culture et histoire - Page 1324
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La lutte des classes (des riches)
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Byzance / Constantinople (Empire byzantin) | 2000 ans d’histoire | France Inter
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Horst Mahler amputé du pied
Ses conditions de détention pourraient être responsables de son état.
Horst Mahler est un avocat allemand, ancien activiste gauchiste (cofondateur de la Fraction armée rouge), devenu plus tard nationaliste, après réflexion durant de longues années de détention.
A 80 ans, il purge une lourde peine de prison (concrètement, il a été condamné à y finir ses jours). Mais c’est désormais pour de simples propos qu’il est incarcéré… En effet il conteste la version officielle de la « Shoah ».
Le dissident allemand vient d’être amputé du pied et du bas de la jambe.
Son état semble cependant stabilisé.Hospitalisé dans un état critique le 30 juin dernier à l’hôpital Asklepios de Brandenbourg, Horst Mahler souffrait d’une septicémie (infection grave et susceptible de s’étendre au reste de l’organisme).
Dans une lettre ouverte destinée à attirer l’attention du public sur le sort de son père, son fils pointait un rapport direct entre son état de santé et son emprisonnement :
« Il est atteint d’une grave septicémie qui est sans doute la conséquence de son diabète, de son manque de mouvement, de la nourriture inadéquate et aussi du mauvais traitement médical à la prison. »
Si vous souhaitez soutenir Horst Mahler en lui envoyant un courrier :
Horst Mahler
c/o JVA Brandenburg
Anton-Saefkow-Allee 22
D-14772 Brandenburg/Havel
AllemagneSource E&R
http://www.contre-info.com/horst-mahler-ampute-du-pied#more-38794
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Michel De Jaeghere : L’universalisme chrétien et l’erreur de la Nouvelle Droite
Michel De Jaeghere est journaliste et écrivain. Il est directeur de la rédaction du Figaro Hors-série et du Figaro Histoire. En 2014, Michel De Jaeghere publiait aux éditions des Belles Lettres un imposant ouvrage consacré à la chute de l’Empire romain d’Occident : Les derniers jours , lauréat du Prix Du Guesclin 2014. M. De Jaeghere a bien voulu répondre aux questions du R&N.Cet entretien est divisé en quatre parties : Partie I : L’irruption du christianisme dans l’Empire païen Partie II : La persécution des chrétiens à Rome Partie III : Le christianisme a-t-il provoqué la chute de Rome ? Partie IV : L’universalisme chrétien et l’erreur de la Nouvelle DroiteEn voici la quatrième et dernière partie.R&N : La Chrétienté fut elle l’héritière de Rome ?M. De Jaeghere : De fait, la romanité a survécu essentiellement grâce à l’Église. La civilisation romaine consistait en l’universalisation du modèle de la vie civique, délivrée de la guerre perpétuelle qu’avait connu le monde grec, par l’hégémonie du Peuple-Roi. Ce modèle mettait au cœur de la vie politique la recherche du bien commun par la discussion rationnelle au sein d’institutions délibératives formées par les possesseurs de la terre, les propriétaires fonciers. Il faisait dès lors de la maitrise de la culture littéraire l’un des marqueurs de l’aristocratie, un passage obligé sur la voie du pouvoir et des honneurs. Les royaumes barbares qui ont succédé à l’Empire romain étaient au contraire de nature tribale. Ils étaient fondés sur la force armée, et c’est par les armes que l’on y progressait dans la hiérarchie sociale. La conséquence fut la disparition progressive de la culture lettrée, puis de l’écriture elle-même ! A la fin du VIe siècle, en Gaule, les grands seigneurs mérovingiens ne sauront plus signer de leur nom.Devant l’effondrement de leur univers, un grand nombre de représentants de l’aristocratie romaine (Sidoine Apollinaire, saint Avit, saint Remi) virent dans l’Église le seul moyen de préserver leur mode de vie, leur influence sociale mais aussi les trésors de la civilisation dont ils étaient les derniers dépositaires. Ils entrèrent en masse dans l’épiscopat et transmirent la culture lettrée à l’intérieur de l’Église. D’un côté, se développa ainsi une aristocratie d’épée, inculte ; de l’autre, une aristocratie ecclésiastique, lettrée, qui apporta avec elle les traditions de la romanité, l’amour des lettres et de la culture. C’est par le maintien de cette hiérarchie épiscopale, au cœur de la tourmente, que la romanité put traverser les siècles obscurs.R&N : L’Église romaine se veut universelle. Son universalisme ne fait-elle pas d’elle un élément de dissolution pour les communautés politiques, comme le prétendent les tenants du néo-paganisme ?M. De Jaeghere : Le christianisme n’invente pas l’universalisme. L’universalisme lui préexiste. La Grèce antique, dont la Nouvelle Droite se réclame, est aussi le monde de l’universalisme. Socrate, Platon ou Aristote sont à la recherche de vérités universelles sur l’homme, d’un Vrai, d’un Bien, d’un Beau qui se rient des frontières. Cela n’empêchera pas Socrate de participer comme hoplite à la guerre du Péloponnèse ainsi qu’aux discussions de l’Ecclesia d’Athènes ! Cette opposition entre universalisme et défense de l’identité, familière à la Nouvelle droite, me parait relever d’une erreur de perspective. Elle consiste à nous mettre devant un choix simpliste entre une identité dénuée de toute préoccupation universelle, et un universalisme coupé de toute racine. Or nous ne sommes ni purs esprits ni élevage de lapins. Nos âmes immatérielles sont mystérieusement liées à nos corps de chair, ce pourquoi le respect de notre identité est légitime et nécessaire, mais doit être une médiation vers l’universel. Maurras dit ainsi que c’est parce qu’il est provençal qu’il est français, parce qu’il est français qu’il se sent romain ; parce qu’il est romain qu’il est humain. En formant sa sensibilité au spectacle d’une allée de cyprès, du battement de la mer sur les rochers ou du moutonnement argenté des oliviers dans la plaine, des origines méditerranéennes peuvent prédisposer une âme à sentir la poésie d’Homère, d’Hésiode ou de Virgile. Mais Homère, Hésiode et Virgile ne sont pas pour autant des poètes du terroir ; ils ne chantent pas la Méditerranée pour nous inviter à y faire du cabotage ; ils prennent appui sur leur univers dans ce qu’il a de plus concret pour nous faire découvrir des idéaux, des sentiments, des vérités qui ont une saveur d’éternité.On peut à bon droit mettre en garde contre une dérive de l’universalisme qui conduirait à considérer comme illégitimes toutes les identités particulières. Parce qu’il est, une fois encore, corps et âme, il est dans la nature de l’homme d’avoir besoin d’enracinement. Il n’y a, justement, rien de plus universel que ce besoin. Mais l’enracinement n’est pas une fin : il est un moyen d’atteindre à l’universel en nous délivrant de nous-mêmes ; en nous enserrant dans une communauté et en nous ouvrant à des beautés qui nous font sentir qu’il faut, pour s’accomplir, se donner à ce qui est plus grand que soi.La critique de l’universalisme dévoyé est légitime : nous ne sommes pas des enfants trouvés destinés à mourir célibataires, des nomades sans terre, sans horizon, sans patrie. Nous sommes héritiers d’un passé et responsables d’un avenir ; nous sommes nés dans une famille, une communauté à laquelle nous sommes redevables, parce qu’elle nous a façonnés, nous à fait passer de la puissance à l’acte, nous a permis de devenir ce que nous sommes en nous donnant notre langue, nos mœurs et notre culture, nos habitudes, nos coutumes, notre façon de réfléchir, notre manière d’appréhender la vie. Cela nous crée à leur égard des obligations particulières, mais cela ne fait pas pour autant de nous, vis-à-vis des autres communautés, des autres hommes, des étrangers absolus.Parce que nous partageons avec eux la condition humaine, et que celle-ci relève d’une certaine nature, invariante dans le temps et l’espace. Pour nous chrétiens, notre condition de fils de Dieu, dotés d’une âme immortelle, rachetés par la Croix, et appelés à la vie éternelle. Mais pour Platon, déjà, notre nature d’êtres doués de raison, d’âmes capables de dialoguer avec elles-mêmes ; pour Aristote notre condition d’animal politique. L’erreur de la pensée mondialiste, si prégnante aujourd’hui, est de délégitimer l’enracinement, en portant au paroxysme un individualisme absolu qui, du fait même de notre finitude, ne peut déboucher que sur le nihilisme : la mort est en définitive, le seul horizon qui s’offre à l’individu sans famille, sans passé, sans patrie. Rien ne le précède ni ne le continue. « Ceux qui pensent que le bien de l’homme est en la chair, et le mal en ce qui détourne du plaisir des sens, qu’ils s’en saoulent et qu’il y meurent », dit Pascal.Mais ce que j’appellerais « l’identitarisme » est une erreur symétrique. Récuser en effet tout universalisme pour s’en tenir au culte maniaque de la seule tradition des ancêtres, au seul soin de sa propre communauté politique, de son peuple, de sa race, dans l’indifférence absolue au monde qui l’entoure, revient à récuser l’unité de la nature humaine. Avec elle, l’idée qu’il existe un droit naturel, un ordre naturel du monde qui s’impose à nous, des lois non écrites qui nous interdisent de nous conduire, vis-à-vis de la création, en démiurges, et vis-à-vis de nos semblables, en tyran ivre de sa puissance ou en macaque libéré de sa chaîne. En critiquant, légitimement, un universalisme dévoyé, il ne faut pas couper l’identité de sa fin, qui est précisément d’atteindre à ce qui nous dépasse et qui nous accomplit. Défendre la légitimité de son enracinement dans une patrie, participer à sa défense et à sa protection, aux combats nécessaires pour sa survie, ne doit pas nous conduire à récuser l’existence d’une nature humaine qui fait de nous, aussi, les frères de tous les hommes. L’identitarisme, en refusant l’universel, se révèle comme une hypertrophie de la pensée moderne. Ses partisans se croient anti-modernes, parce qu’ils se disent prêts à s’oublier pour un idéal supérieur à leur propre vie. Mais le « nous » qu’ils vénèrent n’est au fond qu’un moi collectif, le reflet valorisant d’eux-mêmes. Ils sont en réalité beaucoup plus modernes qu’ils ne se l’imaginent. -
Goldofaf - Le Kosovo Serbe
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Bibliothēca #11 – Napoléon et le christianisme
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« Par la plume et l’épée »
Tel est le titre d’un recueil de poèmes signés d’Angélique Lachaume.
A contre-courant, cette jeune Française talentueuse nous offre des vers empreints d’idéal, dédiés à la France, à sa jeunesse, à Dieu…Il faut remettre la poésie à l’honneur, dans notre époque de laideur, de « décivilisation », d’abandon du français…
Par la plume et l’épée, Editions des Cimes, collection « Lettres françaises », 40 pp., 6 €, format 10 x 16 cm., disponible ici. Préface de Jean de Viguerie, introduction de Gabrielle Cluzel.
Voici un texte extrait de l’ouvrage :
Spiritus Leonis
Toi qui n’as pas connu les terreuses tranchées
Ne crois pas que ton siècle soit vierge de drames,
Il te faudra lutter à l’école des âmes :
Le front du vrai combat de la fidélité.Vois-tu ces idéaux répugnants et bourgeois
Déferler sans merci, comme un souffle infernal :
« Qu’importe la patrie ? L’heure est aux bacchanales,
La France pour grandir n’a pas besoin de moi ».Plutôt que de chérir une vie trop mesquine
Dans les vieux entresols des mornes décadences,
Embrase ta jeunesse au mépris des souffrances,
Vis ! Sois celui que la seule mort assassine !Façonne de tes mains, forge au feu de ton âme,
Pour la rédemption de ta mère patrie,
Ce bonheur qui sera tout l’honneur de ta vie ;
Dût-elle être bien pauvre, qu’elle soit de flamme ! -
Chevauchée d'Arthur
La chevauchée littéraire, devenue mythique d’ArtusNous avons longtemps hésité avant de classer l'article d'Hervé Glot, issu d'une contribution au magazine des Amis de l'écrivain normando-breton, Jean Mabire . Il avait sa place dans notre rubrique "émotion/réflexion", car l'histoire du magazine Artus relève d'abord de la littérature, de la poésie, de l'image et de l'imaginaire. Mais par la vocation ambitieuse qu'elle s'assignait, au service de la large culture celte, toujours vivante et ardente, par l'enthousiasme qu'elle a suscité auprès d'artistes, d'intellectuels, du public, par l'impulsion enfin qui continue de nourrir rêves et convictions, elle relève finalement de la rubrique "communautés vivantes".Guilhem Kieffer"Difficile de prendre individuellement la parole au sujet d’une aventure qui fut avant tout collective, d’autant que les années ont en partie gommé le contexte qui vit la naissance et l’évolution de la revue Artus, puis, par la suite, des éditions du même nom. Mais soit, je tenterai d’être le chroniqueur concis et néanmoins fidèle d’une chevauchée qui s’est étalée dans le temps et bien sûr, comme tout corps vivant, a initié ou subi ses propres métamorphoses.L’affaire est ancienne, puisque c’est en 1979 que fut fondée l’association éditrice de la revue, avec pour dessein d’explorer les voies de la culture celtique d’hier, et d’en faire entendre les voix d’aujourd’hui. Cette association naissait en Bretagne, à Nantes capitale du duché, et Jean-Louis Pressensé en était le directeur et le premier rédacteur. Artus : le nom avait, bien sûr, été choisi en référence au roi de la Table Ronde, dont le royaume légendaire s’étendait sur les deux rives de la Manche.Il élargissait considérablement le réduit breton auquel nous étions certes attachés… mais à condition d’exercer toute liberté dans les instants où il nous siérait de larguer les amarres, comme en témoignait le sous-titre "pays celtiques et monde nordique". L’association était née d’une réaction contre une certaine vision en vogue dans les années 70, celle d’une Bretagne étroite, suffisante et, pour finir, morte d’un trop plein "de légitimes revendications et de droits imprescriptibles"…Sources et survivances d’un imaginaire celtiqueNous souhaitions rechercher, au sein d’un univers plus large, les sources et les survivances d’un imaginaire celtique. Et nous nous interrogions: « Segalen est-il moins celte quand il compose Les Immémoriaux, Kenneth White quand il décrit Hong-Kong, Michel Mohrt quand il rédige "L’ours des Adirondacks ?" »Dès lors se posait le problème du contenu que nous entendions donner au terme « celtique ». Pour ma part, très sensible à l’enseignement que prodiguait (parfois dans la douleur) Christian-J. Guyonvarc’h, l’Irlande, avec sa mythologie miraculeusement transmise, était un des conservatoires et l’un des foyers où aller chercher les brandons encore vivants du grand récit. Des brandons à raviver parce que, sans cette lueur venue de ses franges "barbares’", l’Europe, qui cherchait à s’inventer, faisait l’impasse sur une partie de son âme (elle a fait mieux depuis !). De notre point de vue, c’était pour les artistes, les créateurs, se priver d’une source d’inspiration dont des écrivains majeurs, comme Yeats ou Joyce (bon gré, mal gré), avaient fait le suc de leur œuvre, et dont le cinéma s’emparait désormais avec gourmandise. J’aime toujours rappeler que l’Irlande, un tout petit pays, peut se flatter d’avoir porté, bien au-delà de son nombril, la lumière de ses écrivains et que l’imaginaire est une pensée vivante, une flamme que l’on ravive au contact de la diversité du monde.Pourtant, la volée de bois vert ne vint pas des Bretons pur beurre : il apparut rapidement que l’usage que nous faisions des termes celte ou celtique, et ce que nous affirmions comme un héritage mésestimé étaient, pour certains, des vocables strictement interdits, des territoires de la pensée absolument prohibés. Passons sur ces polémiques, elles n’en méritent pas davantage.Un sentiment géographique et quasi climatiqueNous cherchions à faire partager un sentiment géographique et quasi climatique : cette Europe du nord-ouest, atlantique et baltique, est (de toute évidence) un mélange de terre et d’eau, un espace terraqué aux limites indécises, aux lumières parfois incertaines et aux origines parfois contradictoires. Nous souhaitions faire naître peu à peu, par les textes des chercheurs, ceux des écrivains et des poètes, les œuvres des photographes, des peintres ou des graveurs, etc, une esthétique, un esprit, qui donneraient à la revue une couleur que j’espérais singulière.Jean-Louis Pressensé avait, au tout début de l’aventure, suggéré cet en-dehors des territoires trop arrimés, en évoquant l’Artusien en devenir : « Etre enfant du granit, de la houle, des forêts et du vent, être pétri de fidélité, de folie et de rêves…» Et, effectivement, les filiations furent de cœur, de consanguinité spirituelle, de générosité, jamais fondées sur l’intérêt ou le conformisme idéologique.La revue fut, pour bien des rédacteurs, une école pratique et un centre de formation intellectuelle. Nous approfondissions nos compétences techniques, passant de la terrible composphère, fleuron de chez IBM, à l’ordinateur, et la table de la salle à manger, qui servait de table de montage, conserve les ineffaçables stigmates du cutter de mise en page : à ces moments-là, il fallait penser avec les mains, non sans avoir affirmé, quelques instants auparavant, après Rimbaud, que la main à plume valait bien la main à charrue.Nous allions vers les artistes ou les chercheurs par inclination personnelle, aussi bien que par curiosité pour qui nous intriguait. Ainsi, la revue développait son contenu, tandis que les numéros sortaient avec la régularité qu’autorisaient nos occupations professionnelles. Artus a fédéré des énergies, confronté des individualités et surtout nous a conforté dans le sentiment que l’équilibre, le nôtre en tout cas, se trouve où cohabitent le travail des savants et le chant des poètes.Un équilibre où cohabitent le travail des savants et le chant des poètesPeu à peu, nous avons orienté notre publication vers des thèmes plus précis. Parurent ainsi "Le Graal", "A chacun ses Irlande", "Au nord du monde", "Harmonique pour la terre", "L’Amour en mémoire", "Ecosse blanches terres", "Mégalithes", "Archipels, vents et amers", autant de titres qui signaient des affinités électives, des rencontres insolites ou prévisibles. Avec le recul, cette formule éditoriale a eu le grand avantage d’ouvrir un espace accueillant et de permettre la constitution d’un noyau de collaborateurs, qui auront trouvé dans le rythme revuiste, à la fois souplesse, diversité et régularité.Les universitaires Jacques Briard pour l’archéologie, Christian-J. Guyonvac’h pour le domaine celtique, Léon Fleuriot pour les origines de la Bretagne, Philippe Walter pour la littérature arthurienne, Régis Boyer pour le monde nordique, Gilbert Durand pour le vaste champ de l’imaginaire, furent parmi d’autres, nos guides et nos interlocuteurs. Patrick Grainville et Kenneth White nous donnèrent de sérieux coups de main. Philippe Le Guillou a été le compagnon de nos rêveries scoto-hiberniennes. Michel Le Bris a bercé nos songes romantiques au rythme des puissances de la fiction; quant à Pierre Dubois, il a été pour nous tous l’empêcheur de raisonner en rond, le Darby O’Gill des raths et des moors.La revue a permis, en outre, de créer un lectorat qui est naturellement resté fidèle lors du glissement -amorcé en douceur au milieu des années 80- de la revue vers la maison d’édition, ayant ainsi, pour effet, de résoudre partiellement le problème de la diffusion.Après s’être essayé à la publication de textes relativement courts : "Enez Eussa" de Gilles Fournel, "Marna" d’Yvon Le Menn, "la Main à plume" de Philippe Le Guillou, suivront une vingtaine de livres dont "Ys dans la rumeur des vagues" de Michel Le Bris, ou "Les Guerriers de Finn" de Michel Cazenave. Des albums sont consacrés à des peintres, des sculpteurs, des graveurs, des photographes (Yvon Boëlle, Jean Hervoche, Carmelo de la Pinta, Bernard Louedin, Sophie Busson, Jean Lemonnier, Geneviève Gourivaud).Avec Pierre Joannon, nous éditerons un gros album, "L’Irlande ou les musiques de l’âme", une somme menant de la protohistoire à la genèse de l’Irlande contemporaine, que reprendront les éditions Ouest-France. Toujours à l’affut des méandres de la création, sous la direction de Jacqueline Genêt, de l’université de Caen, nous avons publié les variations des écrivains de la renaissance culturelle irlandaise, autour de la légende de Deirdre.Depuis ces temps de fondation, d’autres livres bien sûr sont parus, parfois en coédition avec Hoëbeke ou Siloë. Citons "Arrée, l’archange et le dragon", "Des Bretagne très intérieures", "Une Rhapsodie irlandaise", plus récemment "Lanval" et ,dernier en date, "Les îles au nord du monde", un texte de Marc Nagels illustré par Didier Graffet, avec des photographies de Vincent Munier.Un numéro spécial avait marqué un tournant dans l’histoire d’Artus. Ce n’était déjà plus le fascicule habituel, mais un véritable album titré "Brocéliande ou l’obscur des forêts". Il allait nous conduire vers une autre direction : une heureuse conjonction permit à Claudine de créer et d’asseoir" au château de Comper" le Centre de l’Imaginaire Arthurien. Mais cela est une autre histoire, et je ne voudrais pas m’approprier abusivement ce qui appartient à une fraternité sûrement plus vaste que la mienne, sinon en rappelant ce que pourrait être… une errance arthurienne.Vagabondage dans l’espace arthurienHistoire des hommes et de leur imaginaire, rêves, foi, mythes, voilà un terrain de pérégrinations assez inépuisable, au milieu duquel l’héritage celtique et la légende arthurienne brillent, aujourd’hui, d’un éclat particulier, avec leur cortège de prouesses et d’enchantements, dont le moindre n’est pas la promesse de la quête.Le roman arthurien n’a pas inventé la quête, mais il lui a donné une couleur et une dimension renouvelées. La quête chevaleresque n’est ni la descente aux Enfers d’Orphée ou de Virgile, la fuite d’Énée ou la dérive involontaire d’Ulysse. À travers d’innombrables épreuves, dont on ne sait dans quelle réalité elles se déroulent, elle unit, à un voyage qui porte ordre et lumière là où règne le chaos, un cheminement intérieur, recherche de perfection ou d’absolu.Au centre de la cour arthurienne, la Table Ronde rassemble les meilleurs chevaliers, venus du monde entier briguer l’honneur de servir. Alors, commencent les expéditions, entreprises sur un signe, une requête, un récit marqué d'étrangeté. Lorsqu’il prend la route, chaque chevalier devient, à lui seul, l’honneur de la Table Ronde et la gloire du roi. Il forme l'essence même de la chevalerie arthurienne, affirmant la nécessité de l'errance, le dédain des communes terreurs, la solitude, qui ne s’accompagne que d’un cheval et d’une épée. Il ne sait ni le chemin à suivre, ni les épreuves qui l'attendent. Un seule règle, absolue, lui dicte de « prendre les aventures comme elles arrivent, bonnes ou mauvaises ». Il ne se perd pas, tant qu’il suit la droite voie, celle de l'honneur, du code la chevalerie.La nécessité de la Quête est partie intégrante du monde arthurien. Au hasard de sa route, le chevalier vient à bout des forces hostiles. Il fait naître l’harmonie, l’âge d’or de la paix arthurienne dans son permanent va et vient entre ce monde-ci et l’Autre Monde, car l’aventure, où il éprouve sa valeur, ne vaut que si elle croise le chemin des merveilles. Sinon elle n’est qu’exploit guerrier, bravoure utilitaire. Seul, le monde surnaturel, qui attend derrière le voile du réel, l’attire, et lui seul est qualifiant.Les poètes recueillent la Matière de Bretagne vers le XIIe siècle, de la bouche même des bardes gallois et, sans doute, bretons. Malgré le prestige du monde antique et des romans qu’il inspire et qui ne manquent pas de prodiges, la société cultivée découvre, fascinée, les légendes des Bretons (aujourd’hui nous parlerions des Celtes), un univers culturel perçu comme tout autre, d’une étrangeté absolue. Le roman, cette forme nouvelle nourrie de mythes anciens, donne naissance à des mythes nouveaux, la Table Ronde, le Graal, l’amour de Tristan pour Iseult, Merlin… Parmi les référents culturels de l’Europe, en train de naître, elle s’impose en quelques dizaines d’années, du Portugal à l’Islande, de la Sicile à l’Écosse.La légende celtique, mêlée d’influences romanes ou germaniques, constitue une composante fondamentale pour l’Europe en quête d’une identité qui transcende les nécessités économiques et politiques. Mais le thème de la quête représente, plus fondamentalement croyons-nous, un itinéraire proprement spirituel, initiatique ou mystique même, pour certains. Elle manifeste, aussi, un besoin d’enracinement, la recherche de valeurs anciennes, prouesse, courtoisie, fidélité, largesse, l’aspiration à l’image idéale de ce que nous pourrions être.Une fois de plus, le roi Arthur revient : non pas la figure royale, mais l’univers de liberté et d’imaginaire qu’il convoie. A qui s’interroge sur cette postérité tenace, sur ces résurrections insistantes, on peut trouver des raisons, dans le désordre, culturelles, patrimoniales, psychanalytique, politiques, artistiques. Pour nous, nous dirons, simplement et très partialement, qu’il s’agit de la plus belle histoire du monde, et qu’il suffit de revenir au récit, à ces mots qui voyagent vers nous, depuis plus de huit siècles, pour comprendre que les enchantements de Bretagne ne sont pas près de prendre fin."Hervé GlotSouce :http://metamag.fr/ -
Marie Cherrier – Complotiste
Que voulez-vous je suis sceptique
se pourrait-il que ma chanson
passe pour trouble à l’ordre public
et demain me mène en prison ?
Que voulez-vous j’suis complotiste
et de le chanter devant vous
j’pourrais passer pour prosélyte
mais faut-il ne rien dire du tout ?Difficile pour l’esprit tranquille
réussir flotter tout le long
à chaque vers risquer l’exil
le venin des qu’en-dira t’onHeureusement j’suis malhabile
avec les moutons de Panurge
je jette un d’leur jugement facile
par dessus bord et c’est le délugeDes indulgences, des bien-pensances
de toutes les superstitions
pour expier mon irrévérence
ou lui accorder rémissionQue voulez-vous je suis sceptique
se pourrait-il que pour un « non »
j’passe pour trouble à l’ordre public
et demain jetée en prison ?
Que voulez-vous j’suis complotiste
à force de botter en touche
j’pourrais passer pour terroriste
moi qui n’f’rais pas d’mal à une mouche ?Conscience heureuse et clandestine
j’y ai croisé quelques soiffards
quelques paumés, quelques débiles
mais à distance des salopardsJ’espère seulement que ça n’est pas
par seul esprit d’contradiction
quand je vois la gueule des rois
rassurée j’en conclue que non !Pas fatiguée, pas résignée
sous un coin d’ombre, une limonade
j’vais rester d’bout ça s’ra parfait
et chanter à la cantonadeQue voulez-vous je suis sceptique
se pourrait-il que ma chanson
passe pour trouble à l’ordre public
et demain me mène en prison ?
Que voulez-vous j’suis complotiste
et de le chanter devant vous
j’pourrais passer pour prosélyte
mais faut-il ne rien dire du tout ?J’suis la cata dans la courbette
(en toute modestie j’espère)
j’ai tendance à rel’ver la tête
(si ça n’gêne personne derrière)Quand ce n’sont pas les crosses en l’air
ni les gendarmes ni les bâtons
la morale est publicitaire
et la milice dans nos maisonsPour chanter mes doutes à qui veux
j’vais pas m’planquer dans les broussailles
c’est pas confort les épineux
j’salue les copains sur la pailleQue voulez-vous je suis sceptique
se pourrait-il que pour un « non »
j’passe pour trouble à l’ordre public
et demain jetée en prison ?
Que voulez-vous j’suis complotiste
à force de botter en touche
j’pourrais passer pour terroriste
moi qui n’f’rais pas d’mal à une mouche ?Dans quelques temps, la fin du film
les va-t’en-guerre et les banquiers
les journaleux, les pédophiles
tout le pouvoir sera parfaitLes bonnes gens, en cons zélés
assis les mains sur les genoux
au premier rang pour balancer
pourront surveiller à leur goûtNous tous les gueux, tous les sceptiques
pas chauds des choix d’la production
on s’ra taxés de complotistes
on s’souhait’ra « bienv’nu » en prison !Que voulez-vous je suis sceptique
se pourrait-il que ma chanson
passe pour trouble à l’ordre public
et demain me mène en prison ?
Que voulez-vous j’suis complotiste
et de le chanter devant vous
j’pourrais passer pour prosélyte
mais faut-il ne rien dire du tout ?Que voulez-vous je suis sceptique
se pourrait-il que pour un « non »
j’passe pour trouble à l’ordre public
et demain jetée en prison ?
Que voulez-vous j’suis complotiste
à force de botter en touche
j’pourrais passer pour terroriste
moi qui n’f’rais pas d’mal à une mouche ? -
L’écrivain nationaliste Hervé Ryssen fiché comme terroriste pour… ses livres
Ses explications et sa réaction dans la video ci-dessous.
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