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culture et histoire - Page 1104

  • « Introduction à l’analyse géopolitique. Histoire, outils, méthodes » de Olivier Zajec par Pierre LE VIGAN

    Présenté comme une modeste introduction à la géopolitique, le livre d’Olivier Zajec est beaucoup plus que cela. Si ce n’est pas une encyclopédie de la géopolitique qui nécessiterait plusieurs volumes, c’est une très solide introduction à toutes les questions essentielles de ce domaine de la pensée.

    olivier_zajec-208x300.jpgQu’est-ce que la géopolitique ? Commençons par éliminer ce qu’elle n’est pas. Ce n’est pas une théorie des relations internationales parmi d’autres. Ce n’est pas non plus ce qui prend la place de la théorie des relations internationales. Disons le brutalement : la géopolitique ne dispense pas de lire Pierre Renouvin. La géopolitique est bien plutôt ce qui vient en amont. C’est la prise en compte des dimensions spatiales des relations internationales, et donc des politiques internationales. Par dimension spatiale, on entend non seulement les dimensions géométriques, mais les caractères de cet espace : habitable, hostile, fertile, aride, contrôlant ou pas les accès à l’eau, montagneux, symbolique, sacré, etc. En d’autres termes, on pourrait dire que la géopolitique est « la question cardinale de la structure spatiale du droit des gens ». (Carl Schmitt).

    L’espace n’est pas neutre, c’est une agglomération historico-géographique de lieux. Exemple : qu’est-ce que le Kosovo ? Un territoire guère plus grand (11 000 km2) que le département de la Dordogne (9 000 km2), et sans accès à la mer. Mais c’est à divers égards une patrie originelle de la Serbie. Il y a un fort enjeu symbolique pour les Serbes.

    La géopolitique n’est pas une science, note Olivier Zajec. Elle n’est pas pour autant une idéologie. Elle est une série ordonnée de connaissances objectives. L’analyse géopolitique s’appuie sur des outils et des méthodes. Mais plusieurs types d’objectivité existent en parallèle. C’est pourquoi aucune analyse géopolitique ne peut aboutir à des préconisations de politiques internationales incontestables. L’analyse géopolitique reste par nature ouverte. Elle ne dispense pas les politiques de choisir. Elle indique des tendances, elle indique des fourchettes de risque. C’est beaucoup. Mais cela ne supplée pas à la décision. En d’autres termes, la guerre peut être une fuite en avant, mais l’inaction peut aussi être une fuite en avant dans l’abdication de toute souveraineté. Il peut y avoir une surenchère dans l’agressivité, mais il peut y avoir une surenchère dans le renoncement. Cela peut concerner la géopolitique comme la géodémographie, qui en est une des branches.

    Si la géopolitique s’appuie sur des arguments objectifs et rationnels, elle est traversée par des rivalités de rationalités. La nation-ethnie ou la nation-Etat, la logique des grands espaces ou la logique capétienne ont toute leur rationalité. Mais elles sont différentes. C’est pourquoi il y a non seulement une géopolitique par grands pays (Allemagne, France, Etats-Unis, Chine…) mais une pluralité de la géopolitique dans chacun même de ces grands pays. Chacun sait qu’aux Etats-Unis, il y a à la fois une tendance isolationniste, privilégiant le continent américain, et une tendance à un interventionnisme mondial, incarnée en ce moment par une Hillary Clinton. De même, chaque observateur sérieux sait que la géopolitique de Carl Schmitt dans les années trente et quarante n’était pas du tout la même que celle du NSDAP. 

    « Je vous demande d’étaler devant vous une mappemonde » disait le président Franklin D. Roosevelt quelques semaines après Pearl Harbour. Effectivement, il faut toujours commencer par cela. Masses continentales, espaces maritimes, lignes de communication, sources de matières premières, masses démographiques, c’est le ba-ba de la géopolitique.

    Non seulement la géopolitique n’est pas une idéologie mais elle prime sur celles-ci. « Ce sont les intérêts, et non les idées, qui déterminent directement les actions des hommes », écrivait Max Weber. Hitler était furieusement anticommuniste mais il n’aurait sans doute pas déclaré la guerre à une Argentine communiste. Il cherchait la domination à l’Est, et donc l’asservissement de la Russie, quel que soit son régime.

    Sans être idéologique, la géopolitique comporte d’évidents enjeux en termes de reconnaissance de soi par soi et par les autres. Ce sont des enjeux narcissiques toujours liés aux enjeux de puissance, qu’elle soit militaire ou économique. C’est le cas de la Bolivie ayant perdu sa façade maritime depuis la guerre de 1879, de la Serbie depuis l’indépendance du Monténégro en 2006, de l’Ethiopie depuis l’indépendance de l’Erythrée en 1993 et donc la perte de l’accès à la mer pour Addis-Abeba.

    Quant à l’Irak, lui accorder les îles de Warbah et Boubiyan pour élargir ainsi son accès à la mer n’aurait-il pas été une solution pour éviter l’invasion du Koweït, même s’il n’est pas douteux qu’il y avait aussi pour les Irakiens un enjeu symbolique, le Koweït étant ce qu’ils appellent la 19e province de l’Irak ? 

    Etats, empires, fédérations : les acteurs de la géopolitique sont pluriels. Mais il faut aussi compter avec les peuples, qu’ils soient sans Etats (Kurdistan, de moins en moins sans Etat du reste), ou sans vrai territoire (la Palestine dont les bouts épars de terrain ne forment pas un territoire défendable), voire à cheval entre deux Etats (Cachemire). Sans oublier les peuples mal à l’aise dans leur Etat (Québec dans le Canada, Corse dans la France ?).

    L’analyse géopolitique peut-elle s’appliquer aux civilisations ? Peut-on raisonner en termes d’alliances – ou de choc – de civilisations ? Samuel Huntington a avancé une théorie, du reste beaucoup moins sommaire que la façon dont elle a été présentée. Le problème est que le degré d’unité et de réalité des notions de civilisations, par exemple d’Occident et d’Islam, reste à penser. Quelle unité entre l’Islam chiite iranien pro-russe et pro-eurasien et l’Islam sunnite jordanien pro-anglo-saxon ? Il est clair qu’il n’y a pas de parenté d’orientation géopolitique mais bien plutôt une divergence de fond. On observera d’un autre côté qu’un musulman reste culturellement un musulman. On remarquera aussi que, malgré la fine opposition due à la Nouvelle droite entre l’Occident comme déclin et l’Europe comme projet de puissance, un Européen, quitte à être amener à s’éloigner de l’Europe, préfère généralement aller vivre aux Etats-Unis plutôt qu’au Yémen. Cela n’est pas douteux et c’est un fait de culture. Mais cela ne fait pas un projet géopolitique commun.

    On observera aussi que la communauté de foi n’a pas empêché la scission entre Pakistan oriental et Pakistan occidental en 1971. Dans la géopolitique, de nombreux facteurs interfèrent et se hiérarchisent différemment selon les pays et les époques. D’où la différence des préconisations d’orientation géopolitique qui, répétons-le, ne constituent jamais une science. D’autant que les représentations du monde ne sont jamais loin de la géopolitique.

    « Plutôt mourir en Européen que pourrir en Américain », a écrit Karl Haushofer. Les flux de biens, d’argent, de population mais aussi d’idées font partie de la géopolitique. « Nous avons l’intention d’être aimable envers tous […] Mais, tout aussi important, nous aspirons à rester nous-même », disait récemment le Premier ministre de Singapour.

    Pierre Le Vigan

    – Olivier Zajec, Introduction à l’analyse géopolitique. Histoire, outils, méthodes, éditions du Rocher, 3e édition revue et corrigée, septembre 2016, 248 p., 17,90 euros.

    – D’abord mis en ligne sur Polémia, le 6 octobre 2016.

    http://www.europemaxima.com/introduction-a-lanalyse-geopolitique-histoire-outils-methodes-de-olivier-zajec-par-pierre-le-vigan/

  • Qu’est-ce que le mondialisme ? par Georges FELTIN-TRACOL

    (Conférence prononcée le 17 août 2016 à Sées en Normandie dans le cadre de l’université d’été d’Academia Christiana et mise en ligne sur son site, le 12 septembre dernier, puis reprise par Cercle non conforme, le 5 octobre dernier)

    Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Chers Amis,

    En 1984, le Grand dictionnaire encyclopédique Larousse définissait ainsi le mondialisme : « Doctrine qui vise à réaliser l’unité politique du monde considéré comme une communauté humaine unique. » Une seconde définition précisait qu’il s’agit aussi de l’« approche des problèmes politiques dans une optique mondiale ». Ces deux explications complémentaires insistent sur la portée politique du mot. Le mondialisme est une théorie politique qu’on doit dissocier de la mondialisation dont l’acception est plus économique, géographique et technique, même si en réalité mondialisation et mondialisme se soutiennent mutuellement.

    Concept politique, le mondialisme œuvre sur une échéance plus ou moins longue en faveur d’un État mondial, d’un État planétaire (souvent évoqué dans les récits de science-fiction), voire d’un État universel pour reprendre une expression chère à l’écrivain allemand Ernst Jünger. Dans son honorable biographie Ernst Jünger. Un autre destin européen (Éditions du Rocher, 2009), Dominique Venner ne mentionne pas son bref essai de 1960, L’État universel, qui prolonge ses réflexions de 1945 sur La Paix. Jünger y annonce que « la perspective de l’État universel semble plus vraisemblable, son avènement mieux garanti par les signes des temps et, quant à la paix mondiale, plus souhaitable qu’un nouveau partage du pouvoir (L’État universel, Gallimard, coll. « Tel », 1990) ». Visionnaire, il ajoute plus loin que « l’uniformisation actuelle des sexes est l’un des symptômes de l’aspiration où s’annonce l’avènement de l’État universel (Idem) ». Et si la soi-disant citoyenneté mondiale relevait de l’androgynat, des LGBTIQ ou du transhumanisme ? Prévoyant un État global, Jünger pense aussi à sa fin. L’intrigue de son roman Eumeswil (1977) se déroule après sa disparition

    Le mondialisme est paradoxal, car, si ne subsiste sur le globe qu’un seul et unique État, où se réfugieraient ses éventuels opposants ? S’ils s’installent sur la Lune ou sur Mars, un autre État se créerait de facto. Pour paraphraser le philosophe Marcel Gauchet, le mondialisme est la politique de la fin du politique puisqu’il postule l’effacement (définitif ?) de la distinction schmittienne entre l’ami et l’ennemi quand elle n’évacue pas non plus les deux autres critères fondamentaux vus par Julien Freund dans L’Essence du politique (1965) : le commandement – l’obéissance d’une part, le public – le privé d’autre part.

    Dans le temps qui m’est imparti, je ne puis retracer ici l’histoire de cette idée largement partagée par les oligarchies politiciennes, scientifiques, financières et médiatiques. Hors de tout contexte chronologique, je vais plutôt vous présenter une typologie des mondialismes. Différents mondialismes coexistent qui, selon les lieux, les circonstances et les enjeux, se combinent, se coalisent ou bien s’affrontent.

    Les étudier ne signifie pas sombrer dans le complotisme ou dans le conspirationnisme. Le chef d’orchestre suprême qui tirerait les ficelles de telle ou telle conjuration à travers diverses officines secrètes n’existe pas comme l’indique avec brio Vladimir Volkoff dans son roman Le Complot (2003). En revanche, comme on va le voir, des groupes discrets peuvent tantôt s’entendre, tantôt s’affronter.

    Avant de détailler les différents mondialismes politiques ou idéologiques, commençons ce panorama par un mondialisme métapolitique, le « mondialisme scientifique », en particulier à propos des origines anthropologiques et génétiques des hommes. Selon le discours officiel, nous serions tous des arrière-petits-enfants de Lucy et notre berceau serait l’Afrique. Cette théorie monogéniste domine l’Université occidentale et écarte sans discussion les découvertes en faveur des thèses polygénistes ou multirégionales qui infirment la thèse africaine. Parce que nos supposés ancêtres viendraient d’Afrique, nous devrions accepter les immigrés clandestins délinquants et l’invasion migratoire en cours de notre continent. Le mondialisme scientifique offre aux autres mondialismes une argumentation sommaire et efficace qui nie les frontières, les identités et les ensembles politiques souverains.

    Le premier mondialisme politique examiné ici nous concerne en priorité puisqu’il s’agit du mondialisme républicain français largement élaboré par la franc-maçonnerie. Les valeurs de la République sont des valeurs maçonniques. Depuis son célèbre canapé rouge, le dissident persécuté Alain Soral s’affirme « républicain et universaliste ». Qu’est-ce que l’universalisme ? Toujours d’après le Grand dictionnaire encyclopédique Larousse, ce terme désigne l’« opinion de ceux qui ne reconnaissent d’autre autorité que celle du consentement universel ». Sa seconde définition signale un « caractère universel du salut destiné à tous sans exception ». Le registre sémantique n’est paspolitique, mais religieux. Quant à l’adjectif « universel », il comporte six définitions dont une très liée au mondialisme, à savoir : « Se dit de ce qui s’étend sur toute la surface de la terre; mondial, planétaire. »

    La République hexagonale d’essence maçonnique qui occupe et gangrène actuellement la France, se veut universaliste parce que ces textes fondateurs, pensons à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789, s’adressent théoriquement à l’ensemble de l’humanité. Les révolutionnaires accordèrent volontiers la nationalité française à des étrangers comme Anacharsis Cloots. Le jus solis ou « droit du sol » partiellement appliqué dans l’Hexagone repose d’ailleurs sur la conception mondialiste – universaliste d’une République une et indivisible dont les frontières devraient correspondre aux limites du globe terrestre.

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  • Parution fin octobre du second volume de BUDAPEST 1956 de David Irving (le texte intégral inédit traduit en français)

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  • Leipzig, la bataille des Nations (Bruno Colson)

    leipzig.jpgBruno Colson, professeur à l’université de Namur, est un spécialiste d’histoire militaire et l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés à la stratégie et l’art de la guerre.

    La bataille de Leipzig fut la plus gigantesque des batailles napoléoniennes par le nombre d’hommes engagés (près de 500.000), par sa durée (quatre jours) et par son étendue géographique (à peu près quinze kilomètres carrés). Jamais de tels effectifs n’avaient été rassemblés pour un affrontement en rase campagne. L’Europe n’en verra pas de plus grands avant août 1914.

    Après sa désastreuse campagne de Russie, Napoléon a réussi à reconstituer une armée considérable. Le 2 mai 1813, il bouscule les Russes et les Prussiens près de Leipzig, à Lützen. Les 20 et 21 mai, les Alliés sont de nouveau battus à Bautzen. Le ministre autrichien des Affaires étrangères, le comte de Metternich, propose un armistice aux belligérants. Signé le 4 juin, il prévoit la réunion d’un congrès à Prague, sous l’égide de l’Autriche, pour trouver une formule de paix. En réalité, chaque camp profite de ce répit pour resserrer ses liens diplomatiques et affûter ses armes. L’Autriche entre en guerre aux côtés des Alliés, ce qui donne naissance  à la sixième coalition contre la France. Trois armées sont constituées. Celle de Bohême est la principale, avec les Autrichiens et la plus grande partie des forces franco-prussiennes. Elle compte en tout plus de 200.000 hommes. Les monarques de Russie, de Prusse et d’Autriche y sont tous les trois présents. Une armée du nord, sous Bernadotte, est forte d’environ 127.000 Russes, Prussiens et Suédois. Enfin, l’armée russo-prussienne de Silésie, dirigée par le septuagénaire Blücher, compte 100.000 hommes. Un concept stratégique commun est élaboré, le plan de Trachenberg.

    Les trois armées convergeront en un vaste demi-cercle autour des forces de Napoléon, attaqueront les corps détachés mais se retireront devant les masses emmenées par l’empereur des Français lui-même. Les conseils de Bernadotte rejoignent l’expérience russe de 1812 pour empêcher Napoléon de frapper un coup décisif et éroder ses forces petit à petit.

    Napoléon a environ 400.000 hommes à opposer aux 500.000 Alliés.

    La bataille de Leipzig est le point de départ de l’invention de la guerre totale. Elle deviendra un modèle pour des générations d’officiers allemands, avec le concept de l’action combinée d’armées séparées réutilisé dans les conditions « modernes  » de 1939 en tant que modèle de bataille d’encerclement.

    Leipzig, Bruno Colson, éditions Perrin, collection Tempus, 672 pages, 12 euros

    A commander en ligne sur le site de l’éditeur

    http://www.medias-presse.info/leipzig-la-bataille-des-nations-bruno-colson/62346

  • [Marseille] Rentrée réussie malgrè les antifas

    En dépit des menaces et agressions, plus d’une centaine de participants à la réunion de rentrée de l’AF Provence. En bonus, un mot du prince Jean.

    Demain nous appartient.

    Soutien à deux de nos camarades toujours à l’hôpital.

    Une petite photo du public présent lors du discours de rentrée.

    Service d’Ordre en place