culture et histoire - Page 1607
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Damien Rieu, porte-parole de Génération identitaire, sur Radio Courtoisie
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Sortie prochaine du nouveau livre de Laurent Glauzy
Dans quelques jours.
Nous vous tiendrons informés. -
800e anniversaire de Saint Louis
Si l’imaginaire national se réfère spontanément aux lieux de mémoire chers à Pierre Nora, il faut admettre que les lieux qui se rapportent au souvenir de Saint Louis sont bien présents à notre bel aujourd’hui. À Paris, l’Arc de Triomphe, les Invalides, le Panthéon projettent les représentations de la gloire nationale.
Mais le surinvestissement symbolique que la République persiste à accorder à l’ouvrage de Soufflot n’est pas prêt d’effacer le prestige royal de Notre-Dame et de la Sainte-Chapelle qui demeurent les suprêmes joyaux de la capitale. En dépit de la violence de la rupture révolutionnaire, les historiens organiques de la Troisième République se sont efforcés de réunifier les strates de la mémoire, en imposant parfois des images qui se sont fixées dans les têtes enfantines. C’est Ernest Lavisse, suivi par tous les manuels scolaires, qui a retenu de la chronique de Joinville un trait mythologique : Saint Louis rendant la justice sous son chêne auprès du château de Vincennes, dont le donjon aussi fait partie du patrimoine commun.
L’Église, particulièrement celle de Paris, aurait bien tort de ne pas jouer, elle aussi, du superbe instrument de la mémoire historique et de ses symboles. D’où la magnifique commémoration du huitième centenaire de la naissance de Saint Louis, centré autour de la monstration des reliques de la Passion, dont elle a reçu le legs. Fort heureusement, nous nous sommes débarrassés de la pudeur maladive qui inhibait, il n’y a pas si longtemps, toute velléité de référence au passé et aux traditions populaires. Mgr Patrick Jacquin, recteur de la cathédrale, a montré, durant toute l’année dernière, comment on pouvait réanimer tout le patrimoine de Notre-Dame pour la joie de foules innombrables. Loin des lugubres offices, tétanisés par les réflexes iconoclastes, l’éclat du trésor réjouit les yeux, enchante les cœurs, d’autant qu’il renvoie au contenu substantiel de la foi et au mystère central de la Rédemption. [...]
Gérard Leclerc - La suite sur France Catholique
http://www.actionfrancaise.net/craf/?800e-anniversaire-de-Saint-Louis
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Ces Juifs de France qui ont collaborés
« Ce sont surtout des Juifs assimilés et très attachés à leur citoyenneté française qui vont mettre le doigt dans l’engrenage d’une collaboration avec les autorités de Vichy »
(d’après l’avant-propos de Jean-Claude Valla publié dans son livre Ces Juifs de France qui ont collaboré, « Cahiers Libres d’Histoire n°8 », éditions Dualpha).
Des Juifs ont-ils réellement collaboré durant la IIe Guerre mondiale ?
Les sionistes ont flirté avec l’antisémitisme qu’ils considéraient volontiers comme leur meilleur allié contre l’assimilationnisme. Dans un discours prononcé en 1960 à l’ouverture du Congrès juif mondial, le Dr Nahum Goldmann, son président, semblait encore regretter que « la disparition de l’antisémitisme classique » ait eu « un effet très fâcheux » sur le comportement des Juifs. Pourtant, ce sont surtout des Juifs assimilés et très attachés à leur citoyenneté française qui vont mettre le doigt dans l’engrenage d’une collaboration avec les autorités de Vichy et, en zone occupée, avec le service antijuif de la SIPO-SD.
Paradoxalement, des antisémites ont choisi la Résistance ou la France libre ?
Oui, tandis que des Juifs ont reconnu la légitimité du gouvernement de Vichy et fait preuve d’une totale loyauté à l’égard du Maréchal. Il s’en est même trouvé quelques-uns, comme Kadmi Cohen, pour collaborer avec le Commissariat général aux Questions juives et apporter une contribution à la législation antisémite, en attendant que soient réunies les conditions d’un retour en Palestine. Kadmi Cohen était un sioniste intégral, parfaitement logique avec lui-même.
Une large part de ce cahier est précisément consacrée à l’Union générale des israélites de France (UGIF) ?
C’est un organisme où des Juifs ont accepté, bon gré mal gré, d’exercer des responsabilités. Les lecteurs ne seront pas surpris que Jean-Claude Valla se soit abstenu de tout manichéisme pour étudier un sujet aussi complexe. Il aurait pu reprendre à son compte les graves accusations portées contre les dirigeants de l’UGIF par Maurice Rajsfus dans plusieurs de ses livres et relancer ainsi la polémique. Fils de déportés juifs, Rajsfus n’était pas suspect d’antisémitisme. S’il avait mis les pieds dans le plat, c’était sûrement à bon escient.
Ces Juifs qui ont collaboré ont-ils été inquiétés à la fin de la guerre ?
Aucun rapport avec les condamnations qui ont frappé les goyim engagés dans le même combat. Combien de Français qui n’étaient pas de confession ou de culture israélite ont été fusillés, abattus comme des chiens, lourdement sanctionnés ou mis au ban de la société pour avoir voulu, eux aussi, ruser avec l’ennemi et sauver ce qui pouvait l’être ? Or, à l’exception de Joseph Joinovici qui a bénéficié d’un traitement de faveur et d’un supplétif de la Gestapo, moins chanceux, qui a été condamné à mort et exécuté, aucun Juif suspecté de collaboration n’a été traduit devant la justice. Ce sont des jurys d’honneur mis en place par le Conseil représentatif des Juifs de France qui ont jugé les suspects en catimini et les ont systématiquement acquittés. Ainsi furent soustraits aux lois communes de la République les ressortissants d’une communauté qui ne cesse d’en invoquer les mânes.
_ Jean-Claude Valla, (1944-2010) a été le premier directeur de la rédaction du Figaro Magazine et l’auteur de nombreux livres d’histoire. De même, il fut le directeur de Magazine Hebdo (1983-1985) avant de diriger La Lettre de Magazine Hebdo. Ancien collaborateur d’Historia, d’Historama, du Miroir de l’histoire et d’Enquête sur l’histoire, il collaborait depuis 2002 à la Nouvelle Revue d’Histoire de Dominique Venner. Il fut président d’honneur du Comité français des fils et filles de victimes des bombardements de la IIe Guerre mondiale (2001-2005).
Ses « Cahiers Libres d’Histoire ont, dès leur parution, rencontrés un énorme succès qui ne se dément pas et sont sans cesse réédités.
www.francephi.com. -
In memoriam - USA
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L'historien face à l'économie. Entretien avec Goff Le Jacques, historien.
Propos recueillis par Sylvain Allemand
Historien médiéviste, Jacques Le Goff est l'un des principaux héritiers de l'école des Annales, qui a révolutionné l'approche historiographique.
En quoi l'histoire de la pensée économique a-t-elle été utile à vos travaux de médiéviste ?
Sans être un spécialiste de cette pensée, j'y ai consacré de longs développements dans deux de mes livres: Marchands et banquiers au Moyen Age (1956) et La Bourse et la vie (1986), qui a pour sous-titre "Economie et religion au Moyen Age". J'appartiens par ailleurs à une génération d'historiens et à un mouvement historiographique (les Annales) qui ont accordé à l'économie et à la pensée économique un intérêt notoire par rapport aux historiens traditionnels. Cependant, en tant que médiéviste, je m'intéresse à une période où le fait économique à proprement parler et la pensée économique proprement dite tiennent peu de place et dont on peut même dire, à la limite, qu'ils n'existent tout simplement pas en tant que tels. Ainsi que l'a montré le théoricien américain d'origine hongroise Karl Polanyi, qui m'a personnellement beaucoup marqué, ce qui relève de ce que l'on appelle aujourd'hui l'économie était "encastrée" dans le social.
Même si cela ne m'a pas empêché de prendre en considération l'économie, je suis convaincu qu'il n'y a pas eu de pensée économique autonome au Moyen Age. En cela, je me démarque d'autres historiens qui, comme Raymond de Roover par exemple, ont jugé utile de parler de pensée économique pour cette période. Il me semble que c'est un anachronisme. Au Moyen Age, quand on parle d'économie, en particulier à partir du XIIIe siècle, c'est uniquement au sens aristotélicien du terme, c'est-à-dire d'oikonomia qui, en grec ancien, signifie la gestion de la maison. Et s'il existe des réflexions d'ordre économique, elles s'inscrivent dans la pensée scolastique en général.
Prétendre trouver une pensée proprement économique est une erreur de perspective. Cependant, des opinions élaborées sur des phénomènes que nous qualifierions aujourd'hui d'économiques peuvent se trouver dans la pensée scolastique. A cet égard, un des scolastiques tardifs les plus intéressants est l'archevêque de Florence, Augustin: au début du XVe siècle, dans sa somme théologique, il étudia avec une grande acuité une notion particulièrement importante en économie, la valeur.
C'est pourtant au Moyen Age que l'on doit des innovations économiques importantes comme, par exemple, la lettre de change…
Elle voit en effet le jour au cours du Moyen Age, mais elle apparaît dans un contexte particulier et dans un tout autre horizon. Tout en ayant indéniablement une valeur financière, elle était d'abord considérée et utilisée comme un instrument de circulation des marchandises, plus que comme un instrument proprement économique. On peut dire la même chose de la monnaie, que la science économique moderne a annexée comme objet d'étude. Au Moyen Age, les frappes monétaires ont joué, comme les pratiques de crédit et de change ou encore les mutations monétaires, un rôle extrêmement important, mais en revêtant encore une fois des significations où se mêlent l'économique, le politique et le culturel. Les économistes ont eu tendance à réduire la monnaie à un instrument d'échange artificiel, alors que l'on sait très bien - si on lit les anthropologues et les ethnologues - qu'il y eut des monnaies d'échange de tout autre nature que celles que nous connaissons. Un historien spécialiste du XVIIe siècle, Jean Meuvret, auquel on ne fait pas à mon sens une place suffisante dans l'historiographie, s'était précisément employé à penser la monnaie dans une perspective qui n'était justement pas strictement économique.
La mise en perspective historique des faits et des instruments économiques permet de faire apparaître des continuités, mais aussi leurs significations particulières selon les contextes. Et éviter ainsi la tentation d'une vision par trop linéaire de l'histoire des faits comme de la pensée économique à laquelle ont trop souvent recours les économistes d'aujourd'hui.
Alternatives Economiques Hors-série n° 073 - avril 2007
Source : Alternatives économiques : http://www.alternatives-economiques.fr/l-historien-face-a-l-economie_fr_art__6115.html
http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EFAyVlEyFlLjlMuOyn.shtml -
Radio Courtoisie - Libre journal de la Chrétienté 20140403
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Le trotskisme aux poubelles de l'histoire (arch 2008)
Un certain Pierre Boussel, dit Lambert, est mort le 16 janvier dernier. Il a été réduit en cendres le 23 janvier, au Père-Lachaise. En présence de MM. les camarades Mailly, Blondel et Bergeron, de la CGT-Force ouvrière, syndicat créé avec les dollars de l’AFL-CIA. En présence aussi de MM. Mélenchon et Filoche, ci-devant trotskistes du Parti socialiste, passé du côté du désordre bourgeois depuis 1914. Lambert avait 88 ans. Il avait répondu à l’appel de Lev Davidovitch Bronstein, dit Léon Trotski, en 1938, et rejoint la IVe Internationale. Depuis 1954, il dirigeait l’OCI, Organisation communiste internationaliste, l’un des trois principaux débris de la IVe en France, « pour la reconstruction de la IVe Internationale ».
De mortuis nihil nisi bene : d’un mort on ne dit rien, sinon du bien. Je n’ai donc rien à dire de Lambert. Je m’en tiendrai à juger de ses fruits. Dans cet exercice, j’ai été précédé par les tribunaux, qui ont eu à juger des malversations trotskistes à la mutuelle étudiante MNEF, comme au comité d’entreprise de la Sécurité sociale.
Le Pété (Parti des Travailleurs), dernier avatar du lambertisme, vient d’annoncer un avatar de plus : le POI, Parti ouvrier indépendant. Le Pété comportant déjà de prétendues tendances socialope, stalinienne et anarcho-syndicaliste (simples sas vers la Vérité), on se demande quelle nouvelle succursale va encore tenir les pigeons en haleine. La fraction poivrot-schivardiste ?
La LCR (Ligue communiste révolutionnaire) ne saurait rester à la traîne, en fait d’opportunisme et de révisionnisme liquidateur. Son porte-parole Besancenot, miraculeux propriétaire d’un luxueux appartement à Montmartre, annonce qu’elle va se dissoudre dans une vague soupe “anticapitaliste”, sous l’effigie du “Che”, icône de « la grande distribution et de la friperie capitaliste », comme l’écrit si bien la NRH.
Quant à l’Union communiste, qui publie Lutte Ouvrière, la clique pourtant la plus sectaire du trio de frères ennemis, elle en est à faire listes communes avec des sociaux-traîtres du PS néo-libéral, à l’occasion des prochaines municipales.
Il est donc permis de penser que tous ces gens, tous, sont entrés dans la voie des trotskistes de Ceylan, qui en 1964 ont été autorisés à plonger le groin dans l’assiette au beurre gouvernementale, en échange d’un reniement pur et simple.
Le trotskisme en cendres
Comme Lambert, le trotskisme est en cendres. « J’y étais l’honnête homme qui cautionnais une escroquerie », a déclaré à Canal +, peu avant sa mort, Pierre Broué, historien du mouvement ouvrier si considérable que la NRH n’hésite pas à s’y référer. Mais dès les années cinquante, des dissidents (Claude Lefort) ont prédit que le trotskisme ne pourrait jamais se développer, parce qu’il n’était qu’un appendice du stalinisme, quelle que soit la violence de la concurrence entre ces deux variantes du léninisme totalitaire. Un stalinanisme, en somme.
Je ne suis pas seul à voir Trotski dans ces « poubelles de l’histoire » où il précipita si brutalement ses camarades mencheviks en 1917, avant d’inaugurer les massacres que Staline perfectionnerait. Stéphane Courtois – autorité mondiale depuis la publication de son Livre noir du communisme (1997), traduit en vingt-cinq langues – exprime la même vision au terme d’un entretien fouillé avec la NRH (La Nouvelle Revue d’histoire, n° 34, janvier-février 2008, remarquable dossier “Trotski et le trotskisme”) : « À partir du moment où la doctrine elle-même n’est plus assumée par ceux qui en sont les porte-parole, on peut penser que le phénomène va se diluer dans le courant altermondialiste. En résumé, je crois que le trotskisme n’est pas voué à un grand avenir. »
Beaucoup de nos camarades du mouvement national ne parviennent pas à le comprendre. Ainsi Jean Cochet, qui soutient que « la métamorphose des trotskos consiste juste à changer d’habits » dans Présent du 30 janvier. Mais nous ne sommes plus à la veille de l’Octobre rouge, quand Lénine rejetait la dénomination de “social-démocrate” « comme une chemise sale ». Nous sommes à l’autre extrémité du cycle historique qui a emporté très loin l’utopie communiste, un des plus vieux rêves de l’humanité, et qui la ramènera, on ne sait quand, dans une “chemise”, dans des “habits” que personne ne reconnaîtra. Ni Cochet, ni Besancenot.
Au moment de refermer la porte sur ma jeunesse et mes illusions mortes *, je ressens quelque chose d’assez semblable à l’amertume de Louis Aragon, dans Le Roman inachevé, quand la déstalinisation paraît inéluctable, malgré la résistance frénétique du PC”F” :
On sourira de nous comme de
[ faux prophètes
Qui prirent l’horizon comme une
[ immense fête
Sans voir les clous perçant les
[ paumes du Messie
Patrick Gofman L’Action Française 2000 n° 2741 – du 7 au 20 février 2008
* Patrick Gofman évoquait ses souvenirs de permanent trotskiste bénévole (!), de 1967 à 1979, dans Coeur-de-cuir (Flammarion, 1998). Il vient de publier Hillary démasquée, meilleure vente des éditions Pardès en janvier 2008 (128 pages, 12 euros (cf. L’Action Française 2000 n° 2740 du 17 janvier 2008). -
Ce catholicisme que certains aimeraient réduire à néant…
C'est la religion catholique qui a façonné notre pays. En tentant coûte que coûte de la réduire à néant, la République prend un risque considérable.
« On ne peut construire un pays de libertés avec le catholicisme […] il faut fonder une religion républicaine. » Vous avez sans doute déjà entendu cette phrase désormais fameuse de l’ex-ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon. Aujourd’hui, le débat sur la place du catholicisme en France revient au moment où un rapport nous apprend que 250 églises sont menacées de démolition en France, que l’église Sainte-Rita (XVe) va être détruite pour laisser place à des HLM et que seuls 21 % des 18-24 ans se déclarent catholiques.
Le ministre est parti, me direz-vous, mais l’idéologie reste, bien ancrée comme une tique à sa plaie. Depuis la Révolution française et l’instauration de la République, la France nourrit une profonde haine pour le catholique qui représente le royaliste, le réactionnaire, celui qui s’oppose au rythme immuable du progrès et à l’ordre républicain. En son temps, Gambetta disait déjà : « Le cléricalisme, voilà l’ennemi ! ». C’était il y a 130 ans, l’idéologie reste, on vous dit…
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"Patrie, Nation et État" par Civitas
Définitions :
La Patrie se définit comme la « terre des pères » et le capital, l’héritage que nous laissent les aïeux, héritage matériel aussi bien que spirituel et moral. Elle est avant tout un sol, un territoire, un dessin sur une carte. Comme l’a dit Péguy, elle cette quantité de terre où l’on parle une langue, où peuvent régner des mœurs, un esprit, une âme, un culte. « Elle est cette portion de terre où une âme peut respirer » et où un peuple peut ne pas mourir.
Une patrie c’est tel territoire qu’ont transformé les générations humaines en le cultivant, en exploitant les carrières et les mines, en y construisant maisons, châteaux, usines, routes, hôpitaux, universités, mairies, palais de justice, cimetières, imprimeries, églises et cathédrales. « Une patrie, ce sont des champs, des murs, des tours et des maisons ; ce sont des autels et des tombeaux : (…) il n’y a rien au monde de plus concret ». La patrie est donc le fruit de ce que l’histoire a accompli sur un peuple.
La Nation ne se conçoit pas sans cet héritage. Elle est l’ensemble des héritiers, ceux qui ont un lieu commun par la « naissance » (natus). C’est la communauté vivante des héritiers passés, présents et à venir. La nation implique une dimension de solidarité dans le temps et dans l’espace, la notion de communauté de destin. Si la Patrie désigne surtout l’héritage, la Nation désigne la communauté vivante des héritiers qui se transmettent et gèrent cet héritage, qu’est la Patrie.
L’État, puissance publique ou encore puissance gouvernementale, est la société organisée politiquement. C’est une société organique, hiérarchisée, protégée par un pouvoir. Il s’agit d’une entité politique et juridique durable, constituée par une collectivité formant sur un territoire un groupe indépendant et soumis à une autorité supérieure.
On comprend ainsi la prévalence de la Nation sur la Patrie, du nationalisme sur le patriotisme, dans l’ordre des nécessités, car si perdre un territoire c’est perdre une partie du sol national et perdre des hommes, c’est perdre une partie du sang de la nation, par contre perdre l’idée nationale, c’est perdre l’âme même de la nation.
Ces trois notions ne se superposent pas nécessairement, ni dans le temps ni dans l’espace. Un état peut-être plurinational dès lors que plusieurs nations sont placées sous sa tutelle comme autrefois l’Autriche-Hongrie et comme aujourd’hui la Grande-Bretagne (Angleterre, Irlande, Pays de Galle, Ecosse), la Suisse (23 cantons), la Belgique (Wallonie et Flandre). De même, une nation peut dépendre d’au moins deux États différents, c’est le cas de l’Irlande partagée entre deux souverainetés : l’Eire et le Royaume-Uni.
Par Jean-Marie Lagarde, article tiré du numéro 4 de la revue Civitas (mars 2002) : L’État.
http://francenationaliste.wordpress.com/2014/03/31/patrie-nation-et-etat-par-civitas/