Une nouvelle (énième) illustration de l’impossibilité du vivre-ensemble ? L’écrivain algérien Kamel Bencheikh qui clame haut et fort son islamophobie, affirme que le 30 avril un chauffeur de bus de la RATP, « un barbu de type maghrébin », aurait interdit l’accès de son véhicule à sa fille, accompagnée d’une de ses amies, en raison de sa tenue trop légère. Une procédure disciplinaire a été lancée par la régie des transports contre cet employé. « Pourtant, rapportait RTL dimanche « la version évoquée par Olivier Davoise, syndicaliste CGT à la RATP, est bien différente. » (Le chauffeur) a refusé l’accès à deux jeunes filles parce qu’elles ont refusé de monter à l’arrêt du bus alors qu’elles fumaient leur cigarette. Il a refermé les portes et s’est arrêté au feu rouge trente mètres plus loin ».« Imaginer un collègue qui croit dans sa religion, qui la pratique dans sa vie privée et qui refuserait l’accès au bus sous prétexte que la jupe est trop courte ou le décolleté trop profond, ça ne tient pas debout une seconde», Invité hier du Grand Jury RTL, Le Figaro, LCI , Jordan Bardella a pointé « une politique de recrutement (à la RATP) qui s’est orientée vers des grands frères dans des quartiers de manière à acheter la paix sociale et éviter que les bus se fassent caillasser.» Et la tête de liste RN aux élections européennes d’ajouter : « on a des chauffeurs islamistes qui refusent de conduire après une femme, parce qu’elle a touché le volant, on a des locaux de prières clandestins dans un certain nombre de dépôts de banlieues. Ce sont des faits qui existent et il est temps aujourd’hui de réaliser un grand audit national sur tous les postes occupés par des fichés S dans les transports ».
Ajoutons que l’incrédulité a priori du responsable cégétiste devant la réalité de cet incident elle aussi ne tient pas (complètement) debout. Sans préjuger des résultats de l’enquête (il faut rester prudent) rappelons l’affaire qu’évoquait Jordan, à savoir celle de ce chauffeur de bus de la RATP qui avait refusé de prendre le volant après une femme, mais dont le radicalisme avait été contestée par l’élue insoumise Danièle Obono. Contesté, le comique Pierre Palmade l’est aussi ces dernières heures, s’étant attiré les foudres du lobby LGBT pour avoir opéré une distinction entre les homos refusant le communautarisme et les gays : Invité de l’émission On n’est pas couché sur France 2 pour témoigner notamment de ses addictions, M. Palmade affirmait qu’ « Il y a les homos et les gays. Les gays, ce sont des gens qui mangent gay, qui rient gay, qui vivent gay, qui parlent gay, qui font des films gays. Et les homos, ce sont des gens qui sont homos mais ce n’est pas marqué sur leur front, on ne le sait pas quand ils parlent, on ne le sait que quand on va dans leur chambre à coucher »
Joël Deumier, coprésident de SOS Homophobie, a qualifié les propos de Pierre Palmade d’ homophobes et ils ont été jugés maladroits par Guillaume Mélanie, coprésident de l’association Urgence Homophobie. Cette polémique pourrait sembler a priori anecdotique voire dérisoire. Tout autant que l’affaire de ce kiosquier (un sur les 400 présents à Paris…) qui aurait – et c’est en effet une faute professionnelle si elle est avérée- refusé de vendre le numéro de L’équipe cette fin de semaine « sous prétexte que deux hommes s’embrassent en Une ». Un scandale révélé par un témoin de moralité au dessus de tout soupçon, en la personne de Grégory Tilhac, délégué général du festival de films LGBTQI+ ; un drame qui a bien sûr fait réagir la citoyenne Anne Hidalgo…
L’instrumentalisation de ces non-événements est révélatrice de la place sans cesse grandissante de lobbies communautaristes dont la pression sur la libre expression dans l’espace public va sans cesse croissante. Un schéma que l’on voit à l’œuvre depuis déjà plusieurs années outre-Atlantique… et au sein des instances bruxelloises. En terme de provocations manipulatoires ce sont d’ailleurs plus largement les progressistes qui en sont champions toutes catégories en France comme ailleurs. Il se trouve ainsi des médias pour affirmer que Matteo Salvini a tenu un discours vendredi dernier depuis le balcon de l’hôtel de ville de Forli (Emilie-Romagne) sciemment au même endroit où Benito Mussolini « avait assisté à l’assassinat de jeunes partisans de la démocratie.» A ce compte-là on pourrait bien réussir à prouver qu’en se promenant dans Rome, Matteo a mis ses pas dans ceux de Néron et de Caligula ou BHL à Benghazi dans ceux d’Erwin Rommel.
Cette tentative de tracer une filiation entre la Ligue et le fascisme mussolinien est idéologiquement non fondée et historiquement absurde, quand bien même M. Salvini mène en Italie, nation dont l’unité est relativement récente et la cohésion fragile, un combat politique de réconciliation nationale. Mais il s’agit, par capillarité en quelque sorte, de refiler le mistigri de l‘extrémisme aux alliés européens de la Ligue et donc, chacun l’aura compris, au RN. Infox et intox dont, ne doutons pas assure Bruno Gollnisch, nous serons abreuvées d’ici le 26 mai. A fortiori au moment ou les sondages les moins favorables prévoient que le groupe Europe des Nations et des Libertés (ENL) pourrait passer de la huitième à la troisième place au parlement européen avec plus d’une soixantaine d’élus…
https://gollnisch.com/2019/05/06/ca-mitraille-ca-eclabousse/