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  • Marion Maréchal-Le Pen, Député de Vaucluse, était l’invitée de Jean-Jacques Bourdin sur BFM-TV.

  • L'opinion, l'Europe et les menaces du terrorisme

    Si j'en crois le Figaro en date de ce 8 juillet, dans la"Crise grecque : les Français font davantage confiance à Merkel qu'à Hollande."Certains pourraient y voir une avancée imprévue de l'idée européenne. Les jacobins et autres révolutionnaires qui criaient "à mort l'Autrichienne" doivent se retourner dans leurs tombes.

    Mme Merkel dès sa rencontre "au sommet" avec Hollande n'a pas manqué de souligner l'urgence de résoudre d'autres questions que la gestion, par ses interlocuteurs exaspérés, du démagogue Tsipras, continuateur du lamentable Cléon plus que du glorieux Thémistocle.

    La famille des peuples européens, se trouve en effet confrontée à des défis et des dangers que n'avaient vraiment prévus ni le traité de Rome de 1957, ni le traité de Maastricht négocié en 1992, ni le pacte de stabilité, etc. Certaines illusions du "soft power" et du mondialisme se sont dissipées. Nous savons tous que certains rêves dont on nous berce depuis des décennies relèvent de l'illusion.

    Même l'idée de la sous-traitance chinoise pourrait se dissiper plus vite que prévue, avec la crise boursière de Shanghaï.

    Les migrations massives et dramatiques, l'islamisme conquérant, le terrorisme représentent des dangers encore plus redoutables.

    L'Europe, au sens vrai de ce mot, va-t-elle donc enfin, face à de tels périls, se découvrir pour autre chose qu'une zone monétaire approximative ? Autre chose qu'une structure de subventions ?

    Sans doute se révèle-t-il toujours difficile, quand on vit au rythme de la démocratie d'opinion, de penser collectivement les mutations du monde. Les dirigeants politiques, à cet égard, n'échappent pas, bien au contraire, aux idées moutonnières de leurs administrés. Les progrès vertigineux de l'inculture y contribuent, d'ailleurs, aussi bien dans les palais nationaux que dans les plus humbles chaumières.

    Ne perdons jamais de vue, d'abord, que le terrorisme auquel nos pays sont confrontés de nos jours est celui de l'islamo-terrorisme… ce qui veut dire qu'il cherche à se légitimer par une référence particulière et par une identité millénaire que ses maîtres lisent à leur façon.

    Les racines du terrorisme telles que nous entendons ce mot aujourd'hui, au-delà de la Terreur "légale" de la révolution jacobine et de ses guillotines, la Terreur des attentats aveugles prend racine dans le nihilisme principalement russe, ayant germé chez les nihilistes et dans le cerveau destructeur de Netchaïev.

    Bien que Marx lui-même ait écrit à son sujet que : "Toute l’histoire de Netchaïev n’est qu’un abominable mensonge. - Lénine, lui, a pris pour argent comptant la légende du personnage.

    Bien que l'Internationale ouvrière ait déclaré en 1871 qu'elle n'avait "rien de commun avec la soi-disant conspiration de Netchaïev, et que celui-ci a traîtreusement usurpé et exploité le nom de l’Internationale"… c'est bien la paranoïa conspiratrice qui a traversé l'histoire du communisme, du trotskisme comme du stalinisme et leurs épigones dans les services secrets.

    Cette conspiration a inspiré à Dostoïevski son fondamental testament politique "Les Possédés/Les Démons". Et c'est bien elle, en dépit des réserves du marxisme officiel, qui a servi de matrice à la naissance du bolchevisme comme appareil fanatique de révolutionnaires professionnels.

    Lénine, admirateur de Netchaïev, a maintes fois théorisé la terreur sous ses diverses formes. Par exemple dans son discours au XIe congrès de 1922, il n'hésite pas à proclamer qu'il répond ainsi aux mencheviks et aux socialistes-révolutionnaires end désaccord avec sa politique : "nous répondons : permettez-nous pour cela de vous coller au mur". Quelques jours auparavant il avait écrit à Kamenev : "c'est une très grande erreur de penser que la NEP a mis fin à la terreur. Nous allons encore recourir à la terreur et à la terreur économique".

    Le bolchevisme lui-même n'a cependant encore recours ni aux attentats aveugles ni au type de violence que nous appelons aujourd'hui "terroriste". Mais l'appareil communiste légitime la violence la plus extrême qu'il fera évoluer, plus tard, dans le contexte de la résistance après 1941 et de la guerre révolutionnaire.

    Or la pratique actuelle va se généraliser à partir de deux dates.

    La première est la conférence de La Havane de 1966. Celle — ci reprend le flambeau de "la lutte des peuples de l'orient" sous le nom de Tricontinentale. L'instrumentalisation de la question palestinienne, que ces appareils ne se proposent certes pas de résoudre, mais au contraire d'attiser, va remettre en selle la grande idée de la conférence de Bakou de 1920 : convergence du communisme international et des nationalismes musulmans. Les prétextes de ces derniers sont devenus les références communes avec le pacte de Badawi, mis en place sous l'égide du KGB en 1972.

    Nous les avons connus pendant la guerre d'Algérie, où les précurseurs de Daësh égorgeaient leurs victimes dans les conditions atroces que nous connaissons. Difficile, de ce point de vue, de faire confiance pour les combattre aux continuateurs des porteurs de valise. Oublier l'Histoire c'est se condamner à perdre toutes les guerres.

    http://www.insolent.fr/

  • Vol d’explosifs à Miramas, un site militaire « mal équipé pour sa protection »

    « C’est la merde », reconnait un officier, après les révélations d’Europe 1 sur des vols de dénotateurs, de pains de plastic et de grenades dans un dépôt militaire à Miramas (Bouches-du-Rhône). Selon le journaliste Alain Acco, les faits se sont produits dans la nuit de dimanche à lundi. « 180 détonateurs - électroniques et pyrotechniques - ainsi qu’au moins une dizaine de pains de plastic et une quarantaine de grenades » ont disparu, indique-t-il. La gendarmerie, sur les lieux depuis hier soir, est chargée de l’enquête. On ignore évidemment tout des auteurs de ce vol - terrorisme ou grand banditisme ?

     

    Le vol a eu lieu dans une "alvéole" (c’est-à-dire un bâtiment) de la zone de regroupement et d’attente (ZRA) de Miramas, le grand site logistique de l’armée dans le sud de la France, d’où partent les matériels pour les opérations extérieures. Le site de l’effraction (Groupement munitions de Miramas) est placé sous la responsabilité du SIMu, le Service Interarmées des Munitions, un organisme créé en 2011.

    Environ 150 personnes, civils et militaires, travaillent sur le site, qui est protégé par des unités tournantes de l’armée de terre, avec des chiens. Depuis les attentats de janvier, la protection des sites sensibles relevant des armées a été renforcée dans le cadre du plan Cuirasse. Une source militaire le reconnait toutefois : « Miramas est grand, vétuste, mal équipé par sa protection ». La preuve en est faite. [....

    La suite sur Secret Défense

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Vol-d-explosifs-a-Miramas-un-site

  • « Nouveaux réactionnaires » : la fin de l’hégémonie intellectuelle de la gauche ?

    À première vue, l’année 2002 aura été marquée par le triomphe, à la romaine, de la pensée unique dans la vie politico-médiatique, avec son apogée orwellien de l’entre deux tours de la présidentielle, et ses flots de “mutins de panurge”(1) défilant à l’appel de la cléricature politiquement correcte et meuglant les slogans convenus de l’intelligentsia de gauche.
    Mais cette apparente domination des “maîtres-censeurs”(2) pourrait bien s’avérer être une victoire à la Pyrrhus tant leur mainmise idéologique semble avoir été ébranlée, en même temps, dans le monde intellectuel et journalistique, notamment à l’occasion de la polémique sur les “nouveaux réactionnaires”(3), le knock out final ayant été donné de fort belle façon le mois dernier par l’écrivain Michel Houellebecq(4).

    Qui sont donc ces nouveaux réacs, rejetons improbables autant qu’inattendus de la Bête immonde, pour affoler à ce point la nomenklatura qu’elle a cru bon de lancer ses chiens de meute à leurs trousses ?
    Si l’on en croit Daniel Lindenberg, promu procureur pour l’occasion, dans son réquisitoire, Rappel à l’Ordre(3), il s’agit d’à peu près tous les penseurs, écrivains, chercheurs, qui ne communient plus au “club des conformistes heureux”, selon la jolie formule de Pierre-André Taguieff(5), lui-même au banc des accusés malgré son antiracisme déclaré et militant. Son crime ? Avoir eu le toupet, l’arrogance, de ne pas donner dans la “vigilance magique” des cerbères idéologiques mais d’avoir étudié, scientifiquement, intelligemment, les tenants et les aboutissants de la contestation populiste en France, ses sources doctrinales ou ses causes réelles, comme le sentiment de “triple dépossession” de leurs libertés ressenti par nos compatriotes en proie à l’immigration, le technocratisme bruxellois et la mondialisation libérale. C’en était trop pour les “bien-pensants”(6) qui, depuis bien longtemps, ont abandonné le combat argumenté et le débat des idées contre leurs adversaires, transformés en ennemis du genre humain qu’on excommunie, qu’on anathémise, mais avec lesquels on ne débat plus. Dialoguerait-on avec le Mal ?

    Lindenberg, mandaté par les caciques du Monde et les tenants de la bien-pensance, dénonce donc cette “pente glissante” qui, de la critique apparemment bénigne de l’actuelle praxis démocratique, aboutirait au fascisme pur et dur, par étapes, en passant par l’insupportable et coupable “passéisme”, “furieusement réactionnaire”… Tout est dit.
    Et, bon commissaire politique (dont il a d’ailleurs le style caricatural, genre soviet bolchevique des années 20), Lindenberg publie donc sa longue liste de proscription, qui va des “repentis” comme Taguieff, Finkielkraut, Manent, Gauchet, aux écrivains non-conformistes que sont Muray, Houellebecq, Dantec ou Nabe, sans oublier les horribles “nationaux républicains” de Marianne où officient entre autres Elisabeth Lévy, auteur d’un coruscant pamphlet sur nos gardiens du Temple(2), et Philippe Cohen, qui s’apprête à faire paraître un ouvrage mettant en cause le “journal de référence”, bible quotidienne des “socialo-libéro-libertaires”(5) au pouvoir dans le monde médiatique.

    Et si l’on en croit Maurice Maschino(7), très remonté contre Alain Finkielkraut, coupable d’avoir soutenu Renaud Camus, puis relaps avec Oriana Fallaci, la charrette des condamnés doit aussi embarquer tous les tièdes, les socio-traitres comme Luc Ferry, qui fricote avec la droite, Julliard et Joffrin, “embourgeoisés”, ou encore Philippe Sollers, qu’on croyait dans le camp du Bien depuis la “France moisie” ou son alignement lors du procès Camus mais qui, depuis, a osé publier Nabe dans sa revue l’Infini… Crime inexpiable, bien entendu.

    Bref, la liste est longue des excommuniés et leurs crimes variés, qui n’ont finalement de commun que leur rejet du discours dominant, installé dans les éthers droit-de-l’hommesques de l’univers intellectuel français.

    Pour les discréditer, pour les faire taire, quelle meilleure stratégie que la bonne vieille méthode, qui a fait ses preuves depuis des décennies, de la “force d’intimidation”(5), bien stalinoïde, qui consiste à jeter en pâture des noms dans la presse, accolés d’épithètes infamantes justifiées par des citations tronquées, et amalgamés ensemble sans distinction ?
    Ainsi démasqués, honteux et confus, les coupables, sans doute, “allaient se disperser comme des petites souris, jurant que jamais eux, les autres peut-être, mais eux non, oh ! quel méchant procès.” (4) Il n’en fut rien, si l’on excepte Jacques Julliard qui, soucieux de se dédouaner, confirmait “qu’il n’y a qu’un pas de la critique du conformisme à la détestation pure et simple de la démocratie et du socialisme.” (8) Forcément imbriqués l’un dans l’autre, comme la gauche et l’intelligence…

    Mais contre toute attente, les seules protestations d’amalgame vinrent des amis eux-mêmes des censeurs, comme Christophe Kantcheff, qui regrettait dans Politis(9) que l’on puisse mettre sur un même plan Finkielkraut ou Debray et les vilains Houellebecq, Dantec et Nabe, qui font un si “mauvais usage de la littérature”. Il déplorait en outre le manque de méthode et de sérieux, la “faiblesse de l’argumentation” de l’infortuné Lindenberg.

    Les accusés, en revanche, firent preuve d’une étonnante et nouvelle combativité, répondant coup pour coup, enfonçant le clou et ridiculisant leurs adversaires et la “terreur molle”(5) qu’ils imposent à leurs contemporains.
    Les hérétiques n’ont pas manqué de relever les contradictions d’une attaque qui reproche, par exemple, à Alain Finkielkraut d’être tour à tour “antisémite”, de par sa défense de la liberté d’expression de Renaud Camus, puis soutien aveugle d’Israël quelques lignes plus loin.
    Plus généralement, Michel Houellebecq ironise sur les palinodies des clercs, qui prônent ici la totale liberté d’écrire puis déploient là une ferme volonté de censure, qui soutiennent Taslima Nasreem mais fustigent les “islamophobes”, qui défendent la “racaille de banlieue”, laquelle brûle des synagogues, mais prétendent lutter contre l’antisémitisme. Il en conclut donc avec raison que “l’homme de gauche est décidément mal parti”(4).
    Dans le même article, il se réjouit, espiègle, “d’appartenir à une liste qui compte Finkielkraut, Taguieff, Muray et Dantec”. Tout comme nombre des révoltés “s’honorent d’être la cible d’une tentative dérisoire et monstrueuse de fascisation de l’inquiétude et de la pensée libre”, dans leur “manifeste pour une pensée libre”, paru dans l’Express le 28 novembre.

    Pire encore, à l’instar de la sociologue Catherine Pauchet, qui se félicite de “la fin du socialisme à la française et [du] retour de la liberté de ton, aux débats passionnels et aux valeurs de la France profonde”(10), certains d’entre eux revendiquent l’étiquette avec panache ! C’est le cas également du trublion Houellebecq, qui en appelle même aux “aimables réactionnaires classiques”(4) pour une nouvelle offensive commune contre la gauche !

    Assisterait-on à un mouvement de fonds de reconquête de l’intelligence et du terrain culturel par la “droite”, ou, à tout le moins, à la fin de l’hégémonie intellectuelle du camp dit progressiste ?

    C’est tout le mal que l’on souhaite à la pensée française.

    Olivier GERMAIN, 20/02/2003

    (1) Philippe MURAY, On ferme, Les Belles Lettres, 2002
    (2) Elisabeth LEVY, Les Maîtres-Censeurs, Lattès, 2002
    (3) Daniel LINDENBERG, Rappel à l’ordre, Seuil, 2002
    (4) Michel HOUELLEBECQ, L’homme de gauche est mal parti, Le Figaro du 6 janvier 2003
    (5) Pierre-André TAGUIEFF, Le nouvel opium des intellectuels, Le Figaro du 27 novembre 2002
    (6) Emmanuelle DUVERGER et Robert MENARD, La censure des bien-pensants, Albin Michel, 2002
    (7) Maurice MASCHINO, Les nouveaux réactionnaires, Le Monde Diplomatique, octobre 2002
    (8) Jacques JULLIARD, Nouveaux réacs, Nouvel Observateur, 7 novembre 2002
    (9) Christophe KANTCHEFF, Les nouveaux réactionnaires : du mauvais usage de la littérature, Politis, 5 décembre 2002
    (10) Catherine PAUCHET, Soyons réactionnaires !, Libération du 29 novembre 2002

    http://www.polemia.com/nouveaux-reactionnaires-la-fin-de-lhegemonie-intellectuelle-de-la-gauche/

  • Écoutes de la NSA, referundum grec, visite au Kazakhstan, bac 2015… l’actualité vue par Gollnisch

    L’actualité vue par Bruno Gollnisch :

    • Les écoutes américaines,
    • La Grèce défie l’Union européenne,
    • Visite au Kazakhstan,
    • La justice dans les affaires internes du FN,
    • Coup de gueule du réac : les résultats du bac.

     

     

  • Un jeu de dupes : les djihadistes de DAESH sont soutenus par les USA !

    Certains camarades nationalistes, français, belges, italiens et un américain, ont pu goûter ces derniers mois une petite tranche de vie au Liban et en Syrie.

    Pendant presque deux décennies (de 1975 à 1990), Beyrouth a été ravagée par la guerre civile et à nouveau en 2006. Plusieurs quartiers de la ville en portent encore les traces et l’armée est omniprésente ; diverses rues sont interdites à la circulation, non pas comme à Paris, à Francfort, à Barcelone ou à Bruxelles afin de complaire aux « bobos » et persécuter les automobilistes ou au prétexte de « Je suis Charlie », mais tout simplement pour éviter les attentats à la voiture piégée, spécialité des sunnites de la région.

    Il est à retenir que la moitié de la population du Liban vit dans la capitale, Beyrouth (2.150.000 habitants) ce qui explique en grande partie les embouteillages de 7h à 23h !

    Réelle cité cosmopolite, carrefour multiculturel de la zone, croisement pluriethnique du Proche-Orient, ce centre marchand depuis des siècles véritable vitrine de la région , ne peut en aucun cas être un exemple d’importation chez nous, tel que le souhaiteraient des utopistes comme MM. Hollande, BHL, Cameron, Renzi et C°.

    Evidemment et pour ceux d’entre nous qui en ont vu les coulisses, la vie des beyrouthins n’est pas « un long fleuve tranquille ». Beaucoup sont armés et les milices surveillent et défendent leur quartier.

    Le nord-est du pays a aussi subi l’invasion de djihadistes étrangers appartenant à Jabhat Al-Nostra et l’EI, qui ont kidnappé 26 soldats et policiers libanais début août 2014 à Ersal. Trois ont été décapités et al-Nostra demande que tous les prisonniers islamistes détenus par la justice libanaise pour actes de terrorisme au Liban soient libérés. Et l’on sait maintenant qu’al-Nostra, sur le plan logistique, est aidé par l’armée israélienne qui opère des bombardements à l’intérieur de la Syrie elle-même pour aider les combattants takfiristes. De plus, les blessés d’al-Nostra sont soignés dans les hôpitaux israéliens, comme déjà filmé par les télévisions sionistes. De hauts gradés de Tsahal l’ont admis et reconnu.

    A moins de 70 km de Beyrouth, le port de Tripoli (2ème ville du Liban) a été le théâtre d’affrontements armés entre le 20 et le 28 octobre 2014 ; de violents combats ont opposé l’armée libanaise aux miliciens islamistes de Chadi Mawlaoui et Oussama Mansour. « Il n’y aura pas de cessez-le-feu, car l’armée est décidée à en finir avec la situation anormale à Tripoli » avait déclaré un officier. Ces combats ont fait de nombreuses victimes militaires et civiles et les bombardements de part et d’autre ont provoqué des dizaines d’incendies dans le centre-ville. On vous en a parlé ? NON ?

    Eh bien à Beyrouth, la situation aussi est tendue…très tendue.

    Parce que le pays du Cèdre n’a pas échappé au conflit régional et que les politiciens comme la société civile sont divisés entre défenseurs et opposants au régime de Damas.

    Un état en déliquescence ?

    Au Liban, il n’y a plus de président de la république depuis un an, en raison de l’incapacité du Parlement libanais à se mettre d’accord sur un candidat. Cet imbroglio dure depuis longtemps avec le refus de faire voter une loi électorale équitable (avec un scrutin proportionnel) et le refus en 2013 de tenir des élections législatives au prétexte d’insécurité, ce qui a conduit le Parlement à proroger sa législature à deux reprises.

    Dans tous les organes constitutionnels on retrouve les logiques communautaires avec du côté sunnite la famille Hariri (soutenue par l’Arabie Saoudite) , les chiites avec H.Nassralah et le Hezbollah (soutenus par l’Iran) , les druzes avec leurs leaders Walid Joumblad d’un côté –président du PSP, vice-président de l’Internationale Socialiste, ami de F.Hollande, milliardaire- (ennemi de la Syrie) et opposé à Wi’am Wahhab – ex-ministre, député, tribun charismatique et fervent soutien de Bachar al-Assad-, les Kataeb des phalangistes chrétiens (proches d’Israël) qui viennent d’élire ce 14 juin leur 7ème président, Samy Gemayel, 34 ans (fils de l’ex-président du Liban Amine Gemayel) , sans oublier certaines factions palestiniennes ou juives.

    C’est pourquoi, le général Michel Aoun, qui dispose de la plus forte représentation de députés chrétiens (le Courant Patriotique Libre) revendique la fonction de président de la république, fort de son alliance avec le Hezbollah et de sa récente réconciliation avec Samir Geagea, le chef des Forces libanaises. Le titre du 9 juin 2015 en 1ère page du quotidien « l’Orient-Le Jour » est limpide :

    « le diktat du Hezbollah : Aoun ou personne ».

    Malgré cette situation chaotique du pays, la société libanaise s’est habituée à une autogestion, notamment depuis la guerre civile de 1975-1990, car insatisfaite de l’ingérence communautariste et de la corruption de son Etat. En attendant mieux, les gens s’organisent comme ils peuvent dans le secteur privé comme dans le public, afin d’assurer le fonctionnement de l’économie et de l’administration.

    Et c’est dans ce contexte pour le moins perturbé que les parlementaires français Bruno Le Maire et Alain Marsaud se sont rendu les 17 et 18 juin à Beyrouth à l’invitation de la section des Républicains du Liban. Lors d’un meeting à l’hôtel « The Smallville », B. Le Maire à confirmé son hostilité à Bachar al-Assad en affirmant qu’il faudrait aussi « aller bombarder Damas »…

    Trois points cruciaux restent toujours à résoudre :

    Comment faire face au danger de DAESH et du Front al-Nostra, pour épargner au Liban le sort de l’Irak et de la Syrie ?

    Actions militaires à mener à Ersal, dans le nord-est des Monts du Liban et au Sud du pays?

    Etablissements de camps de réfugiés (40% de la population libanaise) pour 1,3 million recensés et 500.000 clandestins ?

    Avec la guerre en Syrie, le Liban est également touché, avec l’afflux des réfugiés depuis 4 ans. Au début, beaucoup de familles pauvres habitant près des frontières avaient accueilli leurs parents syriens. Mais dans ces villages, la population réfugiée a rapidement compté 4 à 5 fois plus que les libanais d’origine, ce qui a entrainé la mise en place de camps (notamment près de Arsal, Marj, Anjar et de Zahlé, entre autres) où se sont infiltrés des membres de Daesh et d’al-Nostra qui ont évidemment développé les combats sur le sol libanais.

    « Nos amis et alliés ont fondé Daesh pour détruire le Hezbollah ».

    C’est par cette déclaration que le général Wesley Clark a confirmé fin février 2015 les responsabilités des Etats-Unis, de l’Arabie Saoudite, de la Turquie, du Qatar et d’Israël dans le recrutement, la formation, l’armement et le financement des différentes composantes issues d’al-Qaïda en Irak et au Levant et ce, dès avril 2006 ! Depuis 9 ans les USA sèment le mensonge et la mort…

    Certaines sources affirment aujourd’hui que les katibas de Daesh sont les mieux armées et les plus aguerries de tous le Proche et Moyen Orient, car avec la prise de Mossoul en juin 2014, les armements récupérés auprès des groupes ralliés de l’ASL et les approvisionnements largués par les avions de la coalition, les takfiristes possèdent plusieurs milliers de véhicules blindés, d’innombrables camions, des batteries d’artillerie de 155mm M-198, des milliers de mitrailleuses PKC, des missiles Milan, Tow, FN 6 et Stinger, ainsi qu’un matériel de transmissions plus performant que les armées syrienne et irakienne, avec en prime un « moral d’acier »…

    Une anecdote, parmi d’autres : le 14 mai 2015, le général Thomas Weidley, n°2 du commandement US en Irak avait affirmé : « les extrémistes sont sur la défensive et incapables de rassembler des forces importantes pour lancer des attaques coordonnées. C’est le résultat des campagnes aériennes menées avec nos alliés. » Effectivement, en un mois, ce sont plus de 170 raids aériens qui ont bombardé les colonnes islamistes. Mais le 19 mai 2015, la ville de Ramadi tombait aux mains des takfiristes de Daesh, parce que la 8ème division irakienne abandonnait à toute vitesse ses positions en emportant ses chars, ses véhicules blindés, et ses soldats, entassés pêle-mêle dans les camions…sans combattre !

    La prétendue Coalition de 22 Etats affirme disposer d’un nombre supérieur d’hommes qui seraient mieux formés et équipés de meilleurs matériels que Daesh. Pourtan,t et depuis de longs mois, elle n’a pas fait reculer l’Emirat islamique parce que, bien au contraire, celui-ci ne cesse de conquérir de nouvelles routes et de carrefours stratégiques, comme Palmyre le 20 mai dernier.

    De son côté le chef d’al-Nostra, Abou Mohammad al-Joulani, recruté, financé, armé et nourri par le Qatar, la Turquie, l’Arabie Saoudite et Israël, avait déclaré fin mai dans une interview à la TV satellitaire al-Jazira que « la doctrine de notre groupe ne prévoit pas d’attaque, ni d’agression de l’Occident » ( ???) …pour le moment. Par contre, mercredi 10 juin, il a ordonné le massacre de 32 druzes dans le village de Qalb Lozé (province d’Idlib) en Syrie. On vous en a parlé ?

    Billard à trois bandes en Syrie.

    Hormis les négociations entre les USA (5+1) et l’Iran sur le nucléaire, les pourparlers entre l’UE et la Russie concernant l’Ukraine et les relations entre l’Iran et la Russie, il est indéniable que l’Irak et la Syrie se retrouvent au centre du jeu.

    Le dossier ukrainien absorbe beaucoup d’énergie pour la Russie et affaiblit sa marge de manœuvre en Syrie, car Poutine ne peut se battre sur deux fronts à la fois. Moscou pousse au dialogue national en Syrie, mais à deux conditions : primo, les instances gouvernementales devront rester en place, mais peut-être sans Assad ; secundo, la souveraineté et l’intégrité du territoire de la Syrie ne devront pas être remises en cause.

    Il serait donc probable qu’un consensus se fasse jour entre russes et occidentaux pour une coopération contre le terrorisme et l’intégrisme religieux.

    Fait nouveau, la Russie cherche de nouveaux partenaires dans la région tels Israël, la Turquie, l’Arabie Saoudite (présente au forum de St-Pétersbourg le 18/6) et l’Egypte du maréchal al-Sissi.

    Le destin du président Bachar al-Assad tient donc uniquement à la solidité de ses alliances avec l’Iran et la Russie.

    Par ailleurs, il est tout de même extraordinaire de constater aujourd’hui que plusieurs éditorialistes de la presse française admettent l’insanité de la politique menée par le gouvernement français –et l’ensemble de la communauté européenne- à l’égard de la Syrie depuis 4 ans. Ainsi on a pu lire des articles titrés « Il faut sauver le soldat Bachar. » dans certains hebdomadaires parisiens.

    Les journalistes ouvriraient-ils les yeux alors qu’avant, le président syrien était pire que Lucifer….

    Un accord USA-IRAN ou……rien.

    Les cinq puissances du Conseil de Sécurité et l’Allemagne devraient prochainement lever l’embargo et les américains pourraient aussitôt restituer 25% des avoirs iraniens bloqués (soit 50 milliards USD). En même temps, Téhéran et Washington se partageraient le Moyen-Orient, sous la forme d’un Yalta régional. Parce que l’objectif stratégique des USA avec cet accord est de rétablir l’Iran dans le rôle qu’il exerçait à l’époque du Shah, c’est-à-dire celui de gendarme régional. En acceptant, Téhéran renoncerait à la doctrine anti-impérialiste de l’imam Khomeiny.

    Mais pour que cet accord soit accepté par l’opinion publique mondiale, il faut aussi un cessez-le-feu général dans la zone et là, c’est plus compliqué, car impliquant deux objectifs yankees : d’abord une garantie de la sécurité de l’état hébreux et le contrôle des ressources énergétiques ensuite ; car ce n’est plus un secret que l’exploitation du pétrole et la découverte de nouveaux gisements de gaz dans la région, sont aussi à l’origine du conflit, et ce dès 1993.

    Cela suppose une pacification de l’Irak, de la Syrie et du Liban.

    Il faudrait donc que les parties admettent que les frontières ne puissent être modifiées que par la négociation et non par la force. Que les USA abandonnent leur stratégie du chaos appliquée depuis 1980 et que l’Iran renonce à ses critiques contre le « Grand Satan ».

    Pour parvenir à ces accords, le président Obama a publiquement reconnu le bien-fondé des fatwas de l’imam Khomeiny et de l’ayatollah Khamenei qui tous les deux avaient condamné l’usage de la bombe atomique et des armes de destruction massive, comme contraire à l’Islam (il y a déjà plus de 30 ans) et ils avaient tous les deux interdit la recherche, le stockage et l’usage de ce type d’arme. Peu de médias en avaient fait état. Dès lors, les pourparlers étant recadrés, il s’agissait plutôt de l’utilisation du nucléaire civil à des fins militaires, tels que les moteurs atomiques dans les navires de guerre ou les technologiques nucléaires très avancées dont les USA veulent priver les autres pays.*

    Conférence internationale pour la reconstruction de la Syrie.

    Organisée par les chambres d’industrie de Damas, sous l’égide du Ministère de l’Industrie, elle a eu lieu les 10 /11 juin au Sham Hôtel, avec environ 400 participants de pays limitrophes et de Syrie, d’une délégation turque et 2 représentants belges, en l’absence d’autre pays européens.

    Le ministre de l’Industrie, Kamaleddine Tou’meh a précisé que la situation de la Syrie n’a pas empêché le gouvernement d’appliquer les impératifs de l’économie nationale par l’application de mesures rationnelles qui ont permis l’équilibre entre les possibilités et les priorités, de combler les lacunes entre les ressources et les dépenses et entre les importations et les exportations.

    Le ministre a fait valoir que le gouvernement a mobilisé toutes les énergies humaines du secteur public et du secteur privé afin de surmonter les obstacles qui entravaient les investissements intérieurs et extérieurs.

    Dans son allocution, le ministre de l’industrie a fait part de son souci de développer le secteur privé en poursuivant la réforme économique et administrative en cours et la prochaine promulgation d’une législation adéquate.

    Tout au long des différents contacts que nous avons pu prendre durant notre séjour à Damas, il en est ressorti que les entrepreneurs, les TPE ou les PME, observent avec attention les conséquences des accords USA-IRAN. Ce fut l’un des sujets les plus abordés, outre le contexte des futures élections au Liban (courant septembre 2015). Dans cette optique post-terrorisme, la plupart parlent de « pacification » et donc de reconstruction de la Syrie, pour laquelle le pays attend des participations étrangères dans les domaines les plus variés : infrastructures, santé publique, enseignement, épuration des eaux, immobilier, pétrole et gaz, électricité, informatique et télécommunications. L’ensemble étant chiffré à plus de 400 milliards de dollars.

    A noter qu’un immense gisement de gaz aurait été découvert depuis quelques années entre Damas et Homs, et que ces réserves dépasseraient de loin celle du Qatar …

    Durant notre séjour, nous avons été reçus avec l’extrême gentillesse des damascènes et nous n’avons pas vu ou entendu de tirs ou d’explosions dans la ville ou les banlieues. Par contre le mercredi 17 juin, la milice Jaïch al-Islam, dirigée par le pro-saoudien Zahrane Allouche, a bombardé les quartiers résidentiels et particulièrement la place Aarnous, faisant 11 morts.

    Pieter Kerstens

    Note : (écrit à Damas le 13 juin 2015)

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/un-jeu-de-dupes-les-djihadistes-de-daesh-sont-soutenus-par-les-usa_138355.html

  • Mieux vaut parler des fusillades aux Etats-Unis

    Le port d'armes étant interdit en France, tout est sous contrôle. Récapitulatif non exhaustif de ces huit derniers jours :

    • "Jarny : une fusillade fait un blessé grave" (1er juillet)
    • "Les balles sifflent encore à Villejuif : un blessé grave" (2 juillet)
    • "Nantes : Au Breil, à Plaisance, à la Boissière, coups de feu en série hier soir" (2 juillet)
    • "Bagarre à Rennes. Coups de feu, hier soir, sur le mail Mitterrand" (3 juillet)
    • "Metz : une nouvelle fusillade à Borny, une balle termine dans un appartement (4 juillet)
    • "Des policiers visés par des tirs d'armes à feu à Sainte-Savine" (4 juillet)
    • "Paris : fusillade et course poursuite après un cambriolage" (7 juillet)
    • "Vesoul : coups de feu dans le quartier du Montmarin" (7 juillet)
    • "2 blessés par arme à feu à Aigues-Mortes dans le Gard" (7 juillet)
    • "Corse : un jeune homme blessé par balles à Bonifacio" (7 juillet)
    • "Coups de feu à Nantes. Des tirs cette nuit à Malakoff" (8 juillet)

    Louise Tudy

  • Bernays, praticien et théoricien des relations publiques

    En janvier 1919, Bernays participe en tant que membre de l’équipe de presse de la Commission Creel, il ouvre à New York un bureau qu’il nomme d’abord de « Direction publicitaire » avant de se désigner lui-même, dès 1920, « conseiller en relations publiques », sur le modèle de l’expression « conseiller juridique », et de renommer son bureau « Bureau de relations publiques ». 
         Entre 1919 et 1929, alors qu’éclate la crise économique, les relations publiques vont susciter aux Etats-Unis un attrait immense et sans cesse grandissant. 
         Bernays n’est sans doute pas le seul à pratiquer ce nouveau métier durant les booming twenties. Mais il se distingue nettement de ses confrères par trois aspects. Le premier est l’énorme et souvent spectaculaire succès qu’il remporte dans les diverses campagnes qu’il mène pour ses nombreux clients. Le deuxième tient au souci qu’il a d’appuyer sa pratique des relations publiques à la fois sur les sciences sociales (psychologie, sociologie, psychologie sociale et psychanalyse, notamment) et sur diverses techniques issues des sciences (sondages, interrogation d’experts ou de groupes de consultation thématique, et ainsi de suite). Le troisième est son ambition de fournir un fondement philosophique et politique aux relations publiques et des balises éthiques à leur pratique. C’est par cette double visée que Bernays reste le plus original des théoriciens et praticiens des relations publiques. 
         Entre sa sortie de la Commission Creel et la publication de Propaganda, Bernays a réalisé un très grand nombre de campagnes de relations publiques qui ont contribué à définir le domaine et à fixer les grands axes de sa pratique. On trouvera un indice de cette activité bouillonnante dans le fait que presque toutes les campagnes de relations publiques menées avec succès qu’il évoque dans ce livre, souvent en les décrivant sur un mode passif, ont en fait été réalisées par lui.
         C’est notamment le cas du concours de sculptures sur barres de savon Ivory, conçu pour Proctor & Gamble, qui consommera un million de barres chaque année pendant ses 37 ans d’existence ; de la promotion du petit déjeuner aux œufs et au bacon vanté comme étant la forme typiquement américaine du petit déjeuner copieux et que de nombreux médecins (consultés par Bernays, bien entendu) ont recommandé ; de la promotion de la vente de pianos par la défense de l’idée que l’on devait absolument avoir chez soi une salle de musique ; de l’organisation de la très suivie conférence de 1920 de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) ; de l’organisation à la Maison-Blanche et pour le président Coolidge de déjeuners en présence de vedettes de la chanson et du cinéma afin de transformer la perception du public du président comme d’un homme froid et distant ; et de très nombreuses autres campagnes dont un bon nombre sont évoquées dans le texte. 
         Après la publication de Propaganda, Bernays réalisera un grand nombre d’autres campagnes, dont plusieurs restent légendaires – telles que l’organisation en 1929, pour General Electric, d’un anniversaire prenant prétexte de l’invention de la lampe à incandescence par Thomas Edison (1847-1931), événement que certains tiennent toujours pour un des plus spectaculaires exemples de propagande accomplis en temps de paix. 
         Mais on peut soutenir que le succès le plus retentissant de Bernays sera d’avoir amené les femmes américaines à fumer. Cet épisode, si éclatant sur sa manière de penser et de travailler, mérite d’être raconté en détail. 
         Nous sommes toujours en 1929 et, cette année-là, George Washington Hill (1884-1946), président de l’American Tobacco Co., décide de s’attaquer au tabou qui interdit à une femme de fumer en public, un tabou qui, théoriquement, faisait perdre à sa compagnie la moitié de ses profits. Hill embauche Bernays, qui, de son côté, consulte aussitôt le psychanalyste Abraham Arden Brill (1874-1948), une des premières personnes à exercer cette profession aux Etats-Unis. Brill explique à Bernays que la cigarette est un symbole phallique représentant le pouvoir sexuel du mâle : s’il était possible de lier la cigarette à une forme de contestation de ce pouvoir, assure Brill, alors les femmes, en possession de leurs propres pénis, fumeraient. 
         La ville de New York tient chaque année, à Pâques, une célèbre et très courue parade. Lors de celle de 1929, un groupe de jeunes femmes avait caché des cigarettes sous leurs vêtements et, à un signal donné, elles les sortirent et les allumèrent devant des journalistes et des photographes qui avaient été prévenus que des suffragettes allaient faire un coup d’éclat. Dans les jours qui suivirent, l’événement était dans tous les journaux et sur toutes les lèvres. Les jeunes femmes expliquèrent que ce qu’elles allumaient ainsi, c’était des « flambeaux de la liberté » (torches of freedom). On devine sans mal qui avait donné le signal de cet allumage collectif de cigarettes et qui avait inventé ce slogan ; on devine aussi qu’il s’était agi à chaque fois de la même personne et que c’est encore elle qui avait alerté les médias. 
         Le symbolisme ainsi créé rendait hautement probable que toute personne adhérant à la cause des suffragettes serait également, dans la controverse qui ne manquerait pas de s’ensuivre sur la question du droit des femmes de fumer en public, du côté de ceux et celles qui le défendaient – cette position étant justement celle que les cigarettiers souhaitaient voir se répandre. Fumer étant devenu socialement acceptable pour les femmes, les ventes de cigarettes à cette nouvelle clientèle allaient exploser. 
         On peut le constater avec cet exemple : Bernays aspire à fonder sur des savoirs (ici, la psychanalyse) sa pratique des relations publiques. Cette ambition, est le deuxième trait qui le distingue de ses collègues. Bernays, et là réside en grande partie l’originalité de sa démarche, est en effet convaincu que les sciences sociales peuvent apporter une contribution importante à la résolution de divers problèmes sociaux et donc, a fortiori, aux relations publiques. Il consulte donc ces disciplines et leurs praticiens, s’en inspire, et leur demande des données, des techniques, des stratégies, des concepts et des théories. 
         Un de ses maîtres à penser sur ce plan – et revendiqué comme tel – est le très influent Walter Lippman (1889-1974) – en dialogue avec lequel certains ouvrages de Bernays semblent avoir été écrits. En 1922, dans Public Opinion, Lippmann rappelait que « la fabrication des consentements [...] fera l’objet de substantiels raffinements » et que « sa technique, qui repose désormais sur l’analyse et non plus sur un savoir-faire intuitif, est à présent grandement améliorée [par] la recherche en psychologie et [les] moyens de communication de masse ». Comme en écho, Bernays écrit ici : « L’étude systématique de la psychologie des foules a mis au jour le potentiel qu’offre au gouvernement invisible de la société de manipulation des mobiles qui guident l’action humaine dans un groupe. Trotter et Le Bon d’abord, qui ont abordé le sujet sous un angle scientifique, Graham Wallas, Walter Lippmann et d’autres à leur suite, qui ont poursuivi les recherches sur la mentalité collective, ont démontré, d’une part, que le groupe n’avait pas les mêmes caractéristiques psychiques que l’individu, d’autre part, qu’il était motivé par des impulsions et des émotions que les connaissances en psychologie individuelle ne permettaient pas d’expliquer. D’où, naturellement, la question suivante : si l’on parvenait à comprendre le mécanisme et les ressorts de la mentalité collective, ne pourrait-on pas contrôler les masses et les mobiliser à volonté sans qu’elles s’en rendent compte ? » 
         Mais Bernays cherche également dans les sciences sociales, comme on le pressent dans le passage précédent, une justification (à prétention) scientifique de la finalité politique du travail accompli par le conseiller en relations publiques. Il la trouve dans l’adhésion d’une part importante des théoriciens des sciences sociales naissantes qu’il consulte et respecte à l’idée que la masse est incapable de juger correctement des affaires publiques et que les individus qui la composent sont inaptes à exercer le rôle de citoyen en puissance qu’une démocratie exige de chacun d’eux : bref, que le public, au fond, constitue pour la gouvernance de la société un obstacle à contourner et une menace à écarter. 
         Cette thèse, à des degrés divers, est celle de Walter Lippmann, de Graham Wallas (1858-1932) ou de Gustave Le Bon (1841-1931), dont Bernays ne cessera de se réclamer, et elle rejoint un important courant antidémocratique présent dans la pensée politique américaine et selon lequel que la « grande bête doit être domptée » – pour reprendre l’expression d’Alexander Hamilton (1755-1804). Cette perspective était déjà celle de James Madison (1752-1836), qui assurait que « le véritable pouvoir, celui que procure la richesse de la nation », doit demeurer entre les mains des « êtres les plus capables » et que la première et principale responsabilité du gouvernement est de « maintenir la minorité fortunée à l’abri de la majorité ». Bernays se fait l’écho de ces idées quand il écrit qu’avec « le suffrage universel et la généralisation de l’instruction » on en est arrivé au point où « la bourgeoisie se mit à craindre le petit peuple, les masses qui, de fait, se promettaient de régner ». 
         Se profile alors un projet politique que Bernays va assumer et s’efforcer de réaliser. Il s’agit, selon les termes de Lippmann, de faire en sorte que la masse se contente de choisir, parmi les membres des « classes spécialisées », les « hommes responsables », auxquels il reviendra de protéger la richesse de la nation. Pour que la masse se contente de jouer ce rôle, il sera nécessaire d’opérer ce que Lippmann décrit comme une « révolution dans la pratique de la démocratie », à savoir la manipulation de l’opinion et la « fabrication des consentements », indispensables moyens de gouvernement du peuple. « Le public doit être mis à sa place, écrit Lippmann, afin que les hommes responsables puissent vivre sans craindre d’être piétinés ou encornés par le troupeau de bêtes sauvages. » 
         Bernays veut lui aussi « organiser le chaos » et il aspire à être celui qui réalise en pratique le projet théorique formulé par Lippmann et les autres : c’est que les nouvelles techniques scientifiques et les médias de masse rendent justement possible de « cristalliser l’opinion publique », selon le titre d’un livre de Bernays datant de 1923, et de « façonner les consentements », selon le titre d’un ouvrage de 1955. Dans Propaganda, il écrit : « La manipulation consciente, intelligente, des opinions et des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans une société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le pays. » 
         Cette idée que cette forme de « gouvernement invisible » est tout à la fois souhaitable, possible et nécessaire est et restera omniprésente dans les idées de Bernays et au fondement même de sa conception des relations publiques : « La minorité a découvert qu’elle pouvait influencer la majorité dans le sens de ses intérêts. Il est désormais possible de modeler l’opinion des masses pour les convaincre d’engager leur force nouvellement acquise dans la direction voulue. Etant donné la structure actuelle de la société, cette pratique est inévitable. De nos jours la propagande intervient nécessairement dans tout ce qui a un peu d’importance sur le plan social, que ce soit dans le domaine de la politique ou de la finance, de l’industrie, de l’agriculture, de la charité ou de l’enseignement. La propagande est l’organe exécutif du gouvernement invisible. » 

    Normand Baillargeon, préface de Propaganda, Edward Bernays

    http://www.oragesdacier.info/2015/07/bernays-praticien-et-theoricien-des.html

  • « La Racaille en prison, Galinier à la Maison ! » scande Génération Identitaire

    René Galinier, 78 ans, a été condamné à cinq ans de prison, dont quatre avec sursis pour avoir défendu son domicile. Les cambrioleuses n’ont pas été inquiétées, mieux, elles ont été indemnisées. Génération Identitaire s’est mobilisé contre ce déni de justice.

    René Galinier, 78 ans, originaire de l’Hérault était un retraité sans histoires jusqu’à ce 5 août 2010. Tiré de sa sieste par des bruits suspects, il se retrouve face à deux silhouettes fouillant dans la chambre voisine. Homme ? Femme ? Armée ou non ? Impossible pour lui de le savoir. Il prévient alors les secours et se saisit de son fusil. Après sommations, il est contraint de tirer et blesse les deux cambrioleuses, Salina et Marina, deux jeunes Roms d’origine serbe qui se sont introduites chez lui par effraction.

    La cour vient de le prononcer coupable et le condamne à 5 ans de prison, dont 4 avec sursis. Son crime ? Avoir voulu défendre sa famille et son foyer. Bien qu’elles aient reconnu l’effraction et leur volonté de voler, les deux Roms ne seront quant à elles pas inquiétées. Elles s’en sortent donc sans aucune sanction pénale malgré avoir fait intrusion dans une propriété privée… Mais il y a pire ; elles ont déjà reçu 25 000 € de dédommagement pour l’une et 40 000 € pour l’autre.

    Pour le mouvement Génération Identitaire, cette justice à deux vitesses est inacceptable. Les militants identitaires lorrains ont manifesté leur opposition le 6 juillet dernier devant le tribunal de Metz au cri de « La Racaille en prison, Galinier à la Maison ! »
    Les militants réclamaient la libération immédiate de René Galinier (victime de la délinquance immigrée) et la condamnation des deux délinquantes roms avec leur expulsion immédiate et la restitution des sommes qu’elles ont reçues à titre d’indemnisation. Ils se sont aussi élevés contre
    Cette justice qui justifie les agressions et les cambriolages au nom d’une détresse sociale !

    Françoise Grolet, Conseillère régionale FN et présidente du groupe FN au Conseil municipal de Metz était présente aux côtés des militants identitaires.

    http://fr.novopress.info/190339/racaille-en-prison-galinier-maison-scande-generation-identitaire/