Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

culture et histoire - Page 1334

  • Cinq cents mots pour la dissidence (Avant-propos et première section, A-B)

    Avant-propos

    Les mots sont des armes.

    Le Novlangue orwellien est, avec la diabolisation des mal pensants, l’arme principale du Système dominant pour stériliser les intelligences et priver les âmes de courage. Polémia y a consacré une première étude. Mais en contrepoint du Novlangue, le franc-parler politique est une arme pour libérer les esprits et leur donner des outils pour mieux comprendre le monde.

    C’est le but de ce dictionnaire de la réinformation, de ce lexique de la dissidence.


    Il ne comprend qu’un peu plus de 400 mots : il ne prétend donc pas à l’exhaustivité ni même à l’impartialité, encore moins à l’unicité de points de vue exprimés : car tout ce qui peut nourrir de forces la dissidence est bienvenu. Dissidents de toutes sensibilités, unissez-vous !

    Aussi, nul besoin d’être d’accord avec chacune de ces 464 définitions pour participer à la bataille. Il s’agit juste ici pour Polémia d’ouvrir la réflexion et d’inciter chacun à la poursuivre pour ouvrir des brèches dans le mur de l’idéologie unique… avant de le faire tomber !

    Dans cette première ébauche le lecteur trouvera :

    – des mots libérateurs, pour dévoiler ce que le politiquement correct et la censure médiatique veulent cacher ;

    – des mots accusateurs, pour comprendre les ressorts du Système mondialiste dominant qui conduit les Européens sur la route de la servitude et de la décadence, afin de mieux le combattre ;

    – des mots oubliés, qu’il faut invoquer pour retrouver notre identité et la voie du renouveau de notre civilisation ;

    – des mots clés, pour interpréter les réalités et les forces de domination en œuvre.

    A chacun de poursuivre ! Car « Chaque Philoctète sait que sans son arc et ses flèches Troie ne sera pas conquise ».

    Les Cinq Cents Mots sont présentés en neuf sections successives ainsi réparties : A-B — C — D — E-F — G-I — J-M — N-P — Q-S —T-Z.

    L’intégralité est consultable en pdf à :

    http://www.polemia.com/pdf/DicoTotal.K.pdf

  • Il y a 3500 ans en Crète, une invention provoque l’exode d’une civilisation

    Des palais détruits, puis reconstruits, puis à nouveau détruits. Des habitations abandonnées par dizaines. Qu’est-il donc arrivé aux Minoens, brillante civilisation crétoise il y a plus de trois mille ans ? Une étude lève un coin du voile.

    Pendant longtemps, l’histoire était simple. Précédant la Grèce antique, une merveilleuse et impressionnante civilisation crétoise établie aux III-IIe millénaires av. J.-C., celle des Minoens, aurait été balayée par une éruption terrifiante : celle du Santorin, supervolcan dont l’effondrement a envoyé un tsunami meurtrier dans l’est de la Méditerranée.

    Mais avec l’affinement progressif des datations, il a fallu se rendre à l’évidence : cela n’avait rien à voir. Le volcan a explosé au moins soixante-dix ans après la toute première destruction des palais minoens, survenue vers 1700 av. J.-C. Reconstruits entre-temps, les palais sont cette fois définitivement détruits autour de 1450 ans av. J.-C. Seule exception, le plus gros d’entre eux, celui de Cnossos sur la côte nord de l’île, qui se maintient encore quatre-vingt ans. Puis il tombe à son tour.

    Pour retracer cette mystérieuse histoire, impossible de se passer de l’archéologie. Car les Minoens ont beau avoir laissé des inscriptions, celles qui datent d’avant la destruction des palais sont rédigées dans une langue à ce jour toujours inconnue. Pas de trace non plus d’éventuels souverains dans les splendides fresques et décorations de cette époque.

    L’archéologie, elle, est plus bavarde. Surtout depuis la découverte de nombreux sites dans les campagnes aux alentours des palais. Ces travaux mettent en évidence de curieuses évolutions du peuplement dans l’île. Excepté de rares cas, le nombre de sites occupés par les Minoens a tendance à diminuer, voire à franchement chuter au moment de l’émergence des seconds palais.

    La plupart du temps, les spécialistes du monde minoen ont fait de ces phénomènes une lecture essentiellement politique. Ces changements traduiraient, par exemple, des luttes entre palais concurrents, qui aurait fini par tourner à l’avantage de l’un d’eux, Cnossos, réussissant alors à exercer sa domination sur une grande partie de la Crète.

    Mais une équipe d’archéologues de l’École française d’Athènes dirigée par Sylvie Müller Celka, du CNRS, a fait une découverte intrigante. Elle a constaté que le phénomène d’abandon des sites était particulièrement marqué dans la région de Malia, sur la côte nord-est de la Crète. Elle a montré qu’entre la période des premiers palais (ceux détruits vers 1700 ans av. J.-C. ) et celle des seconds (ceux détruits avant 1450 av. J.-C.), les Minoens n’ont abandonné définitivement que des sites bien particuliers : presque tous ceux qu’ils occupaient sur les pentes de la montagne qui domine Malia.

    Pour comprendre cet abandon, les chercheurs ont examiné en détail la géographie des lieux et la nature des terres qui s’y trouvent. Ils ont mis en évidence trois grandes zones. En bas, ce sont les plaines de la côte, chaudes et plutôt sèches, habitées tout au long de la période minoenne. Le rendement des terres, sans apport important d’eau, y est faible. Tout en haut se trouve la zone d’altitude quasi-inhabitée, où la culture des oliviers et de la vigne est difficile, voire impossible (au-delà de 900 mètres).

    Entre les deux se placent les pentes de la montagne (entre 300 et 900 mètres d’altitude). C’est principalement cette zone que les Minoens ont quittée à la période des seconds palais. Ces pentes sont beaucoup plus arrosées que la plaine, et recouvertes en haut par des forêts. Les recherches de l’équipe montrent que les populations y occupaient alors des sites plutôt petits par rapport à ceux de la plaine. Elles y élevaient des chèvres et des moutons, cultivaient de la vigne, des arbres fruitiers, un peu de céréales et produisaient du miel. Dans ces pentes en proie à l’érosion, elles exploitaient de petites parcelles proches de leurs maisons. Elles captaient sans doute l’eau des sources ou des torrents avec des canalisations en terre cuite, dont les archéologues ont trouvé de nombreux fragments.

    Mais alors, pourquoi cette soudaine ruée vers la plaine ? Pourquoi quitter un milieu dont ils savaient tirer parti, pour des terres sèches et a priori peu accueillantes ? Peut-être, proposent les chercheurs, parce que les Minoens avaient trouvé la clé pour accéder aux énormes réserves en eau du sous-sol crétois. Ils auraient découvert ou importé de l’étranger le moyen de pomper la nappe phréatique. Et par là, celui d’irriguer massivement les plaines de la côte. Donc d’améliorer considérablement le rendement des terres basses, pour y cultiver oliviers, vignes et légumineuses (la famille des fèves, pois, etc.). Autrement dit, ce serait peut-être une innovation agricole aurait lancé le signal de cet exode vers la plaine.

    Mais cette hypothèse est-elle plausible ? Peut-être, car c’est justement au début de la période des seconds palais que les Minoens semblent avoir développé un intérêt pour tout ce qui touche à l’hydraulique. Ces dernières années, des archéologues ont découvert des barrages placés sur des torrents de montagne, datant de cette époque. Ils se trouvent dans l’est de la Crète, dans la vallée de Choiromandres et sur l’îlot de Pseira. Ces dispositifs semblent clairement avoir pour but l’irrigation, répandant leur trop-plein dans des terrasses agricoles situées juste à côté des barrages.

    En outre, c’est à peu près à la même époque que les Minoens commencent à creuser des puits, et donc à atteindre la nappe phréatique. Les systèmes qu’ils utilisaient pour amener l’eau à la surface ne nous sont pas parvenus. Étaient-ils suffisamment efficaces pour alimenter un dispositif d’irrigation en plaine ? C’est possible, car au moins un système rudimentaire pour pomper l’eau du sous-sol est alors connu depuis plus d’un millénaire en Mésopotamie. C’est le puits à balancier, où un contrepoids facilite l’ascension du seau. Il est attesté également en Égypte durant la période correspondant aux seconds palais, alors qu’existent justement des relations commerciales avec la Crète.

    Cette intense activité hydraulique pourrait aussi être liée à une lente détérioration du climat en Crète, ayant débuté deux mille ans plus tôt. Des études suggèrent en effet que les étés sont devenus de plus en plus secs. Les pluies calmes de l’hiver se seraient progressivement décalées au début de l’automne, devenant torrentielles, entraînant érosion des pentes et manque d’eau pour la végétation au printemps. Dans ces conditions, la vie sur les pentes de la montagne était peut-être devenue de plus en plus difficile avec le temps.

    Si cette hypothèse est correcte, alors le phénomène d’abandon des sites d’altitude ne devrait pas être limité à la région de Malia. Tout semble indiquer que c’est bien le cas. En règle générale, à l’arrivée des seconds palais, il y a nettement moins de sites occupés dans les zones d’altitude ou à relief accidenté, alors qu’ils se développent dans les zones de plaine (ou dont le relief permet l’irrigation et l’agriculture intensive).

    En outre, si les causes de ces déplacements étaient politiques, les populations auraient normalement fini par revenir. Or ces sites de montagne ne seront jamais réoccupés, ou alors bien après, plus d’un millénaire plus tard.

    Le Monde

    http://fortune.fdesouche.com/387515-il-y-3500-ans-en-crete-une-invention-provoque-lexode-dune-civilisation

  • « Crise du capitalisme et gouvernance par le chaos », l’actualité brûlante d’Oliganarchy | Par Nicolas Bourgoin.

    img6.png« Nicolas Bourgoin, le démographe, m'a fait l'honneur d'une recension d'Oliganarchy sur son blog
    J'ai eu son autorisation pour qu'elle soit reprise sur Scriptoblog... ».
    Lucien Cerise.

    Lucien vit à Paris chez sa mère dans un quartier populaire parisien. Diplômé et au chômage, son existence ressemble à celle de beaucoup de ses contemporains : terne, vide et sans horizon. A quelques heures d’avion de là, William, spin doctor renommé et ami intime du président des Etats-Unis, écume les hautes sphères internationales où il met son talent au service des plus grands de ce monde. Difficile d’imaginer univers plus dissemblables : anarchie ou chaos d’un côté, oligarchie de l’autre. De fait, quand Lucien croisera ponctuellement le chemin de William, ce sera de manière purement accidentelle, à l’occasion d’une promenade dans les beaux quartiers. Et pourtant ces deux mondes socialement aux antipodes, en apparence totalement étrangers l’un à l’autre, sont en réalité étroitement dépendants.

    Le bonheur des uns fait le malheur des autres. La précarité affective, économique et sociale dont souffre Lucien n’est en rien le fait du hasard mais le résultat d’un sytème qui oppresse la majorité au profit d’une extrême minorité. Et ça ne risque pas de changer : dans notre monde capitaliste, leshappy few peuvent compter sur une armée de consultants qui bataillent sans relâche pour faire accepter au reste du monde son triste sort. Une propagande déversée par le système au moyen des canaux de communications (télévisions, radios et presses écrites) détenus par les grands groupes financiers. Abruti par les mass media, Lucien ne connaît pas l’origine de ses malheurs et devra faire un travail de déconditionnement pour la découvrir, travail qu’il entamera à l’occasion de contacts noués avec le mouvement localiste. A l’autre bout du monde, William sera confronté à un grain de sable inattendu menaçant de gripper la belle machine qu’il a conçue pour ravaler l’humanité au rang de bétail…

    Didactique et intelligent, Oliganarchy prend appui sur ces histoires parallèles pour décortiquer le projet et les méthodes de l’ingénierie sociale, du conditionnement des masses, qui évoquent par certains aspects l’univers décrit par Aldous Huxley dans Le meilleur des mondes. Une plongée dans les arcanes de ce microcosme opaque pour saisir l’esprit (au sens wébérien du terme) du Nouvel Ordre Mondial, nécessaire pour qui veut se libérer de l’aliénation produite par la société de consommation. Connaître les déterminants cachés de sa propre conduite au moyen d’un travail deréinformation est le meilleur moyen de s’en libérer. Il suppose de rompre avec l’idéologie libérale de la responsabilité individuelle qui renvoie chacun à son propre malheur, et de remonter la chaîne de causalité reliant la vie quotidienne des classes populaires aux décisions prises dans les plus hautes sphères dirigeantes. La misère et les difficultés ne tombent pas du ciel. Cette prise de connaissance suppose un travail de déconditionnement – « moins on regarde la télévision et moins on est sous son influence, donc plus on récupère une vision du monde autonome »dira à un moment Lucien (p.161) – puis de réinformation (le vrai pouvoir est opaque et s’exerce dans le secret, hors de portée des médias officiels).

    Le problème auquel est confrontée l’oligarchie mondialiste tient en une simple équation : comment perpétuer un système qui plonge l’humanité dans des conditions d’existence de plus en plus dégradées ? Les méthodes ne manquent pas, à commencer par la plus indolore : le marketing idéologique. La fabrication de faux problèmes ou de fausses menaces, voire de fausses informations, pour détourner l’attention des vrais tout en divisant pour mieux régner sont des recettes qui marchent toujours bien si l’on en juge par le récent succès du modèle du « choc des civilisations » . Masquer la question sociale par la question ethnique en recourant à la stratégie du bouc émissaire est une méthode éprouvée depuis le lancement de SOS Racisme, consistant à introduire une ligne de fracture dans la classe populaire, séparant « Français de souche » et « Français issus de l’immigration » pour in fine la désorganiser et l’affaiblir.

    Laminer l’esprit critique des masses en les dépolitisant, rabaisser leur intelligence et leur niveau culturel, les infantiliser en réduisant leur autonomie, favoriser les conduites addictives et la recherche de la satisfaction immédiate des désirs, le tout au moyen des loisirs de masse abrutissants et de la publicité omniprésente, renvoie à ce qu’Herbert Marcuse appelait la désublimation répressive : une soumission aveugle aux pulsions primaires, consuméristes ou sexuelles, qui abolit la pensée critique ou négative et favorise ainsi une plus grande acceptation de l’ordre établi. Cette conscience heureuse régressive fabriquée par le système et qui en nie les méfaits  sert la domination : « la satisfaction se fait sous une forme qui engendre la soumission et affaiblit la rationalité de la protestation ». (L’homme unidimensionnel, p.99). Gagner le consentement des masses par la mécanique de la servitude volontaire reste encore le moyen le plus efficace pour gouverner.

    Mais dans le contexte actuel de durcissement des contradictions du capitalisme parvenu à son stade de pourrissement, l’oligarchie est passée à la vitesse supérieure. Au conditionnement médiatique de l’opinion  et au contrôle social par le consumérisme, fragilisés par l’effondrement économique, s’ajoutent d’autres méthodes plus agressives pour domestiquer les classes populaires et automatiser leurs conduites : le puçage de masse en vue d’instaurer  une surveillance panoptique des populations, la déconstruction programmée de leurs structures sociales et culturelles visant à les plonger dans le chaos pour mieux les contrôler en neutralisant leurs capacités de réflexion, ainsi que les opérations psychologiques de manipulation dont la célèbre « stratégie du choc » (tirer partie ou même provoquer une crise grave pour faire passer des mesures impopulaires en contournant les garde-fous démocratiques et les résistances au changement).

    De fait, l’équation du problème est aussi démographique : « les élites dominantes étant minoritaires par rapport à la majorité dominée, elles avaient toujours été menacées de disparaître sous la pression du nombre et des soulèvements populaires » (p.48). D’où la nécessité pour l’oligarchie depurger l’humanité de ses éléments jugés surnuméraires, enjeu crucial à l’heure où la population mondiale dépasse les 7 milliards d’habitants dont près de la moitié vit avec moins de deux dollars par jour. Les moyens techniques ne manquent pas, notamment les bombes sanitaires : la diffusion massive d’OGM, la pollution par les ondes électromagnétique, la promotion de la junk food qui rend obèse, l’épandage de pesticides et l’usage de produits chimiques désormais omniprésents dans la vie quotidienne sont à l’origine de nombreux cancers, sans parler de la consommation massive de psychotropes liée à l’explosion des pathologies dépressives provoquées par la souffrance sociale. Seulement moins de 10 % des tumeurs ont une cause endogène. Combinée à la privatisation des systèmes de santé et à la paupérisation massive des populations, la dégradation sanitaire de l’environnement constitue un cocktail explosif. Appauvrir les populations et les rendre malades tout en leur faisant payer l’accès aux soins médicaux : la Grèce qui a déjà perdu près de 350.000 habitants depuis 2007 est le laboratoire par excellence où sont expérimentées ces méthodes malthusiennes de réduction de la population généralisables à l’échelle de l’Europe. Le tableau dressé par la revue médicale The Lancet est éloquent : une espérance de vie en baisse de trois ans, un taux de natalité qui a régressé au niveau des années 1950, un taux de mortalité infantile qui a augmenté (officiellement) de moitié, près de 20 % d’enfants qui naissent avec un poids inférieur à la normale, 21 % de morts nés et 40 % de suicides en plus depuis le début de la crise.

    La minorité oligarchique mène de fait une guerre de basse intensité contre les populations qu’elle plonge dans un chaos organisé afin de mieux les asservir pour in fine continuer à capter la majeure partie des richesses mondiales. Comme le déclare sans ambages l’un des plus grands oligarques, Warren Buffett, « il y a une guerre des classes et c’est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre et qui est en train de la gagner ». La victoire de cette politique de prédation globalisée a un coût de plus en plus élevé pour les populations et leur environnement. Le capitalisme mondialisé détruit littéralement la planète pour permettre à une minorité de privilégiés de maintenir ses standards de consommation en dépit de l’épuisement accéléré des ressources planétaires. Promouvant l’abolition des frontières et la mise en place d’un gouvernement mondial, il s’attaque à la notion même d’identité.

    Second livre d’une trilogie (qui fait suite à Photographies d’un hamburger), Oliganarchy est sorti début 2013, au moment des prémices du tournant liberticide et néoconservateur de l’État français. Se présentant comme une mise en fiction des thèses développées dans Gouverner par le chaos, il est d’une étonnante actualité. Les impostures des grandes mobilisations pour la liberté d’expression ou contre le racisme ou l’antisémitisme, l’instrumentalisation de la « menace terroriste » à des fins sécuritaires justifiant le vote d’un cortège de lois qui ne cessent de réduire les libertés publiques et instaurent une justice actuarielle (loi sur le renseignement, loi de programmation militaire, loi relative à la sécurité et à la lutte contre le terrorisme, loi renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme,…), les attaques contre la notion même de filiation avec la marchandisation du vivant par la GPA ou encore la libéralisation du contrat de travail avec les lois Macron qui va condamner les salariés à une précarité sans fin, prennent tout leur sens à la lumière des analyses présentées dans Oliganarchy. Les contradictions manifestes de ces politiques (en appeler à la liberté d’expression pendant qu’on bâillonne le journalisme d’investigation ou qu’on censure toujours plus la parole publique, prétendre lutter contre contre le racisme alors qu’on stigmatise les musulmans ou encore  prétendre s’engager contre la finance alors qu’on mène une politique ultralibérale et qu’on abandonne la Grèce à ses créanciers) révèlent la stratégie du pouvoir socialiste qui tient en quelques mots : surveiller et contrôler, dépolitiser et désinformer, manipuler et terroriser.

    Nicolas Bourgoin.

    http://www.scriptoblog.com/index.php/recensions/1751-crise-du-capitalisme-et-gouvernance-par-le-chaos-l-actualite-brulante-d-oliganarchy-par-nicolas-bourgoin

  • Horst Mahler amputé du pied

    Ses conditions de détention pourraient être responsables de son état.

    Horst Mahler est un avocat allemand, ancien activiste gauchiste (cofondateur de la Fraction armée rouge), devenu plus tard nationaliste, après réflexion durant de longues années de détention.

    A 80 ans, il purge une lourde peine de prison (concrètement, il a été condamné à y finir ses jours). Mais c’est désormais pour de simples propos qu’il est incarcéré… En effet il conteste la version officielle de la « Shoah ».

    Le dissident allemand vient d’être amputé du pied et du bas de la jambe.
    Son état semble cependant stabilisé.

     

    Hospitalisé dans un état critique le 30 juin dernier à l’hôpital Asklepios de Brandenbourg, Horst Mahler souffrait d’une septicémie (infection grave et susceptible de s’étendre au reste de l’organisme).

    Dans une lettre ouverte destinée à attirer l’attention du public sur le sort de son père, son fils pointait un rapport direct entre son état de santé et son emprisonnement :

    « Il est atteint d’une grave septicémie qui est sans doute la conséquence de son diabète, de son manque de mouvement, de la nourriture inadéquate et aussi du mauvais traitement médical à la prison. »

    Si vous souhaitez soutenir Horst Mahler en lui envoyant un courrier :

    Horst Mahler
    c/o JVA Brandenburg
    Anton-Saefkow-Allee 22
    D-14772 Brandenburg/Havel
    Allemagne

    Source E&R

    http://www.contre-info.com/horst-mahler-ampute-du-pied#more-38794

  • Michel De Jaeghere : L’universalisme chrétien et l’erreur de la Nouvelle Droite

    Michel De Jaeghere est journaliste et écrivain. Il est directeur de la rédaction du Figaro Hors-série et du Figaro Histoire. En 2014, Michel De Jaeghere publiait aux éditions des Belles Lettres un imposant ouvrage consacré à la chute de l’Empire romain d’Occident : Les derniers jours , lauréat du Prix Du Guesclin 2014. M. De Jaeghere a bien voulu répondre aux questions du R&N. 
    Cet entretien est divisé en quatre parties : Partie I : L’irruption du christianisme dans l’Empire païen Partie II : La persécution des chrétiens à Rome Partie III : Le christianisme a-t-il provoqué la chute de Rome ? Partie IV : L’universalisme chrétien et l’erreur de la Nouvelle Droite 
    En voici la quatrième et dernière partie. 
    R&N : La Chrétienté fut elle l’héritière de Rome ? 
    M. De Jaeghere : De fait, la romanité a survécu essentiellement grâce à l’Église. La civilisation romaine consistait en l’universalisation du modèle de la vie civique, délivrée de la guerre perpétuelle qu’avait connu le monde grec, par l’hégémonie du Peuple-Roi. Ce modèle mettait au cœur de la vie politique la recherche du bien commun par la discussion rationnelle au sein d’institutions délibératives formées par les possesseurs de la terre, les propriétaires fonciers. Il faisait dès lors de la maitrise de la culture littéraire l’un des marqueurs de l’aristocratie, un passage obligé sur la voie du pouvoir et des honneurs. Les royaumes barbares qui ont succédé à l’Empire romain étaient au contraire de nature tribale. Ils étaient fondés sur la force armée, et c’est par les armes que l’on y progressait dans la hiérarchie sociale. La conséquence fut la disparition progressive de la culture lettrée, puis de l’écriture elle-même ! A la fin du VIe siècle, en Gaule, les grands seigneurs mérovingiens ne sauront plus signer de leur nom. 
    Devant l’effondrement de leur univers, un grand nombre de représentants de l’aristocratie romaine (Sidoine Apollinaire, saint Avit, saint Remi) virent dans l’Église le seul moyen de préserver leur mode de vie, leur influence sociale mais aussi les trésors de la civilisation dont ils étaient les derniers dépositaires. Ils entrèrent en masse dans l’épiscopat et transmirent la culture lettrée à l’intérieur de l’Église. D’un côté, se développa ainsi une aristocratie d’épée, inculte ; de l’autre, une aristocratie ecclésiastique, lettrée, qui apporta avec elle les traditions de la romanité, l’amour des lettres et de la culture. C’est par le maintien de cette hiérarchie épiscopale, au cœur de la tourmente, que la romanité put traverser les siècles obscurs. 
    R&N : L’Église romaine se veut universelle. Son universalisme ne fait-elle pas d’elle un élément de dissolution pour les communautés politiques, comme le prétendent les tenants du néo-paganisme ?
    M. De Jaeghere : Le christianisme n’invente pas l’universalisme. L’universalisme lui préexiste. La Grèce antique, dont la Nouvelle Droite se réclame, est aussi le monde de l’universalisme. Socrate, Platon ou Aristote sont à la recherche de vérités universelles sur l’homme, d’un Vrai, d’un Bien, d’un Beau qui se rient des frontières. Cela n’empêchera pas Socrate de participer comme hoplite à la guerre du Péloponnèse ainsi qu’aux discussions de l’Ecclesia d’Athènes ! Cette opposition entre universalisme et défense de l’identité, familière à la Nouvelle droite, me parait relever d’une erreur de perspective. Elle consiste à nous mettre devant un choix simpliste entre une identité dénuée de toute préoccupation universelle, et un universalisme coupé de toute racine. Or nous ne sommes ni purs esprits ni élevage de lapins. Nos âmes immatérielles sont mystérieusement liées à nos corps de chair, ce pourquoi le respect de notre identité est légitime et nécessaire, mais doit être une médiation vers l’universel. Maurras dit ainsi que c’est parce qu’il est provençal qu’il est français, parce qu’il est français qu’il se sent romain ; parce qu’il est romain qu’il est humain. En formant sa sensibilité au spectacle d’une allée de cyprès, du battement de la mer sur les rochers ou du moutonnement argenté des oliviers dans la plaine, des origines méditerranéennes peuvent prédisposer une âme à sentir la poésie d’Homère, d’Hésiode ou de Virgile. Mais Homère, Hésiode et Virgile ne sont pas pour autant des poètes du terroir ; ils ne chantent pas la Méditerranée pour nous inviter à y faire du cabotage ; ils prennent appui sur leur univers dans ce qu’il a de plus concret pour nous faire découvrir des idéaux, des sentiments, des vérités qui ont une saveur d’éternité. 
    On peut à bon droit mettre en garde contre une dérive de l’universalisme qui conduirait à considérer comme illégitimes toutes les identités particulières. Parce qu’il est, une fois encore, corps et âme, il est dans la nature de l’homme d’avoir besoin d’enracinement. Il n’y a, justement, rien de plus universel que ce besoin. Mais l’enracinement n’est pas une fin : il est un moyen d’atteindre à l’universel en nous délivrant de nous-mêmes ; en nous enserrant dans une communauté et en nous ouvrant à des beautés qui nous font sentir qu’il faut, pour s’accomplir, se donner à ce qui est plus grand que soi. 
    La critique de l’universalisme dévoyé est légitime : nous ne sommes pas des enfants trouvés destinés à mourir célibataires, des nomades sans terre, sans horizon, sans patrie. Nous sommes héritiers d’un passé et responsables d’un avenir ; nous sommes nés dans une famille, une communauté à laquelle nous sommes redevables, parce qu’elle nous a façonnés, nous à fait passer de la puissance à l’acte, nous a permis de devenir ce que nous sommes en nous donnant notre langue, nos mœurs et notre culture, nos habitudes, nos coutumes, notre façon de réfléchir, notre manière d’appréhender la vie. Cela nous crée à leur égard des obligations particulières, mais cela ne fait pas pour autant de nous, vis-à-vis des autres communautés, des autres hommes, des étrangers absolus.
    Parce que nous partageons avec eux la condition humaine, et que celle-ci relève d’une certaine nature, invariante dans le temps et l’espace. Pour nous chrétiens, notre condition de fils de Dieu, dotés d’une âme immortelle, rachetés par la Croix, et appelés à la vie éternelle. Mais pour Platon, déjà, notre nature d’êtres doués de raison, d’âmes capables de dialoguer avec elles-mêmes ; pour Aristote notre condition d’animal politique. L’erreur de la pensée mondialiste, si prégnante aujourd’hui, est de délégitimer l’enracinement, en portant au paroxysme un individualisme absolu qui, du fait même de notre finitude, ne peut déboucher que sur le nihilisme : la mort est en définitive, le seul horizon qui s’offre à l’individu sans famille, sans passé, sans patrie. Rien ne le précède ni ne le continue. « Ceux qui pensent que le bien de l’homme est en la chair, et le mal en ce qui détourne du plaisir des sens, qu’ils s’en saoulent et qu’il y meurent », dit Pascal. 
    Mais ce que j’appellerais « l’identitarisme » est une erreur symétrique. Récuser en effet tout universalisme pour s’en tenir au culte maniaque de la seule tradition des ancêtres, au seul soin de sa propre communauté politique, de son peuple, de sa race, dans l’indifférence absolue au monde qui l’entoure, revient à récuser l’unité de la nature humaine. Avec elle, l’idée qu’il existe un droit naturel, un ordre naturel du monde qui s’impose à nous, des lois non écrites qui nous interdisent de nous conduire, vis-à-vis de la création, en démiurges, et vis-à-vis de nos semblables, en tyran ivre de sa puissance ou en macaque libéré de sa chaîne. En critiquant, légitimement, un universalisme dévoyé, il ne faut pas couper l’identité de sa fin, qui est précisément d’atteindre à ce qui nous dépasse et qui nous accomplit. Défendre la légitimité de son enracinement dans une patrie, participer à sa défense et à sa protection, aux combats nécessaires pour sa survie, ne doit pas nous conduire à récuser l’existence d’une nature humaine qui fait de nous, aussi, les frères de tous les hommes. L’identitarisme, en refusant l’universel, se révèle comme une hypertrophie de la pensée moderne. Ses partisans se croient anti-modernes, parce qu’ils se disent prêts à s’oublier pour un idéal supérieur à leur propre vie. Mais le « nous » qu’ils vénèrent n’est au fond qu’un moi collectif, le reflet valorisant d’eux-mêmes. Ils sont en réalité beaucoup plus modernes qu’ils ne se l’imaginent.