Pour avoir assimilé Dieu à la Nature, et douté de l'immortalité de l'âme, le jeune homme est exclu, à 23 ans, de la communauté juive d'Amsterdam.
Il y a foule, ce 27 juillet 1656, dans la grande synagogue d'Amsterdam, située sur le quai du Houtgracht. Les visages sont graves. Depuis des jours et des jours, dans la communauté juive, on commente l'événement. Spinoza, le jeune, le fils, celui qui a repris les affaires de son père Michaël, l'honorable marchand, décédé il y a deux ans, va être solennellement exclu de la communauté. Dans un instant, devant l'Arche, tous entendront le texte rapporté de Venise par Rabbi Mortera. Le jeune homme a seulement 23 ans. Pour en arriver là, il s'est montré singulièrement obstiné. Les juifs d'Amsterdam ne sont pas particulièrement rigides ni sévères. Il y a une cinquantaine d'années qu'ils se sont installés dans la ville, venant pour la plupart du Portugal, comme les Spinoza, où les familles s'étaient réfugiées quand la reine Isabelle avait décidé, en 1492, de les expulser d'Espagne. Ils ne sont pas encore officiellement citoyens hollandais, mais, à titre de "groupe étranger", ils bénéficient de la tolérance religieuse de l'Union d'Utrecht. De fait, la communauté et ses écoles ont prospéré. Et de nombreux courants d'idées traversent ces groupes de négociants, médecins et banquiers. Pour se faire exclure solennellement, il faut y avoir mis du sien.
Ce n'est évidemment pas mortel, comme de se faire brûler, si c'était une affaire d'hérésie catholique à Rome. Sans doute est-ce aussi moins terrible que d'être embastillé ou torturé. Malgré tout, le herem, qui existe depuis le début de l'ère commune, est un châtiment grave. Le terme désigne une chose dont on ne doit pas faire usage, ou une personne avec laquelle on ne doit avoir aucun contact. Par extension, le mot s'emploie pour le texte rédigé pour écarter un membre de la communauté en raison de son inconduite. Celui qui est ainsi frappé ne peut ni vendre ni acheter, ni enseigner ni recevoir un enseignement. Nul ne peut lui adresser la parole, et il n'est plus admis à participer à aucun des rites. Heureusement, cette mort symbolique est généralement temporaire. Dans le cas de Baruch Spinoza, aucune des mesures ne sera jamais rapportée. Et les paroles prononcées sont d'une dureté particulière. Voici que l'on commence à lire quelques mots de préambule : "Les Messieurs du Maamad vous font savoir qu'ayant eu connaissance depuis quelque temps des mauvaises opinions et de la conduite de Baruch de Spinoza, ils s'efforcèrent par différents moyens et promesses de le détourner de sa mauvaise voie."
On dit que pour tenter de convaincre le jeune Spinoza d'abandonner ses convictions, les rabbins ont discuté pied à pied avec lui. Ses anciens maîtres, ceux de l'école Talmud Torah où il avait été un si brillant élève, qui connaissait toujours les textes et comprenait aussitôt tous les commentaires, sont venus pour tenter de le fléchir, voire de l'intimider. En vain. Ils tentèrent d'obtenir au moins son adhésion de façade : qu'il vienne normalement à la synagogue, et l'on ferait comme si rien n'était. A bout d'arguments, l'un d'eux aurait proposé à Spinoza 1 000 florins pour qu'il se fasse voir de temps en temps. Sa réplique : même avec dix fois plus il ne viendrait pas, car il ne cherche que la vérité, non l'apparence.
Il faut donc employer les grands moyens. "Ne pouvant porter remède à cela, recevant par contre chaque jour de plus amples informations sur les horribles hérésies qu'il pratiquait et enseignait et sur les actes monstrueux qu'il commettait et ayant de cela de nombreux témoins dignes de foi qui déposèrent surtout en présence dudit Spinoza qui a été reconnu coupable ; tout cela ayant été examiné en présence de Messieurs les rabbins, les Messieurs du Maamad décidèrent que ledit Spinoza serait exclu et écarté de la nation d'Israël à la suite du herem que nous prononçons maintenant en ces termes :
"A l'aide du jugement des saints et des anges, nous excluons, chassons, maudissons et exécrons Baruch de Spinoza avec le consentement de toute la sainte communauté en présence de nos saints livres et des six cent treize commandements qui y sont enfermés. (...) Qu'il soit maudit le jour, qu'il soit maudit la nuit ; qu'il soit maudit pendant son sommeil et pendant qu'il veille. Qu'il soit maudit à son entrée et qu'il soit maudit à sa sortie. Veuille l'Eternel ne jamais lui pardonner. Veuille l'Eternel allumer contre cet homme toute sa colère et déverser sur lui tous les maux mentionnés dans le livre de la Loi ; que son nom soit effacé dans ce monde et à tout jamais et qu'il plaise à Dieu de le séparer de toutes les tribus d'Israël l'affligeant de toutes les malédictions que contient la Loi." La fin du document parachève la rupture : "Sachez que vous ne devez avoir avec Spinoza aucune relation ni écrite ni verbale. Qu'il ne lui soit rendu aucun service et que personne ne l'approche à moins de quatre coudées. Que personne ne demeure sous le même toit que lui et que personne ne lise aucun de ses écrits."
ON dit qu'un excité aurait tenté de poignarder ce fier jeune homme. Il n'aurait été blessé que superficiellement, mais aurait conservé de longues années son manteau troué par le poignard pour se souvenir des méfaits du fanatisme. Qu'a-t-il donc fait pour susciter tant de colère ? Avec ses grands yeux noirs, son visage long, sa peau mate, son air si doux, personne ne pourrait l'imaginer dangereux. Il passe d'ailleurs pour très calme, ne se met jamais en colère, ne rit jamais de manière bruyante ou inconsidérée. Tout le monde sait qu'il est d'une intelligence remarquable, comprend tout très vite et retient l'essentiel avec la plus grande exactitude. Qu'a-t-il dit pour être si rudement traité ? Quelles idées lui valent de se retrouver seul contre tous ? Le jeune Spinoza a-t-il été exclu de la communauté pour avoir explicitement soutenu que l'immortalité de l'âme est un mythe ? Ou bien que Dieu et la nature sont deux noms pour une seule et même réalité ? Ou encore que notre volonté n'est pas libre ? C'est probable, mais il n'y a pas moyen de le savoir avec certitude. Faute de documents, nous ne savons pas ce que disait, pensait Baruch Spinoza au moment de son exclusion de la communauté juive d'Amsterdam. Il est possible de le conjecturer à partir de ce qu'il écrira plus tard et des milieux qu'il fréquente à l'époque, mais une marge d'incertitude demeure. On le voit dans une série de cercles connus pour leur critique de la religion, comme l'école de Franciscus Van Enden, où il découvre en apprenant le latin les penseurs de l'Antiquité. Le jeune Spinoza est également en relation, à cette époque, avec des marchands érudits et des médecins formés aux sciences nouvelles, lecteurs de Descartes et amateurs de philosophie. Il baigne évidemment dans le climat d'effervescence intellectuelle et de liberté spirituelle qui caractérise Amsterdam dans le milieu du XVIIe siècle.
Seule certitude : il se retrouve seul contre tous, non pour une affaire de mœurs ou une malversation, mais à cause de ses convictions philosophiques. C'est en philosophe qu'il refuse de les abandonner, et assume les conséquences de son exclusion. Pierre Bayle lui attribue même une Apologie, aujourd'hui perdue, pour justifier sa sortie de la synagogue. Selon des témoignages de contemporains, le jeune homme aurait dit, en parlant du sort qui lui était réservé : "On ne me force à rien que je n'eusse fait de moi-même si je n'avais craint le scandale." Il aurait même ajouté, ce qui ne manque pas d'ironie provocatrice : "J'entre avec joie dans le chemin qui m'est ouvert, avec cette consolation que ma sortie sera plus innocente que ne fut celle des premiers Hébreux hors d'Egypte." Spinoza n'est pourtant pas parti. Selon toute vraisemblance, il est resté dans la ville d'Amsterdam, bien que les historiens perdent sa trace quelque temps. Ses amis ont dû subvenir à ses besoins, devenus extrêmement modestes. Il a songé à gagner sa vie comme peintre. Ses capacités en dessin sont connues, bien qu'aucune preuve tangible ne nous soit conservée. Finalement, le philosophe s'est tourné vers l'artisanat scientifique : la fabrication de lentilles pour lunettes et microscopes. Il y acquiert une notoriété importante et peut en vivre durant la majeure partie de son existence.
Cinq ans après le herem, en 1661, on le retrouve établi à Rijnsburg, petite bourgade célèbre aujourd'hui pour sa culture des tulipes, qui est à l'époque un fief de la libre-pensée. On visite encore sa maison : à l'étage, la chambre ; au rez-de-chaussée, deux petites pièces. Dans l'une, Spinoza lit et écrit ; dans l'autre, se tient son atelier de polissage des lentilles, activité solitaire et précise. L'artisan-philosophe migre bientôt pour Voorburg. Le mathématicien et astronome Huygens écrit à son frère, en 1667 : "Les lentilles que le Juif de Voorburg avait dans ses microscopes avaient un poli admirable." Dirk Kerkrinck, médecin renommé, écrit pour sa part : "Je possède un microscope de toute première qualité fabriqué par ce Benedictus Spinoza, ce noble mathématicien et philosophe." Le solitaire, entouré malgré tout d'un cercle d'amis, ne s'occupe pas seulement de verres. Il taille aussi, et polit, et ajuste des concepts. Habitant de simples chambres meublées, mangeant peu, fumant de temps à autre une pipe avec ses hôtes, il renonce à la succession de son père, refuse l'argent de ses disciples et décline en 1673 l'offre d'une chaire de philosophie à Heidelberg. Car cet obscur devient vite célèbre. Ses entretiens avec quelques élèves aboutissent, en 1661, au Court traité, son premier ouvrage oublié. Il rédige le Traité de la réforme de l'entendement et travaille, dès cette époque, à l'Ethique, dont rien ne sera publié de son vivant. Nombreux et solidaires, les concepts sortant de son atelier philosophique découragent un exposé hâtif. On pourrait malgré tout considérer qu'il y a, dans sa pensée, trois formules liées qui disent l'essentiel.
Deus sive Natura, Dieu, c'est-à-dire la Nature. Cette formule constitue le socle, en quelque sorte, de toutes les analyses spinozistes. Le bouleversement dans la conception de Dieu est radical : Dieu n'est plus une personne ni une Providence. Il n'est plus pur esprit ni séparé du monde. Pis, ou mieux, comme on voudra : Dieu-la-Nature n'a ni libre arbitre ni volonté. Substance infinie, sans commencement ni fin, sans extérieur, il englobe tout, et en lui tout a lieu en raison de la nécessité. Il n'y a donc pas d'exception humaine au règne des lois naturelles et du déterminisme. D'où la deuxième formule-clé : "L'homme est une partie de la nature." Là encore, pas d'effet sans cause, de liberté souveraine, de choix arbitraire. Nos désirs comme nos décisions sont déterminés par des causes qui pourront être biologiques, sociologiques, psychiques. Si nous nous croyons libres, c'est que nous ignorons ces causes qui nous déterminent. "L'enfant croit désirer librement le lait." Les passions des hommes et les effets de leurs désirs ne doivent donc plus faire l'objet de condamnation ou d'éloge mais d'analyse et d'étude rationnelle. Cessons de juger, tentons de comprendre comment ça marche. Si l'on rapproche pour finir la première formule, "Dieu, c'est-à-dire la Nature", et "L'homme est une partie de la Nature", on en déduit aisément que l'homme est une partie de Dieu. C'est pourquoi Spinoza peut écrire : "Nous sentons et expérimentons que nous sommes éternels" et déboucher sur une forme de sagesse où se conjoignent rationalité et mystique.
On ne saurait oublier la dimension politique de son œuvre, qui le porte à chercher le type de régime où la pensée n'est pas soumise à obéissance. Le Traité théologico-politique est le second texte publié avant sa mort, sous un anonymat vite démasqué. Sa question centrale : pourquoi les hommes se battent-ils pour leur servitude comme s'il s'agissait de leur liberté ? Quand il meurt, le 21 février 1677, de phtisie sans doute, Spinoza est suivi, le 25, par six carrosses jusqu'à la fosse commune. Quelques mois plus tard, un don anonyme permet l'impression, sans nom d'auteur ni d'éditeur, de ses Opera posthuma, qui regroupent l'Ethique, un Traité politique (sa dernière œuvre, restée inachevée), le Traité de la réforme de l'entendement, ses lettres, et un Traité de grammaire hébraïque. Assez pour devenir l'un des penseurs les plus importants de l'histoire de l'humanité sans cesser pour autant d'être, à sa manière, seul contre tous. Mais il pense que c'est le lot de ceux qui s'attachent à la vérité, puisque, comme il l'écrit lui-même : "Une chose ne cesse pas d'être vraie parce qu'elle n'est pas acceptée par beaucoup d'hommes."
En savoir plus
Colerus, Lucas, Vies de Spinoza. Deux des plus importants témoignages de l'époque sur la personnalité du philosophe, dans une réédition contemporaine et accessible (Editions Allia).
Spinoza et le spinozisme, de Pierre-François Moreau. La meilleure introduction actuelle, par un spécialiste incontestable (PUF, "Que sais-je ?", n° 1422).
Spinoza, de Steven Nadler. Etude biographique la plus récente et la plus détaillée (Bayard, "Biographie", traduit de l'anglais par Jean-François Sené).
Parmi les traductions françaises de l'Ethique, celle de Bernard Pautrat (Seuil) est une des plus recommandables.Source : Le Monde : | 23.07.03 | 12h57
culture et histoire - Page 1609
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Spinoza le maudit
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Alain de Benoist. 4-ième Theorie Politique
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In memoriam - USA
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La solidarité chrétienne au sein des camps de travail chinois
Rose Hu, qui a passé 26 années dans les camps de travail de la République populaire de Chine, les fameux laogai, a livré son témoignage, dans un ouvrage en anglais, qui vient d'être traduit : Avec le Christ dans les prisons de Chine. Jeune convertie, elle a été arrêtée en 1955 et les autorités marxistes ont cru pouvoir la faire renoncer à la religion catholique. Elle a survécu aux camps, d'où elle est sortie en 1982, avant d'émigrer aux Etats-Unis, où elle est décédée en 2012.
Une fois, alors qu'avec d'autres chrétiens, elle avait assisté chrétiennement les dernières heures d'une religieuse mourante dans le camp, une séance de "critique" fut organisée. Les maoïstes organisaient ces séances pour faire critiquer les prisonniers à blâmer par les autres prisonniers, afin de briser toute solidarité et tout esprit de corps.
"Dans la soirée, notre hôpital organisa une grande séance de critique. Tous nos collègues pointaient leur doigt sur nous. Ils blâmaient Yinqiu [la religieuse décédée !] pour avoir tenu un crucifix et l'avoir embrassé au moment de mourir. Et, chose encore plus terrifiante, quelqu'un avait allumé un cierge dans le service ! Quand le gardien demanda qui l'avait allumé, cinq ou six d'entre nous répondirent simultanément : "c'est moi". "Qui a fait la fleur de papier ?" La même réponse sortit de toutes les catholiques que nous étions : "Moi !" Au bout du compte, ils nous demandèrent de donner notre avis, et nous dîmes toutes : "Si vous voulez châtier quelqu'un, ne châtiez que moi. Les autres ne sont rien dans tout cela." De cette façon, la réunion ne dépassa pas une heure."
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Petit traité de déculpabilisation par Alexandre Del Valle (Radio Courtoisie)
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Boadicea, reine des Icéniens
Boadicea (également appelée Boudicca) est probablement la plus célèbre des reines celtiques. Elle est un symbole de la liberté britannique, et son histoire a été enseignée aux écoliers anglais depuis deux siècles. Il est possible que le nom de Boadicea ou Boudicca lui ait été donné en l'honneur d'une déesse celtique de la victoire. La révolte de la tribu des Icéniens, en 60 après-JC, fut la plus sérieuse rébellion à laquelle les Romains eurent à faire face dans les Iles Britanniques. Le territoire des Icéniens se trouvait au sud-est de l'Angleterre, à l'emplacement des actuels comtés de Norfolk et de Suffolk. On pense que la bataille finale s'est déroulée dans les Midlands, un peu au nord de Coventry. L'île de Mona, citée au début de l'article, est l'île d'Anglesey dans le Pays de Galles. La ville romaine de Camulodunum est l'actuelle Colchester, celle de Verulamium est à présent St-Albans, et Londinium n'est autre que Londres (à l'époque, Londinium comptait probablement environ 30 000 habitants). Un village icénien, reconstitué sur un site celtique, peut être visité près de Swaffham.
[En l'an 60] un terrible désastre survint en [Grande-] Bretagne. Deux cités furent mises à sac, 80 000 des Romains et de leurs alliés périrent, et l'île fut perdue pour Rome. Plus encore, toute cette ruine fut apportée aux Romains par une femme, un fait qui par lui-même leur causa la plus grande honte ... La personne qui fut l'instrument principal pour soulever les indigènes et les persuader de combattre les Romains, la personne qui fut jugée digne d'être leur chef et qui dirigea la conduite de toute la guerre, était Boadicea, une femme britannique de famille royale et possédant une intelligence plus grande que celle qui appartient souvent aux femmes ...
En stature elle était très grande, dans son apparence terrifiante, dans la lueur de ses yeux la plus grande férocité, et sa voix était rauque ; une grande masse de chevelure rousse tombait jusqu'à ses hanches ; autour de son cou il y avait un grand collier en or ; et elle portait une tunique avec plusieurs couleurs, sur laquelle un épais manteau était attaché avec une broche. C'étaient ses vêtements habituels.
Cassius Dio, Histoire Romaine
Sous le consulat de Caesenius Paetus et de Petronius Turpilianus, un grave désastre nous fut infligé en Bretagne, où le légat de l'Empereur, Aulius Didius, avait seulement conservé ce que nous possédions, et son successeur Veranius, après avoir opéré quelques incursions punitives contre les Silures, fut empêché par la mort de poursuivre la guerre. Tant qu'il vécut, il eut une grande réputation d'austérité, mais dans les derniers mots de son testament, il laissa percer une tendance à la flatterie ; car après avoir abondamment flatté Néron, il ajouta qu'il lui aurait conquis la province, s'il avait vécu encore deux ans. Mais maintenant, la Bretagne était entre les mains de Suetonius Paulinius, dont la science militaire et la popularité ne laissait personne sans rival, égalant celle de Corbulon, et il aspirait à égaler la gloire que celui-ci avait remportée en reconquérant l'Arménie et en subjuguant les ennemis de Rome. Il se prépara donc à attaquer l'île de Mona qui avait une population importante et qui était un refuge pour les fugitifs. Il construisit des bateaux à fond plat pour traverser ce bras de mer peu profond et mal connu. Ainsi traversa l'infanterie, pendant que la cavalerie suivait en passant à gué ou, quand l'eau était plus profonde, en nageant aux cotés de leurs chevaux.
Sur le rivage se tenait l'armée ennemie avec son déploiement de guerriers en armes, pendant que des femmes couraient entre les rangs, vêtues de noir comme les Furies, les cheveux défaits, brandissant des torches. Tout autour, les druides, tendant leurs mains vers le ciel, se répandaient en imprécations sinistres, et ce spectacle étrange épouvanta nos soldats au point que, comme si leurs membres étaient paralysés, ils restaient immobiles et s'exposaient aux coups. Puis, pressés par les appels de leur général et s'encourageant mutuellement à ne pas craindre une troupe de femmes fanatiques, ils se portèrent en avant, brisèrent la résistance, et enveloppèrent les ennemis dans les flammes de leurs propres feux. Une garnison fut ensuite imposée aux vaincus, et leurs bosquets, consacrés à des superstitions inhumaines, furent coupés. Car ils estimaient comme un devoir de couvrir leurs autels avec le sang des captifs et de consulter leurs dieux avec des entrailles humaines.
Tandis que Suetonius était ainsi occupé, il reçut la nouvelle de la soudaine rébellion de la province. Prasutagus, le roi des Icéniens, célèbre pour sa longue prospérité, avait fait de l'Empereur son héritier, en même temps que ses deux filles, pensant que cet acte de soumission mettrait son royaume et sa maison à l'abri de toute atteinte. Mais ce fut le contraire qui arriva, à tel point que son royaume fut ravagé par les centurions, sa maison par ses esclaves, comme s'ils étaient des prises de guerre. D'abord, son épouse Boadicea fut fouettée, et ses filles violées. Tous les chefs des Icéniens, comme si Rome avait reçu tout le pays en cadeau, furent dépouillés de leurs biens ancestraux, et les parents du roi furent traités en esclaves. Rendus furieux par ces insultes et par la crainte qu'il arrivât pire, puisqu'ils étaient à présent réduits à l'état de province, ils prirent les armes et entraînèrent à la révolte les Trinovantes et d'autres qui, pas encore réduits à la servitude, avaient convenu par une conspiration secrète de reconquérir leur liberté. C'était contre les vétérans que leur haine était la plus intense. Car ces nouveaux colons de la province de Camulodunum chassaient les gens hors de leurs maisons, de leurs fermes, les appelaient captifs et esclaves, et les excès des vétérans étaient encouragés par les soldats, qui avaient eu une vie similaire et espéraient connaître un jour la même licence. De plus, un temple érigé au Divin Claudius était en permanence devant leurs yeux, comme la citadelle d'une tyrannie perpétuelle. Les hommes choisis comme prêtres devaient dilapider toute leur fortune sous le prétexte de cérémonie religieuse. Il ne paraissait pas trop difficile de détruire la colonie, qui n'était défendue par aucune fortification, une précaution négligée par nos généraux, qui pensaient plus à ce qui était agréable qu'à ce qui était urgent.
A ce moment, sans cause évidente, la statue de la Victoire à Camulodunum tomba et se retourna, comme si elle fuyait devant les ennemis. Des femmes excitées jusqu'à la frénésie prédisaient des destructions imminentes ; on raconta que des délires en une langue étrange avaient été entendus dans la maison du Sénat ; le théâtre avait résonné de lamentations, et dans l'estuaire de la Tamise on avait vu l'image d'une ville renversée ; même l'océan avait pris l'aspect du sang, et quand la marée se retirait, elle laissait l'empreinte de formes humaines, et tous ces signes étaient interprétés par les Britanniques avec espoir, et par les vétérans avec inquiétude. Mais comme Suetonius était absent, ils implorèrent du secours au procurateur, Catus Decianus. Tout ce qu'il fit fut d'envoyer deux cent hommes sans armement sérieux, et il n'y eut dans la place qu'une petite force militaire. Comptant sur la protection du temple, retardés par des complices secrets de la révolte, qui gênaient leurs plans, ils n'avaient construit ni fossé ni palissade ; ils n'avaient pas non plus éloigné les vieillards et les femmes, pour laisser les seuls hommes jeunes faire face à l'ennemi. Surpris comme ils le furent, en pleine période de paix, ils furent encerclés par une immense foule de Barbares. Tout le reste fut pillé ou incendié dans l'assaut ; le temple où les soldats s'étaient rassemblés fut pris d'assaut après deux jours de siège. L'ennemi victorieux rencontra Petilius Cerialis, commandant de la 9ème Légion, alors qu'il venait à la rescousse, mirent ses troupes en déroute, et détruisirent toute son infanterie. Cerialis s'échappa avec un peu de cavalerie jusqu'au camp, et fut sauvé par ses fortifications. Effrayé par ce désastre et par la fureur de la province qu'il avait poussée à la guerre par sa rapacité, le procurateur Catus s'enfuit en Gaule.
Cependant Suetonius, avec un courage splendide, marcha à travers une population hostile jusqu'à Londinium qui, bien que n'étant pas encore considéré comme une colonie, était très fréquenté par un grand nombre de marchands et de bateaux de commerce. Se demandant s'il devait le choisir comme base de guerre, car il ne voyait autour de lui que sa faible force de soldats, et se rappelant par quelle terrible leçon la témérité de Petilius avait été punie, il résolut de sauver la province au prix d'une seule cité. Ni les larmes ni les lamentations des gens, qui imploraient son aide, ne le dissuadèrent de donner le signal de départ, prenant dans sa colonne tous ceux qui voulurent partir avec lui. Tous ceux qui étaient attachés au lieu par la faiblesse de leur sexe, ou par l'infirmité de l'âge, ou par les attraits de l'endroit, furent massacrés par l'ennemi. Le même désastre s'abattit sur la cité de Verulamium, car les Barbares, qui se complaisaient au pillage et étaient indifférents à tout le reste, négligeaient les fortins ayant des garnisons militaires, et attaquaient tout ce qui offrait le plus de richesse aux pillards, et était sans défense. Environ 70 000 citoyens et alliés, semble-t-il, tombèrent aux endroits que j'ai mentionné. Car ce n'était pas en faisant des prisonniers et en les vendant, ni par quelque trafic de guerre, que l'ennemi était occupé, mais par le massacre, le gibet, le feu et la croix, comme des hommes devant bientôt recevoir leur châtiment, et voulant cependant se venger par avance.
Suetonius avait sous ses ordres la 14ème Légion avec les vétérans de la 20ème, et des auxiliaires venant du voisinage, faisant un total d'environ 10 000 hommes armés, lorsqu'il se prépara à partir sans délai et à livrer bataille. Il choisit une position ouverte sur un étroit défilé, fermée sur l'arrière par une forêt, s'étant d'abord assuré qu'il n'avait d'ennemis qu'en face de lui, où une large plaine s'étendait sans aucun danger d'embuscades. Ses légions étaient en rangs serrés ; autour d'elles, les troupes légèrement armées, et la cavalerie rassemblée sur les ailes. En face, l'armée des Britanniques, avec ses masses d'infanterie et de cavalerie, manifestait sa confiance, une vaste foule s'était rassemblée comme jamais auparavant, et si fière d'esprit qu'ils avaient même emmenés avec eux, pour assister à leur victoire, leurs femmes juchées sur des chariots, qu'ils avaient placés à l'extrémité de la plaine.
Boadicea, montée sur un char avec ses filles devant elle, allait de tribu en tribu, proclamant qu'il était habituel pour les Britanniques de combattre sous la direction des femmes. « Mais à présent » disait-elle, « ce n'est pas en tant que femme de noble ascendance, mais comme une femme du peuple, que je veux venger la liberté perdue, mon corps fouetté, la chasteté outragée de mes filles. L'avidité romaine est allée si loin que ni nos personnes, ni l'âge ni la virginité, n'ont été épargnés par la souillure. Mais les dieux sont favorables à une juste vengeance ; une légion qui avait osé combattre, a péri ; les autres se cachent dans leur camp, ou pensent à s'enfuir. Ils ne pourront même pas soutenir le vacarme et les cris de tant de milliers d'hommes, encore moins notre assaut et nos coups. Si vous pesez bien la force des deux armées, et les causes de la guerre, vous verrez que dans cette bataille vous devez vaincre ou mourir. Cela est la résolution d'une femme ; quand aux hommes, ils peuvent préférer vivre et être esclaves. » [Image : la peinture de Chris Achilleos. Le casque porté par la reine Boadicea est un authentique casque de l'époque celtique, retrouvé dans la Tamise à l'époque contemporaine.]
Suetonius ne restait pas non plus silencieux en un tel moment. Bien qu'il fût confiant dans la valeur de ses soldats, il mêlait cependant les encouragements et les prières pour qu'ils dédaignent les clameurs et les vaines menaces des Barbares. « Vous voyez ici », dit-il, « plus de femmes que de guerriers. Incapables de combattre, sans armes, ils lâcheront pied dès qu'ils reconnaîtront le glaive et le courage de leurs conquérants, qui les ont si souvent mis en déroute. Même parmi de nombreuses légions, c'est un petit nombre qui décide réellement de la victoire, et votre gloire sera encore plus grande si une petite force peut assurer la renommée d'une armée entière. Serrez les rangs, et après avoir lancé vos javelots, alors avec vos boucliers et vos glaives continuez à verser le sang et à détruire, sans une pensée pour le pillage ! Dès que la victoire aura été acquise, tout sera en votre pouvoir. » Un tel enthousiasme suivit le discours du général, et les soldats vétérans, avec leur longue expérience de la bataille, se préparèrent si rapidement à lancer leurs javelots, que ce fut avec confiance dans le résultat que Suetonius donna le signal de la bataille.
D'abord, la légion resta immobile sur sa position, s'appuyant sur l'étroit défilé pour la défense ; lorsqu'ils eurent épuisés leur projectiles, qu'ils lançaient à coup sûr sur l'ennemi qui s'était approché tout près, ils se ruèrent en colonne formée en coin. L'attaque des auxiliaires fut similaire, pendant que la cavalerie avec les lances pointées en avant brisait tous ceux qui offraient une forte résistance. Le reste tourna le dos et prit la fuite, qui se révéla difficile, parce que les chariots tout autour avaient bloqué la retraite. Nos soldats n'épargnèrent même pas les femmes, pendant que les bêtes de somme, transpercées de traits, accroissaient les tas de cadavres. Une grande gloire, égale à celle de nos anciennes victoires, fut gagnée ce jour-là. Certains disent en effet que guère moins de 80 000 Britanniques tombèrent, alors que nos soldats perdaient environ 400 hommes, et pas beaucoup plus de blessés. Boadicea mit fin à sa vie par le poison. Et Poenius Postumus, préfet de camp de la 2ème Légion, lorsqu'il apprit le succès des hommes des 14ème et 20ème Légions, sentant qu'il avait privé sa propre Légion de cette gloire, et qu'il avait, contrairement à tous les usages militaires, désobéi aux ordres de son général, se transperça lui-même de son épée.
Tacite, Annales, XIV, 29-37
http://library.flawlesslogic.com/boadicea_fr.htm -
Le féminisme : le grand destructeur
Une interview du Dr. William L. Pierce
Par Kevin Alfred Strom
K.A.S. : Il y a un débat public continuel sur le rôle des femmes dans notre société et sur les sujets associés du sexisme et du féminisme. Un exemple en fut le tapage qui suivit la confirmation de la nomination de Clarence Thomas à la Cour Suprême. Les féministes et leur claque dans les médias clamèrent que cette confirmation était la preuve du «sexisme» rampant de l'Establishment politique américain. Le remède à ce problème supposé est d'avoir plus de femmes à des postes de pouvoir politique, d'après beaucoup de gens des médias.
Un autre exemple fut le tumulte fait autour d'une fête bien arrosée il y a quelques années à Las Vegas pour des aviateurs de la Marine, où plusieurs femmes qui se la jouaient un peu furent «tripotées» -- en particulier une femme-aviateur qui se plaignit plus tard de ce traitement devant les médias. L'écho médiatique de la fête de Las Vegas provoqua de la part des porte-parole des médias et des politiciens des demandes pour éradiquer le «sexisme» dans les forces armées et donner aux femmes un rôle égal dans tous les domaines, de l'infanterie de combat aux pilotes d'avions de chasse. Voyez-vous vraiment un sens profond à ce débat ?
W.L.P. : Oh, c'est certainement un débat important. Son importance n'est peut-être pas exactement celle que les porte-parole des médias voudraient nous faire croire qu'elle est, mais elle existe quand même. Pour trouver la vraie signification, pour la mettre en lumière afin que chacun puisse la voir et l'examiner, il faut néanmoins un peu d'attention. Il y a beaucoup de mauvaise information, beaucoup de tromperie délibérée dans ce débat.
Prenons le premier exemple que vous avez mentionné. Les médias sous contrôle voudraient nous faire croire que l'approbation de Clarence Thomas par le Comité des Magistrats du Sénat face à la plainte d'Anita Hill démontre une complète insensibilité à la condition des femmes. Mais quels étaient les motifs de la plainte d'Anita Hill? Ils étaient que quand Thomas avait été son patron dans la Commission pour l'Egalité des Chances à l'Emploi, il lui avait demandé plusieurs fois un rendez-vous et qu'en une occasion il avait commencé à lui décrire un film porno qu'il avait vu la soirée d'avant. Elle n'a jamais prétendu qu'il lui avait demandé des faveurs sexuelles, ni qu'il l'avait menacée, ni mis ses mains sur elle. Le motif de sa plainte était qu'il avait montré un intérêt normal et sain pour elle en tant que femme. Il lui avait demandé un rendez-vous.
Lui avoir parlé d'un film porno peut indiquer un certain manque de raffinement de sa part -- du moins ce serait le cas si tous deux étaient membres d'une société blanche traditionnelle, dans laquelle les gentlemen ne parlent pas de films porno en présence de dames, du moins pas pendant le travail -- mais où est le problème quand les gens qui font une telle histoire à cause du comportement de Thomas sont tous, comme Clarence et Anita eux-mêmes, membres de la brave société du Nouvel Ordre Mondial, qui n'est ni blanche ni traditionnelle. C'est une société dénommée «multiculturelle» dans laquelle il n'y a ni gentlemen ni dames; il y a seulement des mâles et des femelles, et les femelles ne sont pas différentes des mâles: elles sont tout aussi grossières, vulgaires et agressives.
K.A.S. : Vous pensez donc que toute l'affaire n'était qu'une tempête dans un verre d'eau, que ça n'avait vraiment pas d'importance ?
W.L.P. : Une tempête dans un verre d'eau, oui, mais tout de même très significative. Un aspect de ce cirque avec Clarence et Anita est qu'il a été simplement récupéré et utilisé par des gens ayant un certain programme politique, et donc bien sûr leur intention était de faire autant de bruit qu'ils le pouvaient avec ça. Mais un autre aspect est que beaucoup des féministes qui hurlaient contre Thomas et contre l'approbation du Sénat étaient en fait indignées que l'homme ait demandé un rendez-vous à Anita Hill. En fait elles étaient indignées qu'il ait montré un intérêt pour elle en tant que femme et qu'il ne l'ait pas traitée simplement comme n'importe quel autre juriste dans son service. Les hommes sont supposés ne pas regarder les femmes comme des femmes, mais seulement comme des gens, et les féministes radicales deviennent enragées si l'on oublie ce simulacre unisexe ne serait-ce qu'une minute. Tenez la porte à l'une d'entre elles et vous serez un sale voyeur; appelez-en une «ma chère» ou parlez-en comme d'une «fille» et vous serez poursuivi en justice.
Le bruit fait au sujet de cette fête de la Tailhook Association à Las Vegas révèle la même sorte de folie. Je veux dire par là, à quoi pouvez-vous vous attendre quand une bande d'aviateurs de la Navy se livrent à une orgie sauvage et bien arrosée? Ils faisaient cette fête tapageuse à Las Vegas depuis plusieurs années, et leur petite fête avait acquis une certaine réputation. C'était notoire. Tout le monde dans l'aviation de la Navy était au courant. Les femmes de la Navy qui sont allées à cette fête savaient à quoi s'attendre. Elles se sont jointes à l'orgie. Toute femme qui ne voulait pas être tripotée par des aviateurs ivres et se faire baisser sa culotte pouvait rester en-dehors. Certainement, si ces aviateurs avaient attrapé des femmes passant dans la rue et les avaient forcées à subir ces indignités, je serais le premier à appeler à les sanctionner durement. J'irai plus loin et je dirai qu'en fait je désapprouve la soûlerie en toutes circonstances -- bien que je pense qu'il est réaliste d'accepter le fait que les beuveries font partie de la vie militaire. Mais je ne peux pas éprouver beaucoup de sympathie pour une femme qui, sachant à quoi ressemblent les fêtes du Tailhook, prétend qu'elle n'est pas vraiment une femme mais plutôt un aviateur asexué de la Navy et qui se rend donc à la fête du Tailhook sans s'inquiéter pour sa culotte.
K.A.S. : C'est vraiment irrationnel, n'est-ce pas ? Cela n'a pas de sens d'ignorer ainsi la nature humaine.
W.L.P. : L'irrationalité semble être la règle plutôt que l'exception dans les affaires publiques ces jours-ci. Le féminisme, bien sûr, n'est qu'une manière de nier la réalité, ce qui est devenu un passe-temps ordinaire. Il y a trop de gens ici qui croient que si nous prétendons que les hommes et les femmes sont semblables, ils le seront réellement; que si nous prétendons qu'il n'y a pas de différences entre les Noirs et les Blancs excepté la couleur de la peau, les différences disparaîtront; que si nous prétendons que l'homosexualité est une chose normale et saine, elle le sera.Le féminisme est l'une des aberrations les plus destructrices mises en avant par les médias aujourd'hui, parce qu'il a un effet immédiat sur la quasi-totalité d'entre nous. Il y a de nombreux secteurs de l'économie, par exemple, où le recrutement et la promotion sur quota racial -- la dénommée «discrimination positive» -- n'est pas un réel problème, et donc les Blancs qui travaillent dans ces secteurs restent relativement épargnés par les aspects raciaux de la dépression de l'Amérique, mais le féminisme se répand partout; il y a peu de relations entre hommes et femmes, particulièrement entre jeunes hommes et jeunes femmes, qui ne souffriront pas des effets du féminisme dans le futur proche.
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