Invité(s) :
Jacques Julliard, historien, auteur, journaliste
Jean-Claude Michéa, philosophe, essayiste
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Lyon – Mardi 14 octobre, lecture commentée de L’Enquête sur la Monarchie et son actualité à 19h, 8, Montée Bonafous 69004 Lyon. 8, Montée Bonafous 69004 Lyon.
Renseignement : 06 78 82 83 76 ou lyon@actionfrancaise.net
"LES SOCIÉTÉS DE PENSÉE ET LA DÉMOCRATIE MODERNE" PAR AUGUSTIN COCHIN
Notre "démocratie" a été fondée par la révolution de 1789...
Or … Qu'en dit Augustin Cochin ?
Tout d'abord : "Si l’on veut connaître un pouvoir démocratique comme il est, et non plus comme il veut qu’on le voie, ce n’est évidemment pas à lui qu’il faudra le demander. (...)"
Comment fonctionnent-elles ?
"La société de pensée ignore sa loi, et c’est justement ce qui lui permet de se proclamer libre : elle est orientée à son insu, non dirigée de son aveu. Tel est le sens du nom que prend dès 1775 la plus accomplie des sociétés philosophiques, la capitale du monde des nuées : le Grand Orient. (...)
Où nous conduisent-elles ?
"Les sociétés de pensée ne sont pas le socialisme, mais le milieu où le socialisme est sûr de poindre, de croître et de régner, quand rien ne l’annoncerait, comme dans les loges de 1750. La société réelle n’est pas la révolution, mais le terrain où la révolution perdra, où l’autorité, les hiérarchies gagneront, quand tout serait révolutionnaire, hommes et lois, comme dans la France de thermidor an II, sitôt brisé le joug social des Jacobins. (...)
"LES SOCIÉTÉS DE PENSÉE ET LA DÉMOCRATIE MODERNE" PAR AUGUSTIN COCHIN
Un livre de 222 pages 20 euros
→ pour commander ce livre sur le site des Éditions du Trident
→ pour en savoir plus sur l'œuvre et l'auteur lire aussi "Complot ou pas complot ?"
Nouveaux paradigmes, bataille des idées, Gramsci, gramscisme, jamais autant le combat culturel n’a semblé si primordial. Le chercheur en politique Gaël Brustier revient pour le site Slate sur le combat culturel, sa pertinence, le gramscisme de droite, la victoire culturelle de la droite et sur la façon dont la gauche doit reprendre le combat culturel. Membre de l’Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès (fondation liée au Parti socialiste), chercheur en science politique au Cevipol (Université libre de Bruxelles), spécialiste des droites et des dimensions culturelles de la politique, Gaël Brustier est notamment l’auteur de “Voyage au bout de la droite : des paniques morales à la contestation droitière” et de “La guerre culturelle aura bien lieu”.
L’oeuvre d’Antonio Gramsci est au coeur de l’idée de combat culturel. Aujourd’hui, l’expression est utilisée aussi bien par les Veilleurs issus de la Manif pour tous que par les Identitaires. Mais la domination culturelle des droites est d’abord une crise de la gauche, qui dépasse à la fois ses piètres résultats économiques et le cadre strictement français.
Que ce soit au sein de La Manif pour tous ou à la Fête de l’Humanité, au sein du Parti socialiste ou chez les Veilleurs, chez les écologistes ou chez les Identitaires, le terme «combat culturel» est redevenu à la mode, au risque de devenir une nouvelle «tarte à la crème» dénuée de sens.
Loin de se réduire à un combat pour les «valeurs», le combat culturel prend une dimension autre, dimension qui manque manifestement aujourd’hui à la social-démocratie comme à la gauche radicale des pays européens.
Né «à gauche», le combat culturel n’a pas manqué d’être utilisé par les droites, qu’elles soient françaises ou étrangères, néolibérales ou radicales. Confrontée à une crise électorale, politique et idéologique majeure, la gauche française semble quant à elle s’en remettre à son invocation sans toutefois en appréhender les profondes implications.
(…)
Un bloc historique se constitue lorsque le contenu économique et social d’une société et sa forme éthique et politique s’identifient. C’est alors que l’hégémonie culturelle sur une société naît. Cependant, cette hégémonie ne peut effectivement voir le jour que parce que la nouvelle culture qu’elle porte a été largement diffusée et a servi de base à un enracinement par des actions concrètes dans la société. Le combat culturel ne peut être un simple verbalisme.
On a, depuis, évoqué le cas de l’hégémonie culturelle à propos de différentes situations politiques: l’hégémonie culturelle du reaganisme dans les Etats-Unis des années 1980, celle du thatchérisme dans le Royaume-Uni de la même période, de la gauche dans la France des années 1970-1980, du berlusconisme des années 1990 et 2000…
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Dans les années 1970 émerge une nouvelle école de pensée, la Nouvelle Droite, qui revendique un «gramscisme de droite». Fascinée par l’œuvre d’Antonio Gramsci, l’école de pensée d’Alain de Benoist va contribuer à diffuser «à droite» l’importance du combat culturel et de nouveaux thèmes propres à idéologiser un camp politique historiquement réticent à l’être. Cette tentative là est un échec.
Aujourd’hui encore, les Identitaires tiennent le combat culturel pour leur mission première, consacrant leur militantisme à la constitution d’enclaves relativement fermées («Les Maisons de l’Identité»). En Italie, c’est le mouvement «néofasciste» de la Casa Pound qui incarne le mieux cette aspiration des droites radicales au combat culturel.
Au cours des années 1980, le Club de l’Horloge se saisit également de cette question en orientant davantage son travail sur la bataille des mots, stratégie dont Bruno Mégret et Jean-Yves Le Gallou importeront les grandes lignes au sein du Front national, parti qu’ils contribueront à armer idéologiquement –notamment à travers sa revue Identité. Doté d’un «Conseil scientifique», le FN de Bruno Mégret comporte (au cours des années 1990) en son sein davantage d’énarques ou d’universitaires que le FN de Florian Philippot.
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Récemment enfin, des mouvements issus de La Manif pour tous comme les Veilleurs, d’inspiration clairement chrétienne, bien que se proclamant «aconfessionnels», ont mis en avant non seulement Gramsci (et son texteJe hais les indifférents) mais également le terme de «combat culturel». «Mouvement culturel», les Veilleurs sont aujourd’hui l’une des rares organisations de jeunesse à pouvoir mobiliser dans l’espace public des centaines de jeunes autour de lectures et de prises de parole. De quoi inquiéter la gauche sur sa propre incapacité à en faire autant…
La question qui s’est vite imposée à la gauche fut en effet celle de sa capacité à lutter contre les dominations culturelles des droites, dans leur grande diversité, déclinées différemment selon les pays. Le berlusconisme ou le sarkozysme sont deux des formes de domination dextristes qu’a connues l’Europe des dernières décennies.
Eric Zemmour s’est exprimé cette semaine [mars 2010 NDLR] sans prendre de pincettes sur les liens troublants entre la LIC(R)A, la gauche dreyfusarde et la collaboration (cf vidéo à partir de 11 minutes). La LICRA n’a pas répondu…
« L’antisémitisme le plus puissant n’est pas en 40, contrairement à ce qu’on croit aujourd’hui, celui de l’extrême-droite et de l’Action Française : le plus virulent dans les années 40 sous l’occupation c’est l’antisémitisme de la gauche pacifiste, de Laval et de tous les autres. (…) L’historien israélien Simon Epstein** montre que la plupart des collabos viennent de la gauche pacifiste, socialiste, radicale, antiraciste : il note tous les discours qu’ils faisaient à la LICRA dans les années 20 contre l’antisémitisme et le racisme, et tous ceux-là sont passés à la collaboration ! »
Caricature tirée du journal collaborationniste Au Pilori, 1er octobre 1942
**Spécialiste de l’antisémitisme, Simon Epstein a constitué au fil des ans un socle informatif considérable sur les itinéraires contrastés de deux catégories de Français : ceux qui protestèrent contre le racisme et l’antisémitisme dans les années 1920 et 1930, avant de s’engager dans la Collaboration ; et ceux qui exprimèrent une hostilité ou un préjugé à l’égard des Juifs, puis qui se retrouvèrent, l’heure venue, dans la Résistance. Ce livre ne retrace ni l’histoire de l’antiracisme ni celle de l’antisémitisme ; il est l’histoire du passage de l’un à l’autre.
Les principaux chefs de la Collaboration ont traversé, chacun à sa manière, une phase de dénonciation de la haine antijuive ; beaucoup furent même militants de la Ligue internationale contre l’antisémitisme (LICA, l’ancêtre de la LICRA).Réciproquement, de nombreux résistants, et non des moindres, sont originaires d’une extrême droite nationaliste qui, dans les années 1930, fut fertile en prises de positions hostiles aux Juifs. C’est ce phénomène paradoxal que Simon Epstein décrit puis analyse, en s’appliquant aussi à démonter l’occultation dont ces chassés-croisés, déroutants certes mais significatifs, ont fait l’objet dans les mémoires françaises.
Biographie de l’auteur
Économiste et historien, Simon Epstein vit à Jérusalem depuis 1974. Auteur de plusieurs ouvrages sur le racisme et l’antisémitisme, il a publié, en 2001, un livre remarqué sur Les Dreyfusards sous l’Occupation.
Voir la page Amazon de l’ouvrage
http://www.fdesouche.com/104686-des-membres-de-la-licra-dans-la-collaboration
Le libéralisme peut parfaitement prospérer en dehors du cadre national. Par Ferghane Azihari, libéral proudhonien, membre des Jeunes européens fédéralistes et du comité de rédaction du Taurillon.
L’État-nation, pur produit du nationalisme, a beau être le lieu de naissance de la démocratie moderne, cela n’en reste pas moins accidentel. Cette rencontre relève du fruit hasardeux de l’histoire. Il est en ce sens totalement absurde de décréter, comme le font certains conservateurs étatistes-nationalistes, que l’union du libéralisme et de l’État-nation est entachée de fatalité organique. De la même manière que l’on admet que le caractère universel de la démocratie lui permet de s’exporter en dehors des frontières occidentales malgré ses origines athéniennes, le libéralisme peut pour les mêmes raisons parfaitement prospérer en dehors du cadre national. En vérité, l’épanouissement complet de cette doctrine requiert même l’abolition de cette construction arbitraire, xénophobe et liberticide. C’est en ce sens que la construction européenne est salutaire.
Une construction arbitraire et irrationnelle
L’État-nation part du principe que seule l’identité nationale peut constituer le lien fédérateur politique principal. La nation est ainsi érigée en fondement de l’action politique là où le contrat social ne devrait solliciter que la liberté. L’État-nation pervertit donc l’essence même de la société. L’identité nationale n’est en effet qu’un discours mythologique dont les contours et le contenu sont arbitrairement définis. Tous les êtres humains ayant une origine commune, la tentative de définir une histoire et une culture propres à une communauté et non à une autre relève nécessairement d’une démarche arbitraire. Doit-on en effet rappeler qu’aucune civilisation ne s’est construite en autarcie et que toutes les cultures ont noué d’intenses interdépendances avec des civilisations extérieures ? De la même manière que l’on peut conter une histoire de France, il est également possible, pour peu que l’on cite les faits adéquats, de conter une histoire des civilisations franco-allemande, franco-espagnole, franco-africaine, gréco-persane, gréco-turques, arabo-chrétiennes, euro-asiatiques etc. Le récit national n’étant qu’une construction arbitraire, il n’a strictement rien à faire dans les fondements du politique qui se doivent d’être rationnels avant toute chose.
Une construction xénophobe et liberticide
En érigeant l’identité nationale en lien fédérateur politique principal, l’État-nation développe une vision exclusive du contrat social en légitimant la discrimination fondée sur l’identité nationale de l’individu. Au contraire, l’individualisme défendu par le libéralisme a toujours combattu l’institutionnalisation de la xénophobie pour satisfaire la protection de la plus petite minorité susmentionnée. Le nationalisme n’est finalement qu’une déclinaison de l’étatisme. Il s’agit d’une idéologie qui autorise l’État à faire de l’ingérence dans la détermination de l’identité de l’individu tout en niant sa singularité pour mieux la soumettre à un standard qu’il a lui-même arbitrairement défini. En témoigne cette tendance chez toute la classe politique française à blâmer les individus qui revendiquent d’autres appartenances collectives que celle relative à l’État français. « Communautarisme » devient ainsi l’élément de langage préféré de tous les étatistes. Au contraire, un État libéral ne peut être forcément que post-national, c’est-à-dire qu’il doit revenir aux fondamentaux du contrat social : fonder son action sur la protection des libertés individuelles sans les limiter à des cadres identitaires arbitrairement définis. Cela revient autrement à brider l’universalité de la liberté pour mieux la dénaturer. Dissocier définitivement la nationalité de la citoyenneté semble ainsi nécessaire. La construction européenne apparaît à cet égard comme étant un formidable outil contre les États-nations.[....]
Ce libéral proudhonien (! !!) nous démontre mieux que l’on aurait fait la nocivité de la pensée libérale (NDLR)
Tel est le titre du nouveau livre de Thierry Bouzard.
Ce spécialiste réputé du chant militaire y mène étude originale, complète et approfondie, sur les différentes musiques rebelles, depuis l’apparition de la chanson engagée.
Tout ce qui a pu se faire « à droite » est répertorié et mis en perspective. Le tout est accompagné d’une réflexion savante sur le lien entre ces expériences musicales et l’engagement politique.
En fin d’ouvrage, on retrouvera divers entretiens, dont l’un, conséquent et étonnant, avec Jean-Marie Le Pen (qui eut pendant des décennies un rôle musical important avec la SERP).
332 p., 22 €, Éditions des Cimes. Ce livre est disponible ici.
4e de couverture :