Ce n’était pas une question de « si », mais de quand et comment. Depuis le « 13-11 » et – à l’heure d’écrire – ses 128 victimes d’un terrorisme déterminé, et 99 blessés en « état d’urgence absolue », nous savons que la guerre est là. Avec l’entrée de milliers et de milliers de jeunes hommes depuis des terres où l’on prêche la conquête islamique, nous savons que cette guerre peut-être terrible. Qu’elle peut s’organiser. Depuis hier, elle ne vise plus des ennemis déclarés, comme l’attentat contre Charlie, mais un style de vie. L’homme de la rue. Le jeune qui s’éclate, dans un macabre « retour à l’envoyeur ».
La réponse doit-elle être politique ? Oui, certainement. Il appartient aux responsables des Etats d’y assurer la sécurité en les défendant contre les attaques extérieures et intérieures, et la paix, qui est « tranquillité de l’ordre ». Quel « ordre » ? Dans un pays où l’« ordre moral » est proscrit, où le désordre le plus fondamental est inscrit dans les lois et prêché dans les écoles, la tâche prend une allure singulière. Il s’agit de sauver et de protéger des vies, urgence vitale. Mais après ? Que défendons-nous ? Un « vivre-ensemble » qui traîne d’année en année son propre bilan de destruction, ce carnage propre, sûr et caché de plus de 200.000 victimes par an, par avortement légal ?
Mère Teresa le disait, en recevant son prix Nobel à Oslo en 1979 :
« Le plus grand destructeur de la paix, aujourd'hui, est le crime commis contre l'innocent enfant à naître. Si une mère peut tuer son propre enfant, dans son propre sein, qu'est-ce qui nous empêche, à vous et à moi, de nous entretuer les uns les autres ? L'Écriture déclare elle-même : “Même si une mère peut oublier son enfant, moi, je ne vous oublierai pas. Je vous ai gardés dans la paume de ma main.” Même si une mère pouvait oublier... Mais aujourd'hui on tue des millions d'enfants à naître. Et nous ne disons rien. On lit dans les journaux le nombre de ceux-ci ou de ceux-là qui sont tués, de tout ce qui est détruit, mais personne ne parle des millions de petits êtres qui ont été conçus avec la même vie que vous et moi, avec la vie de Dieu. Et nous ne disons rien. Nous l'admettons pour nous conformer aux vues des pays qui ont légalisé l'avortement. Ces nations sont les plus pauvres. Elles ont peur des petits, elles ont peur de l'enfant à naître et cet enfant doit mourir ; parce qu'elles ne veulent pas nourrir un enfant de plus, élever un enfant de plus, l'enfant doit mourir. »
Cela n’enlève rien à l’horreur du massacre de vendredi qui résulte d’un attentat guerrier contre des innocents, des gens paisibles, des gens comme vous et moi.
Mais comment nous défendre ?
Car c’est une guerre où l’ennemi ne craint pas la mort. Il la recherche. C’est l’autre versant de cette culture de mort où l’Occident s’est enfoncé, recherchant la mort comme solution à ses problèmes, ses difficultés, ses ennuis, ses égoïsmes et même sa « charité » mal ordonnée faite de compassion et son refus de la souffrance. A l’Occident sans Dieu s’oppose sur son propre sol un « Orient » avec son faux dieu qui n’offre pas la rédemption mais la destruction, qui ne recherche pas l’amour librement donné mais la soumission. L’islam. Les djihadistes sont insaisissables parce qu’ils sont déjà de l’autre côté. Ils pensent gagner la vie en donnant la mort à autrui comme à eux-mêmes.
« Que votre règne arrive mais je l’imposerai par ma volonté ; récompensez-moi parce que je n’ai pas pardonné aux autres… »
Nous n’avons à opposer à cette charte de la haine que l’oubli de ce que nous sommes et la recherche de solutions trop humaines.
Les huit terroristes qui sont morts – et d’autres peut-être, qui alors ne le sont pas, courent-ils toujours ? – ont choisi pour cibles des lieux symboliques d’une vie parisienne légère en un doux soir d’automne. Des restaurants où l’on se retrouve, des terrasses de café, des lieux sans souci. C’est la banalité de la vie quotidienne… le meilleur moyen de frapper les cœurs car chacun se dit : « J’aurais pu être là. » Le symbolisme de l’absence de symbolisme.
Mais le plus grand nombre de morts, surtout des jeunes, sont tombés au Bataclan.
Le groupe qui s’y produisait s’appelle Eagles of Death Metal. Dernier CD : « Zip down » – comprendre : « Braguette ouverte ». Au moment de l’irruption des trois ou quatre jeunes, très jeunes tueurs, ceints d’explosifs et lourdement armés, au moment des premiers tirs – il interprétait son tube de 2004, Kiss the devil. Embrasser le diable… Sans être un groupe de « métalleux » à strictement parler – on a plutôt à faire à un groupe de rock – le groupe affectionne les paroles à connotation sexuelle, noires, obscènes, avec des relents d’enfer.
« Qui aimera le diable, qui chantera sa chanson ?… Qui embrassera sa langue ? »
Ce sont eux. Ils le proclament. Assurément, ils jouent. Espérons qu’ils n’en pensent pas un mot. Mais il y a des mots dangereux qui sont autant d’appels au Malin. Les chanteurs s’en sont sortis. Les jeunes qui s’étaient massés dans la salle du Bataclan – ils étaient 1.500 – ont été frappés dans leur chair par ces appels à la mort, à celui qui veut notre mort. « Ne prie pas pour moi maintenant, garde ça pour le lendemain », dit une autre chanson récente du groupe.
Le lendemain triste, nous y sommes. A nous demander que faire. A savoir que l’Occident s’est déjà couché devant cette force qui arrive d’ailleurs en oubliant qu’il est chrétien, et qu’il a reçu les paroles de la vie éternelle.
La solution est politique, mais pas seulement, et ce sera si difficile, il est déjà tellement trop tard !
La vraie solution nous a été donnée à Fatima. Pour la France, il s’agit de ne pas se laisser mettre à genoux, mais s’y mettre soi-même en implorant celle qui est « forte comme une armée rangée en bataille », et son divin Fils.
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