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Ils ont déployé une banderole choc – en anglais, preuve d’un attachement viscéral à la belle langue catalane… - : « Le roi d’Espagne n’est pas le bienvenu dans les pays catalans ». Ils se sont associés a minima à l’hommage officiel, en présence du Premier ministre Sanchez et du roi Philippe VI. Ils ? Les mouvements indépendantistes catalans. Car, pour eux, l’urgence, c’est la libération de leurs « prisonniers politiques », comme on peut le voir sur d’autres pancartes accrochées ici ou là en Catalogne à certains balcons.
Comme par exemple dans le petit village de Ripoll, au pieds des Pyrénées, d’où sont originaires les fils d’immigrés marocains auteurs des attentats de Barcelone et de Cambrils, à la camionnette, et au couteau. Le Monde est allé enquêter sur le « malaise » qui règne dans la ville. La justice espagnole a rendu publics des documents de l’enquête montrant trois des « djihadistes de Ripoll » manipulant des ceintures d’explosifs, et affirmant « leur haine du koufar » (infidèle) en promettant, entre éclats de rire, « l’enfer pour les ennemis d’Allah ». Des images chocs qui font dire à une employée de la mairie interrogée par Le Monde :
« Nous les considérions comme des victimes secondaires car on leur avait lavé le cerveau mais les voir revendiquer les attaques avec une pareille désinvolture, ça nous a fait un choc, on a l’impression d’être revenus un an en arrière. »
Comme si le deuil n’avait pas été fait. Comme si on était allé un peu vite dans les explications. Comme si on avait été bien pressé de refermer le couvercle… Et en effet, comme en France ces dernières années, il y a eu en Catalogne une tendance à minimiser, et relativiser le phénomène du djihadisme chez certains jeunes musulmans, en les faisant passer pour des « victimes secondaires »… Il y a d’innombrables manières de fuir la réalité, de détourner le regard. Et la France, depuis « Je suis Charlie », fait figure de championne dans cette catégorie. Que la Catalogne ait, dans une fuite en avant indépendantiste aux conséquences incertaines, choisi l’affrontement avec le pouvoir central espagnol pour cacher l’immense problème de l’islamisme et l’échec de son modèle d’intégration (aussi inefficace que celui de la France) pourrait prêter à sourire, si cela n’était pas dramatique, hier à Barcelone et à Cambrils, mais malheureusement demain ailleurs.
En effet, il y a de quoi sourire devant une pseudo-défense de l’identité catalane qui laisse prospérer sur son sol des communautés musulmanes refermées sur leur culture et leur religion, et qui ne sait dire « welcome » qu’aux réfugiés mais surtout pas au roi d’Espagne. Le parallèle avec certains de nos leaders indépendantistes corses est d’ailleurs évident. Et j’attends avec impatience le moment où l’hymne corse, le « Diu salve regina » sera récitée par toutes les petites têtes brunes de l’île.
Quant aux indépendantistes catalans, il leur faudrait peut-être revisiter (et faire admirer à ces communautés musulmanes si peu intégrées) l’un des plus emblématiques monuments de leur Catalogne : l’abbaye de Poblet. Mais à Ripoll, municipalité indépendantiste, on a préféré ouvrir des ateliers sur le vivre ensemble : très peu de jeunes musulmans y sont venus… Alors l’abbaye de Poblet…
Qu’on le veuille ou non, l’identité et la culture catalanes sont intrinsèquement liées au christianisme (l’art roman européen serait né là, importé par des artisans lombards, ce qui fait tout de même rêver…), et à la nation espagnole, qui a été construite, entre autres, par ces rois d’Aragon qui reposent à Poblet, et – même si cela gêne ces indépendantistes – contre la présence musulmane en Espagne.
Ces derniers jours, Alain de Benoist a donné à Boulevard Voltaire plusieurs entretiens qui nous intéressent à l'évidence. Celui-ci [16.08] traite de l'impact de la crise des migrants sur l'Union Européenne. Une idée intéressante et positive d'Alain de Benoist, que nous avons nous-mêmes développée à plusieurs reprise ici, est que « L’Europe se disloque, mais aussi se recompose ». Même s'il ne faut pas se cacher les difficultés et les limites de cette recomposition embryonnaire, il y a là la perspective d'une Europe des Etats, des nations et des peuples, qui pourrait se construire enfin sur de bons et sains principes. LFAR
En s’amplifiant, la crise des migrants semble en train d’aboutir à une crise institutionnelle en Europe. Quand la fronde anti-migratoire ne concernait que des pays « mineurs » et « lointains » (Pologne ou Hongrie), la Commission européenne pouvait encore traiter cette affaire par le mépris. Mais quand c’est l’Italie, pays fondateur de l’Europe, qui tape du poing sur la table, l’affaire ne prendrait-elle pas une autre tournure ?
Les historiens de l’avenir retiendront que l’Union européenne, qui avait survécu tant bien que mal à un élargissement hâtif, à un déficit de démocratie permanent et à la crise de l’euro, est aujourd’hui en train de se casser sur la question des migrants. C’est un tournant effectivement historique, mais peut-on s’en étonner ? Au fil des années, les pathologies sociales liées à l’immigration ont fini par occuper la première place dans les préoccupations des Européens. Les gens ne supportent tout simplement plus ce qu’ils perçoivent comme une « invasion » ou une « submersion », et ils le supportent d’autant plus mal qu’ils ont l’impression que les flux ne sont pas près de se ralentir. Plus important encore, ils ne croient plus ceux qui, depuis des années, leur expliquent doctement que l’immigration est une « chance » économique et démographique, et qu’il faut avoir le cœur singulièrement sec pour ne pas y voir aussi une « obligation morale ». Les Français sont volontiers xénophobes, mais absolument pas racistes (les Allemands, c’est le contraire). Ils savent bien que ce ne sont pas les « préjugés » qui leur gâchent la vie. Bref, ils voient ce qu’ils voient, et ils savent qu’ils le voient.
L’Europe se disloque, mais aussi se recompose. Les pays d’Europe centrale, qui ne veulent pas se transformer à leur tour en caravansérails, se retirent du jeu. On dit qu’ils se replient sur eux-mêmes, mais ils s’associent entre eux. Non seulement les pays du groupe de Visegrád (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie) s’opposent frontalement aux consignes immigrationnistes de la Commission de Bruxelles, mais ils ont aussi rallié l’Initiative des trois mers, lancée il y a trois ans par le président polonais Andrzej Duda et la présidente croate Kolinda Grabar-Kitarović, qui comprend également les trois pays baltes, l’Autriche, la Slovénie, la Croatie, la Roumanie et la Bulgarie. Ce bloc de douze pays et de 120 millions d’habitants, s’étendant de la Baltique à l’Adriatique et à la mer Noire, pourrait bien constituer l’embryon d’une autre Europe.
Les sondages montrent que la question migratoire arrive depuis longtemps en tête des préoccupations des Français et des Européens, et que l’hostilité à l’immigration ne fait que croître. Pourquoi les gouvernements n’en tiennent-ils pas compte, alors que cela risque de leur coûter politiquement très cher ?
D’abord parce qu’ils sont tétanisés par les lobbies associatifs et médiatiques, qui répètent soir et matin les mantras du politiquement correct. Ils ne veulent les affronter à aucun prix. Mais la raison la plus profonde est qu’ils sont eux-mêmes acquis à l’idéologie dominante. Or, du point de vue de l’idéologie dominante, l’immigration n’est pas un problème et ne peut pas en être un, puisque les cultures et les peuples comptent pratiquement pour rien. Seuls comptent les individus. Toute réglementation de l’immigration revient à violer le principe libéral selon lequel on ne peut accepter l’utilisation des aspects contingents de l’identité des individus, à commencer par leur origine ou leur appartenance socioculturelle, pour légitimer des « inégalités de traitement ».
Le libéralisme aborde la question dans une optique purement économique : l’immigration se résume à une augmentation du volume de la main-d’œuvre et de la masse potentielle des consommateurs. Elle se justifie, en outre, par l’impératif de libre circulation des hommes, des capitaux et des marchandises. Un million d’extra-Européens venant s’installer en Europe, c’est donc seulement un million d’individus qui viennent s’ajouter à d’autres millions d’individus. Le problème, c’est que les habitants du pays d’accueil, eux, ne voient pas arriver des « individus » mais des contingents de Maliens, de Sénégalais, de Maghrébins, de Pakistanais, etc., dont ils constatent qu’ils sont porteurs de mœurs difficilement conciliables avec les leurs. C’est ce qui fait toute la différence.
En Italie, l’union des populistes de gauche (M5S) et de droite (la Ligue) est une nouveauté par rapport à l’Autriche, par exemple, avec sa coalition droite-extrême droite. Ce phénomène est-il spécifiquement italien ou peut-il survenir dans d’autres pays, dont la France, toujours à la recherche de son éternelle « union des droites » ?
Les phénomènes politiques de grande ampleur s’exportent rarement à l’identique d’un pays à l’autre, mais y prennent plutôt des formes différentes. Il en va ainsi des mouvements populistes, qui ne cessent aujourd’hui de monter dans toute l’Europe, mais qui s’y configurent de manière variable. Ils ont, cependant, un trait essentiel en commun. C’est que le sentiment d’insécurité culturelle suscité par la vague migratoire ne suffit pas à expliquer le populisme. Il ne commence à y avoir de populisme que là où l’insécurité économique et sociale s’ajoute à l’insécurité culturelle, essentiellement dans les couches populaires et dans une partie (grandissante) des classes moyennes. C’est pour cela que le clivage « exclus d’en bas contre nantis d’en haut » se substitue de plus en plus au clivage gauche-droite. Et c’est exactement ce qui se s’est passé en Italie, pays en première ligne face aux flux migratoires, mais qui a aussi été très gravement touché par la crise financière de 2008. N’en doutons pas, c’est ce qui va se produire de plus en plus ailleurs.
La décision prise par Donald Trump d’appliquer des sanctions commerciales à l’Iran place l’Union Européenne dans une situation inextricable. Les pays européens sont parmi les plus importants fournisseurs de l’Iran. La décision américaine interdit pratiquement – sous peine de sanctions financières insupportables – aux entreprises européennes de continuer à commercer avec l’Iran.
« La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort. »[1]
C’était en 1995…
Aujourd’hui, l’Europe est au pied du mur. Vassalisée depuis des années, voire des décennies par ce qu’il est convenu d’appeler le Deep State (en gros l’oligarchie financière et industrielle internationale) l’Union Européenne avait toujours mis ses pas dans les empreintes de ce dernier. Avec Trump, la donne semble avoir changé. Ses prédécesseurs, lorsqu’ils n’avaient pas été mis en place par ce « pouvoir de l’ombre » avaient cependant dû s’incliner devant lui, comme Nixon ou Carter [2]. Donald Trump paraît en totale opposition avec lui et entend bien exercer la réalité et la plénitude de son pouvoir de président. Plutôt enclin à remettre sur le devant de la scène la souveraineté et l’indépendance des nations, il ne peut que se heurter de front avec les mondialistes partisans d’un libre-échange non réglementé par les nations qu’ils aimeraient, au contraire, voir disparaître.
La Commission européenne, qui a toujours accepté le principe d’extra-territorialité du droit américain, se trouve coincée par l’affaire iranienne. Lorsqu’en mai 2015 la BNP-ParisBas a été condamnée par la justice américaine, le silence des européens a été « assourdissant ».
Aujourd’hui, Jean Claude Junker annonce, sur un ton quelque peu provocateur :
« Nous sommes déterminés à protéger les opérateurs économiques européens engagés dans des affaires légitimes avec l’Iran […] C’est pourquoi le statut de blocage mis à jour par l’Union européenne entre en vigueur le 7 août ».
Bigre, voilà un langage qu’on aurait aimé entendre en 2015. Car la loi de blocage date de 1996. Elle n’a jamais été appliquée. Pourtant les occasions n’ont pas manqué. Outre la BNP, qui avait soi-disant enfreint la loi d’embargo américaine envers le Soudan, les sanctions contre Cuba, la Libye ou l’Iran n’ont jamais été critiquées par l’UE. Cette tonitruante déclaration sera-t-elle suivie d’effet ?
Qui va gagner la guerre ?
Engagement sérieux ou « tartarinade », cela mérite qu’on s’y attarde quelque peu. Quels sont les rapports de force entre l’Amérique de Donald Trump et l’Union Européenne ? Pauline Mille a eu une réflexion intéressante sur le sujet. Tout d’abord, pourquoi les États-Unis invoquent-ils le droit d’externaliser leurs propres lois dans cette affaire ? Ils sont les plus forts, cela ne fait aucun doute, que ce soit sur le plan militaire ou sur le plan diplomatique. Ils décident et les autres, et en particuliers les européens, subissent. C’est ce qui s’est passé depuis des décennies. Il fallait l’aplomb d’un de Gaulle pour leur tenir tête…
Pourquoi s’appuyer sur un droit inapplicable de fait ?
Côté américain, pourquoi donc vouloir donner l’apparence d’un droit international qui est, de toutes façons, contraire aux décisions américaines ? Je pense que c’est un simple prétexte à usage interne ; Il faut se souvenir de se coté « messianique » du peuple américain, résultant à la fois de la « doctrine de Monroe » de 1823 et du côté « élu de Dieu » tel que décrit dans un article de John O’Sullivan en 1845 intitulé «la destinée manifeste ». Même si cette destinée manifeste n’est en réalité qu’un mythe créé pour justifier l’annexion du Texas, Trump veut s’appuyer dessus pour redonner son rôle de leader à l’Amérique. Cela implique d’être mieux que toutes les autres nations. Il sait très bien que l’Europe n’est pas une nation et, qu’à ce titre, elle ne peut opposer un droit international qu’elle n’est pas à même de défendre.
Côté européen (et tout à fait entre nous) cela montre également la vanité de ces fonctionnaires européens qui pondent des directives à la chaîne sans se préoccuper de savoir si elles pourront avoir un effet quelconque…
Un coup pour rien dans un jeu aux règles indéfinies
Comme le rappelle Pauline Mille, cette décision européenne interdit aux entreprises qui auraient déjà une activité commerciale avec un pays visé par des sanctions américaines de se soumettre à la volonté américaine. En cas de sanctions judiciaires à leur encontre par la justice américaine, celles-ci seraient indemnisées par l’Europe. C’est une histoire de fous… Cela revient à faire payer par les contribuables des pays européens les amendes infligées à des entreprises européennes qui auraient contrevenu au droit américain. Comment peut-on ne serait-ce qu’envisager une chose pareille. Kissinger va encore nous ressortir son fameux : « l’Europe… quel numéro de téléphone ? » destiné à montrer l’inexistence de l’Europe sur le plan politique et, naturellement, militaire. L’UE ne dispose d’aucun moyen de coercition dans cette affaire et tout ce cinéma n’est que vaine agitation. Il y a fort à parier que tout ce bruit va se calmer très vite et que « la raison du plus fort sera toujours la meilleure ».
Jean Goychman 10/08/2018
[1] Le Dernier Mitterrand – GM Benamou (éd. Plon).
[2] L’État Profond Américain – Peter Dale Scott (éd. Résistances).
[Rediffusion d’un article publié le 22 mai 2018] Si l’unanimisme médiatique français est sidérant, il existe heureusement quelques exceptions. Ici, nous avons Jean-Pierre Pernault, pointé du doigt par soupçon que le présentateur préféré des François puisse voter à la droite d’Emmanuel Macron. En Allemagne, Eva Herman a été pendant plusieurs années une présentatrice en vue. Jusqu’à ce qu’elle décide, en 2007, de défendre une vision de la famille qui n’était pas sans rappeler celle de l’Allemagne de l’entre-deux guerres. Aujourd’hui, libérée de ses obligations, elle n’hésite pas à prendre la parole. Ce témoignage, traduit depuis l’allemand, est donc intéressant pour ce qu’il est : une ancienne présentatrice de JT dévoilant l’envers du décor médiatique allemand. Le plus intéressant dans ce témoignage, c’est qu’elle explique qu’il n’existe pas de grand complot. Les journalistes allemands pensent et agissent en toute liberté. Polémia
Eva Herman, 60 ans, ancienne présentatrice du journal TV de la chaine allemande ARD nous explique très clairement et très précisément comment un débat de télévision est organisé en Allemagne. Ces réalités sont évidemment transposables en France… Le 9 octobre 2007 a eu lieu l’un des plus grands scandales médiatiques en Allemagne : la présentatrice et speakerine du journal télévisé d’ARD de l’époque, Eva Herman, a été expulsée en direct de l’émission ZDF par Johannes B. Kerner. Que s’était-il passé ? Selon Herman, rien d’autre que le fait qu’elle avait exprimé publiquement son opinion. Eva Herman a dit littéralement : « L’idéal pour les bébés, c’est qu’ils soient auprès de leur maman et non pas, comme le dicte le dogme politique, séparés très tôt et gardés dans des crèches par de quelconques personnes étrangères. » Cet incident est devenu l’un des symboles les plus importants de la liberté d’expression mourante en Allemagne. Après ce cas, beaucoup de gens se sont demandés ce qui est délibérément planifié à l’avance dans les débats télévisés allemands et ce qui arrive encore par hasard. Eva Herman en parle dans l’article suivant. Elle permet au spectateur de jeter un regard dans les coulisses de la télévision. Et elle fournit des réponses convaincantes à des questions controversées sur les chauffeurs de salle – c’est-à-dire des personnes qui applaudissent et que le public imite – rémunérés ou non, sur les manipulations dans les coulisses, sur les centres de formation politique pour les présentateurs ou sur les « plans secrets concernant des débats télévisés ».
Bonjour mesdames et messieurs. Il y a actuellement beaucoup de discussions sur les plans secrets concernant les débats télévisés en langue allemande. Sur les chauffeurs de salle payés, sur la manipulation dans les coulisses. Les présentateurs des chaînes allemandes ARD, ZDF, RTL, LTV ou SAT 1 ont-ils subi un lavage de cerveau ? Sont-ils inscrits dans des centres de formation secrets où ils sont formés conformément au système ? Ces choses ou d’autres choses semblables sont discutées sans cesse sur toutes sortes de blogs et de canaux. Le public du studio a-t-il aussi été spécialement préparé, irradié d’une certaine manière ? Ou pourquoi les gens applaudissent-ils dans les moments les plus improbables ? Quelle est la part de vérité dans de telles spéculations?
Donc, pour commencer de manière générale : Croyez-vous vraiment qu’à l’époque des fake news et de la terreur psychologique, à l’époque où la loi sur le contrôle des réseaux sociaux et d’autres interdictions de pensée sont décidées par les plus hautes instances gouvernementales, croyez-vous que dans les plus importantes institutions porteuses ou donneuses d’opinion la moindre chose serait encore laissée au hasard ? Je ne pense pas que ce soit le cas.
Nous allons faire la lumière là-dessus. J’ai moi-même présenté une émission-débat pendant dix ans et j’ai également été impliquée dans le travail éditorial pendant dix ans. Ainsi les processus internes et les objectifs des programmes de la télévision publique ne me sont pas vraiment étrangers. J’ai eu en plus la possibilité de faire des expériences mémorables de l’autre côté – c’est-à-dire… j’ai participé en de nombreuses occasions à des tables rondes et j’ai en outre parfois donné ma propre opinion, qui était quelquefois politiquement incorrecte, alors je peux probablement vous donner des indices.
De manière générale, les innombrables émissions de télévision n’ont, dans la plupart des cas, oui dans la plupart des cas, qu’un seul objectif : audimat, audimat, audimat. Pour y parvenir, il faut d’abord si possible faire suffisamment de bruit, il faut de temps en temps provoquer «par hasard» des scandales pendant l’émission en cours. Quiconque participe aux débats en tant qu’invité le sait. La plupart d’entre eux en tiennent compte, surtout s’ils sont politiciens de profession.
Mais parfois, il y a aussi des gens tout à fait normaux qui espèrent que leurs déclarations lors d’une telle émission pourraient apporter un changement bénéfique à leur pays. Appelons-les les penseurs non conventionnels, les alternatifs. Il ne s’agit pas forcément d’un parti politique. En règle générale, ces personnes se caractérisent par le non-respect du politiquement correct ordonné et préconçu, qui est inscrit dans le traité national sur la radiodiffusion et doit donc également être observé dans les débats. D’ailleurs, grâce à la légendaire émission de ZDF avec Johannes B. Kerner il y a exactement dix ans, j’en ai appris beaucoup plus. On n’arrête jamais d’apprendre.
Alors, que se passe-t-il exactement dans une émission de télévision ? Différentes personnes sont invitées et il y a généralement un, parfois plusieurs présentateurs. Aujourd’hui dans la plupart des cas, il y a aussi dans le studio un public, qui est souvent payé pour rester sur des chaises inconfortables. Pour cela il y a des entreprises, qui s’appellent agences de casting. Les critères de sélection du public dépendent du type et du contenu de l’émission. Bien sûr ce ne sont pas les mêmes personnes dans les émissions de potins de l’après-midi, que le soir chez Maybrit Illner ou Anne Will. Ces personnes sont souvent transportées en autobus. On les conduit au studio et on leur donne des instructions. A savoir : comment applaudir, et à quels moments – mais j’y reviendrai dans un instant. Tant qu’il ne s’agit que d’escarmouches innocentes pour le divertissement, tout cela n’est pas bien grave.
Néanmoins là aussi, pour les présentateurs il est recommandé d’être prudent pour sauver sa peau. Parce qu’il arrive même que des acteurs ou des chanteurs présentent leur propre opinion, même politique et ne sont pas d’accord avec ce qui se passe dans le pays, sous l’influence d’un parti ou autre. Dans ce cas il est important de nettoyer rapidement les choses, de distraire avec une petite blague ou d’introduire sans retard dans la conversation d’autres participants peu méfiants avec des questions inoffensives.
Mais lorsqu’il s’agit d’émissions traitant principalement de sujets tels que la politique, les finances, l’économie, les affaires sociales et les affaires familiales, les choses se présentent tout à fait différemment. En période d’élections au Landtag ou même d’élections au Bundestag, ça devient vraiment sérieux. Bien sûr, il y a généralement un objectif souhaité de la part de la rédaction en chef, que le présentateur doit connaître exactement et qui – aujourd’hui, ce n’est plus une surprise – devrait souvent coïncider avec la politique du gouvernement.
Par exemple : En ce qui concerne la politique dite des réfugiés, il va de soi qu’à la fin de l’émission il ne faut pas que tous les invités soient d’accord sur le fait que des millions de migrants nuisent à notre culture occidentale et que nous ne pouvons plus vivre en sécurité comme avant, ou que l’Allemagne est en train d’être islamisée ou quelque chose de ce genre. Cela ne serait évidemment pas conforme à la politique du gouvernement d’immigration inconditionnelle. À la fin de l’émission, tous les invités ne devraient pas dire à l’unisson, par exemple, que l’introduction de l’euro a été une erreur ou que la chancelière Merkel doit partir. C’est exactement le contraire qui doit se passer. Il faut convenir qu’à part quelques petits problèmes, tout va bien dans le pays. Et que nous n’avons jamais eu une aussi belle vie qu’aujourd’hui et que nous arrivons à tout faire, bien sûr.
Peut-être qu’il n’y aura donc qu’un seul invité dans la ronde qui sera d’un avis différent, notre penseur non conventionnel du groupe. Celui qui a le droit d’exprimer ses pensées critiques sur le gouvernement dans un débat télévisé, mais seulement dans une certaine mesure, bien sûr. Il ne doit pas trop parler, pas trop souvent et certainement pas trop longtemps. Et il y a un bon moyen d’éviter cela : on l’interrompt au milieu d’une phrase et ce, de façon récurrente.
Il va sans dire que le présentateur ne peut pas toujours le faire seul. Ainsi, lors de la sélection des autres invités, on accorde une attention particulière à ceux qui seront choisis. Par conviction profonde, ces gens donneront alors tout ce qu’on attend d’eux. Ils se révèlent être des agents d’exécution reconnaissants. Après tout, ils veulent être invités de nouveau pour d’autres débats télévisés. Pas besoin de faire un arrangement avec eux, ils font d’eux-mêmes ce qu’on attend d’eux.Quiconque travaille de manière fiable sera toujours là. Leurs visages nous sont bien connus en Allemagne. Pendant la journée souvent au Parlement, le soir très souvent dans le studio.
Maintenant, bien sûr, c’est également un fait que le présentateur ou la présentatrice est généralement informé à l’avance par les rédacteurs en chef lors des réunions dites éditoriales. Et ce, à propos de ce qui doit sortir à la fin. Parfois, il s’agit aussi, collectivement, de faire plonger le penseur non conventionnel et de le descendre jusqu’à ce qu’il ne puisse plus respirer. Il est même arrivé que la majorité politiquement correcte des invités du débat télévisé soit explicitement informée à l’avance pour que l’objectif éditorial souhaité puisse être atteint. Mais pas le penseur non conventionnel. Une sorte d’indignation permanente caractérise les invités du débat télévisé, qui peut aller jusqu’à l’augmentation de la fréquence cardiaque simulée. Le penseur non conventionnel isolé peut dire ce qu’il veut; à la fin, même si c’est juste et raisonnable, il sera inévitablement et impitoyablement massacré.
Soit dit en passant, il y a des termes déclencheurs qui ne devraient jamais, vraiment jamais, jamais être utilisés dans un débat télévisé public. Par exemple «mis au pas» ou «mère». Bien sûr, le téléspectateur à la maison remarque que quelque chose ne va pas. Secouant la tête, il se demande ce que c’est que ce cirque et se met en colère parce que les téléspectateurs ne sont pas du tout aussi stupides que les rédacteurs et les présentateurs le pensent. Mais la populace du studio ne remarque pas qu’il y a des problèmes. La plupart d’entre eux ont tout oublié dans leur état d’ivresse. Ils s’avèrent être de parfaits agents d’exécution.
Maintenant, vous devez également savoir que les différents acteurs ont une oreillette pendant un débat télévisé et sont connectés à la rédaction. La rédaction, c’est-à-dire les rédacteurs qui sont assis dans la direction, juste derrière le mur du studio. Ils surveillent méticuleusement le processus, pour intervenir naturellement si quelque chose ne fonctionne pas comme ils le souhaitent. D’une part, le présentateur a généralement une oreillette. Si, du point de vue de la rédaction, il pose les mauvaises questions, les bonnes questions lui sont chuchotées d’une manière amicale et emphatique. On lui rappelle aussi rapidement s’il a oublié de poser des questions importantes ou s’il a peut-être envie de les oublier. Alors ça, c’est vraiment pas possible ! Soudain, les opinions personnelles du soi-disant invité ne sont pas souhaitées.
Cependant, si les rédacteurs eux-mêmes planifient une nouvelle stratégie pendant l’émission en cours et renversent l’ancienne, on parle bien sûr au présentateur à travers l’oreillette, sans même que le téléspectateur n’en ait le moindre soupçon – il ne devrait d’ailleurs pas avoir de soupçon ! Parfois, néanmoins, vous pouvez le voir à l’écran. Lorsque le présentateur hoche la tête alors qu’il n’y a pas de raison de hocher la tête, c’est que la connexion invisible est établie.
Cependant, ça devient un problème si la stratégie est changée pendant l’émission et que les invités du débat télévisé, qui ont été initiés à un processus prédéterminé, n’en remarquent rien parce qu’ils n’entendent pas ce qui arrive à l’oreillette du présentateur.
Prenons le cas fictif, c’est-à-dire un schéma de pensée – un invité, penseur non conventionnel, ne doit pas seulement être massacré lors du débat télévisé, mais aussi jeté hors du studio. C’est un vrai scandale. Il est planifié à l’avance – notre schéma de pensée. Tous les invités du débat télévisé sont au courant de cela, le présentateur bien sûr aussi, la rédaction aussi, le directeur aussi, le régisseur aussi, seul le penseur non conventionnel ne soupçonne rien. Pendant l’émission en direct, les rédacteurs en chef, derrière le mur se rendent compte à un moment qu’il faut continuer à massacrer le penseur non conventionnel, mais sans le jeter dehors. Parce qu’on ne pourrait pas expliquer cela au spectateur, qui n’est pas si stupide après tout, et parce que le penseur non conventionnel exprime en fait des points de vue assez sains.
Cependant, les invités de l’émission insistent maintenant pour qu’il soit expulsé ! Ils continuent à harceler le présentateur, qui ne peut pas leur dire que la stratégie vient d’être à nouveau modifiée. Ils peuvent même dire des choses étranges au présentateur pendant l’émission, comme par exemple: Quand est-ce qu’on va faire ce qu’on avait décidé? Heureusement, ça n’est jamais arrivé avant, n’est-ce pas?
Revenons à la question de départ! Comment se fait-il que le public du studio commence à applaudir aux moments les plus impossibles, parfois bêtes? A cause de la personne qui déclenche les applaudissements, on l’appelle aussi le chauffeur de salle. Il est responsable de l’ambiance dans tout le studio. De nos jours, la plupart des chauffeurs de salle ont aussi l’oreillette, c’est le rédacteur derrière le mur de carton qui communique avec eux pendant l’émission. C’est important, bien qu’un peu unilatéral, parce que le chauffeur de salle ne peut pas répondre, tout comme le présentateur ne peut rien dire sur les instructions pendant l’émission. Il doit faire ce qu’on lui dit sinon il aura un problème après l’émission.
Mais le chauffeur de salle, qui avant chaque émission s’entraîne à applaudir avec le public, est presque aussi important que le présentateur. Dès qu’il frappe des mains – c’est comme ça que ça se fait – le public parfois payé commence à applaudir ! Ainsi, si un invité de débat TV exprime quelque chose qui n’a pas de sens, mais qui se rapproche de l’objectif éditorial du programme, le public sera de bonne humeur. Le rédacteur chuchote au chauffeur de salle en quelques secondes : «Applaudissements» et c’est là que ça commence. Heureusement, la personne qui déclenche les applaudissements s’était aussi entraînée avant avec le public à taper des pieds ou à crier, s’ils entendaient des paroles particulièrement agréables. Il réagit rapidement et le public le sait et il le suit. N’est-ce pas fantastique, un système génial… quand on est assis sur la bonne chaise, bien sûr !
Mais c’est stupide quand le public du studio commence à penser par lui-même, alors on applaudit aussi à des moments qui ne sont pas dirigés par le chauffeur de salle. De cette façon, des situations parfois vraiment paradoxales surgissent et la tromperie devient rapidement visible dès que les téléspectateurs, c’est-à-dire vous à la maison, vous observez de plus près et vous réfléchissez un peu. Eh bien, c’est comme ça que ça marche dans les émissions, un monde vraiment très particulier. Vraiment, éblouissant, fort et coloré.
Oh oui, il y avait encore la question de savoir si les présentateurs avaient subi un lavage de cerveau ou s’ils devaient suivre une formation secrète régulière ? Je ne pense pas qu’on puisse dire ça ; non, non, je ne voudrais pas du tout dire cela. En fait, c’est bien pire : aucune chaîne qui emploie des présentateurs très bien payés n’a besoin d’un plan secret aujourd’hui, parce que ces gens fonctionnent de leur propre chef ! Tout fonctionne automatiquement pour le système.
Les esprits de la plupart des présentateurs, des journalistes, des correspondants ou autres, sont aujourd’hui politiquement corrects, fortement développés de telle sorte qu’ils croient tout ce que le système leur donne et ce qu’ils disent d’eux-mêmes.
Il s’agit, par exemple, des histoires du méchant Russe, du dangereux Assad, de la politique géniale de Mme Merkel en matière de réfugiés ou de la thèse abrupte de George W. Bush sur les attentats du 11 septembre. Ils ont intériorisé tout cela de telle sorte qu’ils y croient fermement eux-mêmes. Honnêtement, ils pensent que tout est vrai et juste, et c’est bien sûr l’exigence de base pour ces emplois bien payés ! Ces gens qui ont le micro dans leurs mains pour traîner dans la boue devant les caméras des gens qui ne pensent pas pareil, pour les massacrer devant le public, ils n’ont pas besoin d’un plan secret: ils sont le plan secret! … si vous voulez utiliser ce vocabulaire et très peu de gens le connaissent. Terriblement triste, en fait, n’est-ce pas ? Constamment disposés à l’indignation, ces gens connaissent tous les déclencheurs qui doivent tomber dans une émission de télévision pour clouer au mur l’autre personne politiquement correcte. J’avais déjà mentionné quelques termes déclencheurs : «mère» ou «histoire allemande».
L’histoire allemande ? Impossible, impossible ! Les présentateurs, les journalistes, s’y tiennent, après tout, ils veulent s’asseoir devant l’auge et manger.Qui mordrait la main qui le nourrit ?D’ailleurs, personne n’est obligé de faire ce qu’on attend de lui, parce que chaque employé de ce système a la liberté de prendre la porte de sortie à tout moment quand il ne peut plus dormir la nuit ou quand se regarder dans le miroir le matin devient un calvaire. Tous ces gens glamour et entraînés travaillent seuls, sans plan secret. J’ai personnellement eu affaire à un grand nombre d’entre eux, certains d’entre eux, que je rencontre encore aujourd’hui, par hasard. Presque tous présentent leur show politiquement correct avec une expression significative, tout à fait volontiers aussi en privé. On peut difficilement avoir avec eux des conversations critiques qui peuvent stimuler leur esprit de l’intérieur, ils se ferment ! Ils construisent des murs, ils se sont habitués à tout cela depuis longtemps, car c’est ça qui assure leur pain quotidien et celui de leur famille. Toute autre chose serait beaucoup trop dangereuse, surtout par les temps qui courent ! Amusez-vous bien au prochain débat télévisé. Voyons combien de temps ça va durer.
Dans son dernier bulletin d’information (1), le polémiste et publiciste flamand Edwin Truyens analyse les derniers soubresauts de la vie politico-culturelle flamande, marquée par la démission de trois organismes importants auparavant affiliés à l’OVV, le centre de concertation des associations flamandes (d’inspiration autonomiste ou nationaliste). Ces organismes estiment que ce centre de concertation n’a plus raison d’être car le repli sur une identité bien profilée, et la volonté de la défendre contre les aléas politiques de tous genres, ne serait plus à l’ordre du jour.
Pour Truyens, cette triple démission pourrait s’expliquer par la présence pronfondément ancrée de l’idéologie dominante en Occident que bon nombre d’observateurs ou de polémistes néerlandophones, à la suite de leurs homologues américains, appellent le « marxisme culturel » (« cultural marxism »). Truyens pense que ce vocable est inadéquat aujourd’hui même si le gramscisme de gauche a indubitablement marqué des points au cours des dernières décennies écoulées. Pour Truyens, et je suis d’accord avec lui, le déploiement, dans les sociétés occidentales, du popperisme est nettement plus patent et plus dangereux.
Par popperisme, il faut entendre une stratégie culturelle dérivée des écrits de Karl Popper, notamment de son livre le plus important, La société ouverte (The Open Society). Le livre manifeste de Soros porte d'ailleurs, lui aussi, pour titre Open Society. L’impact de ce livre culte du libéralisme anglo-saxon au sens le plus vaste du terme, englobant et le gauchisme et le libéralisme néolibéral, est impressionnant : des démocrates-chrétiens comme Herman van Rompuy ou des libéraux (thatchériens) comme Guy Verhofstadt ont été contaminés, rappelle Truyens, par cette idéologie qui rejette toutes les formes d’appartenance, de liens sociaux, ethniques ou non. Et, par voie de conséquence, vise à les détruire par le truchement de diverses stratégies. George Soros fut un lecteur de Popper et est l’un de ses disciples les plus virulents. Sa fondation tire son nom de l’ouvrage majeur de Popper : The Open Society Foundation. L’œuvre de dissolution des liens organiques soudant les sociétés et les peuples passe par le financement d’un nombre considérable de projets comme les femens, les groupes défendant les « droits » des LGTB, l’Istanbul Pride, des programmes d’apprentissage de l’anglais partout dans le monde, etc. Truyens rappelle qu’une simple visite au site de l’Open Society Foundation nous permet de découvrir, en date du 15 juillet 2018, un article sur la nécessité d’accueillir un maximum de réfugiés et un autre sur le grave danger que constituerait l’islamophobie. Ce n’est donc pas un « marxisme culturel », plus ou moins tiré des écrits (fumeux) de l’Ecole de Francfort ou, plus particulièrement, des thèses de Herbert Marcuse, qui téléguide toutes les initiatives qui ruinent aujourd'hui les peuples et les sociétés d’Europe occidentale mais un libéralisme qui prône l’ouverture de toutes les sociétés, ouverture qui a, bien sûr, pour résultat de les faire imploser, de les jeter dans les affres d’une déliquescence totale.
De même, Truyens considère que l’élection d’Emmanuel Macron est sans doute un effet de la stratégie poppérienne de Soros. Macron n’avait pas de parti derrière lui mais un mouvement récent, mis sur pied rapidement selon des tactiques éprouvées que la fondation de Soros avait appliquées ailleurs dans le monde. Qu’il y ait eu financement de Macron et du mouvement « En marche » ou non, la politique de Macron, comme celle des Merkel, Verhofstadt, van Rompuy et autres, suit une logique poppéro-sorosienne de dissolution des peuples, sociétés et Etats plutôt qu’une logique soixante-huitarde dérivée de l’Ecole de Francfort, instrument considéré dorénavant comme inadéquat, car il pourrait avoir des effets contraires à ceux escomptés.
Truyens constate que cette logique poppéro-sorosienne a contaminé certaines associations flamandes, auparavant ethnistes ou populistes, qui jugent désormais qu’une action coordonnée, visant à donner de la cohésion au politique, n’est plus nécessaire ou relève d’un passéisme qu’il convient de rejeter, selon les codes préconisés par les poppéro-sorosiens. Le pouvoir corrosif du poppérisme est bien plus efficace que le « marxisme culturel » des soixante-huitards d’antan, à l’exception sans doute de Cohn-Bendit, nouvel ami de Verhofstadt et aligné sur le poppérisme que combattaient les anciens gauchistes et les théoriciens de l’Ecole de Francfort.
Le problème, sur lequel Truyens vient de braquer un éclairage que l’on espère prometteur, devra être examiné en profondeur, par un retour à la théorie : rappelons-nous qu’un débat avait eu lieu dans les années 1970, entre tenants de l’Ecole de Francfort et tenants des thèses de Popper. Gauchisme et néolibéralisme poppérien se combattaient alors pour fusionner deux décennies plus tard, cette fois avec une prééminence progressive du poppérisme dès les premiers succès de Soros, avec, bien sûr, la bénédiction de l’Etat profond américain.
Les gauches et les droites populistes doivent impérativement forger, en commun, un arsenal idéologique pour combattre cette idéologie dominante et oppressante. Les initiatives de Chantal Mouffe, qui se positionne à gauche mais se réfère à Carl Schmitt, pourraient servir de base à cette reconquête, lancée au départ des deux extrémités du fer à cheval politique, qui ne s'opposeraient plus dans les arènes politiques ou dans des combats de rue mais encercleraient de concert, le marais libéral, selon une stratégie de convergence élaborée en son temps par Roger Garaudy.
Robert Steuckers.
(1) Kort Manifest, j. 36, nr. 244, juli-augustus 2018.
Comme l’avait révélé notre rédaction, La Horde, publication « méchamment antifasciste », est hébergée par Samizdat dont le contact administratif n’est autre que Aris Papathéodorou le directeur artistique du Monde, journal « objectif » des grands financiers Niel et Pigasse. Visiblement, les employeurs de nos « méchants antifascistes » ne sont pas regardants en ce qui concerne les méthodes douteuses de ces vaillants combattants.
Les méthodes répugnantes des antifascistes
Directement inspirés de leur maître à penser Willy Münzenberg, les antifascistes vaguement lettrés appliquent à la lettre les méthodes émétiques du maître de la bien pensance. Willy Münzenberg, né en 1889 en Thuringe, s’engage très jeune au Parti Social Démocrate d’Allemagne (SPD) avant de se ranger aux côtés des communistes. Sa lâcheté le pousse à s’enfuir et à rester caché en Suisse durant toute la première guerre mondiale. Il en profitera pour devenir le secrétaire des Jeunesses internationales communistes avant de rejoindre le mouvement spartakiste après son expulsion de Suisse. Il rencontre Lénine et part pour Moscou étaler ses talents présumés de propagandiste.
Une adolescente yézidie asservie par l’État islamique est retournée en Irak après avoir rencontré l’un de ses tortionnaires dans les rues d’une ville près de Stuttgart, en Allemagne, où il résidait en tant que réfugié. Ashwaq Ta’lo a déclaré qu’elle marchait dans la rue en février dernier lorsqu’elle a aperçu Abu Humam, un ancien gardien de l’Etat islamique, qui l’avait achetée en Irak pour 100 dollars.
« J’avais des sueurs froides en regardant attentivement son visage ». « C’était Abu Humam, avec la même barbe effrayante et le même visage hideux. »
L’adolescente a déclaré que Humam avait immédiatement proféré des menaces en lui disant:
« Je suis Abou Humam et je sais vous étiez avec moi pendant un moment à Mossoul. Je sais où tu vis, avec qui tu vis et ce que tu fais. »
Ta’lo a dénoncé Humam aux autorités, mais la police allemande a signifié qu’elle ne pouvait pas l’arrêter parce que le tortionnaire djihadiste a obtenu un statut de réfugié politique. L’adolescente a décidé de quitter l’Allemagne et est retournée au Kurdistan irakien pour vivre avec son père. « Je ne reviendrai jamais ».