culture et histoire - Page 1608
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L'École de Francfort et le conditionnement social
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Mouvements antimodernes et retours à la métaphysique : René GUENON
Parmi les diverses attitudes « réactionnaires » les plus dignes d’intérêt adoptées en face du monde moderne, une place à part doit être faite à celle dont, en France, René Guénon est le représentant. Par le sérieux et la sûreté de ses jugements, par ses connaissances vraiment exceptionnelles en matière de traditions religieuses, de mythes et de symboles et, plus spécialement, de doctrines orientales, par son constant souci de considérer les choses dans le moindre détail tout en conservant un point de vue synthétique, l'œuvre de Guénon ne doit pas être comparée à celle d'auteurs qui ont pu traiter de problèmes similaires - comme, par exemple, un Massis, un Benda ou un Keyserling -, même si leurs œuvres peuvent avoir éveillé davantage d'écho parmi un public superficiel à prétentions littéraires.
La position de Guénon est une position monolithique. Il s'agit, comme nous le verrons, d'accepter ou non un système de références : mais si l'on adhère à celui que - même s'il ne le présente pas délibérément en termes de choix - Guénon a fait sien, il est difficile de ne pas le suivre dans les déductions qu'il en tire.
Les divers ouvrages de René Guénon obéissent à un plan préétabli dont ils suivent, point par point, les étapes. L'objectif initial est purement négatif, et on peut en expliciter le sens de la façon suivante : pris dans les tenailles du matérialisme, l'Occident des dernières décennies s'est mis à éprouver un confus engouement pour quelque chose d'« autre », mais s'est révélé seulement capable de déboucher sur des formes ambiguës, superstitieuses et inconsistantes qui, contrefaçons d'une « spiritualité » véritable, ont fini par constituer un danger tout aussi réel que celui du matérialisme dont elles étaient parties. C'est ainsi que Guénon a cru opportun, dès le départ, de s'en prendre aux « néospiritualismes » les plus en vogue, procédant à une démolition systématique et, selon nous, salutaire.
Le premier à s'effondrer sous ses coups fut le spiritisme. Son livre, L’erreur spirite (Paris, 1923) mérite véritablement d’être lu car nulle part ailleurs on ne trouve une mise au point [1] de cet ordre. À cet égard, il faut bien comprendre la position adoptée par Guénon : il ne conteste pas la réalité des faits, reconnaissant même comme fondé d’admettre bien davantage que ne pourrait le faire un quelconque spirite. Ce qu'il affirme, se conformant à l'opinion de ceux qui, comme les Orientaux, étaient, par ailleurs, des orfèvres en matière de phénomènes psychiques, c'est que de tels « faits » (médiumnité, etc.) n'ont aucune valeur spirituelle ; que toute curiosité extra-expérimentale à leur sujet est malsaine et porte le sceau d'une dégénérescence ; qu'outre son caractère arbitraire, l’hypothèse spirite est, en elle-même, contradictoire et que la pseudo-religion qui, dans certains milieux, en dérive, est proprement aberrante. Des « ouvertures » par-delà le « normal » peuvent certes être créées, et d'une tout autre dimension, mais avec des méthodes et une attitude intérieure bien différentes si c'est vraiment de « spiritualité» que l'on veut parler.
Le second coup fut assené à la théosophie anglo-indienne et à ses dérivations plus ou moins occultistes, pour lesquelles est proposé le terme générique de « théosophisme » (Le Théosophisme, histoire d’une pseudo-religion, Paris, 1921). Guénon s'y montre terriblement informé de tous les dessous cachés du mouvement et il en fait bon usage afin de montrer le caractère trouble de telles eaux. Simultanément, mais, toutefois, pas de façon systématique (et, à cet égard, son premier livre est supérieur), il s'attache à montrer tout ce qui, dans le théosophisme, se réduit aux divagations maladives d'esprits confus, entremêlées de singulières déformations de doctrines orientales sous les effets des pires préjugés occidentaux. Et, de même que l'antispiritisme de Guénon n'était pas l'expression d'un matérialisme philistin, mais tout à fait le contraire, de même, son antithéosophisme procède-t-il uniquement de la nécessité de défendre certaines positions, certaines doctrines spirituelles et traditionnelles auxquelles ce même théosophisme prétend se référer - et ne débouche, au contraire, que sur des contrefaçons parmi les plus nocives qui soient.
Mais, l'œuvre de démolition de Guénon ne s’arrête pas en si bon chemin. Après les velléités « néospiritualistes », c'est au tour de la culture occidentale, dans son ensemble, de tomber sous ses coups (Orient et Occident, 1924 ; La crise du monde moderne, 1927 ; et même l'Introduction générale à l'étude des doctrines hindoues, 1921). Plus particulièrement, il s'agit de ce à quoi l'Occident a donné lieu à partir, en gros, de l'Humanisme et de la Réforme, en d'autres termes, du monde moderne, et dans lequel Guénon n'hésite pas à reconnaître la perversion la plus achevée de tout ordre normal des choses. Pour celui qui veut suivre Guénon, ici, le chemin devient ardu car, pour le plus grand nombre, il est difficile de se rendre pleinement compte du point de vue adopté par l'auteur.
Guénon soutient que la cause de la crise du « monde moderne » réside principalement dans sa perte de contact avec la « réalité métaphysique » et dans la subséquente extinction de traditions qui, chacune, étaient dépositaires d'un corpus de principes, de valeurs et d'enseignements.
Pour bien comprendre ce terme de « réalité métaphysique », au sens où l'emploie Guénon, il est nécessaire de revenir à des doctrines « pré-modernes » et « dépassées », du moins aux yeux de la philosophie moderne : à la scolastique, par exemple, ou à Plotin, ou encore aux grandes écoles spéculatives orientales. Au-delà de tout ce qui est spatial et temporel - c'est-à-dire sujet au changement, entaché de particularité, d'individualité et de sensibilité -, il existerait un monde d'essences intellectuelles, non pas en tant qu'hypothèse ou qu'abstraction cérébrale, mais, au contraire, comme la plus réelle des réalités. L'homme pourrait le « réaliser », c'est-à-dire en avoir une expérience aussi directe que celle qui lui est donnée, par ses sens physiques, lorsqu'il parvient à se hisser à un état « suprarationnel » d'« intellectualité pure » - en d'autres termes, à un acte transcendant de l'intellect, purifié de tout élément proprement humain, psychologique, affectivo-subjectif et même « mystique » et individualiste : et c'est en relation avec tout ceci (et non pas par référence à une quelconque spéculation philosophique) que le terme « métaphysique » est utilisé.
Comme chacun peut le voir, il s'agit là de choses qui n'ont rien de nouveau. À cet égard, Guénon se déclare, a priori, l'ennemi irréductible de tout ce qui est « nouveau » et « moderne ». Et, dans l'idée que, pour une doctrine, , son importance puisse dépendre du fait qu'elle soit « originale », « personnelle » et même « vraie », Guénon dénonce l'une des plus singulières déviations de la mentalité contemporaine.
De ce contact avec la « réalité métaphysique », l'homme, nous l'avons vu, peut extraire un ensemble de principes qui rendraient possible une perspective non humaine pour considérer et ordonner les choses humaines : il disposerait de points d'appui dont, par adaptation aux divers plans, pourraient être déduits des principes applicables aux connaissances particulières - certes diverses, mais toujours ordonnées hiérarchiquement par rapport à un axe unique surnaturel. Pour Guénon, telle serait la caractéristique des « sciences traditionnelles » connues des anciens cycles de culture, par opposition aux sciences modernes, inductivo-extérioristes, particularistes, privées de point de référence unitaire, et capables non de connaître, mais simplement de « savoir » d'une façon purement « profane ».
Par ailleurs, transposée sur le plan de l'action, relativement à la « réalité métaphysique », la « connaissance » fournirait des points de vue supérieurs, des principes pour la direction des intérêts terrestres, pour donner un cadre aux activités mondaines – pour prolonger, en somme, la « vie » en quelque chose qui est plus que la « vie ».
Et ce n'est pas une valeur purement idéale ou polémique qu'il faut donner à cette seconde application : ce qui ne commence ni ne finit avec l'élément « homme », donne lieu à des rapports bien précis de distinction et de « dignité » entre les différentes formes d’existence. C'est ainsi que naît la possibilité de cette « hiérarchie », bien connue des antiques organisations sociales : en Inde, en Extrême-Orient et aussi dans l'aire paléo-méditerranéenne jusqu'à ce Moyen Âge catholico-féodal pour lequel, avec Berdiaev, Guénon revendique une signification spéciale en fait de valeur. Plutôt que d'un jeu de forces externes, ce serait donc de l'action universelle et, si l'on peut dire, catalytique de la « connaissance métaphysique » que procèderaient les structures de tels ordonnancements jusque dans la vie pratique et politique.
Par sa nature non humaine, cette « connaissance » aurait un caractère universel, celui d'une universalité concrète basée sur une expérience transcendante, répétons-le, et non pas abstraite ou éventuellement rationaliste. Et, de même que, selon d'antiques théories, la puissance du feu existerait toujours et partout, quoiqu'elle ne se manifeste visiblement qu'à partir du moment où certains déterminismes sont présents et, alors, uniquement sous telle ou telle forme contingente - de même, la connaissance métaphysique disposerait-elle, pour se manifester, du corpus des enseignements propres aux diverses traditions et religions, variables dans le temps et l'espace, mais toujours reconductibles à l'« invariant » d'une tradition unique ou « primordiale ». Et il convient d'utiliser cette expression au sens non pas temporel et historique, mais métaphysique et spirituel. C'est ainsi, par exemple, que faisant montre d'une vaste et exceptionnellement intelligente érudition en matière de symboles, de mythes, de cultes, etc., Guénon, dans un ouvrage récent (Le Roi du monde, 1927) s'est attaché à montrer la récurrence, dans les traditions les plus variées, de l'une des doctrines appartenant à la « tradition primordiale » – expression de l'adaptation, sur le plan historico-social, d'une conception propre à cette dernière. De même qu'au-delà de la variété des formes et des degrés de conscience, les diverses traditions peuvent dériver d'une « connaissance » unique - de même, au-delà des divers centres dominant, de façon plus ou moins visible, les grands courants historiques, on devrait retrouver un centre unique, celui du « Roi du Monde ». Notion qui, à l'instar de celle de « tradition primordiale », doit être comprise, essentiellement, au sens métaphysique et supra-individuel, comme l'efficience continue d'une « influence spirituelle », quasiment comme la « providence » chrétienne, et non nécessairement manifestée à travers des êtres incarnés et visibles - ou, alors, simplement en tant que « supports ».
En Orient comme en Occident, le sens de la « tradition » s'est, selon Guénon, progressivement estompé : son ultime forme occidentale aurait été le christianisme et, plus particulièrement, le catholicisme en sa réalisation médiévale. À cet égard, ce que dit Guénon à plusieurs occasions sur certains enseignements et symboles de la tradition chrétienne et biblique - et qui démontreraient l'« orthodo-orthodoxie » et la « régularité » de cette dernière vis-à-vis de la tradition primordiale - ne manque pas d’intérêt. Nous l'avons vu, c'est avec, d'une part, la Réforme et, d'autre part, l'Humanisme qu'aurait eu lieu le coup d’arrêt, débouchant sur la phase finale d'un cycle que l'Orient avait prévu et auquel fut donné le nom d'« âge sombre » (Kali-Yuga). Pour Guénon, Réforme et Humanisme auraient substitué le point de vue humain au point de vue métaphysique ; aussi le voit-on considérer la Réforme avant tout sous son aspect de libre-examen, de remise en cause du ritualisme et d'individualisme, négligeant l'aspect simultanément présent (et repris, de nos jours, par un Karl Barth) où l'on insiste, en revanche, sur une transcendance intégrale débarrassée de tout anthropocentrisme comme de tout concept de « valeur » et de « justice » ayant pour mesure l'« homme ».
Quoi qu'il en soit, à partir de l'Humanisme, Guénon voit prendre forme une culture « involutive » , puisque basée uniquement sur l'« humain ». Les facultés rationnelles se substituent à l'« intellectualité pure », l'abstraction philosophique à la connaissance métaphysique, l'immanence à la transcendance, l'individuel à l'universel, le mouvement à la stabilité - l'antitradition à la tradition. Simultanément, le pôle matériel et pratique de la vie s'hypertrophie, devient prépondérant et prend le pas sur tout le reste. De nouvelles manifestations de l'« humain » : le moralisme, le sentimentalisme, l'exaltation du « moi », l'agitation désordonnée (l'activisme), la tension privée de transcendance (le « volontarisme »), se répandent un peu partout dans le monde moderne - de pair avec une absence totale de « principes », un chaos social et idéologique, une contaminante mystique de la « vie » et du « devenir » qui battent la mesure d'une sorte de course à l'abîme sous le signe arhimanique d'une grandeur purement mécanique et matérialiste. Et, partant de l'Europe, le mal se diffuse alentour comme une nouvelle barbarie : l'antitradition s'insinue partout avec son standard of living, « modernisant » des civilisations qui, comme l'Islam, l'Inde et la Chine conservaient encore, même sous forme de reflets lointains, des valeurs propres à l'ancien ordre. Ce qui amène Guénon - à juste titre, selon nous - à dire, contre Massis, que ce n'est pas d'un « péril oriental » contre l'Occident qu'il faut parler, mais bien d'un « péril occidental » contre l'Orient. Et on a déjà pu voir, en Occident, où conduisent les tentatives de réaction : ce sont les déviations néospiritualistes et spirites, elles-mêmes reflets de la tyrannie des facultés infra-intellectuelles et de l'incompréhension pour une réalité qui, ici et là, a pu être surprise au travers d'« ouvertures » lucifériennement entrebâillées. Et quand bien même il ne s'agirait pas de théosophismes et autres spiritismes, le renouveau chrétien lui-même, avec ses sectes et ses « retours », est le plus éloigné qui soit de ce sévère ensemble de connaissances ascétiques et symboliques qui, à travers le christianisme, pourrait conduire à une reprise de contact avec la réalité métaphysique et la tradition, en tant que libération et réintégration du Moi.
Pour Guénon, le panorama offert par l'époque moderne est plutôt bouché. Et notre auteur n'est pas disposé à transiger : il dit non à l'esprit occidental pris en bloc, et doute qu'il soit encore temps pour arrêter la course qui nous entraîne sans rémission vers une issue catastrophique. Quoi qu'il en soit, cela exige, en premier lieu, la formation d'élites chez lesquelles reprendrait vie le sens de la réalité métaphysique. Mais, entre ces élites (qui, d'ailleurs, pourraient exister déjà, plus ou moins dans la coulisse) et les grandes masses de la société moderne, comment peut-on envisager que s'établisse une communication ? Et quand bien même ce pas serait franchi, est-ce que la « tradition » , au sens large, cesserait pour autant d’être un problème ?
La tentative de partir de l'une des traditions encore existantes et de procéder, à partir de là, par l'« intégration », pourrait offrir de bien meilleures possibilités. À cet égard, l'attention de Guénon s'est portée sur le catholicisme. Comme on l'a vu, il considère que, plus que toute autre, la tradition catholique a été, en Occident, le dépositaire de la « tradition primordiale » : dépôt reçu avant tout sous une forme religieuse et passé, de nos jours, à l'« état latent » en tant que corps de doctrines et de symboles dans la compréhension desquels n'entre plus rien de métaphysique. Il conviendrait, par contre, qu'une élite, qui en soit capable, se dégage des rangs du catholicisme. Quant à la réintégration, elle pourrait, selon Guénon, s'appuyer sur la connaissance de doctrines orientales qui, à l'instar du Vêdânta (dont il a donné lui-même un excellent exposé dans L'Homme et son devenir selon le Vêdânta, Paris, 1925), auraient conservé, jusqu'à nos jours, l'enseignement orthodoxe sous une forme plus pure et plus métaphysique. Ce n'est qu'alors que le catholicisme pourrait se ressaisir et se poser comme un principe positif en face de la crise du monde moderne. Combien sont illusoires de telles espérances, ce n'est pas ici le lieu de le relever : et Guénon laisse d'ailleurs transparaître une certaine désillusion faisant suite à diverses expériences personnelles en ce domaine. Quoi qu'il en soit, n'en demeurerait pas moins entier ce problème : jusqu'à quel point peut-on penser que le catholicisme, même ainsi « réintégré » , est à même de réorganiser, dans l'unité d'une tradition universelle, le monde moderne ? En tant que fondement, il ne faut se faire aucune illusion : désormais, le catholicisme ne constitue plus le centre du monde moderne - là où il prédomine encore, c'est de façon toute superficielle et il n’empêche pas que le principal pôle d’intérêt dans l'existence soit d'un tout autre ordre : laïc et anti-traditionnel.
Allons plus loin : la compréhension même de la réalité métaphysique, telle que Guénon la présente, est en contradiction avec l'esprit de l'Occident non pas seulement post-humaniste, mais aussi classique, nordico-germanique et hellénique : il est donc inévitable que Guénon voie en lui une impasse et se borne à prononcer un verdict de condamnation privé d'effets. On peut, toutefois, se demander si la façon dont il conçoit le métaphysique est vraiment la seule possible et la seule légitime.
Nous touchons là un point névralgique - où le système de défense de Guénon offre une brèche. C'est que le terme d'« intellectualité pure », utilisé par lui comme organe de la « connaissance métaphysique », recèle une équivoque et même un paralogisme, car il signifie en fait « réalisation » ; or, toute « réalisation » comporte deux aspects, deux possibilités qui sont : l'action et la contemplation. De façon subreptice, Guénon identifie le point de vue métaphysique avec celui où la contemplation prédomine sur l'action - alors que revêt une égale dignité le point de vue où l'action prédomine, au contraire, sur la contemplation, et s'offre, elle aussi, comme une voie et un témoignage de la transcendance. Comme c'est le cas dans les traditions sapientielles héroïques des Kshatriya (guerriers), bien connues également de l'Orient, même si elles s’opposent fréquemment à celles, plus influentes, des Brahmana auxquels se rattache la position de Guénon. Mais, du point de vue « brahmane », l'antagonisme vis-à-vis de l'Occident s’avère âpre et irréductible, car l'esprit de ce dernier possède précisément une tradition essentiellement guerrière, mais qui ne révèle la possibilité de voies de réintégration latentes que si on l'aborde en partant des principes et de la compréhension du métaphysique propres à une sagesse guerrière. Et ces valeurs occidentales - telles que celles de l’affirmation de l'individu, de la pluralité, de la libre-initiative et de l'immanence - apparaîtraient alors, non pas comme des négations, mais comme des éléments à l'état matériel qu'il faudrait élever à l'état spirituel, et ce, conformément à l'âme d'une tradition authentiquement occidentale, c'est-à-dire guerrière.
On peut dire, par conséquent, que l'œuvre de Guénon se révèle positive dans sa phase négative et négative dans sa phase positive, car, ici, son entreprise apparaît privée du point d'appui indispensable qui lui permettrait d'agir sur cette réalité comme il souhaiterait le faire. C'est, au contraire, en incluant le substrat héroïco-guerrier, que recèlent, aujourd'hui encore, les formes opaques du monde moderne, et en montrant par quelle voie on pourrait l'affranchir d'un tel plan et l'amener à se réaffirmer selon un ordre supérieur (et ces antiques traditions, dans lesquelles le Héros, le Seigneur et le Roi apparaissaient simultanément comme porteurs de valeurs et d’influences non humaines, pourraient, en ce domaine, nous en dire beaucoup) que l'on peut parvenir, en Occident, à quelque chose de plus qu'une stérile négation qui en méconnaît les véritables traits.
C'est pourquoi - et bien qu'en face de Guénon, un Keyserling ne soit qu'un philosophe de salon, dilettante, et qu'en ce qui concerne Steiner, plus d'un coup destiné au théosophisme le concerne au premier chef - l'idée que l'Orient doit intégrer l'Occident comme un « sens » s'ajoutant à un « corps » qui en sort non pas altéré, mais vivifié (Keyserling) - un « sens » qui libère la volonté occidentale tandis que, simultanément, il « énergise » (Erkraft) la spiritualité orientale (Steiner) -, cette idée doit être étudiée et mise en valeur parallèlement, et contrairement, à ce que dit Guénon.
À celui-ci revient, toutefois, le mérite d'avoir affirmé la nécessité d'un retour à un point de vue « non humain », au sens le plus intégral, clair, virilement ascétique, à la fois suprarationaliste et suprarationnel, du terme ; or, c'est là le principe de tout, ce qui compte au premier chef et sans lequel le problème de l'esprit du monde moderne serait condamné à rester insoluble.
Source : Julius Evola. Ce texte est paru en juillet 1930, dans Bilychnis, sous le titre : « Movimenti antimo-derni e ritorni alla metafisica : René Guénon », rééd. par Aldo Perez, Rome, 1979. Tr. fr. : Gérard Boulanger, L'Âge d'or n°4, 1985, Pardès. -
L'Empire Évolien
Le schéma d'un empire, au sens vrai, organique, (à distinguer soigneusement de l'impérialisme qui [...] n'est qu'une fâcheuse exaspération du nationalisme) est celui qu'on vit à l’œuvre, par exemple, dans écoumène européen médiéval. Il concilie unité et multiplicité. Les États y ont le caractère d'unités organiques partielles, gravitant autour d'unum quod non est pars (pour reprendre l'expression de Dante), c'est-à-dire d'un principe d'unité, d'autorité et de souveraineté supérieur à celui que chaque État particulier peut revendiquer. Mais le principe de l'Empire ne peut prétendre à pareille dignité que s'il transcende la sphère politique au sens étroit, en ce qu'il se fonde sur une idée, une tradition, un pouvoir spirituel dont procède sa légitimité. Les limitations de souveraineté des communautés nationales par rapport au "droit éminent" de l'Empire ont pour condition univoque cette dignité transcendante. La structure de l'Empire serait celle d'un "organisme composé d'organismes" ou, si l'on préfère, celle d'un fédéralisme, mais organique et non acéphale, un peu comme celui que réalisa Bismarck dans le deuxième Reich. Tels sont les traits essentiels de l'Empire au sens vrai.
L'Empire ne signifie pas la dissolution des nations dans une nation unique, en une espèce de substance sociale européenne homogène, mais au contraire l'intégration organique de chaque nation. Une unité authentique, organique et non confuse ne se réalise pas à la base, mais au sommet.
On ne peut absolument pas appliquer le terme de nation à un type organique supra-national d'unité. En rejetant la formule d'une "Europe des patries" et d'une simple fédérations des nations européennes, on ne doit pas tomber dans une équivoque [...]. Le concept de patrie et de nation (ou ethnie) appartiennent à un plan essentiellement naturaliste, "physique". Dans une Europe unitaire, patrie et nations peuvent subsister [...]. Ce qui devrait être exclu, c'est le nationalisme (avec son prolongement tératologique, l'impérialisme) et le chauvinisme, c'est-à-dire l'absolution fanatique d'une communauté particulière. Empire, donc, et non "Europe Nation" ou "Patrie européenne" serait, doctrinalement, le terme juste. Il faudrait faire appel, chez les Européens, à un sentiment "national" car il s'enracine en d'autres replis de l'être. On ne peut se dire "Européen" comme on se sent Français, Prussien, Basque, Finlandais, Écossais, Hongrois, etc., ni penser qu'un sentiment unique de cette nature puisse naître qui annule et nivelle les différences et se substitue à elles, dans une "nation Europe".Julius Evola
Sources : Julius Evola, "Les hommes au milieu des ruines" / "Essais politiques"
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Un numéro hors série de PRESENT a ne pas manquer
A quelques jours des élections municipales : parution demain après-midi, 18 mars, d’un numéro hors série de PRESENT
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Maurras : Une pensée, une école, une aventure
Il existait encore un long inédit de Maurras. De Victor Nguyen à Pierre Boutang, tous les maurrassiens sérieux en parlaient avec émotion. Il s’agit d’une correspondance, étalée sur quarante-deux ans, entre le maître de l’Action française et son ancien professeur au Collège d’Aix, devenu évêque de Moulins : Mgr Jean-Baptiste Penon. Cette correspondance vient de paraître. Sur 800 pages.
Au commencement de tout, il y a un jeune orphelin de père supérieurement doué, qui devient sourd à l’âge de quatorze ans. Il sent que la vie se ferme à ses appétits en éveil. Il pressent la fin. Incapable de suivre le moindre cours collectif, il ne pourra pas avoir accès à la culture que réclame sa précoce intelligence. Il se trouve qu’un jeune prêtre de trente-cinq ans, « le meilleur helléniste du diocèse » dit-on, a entendu parler de ce gâchis. L’abbé Penon enseigne dans les grandes classes. Peu importe ! Il se chargera du jeune Charles, qui, sans aucun débordement inutile, le considère désormais comme une sorte de second père. C’est à cet abbé Penon, point timoré, que l’on doit la montée à Paris, à l’âge de dix-sept ans, du jeune Charles, les premières recommandations (en particulier aux Annales de Philosophie chrétienne) et les premiers articles du poulain-prodige : « Je ne quitte jamais son tombeau de Simiane, où je vais plusieurs fois par an, écrit Maurras en 1945, sans lui rendre l’hommage que Jacques Bainville était bien moins fondé à m’adresser : “Hors le jour, je lui dois tout”. »
Mgr Penon est bien l’image du père pour le jeune journaliste. « Cher Maître », Charles lui écrira toute sa vie, en lui donnant le titre que l’on ne tarde pas à lui reconnaître à lui-même, autour de Saint-Germain-des-Prés, dans ce Café de Flore où, coquetterie 1900, se pensait et se rédigeait cette “revue grise” que fut la première Action Française. Jusqu’à sa mort, Maurras appelle Penon « Cher Maître », comme pour reconnaître son autorité, si bénéfique, sur sa jeune vie de sourd et d’orphelin.
Cette correspondance Penon-Maurras, on l’aura compris, n’est donc pas anecdotique : elle a lieu entre un fils et son père d’élection. Comme à un père, le jeune homme se confie. Comme à un père, il ne dit pas tout, loin de là. Il garde pour lui (et, bien plus tard, pour les lecteurs du Mont de Saturne) ses premières fredaines. Entre ce père spirituel et ce fils turbulent, curieux de tout, vibrant à tout, prêt à tous les paroxysmes, ce qui domine, avec une confiance mutuelle qui semble inépuisable, c’est une incompréhension quasi totale. Notons au passage que Maurras sera monarchiste de la même façon qu’il fut fidèle à son ancien maître : avec toute sa confiance envers les princes successifs, mais dans une perpétuelle incompréhension. Je crois que c’est avant tout cette indifférence d’un jeune intellectuel aux avis du père, pourtant reconnu comme tel, qui fait l’intérêt extraordinaire de la pensée maurrassienne.
Dualité
Jamais dogmatique, essentiellement libre, mais aussi viscéralement fidèle, comme seuls peut-être le sont ceux à qui la vie a permis de se choisir un père, le jeune homme semble se complaire dans cette dualité qui sera la grande fécondité de sa vie. Liberté, fidélité, c’est le cocktail détonnant qui fait le charme non périmé de la prose maurrassienne. On peut décliner ce duo à l’infini : insolence et respect ; indépendance et attachement ; classicisme et originalité. Ou encore : hussardise et philosophie.
Le différend qu’il entretiendra toute sa vie avec le philosophe catholique Maurice Blondel, ex-camarade de collège et voisin, provient sans doute du choc entre l’univers duel du jeune écrivain et l’obsession unaire du métaphysicien et théologien. Maurras déroute parce qu’il se complaît dans cette vision du monde en partie double, qui suppose la pratique permanente de l’analogie : « Je ne sais rien au monde de plus passionnant que la contemplation des racines divergentes de l’être » murmure le dandy. Et de reprocher à Blondel la confusion universelle qu’il entretient entre les ordres, sous le signe ambigu du grand Un, comprenez bazar et compagnie : « Blondel triomphe en vérité en me montrant que sa thèse aboutit à l’unification absolue de tout, au lieu que je suis obligé, comme je l’avoue tristement, de me dédoubler en une foule de circonstances. ».
Simple coquetterie d’homme de lettres, cette profession de duplicité ? Point du tout. Le très jeune homme (cette lettre date de 1890, Maurras a vingt-deux ans) poursuit ardemment : « Par exemple, ma métaphysique intérieure aboutit au pessimisme, noir et gris, teinté de vagues roses par l’art libérateur. Moralité : la fin du monde, l’extinction de l’humanité et par conséquent des nations, dilettantisme et décadentisme. » On pense aux gothiques d’aujourd’hui : Maurras est hanté par la mort qui marque toute vie du sceau de l’absurdité. La tentation du suicide le poursuit : « Depuis trois semaines, écrit-il par exemple à son mentor, qui ne saisit jamais ce genre d’aveu au bond, tout ce que je vois est gris, d’un gris mortel. Je ne sais pas comment je vis. Je suis allé ce matin corriger mes épreuves, c’est fétide. J’ai besoin de me débarbouiller. D’abord, je m’en vais prendre un bain de Seine »...
Dandysme ?
À l’attention de tous les zoïles, on ne redira jamais assez que le grand inspirateur allemand de Maurras, ce n’est pas Nietzsche, qu’il connaît peu, c’est Schopenhauer et son pessimisme radical. Alors ? Va-t-on en rester là ? Maurras aurait pu faire un dandy parisien baragouinant un provençal sommaire à l’usage des gogos et s’amusant à répéter dans l’ordre et dans le désordre les trente beautés de Martigues. Maurras aurait pu être une sorte de Rémy de Gourmont, personnage s’adonnant à la fois aux études abstraites sur la formation des idées, à la fréquentation assidue des “femmes de Paris” et aux rêveries esthétisantes sur le latin mystique. Invoquer la dualité (ou « les racines divergentes de l’être »), pour justifier cette fatalité fin de siècle, c’est se payer de mots inutiles !
La dualité maurrassienne n’est pas anecdotique (comme la vie d’un dandy) mais fondatrice ; elle n’est pas dissolvante mais constructrice.
Tout son génie se trouve dans cette horreur d’une mort aperçue et dans cet amour immodéré des conditions, intellectuellement senties, du salut moral et mental. L’horreur ? Les systèmes philosophiques mortifères, parce qu’ils se déclinent tous selon le mode purement artificiel ou idéal de l’Un ; l’enthousiasme ? L’observation d’une constante, purement factuelle ou empirique, capable d’introduire à la vérité qui est « la grande passion de [sa] vie » : « Vous voulez m’exhorter, lance-t-il aux oreilles de son mentor, à ne m’emballer pour rien, attendre que tout passe. Je répondrai ce que tout bas j’ai pensé lorsqu’on me donna ce conseil : c’est là une devise de marmotte ou d’eunuque. Et puis, elle est impraticable, parce que l’on s’emballe toujours pour quelque chose. »
L’abbé Penon, à cette époque, ne comprend plus grand chose à son élève ; il se contente de lui reprocher un emploi jugé quasi compulsif des néologismes à la mode. L’élève se sauvera donc lui-même. Oublié le pessimisme et le décadentisme ! « J’ai d’autre part un système de sociologie pratique, et là, le postulat de toute société étant l’ambition de vivre, je tâche d’organiser, [de] préciser les conditions de la vie. ».
Maurras, il ne faut pas l’oublier, collabore régulièrement depuis un âge tendre, à La Réforme sociale, revue fondée pour propager les analyses du sociologue catholique Frédéric Le Play. Saturé d’esthétisme, il voit dans la sociologie le domaine par excellence de l’ordre et de la vie. Qui a dit qu’il était entré en politique à cause de l’Affaire Dreyfus ? Nous avons dans cette lettre de ses vingt-deux ans tout l’élan du maître de l’Action française, entre agnosticisme métaphysique et engagement politique.
Loin du fascisme
Si l’on poursuit ce texte, décidément instructif, on perçoit cependant une gêne dans l’enthousiasme reconstructeur du jeune chercheur de vérité : « Vous savez à quelles conclusions autoritaires cela aboutit chez moi, écrit-il : césarisme politique et religieux, comme dans l’Europe du Moyen Âge et la Russie d’aujourd’hui. Dieu ou son idée en serait le couronnement naturel. La liberté de l’art en serait exclue. Alors, je m’arrête là, laissant la construction décoiffée de son toit ».
Je m’arrête là ? Et pourquoi donc ? Parce que la dualité réelle (le couple autorité-liberté) risque de succomber au démon de l’Un sous sa forme politique, « le césarisme ». Dans ce texte, on peut dire que Maurras voit de loin le dénouement éventuellement totalitaire de ses aspirations reconstructrices. Le Moyen Âge apparaît ici comme un repoussoir. Il préfère jeter l’éponge, il n’est pas prêt, comme le fut Platon, à payer de « la liberté de l’art » son besoin de reconstruction. Il ne sacrifiera pas la liberté à l’autorité. La tentation fasciste, épouvantable et impossible apogée de l’Un, se trouve ici comme conjurée d’avance. Seule la monarchie réalise cette dualité subsistante d’autorité et de liberté, qui exauce le voeu secret du penseur. Mais il le comprendra plus tard.
Itinéraire
En 1890, Maurras n’est pas encore monarchiste. En 1892, il se félicite vivement du Ralliement de l’Église à la République : « La monarchie traditionnelle, l’idée orléaniste est morte et je crois que le pape a raison d’éloigner le clergé de ce cadavre ». S’il est si péremptoire, c’est avant tout en raison du peu d’estime que lui inspire le personnel politique “de droite”, qu’il fréquente pourtant assidûment dans les revues catholiques où son mentor ecclésiastique l’a introduit : « Voilà la grande question dans tout ce parti, ce sont les personnes. Ils sont toujours les carabiniers d’opéra comique qui arrivent trop tard. » « Il n’y a personne, personne. Le comte de Paris est à la chasse. Les De Mun et autres sont des nigauds. Et la droite d’ailleurs est aussi pourrie que la gauche. »
Maurras n’entrera en politique qu’à travers le combat régionaliste, au moment où il se fait chasser du Félibrige de Paris, innocente assemblée de vieux Provençaux ronfleurs, dérangée par la fougue de quelques jeunes gens. Motif de l’exclusion ? Ces jeunes ne se contentent pas de parler provençal. Leur accent du reste est souvent déplorable. En revanche, ils n’hésitent pas à faire de la politique, au risque de déplaire en haut lieu. Avec son ami Frédéric Amouretti, notre jeune Rastignac fonde un groupe dissident : l’école félibréenne de Paris.
Les lettres à Mgr Penon permettent de situer assez précisément ce moment - autour de 1892 - où entre le maître et le disciple les rôles vont s’inverser : le décadentiste suicidaire devient un enthousiaste de la « décentralisation » comme il disait déjà.
La lettre du 15 décembre 1892 me semble particulièrement significative de l’envol ; l’agnostique trouve des accents de néophyte pour en remontrer à son curé, qui a osé sourire de l’ambition félibréenne : « J’ai moi aussi des sourires en réserve pour toutes les opinions, principalement les miennes. Tout ce qui m’est intérieur peut d’ailleurs susciter la gaieté ou la mélancolie, je vous avoue que je n’en ai point souci. Mais le Félibrige est une doctrine que je prêche. J’y ai converti à Paris pas mal de gens, jeunes et vieux. Et comme elle n’a absolument rien d’immoral, ni d’irréligieux, comme elle ne peut choquer en rien aucune des idées auxquelles vous tenez plus qu’à votre vie, il me paraît singulier que vous assembliez des plaisanteries ou des statistiques contre elle. » Il y a bien quelque chose de filial dans cette colère, qui jaillit en même temps que persiste la volonté de « ne pas choquer » le père qu’on s’est choisi. L’éclat passé, avec sa grandiloquence presque adolescente, l’intelligence jaillit. La formule de l’espérance politique que Maurras assène à son mentor semble déjà gravée dans le marbre. Elle ne variera pas : « Sachez donc (vous qui souriez du Félibrige) que la seule cause de la faiblesse de la Province, c’est l’apathie des provinciaux, et que, s’ils voulaient secouer cette apathie dont la cause n’est point en eux, mais bien dans le régime absurde qu’ils subissent, toutes les forces innombrables de la nature et de l’histoire s’éveilleraient en leur faveur et seconderaient la révolte de leurs intérêts. »
Les idées lorsqu’elles naissent
Il est émouvant d’observer les idées lorsqu’elles naissent. Tout Maurras est là. Dans cet appel aux forces de l’histoire, nous avons l’empirisme organisateur. Dans l’invocation à la nature nous trouvons déjà ce que le penseur politique nommera plus tard la politique naturelle. Lorsque le jeune homme, qui n’est pas encore monarchiste avoué met en cause « le régime absurde », nous pouvons à bon droit identifier le “Politique d’abord”. Enfin la mention de « l’intérêt » des provinciaux rappelle fortement les polémiques qui auront lieu dans les années trente et aussi dans les années cinquante, autour de l’expression : intérêt national.
Malgré les remontrances de néo-thomistes convaincus, parmi lesquels Marcel Clément, directeur de L’Homme Nouveau, Maurras se gardera toute sa vie de parler du “bien commun”, parce qu’il considère qu’il n’y a pas d’idée du Bien qui soit commune à tous les Français. Ce qui peut et doit les unir, c’est la perception bien comprise de leur intérêt commun, qui est national, qui est européen (ou ici provincial). Ainsi qu’il l’expliquera encore en 1950, dans la préface d’un petit livre que l’on vient opportunément de rééditer L’Ordre et le Désordre : « Les antagonismes réels de la conscience moderne sont nombreux et profonds. Les principes de conciliation ne sont pas nombreux. Je n’en connais même qu’un. Quand sur le divorce, la famille, l’association, vous aurez épuisé tous les arguments, pour et contre, sans avoir découvert l’ombre d’un accord, il vous restera un seul thème neutre à examiner, à savoir ce que vaut tout cela au point de vue pratique de l’intérêt public. ».
En 1892, Maurras voulait incarner « la révolte des intérêts ». En 1950, il explique que l’intérêt national est le seul principe d’unité entre les Français et il voit dans ce nationalisme l’incarnation de la véritable laïcité, respectueuse du Spirituel, dont elle entend « accueillir toutes les manifestations nobles sous leurs noms vrais et leurs formes pures », avec une priorité historique au catholicisme, qui a forgé l’identité française. La direction de pensée est foncièrement identique ; l’application des principes étonnamment souple.
Qui l’eût cru ? Procédant d’une quête de l’espace neutre où par la collaboration de tous, l’unité nationale peut se réaliser, le nationalisme maurrassien apparaît comme une forme concrète de l’idéal laïc, tel que le formulait le 20 décembre dernier Nicolas Sarkozy, sous le plafond baroque de Saint Jean de Latran dont il fut fait chanoine.
L’aujourd’hui de l’Action française
Alors ? Plus que jamais, pour échapper aux idées toutes faites, il faut relire Maurras dans le texte. Au lieu de nous proposer une idéologie fermée sur elle-même, il nous offre les outils qui lui ont servi pour créer sa liberté intérieure. La caisse à outils est loin d’être périmée. Encore faut-il qu’on ne craigne pas de manipuler les instruments qu’elle met à notre disposition. Être maurrassien aujourd’hui, ce n’est pas s’affubler de telle ou telle étiquette et s’en satisfaire, c’est savoir se servir de ces outils ! Au-delà des idéologies, les “hard” ou les “soft”, loin de tous les prêt-à-penser, une école d’Action française sera pour tous et chacun une école de la liberté personnelle, et pour la France un laboratoire fécond en découvertes, si elle entreprend de « travailler à bien penser ». Avec les instruments universels que forgea, dans les brumes parisiennes de la fin du XIXe siècle, un jeune Rastignac monté de sa Provence.
l'abbé Guillaume de TANOÜARN L’Action Française 2000 n° 2739 – du 3 au 16 janvier 2008
* Dieu et le Roi, Correspondance entre Charles Maurras et l’abbé Penon (1883-1928). Présentée et commentée par Axel Tisserand, éd. Privat, 2007, 752 p. (avec index), 30 euros.
* Charles Maurras : L’Ordre et le Désordre, rééd. Carnets de l’Herne, 2007, 124 p. 9,50 euros. -
Jean Sévillia : « Apocalypse, des lieux communs sur le plan historique »
INTERVIEW - Écrivain et journaliste, Jean Sévillia est aussi historien, auteur de nombreuses biographies et d'essais comme, tout récemment, L'Histoire passionnée de la France, éd. Perrin.
LE FIGARO. - Qu'est-ce que vous avez ressenti en visionnant les deux premiers épisodes de la série?
Jean SÉVILLIA. - Ce sont des documents visuels extrêmement intéressants, sans doute inédits, des images que je n'avais jamais vues nulle part. Par exemple celles qui montrent l'offensive turque en Crimée où on voit un chien qui déterre et mange un cadavre. J'ai trouvé le découpage du documentaire satisfaisant. On a bien cette impression d'une Europe insouciante, ceci pendant le printemps et l'été 1914, même après l'attentat de Sarajevo. Puis, c'est l'engrenage, l'ultimatum à la Serbie, le déclenchement de la guerre, les mouvements des combats, tout cela est bien restitué de façon claire et pédagogique.
Avez-vous été satisfait par le commentaire d'Isabelle Clarke et de Daniel Costelle?
Non, je trouve décevant que certaines phrases ressortent des vieux mythes de gauche, des lieux communs risibles sur un plan historique.
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Le franc-maçon Benjamin Franklin : des cadavres découverts chez le Père de la Constitution US ! – par Laurent Glauzy
Le 11 février 1998, un ouvrier restaurant la maison londonienne du Père de la Constitution américaine trouva les restes de six enfants et de quatre adultes, cachés sous sa maison, au 36 Craven Street, à côté de Trafalgar Square. La nouvelle fut même annoncée par la grande presse britannique comme The Sunday Times. Les cadavres datent de l’époque où Benjamin Franklin occupait les lieux de 1757 à 1762 et de 1764 à 1775.
Cela vous étonne-t-il ?
Pourtant, le Time du 7 juillet 2003, sur sa couverture, demande si Benjamin Franklin, figurant sur les billets de cent dollars, appartenait à la secte satanique du The Hell Fire Club.
Dans un ouvrage publié en 1989, The Occult Conspiracy, Secret Societies, Their Influence and Power in World History (La conspiration occulte, les sociétés secrètes, leur influence et leur pouvoir dans l’histoire du monde), l’écrivain anglais Michael Howard relate le passé sataniste de Benjamin Franklin, qui fut une des personnes les plus influentes de la Révolution américaine, et devint Franc-maçon en 1731.
Il entra dans la loge St John de Philadelphie, reconnue comme première loge maçonnique en Amérique. Il fut également nommé au grade de Grand-Maître de la loge St John. Journaliste, il écrivit plusieurs articles défendant les loges qui furent publiés dans The Pennsylvania Gazette. En 1732, il contribua à la rédaction des statuts de sa loge et en 1734, il publia Constitutions, le premier livre maçonnique édité en Amérique.Dans les années 1770, en tant que diplomate des colonies américaines, Franklin devint Grand Maître de la loge des neuf sœurs, à Paris. Le marquis de Lafayette et l’officier de marine écossais John Paul Jones, qui adhéraient à cette même loge, combattirent dans la Guerre d’indépendance américaine. À Paris, Franklin utilisait ses contacts maçonniques pour collecter des fonds et acheter des armes pour les rebelles américains.
Franklin était un Grand Maître Rosicrucien et œuvrait au cœur des opérations Illuminati pour étendre le contrôle invisible de l’empire britannique en Amérique. Les Illuminati, via les Francs-maçons, contrôlaient et manipulaient les deux côtés (britannique et américain) de la Guerre d’Indépendance tout en contrôlant la Révolution française.
Benjamin Franklin était l’« agent 72 » du bureau de renseignement britannique fondé par le mathématicien et alchimiste anglais Dr John Dee (alias 007). Pendant cette période, Benjamin Franklin était en contact avec les sphères du pouvoir londonien. Il partageait leurs intérêts maçonniques et occultes. Sir Francis Dashwood, était le chancelier de l’Exchequer (Echiquier), la Chambre des comptes britannique, et le fondateur d’une société secrète appelée Frères de St Francis de Wycombe, plus connue sous le nom de The Hell Fire Club.
Michael Howard expose que The Hell Fire Club n’était pas un club ordinaire. Situé dans les souterrains d’un bâtiment ayant l’apparence d’une église anglaise, les membres de ce cercle y descendaient à plusieurs dizaines de mètres de profondeur dans une série de tunnels, de pièces et de cavernes, où ils forniquaient avec des prostituées et offraient des sacrifices occultes à Satan. Dieu seul sait ce que les démons faisaient en ces lieux !
Benjamin Franklin était un occultiste dévoué à Satan, comme tant de politiciens. Le premier-ministre britannique Winston Churchill était par exemple un druide sorcier. Le terme de The Hell Fire Club (Club des flammes de l’enfer) montre qu’il s’agit d’une défiance et d’un blasphème. Les labyrinthes de la secte de Franklin étaient disposés de telle manière que l’on avait l’impression de descendre en enfer.
Lors de la première réunion du club sataniste, en mai 1746, ils se rencontrèrent à la George and Vulture public House, au Lombard Street, London. L’adhésion initiale était limitée à douze membres mais ce chiffre augmenta rapidement. Bien qu’il n’en fût pas membre officiel, Benjamin Franklin assistait occasionnellement aux rencontres du club. Les membres s’appelaient entre eux « frères ». Francis Dashwood était l’« abbé ». Les femmes, quant à elles, étaient des « nonnes ». Ils étaient passionnés par les dévotions à Bacchus et à Venus. Leur devise « Fay ce que vouldras », empruntée à François Rabelais, sera reprise par Aleister Crowley. Franc-maçon du 33e degré, ce mage sataniste du XXe siècle, avoue qu’il sacrifia, de 1912 à 1928, cent cinquante enfants par an, dans son livre : Magick in theory and practice (La magie en théorie et en pratique), ch. XII : Of the bloody sacrifice and matters cognate (À propos des sacrifices sanglants et des sujets apparentés).
Le George and Vulture public House disparut dans un incendie en 1749 ! Cependant, il fut rapidement reconstruit. Les rencontres s’effectuèrent aussi chez les membres. Francis Dashwood construisit un temple dans le village londonien de West Wycombe à côté duquel furent trouvées des catacombes : un endroit idéal pour certainement y cacher les dépouilles après les avoir désossées et décharnées ! La première rencontre à West Wycombe fut tenue en 1752 pendant la nuit de Walpurgis. En 1762, des tensions internes et des rivalités politiques transformèrent le club en champ d’affrontements publics. Il fut finalement dissous.
Evangeline Hunter-Jones, député et présidente des Amis de la maison de Benjamin Franklin expose que « les os brûlés étaient enterrés profondément, probablement pour les cacher et il y a tout lieu de penser qu’il y en a encore ». Mais pour disculper Benjamin Franklin, elle rétorque que durant ses longues absences, son ami le Dr Hewson, aurait pu effectuer des dissections de cadavres pour ses recherches. Car, en effet, la plupart des ossements montrent des marques de dissection et des traits de scie. Un crâne a été percé de plusieurs trous. Brefs, voilà des cadavres bien dérangeants chez un sataniste ayant appartenu aux plus hautes sphères d’influences européennes et américaines !
La vie du Père de la Constitution de la plus grande démocratie renvoie bien aux déclaration du représentant des Illumianti américain, Albert Pike, Franc-maçon du 33e degré, qui dans Morals and Dogmas (1871) affirmait que le Dieu caché de la Franc-maçonnerie était Lucifer. L’essence luciférienne de la secte est dénoncée entre autres dans La guerre occulte (1925) par l’ancien Franc-maçon du 29e degré, Paul Copin-Albancelli.
Vous comprendrez ainsi pourquoi en démocratie il est toujours délicat de dénoncer le pédo-satanisme.
Laurent Glauzy
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[Marseille] 21 mars 2014 : Cercle d'études sur Mistral et Maurras
Frédéric MISTRAL, mort voici juste cent ans, le 25 mars 1914, travailla à faire renaître et populariser la langue provençale avec le mouvement du félibrige. Son talent lui valut de recevoir le Prix Nobel de littérature.
Charles MAURRAS fut un de ses disciples avant de passer à l’action politique.
Les rapports entre ces deux grands personnages et l’explication des idées maurrassiennes sur les régions et le fédéralisme seront l’objet du prochain cercle d’études des jeunes militants marseillais de l’Action Française-Provence, vendredi 21 mars.
marseille.etudiants@actionfrancaise.net
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Médias : apprenez les 10 gestes qui peuvent encore vous sauver
Déconnectez-vous régulièrement de la domination médiatique du Système.
Les médias jouent un rôle central dans la survie du Système : comme vecteurs du conditionnement publicitaire, politique et comportemental. Pour rester vous-mêmes apprenez donc les gestes qui sauvent.
1) Réduisez votre consommation de télévision.
Astreignez-vous à ne pas regarder la télévision tous les jours. Si vous vous demandez pourquoi, lisez-donc le livre de Michel Desmurget TV Lobotomie : la consommation abusive de télévision réduit les performances scolaires, provoque l’obésité, diminue la durée moyenne de vie et augmente les risques de maladie d’Alzheimer.
N’allumez pas la télévision le matin, surtout si c’est pour que vos enfants la regardent avant de partir à l’école. Protégez au maximum vos enfants du contact avec les écrans.
2) N’allumez jamais la télévision « pour voir ce qu’il y a » :
Vous resteriez scotché devant toute la soirée car les programmes sont conçus pour vous rendre disponibles aux messages publicitaires. Il vaut mieux choisir avant le programme que vous voulez regarder, dans une revue ad hoc ou dans un journal, et vous y tenir. Ne zappez pas, sauf pour éviter les coupures publicitaires : zapper diminue encore vos capacités de concentration et augmente votre dépendance à la télévision. Dans les restaurants et les lieux publics où il y a une télévision, placez-vous de façon à l’avoir dans votre dos. Le cerveau humain est programmé pour suivre le mouvement. Si vous vous trouvez en face de l’écran, fatalement vous ne le quitterez plus des yeux.
3) Evitez de regarder les films, les vidéos ou les programmes américains à la télévision.
Depuis le début du cinéma les Etats-Unis ont utilisé ce vecteur pour promouvoir leurs intérêts. Le Système utilise totalement ce médium pour diffuser son idéologie partout dans le monde et rééduquer les populations. L’hyper-violence, le sexe ou les effets spéciaux racoleurs servent à banaliser des comportements asociaux : individualisme radical, féminisme, familles décomposées, promotion de la loi de l’argent, culpabilité du passé européen, cosmopolitisme, etc.
4) Refusez de prendre les journaux gratuits du matin que l’on vous tend.
Ne les prenez pas dans un présentoir ni a fortiori par terre. Faire un journal indépendant coûte cher. Le fait qu’on vous en distribue un gratuitement indique qu’il dépend entièrement des financements publicitaires, donc que ceux qui vous le « donnent » ont intérêt à ce que vous le lisiez.
N’apportez pas de journaux gratuits à vos collègues de bureau. Comme pour le Sida, la désinformation « ne passera pas par moi ».
5) Ne vous mettez pas des écouteurs dans les oreilles dès que vous quittez votre domicile, surtout pour écouter les « infos ».
Profitez du silence, qui devient un bien de plus en plus rare de nos jours. En plus vous êtes ridicules avec cela (surtout si vous laissez pendre l’écouteur autour d’une de vos oreilles !). L’écouteur symbolise, avec le portable tenu à la main, l’esclavage numérique contemporain. Si vous entendez le bruit que votre voisin fait avec son baladeur, faites-le-lui remarquer et demandez-lui gentiment de baisser le son : ce sera un acte de charité destiné à le prémunir d’une surdité précoce.
6) Lisez des livres imprimés sur du papier.
Les livres en papier ont un contenu inaltérable, à la différence des livres numériques que l’émetteur peut manipuler en permanence. Le livre papier est aussi plus écologique que le numérique, car il est en général composé de papier recyclé alors que l’empreinte carbone de la fabrication des appareils numériques est importante. D’une façon générale préférez les livres aux journaux et hebdomadaires, et préférez ceux-ci à la télévision ou à la radio ; la lecture procure une distance critique : elle vous permet de réfléchir, ce que n’autorisent ni la télévision ni la radio.
7) Ne consultez pas votre tablette, votre portable, votre Ipad ou votre blackberry à tout bout de champ pour « suivre l’actualité ».
Ne twittez pas en permanence.
On peut en effet devenir accro de ces outils et c’est bien pourquoi on vous incite à les acheter. Un usage abusif tend aussi à réduire la capacité de concentration des victimes. En tout cas ne consultez pas ces appareils lorsque vous déjeunez ou parlez avec des amis : cela montre que vous vous situez ailleurs et c’est fort impoli. Plaignez ostensiblement ceux qui le font devant vous : car ces handicapés ne peuvent plus vivre sans appareillage. Ne consultez jamais votre portable et autres appareils similaires en marchant : vous risquez de percuter un obstacle et, si vous traversez la rue, de vous faire écraser. Refusez de faire partie des amis numériques de ceux qui veulent vous inclure dans leur Facebook ou équivalent. Vous vivez dans le monde réel : les relations virtuelles n’apportent rien sinon vous rendre accro à votre tour.
8) Lisez plusieurs journaux et, si vous le pouvez, un journal étranger aussi :
Il faut encourager la diversité de la presse et vous découvrirez en outre que les événements diffèrent de ce qu’on vous présente en France. De même, sur Internet, diversifiez vos sources.
Sachez que les médias français ont un contenu plus pauvre et de moins bonne qualité que dans les autres pays. N’oubliez pas non plus que la majorité des « informations » que les médias déversent sur vous chaque jour ne vous sont personnellement d’aucune utilité réelle : ces infos ne servent donc qu’à vous influencer. Dans les journaux, lisez de préférence les petits encarts : en général c’est là que figurent les informations vraiment importantes.
N’achetez pas les magazines et hebdomadaires si la publicité représente plus d’un tiers des pages : c’est mauvais signe ! Ces magazines coûtent cher, en outre, pour un apport réel très faible.
9) Apprenez à décoder la novlangue médiatique.
C’est simple : il suffit de comprendre que les mots que vous entendez ou lisez dans les médias officiels signifient en général le contraire de ce qu’ils prétendent exprimer. N’hésitez pas à vous reporter au Dictionnaire de novlangue de la Fondation Polémia (*) pour apprendre cet idiome. Mais vous l’assimilerez très vite et vous pourrez vous amuser ainsi à relever les tics verbaux politiquement corrects de la classe médiatique.
10) Réinformez-vous sur des médias indépendants : suivez les blogs de la réinfosphère, les sites des agences de presse étrangères et les TV libres sur Internet.
N’oubliez pas que la majorité des journalistes français sont eux aussi des employés de banque, car les grandes entreprises et les grandes banques détiennent les principaux médias. Vous n’accepteriez pas que votre banquier vous fasse de la morale politique au guichet ? Pourquoi l’accepter sous prétexte qu’il apparaît sur un plateau de télévision ? N’oubliez pas non plus que l’écrasante majorité des journalistes des médias officiels déclarent avoir une sensibilité de gauche et d’extrême gauche dans plus de 80% des cas et donc ne reflètent pas la réalité de l’opinion française. (**)
N’écoutez pas les commentateurs, prétendus « polémistes » et autres « experts » qui peuplent les émissions de radio ou de télévision : ces gens ont pour fonction de vous dire quoi penser. Pensez donc par vous-mêmes !
N’oubliez pas, pour conclure, que l’on peut très bien vivre sans écouter la radio, regarder la télévision ou pianoter en permanence sur son portable. Nos ancêtres ont vécu sans tous ces gadgets pendant des milliers d’années et leur civilisation était bien plus vigoureuse que la nôtre. Déconnectez-vous régulièrement de la domination médiatique du Système : fréquentez les médias libres, regardez autour de vous et parlez avec vos semblables !
Vous trouverez cela beaucoup plus intéressant que le spectacle de marionnettes virtuelles que le Système agite devant vos yeux en permanence pour vous endormir.
Michel Geoffroy, 8/03/2014
http://www.polemia.com/medias-apprenez-les-10-gestes-qui-peuvent-encore-vous-sauver/
Notes de la rédaction :
(*) Nouveau dictionnaire de novlangue
http://www.polemia.com/entretien-avec-lauteur-du-nouveau-dictionnaire-de-novlangue/
(**) Les médias en servitude
http://archives.polemia.com/article.php?id=4556 -
Chaque mois sur TV Libertés : éloge de la nostalgie vivifiante !
Entretien avec Arnaud Guyot-Jeannin
Entretien réalisé par Nicolas Gauthier.
Une fois par mois, vous animez l’émission Nos chers vivants sur TV Libertés, consacrée surtout aux grandes figures du cinéma français. Après Maurice Ronet le 18 février, vous allez traiter d’Éric Rohmer ce mardi 18 mars. Qu’avez-vous au programme dans les mois à venir ?
Il est possible que je consacre mon émission du 11 avril au prince de la comédie italienne Dino Risi, dont les mémoires, Mes monstres, viennent de paraître, et dont les films sortent régulièrement en DVD.
Dans un genre très différent, chaque mois, je rendrai hommage à des metteurs en scène français défunts comme Marcel Carné, Henri-Georges Clouzot, Gilles Grangier ou Georges Lautner. Ce dernier, qui a son propre style, ne saurait être réduit aux dialogues, certes géniaux, de Michel Audiard, et aux scénarios écrits par une épée nommée Albert Simonin dit Monsieur Albert.
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