Le Rapport sur l’intégration
Commandé par le premier ministre à des « experts » désignés, le Rapport sur l’intégration vient d’être déposé. Les réactions dans l’entourage du premier ministre furent aussi rapides que déçues. Selon le site de marianne.net, sous la plume de Nicolas Domenach le 15 décembre, « c’est pire qu’une erreur, c’est une faute. » Même les plus proches de Jean-Marc Ayrault se montrent, en privé, accablés par la publication sur le site de Matignon « d’un rapport irresponsable » sur l’intégration, sans parler de François Hollande lui-même, « exaspéré et par la forme et par le fond de cette affaire débile ».
L’UNI de son côté lance immédiatement une pétition contre ledit rapport qui appelle les pouvoirs publics à « assumer la dimension arabe-orientale » de la France, ce qui, par exemple, passe à l’école par la réécriture des programmes scolaires, la valorisation de l’arabe ou l’autorisation du voile islamique.
Claude Picard a adressé à Polémia un texte qui illustre assez bien les aberrations destructrices du rapport proposant au premier ministre de refonder la politique d’intégration, ce qui amènerait tout droit la France au régime tribal centrafricain.
Aux lecteurs de le découvrir.
La société « inclusive » est une nouvelle invention de la Gauche gaucho-bobo. On ne parlera plus d’assimilation ou d’intégration, termes qu’il nous faut définitivement oubliés, mais d’inclusion. C’est en tous cas la conclusion du « rapport pour la refondation de la politique d’intégration » commandé par le gouvernement socialiste. Nos petits révolutionnaires de salon ne chantent-ils pas dans leur vieille rengaine, l’Internationale : « Du passé faisons table rase » ?
Rouges, roses, verts, même combat. La couleur change mais la sottise demeure. Il est vrai que pour la question des couleurs, ils en connaissent un rayon. Ne nomment-ils pas à l’envi, dans leurs associations communautaristes, « les noirs et les jaunes » ? Ou « les beurs » ? Ou « les musulmans et les juifs » ? Comme si l’origine ethnique, la religion ou la couleur de peau avaient une quelconque importance quand on veut engendrer des Français. Il y a des Français, point ! Ceux qui veulent s’intégrer ou s’assimiler.
Mais, malheureusement, nos gaucho-bobos, croyant comme toujours à leurs vieilles lunes réformatrices qu’une meilleure intégration se fera en supprimant … l’intégration, veulent une nouvelle société où l’immigré aura les mêmes droits que l’autochtone qui, lui, devra s’adapter aux particularismes, sociaux et culturels, de tout nouvel arrivant. Sinon, attention, il y aura discrimination, voire racisme ! À côté de la culture française, les autres cultures devront être admises sur un même échelon de valeurs ; nos petits français en devenir, d’origines diverses, n’apprendront plus l’histoire de France mais une histoire réadaptée à leurs tempos. Plus question d’héritage collectif, un simple socle commun à minima, suffira. Or pour créer un lien et faire en sorte que ces enfants deviennent des citoyens français, fiers de leur nouvelle nation, il faut d’abord leur apprendre l’histoire de France. A moins de vouloir créer des citoyens n’ayant aucun sens patriotique. Plus de Patrie, plus de Nation, plus de Pays – c’est bien-là semble-t-il tout le sens du projet – où plus rien ne devrait logiquement séparer l’étranger du Français en termes de droits, et où il est spécifié qu’il faut : « Mettre fin à l’assignation sociale par héritage » … Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls n’a-t-il pas déjà supprimé le terme d’intégration par décret du 12 juillet 2013 en vue de la réorganisation de la gestion des flux migratoires ? Et le terme de Secrétariat général à l’immigration et à l’intégration a été remplacé par la « Direction des étrangers en France ». Nos internationalistes de tous poils en avaient rêvé …
Que toutes les cultures puissent être intéressantes c’est incontestable, mais la culture étant l’élément fondateur d’une nation, d’une civilisation, il est dangereux de faire côtoyer en apprentissage plusieurs cultures sur un même territoire. Le multiculturalisme est un leurre car l’histoire est là pour nous le rappeler : à chaque fois qu’un peuple accueilli était suffisant en nombre, il imposait sa culture. Et si, en plus, le pays d’accueil ne protège pas et ne valorise pas sa propre culture, c’est autant de signaux envoyés pour que les derniers arrivants puissent penser qu’ils ont le droit d’exiger l’application, dans tout l’espace public, de leurs coutumes, leurs mœurs, leurs cultures, pour au final provoquer la chute de la Nation. La société inclusive que l’on nous prépare va mettre en place une formidable pétaudière car, en voulant préserver à tous prix toutes les diversités, elle va recréer un modèle de nation tribale comme au temps des Gaulois. Quel progrès !
La spécificité de la France, contrairement à la tradition des pays anglo-saxon, a toujours été d’être assimilatrice et jusqu’à ce jour personne ne peut s’en plaindre : cela nous a évité bien des tensions communautaires et a plutôt bien marché pour l’intégration républicaine … tant que nous n’avions pas baissé la garde. La diversité peut être enrichissante tant que le pays d’accueil garde sa culture historique, conceptrice de la Nation et si cette culture demeure coutumière et valorisante.
« Une culture ne meurt que de sa propre faiblesse » disait André Malraux.
À bon entendeur, salut !
Claude PICARD, 15/12/2013
http://www.polemia.com/assimilation-integration-ou-societe-inclusive/
anti-national - Page 899
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Assimilation, intégration ou société « inclusive » ?
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200 voitures de la Manif pour tous contre la familiphobie à Bordeaux
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#famillesencolère Versailles...
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Familles en colère à Versailles, Blois et Montpellier
Etape 1, revêtir le sweat politiquement incorrect :
A Blois, l'organisation se met en place :
De même à Versailles, place d'Armes :
Tugdual Derville est déjà sur place :
Les bonnets rouges, avec nous !
Le soleil est au rendez-vous, la température agréable. Les familles en colère affluent. De même à Montpellier :
Versailles :
Ludovine de La Rochère est à Blois :
Versailles :
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Quand on a que la peur...
Alors que rien ne fonctionne dans la boîte à outils hollandaise, le pouvoir tente d'unir les Français qui veulent jouer à se faire peur. Kit antiraciste, mode d'emploi.
Les avantages du discours antiraciste sont depuis longtemps connus. Il permet à n'importe qui de se mettre du côté des « dominés » contre les « dominants », des « opprimés » contre les « oppresseurs ». Cette dialectique est séduisante en diable : une fois construite l'opposition entre deux groupes, être du bon côté permet de critiquer l'intégralité de la position adverse sans même prendre la peine de répondre aux arguments. Car le dominant qui se défend ne fait que reproduire sa domination, et refuser d'entendre sa défense n'est que la légitime conquête de la liberté.
Il est bien sûr piquant d'admirer en quoi la posture antiraciste ainsi comprise est surtout a. une magnifique machine à fabriquer de la terreur intellectuelle et b. le support idéal des idiots utiles de tous bords. L'invention du concept d'islamophobie par l'Organisation de la Conférence Islamique dans les années 1970 est exemplaire. Quarante ans plus tard, la moindre critique concernant l'attitude la plus scandaleuse (mariages forcés et consommés des fillettes pré-pubères, au hasard), l'événement le plus sordide ou les déclarations les plus inquiétantes, est immédiatement qualifiée d'islamophobe par les musulmans et par les idiots utiles.
Du côté des bourreaux
Cette nazification du discours de l'autre est parfaite pour interdire tout débat, délégitimer toute parole, empêcher tout discours historique, récuser tout comparatisme culturel. Son effet le plus pervers est d'encourager un rapport au temps schizophrène et hystérique, qui veut que tous les péchés passés du prétendu oppresseur, selon les règles actuelles d'appréciation édictées par les antiracistes, soient éternellement actualisés, lui soient éternellement opposables et vaillent éternellement absolution de tous les péchés présents du soi-disant opprimé. Au nom des croisades occidentales (dont on se garde bien de connaître l'histoire exacte), il est légitime que les chrétiens soient aujourd'hui massacrés. C'est là que l'antiracisme révèle tout son génie : il autorise l'apôtre de la paix à être du côté des bourreaux. C'est un chef-d'œuvre de double-pensée orwellienne. On ne peut même pas parler de contradiction, puisque tout ce qui vise à annihiler l'oppression (et quoi de plus simple que de supprimer l'oppresseur ?) est par nature pertinent.
Exclusion maximale
L'antiracisme se double aujourd'hui d'une dénonciation clinique de l'autre : judéophobe, homophobe, islamophobe, il s'agit d'abord et avant tout de dénoncer la maladie, de désigner le malade, d'établir un périmètre sanitaire, d'éliminer le risque de contagion. Car toutes ces maladies sont devenues mortelles : là où les militants voyaient des adversaires à convaincre, l'antiraciste ne voit plus que de dangereux morts-vivants. C'est la paranoïa qui le guette désormais. Il n'hésite plus, dans un processus révolutionnaire classique, à dénoncer quiconque n'est pas absolument d'accord avec lui. Cette reductio ad absurdum du « vivre ensemble républicain » aboutit en fait à exclure de plus en plus, d'une part (c'est ainsi que tous les opposants à François Hollande, sages-femmes ou paysans, camionneurs ou urgentistes, sont forcément d'extrême-droite), et créer des communautés séparées, d'autre part, chaque opprimé se trouvant plusieurs oppresseurs - outre le Français chrétien adepte du bien commun.
Le musulman a le droit de détester le juif (les discours musulmans antisionistes sont d'une brutalité ahurissante), l'homosexuel a le droit de craindre le musulman (la gauche horrifiée dénonce l'inquiétante dérive nationaliste des homosexuels), la lesbienne peut dénoncer l'oppression mâle des militants gays, le Breton, Paris, etc.
Le pays légal n'est plus qu'un vaste tourbillon de communautés haineuses, aux alliances de circonstances mais aux antagonismes fondamentaux, qui luttent pour exercer un pouvoir totalitaire sur les esprits.
Quant à ceux qui détestent être pris en otages, et pensent que la politique ne consiste pas à choisir entre antisémites et islamophobes, tant pis pour eux.
Hubert Champrun monde & vie 3 décembre 2013 -
Soirée nationale du Grenelle le 11 janvier 2014 à la Mutualité
Compte-rendu du Grenelle de la famille avant-hier à Montreuil :
Formidable soirée au Palais des Congrès Paris-Est-Montreuil pour conclure les 4 réunions départementales du Grenelle de la Famille de La Manif Pour Tous sur la paupérisation des familles.
Comme d'habitude avec La Manif Pour Tous, l'ambiance était conviviale et détendue malgré la présence dans le quartier de 2 camionnettes d'antifa en maraude ! Elles ont juste servis à "stimuler" un peu plus les organisateurs de ce Grenelle !Plus de 150 personnes ont écouté Atanase Périfan, Jean-Marie Andrès, Franck Meyer et Camel Bechikh approfondir le sujet. Merci à eux. Malgré la mobilisation plutôt faible, la richesse des interventions et propositions en a fait une soirée exceptionnelle ! Les présents ont été ravis de cette qualité !Marie-Gabrielle, des Mères Veilleuses, est passée nous rapporter leurs déboires avec les CRS lundi dernier... tout simplement pour déposer une lettre à Mme Bertinotti !
Pour clore la réunion, Ludovine de la Rochère a présenté la situation actuelle d'attaques continues et systématiques du gouvernement contre les familles. Elle a appelé aux différentes manifestations de ce WE (pour nous Versailles, dimanche à 14h30, Place du Château) et annoncé la soirée nationale du Grenelle le 11 janvier à la Mutualité !ON NE LÂCHE RIEN, JAMAIS, JAMAIS !!!Lien permanent Catégories : actualité, anti-national, France et politique française, lobby, tradition 0 commentaire -
interview de Farida Belghoul théorie du genre LGBT Danger pour les enfants
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Récit des arrestations abusives contre les veilleurs avant-hier
Après les photos, voici le récit de la fin de la veillée parisienne d'hier soir :
"Après une de veillée initialement prévue place de la Bourse qui, quelque peu perturbée par la pluie, a été déplacée vers le marché Saint Honoré, les Veilleurs présents ont décidé d'aller boire ensemble un vin chaud au marché de Noël des Champs Elysées pour faire plus ample connaissance.
Ainsi, peu avant minuit, ils se sont déplacés vers le marché de Noël des Champs-Elysées. Après un début de déplacement sans encombres, toujours accompagnés par des policiers en civil, une cinquantaine de Veilleurs parisiens a été brutalement repoussée par les forces de l'ordre rue du faubourg Saint-Honoré à une centaine de mètres du palais de L'Elysée.
Rapidement encerclés, il a été proposé aux Veilleurs d'être raccompagnés par petits groupes vers la station de métro la plus proche. Ne pouvant accepter d'être raccompagnés sous la contrainte, ils ont alors entamé plusieurs chants dont le Va Pensiero de Verdi et le chant des partisans. Ils ont alors été bloqués sur le trottoir, serrés contre les voitures garées le long du trottoir puis très violemment séparés un à un par les gendarmes mobiles avant de subir une fouille sommaire et d'être invités à monter dans un bus de la police nationale.
Conduits toutes sirènes hurlantes vers le commissariat de la rue de l'Evangile dans le dix-huitième arrondissement, il leur a été demandé de descendre du bus quatre par quatre, les hommes précédant les femmes. Pénétrant dans la cour d'un commissariat bardé de fils barbelés au milieu d'une haie d'une trentaine de gendarmes mobiles, Ils ont été invités à présenter un à un nos papiers d'identité à trois fonctionnaires successifs. La liste de leurs noms a été dressée à deux reprises par deux équipes différentes. Un formulaire d'interpellation a également été rempli par un fonctionnaire de police. Interrogés sur le cadre de cette procédure, le commandant de police a indiqué qu'il s'agissait d'une vérification d'identité autorisée et sous le contrôle du Procureur de la République dans le cadre d'une soit-disante manifestation non déclarée. Suite à ces relevés d'identité, les Veilleurs ont été reconduits par groupe de quatre à la sortie. Il leur a été ensuite refusé de déposer plainte.
On remarque qu'aucune charge n'a été retenue contre les interpellés, ni qu'aucun délit n'a été notifié ou même évoqué, il est donc tout à fait légitime de s'interroger sur la légitimité de cette privation de liberté humiliante dont certains Veilleurs ont été hier l'objet.
Il est de notre devoir d'interroger les pouvoirs publics sur ces agissements. De tels atteintes aux droits de l'homme, peu importe contre qui elles sont dirigées, ne peuvent subsister dans notre pays. Les Veilleurs encouragent donc fortement toutes les personnes présentes à signaler ces faits aux autorités qu'elles estiment compétentes pour faire cesser ses agissements (saisir le Défenseur des droits, porter plainte auprès du Procureur de la République, envoyer une lettre à son député etc.).
Un suivi de ces affaires va être mis en place, et certains Veilleurs travaillent dès à présent à rechercher de solutions concrètes pour que toute la lumière soit faite sur ces agissements afin de tenter de les faire cesser.
Pour rappel : une page d'aide juridique a été mise en place sur le site des Veilleurs il y a quelques semaines, vous pouvez la consulter à cette adresse http://www.les-veilleurs.eu/justice" -
Veilleurs devant Elysèe encercler par force de l'ordres, concert gratuit
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« L’Allemagne disparaît » de Thilo Sarrazin
Une note de lecture de Michel Geoffroy
À la lecture du livre de Thilo Sarrazin, on ne reconnaît plus l’Allemagne, nation cataloguée unanimement comme la première puissance économique européenne. La nouvelle Allemagne ressemble fortement à ce que nous vivons en France – hélas ! – depuis un grand nombre d’années. Toutes les évolutions négatives déjà constatées dans notre pays et qui touchent le domaine civilisationnel s’y retrouvent : l’hégémonie politico-médiatique, la dégénérescence du savoir et de la culture, l’assistance sans limite destructrice du travail, la théorie du remplacement avec son paquetage de déséquilibres, etc. Il faut rendre hommage aux éditions du Toucan qui ont traduit et diffusé « L’Allemagne disparaît », l’ouvrage de Thilo Sarrazin. Cette maison d’édition s’était déjà fait remarquer, en octobre 2011, par la publication de l’opus de l’Américain Christopher Caldwell (voir en fin d’article). Michel Geoffroy présente ce nouvel ouvrage, et engage celui qui veut bien prendre conscience de la face cachée de l’outre-Rhin à le lire et à le faire lire.
Polémia
Le livre de Thilo Sarrazin paru en 2010 a été traduit en français en 2013 aux éditions du Toucan, sous le titre L’Allemagne disparaît. On ne saurait mieux faire que d’en recommander la lecture.
Ce livre a connu, en effet, un succès d’édition impressionnant en Allemagne qui a pourtant valu à son auteur – homme de gauche – la diabolisation, la démission, en septembre 2010, du directoire de la Bundesbank et la quasi-exclusion de son parti, le SPD.
Un crime contre la pensée
Cet essai jugé hérétique et promis au bûcher médiatique n’est pourtant ni un brûlot ni un pamphlet, mais un gros rapport (près de 500 pages dans l’édition française), très documenté, comportant force références (plus de 500 notes), tableaux et diagrammes. Cela explique d’ailleurs son succès outre-Rhin.
Quel crime contre la pensée Thilo Sarrazin a-t-il donc commis ?
Celui d’affirmer, preuves à l’appui, que l’effondrement de la démographie des Allemands de souche provoquait la transformation radicale du pays ; d’affirmer aussi qu’il préférait une Allemagne allemande plutôt qu’une Allemagne où les femmes sortiraient voilées et où la majorité de la population serait d’origine immigrée – et de préconiser enfin différentes mesures visant à inverser la situation.
La guerre contre l’intelligence
Le livre de T. Sarrazin ne traite pas uniquement de l’immigration turque, loin de là. Son ambition se révèle plus vaste.
Il se consacre en effet principalement à la question de la transmission du savoir, des valeurs et de la compétitivité industrielle de l’Allemagne.
Selon lui, les performances allemandes reposaient, dès le XIXe siècle, sur un enseignement professionnel et universitaire de très bon niveau qui garantissait l’existence d’une couche importante de compétences dans la population. À cette époque la moitié des publications scientifiques se faisaient d’ailleurs en allemand.
Aujourd’hui le niveau d’exigences scolaires et universitaires ne fait que baisser, à la différence de ce qui se produit en Inde ou en Chine, alors que la seule ressource de l’Allemagne réside dans sa matière grise. L’enseignement diminue notamment les exigences en matière de mathématiques et de maîtrise de la langue : or, il s’agit de deux disciplines essentielles pour l’acquisition ultérieure de compétences universitaires et scientifiques et pour l’accès au marché du travail, car le retard pris en ces domaines ne se rattrape quasiment jamais. Cela résulte en partie des difficultés de scolarisation d’enfants d’origine immigrée mais pas seulement : les utopies pédagogiques nées des années 1960 ont aussi leur part de responsabilité.
La société des assistés
T. Sarrazin met ensuite en lumière la progression numérique au sein de la société allemande d’un groupe social qui vit désormais des transferts sociaux et non plus de son travail. L’expansion de ce groupe résulte d’abord des personnes qui, faute de compétences suffisantes, n’arrivent pas à s’employer sur un marché où l’emploi non qualifié régresse constamment. Mais elle provient aussi des minima sociaux généreux qui dissuadent d’occuper un emploi. Ces transferts augmentent en outre en fonction du nombre d’enfants, à la différence des salaires.
La fin de l’immigration du travail
Ce groupe se renforce enfin du fait de l’immigration et du regroupement familial car les minima sociaux procurent de toute façon des revenus bien supérieurs à ce que les immigrants ne pourraient jamais obtenir en travaillant dans leurs pays d’origine.
Pour T. Sarrazin ces minima sociaux obtenus sans aucune contrepartie enferment ceux qui en bénéficient dans une situation de non-emploi et de non-performance : il est beaucoup plus intéressant de bénéficier de ces transferts qui, ajoutés à un peu de travail au noir voire à quelques trafics, vont procurer finalement une situation beaucoup plus favorable que celle d’une personne qui ferait l’effort de travailler en Allemagne pour un faible salaire.
Selon T. Sarrazin, qui compare sur ce plan les politiques sociales allemande et nord-américaine, c’est la raison principale du « chômage » et de la mauvaise intégration de certains immigrés en Allemagne.
L’intégration en échec
Son analyse n’est à vrai dire pas excessivement originale, s’agissant des effets pervers des minima sociaux, sinon qu’elle provient d’un homme de gauche. Par contre, elle devient hérétique quand elle contredit le discours compassionnel et victimaire stéréotypé de l’oligarchie vis-à-vis de l’immigration : car pour lui les immigrés ne viennent plus en Allemagne chercher du travail mais seulement des minima sociaux.
Il aggrave son cas en montrant en outre l’absence d’homogénéité dans l’intégration des immigrés puisqu’il affirme que globalement ceux de religion musulmane réussissent le moins : ils cumulent les moins bonnes performances scolaires, le plus gros taux de non-emploi, la plus forte proportion de comportements à risques – enfin, le plus gros taux de natalité.
Attention ! L’auteur ne se rendrait-il pas coupable d’islamophobie en affirmant cela ? Voilà qui est insupportable quand on se nomme Sarrazin…
La coupe est pleine
La coupe de l’hérésie est pleine quand T. Sarrazin reprend l’analyse de tous ces facteurs sous l’angle de la question démographique. Les Allemands de souche font de moins en moins d’enfants, à la différence de ceux qui vivent des transferts sociaux et des immigrés de religion musulmane, donc du groupe qui présente les moins bonnes performances scolaires. Par conséquent, le ratio actifs/inactifs va fatalement continuer de se dégrader, l’Allemagne va perdre en compétitivité et, dans un horizon temporel proche, les personnes d’origine allemande deviendront minoritaires par rapport à celles de religion musulmane dans leur propre pays. L’Allemagne finira ainsi par s’éteindre, comme dans l’un des scénarii qu’il évoque à la fin de son livre.
Un livre contre la résignation
On ne saurait, bien sûr, résumer en quelques lignes un tel ouvrage sans le trahir.
Mais on comprend pourquoi l’analyse de T. Sarrazin ne passe pas auprès d’une oligarchie qui, à Berlin, à Bruxelles comme à Paris, ne cesse d’appeler au « grand remplacement » des Européens. A fortiori quand l’auteur refuse la résignation et préconise de fermes mesures pour inverser la tendance qu’il croit déceler : révision des minima et des transferts sociaux, respect de l’obligation scolaire et abandon du « Multikulti » et surtout mesures visant à encourager la natalité des autochtones !
Quel crime contre la pensée, qui nous renvoie bien sûr « aux-heures-les-plus-sombres-de-l’histoire-allemande », hurlent les bien-pensants ! Mais cela ne l’a pas empêché d’avoir plus de 2 millions de lecteurs outre-Rhin. En Allemagne aussi le pays réel ne correspond donc plus au pays médiatiquement légal.
La lecture de L’Allemagne disparaît donne donc à réfléchir. Car au-delà des spécificités allemandes, son livre procure un sentiment désagréable de déjà vu.
Ne sommes-nous pas tous des Allemands que l’on veut aussi éteindre et remplacer ?
Michel Geoffroy, 3/12/2013
Thilo Sarrazin, L’Allemagne disparaît, éditions du Toucan, mars 2013, 496 pages
Titre original : Deutschland schafft sich ab (DVA, Munich, 2010)
Traduction de l’allemand : Jean-Baptiste Offenburg
http://www.polemia.com/lallemagne-disparait-de-thilo-sarrazin/