Le bio est à la mode, mais dans les assiettes seulement pas dans les champs. Il n'occupe que 31 millions d'hectares dans le monde (contre plus de 110 pour les seuls OGM) Depuis cinquante ans, un modèle domine sans partage l'agriculture l'agrochimie, peu soucieuse du milieu naturel, qu'elle exclut de ses pratiques, au risque de le faire disparaître. Tout l'inverse du bio, qui renoue avec l'agriculture traditionnelle.
Bio ou pesticides, durable ou rentable, telle est la question. Elle vaut autant en métaphysique qu'en agronomie. Être ou ne pas être biodégradable. La révolution agricole au XXe siècle s'est faite par l’artificialisation de la production. Le XXIe va-t-il procéder à une renaturalisation des cultures et se risquer à une contre-révolution agraire, avec des agriculteurs qui redeviendraient des paysans, après un demi-siècle d'amnésie ? Ou bien poursuivre la révolution en cours, des pesticides aux OGM ? La question mérite d'être posée. Elle bouscule les habitudes, les idées reçues, les résistances du monde agricole. Surtout en France où l'emprise de la FNSEA, l'incontournable syndicat agricole, a créé dans les fermes un agriculturellement correct : la chimie pour tous.
« On trouve clans les gènes de fœtus humains (...) plus de 400 polluants. »