Le 6 octobre dernier, Karine Le Marchand est venue à la rencontre de 7 lecteurs dans les locaux du Parisien. L’animatrice est ainsi revenue sur la polémique suscitée par la présence de Marine Le Pen dans « Ambition intime ».
culture et histoire - Page 1105
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Karine Le Marchand :«Si je n’avais pas fait Marine Le Pen, on me serait tombé dessus»
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RÉVOLUTION : La France s'en relèvera-elle un jour ?
Xavier Martin signe son sixième livre : une confrontation avec les idées, les sentiments, les réactions de ceux qui ont provoqué, conduit ou subi la Révolution française. L'ensemble constitue déjà une somme sans équivalent.
Xavier Martin, professeur émérite des Facultés de droit et historien, va recevoir le prix Renaissance ce mercredi 9 février des mains de notre confrère Philippe Maxence, rédacteur en chef de L'Homme Nouveau. C'est un événement, car le destinataire d'une aussi éminente distinction n'est pas "politiquement correct". Xavier Martin a déjà consacré huit livres à reconsidérer la Révolution et l'esprit des Lumières : sa documentation est gigantesque, ses connaissances juridiques prodigieuses et son sens de la psychologie très affiné, comme nous avons pu à maintes reprises le constater à l'Institut d'Action française où il nous a honoré de brillantes conférences.
Forcés d'être libres
Son dernier ouvrage, La France abîmée, sous-titré Essai historique sur un sentiment révolutionnaire (1789-1820), définit le sentiment à partir de 1789 d'une détérioration institutionnelle mais plus encore mentale et morale. Il s'agit d'un avilissement, d'une dégradation, d'une flétrissure, qui a marqué tous les acteurs, victimes et témoins directs, qu'il laisse abondamment parler, et que le mot démoralisation apparu justement en 1796 rend exactement. Deux ans avant d'être supplicié, le girondin Brissot demandait : « Croyez-vous que le peuple, la masse de la nation soit véritablement aussi dégradée et férocisée qu'elle le paraît ? » Le mythe exalté par Diderot du bon sauvage avait donc fait son temps.
Xavier Martin dit bien que les intentions étaient pures. « Il nous est permis d'espérer que nous commençons l'histoire des hommes », clamait sans rire l'Assemblée constituante. C'était la fuite hors du réel, donc dans l'utopie, qui recomposait le réel en fabrique de bonheur... Ce qui justifiait toutes les violences : du Contrat social où Rousseau disaitde l'individu : « On le forcera d'être libre », à Tureau, exterminateur de la Vendée, qui voulait faire « le bien du peuple malgré le peuple », le contraignant à « savoir être libre », et à Saint-Just se flattant de « ramener tout un chacun sous le joug de la liberté publique », il y a continuité, avec pour seule différence que les hommes de la Révolution payaient bien souvent de leur personne, car il se trouvait toujours d'autres assoiffés de bonheur conçu encore mieux... Qu'importe ! On « régénérait » le peuple, l'extermination de quelques-uns était une nécessité technique.
Vivant plus de dix ans de cette ambiance, on comprend que les esprits fussent profondément marqués. On traquait les pensées et les arrière-pensées, tout le monde soupçonnait tout le monde, l'autosurveillance fonctionnait sans cesse, on avait honte « de paraître soi », « de se ressembler à soi-même », l'oeil de Paris était partout, comme plus tard l'oeil de Moscou..., on vivait sous le règne de la « pensée unique » et de « l'applaudissement obligatoire ». Dès le 20 juin 1789, Martin Dauch, député de Castelnaudary, déclencha la fureur de l'assemblée en refusant de signer le Serment du Jeu de Paume, la liberté commençait plutôt mal... On n'avait pas la conscience tranquille quand l'on croisait, sur une charrette, un condamné à l'échafaud, que l'on faisait semblant de ne pas connaître...
Le bien et le mal confondus
« Tout ce mélange, écrit Xavier Martin, de désarroi, de jouissance frelatée, d'effroi encore mal dissipé, voire sujet tous les jours à renaître, de frivolité, d'une impression d'avilissement, etc, participe d'un brouillage des valeurs, on dirait aujourd'hui d'une perte des repères, perte et brouillage que la violence presque insolite du traumatisme a contribué à perpétrer. » Tous les principes du bien et du mal, d'honneur et de déshonneur, étaient confondus, « et c'est là le tréfonds de la thématique d'une France abîmée » qui s'accompagne d'une « pathologie du langage » qui a frappé les contemporains. Tous les mots de la langue française, à commencer par le mot révolution, furent subvertis : vertu, liberté, vérité, justice, probité, humanité..., plus une foule de mots nouveaux, de dénominations pour désigner les choses et les hommes à la haine du peuple dans des discours de « cannibales en délire ». Quand on pense que c'est dans cette atmosphère encore imprégnée de confusion que l'on entreprit d'écrire en 1804 le code civil...
Le retour du roi
Dans des libres propos publiés par le bulletin de Renaissance des Hommes et des Idées, Xavier Martin demande : « Mais la France même en pouvait-elle sortir indemne ? Aujourd'hui encore il en est qui doutent qu'elle en soit remise. » Oui, nous, entre autres. 200 ans après, les habitudes de falsifier la vérité n'ont point cessé et ce qui est dit dans l'ouvrage de la perte des notions de vérité et de d'erreur, de juste et de faux, de pensée unique..., n'a pas cessé de brouiller les esprits.
La France sera moins abîmée le jour où elle sera remise à l'endroit avec le retour du roi qu'aucun politiquement correct n'empêchera de rétablir une plus grande liberté de la pensée. D'ailleurs sous la Révolution, l'Ancien Régime apparaissait à tous comme « le bon temps », qui possédait assez de défenses naturelles pour permettre la plainte (comme le reconnaissait Marat lui-même) et qui s'éteignit uniquement par un « déficit d'autorité »...
Michel Fromentoux L’ACTION FRANÇAISE 2000 Du 3 au 16 février 2011
Ed. Dominique Martin Morin,264 pages, 21 euros.
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[Guerre de Sécession] La Guerre de Sécession - Épisode 1
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Le roman national est une invention républicaine née de l’absence du roi
De Stéphane Blanchonnet, Président du Comité directeur de l’Action française :
"Le roman national est une invention républicaine née de l’absence du roi. Il a fallu substituer à l’incarnation vivante de notre histoire qu’était le monarque un récit mobilisateur censé donner des couleurs et de la chair au contrat social.Cette nécessité était d’autant plus grande que s’ajoutait à l’absence du roi la destruction des corps intermédiaires (provinces, corporations), éléments également fondamentaux de l’identité française sous l’Ancien Régime. Aujourd’hui, après l’accélération du déracinement entraîné par l’exode rural, la fin des terroirs et l’américanisation, après des décennies d’immigration de masse qui disloquent d’une autre manière le corps de la nation, le roman national serait plus nécessaire que jamais. Mais c’est justement le moment choisi par la République pour l’abandonner ou plutôt pour le remplacer par un roman noir, repentant, où la France n’est plus exaltée mais rabaissée.
Si l’Action française reconnaît la nécessité du roman national, qui apparaît, au même titre que le nationalisme, comme une sorte de régence en attendant le retour de la monarchie, elle en voit aussi les failles et les limites. Le récit proposé par la défunte IIIe République n’était syncrétiste que pour une part et tendait aussi à relativiser l’action déterminante des Capétiens dans la constitution de la France, notamment à travers la formule « nos ancêtres les Gaulois ». La France est en réalité le résultat de l’action de la dynastie nationale sur une matière première gauloise ou plutôt gallo-romaine pré-existante, mais dont la destinée aurait pu être tout autre, aucune frontière n’étant absolument naturelle comme le rappelait Jacques Bainville. Pour les maurrassiens, l’identité française se présente comme un composé dont chaque élément (le celtique, l’helleno-latin, le chrétien) compte, mais qui tire son unité et sa vitalité du mouvement organisateur initié par les Capétiens, qui ne pourra être repris durablement que par eux"