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  • L'ANCIEN RÉGIME La Corporation ou la Patrie du travailleur :

    La liberté de l’ouvrier dans l’ancienne France, sa dignité et son bien-être, sont attestés par l’organisation du travail au Moyen-âge. Là encore, comme pour la Révolution communale, la monarchie favorisa l’émergence de corps libres. Ceux-ci s’organisèrent dans les communes libérées et codifièrent leurs us et coutumes que l’autorité royale homologua dans le magnifique Livre des Métiers d’Etienne Boileau en 1268…
    En entrant dans la Communauté par la porte de l’apprentissage, le jeune ouvrier y rencontrait tout d’abord des devoirs de diverses natures, mais il y trouvait aussi des droits, c’est-à-dire des coutumes ayant force de loi ; c’était là son « privilège » et son code. Soumis à l’autorité du maître, mais placé en même temps sous l’aile maternelle de la maîtresse, bénéficiant des conseils du premier valet, il avait déjà, sans sortir de la maison patronale, de très-sérieuses compensations. Au dehors, les garanties se multipliaient ; il se sentait plus fort encore ; membre d’une Communauté ouvrière qui était quelque chose par elle-même et qui comptait dans le vaste syndicat des Corporations, il se savait appuyé, défendu. Il l’était en effet, comme l’homme d’Eglise se sentait soutenu par l’Evêque, l’homme de loi par le Parlement, et le clerc par l’Université.
    De son patron, l’homme de travail allait hiérarchiquement aux Jurés de la Corporation, puis au prévôt de Paris et aux grands officiers de la couronne, maîtres et protecteurs de certains métiers ; enfin il pouvait remonter des Conseils, jusqu’au Roi lui-même, chef suprême de cette société féodale où le travail avait su se faire une place.
    L’historien de la Révolution, Louis Blanc disait : « La Fraternité fut le sentiment qui présida dans l’origine à la formation des communautés professionnelles.» On y retrouve l’esprit chrétien de la compassion pour le pauvre, du partage, la sollicitude pour les déshérités. « …la probité au mesureur ; il défend au tavernier de jamais hausser le prix du gros vin, comme boisson du menu peuple ; il veut que les denrées se montrent en plein marché, et afin que le pauvre puisse avoir sa part au meilleur prix, les marchands n’auront qu’après tous les habitants de la cité la permission d’acheter des vivres.» On distingue déjà un souci du consommateur qui ferait pâlir le commerce d’aujourd’hui…
    Dans ces antiques jurandes, point de place pour la haine de son semblable et le désir de ruiner autrui. On trouvait l’union dans une même organisation sociale patronale et ouvrière dont l’intérêt commun était et reste, la bonne marche du métier. On se rapprochait, on s’encourageait et on se rendait de mutuels services. Le voisinage professionnel éveillait une rivalité sans haine dans une fraternelle concurrence alors que la Révolution Libérale interdira, pour dominer les ouvriers, tout principe d’association.
    « La corporation a été la patrie chérie de l’artisan ; la royauté, sa tutrice vigilante ; l’art son guide et son maître. La corporation lui a permis de grandir…La royauté, en le protégeant et en le soumettant à ses lois, a créé la grande industrie et l’a fait lui-même, de bourgeois d’une commune, citoyen d’un grand royaume.» disait l’historien économiste Pierre-Emile Levasseur, dans son Histoire des classes ouvrières. Il rajoutait : « La corporation a été la sauvegarde et la tutrice de l’industrie. Elle a enseigné au peuple à se gouverner lui-même. Elle a fait plus ; elle a donné aux artisans des dignités, la science et le goût du métier, les secours d’argent, les joies de la fraternité dans le sens étendu du mot, par ses fêtes, ses réceptions, ses examens. Elle a été la grande affaire des petites gens, la source de leurs plaisirs, l’intérêt de toute leur vie.»
    Ecoutons l’anarchiste Paul Lafargue dans son livre Le Droit à la Paresse : «Sous l’ancien régime, les lois de l’Eglise garantissaient au travailleur 90 jours de repos (52 dimanches et 38 jours fériés) pendant lesquels il était strictement défendu de travailler. C’était le grand crime du catholicisme, la cause principale de l’irréligion de la bourgeoisie industrielle et commerçante. Sous la Révolution, dès qu’elle fut maîtresse, elle abolit les jours fériés, et remplaça la semaine de sept jours par celle de dix afin que le peuple n’eût plus qu’un jour de repos sur dix. Elle affranchit les ouvriers du joug de l’Eglise pour mieux les soumettre au joug du travail…
    L’apprenti était protégé à la fois contre lui-même et contre son maître, contre sa propre étourderie et contre les abus…dont il pouvait être victime. L’ouvrier était défendu par le texte des règlements de la communauté et par les jurés interprètes légaux des statuts du métier, contre la mauvaise foi du maître qui aurait eu la velléité soit de le congédier avant la fin de son louage, soit de diminuer son salaire ou d’augmenter son travail. Il était protégé par les termes même de son engagement, contre l’inconstance de son caractère et les inconséquences de son humeur. Le travail était donc pour l’ouvrier un titre de propriété, un droit et le maître y trouvait son compte par le contrôle du métier et contre les exactions d’entreprises rivales...Le consommateur était rassuré, point de malfaçon et de tricherie dans les produits, enfin une saine Economie sociale.
    Chaque corps de métier constituait un petit Etat avec ses lois, ses rites, ses fêtes religieuses et jours chômés, ses bannières, fêtes et processions, sa « sécurité sociale», ses formes de retraites, ses hôpitaux, enfin son organisation propre, autonome et fraternelle. Les malades, les veuves, les orphelins étaient sous la protection des chefs du métier qui s'en occupaient comme de leur propre famille.
    Protection de l’enfance ouvrière ; garantie du travail à qui en vit, et de la propriété industrielle à qui la possède ; examen et stage pour constater la capacité des aspirants et interdiction du cumul des professions pour en empêcher l’exercice abusif ; surveillance de la fabrication pour assurer la loyauté du commerce ; fonctionnement régulier d’une juridiction ouvrière ayant la main sur tous les métiers, depuis l’apprentissage jusqu’à la maîtrise ; suppression de tout intermédiaire parasite entre le producteur et le consommateur ; travail en commun et sous l’œil du public ; solidarité de la famille ouvrière ; assistance aux nécessiteux du métier…
    Pour tout dire une forme embryonnaire de législation sociale…On est loin des temps obscurs moyenâgeux enseignés par l’école républicaine alors que le monde ouvrier allait connaître le véritable esclavage avec les idéaux de la Révolution mis en pratique par la République antisociale qui pilla les biens corporatifs du monde ouvrier acquis depuis des siècles.
    Expression de la société chrétienne et féodale, le régime du Livre des Métiers plaçait le travail sous la main de l’Eglise et de l’Etat ; celui de Turgot et des économistes, fait à l’image du monde moderne, essentiellement laïque et libéral, ne le soumet à aucune puissance de l’ordre moral ou politique ; mais, en l’affranchissant de toute sujétion civile et religieuse, il le laisse sans autre protecteur que lui-même.
    Le vol du bien commun des ouvriers a été décidé par le décret d’Allarde du 2 - 17 mars 1791, qui déclare propriété nationale les biens corporatifs.
    L'historien Hippolyte Taine évalue à seize milliards de l'époque la valeur du patrimoine des métiers confisqué aux corporations. Somme énorme si l'on considère le chiffre peu élevé des effectifs ouvriers au moment de la révolution.
    Privés de leur patrimoine, les corps de métiers ne pouvaient plus vivre. Au demeurant, le décret d'Allarde faisait du libéralisme économique le fondement du nouveau régime du travail, de la production et du commerce, et le 14 - 17 juin 1791, la loi dite "Le Chapelier" interdisait aux hommes de métier de s'associer en vue de "former des règlements sur leurs prétendus intérêts communs".
    Dès le lendemain de la suppression du régime corporatif, les ouvriers - charpentiers, maréchaux, tailleurs, cordonniers et autres - tentèrent de reformer des compagnonnages pour s'entendre sur leurs exigences en matière de salaires. Le législateur révolutionnaire brisa cette tentative en assimilant à la rébellion l'association entre Citoyens d'un même état ou profession. Or la rébellion était passible de la peine capitale.
    Tel est le nouveau droit inauguré en 1789 par la prise de la Bastille, qui plongera les ouvriers dans le monde infernal de la révolution industriel et des répressions sanglantes des républiques successives…
    On le voit, dans le système contemporain, le principe de la liberté a produit l’individualisme, avec ses initiatives et ses responsabilités, avec ses chances de succès et ses possibilités de fortune pour quelques-uns, mais aussi avec ses isolements, ses faiblesses et ses gênes pour le plus grand nombre. L’apprenti, l’ouvrier, le petit patron, ont conquis, en même temps que leur indépendance industrielle, le droit de se protéger eux-mêmes ; la Corporation n’est plus là pour former le faisceau et centupler les forces protectrices.
    Jadis avec les corporations, il y eut ce qu’on pourrait appeler un véritable honneur du travail. Après la révolution de 1789, c’est l’esprit bourgeois qui remplaça cet honneur qui était pourtant le moteur du monde ouvrier. Le poète Charles Péguy dans son ouvrage « L’argent » écrit en 1913, dénonçait déjà à cette époque, l’embourgeoisement du monde ouvrier :
    "Nous avons connu un honneur du travail exactement le même que celui qui au Moyen-Âge régissait la main et le cœur. C’était le même conservé intact en dessous. Nous avons connu ce soin poussé jusqu’à la perfection, égal dans l’ensemble, égal dans le plus infime détail. Nous avons connu cette piété de l’ouvrage bien fait, poussée, maintenue jusqu’à ses plus extrêmes exigences. J’ai vu toute mon enfance rempailler des chaises exactement du même esprit et du même cœur, et de la même main, que ce même peuple avait taillé ses cathédrales.
    Que reste-t-il aujourd’hui de tout cela ? Comment a-t-on fait, du peuple le plus laborieux de la terre, et peut-être du seul peuple laborieux de la terre, du seul peuple peut-être qui aimait le travail pour le travail, et pour l’honneur, et pour travailler, ce peuple de saboteurs, comment a-t-on pu en faire ce peuple qui sur un chantier met toute son étude à ne pas en fiche un coup.
    Ce sera dans l’histoire une des plus grandes victoires, et sans doute la seule, de la démagogie bourgeoise intellectuelle. Mais il faut avouer qu’elle compte. Cette victoire. "

    Ne serait-il pas sage de rechercher aujourd’hui, dans les statuts de l’Ancien Régime, ce que le régime actuel pourrait utilement lui emprunter ? Le système corporatif avait ses abus, que personne ne songe à faire revivre, et ses avantages de temps et de lieu, qui ont disparu avec l’état social dont il était l’expression. Ce qui n’a pu périr, ce sont les qualités essentielles et les vertus intrinsèques de ce régime, parce que les unes et les autres tiennent au principe d’association, qui est le correctif de la faiblesse individuelle.
    Alors ! N’oublions jamais la proclamation du Comte de Chambord : « La Royauté a toujours été la patronne des classes ouvrières.»

    http://www.royalismesocial.com/index.php?option=com_content&view=article&id=472:la-corporation-ou-la-patrie-du-travailleur-&catid=56:lancien-regime&Itemid=85

  • L'Allemagne durcit le droit d'asile

    Les députés du Bundestag ont adopté jeudi à une large majorité une série de mesures décidées par Angela Merkel et sa coalition. Limitation du regroupement familial, renvoi des migrants condamnés, accélération des procédures d’expulsion : la politique d’accueil des réfugiés va considérablement se durcir. 

    Pour faire le tri entre les réfugiés de guerre et les autres, trois pays du Maghreb – Algérie, Maroc et Tunisie – vont être ajoutés à la liste dite des pays d’origine sûrs. Il sera désormais quasi-impossible pour un Maghrébin d’obtenir des papiers.

    Plusieurs pays des Balkans ont déjà rejoints la liste l’an passé, et selon le ministère de l’Intérieur, cette disposition a permis de réduire fortement le nombre de migrants de ces pays.

    Il faut souligner qu'Angela Merkel est pressée par une échéance: le 13 mars, son parti chrétien-démocrate risque de perdre des plumes au profit la droite nationale lors de trois élections régionales cruciales, Bade-Wurtemberg, Rhénanie-Palatinat et Saxe-Anhalt. Elles pourraient donner lieu à un vote sanction. C'est pourquoi Berlin durcit le ton sur l'immigration. L'Allemagne laisse dix jours (soit juste avant le scrutin...) à la Turquie pour prouver sa bonne foi en réduisant «considérablement» l'exode de réfugiés et de migrants traversant la mer Égée, faute de quoi l'Europe ne pourrait plus échapper à la fermeture en série de frontières nationales. L'ultimatum vise aussi Athènes et les autres capitales, celles qui ont jusqu'ici laissé le flux des nouveaux arrivants remonter jusqu'à la République fédérale. 

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2016/02/lallemagne-durcit-le-droit-dasile-1.html

  • Réfléchir et Agir : Le Camp des Saints

    RA52couv.jpgLe nouveau numéro, pour la première fois tout en couleurs, de la revue « de désintoxication idéologique » Réfléchir & Agir vient de paraître.

    Le dossier thématique est d’une triste actualité puisqu’il porte sur « Le Camp des Saints ». Renaud Camus y rend hommage à Jean Raspail comme à l’un des « deux prophètes admirables de la submersion ethnique » – l’autre étant Enoch Powell –, tout en constatant douloureusement que « même le carnage du Bataclan n’a pas réussi à réveiller le dormeur France ». Parmi les autres contributions, on signalera notamment l’article de Yves-Marie Laulan (« Les “nouveaux” migrants vont-ils ensevelir l’Europe ? »), le témoignage du pasteur Jean-Pierre Blanchard sur la préférence immigrée au détriment des SDF français et européens (« la Croix-Rouge, le Secours populaire et l’Armée du Salut sont dorénavant au service du mondialisme »), et la note plus optimiste apportée d’Europe centrale par le Croate Tomislav Sunic et le Hongrois Ferenc Almassy. Pour ce dernier, « la forteresse d’Europe centrale qui se crée actuellement sera le roc sur lequel s’appuiera la résistance européenne ».

    Comme d’habitude, le dossier est suivi d’une abondante section culturelle : Georges Feltin-Tracol sur le jeune Cioran, Flavien Blanchon sur les frères Tharaud, gloires littéraires de l’entre-deux-guerres, aujourd’hui écrivains maudits, Pierre Saint-Servant sur l’empereur Frédéric II vu par Benoist-Méchin… On trouve deux entretiens avec des écrivains contemporains. Pierre Robin raconte son double apprentissage politique et esthétique dans les années 1970 et 1980, entre GUD et New Wave. Bruno Favrit décrit les inspirations de son œuvre, en insistant en particulier sur son rapport au paganisme.

    http://fr.novopress.info/198706/reflechir-agir-camp-saints/#more-198706
  • Pierre Moscovici demande la création d’une nouvelle taxe pour financer les « réfugiés » !

    La folie immigrationniste semble ne pas avoir de limite ! Pierre Moscovici, nullissime premier ministre de l’économie et des finances du président Hollande et actuel commissaire européen à l’économie, a fait part dans l’émission Cpolitique du 21 février 2016 de son souhait de voir créer à l’échelle européenne une nouvelle taxe visant à financer l’arrivée massive des pseudo réfugiés !

    Il est vrai que la générosité du socialiste ne devrait pas affecter son revenu qui grimpe tout de même à 24.000 € par mois, sans compter les petits à côtés…

    http://www.medias-presse.info/pierre-moscovici-demande-la-creation-dune-nouvelle-taxe-pour-financer-les-refugies/49752

     

  • Fin février, le gouvernement cherche déjà de l'argent

    Le budget voté à l'automne 2015 ne tient déjà plus, suite aux nombreuses promesses démagogiques :

    • le plan pour l'emploi et la formation annoncé par François Hollande (2 milliards)
    • la facture du soutien aux agriculteurs (entre 800 et 900 millions)
    • le plan pour l'entretien du réseau routier et fluvial (150 millions)
    • l'aide à la recherche (30 millions)…

    En outre, l'inflation devrait être nettement révisée à la baisse en 2016, ce qui réduira les économies liées au gel des prestations et pèsera sur les rentrées de TVA. De quoi creuser le déficit de 4 à 5 milliards. Globalement, il manque donc d'ores et déjà 7 à 8 milliards par rapport au budget initial

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Chronique de livre : Jean-Claude Valla "La nostalgie de l’Empire, une relecture de l’histoire napoléonienne"

    2759018981.jpgJean-Claude Valla, La nostalgie de l’Empire, une relecture de l’histoire napoléonienne, éditions L’Aencre (collection Les Cahiers Libres d’Histoire), 2004

    Jean-Claude Valla, journaliste, historien et entre autre co-fondateur du GRECE a écrit de nombreux ouvrages dans la collection Les Cahiers Libres d’Histoire comme Georges Valois, de l’anarcho-syndicalisme au fascisme (2003) ou Ledesma Ramos et la Phalange Espagnole (2003). L’auteur, malheureusement disparu en 2010, nous propose une étude sur Napoléon et le mythe impérial qui ne pouvait que susciter mon intérêt ayant toujours eu depuis mon plus jeune âge une certaine sympathie (toute romantique) pour les empires, en particulier pour l’empire romain, l’empire carolingien et l’empire napoléonien. Et, ça tombe bien, ce sont ces trois empires qui sont passés au crible pendant les 109 pages de l’ouvrage. Un format court mais dense, qui permet d’aller à l’essentiel et peut être aisément complété par d’autres lectures.

    La thèse centrale de l’auteur est assez simple, Napoléon n’aurait pas simplement agi par mégalomanie mais pour se placer dans l’héritage romain et carolingien (p.18). Et c’est, je dois bien l’admettre, mon avis. L’ouvrage se découpe en quatre parties : l’héritage romain (Chapitre 1), l’héritage carolingien (Chapitre 2), un nouveau Charlemagne (Chapitre 3), la couronne de fer (Chapitre 4), auxquelles nous pouvons ajouter un avant-propos et une postface qui permettent de clarifier aisément la position de l’auteur et de ne pas cacher sa fascination, plus que son admiration, pour le premier empereur des Français.

    Cependant n’imaginez pas lire ici un ouvrage entièrement consacré à Bonaparte, l’auteur s’attarde longuement sur les différents empires et royaumes dont Napoléon se serait inspiré. De fait le premier chapitre devient très rapidement un abrégé d’histoire romaine. Ce qui intéresse l’auteur c’est de montrer la persistance du mythe impérial dans l’histoire et de certaines questions, comme par exemple la lutte entre le sacerdoce et l’empire. Particulièrement en ce qui concerne l’héritage carolingien. Car ce qui transparait dans l’ouvrage, c’est que si l’héritage romain existe bel et bien, il a pris corps au temps des Carolingiens, puis des Ottoniens, sous une forme dont se rapproche beaucoup plus Napoléon. Ainsi à l’instar de Charles le Grand, Napoléon ceint la « couronne de fer » des Lombards et tente de soumettre la Papauté et à l’instar des Ottoniens il convoite Rome dont il désigne son fils « roi »  rappelant le titre de « roi des Romains » qui avait court dans l’occident médiéval.

    Contrairement à une idée reçue, Napoléon n’apparaît pas comme un simple héritier de l’Antiquité, mais bien au contraire comme un véritable héritier des dynasties médiévales. Ainsi Joseph Siméon proclame que « Lorsque les institutions s’affaiblissent, et que la famille dégénérée ne peut plus soutenir le poids des affaires publiques, une autre famille s’élève. C’est ainsi que l’empire français a vu les descendants de Mérovée remplacés par ceux de Charlemagne, et ces derniers par ceux d’Hugues Capet. C’est ainsi que les mêmes causes  et des événements à peu près semblables (car rien n’est vraiment nouveau sous le soleil) nous amènent une quatrième dynastie. » (p.44) D’autres éléments peuvent se rajouter au dossier, Napoléon accepte la proposition de symbole de Cambacérès, l’abeille. Celle-ci faisant référence aux abeilles retrouvées dans la sépulture du roi Mérovingien Childéric, le père de Clovis, à Tournai. Napoléon va également utiliser un sceptre de Charles V surmonté de l’effigie de Charlemagne et se placer dans l’héritage des Francs. Car au-delà du peuple lui-même, dont l’origine germanique n’est pas ici au centre du débat, le mot « franc » vient du latin francus qui signifie « libre ». Ce qui n’est pas totalement innocent en cette période qui a vu le tourment révolutionnaire prospérer sur l’idée de liberté.

    Pourtant, malgré cet héritage qui paraît simple, Napoléon demeure tout au long de l’ouvrage un personnage complexe, voire contradictoire. Ce qui au fond en fait un personnage éminemment intéressant, cassant les clivages, peut-être le premier archéo-futuriste de l’histoire contemporaine. Jean Claude Valla n’hésite pas à caresser cette idée du doigt et va même plus loin  en conclusion de l’ouvrage: « Qui sait ? cette Europe, à la fois moderne et réenracinée dans ses traditions les plus anciennes, nous aurait peut-être évité la furie des nationalités, le culte de l’Etat-nation ce « nationalisme de bêtes à cornes » dont parlait Nietzsche, les sanglantes boucheries de 14-18 et de 39-45, puis au bout du compte, l’inexorable déclin du Vieux Continent au seul profit de cette nouvelle « usurière carthaginoise » que sont les Etats-Unis d’Amérique. » (p. 109)

    A méditer…

    Jean / C.N.C.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/le-cercle-non-conforme/

  • Brexit et sommet de l’UE, Amnesty International, Calais, Mgr Aillet, Gollnisch et la Trumpmania…

    L’actualité vue par Bruno Gollnisch

    • Sommet de l’UE des 18 et 19 février : David Cameron grand gagnant ?
    • Amnesty International étrille « l’Europe » sur le dossier des migrants et la France dans sa lutte contre le terrorisme : les droits de l’homme et nos libertés sont-ils menacés ?
    • Calais : l’affaire des généraux Piquemal, Gausserès et Bachelet…
    • La gauche (du PS) tire à boulets rouges sur le couple Valls-Hollande : implosion socialiste à 14 mois de la présidentielle ?
    • L’effigie de Mgr Aillet brûlée à Bayonne : pourquoi tant de haine ?
    • Au pays de Mickey,