culture et histoire - Page 1019
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Cesar Borgia, l'ascension d'un prince [2000 ans d'histoire]
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Entretien : Les réflexions sur la violence de Thibault Isabel
Thibault ISABEL est né en 1978, à Roubaix. Docteur en esthétique, il s’est d’abord spécialisé dans la psychologie de l’art, avant de se consacrer à la philosophie générale, l’histoire des mentalités et l’anthropologie culturelle. Il est rédacteur en chef de Krisis et auteur du livre Pierre-Joseph Proudhon. L’Anarchie sans le désordre ( Cet entretien date du numéro 46 de la revue Rébellion de 2011)R/ Dans votre nouveau livre, « Le paradoxe de la civilisation », vous essayez de montrer que le problème de la fondation de l’Etat est lié à la violence qui, selon vous, anime l’homme de toute éternité. L’homme tente de se civiliser pour mettre un terme aux conflits permanents qui l’opposent à ses semblables. Pourtant, on a le sentiment en vous lisant que le développement de la civilisation est très loin de résoudre toutes les tensions qui agitent l’humanité, et que l’état de nature n’est pas nécessairement pire que le monde civilisé…La question, au fond, est en effet de savoir pourquoi les hommes ne restent pas éternellement à l’état de nature, vivant dans une sorte d’innocence sauvage, animés par une douce insouciance. Ma réponse est que l’homme, s’il restait à l’état de nature, ne pourrait pas même survivre. Vivre en société n’est pas un choix : c’est une réalité plus ou moins indépassable. Notre espèce est naturellement faite pour se civiliser, car, au contraire de bien d’autres animaux, notre bagage individuel de prédateur est beaucoup trop limité pour nous permettre d’exister par nous-mêmes. Nous avons sans cesse besoin de nous associer avec des semblables, afin que tous les individus qui composent notre communauté se soutiennent mutuellement et s’assurent une protection réciproque ; mais, plus encore, faute d’instincts suffisamment nombreux pour nous dicter spontanément notre conduite vis-à-vis des autres, nous avons besoin d’établir des règles de vie collective pour permettre à notre groupe d’évoluer au mieux, c’est-à-dire dans la concorde et l’harmonie. Nous sommes bel et bien des animaux politiques, dans le plein sens du terme, puisque nous ne pouvons assurer notre subsistance qu’en nous intégrant dans le cadre plus large d’une association de personnes, d’une cité.A vrai dire, pourtant, rien n’est moins simple que d’établir un groupe soudé et pacifié. L’homme s’associe à des semblables pour mieux pouvoir résister à la violence du monde extérieur, mais, lorsqu’il est rattaché à un groupe, il doit encore souvent se défendre contre ses voisins eux-mêmes, en raison des luttes intestines qui les opposent entre eux – et que nul ne parvient en général à résorber. A une violence externe (la violence naturelle), la vie en société ne fait donc souvent que substituer une violence interne (la violence économique et sociale).Le processus civilisateur n’est au final rien d’autre que la tentative perpétuellement renouvelée des hommes pour structurer leur caractère et leur conduite, de manière à ce que des règles de vie justes soient instituées, puis internalisées par chacun. La tension collective vers la justice n’a de sens, en fait, que parce qu’elle doit garantir la viabilité et la pérennité du groupe : si une trop grande injustice s’installe, la vie sociale n’est plus possible, et l’assemblée des hommes implose pour retourner au chaos. Il faut par conséquent que tout le monde accepte de renoncer à une partie de ses désirs, à court terme, dans l’espoir d’en tirer un plus grand bénéfice à long terme et de faire valoir ainsi la stabilité de l’ensemble. Mais le désir égoïste et rapace ne disparaît pas pour autant, et certain espère profiter de la stabilité de l’ensemble, grâce aux sacrifices consentis par les autres, sans avoir à se sacrifier soi-même. La société se trouve alors contrainte de mettre en place des instances répressives chargées de contraindre les comportements dans des limites acceptables : et c’est à ce moment que naît l’Etat. Toute l’histoire humaine est structurée par cette ambivalence, depuis ses origines. D’un côté, les individus sont égoïstes et veulent s’approprier pour eux la part la plus belle du gâteau ; mais, de l’autre, ils se sentent dépendants de leurs congénères, les aiment et ne veulent pas se les aliéner. Le processus de civilisation est donc fragile, en ce qu’il doit parvenir à établir l’harmonie sur la base d’une nature chaotique et violente.R/ L’Etat se développerait en somme pour essayer de contraindre les penchants les plus égoïstes des individus, dans le but de favoriser l’harmonie sociale…Comme je viens de le dire, le problème demeure qu’il n’est pas aisé de ménager simultanément des tendances aussi antinomiques que l’égoïsme individuel et l’amour des autres. D’abord, l’Etat a souvent été monopolisé dans l’histoire par des individus, des groupes ou des intérêts abstraits qui faisaient passer leur propre avantage avant le bien commun ; en un sens, aucune politie, à des degrés divers, ne peut même jamais échapper à cet écueil. Tout établissement d’un pouvoir, quel qu’il soit, porte au moins le risque d’une éventuelle dérive autocratique, oligarchique ou démagogique. Mais la difficulté ne s’arrête pas là. Soit l’Etat impose un carcan restrictif et régule de manière satisfaisante les actions des individus – mais, dans ce cas, il brime une part de leur liberté et de leur énergie – ; soit il relâche la pression sur eux – mais, dans ce cas, il court le risque de les plonger à nouveau dans le désordre, l’anarchie et le « laissez-faire ». En fait, à titre personnel, je ne pense pas qu’il soit bon de broyer la part d’ambition, voire même d’individualisme, qui compose la nature de l’homme. Cette ambition et cet individualisme ne doivent pas se transformer en égoïsme, bien sûr, et doivent plutôt se combiner avec un sens affirmé du bien commun ; mais, sans eux, nous n’aurions en tout cas aucun esprit d’initiative, aucune créativité, aucun goût véritable pour la vie. Or, le drame de l’Etat est que, plus il s’étend pour contraindre l’égoïsme, plus il brime aussi notre énergie vitale dans ce qu’elle a de plus noble… D’où le malaise dans la civilisation dénoncé par Freud, non parce que notre civilisation serait malade, mais parce que toute civilisation industrielle et étatisée, quelle qu’elle soit, porte en elle une frustration névrotique du désir et un frein aux libertés, si bien qu’il faut craindre que le développement des sociétés avancées aille toujours de pair avec un renoncement au bonheur, comme l’affirmait le père de la psychanalyse. -
Perles de culture n°122 : du bienfait de la Monarchie ?
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Catherine de Médicis [2000 ans d'histoire]
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L'Action Française : Repenser le Bien Commun
Compte-rendu Paris Vox
Week-end chargé pour le mouvement patriote et monarchiste Action Française qui, outre son traditionnel cortège d’hommage à Jeanne d’Arc, organisait hier, samedi 13 mai, un colloque sur le thème « Refonder le Bien Commun ». Paris Vox était présent.
Une salle lumineuse et élégamment décorée accueille un public nombreux où se mêlent toutes les générations. La forte proportion de jeunes gens surprendra d’ailleurs même l’observateur pouvant avoir une image un peu « poussiéreuse » du plus vieux mouvement politique français.
L’assistance est en tout cas dense et attentive pour suivre les diverses interventions de très bon niveau. Au micro se succèdent des personnalités d’horizons divers, monarchistes ou non, mais tous précoccupés de l’avenir de la France et de la nécessaire reconstruction d’un « Bien Commun » tragiquement fragilisé aujourd’hui.
La hauteur de vue et de perspective de la plupart des interventions tranchent radicalement avec la médiocrité racoleuse de la campagne électorale qui a mené à l’élection d’Emmanuel Macron.
On s’interroge sur la définition du Ben commun, sur son évolution à travers le temps et les moyens de le refonder aujourd’hui.
Ainsi Guillaume Bernard, maître de conférences à l’ICES, rappelle que « ce qui fait la légitimité d’un pouvoir c’est sa finalité et non son mode de désignation ». Pierre-Yves Rougeyron, président du Cercle Aristote, s’inquiète lui de « l’état du peuple » et de la « constitution interne d’individus chancelants » et conclut, avec Bernanos, que l’urgence consiste à « refaire des hommes libres » avant même de s’interroger sur la forme ou la nature de l’Etat.
C’est ensuite au tour de Gauthier Bes, co-fondateur des Veilleurs, de rappeler l’importance de la famille, de l’enracinement et du travail local, ainsi que le rôle crucial des « limites » et l’importance de l’écologie, la biosphère étant le « bien commun » par excellence.
Après un entretien très applaudi avec le Prince Jean d’Orléans, duc de Vendôme et prétendant au trône, la discussion se porte sur les « bien communs immédiats ». Charles de Meyer, président de SOS Chrétiens d’Orient, et Gabrielle Cluzel, écrivain et journaliste à Boulevard Voltaire, présentent alors leur engagement dans le cadre de l’urgence social que nous connaissons actuellement.
C’est enfin à Maître Trémolet de Villers de conclure la journée avant que la salle n’entonne « La Royale », hymne de mouvement monarchiste fondé par Charles Maurras. Une journée riche en enseignements et jalons intellectuels, et un indiscutable succès pour les organisateurs qu’une tentative d’agression par quelques dizaines « d’antifascistes » casqués et armés ne parviendra pas à troubler, ceux-ci se voyant rapidement dispersés et mis en fuite par les jeunes militants royalistes présents sur place.
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Michel Deseille sur les mythes nordiques et l'hyperborée - Meta TV 3/3
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Michel Deseille sur les mythes nordiques et l'hyperborée - Meta TV 2/3
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Michel Deseille sur les mythes nordiques et l'hyperborée - Meta TV 1/3
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Zoom - Philippe Randa : Weidmann, le dernier guillotiné en place publique
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Marion Marechal Le Pen : "Je défends la conservation de ce qui est beau et juste dans notre histoire"
Marion Maréchal-Le Pen s'est confiée à Valeurs actuelles après son annonce de retrait de la vie politique.
Elle confirme que sa ligne politique est bien celle de la droite dite "hors-les-murs" : Conservatisme et populisme
"je défends la conservation de ce qui est beau et juste dans notre histoire, je souhaite conserver les leçons de nos expériences passées ainsi qu’une certaine vision de l’homme, de sa dignité, du refus de sa marchandisation, d’ailleurs partagée par une majorité de Français."
Elle se revendique d'ailleurs de la "Droite Buissonnière" :
"Lorsqu’on me demande à quelle droite j’appartiens, je réponds, en reprenant la classification de René Rémond, que je suis à la confluence de la droite légitimiste et de la droite bonapartiste. Mais, pour prendre une catégorie plus récente, j’appartiens à la “droite Buisson”. J’ai été très marquée, récemment, par son livre la Cause du peuple, dans lequel j’ai vu, exposés de manière claire, les fondements de cette droite nationale, identitaire, sociale, qui est la mienne."
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