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  • Le véhicule électrique : panacée écologique ?

    Frédéric Malaval, essayiste, s’interroge sur les réelles performances des véhicules électriques.

    ♦ Diesel et SurEnvironnement

    Aujourd’hui, la singularité du diesel semble davantage préoccuper nos dirigeants que la vague migratoire. Sa taxation va augmenter. Les Verts veulent la suppression de ce carburant d’ici à 2025. La création de pastilles écologiques apposées sur les pare-brise des voitures est une des dernières mesures pour favoriser les véhicules « propres ». Aujourd’hui, le véhicule électrique est plébiscité. L’attribution de subventions importantes cherche à motiver l’acheteur.

    Or, nous verrons que, loin d’être écologiquement vertueux, ce type de véhicule est plus polluant qu’un véhicule thermique. Ce texte fournira quelques arguments issus d’une approche écologique, donc écosystémique. On y parlera de gaz carbonique (CO2), de rendement de conversion, de SurEnvironnement, de Valeur écosystémique, etc.

    En conclusion de ce texte, nous constaterons qu’en matière d’énergie, le chien ne cesse de se mordre la queue.

    Les pastilles Royal.

    En ouvrant la réunion du Conseil national de l’air, Ségolène Royal a présenté, le 2 juin 2015, un ensemble de mesures de lutte contre la pollution de l’air. Parmi elles, la mise en place de pastilles de couleur à apposer sur le pare-brise des voitures.

    En isolant les véhicules électriques des véhicules thermiques hiérarchisés selon leur degré de pollucivité, le but est de franchement favoriser les premiers dans des centres-villes à terme inaccessibles aux véhicules thermiques.

    Sur le fond, cette mesure paraît salutaire. En effet, il est plus agréable de se trouver à vélo derrière un véhicule électrique qu’au cul d’un bon vieux diesel rejetant de la suie dans les bronches. C’est un fait incontestable. Malgré cela, les arguments à l’origine de cette politique soulèvent de nombreuses interrogations que nous allons exposer ci-après.

    Parmi celles-ci : considérer les véhicules électriques comme éco-vertueux, assimiler le gaz carbonique (CO2) à un polluant, etc.

    Le CO2

    Avant d’avancer des arguments un peu plus techniques sur la pollucivité du véhicule électrique, intéressons-nous en préambule au CO2 accusé aujourd’hui d’être un polluant majeur.

    Rappelons d’emblée que toute substance est un polluant potentiel, un polluant étant défini comme une substance qui par sa nature ou par sa quantité perturbe les grands cycles écologiques ou se révèle inassimilable par eux, constituant ainsi un danger pour les humains en particulier et la Vie en général. Ainsi, l’oxygène est vital pour vivre, mais trop d’oxygène (hyperoxie) tue.

    La stigmatisation de CO2 est récente. Dans les années 1980, il était enseigné que tout devait être fait pour réaliser des combustions complètes dans les cycles thermiques, combustion aboutissant idéalement à de l’eau et à du… gaz carbonique. Par exemple, l’oxydation du méthane (CH4) donne du gaz carbonique et de l’eau (H2O) :

    CH4 + 2O2 → CO2 + 2H2O

    Paradoxalement, les filtres à particules (FAP) rendus obligatoires sur les véhicules diesel depuis 2011 ont un cycle de régénération pour brûler les suies piégées aboutissant à l’émission d’eau et de… gaz carbonique.

    Tout étudiant en biochimie apprend très vite que le CO2 est un composant fondamental, le carbone étant dans un état réduit ou oxydé dans les cycles biologiques. On apprend aussi très vite que la photosynthèse à l’origine des plantes, et donc de la productivité végétale des écosystèmes, repose sur le CO2. Or, les plantes sont à la base des chaînes trophiques. Donc, sans plantes, pas de philosophie possible. Et plus généralement, sans CO2, pas de vie car celle-ci repose sur le cycle du carbone.

    Si le véhicule diesel a été favorisé pendant ces dernières années, c’est parce que, justement, son cycle thermique reposant sur la compression est plus proche d’une combustion complète que celui d’un moteur à essence à explosion. Donc à performances similaires, il est plus efficace physico-chimiquement qu’un moteur à essence.

    De la difficulté de disposer d’indicateurs environnementaux incontestables.

    L’affaire du CO2 est révélatrice de la difficulté des environnementalistes à s’appuyer sur des certitudes incontestables. Il y a plus de trente ans, le CO2 était envisagé comme une substance vertueuse, mais aujourd’hui, au nom dont on ne sait quelle motivation, il est stigmatisé. Moins les voitures en émettraient, mieux ce serait. Sa contribution au réchauffement climatique est souvent invoquée pour justifier cette politique. Or, l’effet de serre, à l’origine du réchauffement de l’atmosphère, nous protège du rayonnement solaire direct délétère. Le seul débat envisageable ne concerne donc que l’effet de serre additionnel d’origine anthropique.

    D’autres substances ont eu la vedette comme polluants majeurs depuis que nous nous intéressons à cela. Dans les années 1970, les oxydes de souffre (SOx) ou d’azote (NOx) ne souffraient d’aucune concurrence. Puis, les pluies acides les ont remplacés. Mais celles-ci étaient dues à ces SOx et NOx, elles-mêmes écartées par les gaz fragilisant la couche d’ozone. D’autres substances ont eu la vedette puis, comme des artistes dépassés, ont disparu de la scène. A chaque fois, les médias ont amplifié jusqu’à la démesure des réflexions de scientifiques, généralement habitués à des affirmations très prudentes.

    Aussi, se focaliser sur l’une ou l’autre molécule comme nous le faisons aujourd’hui sur le CO2 limite la prise en compte d’autres substances, moins médiatiques, certes, mais potentiellement plus dangereuses.

    Face à ces incertitudes, les environnementalistes cherchent à établir des indicateurs d’impact environnementaux absolus lisibles par tous. Or, celui qui s’impose à tous aujourd’hui est le prix. Dans un monde financiarisé, tout est ramené à un prix. D’où la nécessité d’établir une relation entre prix et impact environnemental. Le recours à des approches reposant sur les acquis de l’Ecologie ouvre des pistes prometteuses.

    Dans cet esprit, considérer le CO2 comme un polluant est une hérésie. C’est le premier point relativisant les vertus du véhicule électrique. Le CO2 est le constituant pivot du cycle du carbone sur lequel repose la vie. Impossible de s’en passer, sauf à éliminer la biosphère.

    Les préliminaires sur le CO2 étant faits, et ayant permis d’introduire à la nécessité de disposer de grilles de lecture ne se focalisant pas sur telle ou telle molécule, quelques notions de thermodynamique vont permettre de comprendre pourquoi les véhicules électriques sont plus impactant environnementalement que les véhicules thermiques.

    Rendement de conversion.

    Le rendement de conversion d’une chaîne énergétique est un nombre positif défini comme le rapport de l’énergie exploitable sur l’énergie utilisée. Ce nombre est toujours inférieur à 1. Cela signifie qu’il existe une différence entre l’énergie introduite dans un système thermodynamique et l’énergie utilisée. Cette différence est formalisée dans le Premier Principe de la thermodynamique dissociant le travail (énergie utile) de la chaleur (énergie inutile) à évacuer pour optimiser le rendement du moteur. Le cycle de Carnot établit les concepts pour optimiser cela. Plus tard, cette énergie inutilisable a été qualifiée d’entropie dans le Second Principe de la thermodynamique.

    Tout système est l’association de parties reliées par des couplages modifiant les quantités et la nature de l’énergie y circulant. Le rendement de conversion global d’un système est le produit des rendements de conversion opérés en son sein. C’est sur le fondement de ces notions que le moteur électrique va se révéler plus impactant environnementalement que le moteur thermique, toutes choses étant égales par ailleurs.

    Ainsi, dans un moteur thermique, le pétrole, après avoir été plus ou moins raffiné, est mis en l’état dans les cylindres, eux-mêmes à l’origine du mouvement mécanique. Sur cette base, nous obtenons un rendement de conversion donné. Dans le cas du moteur électrique, et toujours en utilisant du pétrole, ce dernier est mis dans une centrale, converti en électricité transportée dans le réseau de distribution jusqu’à l’endroit servant à recharger les batteries dont le contenu sera transformé en énergie mécanique. Sans entrer dans les détails, il apparaît que le nombre de conversions énergétiques à réaliser dans le second processus est très supérieur à celui du premier centré sur le recours à un moteur thermique. Or, ce qui a été perdu est : de la chaleur, selon le Premier Principe de la thermodynamique ; de l’entropie, selon le Second Principe de la thermodynamique.

    Sur le fondement que l’impact environnemental est assimilé aux conséquences d’une production d’entropie, l’usage d’un véhicule électrique est donc plus impactant qu’un véhicule thermique.

    Alors que la première partie de la démonstration est triviale, la seconde bien évidemment soulève des interrogations. En effet, en refusant l’identification de l’impact environnemental aux conséquences d’une production d’entropie, il est difficile de relativiser les bienfaits du véhicule électrique. Or, ce principe de fonctionnement des écosystèmes est admis désormais, mais uniquement dans des cercles restreints. Ce point est donc en discussion et nécessite, d’une part, de le faire connaître et, d’autre part, de recourir à des éléments plus hermétiques pour le démontrer.

    Comment comparer l’impact environnemental des énergies fossiles, du nucléaire et des énergies renouvelables ?

    Un autre point litigieux est que, dans le modèle exposé, il est comparé deux types de moteur fonctionnant à partir de la même énergie primaire, à savoir une énergie fossile : charbon, pétrole, gaz. Qu’en est-il de l’électricité issue du nucléaire ou des énergies renouvelables : eau, air, soleil ? Pour résoudre cette interrogation, nous sommes alors obligés de raisonner à partir de catégories éligibles à toutes les formes d’énergie. C’est ainsi que procèdent les thermodynamiciens pour qui les notions d’énergie, de chaleur, de travail, d’enthalpie, d’exergy, d’entropie, etc. sont communes à tous les systèmes. Les environnementalistes, eux, travaillent à partir de la notion d’impact environnemental. Celui-ci est envisagé comme la conséquence d’une artificialisation. Or, le modèle politique ayant poussé à son paroxysme la création d’artefacts est la société industrielle désignée responsable de la crise écologique actuelle. Mais tout cela est très récent. Ces interrogations associant connaissances scientifiques, philosophie et tout ce qui contribue à clarifier les enjeux écologiques contemporains animent les spécialistes de ces domaines depuis seulement une cinquantaine d’années.

    De tout ceci est cependant issue la relation entre production d’entropie et impact environnemental avec comme constat concernant le véhicule électrique qu’une fois de plus la campagne, ou mieux encore, la nature est envisagée comme l’exutoire naturel de ce qu’il faut évacuer de ces écosystèmes hyper-artificialisés que sont les villes pour garantir leur pérennité. Pour preuve, les filtres à particules sont conçus pour se régénérer en dehors des villes.

    Se pose alors une question fondamentale à l’origine du modèle philosophique reposant sur la notion de SurEnvironnement. Que se passera-t-il lorsque l’écosphère entière aura été artificialisée ? Or, c’est prévu pour demain.

    La ville a besoin d’un SurEnvironnement pour exister.

    Comme exposé dans d’autres écrits, le fondement essentiel de la Modernité est de recourir à des SurEnvironnements pour fonctionner. Le SurEnvironnement fondamental que la Modernité a créé est la Nature conçue comme l’ensemble des biens inappropriés ou res nullius (choses nulles ou choses de personne). Là sont extraites les ressources nécessaires aux systèmes dont la Modernité est la référence idéologique ultime, que ce soit dans des versions religieuses ou profanes ; là est l’espace où l’entropie sera rejetée. Comme déjà écrit, le défi actuel de nos sociétés contemporaines est d’intégrer les SurEnvironnements dans nos pratiques sociales. L’artificialisation de l’écosphère faisant que le SurEnvironnement fondamental s’étiole de jour en jour, il n’y aura bientôt plus de SurEnvironnement sur l’écosphère.

    Or, retenir le véhicule électrique comme moyen de lutter contre la pollution en centre-ville consiste à déplacer les pollutions dans d’autres espaces. Cela revient à recourir à un SurEnvironnement pour favoriser la pérennité du système fragilisé par son activité. Là est l’essence de la crise écologique actuelle contrevenant ainsi à ce qu’il faudrait faire pour réaliser une véritable politique écovertueuse.

    Dans la littérature anglo-saxone, ce phénomène est résumé par l’expression d’effet Nimby (Not in my back yard – pas dans mon dos). Cela revient à rejeter les pollutions issues d’une activité donnée dans un autre espace, loin et inconnu, pollutions pouvant mettre en péril l’activité. Nous avons formalisé cette situation en distinguant l’Environnement du SurEnvironnement dans un modèle philosophique associant d’autres termes.

    Or, une véritable politique environnementale exclut de recourir au lointain et à l’inconnu pour évacuer ses miasmes. Ce principe constitue un des fondements d’une politique écologique sincère. Les spécialistes parlent d’économie bouclée, de localisme, etc., pour résumer cela à l’origine de l’écoconception, de l’écologie industrielle, etc., toutes constitutives d’une approche écosystémique de nos sociétés. Cela impose un profond changement de paradigme.

    Vision holiste versus vision réductionniste.

    Beaucoup des éléments à charge concernant le véhicule électrique ne sont envisageables que dans un cadre écosystémique. Cela illustre la différence fondamentale entre une approche écologique, fondamentalement holiste, et les méthodes d’analyse en cours aujourd’hui d’essence réductionniste. En effet, la promotion du véhicule électrique est justifiée par la volonté de diminuer la pollution dans le centre des grandes villes. C’est tout à fait louable pour les personnes y vivant. Le véhicule électrique leur garantira un air débarrassé des produits de combustion des moteurs thermiques. Mais comme le rendement thermodynamique des moteurs électriques, ainsi que la complexité de leur cycle de vie produisent plus d’entropie, cela signifie qu’ils génèrent plus d’impacts environnementaux que les véhicules thermiques, mais en les externalisant des lieux de circulation auxquels ils sont destinés. Cela revient à surpolluer la banlieue, la campagne et la nature pour la diminuer dans les centres-villes. Les ours polaires vont en souffrir.

    Seule une approche holiste permet d’entrevoir ce paradoxe entretenu au nom de la protection de l’environnement. Evidemment cela est dénoncé par les environnementalistes sincères considérant que la diminution d’un impact local ne doit pas être fait au prix de l’augmentation ailleurs. Ce raisonnement est à l’origine de la définition résumant les enjeux actuels par la nécessité d’intégrer les SurEnvironnements dans nos pratiques sociales. Or, le véhicule électrique est, au contraire, la manifestation de postures à l’origine de la crise écologique actuelle ; une forme d’égoïsme, alors qu’il faudrait être écoïste.

    Prix et impact environnemental.

    Le véhicule électrique, en effet, est vendu à un prix très largement supérieur à celui des véhicules thermiques. Et encore, le service offert est loin d’être égalé. L’autonomie est très faible. L’espace disponible dans le véhicule l’est aussi car au lieu de passagers ou de bagages, on transporte des batteries. Donc, toutes choses étant égales par ailleurs, le véhicule électrique est beaucoup moins utile et efficace qu’un véhicule thermique.

    Le prix d’un véhicule électrique étant plus élevé, cela signifie que l’impact écologique de son cycle de vie est lui aussi plus élevé. Le cycle de vie intègre tout ce qui contribue à l’existence, à la vie et à l’obsolescence de l’artefact dans le temps et dans l’espace. Ceci n’est envisageable que par référence à une approche économique reposant sur la notion de valeur écosystémique, subsumant toutes les autres conceptions de la valeur : valeur-travail, valeur d’échange, valeur d’utilité, valeur symbolique, etc.

    Cette affirmation repose sur la proportionnalité entre prix et impact écologique. Celle-ci est issue d’une mise en perspective du prix d’un artefact selon une approche écosystémique reposant sur l’identification de l’écosystème à une structure dissipative. Schématiquement, le maintien en non-équilibre thermodynamique d’une structure passe par la dissipation de flux d’informations, d’énergie et de matières. Plus le système considéré est complexe, plus la quantité et la nature des flux est importante et diversifiée. Dans les écosystèmes artificiels, la circulation monétaire correspond à ces transferts d’énergie, de matières et d’informations entre les composantes de l’écosystème. Or, la dissipation de ces flux est à l’origine d’une production d’entropie qui, comme mentionné ailleurs, est proportionnelle à l’impact environnemental d’une chose pendant son cycle de vie. Là est un principe de fonctionnement des écosystèmes fondamental: la proportionnalité entre production d’entropie et complexité du système dissipatif en référence.

    Or, à valeur d’utilité égale, à ce jour, un véhicule électrique est plus cher qu’un véhicule thermique, obligeant les Etats à les subventionner pour déclencher leurs achats. Cela signifie donc que nonobstant la démonstration purement thermodynamique du faible rendement énergétique de ces véhicules, leur cycle de vie est lui aussi à l’origine d’une production d’entropie supérieure à celle d’un véhicule thermique.

    En conclusion sur le véhicule électrique.

    Ces quelques arguments liminaires obligent à des raccourcis incompatibles avec l’ampleur du sujet. Dont acte. Ils ont cependant le mérite d’appeler l’attention sur ces arguments relativisant des certitudes incontestables dorénavant. Qui ose montrer du doigt un véhicule électrique ? C’est le but de cet article appelant à relativiser leurs vertus écologiques. A charge au lecteur voulant aller plus loin de se rapprocher d’une littérature plus élaborée.

    Celle-ci aboutira à la conclusion que le cycle de vie d’un véhicule automobile mû par un moteur électrique est plus « entropique » que, toutes choses étant égales par ailleurs, celui d’un véhicule mû par un moteur thermique. Certains aspects seront améliorés dans le temps par des effets d’échelle ou des améliorations technologiques. En revanche, sauf à changer les lois de la Thermodynamique et les principes de fonctionnement des écosystèmes, il est et restera plus impactant environnementalement.

    Un bon indicateur sera l’évolution de son prix de vente débarrassé de toutes les subventions et avantages divers pour créer le marché.

    D’autres arguments à charge ou à décharge sur la pollucivité du véhicule électrique sont envisageables. Néanmoins, ces quelques arguments ont pour but de montrer qu’en changeant de paradigme et en s’appuyant sur des connaissances peu diffusées, certes, mais validées, paradoxalement, le véhicule électrique apparaît comme un véhicule plus polluant que le véhicule thermique. Faisant fi des arguments bio-physico-chimiques, le seul argument du prix suffit à s’en convaincre dès lors que sa proportionnalité aux impacts environnementaux générés dans son cycle de vie s’impose. Mettre le nez à la sortie d’un pot d’échappement qui n’existe plus dans un véhicule électrique ne suffit pas pour évaluer correctement ses vertus écologiques. Un peu de recul est nécessaire.

    Encore faut-il s’extraire des modèles dominants en en adoptant d’autres plus pertinents au regard des défis que nos sociétés globalisées du troisième millénaire ap.JC doivent relever. L’Ecologie envisagée comme la science de référence permettra alors de subsumer toutes les conceptions contemporaines issues du paradigme classique.

    Une certitude en conclusion.

    Le véhicule électrique est bien une création de la Modernité car sa justification repose sur le recours à un SurEnvironnement pour exister. Or, la PostModernité devra se construire sans recourir à des SurEnvironnements. Ceci pour une raison simple : il n’y en aura plus dans un monde saturé d’humains et sur-artificialisé.

    Frédéric Malaval, 6/11/ 2015

    http://www.polemia.com/le-vehicule-electrique-panacee-ecologique/

  • Les AFC des Pays de Loire interrogent les candidats

    Les questions sont en ligne ici. Extraits :

    "Questions N°1 – Soins Palliatifs

    Au-delà de ses compétences propres, le Conseil Régional s’est investi sur le domaine de la Santé en l’intégrant[1] dans un Schéma Régional « Formations, Santé, Social et Territoires ». Ce dernier intègre le souci de la qualité de vie des personnes âgées et a soutenu la création de Maisons de Santé et d’un Gérontôple[2] visant à soutenir les initiatives en faveur du « bien vieillir ». 

    Sur le sujet connexe du « bien mourir », la France, notamment notre région (voir ici[3]), est très en retard sur le développement des soins palliatifs au point mort depuis 2012.Un Conseil Régional, en lien avec son Agence Régionale de Santé, peut donner une impulsion décisive au développement des soins palliatifs sur son territoire, par exemple en soutenant et accompagnant les acteurs qui œuvrent dans ce domaine.

    1.1Êtes-vous prêts à intégrer le soutien au développement des soins palliatifs dans le cadre des actions de la Région sur le domaine de la Santé?

    1.2 Si oui, quels moyens concrets envisagez-vous de mettre en place pour soutenir et développer les soins palliatifs sur la région ?

    Questions N°2 – Accueil de la Vie / Soutien aux mères en difficulté

    Ce schéma régional Formations, Santé, Social et Territoires intègre notamment le soutien et la promotion du Mouvement du Planning Familial (ici[1] page 69). 

    Au niveau International, ce Mouvement s’est fait connaitre aux Etats Unis par le scandale[2] du trafic d’organes de fœtus avortés. En France des enquêtes[3] ont démontré que les centres de planification confiés au Planning Familial portent souvent une vision militante pro avortement et aident peu ou pas les femmes enceintes faisant le choix de garder leur enfant. 

    2.1 Vous engagez vous à stopper le soutien du Conseil Régional aux associations qui, par leur caractère militant, négligent les alternatives à l’avortement et, de ce fait, ne laissent pas la pleine liberté aux femmes en difficulté de faire un vrai choix ?

    2.2 D’une manière globale êtes-vous prêt à promouvoir une politique de santé respectueuse de la vie à naître  notamment au travers de l’accueil et du soutien aux femmes enceintes en difficulté ?

    Question N°3 – Promotion de l’idéologie du Genre

    Le conseil régional finance des centres d’Information sur les droits des femmes et des familles. 

     En octobre 2014 l’un deux organisait une formation[4] pour les professionnels intervenant auprès des enfants de 0 à 6 ans visant à intégrer « l’approche genre » dans sa pratique professionnelle, approche consistant ni plus ni moins à déconstruire tous les repères fondamentaux nécessaires aux enfants. 

     Par ailleurs en mars 2015 sous le prétexte d’une lutte contre les discriminations, une campagne soutenue par le conseil régional intégrait des ateliers à destination des enfants faisant la promotion de l’idéologie de genre (Ici page 15[5]). 

     Enfin le budget 2014 du conseil régional prévoyait un financement de 467 000€ à une équipe de chercheurs sur le thème du genre. [6]

    1. Vous engagez vous à veiller à ce que le Conseil Régional n’apporte aucun soutien aux structures promouvant explicitement ou implicitement l’idéologie de l’indifférenciation sexuelle (« théorie du genre ») ou tout autre idéologie visant à la déconstruction des repères fondamentaux qui permettent la construction affective des enfants ?

     Questions N°4 – Education Affective

    Le Conseil Régional supervise des programmes d’action éducative dans les lycées notamment sur l’éducation affective [7] et agrée dans ce cadre des associations pour intervenir dans les écoles. Parmi celle-ci on retrouve à nouveau le Planning Familial et d’autres structures qui relayent des messages similaires. A l’inverse des associations promouvant une vision de l’amour respectant toutes les dimensions de la personne ont été refusées[8] par le Conseil Régional sous des prétextes fallacieux. 

    Par ailleurs dans le cadre de ses actions en faveur des jeunes le Conseil Régional a mis en place pour les 15-30 ans un Pass Contraception [9]qui cherche ouvertement à court-circuiter le rôle des parents, premiers et principaux éducateurs de leurs enfants (« Aucun retour n’est fait à vos parents. » sic !). 

    Pour assurer la promotion de celui-ci, le Conseil Régional a détourné les fichiers d’un autre de ses dispositifs (le Pass Culture) pour faire parvenir des messages[10] relayant une vision d’une sexualité de divertissement déconnectée de sa dimension affective, faisant fi de la notion de respect et d’engagement qu’implique une telle relation.

    4.1 Vous engagez vous à ce que les politiques de santé publique à destination des jeunes ne contournent pas les parents qui, en tant que premiers éducateurs de leurs enfants, ne doivent pas être coupés et spoliés de la relation essentielle de confiance qu’ils bâtissent avec leurs enfants?

     4.2 De même, vous engagez vous à refuser l’intervention dans les lycées des associations dont les interventions au titre des programmes d’éducation affective se limitent à des questions techniques ordonnées à l’absolu du plaisir, c’est à dire qui ne concernent ni l’éducation ni l’affection? [Lire la suite]

    Synthèse des résultats prévus 30 novembre.

    Michel Janva

  • Régionales : discours de Barbara Mazières, secrétaire départementale du FN49, au meeting d’Andard

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    Barbara Mazieres

    Merci d’être venus si nombreux accueillir notre présidente, Marine Le Pen, ici, en Maine-et-Loire.

    Je suis très heureuse, justement parce qu’accueille ici, en votre nom à tous, Marine Le Pen.

    Marine Le Pen, c’est vous qui m’avez donné envie de continuer en politique. Vous incarnez le dynamisme sans la démesure, une résistance tournée vers l’avenir.

    Vous avez porté le Front national à des niveaux historiques. Vous incarnez pour tous l’espoir de la victoire.

    Vous êtes l’espoir de la France. Vous êtes le rempart à la mort programmée de notre pays et des valeurs de notre civilisation.

    Vous nous donnerez la victoire, je l’espère, bientôt au plan national.

    Mais cette victoire de 2017 passe par l’implantation de terrain notamment ici, dans cette terre angevine qui fut si longtemps rétive à notre mouvement. Je suis très attachée à ce terroir, un terroir agricole, mais aussi industriel. Je sais que beaucoup de nos concitoyens souffrent, et je souhaite que nos candidats les défendent. Je souhaite que nos candidats prennent la défense de nos familles attaquées, de nos entreprises, qui seules produisent des richesses, et sont trop souvent matraquées, de nos viticulteurs et de nos agriculteurs, qui façonnent notre territoire, et portent le nom de l’Anjou à travers le monde.

    Le Front national est proche de nos concitoyens, proche du terrain. Tous ensemble, nous gagnerons. Nous nous employons à cela avec tous nos responsables de circonscriptions et tous nos militants.

    Pascal Gannat, qui conduit la liste pour une région Bleu Marine, travaille depuis des mois à rencontrer nos concitoyens, trop souvent ignorés de la presse et des bobos parisiens !

    Pascal, avec Aymeric Merlaud, le Maine-et-Loire est derrière toi. Tu sais que tu peux compter sur le soutien de notre fédération.

    Vive la France, vive l’Anjou et vive Marine !

    http://fn-49.fr/?p=514

  • Etre (ou ne pas être) républicain : quand Frédéric Rouvillois jette un pavé dans la mare de nos consensus mous et paresseux

    Depuis les débats qui ont suivi les attentats de Charlie Hebdo, la sur-utilisation des termes "républicains" et "République" semble avoir désactivé leurs contenus. Mais leur définition n’a-t-elle jamais été fixe depuis la révolution française ? 

    Des républicains antimondialistes aux républicains européistes, des républicains souverainistes aux républicains libéraux, du FN au Front de Gauche, de Hollande à Sarkozy, tout le monde se revendique républicain, alors qu’en réalité personne ne le serait vraiment. La République a beau se retrouver sur toutes les langues des politiques et sous toutes les plumes, la belle est portée disparue. La litanie des "valeurs républicaines", religieusement psalmodiée, à chaque sermon politique depuis les attentats du 11 janvier, sonnerait complètement creux.

    Tel est le pavé que Frédéric Rouvillois jette dans la mare du consensus mou en démontrant, dans son nouvel essai, "Etre (ou ne pas être) républicain", qu’il est impossible de déterminer ce qu’est la République, et que par conséquent celle-ci serait indéfinissable et insaisissable.

    Le parti pris est audacieux, le constat déconcerte, l’analyse déroute et la conclusion met mal à l’aise. Sous le poids d’une argumentation historique bien étayée, Frédéric Rouvillois s’amuse à faire vaciller cette République que l’on croyait indéboulonnable, bien installée sur son sacro-saint triptyque Liberté-égalité-fraternité, auquel s’est ajoutée l’incontournable laïcité et fait voler en éclat nos préjugés de citoyens engagés.

    Isabelle Marchandier : Dans sa chronique du Figaro de la semaine dernière, Éric Zemmour vous accuse de vouloir "déconstruire une République qui n’existe plus" et ce faisant de "mettre une claque à votre grand-mère"…Que lui répondez-vous ?

    Frédéric Rouvillois : J’ai infiniment d’estime pour Éric Zemmour et pour les combats qu’il mène tambour battant, à la hussarde, ou plutôt, à la façon des soldats de l’an II, qui sont à la base de sa mythologie personnelle. Mais là je crois qu’il se trompe de cible. Le propos de mon petit essai n’est pas de déconstruire une République qui n’existe plus, mais de constater que "La République", en tant qu’essence, n’a jamais existé. Il y a eu, à toutes les époques, des Républiques aux innombrables visages, parfois démocratiques ou despotiques voir totalitaires, parfois libérales ou nationales, parfois universalistes ou particularistes. C’est pourquoi, dire de quelqu’un qu’il est républicains, ou qu’il ne l’est pas, n’a pas beaucoup de sens, comme le disait déjà Proudhon au XIXe siècle. Ce que je dénonce ici, ce n’est donc pas la République, d’hier ou d’aujourd’hui, c’est plutôt l’usage de ce mot, "républicain", et l’effet de sidération, d’hypnose, et d’occultation qui en résulte. Il suffit de prononcer ce mot sacré ou bien l’une de ses déclinaisons - comme les fameuses "valeurs républicaines" - pour que chacun se taise et s’incline. [....]

    La suite sur Antlantico

     

  • Émeute à Calais

    FRANCE (Présent 8480)

    8480-Une.jpgSeize : c’est le nombre de policiers blessés qu’a déploré officiellement la Préfecture du Pas-de-Calais, au lendemain des violents affrontements qui ont opposé plusieurs centaines de clandestins de la « jungle » aux forces de l’ordre dans la nuit de dimanche à lundi. Des heurts d’une gravité sans précédent, qui font craindre aujourd’hui le pire aux syndicats de police, témoins depuis des semaines de la dégradation de la situation à Calais.

    « On est inquiets »

    À l’origine de ces affrontements, les tentatives répétées par plusieurs centaines de clandestins de ralentir le trafic sur la rocade portuaire de Calais pour prendre d’assaut les véhicules y circulant. Une situation qui a contraint les CRS, victimes d’abondants caillassages, à recourir à de nombreux tirs de flash-balls et à employer « presque 300 grenades » lacrymogènes pour réussir, après plusieurs heures de lutte et l’arrivée de renforts, à repousser ces hordes de migrants.
    Rappelons que, la semaine dernière déjà, des groupes de clandestins s’en étaient pris violemment aux agents postés sur la rocade, contraignant ainsi les policiers à tirer des dizaines de grenades pour ramener le calme dans la zone.
    Mais avec 16 policiers blessés, l’affaire est cette fois bien plus grave, et inquiète beaucoup les syndicats de police qui redoutent des émeutes massives à Calais. En effet, rapportait au Figaro un agent présent samedi sur le terrain, « le plus surprenant, c’est que, lorsque les CRS en renfort ont mis pied à terre, ce sont les migrants qui ont chargé ! Et ça, c’est totalement inédit à Calais ». De son côté, Gilles Debove, du syndicat SGP Police-FO, expliquait : « C’est la première fois que c’est aussi violent et qu’on a malheureusement autant de collègues blessés (…). On est inquiet, si un jour on a une révolte au sein du camp, ça va être la folie »…

    Bientôt l’armée ?

    Il faut dire qu’avec ses 6 000 clandestins venus d’Afrique de l’Est, du Moyen-Orient ou encore d’Afghanistan, la « jungle » de Calais est devenue une véritable bombe à retardement. Les heurts sanglants entre groupes ethniques y sont quotidiens, sans parler des trafics et agressions de toutes sortes. Une situation devenue tellement ingérable que le maire LR de Calais, Natacha Bouchart, a demandé, en octobre dernier, le renfort de l’armée. En effet, a-t-elle expliqué sur RMC, « à partir du moment où nous avons une ville de 6 000 personnes à côté de chez nous, dans laquelle nous ne savons pas ce qui se passe, il ne serait pas inopportun (…) que l’armée puisse venir surveiller, rassurer, peut-être aussi démanteler certains réseaux qui peuvent exister ».

    Franck Delétraz

    http://fr.novopress.info/194804/emeute-calais/

  • Les idées politiques de Gustave Le Bon

    Né en 1841, mort en 1931, le docteur Gustave Le Bon est resté célèbre dans l'histoire des idées contemporaines pour son ouvrage historique, La psychologie des foules, paru en 1895. Pourtant, en dépit de plusieurs décennies de gloire, que Catherine Rouvier situe entre 1910 (date de la plus grande diffusion de son ouvrage) et 1931, année de sa mort, il erre depuis maintenant 50 ans dans un pénible purgatoire. Cette éclipse apparaît, au regard de la notoriété de Le Bon, comme un sujet d'étonnement. L’influence de Le Bon ne fut pas seulement nationale et française. Son livre fut lu, loué et utilisé dans de nombreux pays étrangers. Aux États-Unis, par ex., où le Président Théodore Roosevelt déclarait que l’ouvrage majeur de Gustave Le Bon était un de ses livres de chevet. Dans d'autres pays, le succès fut également assuré : en Russie, où la traduction fut assurée par le Grand-Duc Constantin, directeur des écoles militaires ; au Japon et en Égypte aussi, des intellectuels et des militaires s'y intéressent avec assiduité. Cette présence significative de Gustave Le Bon dans le monde entier ne lui évita pourtant pas la fermeture des portes des principales institutions académiques françaises, notamment celles du monde universitaire, de l'Institut et du Collège de France.

    Un ostracisme injustifié

    Le mystère de cet ostracisme, exercé à l'encontre de ce grand sociologue aussi célèbre qu'universel est l'un des thèmes du livre de Catherine Rouvier. La curiosité de l’auteur avait été éveillée par une étude sur le phénomène, très répandu, de la "personnalisation du pouvoir". Autrement dit, pourquoi les régimes modernes, parlementaires et constitutionnalistes, génèrent-ils aussi une "humanisation" de leurs dirigeants ? Ce phénomène apparaît d'ailleurs concomitant avec un phénomène qui lui est, historiquement parlant, consubstantiel : l'union des parlementaires contre ce que le professeur Malibeau nommait une "constante sociologique". De Léon Gambetta à Charles de Gaulle, l’histoire récente de France démontre à l'envi cette permanence. D'ailleurs les régimes démocratiques, à l'époque de Le Bon, n'étaient évidemment pas seuls à sécréter cette tendance. Les régimes totalitaires étaient eux-mêmes enclins à amplifier cette constante (Hitler en Allemagne, Staline en Russie). Après maintes recherches dans les textes devenus traditionnels (Burdeau, René Capitant) Catherine Rouvier découvrit l'œuvre maîtresse de Le Bon. Malgré les nombreuses difficultés rencontrées dans sa recherche laborieuse d'ouvrages traitant des grandes lignes de la réflexion de Le Bon, c'est finalement dans un article paru en novembre 1981 dans le journal Le Monde, double compte-rendu de 2 ouvrages traitant du concept central de Le Bon, la foule, que l'auteur trouva les 1ers indices de sa longue quête. En effet les 2 ouvrages soulignaient l’extrême modernité de la réflexion de Le Bon. Pour Serge Moscovici, directeur d'études à l'École des Hautes Études en Sciences sociales, et auteur de L'Âge des foules (Paris, Fayard, 1981), Le Bon apporte une pensée aussi nouvelle que celle d'un Sigmund Freud à la réflexion capitale sur le rôle des masses dans l'histoire. Il dénonce dans la même foulée l'ostracisme dont est encore frappé cet auteur dans les milieux académiques français.

    Pour Moscovici, les raisons sont doubles : d'une part, "la qualité médiocre de ses livres", et d'autre part, le quasi-monopole exercé depuis des années par les émules de Durkheim dans l'université française. Et, plus largement, l'orientation à gauche de ces milieux enseignants [mode du freudo-marxisme]. Contrairement au courant dominant, celui que Durkheim croyait être source de vérité, Le Bon professait un scepticisme général à l'égard de toutes les notions communes aux idéologies du progrès. Les notions majeures comme celles de Révolution, de socialisme, de promesse de paradis sur terre, etc. étaient fermement rejetées par Le Bon. On l'accusa même d'avoir indirectement inspiré la doctrine de Hitler. Sur quoi Catherine Rouvier répond : pourquoi ne pas citer alors Staline et Mao qui ont, eux aussi, largement utilisé les techniques de propagande pour convaincre les foules ?

    Une dernière raison de cet ostracisme fut le caractère dérangeant de la pensée de Le Bon. Son approche froidement "objective" du comportement collectif, le regard chirurgical et détaché qu'il porte sur ses manifestations historiques, tout cela allait bien à l'encontre d'un certain "moralisme politique". En associant psychologie et politique, Le Bon commettait un péché contre l'esprit dominant.

    De la médecine à la sociologie en passant par l'exploration du monde...

    Avant de revenir sur les idées politiques de G. Le Bon, rappelons quelques éléments biographiques du personnage. Fils aîné de Charles Le Bon, Gustave Le Bon est né le 7 mai 1841 dans une famille bourguignonne. Après des études secondaires au lycée de Tours, G. Le Bon poursuit des études de médecine. Docteur en médecine à 25 ans, il montre déjà les traits de caractère qui marqueront son œuvre future : une volonté de demeurer dans l'actualité, une propension à la recherche scientifique, un intérêt avoué pour l'évolution des idées politiques. En 1870, il participe à la guerre, d’où il retire une décoration (il est nommé chevalier de la légion d'honneur en décembre 1871). Paradoxalement, cet intérêt pour des sujets d'actualité n'interdit pas chez cet esprit curieux et travailleur de poursuivre des recherches de longue haleine. Ainsi en physiologie, où il nous lègue une analyse précise de la psychologie de la mort. Gustave Le Bon est aussi un grand voyageur. Il effectue de nombreux déplacements en Europe et, en 1886, il entame un périple en Inde et au Népal mandaté par le Ministère de l'Instruction publique. Il est d'ailleurs lui-même membre de la Société de Géographie. Et c'est entre 1888 et 1890 que ses préoccupations vont évoluer de la médecine vers les sciences sociales. Le passage du médical au "sociologique" passera vraisemblablement par le chemin des études d'une science nouvelle au XIXe siècle : l'anthropologie. Il rejoindra d'ailleurs en 1881 le domaine de l'anthropologie biologique par l'étude de l'œuvre d'AIbert Retzius sur la phrénologie (étude des crânes).

    De cet intérêt est né la "profession de foi" anthropologique de Le Bon, consignée dans L'homme et les sociétés. La thèse principale de ce pavé est que les découvertes scientifiques, en modifiant le milieu naturel de l'homme, ont ouvert à la recherche une lecture nouvelle de l'histoire humaine. Le Bon utilise d'ailleurs l'analogie organique pour traiter de l'évolution sociale. Avant Durkheim, il pose les bases de la sociologie moderne axée sur les statistiques. Il propose aussi une approche pluridisciplinaire de l'histoire des sociétés. Mais, en fait, c'est l'étude de la psychologie qui va fonder la théorie politique de Le Bon.

    Naissance de la "psychologie sociale"

    En observateur minutieux du réel, le mélange des sciences et des acquis de ses lointains voyages va conduire Le Bon à la création d'un outil nouveau : la "psychologie sociale". La notion de civilisation est au centre de ses réflexions. Il observe avec précision, en Inde et en Afrique du Nord, le choc des civilisations que le colonialisme provoque et exacerbe. C'est ce choc, dont la dimension psychologique l'impressionne, qui mènera Le Bon à élaborer sa théorie de la "psychologie des foules" qui se décompose en théorie de la "race historique" et de la "constitution mentale des peuples". Rejetant le principe de race pure, Le Bon préfère celle de "race historique", dont l'aspect culturel est prédominant. Là s'amorce le thème essentiel de toute son œuvre : "le mécanisme le propagation des idées et des conséquences". À la base, Le Bon repère le mécanisme dynamique de la "contagion". La contagion est assurée par les 1ers "apôtres" qui eux mêmes sont le résultat d'un processus de "suggestion". Pour Le Bon, ce sont les affirmations qui entraînent l'adhésion des foules, non les démonstrations. L'affirmation s'appuie sur un médium autoritaire, dont le 'prestige" est l'arme par excellence.

    Le Bon est aussi historien. Il trouve dans l'étude des actions historiques le terrain privilégié de sa réflexion. Deux auteurs ont marqué son initiation à la science historique : Fustel de Coulanges et Hippolyte Taine. La lecture de La Cité Antique, ouvrage dû à Fustel de Coulanges, lui fait comprendre l'importance de l'étude de l'âme humaine et de ses croyances afin de mieux comprendre les institutions. Mais Taine est le véritable maître à penser de Le Bon. Les éléments suivants sous-tendent, selon Taine, toute compréhension attentive des civilisations : la race, le milieu, le moment et, enfin, l'art. La théorie de la psychologie des foules résulte d'une synthèse additive de ces diverses composantes. Mais Le Bon va plus loin : il construit une définition précise, "scientifique", de la foule. L'âme collective, mélange de sentiments et d'idées caractérisées, est le creuset de la "foule psychologique". Le Bon parle d'unité mentale...

    Un autre auteur influence beaucoup Le Bon. Il s'agit de Gabriel de Tarde. Ce magistrat, professeur de philosophie au Collège de France, est à l'origine de la "loi de l’imitation", résultat d'études approfondies sur la criminalité. La psychologie des foules, théorie de l'irrationnel dans les mentalités et les comportements collectifs (titre de la 1ère partie), offre à Gustave Le Bon une théorie explicative de l'histoire et des communautés humaines dans l'histoire. À travers elle, l'auteur aborde de nombreux domaines : les concepts de race, nation, milieu sont soumis à une grille explicative universelle.

    Une nouvelle philosophie de l'histoire

    Le Bon se permet aussi une analyse précise des institutions politiques européennes : ainsi sont décortiquées les notions de suffrage universel, d'éducation, de régime parlementaire. L'actualité fait aussi l'objet d'une approche scientifique : Le Bon analyse les phénomènes contemporains de la colonisation, du socialisme, ainsi que les révolutions et la montée des dictatures. Enfin, Le Bon traite de la violence collective au travers de la guerre, abordant avec une prescience remarquable les concepts de propagande de guerre, des causes psychologiques de la guerre, etc. Tous ces éléments partiels amènent Le Bon à dégager une nouvelle philosophie de l'histoire, philosophie qui induit non seulement une méthode analytique, mais aussi et surtout les facteurs d'agrégation et de désintégration des peuples historiques (plus tard, à sa façon, Ortega y Gasset parlera, dans le même sens, de peuples "vertébrés" et "invertébrés"). La civilisation est enfin définie, donnant à Le Bon l'occasion d’aborder une des questions les plus ardues de la philosophie européenne, celle que Taine avait déjà abordé et celle que Spengler et Toynbee aborderont.

    G. Le Bon est un auteur inclassable. Profondément pessimiste parce que terriblement lucide à propos de l'humanité, Le Bon utilise les outils les plus "progressistes" de son époque. Il sait utiliser les armes de la science tout en prévenant ses lecteurs des limites de son objectivité. Observateur des lois permanentes du comportement collectif, Le Bon est un historien convaincu. Il comprend très vite l'importance, en politique, de la mesure en temps. L'histoire est le résultat d'une action, celle qu'une minorité imprime sur l'inconscient des masses. Il constate que cette influence des minorités agit rarement sur la mentalité, donc sur les institutions de ses contemporains. Il y a donc un écart historique entre l'action et la transformation effective du réel. L'élaboration d'une idée est une étape. La pénétration concrète de cette idée est l'étape suivante. Son application enfin, constitue une autre étape. Cette mesure au temps vaut au fond pour tous les domaines où l'homme s'implique. Dans l'histoire bien sûr mais aussi dans la science, dans le politique. Le grand homme politique est simplement celui qui pressent le futur de son présent. Il est la synthèse vivante et dynamique des actions posées par les générations précédentes. L'histoire du passage de l'inconscient au conscient est aussi à la mesure de ce temps. Les institutions et le droit sont les fruits de l'évolution des mentalités.

    Au-delà des misères de la droite et de la gauche

    Le livre de Catherine Rouvier a un immense mérite : comprendre, au travers de l'œuvre de Le Bon, comment l'histoire des idées politiques est passée du XIXe au XXe siècle. La multiplicité des questions abordées par l'auteur est le miroir de l'immense variété des outils de réflexion utilisés par Le Bon. Les idées politiques de Gustave Le Bon supportent mal une classification simplette. Si la droite libérale lance aujourd'hui une tentative de récupération de Le Bon et si la gauche continue à dénoncer ses théories, on peut déceler dans ces 2 positions, au fond identiques même si elles sont formellement divergentes, une même incompréhension fondamentale de la théorie de Le Bon. Les idées politiques de ce sociologue de l'âge héroïque de la sociologie, dont le soubassement psychologique est présenté ici, ne sont en fait ni de droite ni de gauche. La dialectique d'enfermement du duopole idéologique moderne refuse catégoriquement toute pensée qui n'est pas immédiatement encastrée dans une catégorie majeure. C'est le cas de Le Bon. Catherine Rouvier compare d'ailleurs, avec beaucoup de pertinence, cette originalité à celle des travaux de Lorenz (cf. Postface, p. 251 et s.). Le Bon exprime bien l’adage très connu de Lénine : les faits sont têtus...

    Petites phrases :

    "Nous sommes à l'époque des masses, les masses se prosternent devant tout ce qui est massif." Nietzsche, Par delà Bien-Mal, § 241

    "La foule est plus susceptible d'héroïsme que de moralité." G. Le Bon, Aphorismes du temps présent

    "La preuve du pire, c'est la foule." Sénèque, De beatam vitam

    "Non, le mal est enraciné en chacun, et la foule placée devant l'alternative vie-mort crie "La mort ! La mort !" comme les Juifs répondaient à Ponce-Pilate "Barabas ! Barabas !" ". M. Tournier, Le Roi des Aulnes

    "Une société de masse n'est rien de plus que cette espèce de vie organisée qui s'établit automatiquement parmi les êtres humains quand ceux-ci conservent des rapports entre eux mais ont perdu le monde autrefois commun à tous." H. Arendt, La Crise de la culture

    "Il faut se séparer, pour penser, de la foule / Et s'y confondre pour agir." Lamartine

    "La maturité des masses consiste en leur capacité de reconnaître leurs propres intérêts." A. Koestler, Le Zéro et l'Infini

    "En fait, la plupart du temps, la masse les précède, leur indique le chemin en silence, mais d'un silence qui n'est pas moins efficace puisque c'est de leur capacité à savoir l'écouter que ces "grands hommes" tirent leur pouvoir." M. Maffesoli, La Transfiguration du politique

    "Toute la publicité, toute l'information, toute la classe politique sont là pour dire aux masses ce qu'elles veulent." / "L'énergie informatique, médiatique, communicationnelle dépensée aujourd'hui ne l'est plus que pour arracher une parcelle de sens, une parcelle de vie à cette masse silencieuse." J. Baudrillard, Les Stratégies fatales.


    notes

    Source : Recension Les idées politiques de Gustave Le Bon, Catherine Rouvier (PUF, 1986).
    source

    Revue Vouloir n°35/36 (janv. 1987)

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EkEyEFukyZtcCqkYoO.shtml

  • La France n’est pas un refuge pour migrants, c’est un pays millénaire devant protéger ses frontières | Par Adrien Abauzit.

    Le peuple français est en train vivre ce qu’on pourrait appeler un pétard mouillé médiatique.

    Depuis plusieurs semaines déjà, nos « élites » politiques, « artistiques » et même économiques, si l’on s’en réfère aux dernières déclarations de Pierre Gattaz, rivalisent, de bouffonnerie pour plaider en faveur de l’invasion de la France par les « migrants ».

    Pour le parti socialiste « l’accueil, pour moi, c’est oui ». Pour les Républicains, il faut « plus de réfugiés, moins d’immigrés ». Pour Francis Huster, il y a peut-être des « futurs Montaigne » parmi les envahisseurs. Enfin, selon Sacha Reingewirtz, « La France est un refuge ».

    Nous ne commenterons pas la liste des 66 tocards artistes, qui vraisemblablement ont du mal à faire parler d’eux par leur « talent » et qui se sont engagés à « donner leur cachet pour les migrants ».

    Nous nous bornerons simplement à constater qu’une véritable avalanche de niaiseries s’abat sur le peuple français, sans doute sous l’influence de l’Union européenne.

    Ceci étant, et il faut s’en réjouir, les effets de cette propagande semblent assez limités. C’est avec dépit que Libération constate aujourd’hui que « les Français ne sont pas plus favorables à l’accueil des migrants depuis la photo choc du jeune enfant syrien », contrairement aux prédictions d’un toujours comique BHL.

    Il fallait d’ailleurs s’y attendre. Le peuple français, lentement certes, trop lentement, mais sûrement, commence à comprendre que le multiculturalisme est une forme de colonialisme à domicile.

    A trop défranciser, notre classe dirigeante mondialisto-charlie a engendré comme une overdose d’immigration. A vouloir poursuivre à tout prix l’arabo-africanisation de la France, nos politocards sabordent aux yeux du pays réel le peu de légitimité qu’il leur reste, si bien que le fossé qui les sépare est plus grand que jamais.

    Les Français ne veulent plus que la France soit un « refuge ».

    Ils veulent une France enracinée, fidèle à son héritage spirituel et gardienne jalouse de ses frontières.

    Gageons que cet abandon du peuple français par la classe politique se traduira dans les urnes dès les élections régionales.

    Adrien Abauzit, 12 septembre 2015.

    http://www.scriptoblog.com/index.php/archives/billets-d-auteurs/45-politique9/1815-la-france-n-est-pas-un-refuge-pour-migrants-c-est-un-pays-millenaire-devant-proteger-ses-frontieres-par-adrien-abauzit

  • Fusion PS/LR dans le Sud-Ouest ?

    L'hebdomadaire Les 4 vérités analyse la gauchisation de la liste LR menée par Dominique Reynié :

    Unknown-57"[...] Mais, d’ores et déjà, il se murmure que la région pourrait être un laboratoire du « front républicain » nouvelle vague. Anticipant une possible troisième place pour la liste LR dans la région (derrière le PS et le FN), quelques ténors LR envisagent, paraît-il, de demander le désistement de la liste en faveur du PS pour « faire barrage » au FN. En échange, le PS en ferait autant en faveur des « Républicains » en PACA et en Nord-Pas-de-Calais Picardie.

    J’ose encore croire qu’il ne s’agit que d’une rumeur sans fondement. Mais je peux déjà annoncer que, si elle s’avérait vraie, l’ex-UMP volerait en éclats et ne serait plus que l’aile centriste de la majorité socialo-communiste, abandonnant l’opposition réelle au FN. Et je doute que les électeurs de droite suivent longtemps leurs « représentants » dans cette dérive...

    Michel Janva