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  • In Memoriam - Militants

  • Lire ou relire « Le Camp des Saints » : essai sur la schizophrénie de l’opinion

    Il faut lire et relire le livre de Jean Raspail, Le Camp des Saints, l’histoire d’un afflux massif d’un million d’immigrants : ce n’est pas seulement un livre prophétique, c’est la plus pertinente analyse de la situation des quarante dernières années. La fiction romanesque apporte le meilleur éclairage d’une réalité politique fondée sur la tyrannie médiatique et le déni de réalité ethnique.
    Explications :

    Lorsque j’ai appris la réédition du Camp des Saints, j’ai cherché le livre dans ma bibliothèque pour le relire. L’ouvrage avait disparu : sans doute l’avais-je prêté ou donné comme tout un chacun l’a fait pour ce livre qui, comme un samizdat, est passé de mains en mains. J’ai donc racheté Le Camp des Saints et je l’ai relu avec un bonheur (ou un malheur) renouvelé.

    Big Brother, Big Mother et Big Other

    D’emblée Jean Raspail campe la situation dans sa nouvelle préface. L’Europe, la France vivent sous le joug d’une idéologie unique : Big Other. Une admiration sans bornes de l’autre, doublée de la haine de soi, de sa culture, de sa civilisation. Une idéologie unique qui nous assujettit grâce aux méthodes de Big Brother : la société de surveillance que nous connaissons où la police de la pensée est omniprésente. Une idéologie unique qui s’impose d’autant plus facilement aux individus qu’ils sont affaiblis par la tutelle de Big Mother : le principe de précaution qui doit s’appliquer du berceau à la tombe. Sauf dans un domaine, semble-t-il, celui des… politiques migratoires.

    La tyrannie médiatique

    Passons la préface, entrons dans le roman : on y rencontre des autorités politiques impuissantes et des médias qui manipulent l’opinion. Cela ne vous rappelle rien ? Allumez la télévision, ouvrez le poste de radio et vous croirez entendre les grandes consciences bavardes qui peuplent le roman de Raspail : les Dio, les Durfort, les Vilsberg, les Rosemonde Real. Ils sont toujours là pour plaindre le sort des clandestins de Lampedusa et soutenir les « mal logés ». Et l’omniprésent Réseau éducation sans frontières (RESF) utilise les mêmes méthodes que le comité de soutien aux « enfants du Gange ».

    La schizophrénie de l’opinion

    Il y a plus intéressant encore dans le roman de Raspail : la description parabolique de la schizophrénie de l’opinion. Dans Le Camp des Saints, les grands médias dominants prônent l’accueil des « enfants du Gange » ; et Josiane et Marcel, dans leur HLM, se laissent prendre comme les autres par la magie du « verbe dissolvant » ; à Paris, les manifestations de solidarité se multiplient. Mais dans les départements du sud, la population fuit à l’approche du million d’immigrants pouilleux qui s’apprêtent à débarquer des bateaux. Là encore cela ne vous rappelle rien ?

    Depuis trente ans, avec leurs mains, les électeurs ont voté pour des partis peu ou pro-immigrationnistes. Et le douloureux souvenir du 21 avril 2002 où Jean-Marie Le Pen accéda au deuxième tour de l’élection présidentielle hante encore les « bonnes consciences ». Mais les mêmes ont aussi voté avec leurs pieds : beaucoup de Français de souche ont quitté les quartiers de l’immigration. L’immense majorité des fonctionnaires, quel que soit le métier qu’ils exercent et leur syndicat d’appartenance, font tout pour ne pas être affectés en Seine-Saint-Denis. Situées aux frontières des quartiers de l’immigration, l’école Sainte-Geneviève à Asnières vient de refuser 800 demandes d’inscription pour la rentrée de septembre 2011 et l’école Sainte-Jeanne-d’Arc, à Colombes, 700 ! Quel plébiscite !

    Bien sûr, les membres de l’oligarchie sont les premiers à échapper à ce qu’ils préconisent : depuis trente ans le Conseil d’Etat a imposé à la France, par sa jurisprudence et son interprétation idéologique des textes internationaux, la législation la plus laxiste d’Europe. Par une décision du 21 mars 2011, le Conseil d’Etat vient même de rendre impossible l’expulsion des clandestins. Mais 95% de ces éminents juristes, auto-érigés en législateurs, habitent les beaux quartiers et pas un de leurs enfants n’a fréquenté d’école à forte présence de l’immigration. D’un côté les beaux et bons sentiments, de l’autre l’égoïsme salvateur !

    Trancher le Nœud gordien !

    Dans son œuvre, Jean Raspail prête au président de la République (un Pompidou romancé) la formule suivante : « Eh bien, messieurs, il vous faudra attendre (…) pour résoudre l’unique problème du monde contemporain : est-ce que les droits de l’homme auxquels nous tenons tant peuvent être préservés au détriment du droit des autres hommes ? » Quarante ans plus tard, le problème reste crucial : le droit actuel de l’immigration reconnaît tout au droit des individus à immigrer, rien au droit des Etats à contrôler l’immigration qu’ils subissent. Seul le point de vue individuel est pris en compte, jamais le point de vue du collectif et du national.

    Or rien ne sera possible sans affirmation préalable du droit des peuples à sauvegarder leur identité. Après avoir laissé voter la liberticide loi Pleven, Georges Pompidou avait quitté le monde en laissant derrière lui un curieux ouvrage posthume : Le Nœud gordien. Il y posait brillamment les problèmes qu’il n’avait ni pu, ni su, ni voulu résoudre. Qui demain tranchera le Nœud gordien ?

    Jean-Yves Le Gallou, 23/03/2011

    http://www.polemia.com/lire-ou-relire-le-camp-des-saints-essai-sur-la-schizophrenie-de-lopinion/

  • Par idéologie, l’Insee a menti sur ses chiffres de l’immigration en France !

    L’Insee publiait vendredi son enquête chiffrée de l’immigration en France. Les résultats sont sans appel : entre 2004 et 2012, 200.000 immigrés sont arrivés chaque année en moyenne, soit environ l’équivalent de la population de la ville de Rennes. Au total, entre 2004 et 2012, c’est donc 1,6 million d’immigrés qui sont arrivés en France soit deux fois l’équivalent de la population de la ville de Marseille, deuxième ville la plus peuplée de France !

    46 % du reste de l’immigration est intra‑européenne. L’Afrique représente 30 % des flux migratoires qui arrivent en France.

    Cependant, l’enquête de l’Insee ne prend pas en compte les estimations de l’immigration illégale, ni les personnes qui résident en France pendant moins de douze mois. Une enquête, donc, qui ne traduit pas toutes les réalités de l’immigration. En France aujourd’hui, on estime que les chiffres de l’immigration illégale sont quasiment identiques à ceux de l’immigration légale soit en tout 400 000 immigrés nouveaux par an, et 3,6 millions en 10 ans. Bien entendu sur ces 3,6 millions nombre d’entre eux ont donné naissance à des enfants, qui eux-mêmes ne sont pas comptés dans les chiffres de l’INSEE.

    Les Français passifs hier concernant l’immigration sont aujourd’hui abasourdis par les chiffres réels et se plaignent au quotidien de l’envahissement du pays. La hausse significative du taux de criminalité et de la délinquance accrue, des actes d’incivilités des immigrés et l’hygiène déplorable constaté partout en France, mais aussi les trafics en tout genre dont la drogue en est devenu le fléau, du vandalisme, des voitures brûlées, sans parler du racisme anti chrétiens, anti Juifs et anti blanc, les prières de rue, le nombre croissant de constructions de mosquées financés par l’Etat au mépris de la loi sur la laïcité et des échoppes de kebab et magasins halal qui poussent plus vite que des champignons !!!

    Quand on parle de « Grand Remplacement », ce n’est pas une lubie de notre part, ou une vision complotiste mais bien une réalité politique.

    source : lagauchematuer :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dep_interieur/EuFAZEVEkucFiSmzVb.shtml

  • Crevelle, « Le Lys Noir » et leur nostalgie d’avant-garde

    Dans les milieux royalistes français, Rodolphe Crevelle est un cas original. Depuis décembre 2011, il anime un périodique aléatoire tantôt imprimé et distribué gratuitement en librairie, tantôt mis en ligne sur Internet, Le Lys Noir. Cet organe « anarcho-royaliste » soutient une « République du Royaume de France ». Ingénieux oxymore ! Crevelle et son équipe envisagent un roi de France, chef du pouvoir judiciaire, reclus au Mont Saint-Michel, qui cohabiterait institutionnellement avec un chef politique souverain, des comices tirés au sort et des lois peu fréquentes approuvées par référendum.

    Ce groupe royaliste s’est fait connaître d’un public moins restreint grâce à la très contestée loi Taubira sur l’homoconjugalité. Dans l’incandescence des manifs pour tous, il réclamait un coup d’État militaire contre Hollande. Cette intention facétieuse lui valut l’inquiétude des plumitifs du Système ainsi que de l’Élysée, de Matignon, de la place Beauvau et de la rue Saint-Dominique ! Une franche animosité contre Rodolphe Crevelle se lit dès lors dans un bouquin ni fait ni à faire du dénommé Haziza qui le dépeint en comploteur prêt à se payer la Gueuse. Quant aux petits antifas, éternels recalés du concours d’admission dans la police et auxiliaires zélés des officines de renseignement, ils le traitent de « nazbrok »… Ce redoutable polémiste dans la veine de Léon Bloy leur répond vertement en les qualifiant de « simple syndicat de pleureuses africaines (p. 350) ». « Intellectuellement, les antifas qui ne disposent que de quelques fanzines convenus, hystériques et illisibles et sans aucun style, ne produisent rien d’autres que des dessins avec des étoiles, du noir, du rouge, et des queues de chat ! (pp. 353 – 354). » Oui, à la suite de l’affaire Méric, « le pire est arrivé pour les antifas : le système s’est immédiatement porté à leur secours pour les  plaindre (p. 349) ».

    Bien que sexagénaire, Crevelle conserve un esprit potache digne des étudiants de l’A.F. des années 1920 – 1930 (pensons à Maulnier). En témoignent ses articles compilés dans ce recueil intitulé Mon cher entre-soi. Journaliste de profession et actif propagandiste des lys tendance Docteur Martin (le conspirateur permanent contre trois républiques et l’État français) (1), il travailla pour la presse locale (La Semaine de l’Hérault, Scoop de la Côte, Sud Journal). En parallèle, il s’occupait dans la décennie 1990 de La Lettre de la Plus Grande France et, en 2006, TransEurope. Actu des particularismes européens. Cet amateur de faits divers à signification politique veut défendre à la fois l’« Homme ancien » et l’« Hyper-France ». Les faits divers qu’il raconte sont parfois burlesques, souvent dramatiques.

    Intelligents et teigneux…

    Il faut reconnaître que Crevelle et son équipe se montrent souvent dans leurs publications désagréables et injustes envers tous ceux qui leur déplaisent. Ils n’apprécient pas la supposée « Nouvelle Droite ». Le Lys Noir n° 14 épingle ainsi Alain de Benoist et Laurent Ozon. En revanche, ils accepteraient volontiers dans leur entre-soi le laïcard stalinien André Gérin, hostile au port du voile musulman. Ils sont aussi insupportables par leur côté donneur de leçon. Le même numéro vante le potentiel révolutionnaire du catholicisme. Or ce potentiel se fait attendre. S’est-il mobilisé contre la sordide loi Macron et l’odieux travail dominical marchand ? De quel catholicisme parlent-ils ? Du catholicisme conciliaire, ce sas d’entrée du mondialisme ? Du catholicisme traditionaliste tridentin alors que le concile de Trente ouvrait l’Église à la Modernité ? Un archéo-catholicisme étant difficilement plausible, les seuls recours catholiques possibles seraient le sédévacantisme, le palmarisme et les courants conciliaristes. Mais Le Lys Noir osera-t-il sauter le pas et s’y rallier ?

    Crevelle et son journal font penser aux vieilles taties ou aux vieux tontons, acariâtres, atrabilaires, qui pètent dans la pièce, quitte à puer ensuite, ou qui font sur eux sans se gêner. Toujours excessifs, voire teigneux, ces vieux célibataires cachent sous leur apparente mauvaise humeur un cœur d’or à la condition toutefois de savoir les supporter avant de décamper, excédés, ou de leur mettre la main sur la gueule !

    Activiste qui a effectué des séjours en prison, en particulier pour avoir tenté avec le groupe Francité de rattacher le Val d’Aoste à la France, Crevelle a aussi été condamné à trois mois fermes en 2006 pour incitation à la haine raciale parce qu’il publia « Mon voisin est une mosquée » qu’on retrouve dans ce recueil. Il n’empêche que s’il flingue Valérie Trierweiler, il dézingue malheureusement Jérôme Bourbon. Il est regrettable de s’attaquer à Rivarol déjà visé par des tribunaux implacables. Éreinter François d’Orcival aurait été plus satisfaisant (un numéro en ligne du Lys Noir l’a d’ailleurs fait !) (2).

    L’anarcho-royaliste Crevelle se veut en outre Res Publica-in. Formé par le maurrassisme, proche du solidariste Gérard Bouchet, il vomit les légitimistes et la branche des Bourbons d’Espagne. Orléaniste par raison tactique, il aimerait que le prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme préside les destinées de la France tandis que son cœur incline plutôt vers les aînés contestés des Capétiens, les Bourbons-Busset, même s’il reconnaît volontiers qu’ils « ont probablement perdu le nerf royal, une invincible énergie dissoute en eux après vingt générations sans règne… Il leur manque donc l’envie (p. 606) ». Toutefois, « nous qui sommes royalistes parce que nous reconnaissons évidemment la nécessité d’une société organisée par esprit de sacré autour d’une sorte de “ trésor national incarné ” (p. 223) ». Si Crevelle et Le Lys Noir recyclent de vieilles lunes comme des clins d’œil insistants aux Orléans.  Ils offrent aussi à leurs lecteurs des points de vue détonnants à propos de la décroissance, de la « remigration » particulière des allogènes en Outre-mer et du rééquilibrage démographique et économique du territoire français. Ils ont aussi eu l’immense mérite d’introduire dans l’espace français les idées « éco-fascistes » de l’écologiste radical finlandais Pentti Linkola.

    Une contre-révolution anthropologique

    Rodolphe Crevelle qui est « un Français archaïque, un Français d’avant (p. 193) », déteste son époque, la Modernité, les adolescentes et leur téléphone portatif. S’il loue le chanteur auvergnat Jean-Louis Murat, le cycliste Laurent Jalabert (« Le Tour de France est royaliste (p. 59) ») et le sous-lieutenant japonais Hiro Onada qui combattit plus de trente ans dans la jungle des Philippines après 1945, prouvant qu’il était « capable de remporter, à l’usure du temps, une guerre mondiale à lui tout seul (p. 254) », il s’exaspère des «geeks, nos autres barbares (p. 365) » ainsi que des militants nationalistes qui infestent les réseaux sociaux. Il assigne au contraire au Lys Noir une fonction fondamentale.  Son « combat […] n’est ni ethnique, ni national, ni  social : il est anthropologique (p. 475) ». Inspiré par Georges Bernanos et Philippe Murray, « Le Lys Noir lutte contre l’avènement de l’individu mutant et la “ dissociété ” dont parle Jacques Généreux (p. 510) », omettant que la trouvaille sémantique revient au philosophe catholique belge Marcel De Corte (3).

    Crevelle réplique au convenu « vivre ensemble » républicain et « citoyen » par la célébration de l’entre-soi dont « le meilleur […] est celui qui nous lie à l’inconnu immédiatement reconnu comme semblable, sans qu’il soit besoin de lui adresser la parole ou de tisser avec lui la moindre alliance tribale (p. 189) ». Cet esprit curieux s’inscrit sans problème dans la postérité intellectuelle d’Unabomber alias Theodore J. Kaczynski, l’éco-terroriste technophobe étatsunien (4), des théoriciens de l’écologie radicale et des penseurs de la décroissance. Le royalisme républicain de Crevelle s’affiche décroissant, mais sans pour autant renoncer à la puissance, d’où la pertinence des écrits de Pentti Linkola. « Aborder la lutte anti-moderne dans le champ politique repose en revanche sur la certitude que la modernité est bien une guerre personnelle que la Mégamachine nous fait (p. 458) ».

    Prenant acte que « l’histoire aura finalement sanctionné que le nationalisme politique fut toujours un songe, une espérance, une tentative parfois… Mais à aucun moment il ne remplaça le nationalisme naturel qui prévalait à sa place avant la Modernité (p. 414) », Crevelle définit sa ligne directrice comme « d’abord fédéraliste et cantonaliste à la façon des premiers anarchistes. […] Le Lys Noir est forcément national. Il n’est pas nationaliste. […] En effet, le nationalisme, ô combien moderne, suppose de vouloir rester à tout prix, fusse-ce à celui de la négation de son entre-soi original, dans le concert des États et dans le grand match des égoïsmes nationaux (pp. 511 – 512) ». En effet, « le grand péril n’est pas le boche ou le musulman, c’est d’abord l’objet atrophiant, la mode qui relègue la beauté et encourage l’auto-mutilation, l’abandon de certains gestes qui communiaient jadis avec Dieu, l’information en boucle qui obscurcit la compréhension du monde jusqu’à cette bêtise visible dans le regard éteint du démocrate, la télévision qui impose la fin de presque toutes les façons de se montrer particulier, les bombardements musicaux qui parlent uniquement à nos pieds et les font bouger tous seuls, l’urbanisation qui invente un nouveau système nerveux, les ombres de l’immigration qui apportent l’ailleurs ici, et font d’ici un ailleurs afin que toutes les mégalopoles finissent par se valoir et se trouver petites sœurs du chaos (pp. 467 – 468) ».

     Des références explosives

    Crevelle et Le Lys Noir témoignent d’une attention inédite pour « Pol Pot et le régime des Khmers Rouges (p. 527) ». Mieux, l’ancêtre immédiat du « polpotisme » ne serait ni Robespierre, ni Maurice Thorez, ni même l’économiste et historien Maurice Bouvier-Ajam, cet ancien corporatiste rallié au P.C.F., mais « Pierre Poujade [qui] avait raison ! (p. 15) ». Plus fort que Serge Thion, Crevelle estime que l’utopie ruraliste radicale khmer rouge constitua un indéniable retour à la terre à mille lieux des incantations de Vichy… Toujours dans le n° 14 du Lys Noir, un rédacteur anonyme, auteur d’une « Apologie du garde-frontière qui tire », célèbre la « société fermée » et, après le Kampuchéa démocratique, vante le modèle maoïste albanais des frontières. On ne peut qu’approuver. Mais Pol Pot et Enver Hodja ne sont que des étapes d’une pensée rebelle à actualiser. Le Lys Noir devrait par exemple se pencher sur la Corée du Nord, sa doctrine dujuché (principes d’indépendance politique, d’auto-suffisance économique et d’autonomie militaire) et sa théorie du songun (« Priorité à l’armée »). Puissance nucléaire, spatiale et autarcique, la République populaire démocratique de Corée (R.P.D.C.) représente aujourd’hui l’exemple même de l’État fermé décroissant. Ayant depuis longtemps délaissée la référence au marxisme-léninisme, la R.P.D.C. devient l’une des structures héréditaires les plus pertinentes si ce n’est la seule…

    Et puis, la glorieuse famille Kim n’est-elle pas plus honorable que les Orléans déshonorés par le régicide Philippe Égalité, l’usurpateur Louis-Philippe et Henri, cet erratique comte de Paris entre Philippe Pétain, Charles De Gaulle et François Mitterrand ? Pourquoi croire en de vieilles lignées historiques arrivées à leur terme ? Mérovingiens, Carolingiens, Capétiens, Habsbourg, Hohenzollern, Saxe-Cobourg-Gotha, Romanov relèvent de l’histoire. Quant on voit leur phénotype de fin de race, la tâche devient plus aisée. Place donc aux fondateurs de nouvelles dynasties ! 

    Toutefois, pour Crevelle, c’est évidemment le papetier de Saint-Céré qui « entame, le premier, la résistance sociologique à un bouleversement capitaliste majeur (p. 560) ». « Poujade, c’est le paysan non muté, le fonds culturel français, la roche-mère de la “ personnalité populaire française ” (p. 20). » Mieux, « par sa défense acharnée de la boutique, des villages, de la paysannerie, puis du topinambour, Pierre Poujade était un anti-moderne en politique (p. 15) ». Un jugement fondé puisque la France poujadiste « a l’odeur de mon entre-soi perdu. Elle est de loin plus enviable que la France relâchée que l’on métisse de force pour la livrer ensuite au règne des minorités sexuelles et des tristes fêtes collectives. En un mot, je préfère de loin Poujade à Le Pen. Nous préférons mille fois le paysan, l’artisan et le boutiquier à l’ouvrier d’H.L.M. qui vote contre son voisin arabe. Cet électeur-là est trop versatile, trop vulgaire, trop consumériste, une plaie, un boulet, un forcené de quincaillerie chinoise, un obsédé du pavillon à jardinet, un pousseur frénétique de caddys attaché à l’usine et aux groupes supranationaux pour peu que ceux-ci lui versent son salaire, et puis Johnny Halliday, son idole, est un gros con… Bref, l’électeur de base du lepénisme, chipé au communisme, n’a rien à voir avec le poujadisme qui est, lui, le régime absolument naturel des Français (p. 18) ».

    Mon cher entre-soi est un ouvrage déroutant, quelque peu agaçant et par moment injuste comme d’ailleurs les articles du Lys Noir. Mais quand son auteur lâche que « Breivik n’est pas un monstre… C’est juste un type qui a essayé quelque chose … (p. 323) », on se doute bien que le royaliste non conforme Rodolphe Crevelle demeure un singulier esprit libre.

    Georges Feltin-Tracol

    Notes

    1 : Sur le fameux Docteur Henri Martin, cf. la belle biographie de Pierre Péan, Le Mystérieux Docteur Martin (1895-1969), Fayard, 1993.

    2 : cf. « François d’Orcival n’a pas beaucoup changé… », dans Lys Noir Webdomadaire, Mini-Lys, n° B 20, mis en ligne le 26 septembre 2013, pp. 8 – 9, consultable sur le site du Lys Noir.

    3 : Marcel De Corte, De la dissociété (1974), Éditions Rémi Perrin, 2002.

    4 : Theodore J. Kaczynski, L’effondrement du système technologique, traduction, édition et préface de Patrick Barriot, postface de David Skrbina, Xénia, 2008.

    • Rodolphe Crevelle, Mon cher entre-soi. Écrits politiques d’un activiste, Éditions des Lys noirs (leslysnoirs@gmail.com), 2014, 615 p., 28,90 €.

    http://www.europemaxima.com/

  • De l’Afrique du Sud à la Caroline du Sud, les Blancs, cernés, se battent pour leur survie

    Ces pages consacrées aux tentatives désespérées des plus lucides parmi les Blancs d'Afrique du Sud d'échapper à l'insondable chaos dans lequel leur pays a sombré, n'étaient pas achevées quand ont résonné à travers le monde les coups de feu de Charleston. Or le geste de Dylann Roof est loin d'être étranger à l'Afrique Australe. D'abord parce que le blouson qu'il arbore sur de nombreuses photos porte en réduction un drapeau afrikaner et celui de la Rhodésie. Egalement parce qu'il est rapidement apparu que depuis plusieurs mois le jeune homme avait créé un site Internet sur lequel il diffusait des photos de lui-même et les textes de ce qui est devenu son "Manifeste" Ce site portait une dénomination sans ambiguïté : < lastrhodesian.com >. Pour beaucoup l'expérience rhodésienne, qui ne dura que 14 ans, de 1965 à 1979,aura été la dernière étincelle d'une civilisation européenne en pleine déroute. 80 000 Blancs, cernés de toutes parts, confrontés à une guérilla menée par des dizaines de milliers d'adversaires soutenus par le monde entier, l'Afrique du Sud exceptée, montrèrent ce que le courage, la détermination et l'esprit d'entreprise étaient capables de faire face à la lâcheté, la pusillanimité et l'abdication. Il ne fait pas de doute qu'en plaçant son action criminelle sous les auspices d'une virgule de l'Histoire dont plus personne ne se souvient, il se lançait à lui-même un défi inaccessible. Sans doute importait-il que dans ce dossier sur l'incertitude plus que jamais dramatique à laquelle sont confrontés les Afrikaners de souligner que dans le parcours sanglant qui a mené Dylann Roof au-delà de son destin il y a ces dizaines de milliers de Blancs Sud-Africains massacrés. Pour lesquels des millions de Blancs dans le monde saignent. Et portent en eux une colère inextinguible envers les peuples qui participent à ces pogromes. Notre ami sud-africain Mike Smith (Mike Smith's political Commentary) pose quelques questions intéressantes sur Dylann Roof et sur la fusillade de l'Eglise Evangélique de Charleston. Il trouve en tout cas étrange la diffusion dans le monde entier de son blouson adomé de drapeaux rhodésiens et afrikaners. Lesquels, pour le commun des mortels, dont le cerveau est bourré de bobards médiatiques, sont des représentations lucifériennes du racisme et de la barbarie blanche, à un moment précisément où l'Afrique du Sud plongée dans un chaos inextricable, est le théâtre de réactions identitaires blanches inattendues. Or celles-ci avaient-elles besoin d'un supplément de haine médiatique reprise à tira vers la planète à vitesse électronique ?

    Cela dit, en une sorte de contrepoint aux média haineux qui tentaient d'ajouter F abjection à l'horreur en montrant toute l'obscénité des racistes blancs n'hésitant pas à s'attaquer à une assemblée de prêcheurs réunis dans la maison de Dieu, Mike rappela un autre massacre perpétré le 25 juillet 1993, en Afrique du Sud. Ce jour-là quatre héros de la libération africaine appartenant à l'Azanian People's Liberation Army (APLA) mitraillaient une assistance de fidèles Blancs, dans une Eglise blanche d'un quartier Blanc du Cap, Kenilworth. Arrosant la foule au fusil d'assaut R4 et avec des grenades garnies de clous. La tuerie eût été décuplée si l'un des participants, Charl Van Wyk, armé d'un pistolet, n'avait fait feu sur les assaillants en blessant un et mettant les autres en fuite. Leur projet en effet était de faire sauter l'église dans laquelle se pressait un millier de fidèles. Il y eut 11 morts et 58 blesses. Les terroristes n'en étaient d'ailleurs pas à leur coup d'essai ayant déjà à leur tableau de chasse au moins trois autres attaques de civils Blancs et 13 morts. En tout l'APLA est créditée de 22 morts et de 120 blessés graves. Une majorité des terroristes de cette organisation furent intégrés dans l'armée sud-africaine. Les criminels furent tous amnistiés par la Commission Vérité et Réconciliation du curé Toutou, la même mafia qui maintient toujours derrière les barreaux depuis 22 ans Clive Derby-Lewis et Janusz Walus. Lesquels n'avaient fait qu'abattre le secrétaire du Parti Communiste, Chris Hani, action ponctuelle qui visait un ancien chef de l'organisation terroriste Umkhonto We Sizwe, créée par Mandela. On peut douter que Dylann Roof soit libéré dans les 5 ans, lui ! On rappellera à cette occasion les commentaires dont les membres de la Commission osèrent accompagner leur décision d'accorder l'amnistie aux terroristes : « l'acte lui-même consistant sur les ordres de l'APLA/PAC à attaquer spécifiquement des cibles civiles fut une grave violation des droits humains et de la loi humanitaire interne ». Etaler ainsi son racisme en ne donnant pas plus d'importance à des victimes sous prétexte qu'elles sont Blanches est d'un cynisme d'autant plus intolérable que cette Commission Vérité et Réconciliation est considérée comme un modèle de Justice Internationale par la tyrannie mondiale orwelienne qui domine notre temps.

     

    Jim REEVES. Rivarol du 25juin 2015

  • Martin Pelletiers : « l’Amérique est une création judo-maçonne »

    RIVAROL : Vous venez de publier 20 bonnes raisons d'être anti-américain chez l'éditeur DIE, pourquoi ? N'est-il pas plus urgent de dénoncer l'invasion de l'Europe, Daesh, les guerres d'Ukraine et du Proche-Orient ?

    Martin PELTIER : Et tant d'autres menaces actuelles, le traité transatlantique, l’inféodation croissante de la France à l'OTAN, la crise par (et non de) l'euro, le bouleversement juridique et moral qui menace notre civilisation, etc. Mais est-il utile de protester contre des faits ? Tout le monde est contre le chômage et l’insécurité. Ce sont les causes qu'il faut découvrir, les responsables qu'il faut démasquer. Dans cet ordre d'idées il faut dénoncer les "républicains", les mondialistes - et  les Américains. L'apologue de la mer, de la digue et du saboteur me semble toujours éclairant : quand une brèche dans une levée menace d'inonder un pays, une fois la brèche aveuglée, que faut-il faire, quelle menace urgente faut-il combattre ? Réponse, le saboteur, qui est beaucoup plus dangereux que la mer, laquelle, elle, a toujours existé, et est dans son rôle de mer. C'est le saboteur le danger. Il en va de même pour l'invasion de l'Europe et de la France. Des peuples étrangers attirés par la richesse et la facilité, il y en a toujours eu : mais c'est la politique migratoire lancée par les "républicains" au début des années 1970 qui a lancé le mouvement de l'invasion, et c'est la politique étrangère des Etats-Unis d'Amérique qui l’a accentué.

    La guerre qu'ils sèment aux quatre coins du monde a pour effet entre autres de provoquer à la fois la fuite de centaines de milliers d'autochtones, leur demande d'asile, et la compassion des populations occidentales travaillées par le sentimentalisme des media. En d'autres termes l'Amérique a repris la fonction de policeman de l'univers occupée jadis par la Grande-Bretagne, et elle en profite, comme celle-ci avant elle, pour tenir les peuples dans le chaos afin de mieux les soumettre. En d'autres termes les désordres militaires, financiers, économiques, sociaux, l'invasion, sont les moyens d'une domination. J'observe en passant que du temps des empires coloniaux, les populations colonisées d'Afrique et d'Asie, quoique croissantes grâce à la santé et à la prospérité apportées par les Européens, demeuraient dans leurs régions d'origine. C'est le chaos postcolonial régi d'abord par l'URSS et les Etats-Unis, aujourd'hui par l'Amérique et la Chine qui a jeté des millions de migrants sur des routes qui toutes mènent à l'Europe. Et cela sans aucune justification démographique : l'invasion d'origine africaine vient d'une zone peu peuplée et vise une zone densément peuplée.

    R : Sans doute, mais à force de vouloir montrer que tout est lié, ne risquez-vous pas de tout mélanger ?

    M. P. : Non. Il faut simplement garder à l'esprit que les Etats-Unis sont nuisibles à plusieurs titres : au titre d'ennemis de l'Europe et de la France, au titre de superpuissance avide d'imposer son hégémonie, au titre d'inventeurs et de diffuseurs d'une révolution mentale affligeante, le rêve américain, ou l’american way of life, en somme au titre de professeur de sottise ou de décivilisation, et enfin à celui de patrie du mondialisme, comme l'URSS fut naguère celle du communisme. De sorte qu'un navet d'Hollywood peut-être à la fois une sottise avilissante, une façon de formater les citoyens américains et un moyen d'asservir le reste du monde.

    R. : Concrètement, de quoi parlez-vous ? J'ai vu très peu de choses sur deux sujets qui sont pourtant fortement d'actualité, la guerre d'Ukraine et le traité transatlantique, dont, vous soulignez vous même l’importance" et qui me semblent deux bonnes raisons d'être anti-américain !

    M. P. : C'est peut-être une erreur de ma part, j'ai fait confiance au lecteur cultivé, j'ai pensé que ces deux sujets, justement parce qu'ils sont dans l'actualité immédiate, peuvent être tenus pour acquis...

    R. : C'est dangereux. Toute la propagande européenne et américaine, que nos média ont parfaitement intériorisée, a consisté précisément à ne faire état que des griefs de l'Occident contre la Russie et les pro-russes, et à ne pas faire état des innombrables indications de l'action déterminante et constante des services américains dans l'affaire de Maïdan et ses suites. Quant à la négociation du traité transatlantique, qui va décider de l'avenir de l'Europe et soumettre celle-ci à la fois au projet mondialiste et à l'intérêt des Etats-Unis, il est en cours de négociation depuis plusieurs années, et pendant de très longs mois les gouvernements concernés ont omis d'en avertir les peuples. Aujourd'hui encore, à part quelques détails médiatisés, qui sait avec précision sur quoi il porte, à quels domaines exactement s'étend notre renonciation à la puissance et à la liberté ?

    M. P. : Je ne parle pas non plus du traité OMC, en cours de ratification rampante et tout aussi dangereux, mais quand on écrit il faut faire des choix : le secret d'ennuyer est celui de tout dire. J'ai pensé qu'il était plus utile de remonter jusqu'à la source et à l'essence des choses plutôt que de trop insister sur l'analyse de l'actualité. Par exemple, concernant la guerre yankee, qui est une façon à la fois d'être pour l'Amérique et de dominer, ou mieux, de former le monde, plutôt que de répéter ce que chacun peut observer depuis vingt-cinq ans notamment à travers les conflits du Proche-Orient, j'ai préféré rappeler au lecteur que, dès l'origine, dès la fin du dix-huitième siècle, les Etats-Unis furent des ennemis de l'Europe, de la France, de l'Eglise catholique, que cela ne s'est pas seulement traduit par des affrontements économiques mais par une guerre politique et même des affrontements militaires nombreux et graves. C'est cette constance historique et ses causes qu'il m'a paru utile de dégager, derrière le double verbiage de « l'amitié américaine » et des « Américains grands enfants ».

    R : Que vouiez-vous dire par là ?

    M. P. : Depuis leur indépendance les Etats-Unis se comportent en ennemis de l'Europe et de la France, et en remplaçants, dans le dessein de faire advenir une humanité meilleure, dont ils se pensent les instituteurs et les bergers. Ce qui se passe aujourd'hui au grand jour est la suite de ce qui s'est tramé depuis le début du dix-neuvième siècle. Sans doute, par exemple, au début de la Première Guerre mondiale, y eut-il une campagne d'opinion forte qui remplit d'enthousiasme une partie des soldats américains qui partaient pour le front, des gens aussi divers que Giraudoux, Morand ou Wilson en témoignent. Mais ce ne fut qu'un moment très court dans une dialectique plus vaste qui devait amener à la mise à mort de l'Europe. Un moment de convergence entre les intérêts judéo-maçons de Wilson et du « colonel House » et les intérêts judéomaçons de la Troisième République, dans la célébration commune du maçon Lafayette. Le peuple américain, comme tous les peuples, est capable d'emballements, et donne volontiers un tour sentimental et moral à ses engouements, mais ses élites n'ont rien d'enfantines, elles savent ce qu'elles veulent et où elles vont. Depuis la fin du dix-neuvième siècle, elles ont fait là guerre à la France (guerre du Mexique, plans financiers de rentre-deux-guerres, guerres de décolonisation avec notamment l'aide au Viêt-minh), guerre à l'Espagne, et enfin, à travers les deux guerres mondiales, abaissement de toute l'Europe.

    R. : Vous parlez d'intérêts judéo-maçons, or les Etats-Unis sont considérés par beaucoup comme une grande puissance chrétienne, les islamistes appellent même les forces de la coalition du Proche-Orient « les croisés ».

    M. P. : Tel est en effet le vocabulaire d'islamistes qui sont eux-même un golem de la politique anglo-saxonne. En réalité, comme la Troisième République dont elle a pris la suite dans l'élaboration du mondialisme, l'Amérique est une création judéo-maçonne, et c'est sur ce point que 20 bonnes raisons d'être anti-américain offre le travail le plus poussé. Il montre comment dès l'origine des colonies d'Amérique, le judaïsme, sous sa forme ritualiste comme sous sa forme irreligieuse, ratiocinante, marrane, a puissamment influencé la mentalité américaine, l’a jeté contre l'Europe catholique, et comment cette parenté mentale, morale, religieuse, fait des Etats-Unis tout naturellement les leaders de la république universelle, dont l'inspiration est elle aussi profondément marrane.

    Ce n'est pas un hasard si l'Amérique est aujourd'hui sioniste, et la mère de la religion de la shoah. Il y a convergence dès l'origine entre les sectes biblistes du dissent britannique qui émigrent et les juifs qui les rejoignent, entre Wasp et marranes contre Rome, dont ce brave Dan Brown est un reflet. Et la haine de Rome se double d'une haine de l'Europe qui se comprend dès que l'on regarde comment se sont formés les Etats-Unis : avec les rebuts de l'Europe, qui en avaient été rejetés et qui l'ont rejetée à leur tour, pèlerins du Mayflowers ou juifs russes fuyant les pogroms. Le recours à l'histoire rend transparents des faits que l'actualité tend à brouiller et que la propagande s'efforce d'enfumer.

    R : A cet égard, vous parlez beaucoup d'Obama...

    M. P. : Dans deux grands chapitres. L'un est une conférence que j'ai donnée trois semaines après son élection de 2008, que j'ai un peu raccourcie pour les besoins de la mise en page, mais à laquelle je n'ai rien rajouté, pour la bonne raison qu'elle n'a pas pris une ride, elle décrit le personnage, le danger qu'il fait courir à l'Europe et au monde en tant qu'incarnation du nouveau dominant, et du nouveau nouveau monde. Le nouveau dominant, celui qui préside à la modification de la planète et à sa soumission progressive à la gouvernance globale, est certes américain, mais, à la différence de l'ancien, il n'est plus ni blanc ni chrétien, c'est un métis, un colored people qui se définit par opposition aux blancs, qui leur demande une repentance indéfinie, et qui se sert, en bon disciple du trotskiste Alinski, des minorités dites défavorisées pour faire la révolution.

    Les statistiques le prouvent, alors que son concurrent Mac Cain était nettement élu par la majorité encore blanche des Américains, Obama a été élu grâce à une mobilisation démagogique des minorités, noire et chicano. Et sa politique, aussi bien l’Obamacare que l’executive order qui a imposé la régularisation de cinq millions de clandestins, se sert elle aussi des minorités pour bouleverser l'Amérique et donner l'Amérique nouvelle en modèle au monde. Il est à noter qu'en France les penseurs du parti socialiste, sur le modèle Obama, ont renoncé à récupérer un prolétariat petit blanc qui les a définitivement quittés pour chercher leurs militants et leurs électeurs chez les LGBT, les féministes et surtout les immigrés.

    R. : Mais les Etats-Unis ne risquent-ils pas d’imploser à force ?

    M. P. : Si, c'est même obligé. La renverse démographique est pour bientôt, et la politique d'Obama freine l'économie en même temps qu'elle attise le chaos : mais il préfigure ainsi le visage qu'aura demain l’Euramérique. Le modèle, c'est l'empiré éclaté, l'empire bancal, dont le seul liant est la démocratie, c'est-à-dire une certaine façon de vivre conforme à la nouvelle morale, je dirai un néopythagorisme maçon noachique, dont l'idéal humain est un "gris" battant pavillon arc-en-ciel, un homme sans frontières, ni de nation, ni de race, ni de religion, ni de sexe, ni d'orientation sexuelle. Et c'est cette démocratie là que l'Amérique mondialiste entend imposer partout, dans les pays musulmans comme dans les pays chrétiens. Elle l'impose parfois par les ONG, qui sont son bras armé, on l’a vu notamment en Ukraine, où d'innombrables ONG américaines redoublent ou couvrent l'action des services, aidées aussi par celles qui sont financées par des "indépendants" tel Georges Soros. D'autre fois elle l'impose par des pressions financières, comme en Ouganda par exemple. Il faut savoir que ce pays a réussi à combattre le sida de façon beaucoup plus efficace que ses voisins qui ont pourtant bénéficié d'aides occidentales énormes, par une campagne qui visait la fin du vagabondage sexuel. Parmi la panoplie de décisions efficaces figurait une loi réprimant les actes homosexuels, ce que ne pouvait supporter la démocratie occidentale : que périssent des centaines de milliers d'Africains, plutôt que le principe du triomphe LGBT. Aussi les Etats-Unis et les Pays-Bas ont-ils supprimé leurs subventions à l'Ouganda, en même temps qu'ils lançaient une campagne, par le biais d'une ONG et de juristes, pour faire condamner l'arsenal législatif ougandais par la cour suprême ougandaise : le gouvernement des juges, sur le modèle américain, est aussi l'un des moyens de l'instauration de la gouvernance globale.

    Enfin, dans les cas graves il reste la guerre, la guerre qui présente en outre l'avantage de monter en épingle un golem épouvantail, un repoussoir unificateur, hier Oussama, aujourd'hui Daesh. Et la guerre qui sert aujourd'hui à justifier l'invasion de l'Europe. Réveillés par le populisme, les peuples d'Europe se sont rendu compte que l'invasion menace, que le grand remplacement est en cours. Ils attendent donc de leurs dirigeants qu'ils stoppent l'afflux aux frontières. Or le modèle de l'invasion de l'Europe, décidé voilà trente ans par l'ONU, et illustré par les documents de l'ONU recommandant d'accueillir un nombre précis d'immigrés, reste valide et doit être imposé aux peuples. Comment y parvenir ? En changeant d'immigrés et en modifiant la terminologie. Déjà, l'on parle de migrants, comme le veulent les documents des institutions internationales, ensuite, il ne s'agit plus comme hier de migrants alimentaires, mais de migrants humanitaires : aux pompes aspirantes que sont nos lois sociales, s'ajoute une immense pompe foulante qui est la guerre, la guerre qui jette sur les routes des migrations des millions de personnes : il n'est pas moral de les rejeter, la compassion ordonne à nos marines de les recueillir, à nos pays de les accueillir. Nous payons, très cher, pour installer chez nous des envahisseurs que la guerre américaine, à laquelle nous prêtons la main, produit. Tel est le cycle infernal d'assassinat de l'Europe par les Etats-Unis avec la complicité des prétendues élites européennes.

     

    Propos recueillis par Jérôme Bourbon. Rivarol du25 juin 2015