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  • Samedi 4 Mai : Reprise des rond-points partout en France

    Appel

     
    Le 4 mai 2019, cela fera 2 ans depuis l’élection de Macron. 2 ans de mépris, 2 ans d'écrasement populaire, 2 ans de bavardage inutile sur l'écologie, 2 ans de violences, des milliers de personnes blessées, mutilées, incarcérées, condamnées...

    "Je ne vois pas comment on sort de ça, angoisse un conseiller de Macron.
     
    Avec les beaux jours, les Gilets jaunes vont revenir et installer des barbecues sur les ronds-points..." (30 mars 2019, Le Parisien)

    Eh bien, réalisons leur cauchemar : organisons des banquets partout dans l'hexagone le 4 mai.
    Après des mois de manif, en pleine « semaine jaune », faisons du 4 mai une journée portes ouvertes sur les ronds points, les places, dans les rues !

    Comme un banquet n’a pas lieu sans convives, nous invitons tout le monde à nous rejoindre et à reprendre cet appel, notamment le mouvement pour le climat et le mouvement social.

    Installons des tables, des chaises, des barbecues, et mangeons, trinquons à la fin de leur règne !
    Après le banquet, le champ est ouvert à toutes les initiatives : concert, projection de film, occupation, construction de cabanes...

    Le 4 mai, reprenons les villes et les ronds points pour retrouver le goût d'une vie décente, ensemble sur une planète vivable !
     
    Utilisez la plateforme La Ligne Jaune pour organiser et coordonner le travail préparatoire à ce grand banquet! Et créer un évènement pour votre rendez vous local depuis votre groupe local.

    Vu sur:
    https://www.facebook.com/events/2746035495414162
    https://www.facebook.com/Grand-Banquet-4-mai-1936771943112866
     
  • Exfiltré du cortège CGT du 1er mai Martinez accuse la police ... La vérité est tout autre ! La CGT a vécu, c'est du passé !

    Nous n'avons pas vocation à jouer les chaînes d'information en continu. Tout le monde sait déjà la mésaventure de Philippe Martinez, hier, 1er mai, en tête du cortège CGT.

    Il en a accusé les forces de l'ordre ce qui n'est qu'un acte de propagande et un déni de réalité.

    Martinez a du être exfiltré de la manif CGT parce que les Black Blocs en avaient pris la tête avec les intentions que l'on sait. Casser, détruire, charger la police. 

    La vérité est que la CGT aujourd'hui sans troupes, n'a plus les moyens d'assurer sa propre sécurité, de constituer un S.O. digne de ce nom. Les gros bras d'antan sont vieux, peu nombreux, démotivés. Les forces de l'ordre qui avaient pour consigne d'empêcher que les Black Blocs ne prennent la tête des cortèges et ne s'emparent de la conduite des manifestations, les ont chargés. Au reste, les Black Blocs dans la tradition de l'ultra-gauche avaient déjà commencé à s'en prendre au malheureux Martinez. Il s'était fait voler son cortège par bien plus révolutionnaire que lui qui n'est qu'un membre privilégié de la nomenclature du Système, habillé en prolo.

    Au delà de cette péripétie d'importance secondaire, la vérité est que le syndicalisme français, avec un taux de syndicalisation des salariés français autour de 7% est réduit à l'état gazeux. La vérité est que lorsque le Pouvoir entend renouer le dialogue avec les Français par le canal des dits partenaires sociaux, il s'appuie sur des structures fantomatiques et discréditées : prisonnier de ses habitudes, il ignore les réalités. Il fait comme si. La vérité est, notamment, que la CGT actuelle ce ne sont plus que des bureaux, des apparatchiks à hauts salaires et des subventions d'État. La grande force revendicatrice et révolutionnaire de jadis, c'était avant. C'était hier ou avant-hier. La CGT est passée ! Elle est du passé.LFAR

    Archives • Sur les violences du 1er mai, lire dans lafautrearousseau ...

    1er mai : Face à la gauche radicale, les syndicats ne font plus le poids

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/05/02/martinez-exfiltre-du-cortege-cgt-du-1er-mai-accuse-la-police-6147895.html

  • Macron dans l’impasse du chaos, par Ivan Rioufol

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    Emmanuel Macron semble sincère quand il parle des Français en colère : “J’ai entendu, compris, senti dans ma chair ce qu’ils vivent.” C’était le 25 avril, lors de sa première conférence de presse à l’Élysée. En réalité, la grandiloquence du Narcisse blessé expose sa propre souffrance, causée par l’irritation qu’il suscite. Le président est trop fin pour ne pas l’avoir compris : c’est son diagnostic sur l’état de la société qui se révèle erroné. L’impasse est là. Sa faute initiale, martelée ici depuis son hold-up électoral il y a deux ans, est d’avoir fait du populisme un repoussoir. Or les aspirations populaires sont éminemment respectables quand elles attendent plus de démocratie pour les humbles, moins d’arrogance chez les puissants.

    Quand Macron, l’autre jour, fait l’éloge de l’enracinement, il oublie qu’il déclarait il y a un an aux catholiques : “Ce ne sont pas les racines qui importent, c’est la sève.” Sa nouvelle ode à l’”art d’être français” se heurte à son affirmation de 2017 : “Il n’y a pas de culture française.” “Je peux mieux faire”, a-t-il promis cette fois. Mais où est, chez lui, la pensée limpide ?

    Attention ! La colère française est toujours là. Le 1er Mai l’a rappelé. Les 17 milliards d’euros que le gouvernement a lâchés, au total, pour tenter d’éteindre la révolte des “gilets jaunes” ne suffiront pas à acheter la paix sociale. La crise n’est pas seulement économique et sociale, comme le soutient le chef de l’État avec son “état d’urgence”. L’enjeu est de “répondre au sentiment d’exclusion d’une partie de la population” (Gérard Larcher, président du Sénat).

    Le gouvernement, qui a décidé lundi d’accélérer le rythme des réformes, n’a rien réglé de la crise de la démocratie, clé de voûte de l’insurrection des Oubliés. En refusant d’accéder à la demande, formulée lors du grand débat, d’un référendum d’initiative citoyenne, même encadré, et en n’octroyant que 20 % de proportionnelle pour de futures élections législatives, le président a pris le risque d’attiser le chaos né des frustrations de trop de citoyens marginalisés. Les prochaines élections européennes pourraient devenir le prétexte à un vote sanction contre un pouvoir en mal d’idées claires.

    L’entourloupe se dessine à mesure que l’Élysée joue sur les mots, obscurcit ses desseins, se campe dans le centrisme savonneux du “en même temps”.

    Ivan Rioufol

    Texte daté du 18 avril 2019 et repris du blog d’Ivan Rioufol

    https://fr.novopress.info/214434/macron-dans-limpasse-du-chaos-par-ivan-rioufol/

  • Le nouveau vandalisme religieux supra-sélectif

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    Bernard Plouvier

    C’est bien connu : depuis la Loi de 1905 instaurant la séparation des Églises et de l’État, nos princes – le Président de la République, son Premier ministre et le titulaire de l’Intérieur et des Cultes - sont rigoureusement impartiaux dans leur attitude envers les religions, leurs clergés et leurs fidèles.

    On se souvient des hurlements des media lorsque des crétins (restées anonymes et impunies) ont profané un cimetière juif en Alsace et un autre dans la région lyonnaise, au mois de février 2019. Il faut croire que les choses vont plus mal encore en Europe centrale et orientale, puisque les autorités de Pologne, Lituanie, Ukraine, Moldavie et Grèce font survoler les cimetières juifs par des drones.

    Toutefois pour être logique, l’on doit comparer les retentissements médiatiques des profanations de cimetières et d’édifices religieux de tous bords. C’est ce que peut faire l’athée, strictement indifférent au plan dogmatique, mais financièrement intéressé par les conséquences du vandalisme… puisque, par l’effet de la Loi de 1905, les contribuables réparent les dégâts.

    En 2018, ce sont 59 cimetières chrétiens qui ont été profanés, dans le silence sépulcral (!) du ministre et des media. En 2017, 1063 églises, chapelles et temples ont été vandalisés et 875 durant l’année 2018, pour la seule métropole.

    Seul l’aveugle et le sourd ignorent l’origine des profanateurs, une origine commune aux actes antichrétiens et judéophobes.

    Le traitement médiatique est aussi sélectif que l’attention du ministre de tutelle, surmené à force de réprimer les dangereux « fascistes » et autres Gilets mordorés. On nous ressort l’antienne de « l’extrême-droite », alors que les attentats qui se sont multipliés en France sont exclusivement dus aux djihadistes.

    Des élections doivent prochainement avoir lieu. L’occasion serait peut-être bonne pour les croyants sincères de sanctionner un pouvoir sourd et aveugle aux véritables sociopathes, inutilement importés en France, par complaisance envers l’islamo-pétrodollar.

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  • Au Parlement européen, les députés LR ont voté toutes les dérives sociétales

    Au Parlement européen, les députés LR ont voté toutes les dérives sociétales

    De Benoît Dumoulin dans l’Incorrect :

  • Touche pas à mon bureaucrate

    6a00d8341c715453ef0240a48334cc200d-320wi.jpgCe 3 mai, commentant la partie de manille, l'insipide conformiste Alain Duhamel faisait face à son brillant contradicteur, presque incontournable désormais, le souverainiste Éric Zemmour. On dissertait sur le déclin du syndicalisme français. Et on constatait qu'il s'était trouvé humilié dans le cadre des défilés de l'avant-veille. Ces rassemblements, violents à l'origine, on les présente aujourd'hui pour traditionnels. Les voilà donc considérés comme gâchés, puisque submergés par les blacks blocs et les gilets jaunes.

    Profitons-en pour enfoncer le clou, esquissé dans notre chronique précédente[1], peut-être un peu trop elliptique quant à son intention. La référence au décret d'avril 1941, et par conséquent à la charte du travail signée finalement en octobre ne peut pas évacuer la pesanteur historique. Impossible de taire non plus la préférence de l'auteur pour l'idéal de concorde sociale, dans les circonstances dramatiques de l'époque, celle de la loi qui institua le Premier mai jour chômé et payé en l'honneur du Travail.

    Cette fête exprime le résultat d'un substrat historique de luttes professionnelles, très dures, remontant au XIXe siècle. Les gouvernements totalitaires des années 1930, aussi bien en Allemagne qu'en Union soviétique s'en étaient approprié l'héritage. En France, ne l'oublions pas non plus, le Front populaire, inspiré par le mot d'ordre antifasciste, invention du Komintern en 1935[2], s'était soldé par un lamentable échec dès 1937. Les choses s’y sont donc présentées dans des contextes très différents. Beaucoup plus significative que le changement de pouvoir que certains baptisèrent révolution nationale, c’est une véritable révolution corporative spontanée[3] qui s’est dessinée dans les esprits, dans les entreprises comme dans les professions, du fait de la débâcle de 1940.

    Les historiens honnêtes du futur s’empareront un jour ou l’autre du sujet, jetant le marxisme à la poubelle. Le grand courant de rapprochement de ce qu’on appelle désormais, – d'une façon un peu conventionnelle, – les partenaires sociaux, avait été esquissé dès la négociation des accords Matignon de 1936. Mais, alors, l'esprit nouveau avait été saboté par les bureaucrates et les agitateurs communistes, staliniens comme trotskistes, imposant leurs mots d'ordre.

    De 1941 à 1945 la haute administration du ministère des Finances chercha, elle aussi, à détourner l'aspiration du pays. Elle imposa ses propres modèles productivistes au service des préoccupations de l'étatisme et du capitalisme de connivence. Une sourde bataille ne cessa de l'opposer aux représentants des entreprises réelles comme aux défenseurs des libertés professionnelles.[4] La réalité sinistre imposa que l'épuration sanglante de 1944-1945 renforçât ce pouvoir que l'on étiquetait à l'époque comme synarchiste, épargnant les collaborateurs économiques mais fusillant les idéalistes et les militants. Évoquant le cas de Robert Brasillach, Charles De Gaulle qui avait refusé sa grâce à François Mauriac et Albert Camus, dira plus tard : "C'est un honneur d'être fusillé". Le sang versé permettait aussi d’occulter la captation de pouvoir.

    Dès la crise de mai 1968, pourtant, on pouvait entrevoir ce dont la manifestation de ce 1er mai 2019 a dévoilé l'achèvement. Des couleurs rouges, noires et jaunes, et des étoiles symboliques qu'elles représentent, la plus démonétisée se révèle bien celle de la CGT stalinienne du bureaucrate Martinez.

    Si habile, si éloquent que puisse se montrer son jeune camarade Brossat, tête de liste du PCF en vue des élections européennes du 26 mai, les premiers sondages le créditaient de 2 %. Aujourd'hui Paris-Match l'évalue à 3 % : énorme poussée[5]. Ajoutons-y 1 % pour Lutte ouvrière. Si dans 3 semaines il obtient 5 % on criera au prodige.

    Dans son livre stimulant consacré au "Naufrage des civilisations"[6], Amine Maalouf situe entre 1976 et surtout 1979, date de la victoire de Thatcher en Angleterre et de Khomeiny en Iran, ce qu'il analyse comme un grand retournement : les conservateurs sont devenus les vrais révolutionnaires, ceux d'en face ne s'intéressant plus qu'au maintien des avantages acquis. Cette pensée me semble contenir une forte part de vérité.

    Reste pour la France une double et impérieuse nécessité : prendre acte d'abord de ce renversement. Quarante ans pour ouvrir les yeux devraient suffire. Ensuite, si la CGT a divisé par 7 en 70 années le nombre de ses adhérents, si le taux global de syndicalisation s'est divisé par 3, passant de 30% à moins de 10 % en 10 ou 20 ans, reste la nécessité de travailler aux quelque 30 000 ou 40 000 accords d'entreprise à négocier chaque année. Et pour cela s'impose la reconstruction de forces syndicales d'un type nouveau dans notre pays aussi bien chez les salariés, les indépendants ou les entrepreneurs. Loin des bureaucrates. Très loin du drapeau rouge.

    JG Malliarakis 

    Apostilles

    [1] cf. L'Insolent du 2 mai : "Le retour du brin de muguet"
    [2] cf. Rapport Dimitrov au VIIe congrès de l'Internationale communiste.
    [3] cf. le livre "1940-1944 : La Révolution corporative spontanée" par Jean Paillard qui, en 1979, présente le phénomène comme une solution d'actualité.
    [4] Cf. Pierre Nicolle "Cinquante mois d'armistice" ed. André Bonne 1947, 2 volumes.
    [5] cf. Les Européennes en temps réel.
    [6] p. 170 de "Naufrage des civilisations" Grasset, 2019, 332 pages.

    https://www.insolent.fr/

  • Castaner empêtré dans la Salpêtrière

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    « On a attaqué un hôpital, agressé son personnel soignant. » Le Rantanplan de l’Intérieur s’étouffe d’indignation. Ils ont presque débranché des malades ! Des infirmières ont été quasiment violées. La Salpêtrière est sens dessus dessous ! Regardez ces gilets jaunes sans foi ni loi !

    Cette fois-ci, leur compte est bon, l’opinion va tourner définitivement casaque et condamner unanimement ces agitateurs du samedi. Castaner se frotte les mains. Quel coup fumant ! Allez, champagne pour tout le monde, c’est ma tournée ! Musique. « This is the Rhythm of the Night ». Yes ! Déchaînement sur le dance floor. Les lendemains de boîte sont parfois difficiles. La vidéo mise en ligne par ledit personnel soignant « sauvagement attaqué » montre à peu près le contraire de la version ministérielle.

    Pris en étau par des forces de police armées jusqu’aux dents, asphyxiés par les gaz lacrymogène, le groupe de manifestants en panique n’a pour seule issue que gravir un escalier extérieur qui – manque de chance – donne accès au service réanimation de la Salpêtrière. Pour des raisons médicales bien compréhensibles, le personnel refuse d’ouvrir la porte. Par leur nombre, les manifestants ont la possibilité de forcer le passage. Ils n’en font rien. Seule une personne tente de s’introduire, mais renonce rapidement devant les arguments des infirmières. Effectivement, attaque il y eut. Mais… Allez, on remet le champagne dans les bouteilles. Arrêtez la musique !

    Face au tollé, aux demandes de démission en cascade, le night clubber de la place Beauvau revoit son langage à la baisse. « Le mot attaque […] je n’aurais pas dû l’employer. » Rétropédalage. Il ne s’agit pas d’une attaque mais d’une « intrusion violente » dans l’enceinte de l’hôpital, précise le ministre. L’enquête du Monde montre, images à l’appui, qu’une poignée de manifestants s’est, dans un premier temps, introduite dans une voie longeant l’établissement, sans savoir qu’il s’agissait de la Salpêtrière (d’après les témoignages recueillis) et sans autre objectif que celui de fuir la charge des policiers et l’atmosphère irrespirable de leurs gaz lacrymogènes. L’inversion accusatoire va bon train.

    Mais soyons juste, il y eut dégradation. Un cadenas qui fermait la chaîne d’un portail a été odieusement massacré. Le montant des dommages s’élève, pour l’instant, à 4,50 €. Une somme qui vient s’ajouter aux vitrines et boutiques brisées par les Black Blocs. La note s’alourdit. Le contribuable appréciera. « J’entends le reproche qui m’est fait d’avoir utilisé le mot attaque, je souhaite qu’aucune polémique n’existe sur ce sujet. » « Je souhaite rester en poste, s’il vous plaît, n’en parlons plus », a omis d’ajouter l’embarrassé. Démis de ses fonctions, l’homme pourrait sombrer dans la dépression, faire une bêtise et se voir admis en réanimation à la Salpêtrière. Ce serait ballot.

    Jany Leroy

    https://www.bvoltaire.fr/castaner-empetre-dans-la-salpetriere/

  • Kosovo, le plus gros bobard de la fin du XXe siècle ?

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    Deux articles de Nicola Mirkovic et d’Antoine de Lacoste, publiés récemment sur ce site, saluent, à juste titre, celui du Monde diplomatique dans lequel Serge Halimi règle son compte à l’incroyable campagne de « bobards » à laquelle la quasi-totalité de la presse française a prêté son concours, pendant les 78 jours de la « guerre du Kosovo ».Il aura, en effet, fallu vingt ans pour que cette imposture et ses soutiens soient exposés crûment dans un organe de presse ayant pignon sur rue !
    Cependant, l’attention portée exclusivement à ces 78 jours masque un fait plus important encore, à savoir que ces contre-vérités et inventions, aussi burlesques que criminelles, n’auraient pas été gobées par les opinions publiques si elles n’avaient été précédées de huit années d’un pilonnage tout aussi intense de fausses nouvelles visant à diaboliser la Serbie. 
    Si cette désinformation a pu fonctionner si facilement, c’est qu’avait été instaurée dans nos médias une vision manichéenne dans laquelle les Serbes étaient le Mal absolu et leurs adversaires des anges purs.
    Pendant la période des bombardements (dont le prétexte était un imaginaire risque de désastre humanitaire au Kosovo), quelques voix éclairées auxquelles il était impossible d’interdire l’accès aux médias, comme celle de Régis Debray, ont contribué à fissurer le mur de censure implicite derrière lequel les « bobards » se donnaient libre cours. 
    Ces quelques voix qui réussirent à percer le mur de l’unanimisme complice ont permis, ensuite, à de vrais journalistes d’investigation comme Serge Halimi 1 et Pierre Péan 2de se glisser dans la brèche et de mettre au jour les manipulations sous-jacentes à cette sinistre propagande. 
    Il n’en va pas de même concernant les bobards des huit années qui précédèrent. 
    On a sans doute encore en tête la litanie des « informations » inventées de toutes pièces ou monstrueusement déformées (car les Serbes, naturellement, ne furent pas irréprochables !), mettant en scène les horreurs perpétrées par les Serbes, que nos médias ont déclinées sur tous les tons, en censurant impitoyablement toute contre-expertise (et pourtant, il en existait en abondance !) démontrant leur fausseté. 
    Épuration ethnique des Croates puis des Kosovars, viols massifs, camps de la mort, incrimination de génocide à Srebrenica … la liste en est trop longue pour qu’on les rappelle ici. 
    C’est sur ce terreau qu’ont pu prospérer les mystifications de la guerre du Kosovo, et ne pas le prendre en considération est se condamner à ne rien comprendre à l’hybris guerrière qui a saisi nos médias à cette occasion.
    Sur tout cela, un quart de siècle plus tard, non seulement les opinions publiques restent totalement mystifiées, mais mieux : ces bobards continuent d’être entretenus dans nos médias, notamment à chaque fois qu’un ancien dirigeant serbe est traduit devant le Tribunal pénal international. 
    Il est clair que tous ces bobards n’avaient qu’un but : préparer les opinions publiques à accepter, voire à désirer, l’agression militaire et le dépeçage de la Serbie. 
    Non, le Kosovo n’est pas « le plus gros bobard de la fin du XXe siècle » ; ce n’en est que l’apothéose programmée. 
    À quand la dénonciation, par Le Monde diplomatique, de la contribution des mêmes médias à cette « fabrication du consensus » ? 
    Notes:
    1. L’opinion ça se travaille, Agone, 2000 
    2. Kosovo: Une guerre « juste » pour un État mafieux, Fayard 2013 

    Maurice Pergnier

    http://by-jipp.blogspot.com/2019/05/kosovo-le-plus-gros-bobard-de-la-fin-du.html#more