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  • Civitas sur le terrain politique ?

    Ces jours-ci, les médias ont abondamment parlé de la transformation de Civitas en parti politique. L’expression est impropre. Les partis ont l’habitude de placer des intérêts particuliers au-dessus de l’intérêt général. Au contraire, Civitas veut agir en politique à la façon d’une ligue au service du Bien commun.

    Les statuts de Civitas ont donc été modifiés. Civitas peut désormais soutenir ou présenter des candidats lors des élections.

    Que tout le monde se rassure, Civitas n’a nulle intention de se prostituer pour quelques bulletins de vote. Mais nous pensons que ce statut peut nous apporter une tribune plus importante pour exposer nos idées.

    En septembre, Civitas présentera donc sa stratégie à cet effet ainsi qu’un programme affranchi de tout politiquement correct.

    Le 8 mai 2016, lors de l’hommage national à Sainte Jeanne d’Arc, je concluais mon discours par un appel à la convergence. Il ne s’agissait pas d’une simple formule de convenance. Il ne faut pas non plus qu’il s’agisse d’un vœu pieux sans lendemain.

    Les circonstances difficiles que traversent la France et toutes les nations d’Europe reflètent une impitoyable convergence des catastrophes qui semble irrépressible. La tyrannie du mondialisme et de sa vassale république maçonnique se renforce de jour en jour. Le déferlement migratoire orchestré pour remplacer nos populations ne rencontre quasi aucune résistance d’une population anesthésiée par une société de consommation qui la tient en esclavage. Le vice et la dévirilisation de notre civilisation finissent d’achever ses capacités à affronter les évènements. Quant au dévoiement de la foi et de la doctrine catholiques par une Rome conciliaire devenue complice du nouvel ordre mondial, il ne fait qu’accentuer la déchristianisation de notre société.

    Ce terrible constat devrait avoir pour effet indirect de mettre fin à tout orgueil de ceux qui refusent de se soumettre. Aucun parti, aucun mouvement, aucune association ne peut raisonnablement croire qu’il parviendra seul et par ses propres moyens à restaurer la France. Seule la convergence des forces peut apporter un mince espoir. Encore faut-il pour cela que cette convergence se fasse sur un socle solide qui relie la foi du moine à la volonté du guerrier et à l’imagination du dissident dans le respect de l’héritage d’une France dont la grandeur a réellement démarré avec le baptême de Clovis.

    D’emblée, il faut désamorcer une crainte : la convergence n’est pas l’uniformité. La convergence est la coordination de l’agir au service d’un bien commun.

    Il faut obtenir que tous ceux qui aiment sincèrement la France et admettent que celle-ci est une terre chrétienne parviennent à conjuguer leurs efforts.

    Civitas peut jouer un rôle moteur dans ce domaine. Il faut que dans les mois qui viennent, cette convergence prenne une forme concrète. Que des conférences, des colloques, des congrès, des manifestations, soient autant d’occasion de convergence. Que des projets communs se mettent en place, au niveau local comme au niveau national. Que des médias alternatifs viennent les relayer. Qu’un réseau prenne forme. Et que Civitas y veille à ce que la défense de la Vérité y prime sur la loi du nombre.

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    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • POLYBE : LA RÉVOLTE DES MERCENAIRES (241-238 AV. J.-C.)

    Le traité de paix conclu et ratifié, Amilcar conduisit l’armée du camp d’Eryce à Lilybée, et là se démit du commandement. Gescon, gouverneur de la ville, se chargea du soin de renvoyer ces troupes en Afrique ; mais prévoyant ce qui pouvait arriver, il s’avisa d’un expédient fort sage. Il partagea ces troupes, et ne les laissa s’embarquer que partie à partie, et par intervalles, afin de donner aux Carthaginois le temps de les payer à mesure qu’elles arriveraient et de les renvoyer chez elles avant que les autres débarquassent.

    Les Carthaginois, épuisés par les dépenses de la guerre précédente, et se flattant qu’en gardant ces mercenaires dans la ville, ils en obtiendraient quelque grâce sur la solde qui leur était due, reçurent et enfermèrent dans leurs murailles tous ceux qui abordaient. Mais le désordre et la licence régnèrent bientôt partout ; nuit et jour on en ressentit les tristes effets. Dans la crainte où l’on était que cette multitude de gens ramassés ne poussât encore les choses plus loin, on pria leurs officiers de les mener tous à Sicca, de leur faire accepter à chacun une pièce d’or pour les besoins les plus pressants, et d’attendre là qu’on leur eût préparé tout l’argent qu’on était convenu de leur donner, et que le reste de leurs gens les eussent joints. Ces chefs consentirent volontiers à cette retraite ; mais comme ces étrangers voulurent laisser à Carthage tout ce qui leur appartenait, selon qu’il s’était pratiqué auparavant, et par la raison qu’ils devaient y revenir bientôt pour recevoir le paiement de leur solde, cela inquiéta les Carthaginois. Ils craignirent que ces soldats réunis, après une longue absence, à leurs enfants et à leurs femmes, ne refusassent absolument de sortir de la ville, ou n’y revinssent pour satisfaire à leur tendresse, et que par là on ne revît les mêmes désordres. Dans cette pensée ils les contraignirent, malgré leurs représentations, d’emmener avec eux à Sicca tout ce qu’ils avaient à Carthage. Là cette multitude vivant dans une inaction et un repos où elle ne s’était pas vue depuis longtemps, fit impunément tout ce qu’elle voulut, effet ordinaire de l’oisiveté, la chose du monde que l’on doit le moins souffrir dans des troupes étrangères, et qui est comme la première cause des séditions. Quelques-uns d’eux occupèrent leur loisir à supputer l’argent qui leur était encore dû, et, augmentant la somme de beaucoup, dirent qu’il fallait l’exiger des Carthaginois. Tous se rappelant les promesses qu’on leur avait faites dans les occasions périlleuses, fondaient là-dessus de grandes espérances, et en attendaient de grands avantages. Quand ils furent tous rassemblés, Hannon, qui commandait pour les Carthaginois en Afrique, arrive à Sicca ; et loin de remplir l’attente des étrangers, il dit : que la république ne pouvait leur tenir parole ; qu’elle était accablée d’impôts ; qu’elle souffrait d’une disette affreuse de toutes choses, et qu’elle leur demandait qu’ils lui fissent remise d’une partie de ce qu’elle leur devait. A peine avait-il cessé de parler, que cette soldatesque se mutine et se révolte. D’abord chaque nation s’attroupe en particulier, ensuite toutes les nations ensemble ; le trouble, le tumulte, la confusion tels que l’on peut s’imaginer parmi des troupes de pays et de langage différents.

    Si les Carthaginois, en prenant des soldats de toute nation, n’ont en vue que de se faire des armées plus souples et plus soumises, cette coutume n’est pas à mépriser ; des troupes ainsi ramassées ne s’ameutent pas sitôt pour s’exciter mutuellement à la rébellion, et les chefs ont moins de peine à s’en rendre maîtres. Mais d’un autre côté, si l’on considère l’embarras où l’on est quand il s’agit d’instruire, de calmer, de désabuser ces sortes d’esprits, toutes les fois que la colère ou la révolte les agite et les transporte, on conviendra que cette politique est très mal entendue. Ces troupes une fois emportées par quelques-unes de ces passions, dépassent toutes bornes : ce ne sont plus des hommes, ce sont des bêtes féroces ; il n’est pas de violence qu’on n’en doive attendre. Les Carthaginois en firent dans cette occasion une triste expérience. Cette multitude était composée d’Espagnols, de Gaulois, de Liguriens, de Baléares, de Grecs de toute caste, la plupart déserteurs et valets, et surtout d’Africains. Les assembler en un même lieu, et là les haranguer, cela n’était pas possible ; car comment leur faire entendre ce que l’on avait à leur dire ? Il est impossible qu’un général sache tant de langues : il l’est encore plus de faire dire quatre ou cinq fois la même chose par des interprètes. Reste donc de se servir pour cela de leurs officiers, et c’est ce que fit Hannon. Mais qu’arriva-t-il ? souvent ou ils n’entendaient pas ce qu’il leur disait, ou les capitaines, après être convenus de quelque chose avec lui, rapportaient à leurs gens tout le contraire, les uns par ignorance, les autres par malice. Aussi ne voyait-on qu’incertitude, que défiance, que cabale partout. D’ailleurs ces étrangers soupçonnaient que ce n’était pas sans dessein que les Carthaginois, au lieu de leur députer les chefs qui avaient été témoins de leurs services en Sicile et auteurs des promesses qui leur avaient été faites, leur avaient envoyé un homme qui ne s’était trouvé dans aucune des occasions où ils s’étaient signalés. La conclusion fut : qu’ils rejetèrent Hannon ; qu’ils n’ajoutèrent aucune foi à leurs officiers particuliers, et qu’irrités contre les Carthaginois, ils avancèrent vers Carthage au nombre de plus de 20.000 hommes, et prirent leurs quartiers à Tunis, à 26 stades de la ville.

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  • Un deuxième scrutin sera bien organisé...

    ...en Autriche :

    "La Cour constitutionnelle autrichienne a annoncé vendredi l'invalidation du résultat de la présidentielle qui a vu l'écologisteAlexander Van der Bellen battre de peu le candidat d'extrême droite Norbert Hofer en mai, en raison d'irrégularités dans le dépouillement de certains suffrages.

    Cette décision sans précédent, qui valide le recours déposé par le parti FPÖ de Norbert Hofer, ouvre la voie à un nouveau scrutin, sans doute à l'automne. Alexander Van der Bellen, qui l'avait emporté avec 50,3% des voix, devait prendre ses fonctions le 8 juillet. L'intérim à la tête de l'Etat sera assuré par la présidence de la chambre basse du parlement."

    Nos grands démocrates qui veulent faire revoter les Britanniques, le résultat du référendum ne leur plaisant pas, vont finir par s'étrangler de ce trop plein de vraie démocratie en Europe.

    Rappel des faits ici et ici.

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Nouvelle dégradation de l’accès aux soins médicaux pour les Français

    FRANCE (NOVOpress avecle Bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : Alors que fin 2010, un sondage montrait qu’un tiers des Français avaient durablement renoncé à se soigner, la dernière étude de l’UFC‑Que choisir, intitulée La fracture sanitaire s’aggrave, montre une nouvelle dégradation, « spectaculaire » note l’association, des conditions sanitaires de nos compatriotes.Jusqu’à 20 millions d’entre eux vivent actuellement dans des territoires où l’offre libérale de soins est insuffisante, principalement dans les zones rurales.

    Préoccupante pour les généralistes, la situation est carrément critique en ce qui concerne les spécialistes. Aux problèmes liés à l’éloignement géographique, s’ajoutent en effet pour ces derniers celui des dépassements d’honoraires. L’offre au tarif de la Sécurité sociale est actuellement très insuffisante pour couvrir les besoins, souligne UFC‑Que Choisir.

    « Entre 2012 et 2016, l’accès géographique aux médecins généralistes (à moins de 30 minutes du domicile) s’est dégradé pour plus du quart de la population. Pire, l’accès aux médecins spécialistes a diminué pour 38 % des Français en ce qui concerne les ophtalmologistes, 40 % pour les pédiatres et même 59 % de la population pour l’accès aux gynécologues. La situation est encore plus alarmante pour les spécialistes au tarif de la sécurité sociale, dont l’offre a reculé pour plus de la moitié des usagers, quelle que soit la spécialité étudiée. »

    L’UFC-Que Choisir ajoute :

    « Selon les spécialités, ce sont entre 14,6 millions (pour les généralistes) et 21,1 millions (pour les pédiatres) d’usagers qui vivent dans un territoire où l’offre de soins libérale est notoirement insuffisante, principalement dans les zones rurales et montagneuses. Mais à ces déserts médicaux des champs, il faut ajouter les déserts médicaux des villes, qui eux sont financiers. Car lorsque l’on cherche à se soigner sans dépassement d’honoraires, c’est plus de 8 Français sur 10 qui n’ont pas suffisamment d’ophtalmologistes ou de gynécologues autour de chez eux ! »

    Le gouvernement socialiste préfère dépenser un milliard d’euros pour l’Aide Médicale d’Etat, réservée aux clandestins, plutôt que de venir en aide à la France périphérique.

    http://fr.novopress.info/

  • Regard sur l'actu #29 : L'échec des zadistes à Notre-Dame-des-Landes

    Dimanche soir le verdict tombait : 55% des électeurs de Loire-Atlantique se déclaraient favorables au nouvel aéroport de NDDL. Ce résultat qui peut sembler surprenant, traduit l'autisme des d'activistes qui se sont emparés du sujet.

    Un référendum, pourquoi faire ?

    Le recours au référendum local a paru être la seule solution pour en terminer avec ce conflit de territoire autour d'un grand projet d'aménagement. L'expression populaire sert ici de caution aux actions des politiques qui défendent le projet en coopération avec Vinci. Mais les « zadistes » qui occupent le site contestent la légitimité de ce referendum. D'une certaine manière, ils sont pris à leur propre piège, eux qui réclament souvent une démocratie directe et une démocratie plus locale, découvrent que le recours au referendum n'est pas la panacée. Avec le Brexit, le referendum est paré de toutes les vertus, alors qu'à NDDL, il devient suspect de toutes les tares.

    Avec NDDL, ce résultat permettra à Manuel Valls que de demander aux zadistes de respecter l'expression populaire. Ce qui n'empêchera aucune association d'introduire un énième recours pour s'opposer au projet. Quitte à agacer encore plus les habitants... Mais ce résultat peut tout de même poser question, car si l'aéroport est un projet local, il est bel et bien destiné au rayonnement global de l'aire urbaine nantaise. Il y a donc une contradiction apparente à demander en local si on est d'accord avec un projet global qui aura aussi un impact sur le territoire français dans son ensemble et sur le trafic aérien international. Partant de là, on est bien dans le « glocal », cette tendance à passer du global au local en faisant fi des échelles intermédiaires. Et qu'est-ce que le « local » quant on voit des hordes d'étudiants débouler des facs vétustes des grandes métropoles pour se confronter à des riverains qui ont une approche différente de la situation ? Si à NDDL les riverains semblent hostiles à l'aéroport (en raison des nuisances, le fameux NIMBY), à Sivens, les agriculteurs locaux étaient pour beaucoup favorables au projet de barrage. Conflits et montée aux extrêmes...

    Les zadistes, coupés du monde

    « Quiconque se met à fréquenter les milieux radicaux s’étonne d’abord du hiatus qui règne entre leurs discours et leurs pratiques, entre leurs ambitions et leur isolement. Ils semblent comme voués à une sorte d’auto-sabordage permanent. On ne tarde pas à comprendre qu’ils ne sont pas occupés à construire une réelle force révolutionnaire, mais à entretenir une course à la radicalité qui se suffit à elle-même – et qui se livre indifféremment sur le terrain de l’action directe, du féminisme ou de l’écologie. »

    Comité Invisible, A nos amis, pp. 144-145

    Cet extrait de l'opuscule A nos amis résume en grande partie ce dont il est question. Alors que les ZAD réunissaient à l'origine paysans, associatifs, étudiants et radicaux, elles se sont progressivement resserrées autour d'une poignée de radicaux parmi les radicaux faisant la chasse à tout ce qui n'est pas suffisamment comme eux et s'opposant frontalement à certains riverains. Les ZAD ont aussi servies d'abris à un grand nombre de marginaux et de pseudo-anarchistes et n'ont pas sues apparaître pour ce qu'elles devaient être : des espaces d'autonomie populaire pour tous les citoyens. Des espaces d'échange, de débat et d'autogestion a-politique. Car partout la seule préoccupation demeure l'intransigeance. Dans cette folle montée aux extrêmes avec les autorités, personne n'est sorti gagnant, ni les zadistes, ni les riverains, ni les autorités. A Sivens, cela aura coûté la vie à Rémy Fraisse.

    Le refus de la jonction

    Parmi les stratégies perdantes, une nous semble évidemment importante car elle a concernée directement certains de nos camarades : le refus de recevoir des militants sincères des milieux catholiques, identitaires et souverainistes. Militants LMPT chassés, militants du MAS dénoncés, FN considéré comme illégitime à parler d'écologie, le zadiste aura refoulé toutes les tentatives de jonction, perçues comme de l'infiltration ou de la récupération, et aura voulu garder pour lui sa petite lutte égotique pour l'écologie telle qu'il l'imagine. Pourtant le seul moyen de vaincre était sur un combat ponctuel d'accepter tout le monde. Les militants classés par le système à « l'extrême-droite » n'étaient pas venus à NDDL ou à Sivens pour parler immigration ou islamisation, mais pour parler décroissance, relocalisation, territoire, économie solidaire, microcrédit, etc... Le rejet de toute forme de discussion sous prétexte qu'il y a des gens « avec qui on ne discute pas » est un des éléments clef de l'échec des zadistes.

    Le FN par exemple s'est positionné contre l'aéroport de NDDL, une position qui vient d'un travail de fond et d'une véritable révolution en terme de paradigme pour le mouvement. Révolution attestée par le travail des députés européens qui combattent contre les lobbies (Monsanto), contre le Traité transatlantique, pour la défense des abeilles ou même contre les baleiniers japonais. Le FN aurait pu être une arme dans ce combat et la victoire au referendum serait passée par la mobilisation de ses électeurs, peu enclin à se déplacer habituellement sur ce type de sujet.

    L'ultra-gauche ou la religion en politique

    Ce qui manque à l'ultra-gauche c'est une dose de machiavélisme. En raisonnant « politique » on accepte certains compromis, mais si on raisonne « religion » et qu'on fait de la doctrine un dogme, alors on court au désastre. Il n'y a que chez eux qu'on écrit des livres pour savoir si on doit dialoguer avec « l'ennemi » ... Le militant d'ultra-gauche est un véritable ayatollah de la doctrine embourbé dans des mythes sclérosants comme « le soulèvement populaire », « la grève générale » ou le non moins célèbre « antifascisme ».

    Alors que la ZAD esquisse un retour au réel et une réflexion en phase avec l'actualité, dans la pratique, le militant agit toujours selon des paradigmes datés (exactement comme dans l'ultra-droite, d'ailleurs). En effet les conflits pour le territoire obligent à réviser totalement la vulgate marxiste, car les combats territoriaux sont par définition interclassistes. La colère populaire (et populiste) est aujourd'hui celle des classes moyennes en voie de paupérisation. Dans sa recherche fantasmée d'un néo-prolétariat métissé, l'ultra-gauche passe totalement à coté des réalités sociologiques et géographiques de l'Occident. Pire encore, comme à Calais où les No Borders sont détestés par une population souvent frappée par un chômage endémique et qui se sent abandonnée par les autorités, elle devient une arme des forces capitalistes et même, parfois, des mouvements islamistes (comme l'illustre certaines unions incestueuses au prétexte de la lutte pour la Palestine ou contre « l'exclusion » dans les banlieues). L'influence de l'ultra-gauche états-unienne des années soixante qui a transféré la lutte des classes du terrain économique vers le terrain de la société (contre l'homme hétérosexuel blanc) n'y est pas pour rien (on songera au combat pour les minorités ethniques, à un certain féminisme, au gender, …). L'ultra-gauche a été intégralement digérée par la post-modernité et même son écologie est post-moderne. C'est à dire qu'elle a tenté de déconstruire une vision de la nature forgée par la pensée occidentale depuis l'Antiquité pour faire de la nature une sorte de nouvel absolu. Mais poussé à son paroxysme, cette optique conduit paradoxalement à envisager une nature qui n' a plus rien de naturel, une nature fantasmée, hors-sol, globale, qui n'a précisément plus rien de naturel, c'est à dire qu'on évacue certaines dimensions propre à la nature comme la hiérarchie, la prédation ou le territoire au profit d'une prétendue coopération entre espèces qui est précisément une manifestation de l'anthropomorphisme et de l'anthropisation du monde. C'est ce qui donne entre autre l'antispécisme et le végétalisme (ou veganisme) et certaines délires New Age.

    Une écologie authentiquement citoyenne

    Une écologie authentiquement citoyenne est une écologie qu'on ne laisse surtout pas aux militants de l'écologie politique ou aux militants tout court. Parmi les principaux succès de l'écologie citoyenne, il y a évidemment certaines associations locales véritablement apolitiques ou les initiatives économiques de petits producteurs (AMAP, coopératives, magasins de producteurs). Cela nous amène à revoir ce qu'est le citoyen. Le citoyen est un acteur du territoire qui possède des droits et des devoirs. Jusque là, c'est assez simple. Le citoyen est l'antithèse du militant, car le citoyen est acteur d'une communauté humaine réelle là où le militant n'en constitue qu'une portion sur des critères essentiellement idéologiques et constituant progressivement une tribu avec ses codes incompréhensibles. Or la Cité n'est pas une idéologie au sens moderne, c'est une façon d'être au monde qui est incarnée et transmise et non diffusée par une quelconque propagande. Là où le citoyen agit, le militant spécule. Les militants ne sont, sauf cas exceptionnel, jamais des acteurs de leur territoire. La plupart des zadistes de Sivens étaient des étudiants toulousains qui au lieu d'organiser un système de distribution de panier de producteurs dans leur baraquement étudiant ce sont piqués d'aller jouer à la révolution au fin fond du Tarn. Or aucune lutte ne peut réellement être déconnectée du lieu où on habite, c'est ce qu'illustrent les blocages. Et comme le militant est surtout bon pour spéculer, il doit trouver les outils adaptés pour faire passer ses idées, et non son idéologie, vers le citoyen, qui lui agit. A NDDL, le combat consistait à faire prendre conscience à la population, comme dans le cas des LGV, que l'aéroport était inutile, qu'il y aurait des nuisances multiples, que cela n'aurait pas les effets économiques attendus, etc... Il fallait parler de tout sauf d'idéologie et ne surtout pas agir comme un bande de marginaux gauchistes.

    NDDL traduit donc la faillite complète de l'ultra-gauche militante qui aura entraînée dans sa chute une lutte légitime contre un grand projet inutile. Le gouvernement a bien compris qu'il pouvait manipuler autant que possible l'ultra-gauche pour faire capoter toutes les luttes sociales et écologiques. Il faut rendre le combat pour les territoires aux acteurs du territoire, les citoyens. Car ils sont les seuls à pouvoir agir légitimement sur leur lieu de vie. Le révolutionnaire doit entrer en synergie avec les citoyens et incarner avec eux la lutte tout en aidant à lui donner une forme. Tout le contraire des gauchistes, en somme.

    Jean / C.N.C.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2016/06/30/regard-sur-l-actu-29-l-echec-des-zadistes-a-nddl-5820328.html

  • Immigration, la catastrophe. Que faire ? (1/3) Le choc des faits