbarie apparemment plus douce est pareillement dirigée contre la civilisation incarnée par nos vieilles nations européennes... Un « Occident » dont, néanmoins, la politique actuelle du gouvernement français favorise les entreprises, qu’il s’agisse, entre autres exemples, de son opposition à la Russie ou de sa soumission, via l’Europe, dans les négociations sur le traité transatlantique.

    La France, chrétienne en son essence, n’est pas en guerre contre l’islam, encore moins contre ses propres ressortissants musulmans, mais, comme l’affirme Aymeric Chauprade, contre le « totalitarisme islamique » et ceux « qui vivent à l’extérieur ou chez nous, profitent d’ailleurs des largesses de notre État-providence tout en étant hostiles à ce que nous sommes, à nos valeurs, à notre civilisation. » [2] Nous ne sommes évidemment pas les seuls menacés et cette guerre est mondiale, comme l’a montré, le même jour, l’attentat commis en Tunisie et visant principalement des touristes. C’est que de nombreux pays européens ont pratiqué et continuent de pratiquer la même politique, qui risque même d’aller s’aggravant sous des prétextes compassionnels, après avoir déstabilisé, à la demande de l’« Occident », une Afrique du Nord et un Proche et Moyen Orient qui n’en demandaient pas tant ! Oui, la cause des attentats est bien « à rechercher dans la mise en place d’une politique étrangère déplorable [...], dans une immigration incontrôlée et incontrôlable, dans une justice complaisante ainsi que dans la destruction de tous les repères traditionnels de notre société. » [3]

    Le terme de civilisation a un mérite : celui d’obliger à nommer les choses et à ne plus se contenter de la vaine opposition entre des « valeurs républicaines » et un « terrorisme » également hors-sol. Notre civilisation, c’est tout ce que nous sommes depuis plusieurs millénaires, même lorsque certaines de nos valeurs sont devenues folles, et cette barbarie a un visage, celui d’un fanatisme qui se réclame d’une religion et par rapport auquel les fidèles de cette même religion doivent impérativement et clairement se positionner en cessant de prétendre qu’ils sont les premières victimes. Ainsi, le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) a osé relativiser l’horreur de l’attentat en affirmant dans un communiqué que « le vrai danger réside du côté de ceux qui utilisent ces événements pour déverser leur haine contre une partie de la population qui est, de fait, celle qui paye le plus lourd tribut face au terrorisme. » Le Gouvernement peut-il encore considérer comme interlocuteur crédible un « collectif » qui ose prétendre que le danger n’est pas le djihadisme mais une « islamophobie » largement fantasmée et qui, fort heureusement du reste, ne compte encore aucune victime, décapitée ou non ? La désinformation à laquelle s’emploie le CCIF a-t-il pour objectif le désarmement moral de la nation ? Inutile de dire à qui profiterait celui-ci...

    Qu’importe qu’on ne puisse savoir si les propos de Manuel Valls, qui rompent avec l’éternel refrain sur LA République, expriment la conviction, toute neuve, d’une France qu’on ne peut réduire à une idéologie ou à un régime politique, ou ne sont qu’éléments de langage concoctés par ses communicants. Il avait déjà évoqué une attaque contre « l’essence même de la France » pour commenter la tentative d’attentat contre deux églises de Villejuif. L’essentiel, en effet, n’est pas que le Premier ministre soit sincère mais qu’il se soit cru obligé de parler ainsi. Que lui, ou ses communicants, comprennent qu’il se suffit plus d’évoquer les « valeurs de la république » sous forme d’incantation magique pour mobiliser les Français contre une entreprise barbare qui menace l’existence même de la nation. Ne rêvons pas ! Nous n’en avons pas fini d’en souper, de ces valeurs, et Valls sera le premier à nous les resservir lorsqu’il s’agira de politique politicienne. Mais c’est un fait : sous ce mot de « civilisation », ambigu, peut-être, mais dont l’ambiguïté même a pour mérite de sortir de la référence plavlovienne à la République, c’est de nouveau la France en son être qui perce, ou tout du moins, l’aveu que le recours à une idéologie — la République, la laïcité — ne peut plus suffire à vaincre dans une guerre cruciale.

    Les récents propos de Marion Maréchal-Le Pen, qui ne comprend pas « cette obsession pour la République » et, condamnant la tendance qui « voudrait que la République efface la France », affirme que « la République ne prime pas sur la France », constituent une divine surprise. Sommes-nous à un tournant, provoqué par la véritable indigestion que la « République » commence de provoquer chez les Français, et que seuls ne ressentent pas quelques ringards confits en dévotion ? Une indigestion qui n’est que la révélation d’une imposture : celle d’une religion de substitution ayant cru trouver dans la mondialisation un nouveau ressort pour faire disparaître définitivement un peuple français réel, trop réel. Nos compatriotes se réveillent et, avec eux, le meilleur de l’élite politique. Tant mieux !

    François Marcilhac - L’Action Française 2912

    - [1] au Grand Rendez-vous d’Europe 1, Le Monde et i-Télé 
    - [2] Entretien donné à Boulevard Voltaire ce 29 juin. 
    - [3] Communiqué de l’Action française du 27 juin 
    - [4] Entretien à la revue Charles

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?EDITORIAL-DE-L-Action-Francaise,9197

  • Jacques Sapir : référendum grec, le retour de la démocratie en Europe

    L’économiste revient sur la décision d’Alexis Tsipras de convoquer un référendum . Il y voit un geste « gaullien » qui symbolise le retour de la démocratie dans un espace européen dont elle était absente.

    Un spectre hante l’Europe

    Alexis Tsipras, dans un geste que l’on peut qualifier de « gaullien », a décidé de convoquer un référendum le 5 juillet, demandant au peuple souverain de trancher dans le différent qui l’oppose aux créanciers de la Grèce. Il a pris cette décision devant ce qu’il faut bien appeler les menaces, les pressions, et les ultimatums auxquels il avait été confronté durant les derniers jours de la négociation avec la « Troïka », soit la Banque Centrale Européenne, la Commission Européenne et le Fond Monétaire International. Ce faisant, il a délibérément renvoyé au domaine politique une négociation que les partenaires de la « Troïka » voulaient maintenir dans le domaine technique et comptable. Ce geste a provoqué une réaction de l’Eurogroupe d’une extrême gravité. On le mesure au communiqué publié le samedi qui, dans une note de bas de page, confirme l’expulsion de fait de la Grèce hors de l’Eurogroupe. Nous sommes ici en présence d’un véritable abus de pouvoir qui a été commis ce 27 juin dans l’après-midi. Ce qui se joue désormais n’est plus seulement la question du devenir économique de la Grèce. C’est la question de l’Union européenne, et de la tyrannie de la Commission et du Conseil, qui est ouvertement posée.

    La déclaration d’Alexis Tsipras

    Le texte de la déclaration faite par Alexis Tsipras dans la nuit du 26 au 27 juin sur la télévision d’Etat grecque est un exemple de probité démocratique. Devant le comportement de ses interlocuteurs, et en particulier ce qu’il appelle un ultimatum, le Premier ministre grec en appelle à la souveraineté du peuple. Le texte, de ce point de vue, est extrêmement clair :

    « Après cinq mois de négociations, nos partenaires en sont venus à nous poser un ultimatum, ce qui contrevient aux principes de l’UE et sape la relance de la société et de l’économie grecque. Ces propositions violent absolument les acquis européens. Leur but est l’humiliation de tout un peuple, et elles manifestent avant tout l’obsession du FMI pour une politique d’extrême austérité. (…) Notre responsabilité dans l’affirmation de la démocratie et de la souveraineté nationale est historique en ce jour, et cette responsabilité nous oblige à répondre à l’ultimatum en nous fondant sur la volonté du peuple grec. J’ai proposé au conseil des ministres l’organisation d’un référendum, et cette proposition a été adoptée à l’unanimité » . [...]

    La suite sur Le Figaro.vox

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Jacques-Sapir-referendum-grec-le