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  • Comment on vous volera vos économies pour rembourser la dette de la France

    Nos gouvernants ne s’affolent pas. Ils ont la parade ! Ils savent parfaitement ce qu’ils feront lorsque la situation deviendra intenable ! Ils puiseront dans vos économies !

    La dette de la France est insoutenable. Comme les taux d’intérêt avoisinent les 1 %, elle ne pose pour l’instant aucun problème mais fatalement dans un, deux ou trois ans, ces taux vont remonter. Le déficit augmentera, la défiance envers la France également. Un jour, personne ne nous prêtera plus sauf les fonds vautours et la France sera aux abois.

    Mais nos gouvernants ne s’affolent pas. Ils ont la parade ! Ils savent parfaitement ce qu’ils feront lorsque la situation deviendra intenable ! Ils puiseront dans vos économies ! Les Français disposent de 12.000 milliards d’euros d’actifs financiers (comptes courants, divers livrets d’assurance-vie). Il suffira, pour l’État, de ne rien ponctionner en dessous de 50.000 euros, de prendre 5 % entre 50.000 et 100.000, 10 % entre 100.000 et 200.000 et 20 % au-dessus et le tour sera joué ! Plus de dettes ! La liberté retrouvée !

    Ils frapperont dur car cette ponction ressemble à un revolver à un coup. On ne peut l’utiliser qu’une fois par siècle ! Le FMI a évoqué cette méthode dans une note confidentielle dévoilée par erreur et vite qualifiée de document de travail. Les économistes de haut niveau en parlent entre eux mais pas trop fort, de peur d’effrayer les futurs pigeons. Ils donneront de la voix pour appuyer cette mesure. Les « riches » seront vilipendés. Comment, ils possèdent plus de 100.000 euros ? Quels voleurs, tout de même ! Ils ont bien de la chance qu’on ne leur prenne pas tout ! Ils le mériteraient !

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  • Le Parlement européen soutient le traité transatlantique

    Reporté il y a un mois, le vote au Parlement européen sur le traité transatlantique (Tafta ou TTIP) a eu lieu aujourd'hui. Une majorité de députés européens ont accordé leur soutien au texte, sur lequel ils auront un pouvoir d’approbation – ou de veto – une fois sa rédaction achevée. 436 élus l'ont soutenu contre 241 et 31 abstention.

    Les sociaux-démocrates, membres de la coalition majoritaire, ont approuvé le texte, alors  qu’ils avaient été au cœur de la controverse qui avait conduit au report du vote il y a un mois.

    La résolution adoptée exclut la culture ainsi que les services publics et audiovisuels du futur accord.

    Michel Janva

  • La Grèce : de l'humiliation au nationalisme ? Ma réponse à Jean-Marie Colombani (3).

    M. Colombani n'aime ni le peuple ni son expression quand elle lui apparaît ne pas « convenir » aux bonnes mœurs européennes et « démocratiques » qui sont celles défendues par les héritiers de Monnet et Schuman, c'est une cause entendue ! Il est vrai que ses illustres prédécesseurs n'avaient guère confiance en des peuples qui pouvaient « mal voter » et qu'ils pensaient qu'il valait mieux leur forcer la main, légalement, oubliant que face à Créon, il finit toujours par se lever quelque nouvelle Antigone qui en appelle à des lois supérieures aux seuls hommes de l'instant : De Gaulle fut, un temps, cette résistance à la Loi européiste au nom de l'histoire et d'une Europe plus grande et plus profonde, en somme plus enracinée et incarnée, que celle, étroite et mesquine, des banques et des actionnaires... Mais de Gaulle ne fut qu'un homme quand il eut fallu une dynastie pour assurer et pérenniser cette politique d'indépendance française et européenne !

    Les Grecs sont aujourd'hui les cibles de M. Colombani qui leur attribue tous les maux de l'Europe et y voit les fourriers d'un fascisme imaginaire revêtu des oripeaux d'un marxisme nouveau et désuet : non, selon lui, ils ne sont pas des victimes mais des coupables politiques et des suspects idéologiques, ce que prouvent à l'envi la formulation de sa réflexion dans le Direct-Matin de lundi dernier. « Troisième illusion : la Grèce, un pays « humilié » par la « méchante » Europe. Le thème de l'humiliation a toujours été, dans l'Histoire, manié par des partis nationalistes et xénophobes. » Donc, la Grèce a cédé aux penchants nationalistes en voulant rompre avec une humiliation qui serait, si je comprends bien M. Colombani, plus fantasmée que réelle, et ce nationalisme serait d'autant plus dangereux qu'il se couvre du drapeau rouge des « damnés de la terre » : toujours l’ambiguïté (si j'en crois l'essayiste...) de ces révolutionnaires qui, face à la Révolution européenne incarnée par l'Union européenne, se feraient contre-révolutionnaires, c'est-à-dire réactionnaires et rejoindraient le camp des nationalistes, défenseurs d'une nation qui, toujours, dégage une odeur de soufre pour les partisans de la mondialisation contemporaine, mot trompeur, à mon sens, qui cache un véritable globalitarisme peu respectueux des nations et de leurs histoires respectives et combinées...

    Le fait que le gouvernement de M. Tsipras compte en son sein des souverainistes de droite, des nationalistes hellènes, serait-il la preuve de ce nationalisme dénoncé par M. Colombani ? Pourquoi pas, mais il y en eut aussi dans un précédent gouvernement « modéré » grec, sans soulever alors l'indignation de M. Colombani : quatre ministres d'extrême-droite du parti Laos (qui signifie « Peuple » en langue grecque) entrèrent dans le gouvernement de M. Papademos, en novembre 2011, qui comptait 47 membres issus aussi du Pasok (parti socialiste grec) et de la Nouvelle Démocratie (droite libérale), au nom de l'union nationale, ce qui constituait une « première » depuis la chute de la Dictature des colonels en 1974... Comme quoi ! A l'époque, et il suffit de faire un petit tour de la presse européenne de l'époque, ce gouvernement grec était encensé par toutes les institutions et capitales de l'Union européenne, et personne, à part les partisans de l'actuel gouvernement Tsipras, ne trouvait à redire à la présence de l'extrême-droite dans les couloirs du Pouvoir à Athènes. Sans doute parce que ce gouvernement semblait, provisoirement, répondre aux exigences des créanciers de la Grèce... En ce sens, il apparaissait donc moins nationaliste, malgré la présence de ceux qui se réclamaient d'un ethno-nationalisme hellène...

    Alors, si l'on considère que la simple primauté accordée à l'intérêt grec plutôt qu'à celui des financiers internationaux est du nationalisme, le gouvernement d'Athènes est bien nationaliste, et qu'il soit dirigé par un homme d'extrême-gauche n'y change rien, si ce n'est qu'il prouve à la fois la plasticité et l'adaptabilité du nationalisme à des situations locales et périodiques. En fait, ce que M. Colombani dénonce sous le terme de nationalisme, c'est la simple volonté politique d'indépendance nationale, rien de plus... En France, M. Chevènement fit souvent les frais médiatiques d'une telle « simplification » qui tend à confondre l'amoureux d'une France libre avec l'extrémiste chauviniste « va-t’en guerre » !

    Réagir à l'humiliation de son pays par des puissances qui ne répondent de leurs actes devant aucun tribunal ni aucune assemblée est-il scandaleux ? Je ne le pense pas, même si je fais la part des choses et n'oublie pas que, moteurs de l'histoire, l'humiliation et son sentiment peuvent tourner, par le ressentiment qu'elle suscite, aux pires vengeances et atrocités. D'autre part, toute « punition » d'un peuple n'est pas forcément illégitime, mais, quoi qu'il en soit, elle se doit d'être limitée dans le temps et d’éviter toute démesure, qui est la pire des choses : le traité de Versailles, en 1919, a montré les risques d'une hubris moralisatrice et, conjuguée à une incompréhension totale des conditions historiques de l'Europe et à une idéologie irraisonnée, a mené plus sûrement à la guerre suivante que la crise de 1929 elle-même... Dans le cas grec, la « punition » pour les tricheries fiscales et économiques, surtout appliquée aux populations les moins aisées de la Grèce, a été d'une violence inouïe et, surtout, a été le moyen pour les créanciers et les institutions européennes de faire diversion pour ne pas reconnaître les erreurs commises par ces dernières et les fautes de ces derniers.

    La réaction de fierté du corps civique grec (qui se reconnaît « nation », d'autant plus dans le malheur que l'Union européenne l'unifie par celui-ci...) est tout à fait compréhensible, et légitime, n'en déplaise à M. Colombani : que celui-ci y voie un risque de nationalisme peut, a contrario, nous permettre de redéfinir les conditions et les applications d'une réaction fondatrice, d'une forme de « nationisme » qui s'inscrive dans la durée tout en alliant enracinement et souplesse, pour faire face aux féodalités de la Gouvernance mondiale et aux risques d'une histoire qui ne s'arrête jamais...

    (à suivre : l'interventionnisme de M. Colombani ; la définition possible d’un nationisme français)

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1237:la-grece-de-lhumiliation-au-nationalisme-ma-reponse-a-jean-marie-colombani-3&catid=49:2015&Itemid=60

  • Emmanuel Macron est-il royaliste ?

    « Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le roi n’est plus là ! On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, d’y placer d’autres figures : ce sont les moments napoléonien et gaulliste, notamment. Le reste du temps, la démocratie française ne remplit pas l’espace. On le voit bien avec l’interrogation permanente sur la figure présidentielle, qui vaut depuis le départ du général de Gaulle. Après lui, la normalisation de la figure présidentielle a réinstallé un siège vide au coeur de la vie politique. Pourtant, ce qu’on attend du président de la République, c’est qu’il occupe cette fonction. Tout s’est construit sur ce malentendu. »

    Entretient d’Emmanuel Macron pour l’Hebdomadaire Le 1

    http://www.contre-info.com/

  • Français nationalistes ou « Hexagons » atlantistes.

    Le nationalisme est un humanisme et cet humanisme est aujourd’hui garant de toutes les libertés, face aux énormes organisations économiques anonymes et à la tentation permanente d’hégémonie politique des Super-Grands.
    La querelle des nationalistes et des cosmopolites, toujours la même, est celle qui tourne sans fin autour du fait national ; plus têtu que les internationalisme de toutes les couleurs, de toutes les odeurs, de toutes les idéologies.
    Que partout l’émancipation se fasse vers le nationalisme et l’autorité de l’Etat, soit contre l’abandon de la souveraineté à l’intérieur et a l’extérieur, est un événement plus déterminant que toutes les Europes des désirs, des intérêts, des fantaisies.
    C’est à ce point évident que Jacques Chirac, le premier ministre gaulliste-U.D.R. du mondialiste lunaire Valéry Giscard d’Éstaing, lors de la campagne pour l’élection législative de Châtellerault, en octobre 1975, avouait publiquement : « Dans les trente ans qui viennent, nous allons assister à un double phénomène : la montée des nationalismes et l’affermissement des régimes d’autorité. Nous avons pris d’autres options. Nous allons à contre-courant de l’histoire. »
    Alors pourquoi cet examen de situation, exprimant pût abord une anticipation correcte du nouvel ordre mondial à naître, est-il aussitôt assorti d’une déclaration d’hostilité à cette évolution réaliste ? Tout en omettant de préciser pour quelle raison ; mais en convenant de façon implicite que vouloir le libéralisme à tout prix et le cosmopolitisme à tout va, c’est aller à l’encontre de la redécouverte par le genre humain des besoins profonds permanents d’enracinement, de différenciation, de discipline.
    L’explication réside tout simplement dans l’équivalence de malhonnêteté d’esprit entre les adeptes de haut rang du centrisme politique, du centre, de gauche, de droite, et des malfaiteurs habituels de la délinquance de droit commun. Ce sont les uns et les autres d’habiles perturbateurs de toute société par envie ou pour épater ; outrepassant les règles de la vie sociale à leur point exclusif ; avouant seulement devant l’évidence de faits probants ; prétextant les avantages du changement des mœurs et des acquis justifiés de la nationalité ou de la propriété, sans jamais demander l’avis des victimes ; récidivant jusqu’à l’arrêt par événement soudain, décisif, funeste. La pagaille libéraliste et la chienlit anarchiste sont à la queue-leu-leu dans la contestation de toute espèce d’institutions politiques, sociales, culturelles, professionnelles, fondées sur l’expérience et le savoir.
    À l’inverse du nationalisme et de l’autorité, qui vont dans le « courant de l’histoire » selon le porte-parole cité de la coterie politicienne centriste la plus cosmopolite jamais vu à cet endroit, « on » – c’est-à-dire la présidence de la République au nom de tous les Français – « a pris d’autres options », dont l’une est la plus contraire à une politique extérieure française indépendante, mais la plus conforme au « mondialisme » énoncé : l' »Europe », supranationale et libérale.
    La « construction européenne » envisagée, implique forcément la réduction de la France à l’état d’une raison sociale commerciale ; sa disparition en tant que nation souveraine et, de ce fait, le contrôle de ses industries, la possession de sa terre, la maîtrise de ses lois, l’afflux de population étrangère. La seule consolation étant de subsister comme expression géographique – cependant en concurrence d’usage avec l’appellation géométrique d' »hexagone » – perdue dans une « grande surface » atlantique, dite « Europe », dominée par les membres apatride du conseil d’administration d’un gigantesque consortium de sociétés multinationales siégeant à New York.
    A la rescousse de la démente politique gouvernementale dans la bataille du « Parlement européen », après le renfort déjà apporté par les affirmations européennes d’Edmond de Rothschild et de Daniel Cohn-Bendit, la variété atlantique d’extrême droite, qui se pare de la dénomination extravagante d' »opposition nationale et européenne », utilise le très mauvais argument contre-nationaliste et pro-américain de la solidarité occidentale, infirmé par tout ce qui s’est produit en Europe, en Asie, en Afrique depuis trente ans. Il est donc encore nécessaire de le répéter : c’est en restant Français, en cessant d’être « Américain », en refusant de devenir « Européens », que nous ne serons pas « Russes » demain !
    La première urgence est d’œuvrer ardemment pour délivrer la France et les Français de la prédominance d’un cosmopolitisme idéologique et économique ; afin que notre pays puisse en particulier jouer le rôle d’une plateforme de départ pour le recouvrement de l’indépendance de l’Europe tout entière. Une telle formule, allant également à l’opposé de la bipartition Est-Ouest imposée par la complicité soviéto-américaine de la conférence de Yalta comme de la contrefaçon supranationale, mercantile et parlementaire, que tente de réaliser la coalition socialo-libérale du traité de Rome au détriment des États nationaux d’Europe occidentale,  est à la source de notre définition d’une politique nationaliste du dehors.

    Pierre Sidos, Le Monde du 1er Avril 1976, Libres opinions.

    http://pierresidos.fr/2015/07/09/francais-nationalistes-ou-hexagons-atlantistes/

  • Projet de guerre du Pentagone contre la Russie ? – Par Guillaume Faye

    FRANCE (NOVOpress avec Guillaume Faye)

    Ce qui vient de se produire menace la sécurité de l’Europe. Le Pentagone a décidé, sans aucun signe d’agressivité de la part du Kremlin, d’envoyer des moyens militaires dans les pays baltes et en Europe de l’Est. Il y aurait, paraît-il, un danger d’une attaque russe. Cette mesure s’inscrit dans une stratégie (très maladroite et contre-productive) de provocation contre la Russie, afin de créer une situation d’affrontement.

    Le fantasme d’une ”menace russe”

    Les ministres de la Défense de Pologne, Thomasz Siemoniak, et de Lituanie, Juozas Olekas, ont demandé aux Etats-Unis de prépositionner des armes lourdes sur leur sol, ce que le Pentagone, qui l’avait suggéré, s’est empressé d’accepter. Selon le New-York Times du 13 juin, l’US Army va, en effet, entreposer des chars lourds Abrams et des véhicules blindés de combat Bradley dans les trois pays baltes, ce qu’a validé le secrétaire d’État à la défense Ashton Carter. Des blindés et de l’artillerie US pourraient, selon le quotidien new-yorkais, être envoyés aussi en Roumanie, en Bulgarie et en Hongrie. Ce projet avait été évoqué lors du dernier sommet de l’Otan au Pays de Galles en septembre 2014, mais il se concrétise. C’est la première fois que l’US Army installe des armes lourdes aux portes mêmes de la Russie, dans des pays aujourd’hui membres de l’Otan et qui furent inclus dans l’URSS ou membres du Pacte de Varsovie. Contrairement à tous les accords qui avaient été conclus avec Gorbatchev.

    Le prétexte, d’une énormité comparable à celle des ”armes de destruction massive” de Saddam Hussein, est que les gouvernements de ces pays redoutent une attaque russe ; elle serait plausible puisque Poutine, rompant l’équilibre géopolitique européen, aurait ”annexé” de force la Crimée et ”agressé” l’Ukraine en aidant militairement les indépendantistes russophones. (1) Des bombardiers russes violeraient aussi les espaces aériens des pays d’Europe du Nord et de l’Est, CQFD. (2) Les bombardiers occidentaux de l’Otan, eux, ne se sont pas gênés pour pilonner la Serbie et démolir la Libye de Kadhafi, hors de tout mandat de l’Onu, à la plus grande joie des islamistes. Pour la première fois, donc, l’armée américaine s’installe aux frontières mêmes de la Russie, une provocation extrêmement dangereuse, lue évidemment par les Russes comme un acte offensif et non pas défensif. Car prépositionner des armes lourdes à la frontière d’un pays, cela a toujours signifié dans le langage diplomatique qu’on se prépare à une guerre avec lui.

     

    La stratégie hégémonique américaine crépusculaire

    Comment interpréter cette position américaine ? Par une surestimation des autorités US de leurs moyens par rapport au reste du monde. Ils se croient les maîtres de la planète, un peu comme Rome en son crépuscule. Première remarque : il s’agit de la preuve que la politique du versatile président Obama qui voulait se désengager d’Europe a été contrecarrée par le Pentagone qui veut au contraire réarmer en Europe, comme je l’ai déjà expliqué dans ce blog, et que la politique étrangère US est déterminée par le Pentagone et non par la Maison Blanche. Seconde remarque : cette mesure n’est pas uniquement destinée à provoquer la Russie mais à bien faire comprendre à l’ensemble des Européens que l’hégémonie américaine est de retour. Le désengagement militaire américain en Europe, inauguré après le démantèlement de l’URSS, est bel et bien terminé. Et Washington signifie aux Européens : l’ennemi, c’est la Russie.

    Cette stratégie, répétons-le, n’est pas destinée à prévenir une ”menace russe” imaginaire (à laquelle le Pentagone ne croit pas une seconde), mais : 1) à intimider et encercler la Russie, par une pression militaire et des sanctions économiques, de manière à affaiblir ce grand rival et à faire tomber son actuel régime jugé nationaliste et contestataire du leadership US mondial, dogme idéologique du Pentagone ; 2) à empêcher toute alliance euro-russe, tout axe Paris-Berlin-Moscou et à faire comprendre aux gouvernements européens qu’ils sont toujours des protectorats américains, militairement et économiquement. Cette stratégie d’asservissement soft a partiellement réussi avec la France qui, abandonnant sa politique gaullienne d’indépendance, a rompu le contrat de vente des Mistral avec la marine russe.

    Un pas de plus a été franchi avec les tentatives actuelles de briser la neutralité de la Suède (pierre angulaire de sa diplomatie nationale depuis 1945) en la faisant participer aux manœuvres – notamment navales– de l’Otan. Le but est, à terme, de faire entrer la Suède dans l’Otan. On peut aussi évoquer l’espionnage sans gêne de la NSA contre les gouvernements ”alliés”, avec un centre d’écoute installé à Paris, sur le toit de l’Ambassade américaine, au vu et au su de tout le monde.

    La Russie est dans une logique contre-offensive

    En réponse au positionnement de forces US et de l’ Otan à ses frontières, la Russie a évidemment répliqué en annonçant qu’elle allait renforcer son arsenal nucléaire, terrestre et maritime, et déployer des missiles Iskander dans l’enclave de Kaliningrad entre la Pologne et la Lituanie. Il s’agit d’un réflexe de défense et de prévention, de dissuasion.

    Les accords de Minsk avec l’Ukraine ont été parfaitement respectés par le Kremlin. Jamais les Russes n’ont aidé les indépendantistes russophones à reprendre les hostilités contre une armée ukrainienne qui obéit à un gouvernement de Kiev vassal de Washington. Mais les Américains ont mal admis que ces accords aient été signés avec l’Allemagne et la France, sans eux. Ils aimeraient bien que les hostilités reprennent et toutes les provocations sont possibles, puisque l’armée ukrainienne est dirigée par le Pentagone.

    Avec bon sens, Vladimir Poutine a rappelé que jamais la Russie ne commettrait la folie d’agresser militairement un pays de l’Otan. L’intérêt de la Russie n’est pas de faire la guerre, l’intérêt des USA – depuis plus d’un siècle – est de la faire. Sous des prétextes défensifs et préventifs, mais dans un but d’hégémonie stratégique et économique. Il faut prévoir une reprise des hostilités dans l’est de l’Ukraine, puisque le gouvernement de Kiev n’est pas indépendant .

    Le prochain prétexte pour une guerre contre la Russie sera aussi les pays baltes, où vivent des minorités russes. Vous verrez que les tacticiens de la CIA, qui disposent de beaucoup d’argent, vont y créer – comme ils l’ont fait en Ukraine– des incidents. L’enclave de Kaliningrad est ciblée ; il ne serait pas étonnant que des incidents éclatent dans les trois pays baltes … Il s’agit de pousser la Russie à une réaction, par des incidents, pour provoquer une confrontation. Le jeu d’échec se met en place. Les récentes décisions provocatrices d’installer des forces US dans les pays baltes et en Europe de l’Est ont, évidemment, pour objectif d’énerver les Russes et de les pousser à une réaction.

    De même, on peut se poser des questions sur les charges anti-russes dans la plupart des grands médias occidentaux. La Russie de Poutine y est présentée par la propagande comme une dictature illégitime et impérialiste. Cette russophobie est aussi stupide que l’anti-américanisme primaire ; la Russie est décrite comme un ennemi factice, alors que le véritable ennemi se trouve ailleurs.

    Erreur profonde de la stratégie US

    Cette stratégie belliciste américaine est maladroite et suicidaire. De plus en plus d’analystes américains le déplorent, y compris dans les rangs de l’US Army. Elle ne correspond pas à l’intérêt profond des États-Unis eux-mêmes qui, comme le pensent des universitaires américains de renom, vont finir par se faire détester par le monde entier et donc se retrouver isolés. L’impérialisme américain est une mauvaise solution pour l’Amérique. La politique étrangère des USA, visant l’hégémonie unilatérale et non pas la coopération entre partenaires, a toujours abouti à des échecs terribles depuis plusieurs décennies, au désordre et non pas à la sécurité collective. La justice américaine, qui se prétend universelle et multiplie les ingérences (voir l’affaire de la Fifa, comme la politique monétaire de la Fed qui néglige les souverainetés nationales du ROW (Rest of the World, ”reste du monde”), où les ”sanctions” imposées à tout pays qui déplaît, tout cela relève d’un égoïsme aveuglé. C’est l’hubris, l’enivrement de la puissance, alors même que la surpuissance américaine est en plein déclin, que ses interventions militaires ont partout été des défaites et des catastrophes ; et qu’à l’intérieur même du territoire américain, la situation ethnique et raciale s’envenime.

    La tentation est donc grande, chez les analystes du Pentagone de jouer le scénario d’une guerre contre la Russie, de l’espérer. Mais considérer la Russie comme un ennemi est beaucoup plus nuisible, à terme, pour les Etats-Unis que pour la Russie. L’Amérique a d’immenses qualités, elle les gâche par son bellicisme, son interventionnisme, son impérialisme irréfléchis, sa diplomatie improvisée et maladroite, son espionnage industriel qui détruit son image de marque. C’est pourquoi les véritables amis des Américains doivent les convaincre que, contrairement à leurs intérêts, provoquer et agresser la Russie is a bad deal. Poker perdant. Les USA, l’Europe et la Russie doivent s’entendre et les gouvernants américains abandonner leur fantasme de leadership qui ne correspond plus à la réalité d’aujourd’hui. La Russie n’est pas anti-américaine, elle est elle-même et ne vise pas la suprématie mondiale mais simplement sa sécurité et sa prospérité. Elle ne menace personne.

    (1) Rappelons que la Crimée n’a pas été ”annexée” par violence à la Russie mais rattachée par référendum légal. La Crimée est russe, comme l’Alsace-Lorraine est française.

    (2) Cette histoire, relayé par certains médias, de bombardiers russes qui survoleraient l’Europe en violant l’espace aérien n’a jamais été attestée par l’Armée de l’Air, qui n’a jamais repéré ni intercepté aucun avion militaire russe en infraction.

    Guillaume Faye

    http://fr.novopress.info/190324/projet-guerre-du-pentagone-contre-russie-guillaume-faye/

  • Crise grecque : tout a commencé avec l’entrée de la Grèce dans la zone euro

    Dans L'Homme Nouveau, Alain Chevalérias rappelle l'origine de la crise grecque :

    Images"Il faut se demander comment on en est arrivé là ! Tout a commencé avec l’entrée de la Grèce dans la zone euro en 2001. L’Europe était prête à tout pour cela et a versé des subventions à foison à Athènes. Surtout, pour une commission de 300 millions de dollars, la banque américaine Goldman Sachs a tronqué les comptes du pays. Ainsi, quand en 2000 ce dernier annonçait un déficit public de 2 %, il était en réalité de 4,1 %, l’année suivante non pasde1,4%,maisde3,7%. Pire, en 2004, de 5,3 % et non pas comme proclamé de 1,2 %.

    Les Grecs ont cru pouvoir vivre sur le même pied que les pays du nord de l’Europe. Repré- sentant 32 % des salariés du pays, les fonctionnaires gagnaient plus que dans le privé et bé- néficiaient d’un 13ème et même d’un 14ème mois de salaire. Pour remplir les caisses, Goldman Sachs invitait les Grecs à emprunter.

    Mais on ne peut vivre éternellement au-dessus de ses moyens. En décembre 2009, les agences de cotation financière américaines, quasiment les seules sur ce créneau, sifflaient la fin de la récréation. La Grèce était appelée à payer ses dettes..."

    Michel Janva