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culture et histoire - Page 1957

  • Pierre-Louis Mériguet de Vox Populi invité au congrès du Siel le 28 janvier prochain

    TOURS (Novopress) — Depuis plus de 3 années, derrière le slogan Défends la Terre de tes Pères, Vox Populi s’est imposé comme une véritable force autonome sur l’échiquier politique tourangeau. A tel point que certains affirment qu’il est difficile aujourd’hui (même au niveau national) de ne pas avoir entendu parler de l’équipe emmenée par Pierre-Louis Mériguet.

    Structuré en mouvement indépendant de tout appareil politique déjà existant, Vox Populi cherche de manière quotidienne à influer sur l’actualité de sa région. Pour cela, ses militants n’hésitent pas à faire appel aux divers outils politiques qu’ils ont acquis au fils des années. Manifestions, conférences, lobbying, actions surprises… toutes les idées sont bonnes pour se faire entendre du plus grande nombre. En travaillant sur différentes thématiques militantes, ils ont gardé pour objectif principal de rappeler aux Tourangeaux qu’ils ont des racines profondes qu’il ne faut pas négliger à l’heure où le raz-de-marée global tente de noyer les peuples avec toutes leurs différences.

    L’esprit sectaire ne semble pas trouver place chez Vox Populi. En effet, après avoir répondu présent à l’invitation des Identitaires pour leur convention d’Orange (photo ci-dessus) et à celle du Front national pour la venue de Louis Aliot à Tours, le mouvement tourangeau est aujourd’hui invité à participer au congrès annuel du Siel de Paul-Marie Coûteaux, qui se déroulera à l’assemblée nationale le 28 janvier. Deux jours avant, Vox Populi organisera sa troisième marche de la fierté tourangelle, sous forme d’une marche aux flambeaux parcourant les rues de la capitale tourangelle. Décidément, les militants tourangeaux interpellent le camp patriote et l’année ne fait que commencer …

    “Nous avons voulu dès notre constitution en préfecture devenir des militants enracinés sur leur propre terre. Etre des acteurs de proximité, accessible par tous. Cela pour mieux cibler les préoccupations des habitants et agir en conséquence. Nos méthodes tranchent littéralement avec celles des professionnelles de la politiques institutionnalisée qui ne s’intéressent au peuple quand période électorale. A Tours, vous pouvez aussi bien nous croiser sur un marché que dans une manifestation ou dans une salle de sport. Nous refusons l’engagement partiel, la marginalité ou les caricatures ! Pour nous, être militant politique c’est un mode de vie, pas un hobby”, nous a expliqué Pierre-Louis Mériguet par téléphone.

    Il n’est donc pas étonnant de voir les enracinés tourangeaux n’appartenant “pas plus au Front National qu’au Bloc Identitaire”  s’intéresser, à l’échéance de 2014 dans leur ville. Ils ont d’ailleurs pris les devant en publiant un communiqué qui annonce la couleur, en appelant les patriotes de différentes familles à rejoindre une liste unitaire qui pourra peser dans la balance électorale : “Cette autonomie ne doit en aucun cas être synonyme d’autarcie ! Nous refusons de jouer la carte de la ghettoïsation que nos adversaires souhaitent tant pour nous diviser et nous affaiblir. C’est uniquement dans une perspective d’unité populaire qu’une liste de résistance enracinée prendra tout son sens pour mieux triompher. Le passé nous enseigne les erreurs à éviter. Rappelons-nous qu’en 2008, le FN n’avait pas réussi à constituer de liste à Tours. Ne laissons pas cette expérience se reproduire demain. Nous désirons vivement mettre en avant ce que nous partageons pour ne faire qu’un lorsque cela est nécessaire. C’est donc dans ce cadre que nous nous engagerons dans cette campagne en prônant prioritairement l’union des patriotes…”

    Appel du pied fait au Rassemblement Bleu Marine ou candidature frappée du poing levé ? L’avenir nous le dira.

    http://fr.novopress.info

  • Golgota Picnic : La métamorphose du blasphème en art

    Ce qu’on appelle « l’avant-garde » en art est apparu dans les années 1900 ; le mouvement « conceptuel », lui, est né en 1917 quand Marcel Duchamp a présenté comme une « œuvre » un simple urinoir. Un siècle plus tard, l’art contemporain (?) peine à se renouveler. Ses partisans cherchent à étendre le champ de leurs provocations. Le sacré est cible. Mais un seul sacré est visé : le sacré d’inspiration chrétienne. Car l’attaquer présente un double avantage : c’est une transgression mais une transgression politiquement correcte…
    Les « avant-gardistes » (?) ne poussent pas l’audace jusqu’à s’en prendre au sacré juif ou musulman. Piss Christ, Le concept du visage du Fils de Dieu et Golgota Picnic (1) sont des œuvres (?) encensées, subventionnées, médiatisées et protégées par la… police. Torah-caca, Mahomet Saucissonnade ou Shoah Picnic seraient dénoncées, correctionnalisées et interdites par la… même police. Les tenants du non-art contemporain, qui n’est souvent rien d’autre qu’un art financier, sont de parfaits cyniques : faux provocateurs mais vrais calculateurs. Polémia livre ici la fine analyse du graveur et essayiste Aude de Kerros.

    Polémia.

    Les transgresseurs subventionnés

    Blasphème ? Pas blasphème ? C’est la question ! Nouveauté en France, trois « événements » – Piss Christ, Le concept du visage du Fils de Dieu et Golgota Picnic – défraient la chronique la même année pour motif de blasphème.

    Il en faut pourtant beaucoup pour choquer les Français. Au pays des Incohérents, de Dada, des Surréalistes, des anti-calotins et des mœurs légères, le puritanisme n’est pas une tradition. Jamais le Carnaval ou la Fête des fous n’ont été interdits. Depuis la nuit des temps, on se moque des puissants et des princes de l’Eglise. Les « goliards » (2) trouveraient aujourd’hui un peu tristes nos transgresseurs subventionnés. Romans et gothiques ne sculptaient pas seulement des saints et des vierges, mais aussi des scènes assez crues sur frontons et chapiteaux.

    Ces pratiques ont joué le rôle de contrepouvoirs récurrents et attendus d’un « Grand Art » et d’une grande spiritualité. Elles sont des garde-fous contre toute tentation totalitaire. C’est leur fonction mais aussi leur limite. En raison de cela, en France, nous n’avons connu ni le maccarthisme, ni les « guerres culturelles » des années quatre-vingt-dix, comme aux Etats-Unis.

    Or soudain, cela ne passe plus. Cela fait pourtant un demi-siècle, que la mutation du blasphème en art a eu lieu…

    Ce n’est plus l’hostie que l’on poignarde, ou autres pratiques anciennes relevant d’actions individuelles, ou de sectes sataniques. Aujourd’hui la transgression du sacré prend d’autres formes : c’est de l’ « Art Contemporain » (AC)…

    L’essence de la pratique de l’AC (3), art officiel et subventionné, est la transgression. Sa finalité est de miner le « contexte », de faire exploser le sens des choses et cela par le biais du détournement duchampien. Mais si jadis l’on brocardait l’art officiel, c’est impossible aujourd’hui. C’est devenu un service public ! Depuis trente ans l’Etat dirige bureaucratiquement l’art en France. Les grands médias ne se font jamais l’écho d’une dissidence intellectuelle, par ailleurs reconnue. C’est pourquoi dans l’affaire Castellucci, face à un public mécontent et incontrôlable, « populiste » dira-t-on, le maire de Paris, le ministre de la Culture se sont indignés publiquement, les évêques ont admonesté leurs fidèles, la force publique a brutalement pourchassé les protestataires, les magistrats les ont condamnés, les médias les ont catalogués « fondamentalistes ! », « terroristes » donc.

    Un transfert de sacré

    Toutes ces réactions étant prévisibles, on comprendra pourquoi l’AC s’attaque avec tant d’ardeur et de bénéfice au christianisme. C’est une nécessité artistique – il n’y a plus grand-chose qui soit encore à la fois transgressable et politiquement « correct ». Attaquer le sacré chrétien est à la fois permis, accessible, visible et fort. Le blasphème a la vertu d’opérer un transfert d’ « aura » et de « sacré » de l’Eglise à l’AC. Il produit de l’effroi et de la légitimité. On constate sa réussite en voyant le public monter sur scène pour prier le chapelet, mettre fleurs, bougies et cierges devant le théâtre. Pratiques parfois mal vues dans les églises.

    C’est ainsi que l’AC est aujourd’hui « sanctuarisé » grâce à l’Etat, grâce à l’Eglise.

    L’Art contemporain a pendant des décennies provoqué une sorte de stupeur, de terreur sacrée. L’interrogation qu’il suscitait restait sans réponse, le public ignorant se montrait révérencieux. Pour le bourgeois cultivé ou le pauvre illettré, la situation était la même. Le gouffre entre la nullité ou la trivialité de ce qui était perçu et la reconnaissance financière et sociale qui y était attachée imposait le silence. Le comble fut atteint lorsque quelques autorités ecclésiastiques virent « d’authentiques œuvres d’art chrétiennes ! » là où le public, non initié, ne percevait que dérision ou blasphème.

    Un produit financier dérivé

    L’ordre régna cependant pendant quelques décennies jusqu’à ce que l’Internet fît apparaître d’autres points de vue et même une analyse cultivée de tous ces phénomènes. Le débat public sur l’art, évité par les médias en France, s’intensifia à partir de 2005 et prit beaucoup de relief à partir du krach financier d’octobre 2008. Le voile du mystère de la valeur de l’AC se déchira et le grand public comprit enfin : la valeur de l’AC n’a rien à voir avec les fondamentaux comme la beauté et la vérité. L’AC est autre chose que de l’art et, à part quelques transgressions « vertueuses » (4) fondées sur une authentique critique sociale, il est destiné à devenir un produit financier dérivé, fabriqué en réseau par la vertu du délit d’initié.

    L’état de stupéfaction a cessé. L’Internet et la rue manifestent désormais…

    Que faire ? Sûrement pas une loi de censure de plus pour compléter la loi Gayssot et quelques autres lois qui punissent les opinions. Une loi contre le blasphème finirait d’accomplir le déclin intellectuel de la France, de plus cette question du blasphème a été réglée au XVIIIe siècle.

    Si la religion catholique est vulnérable en raison de ses images et de ses sacrements, elle jouit en revanche d’une immunité par rapport au blasphème. L’identité du chrétien n’est pas atteinte car celui-ci s’identifie au Christ outragé, source de son Salut. Grâce à cela, il est en mesure de ne pas se laisser entraîner par le mécanisme mimétique et fatal de la violence. Il peut oser courir le risque de la liberté, donc de l’art et de la pensée. Mais il faut avoir le courage de la défendre. La solution est simple. Il faut intellectuellement reconnaître l’existence actuelle de deux définitions du mot « art ». C’est la source de la confusion. Ce sont deux pratiques qui n’ont rien de commun :

    1. l’Art qui par l’accomplissement de la forme délivre le sens, assume le mal et la contradiction par la grâce de la beauté ;
    2. l’AC dont la finalité est de détruire le contexte et de perturber le « regardeur ». Il prétend être un contre-pouvoir, mais sa pratique de la transgression est financée par l’Etat et défendue par la police !

    L’Etat, avec l’argent du contribuable, devrait s’abstenir de promouvoir des œuvres quand elles s’en prennent aux convictions religieuses des citoyens. Cela doit être laissé aux mécènes du secteur privé. La reconnaissance de ce schisme est une urgence intellectuelle, elle permet la liberté du choix.

    Aude de Kerros http://www.polemia.com
    graveur, essayiste.
    13/12/2011
    auteur de L’Art Caché - Les dissidents de l’Art contemporain (Ed.Eyrolles).

    Notes :

    (1) 80% des recettes du Théâtre du Rond-Point viennent de subventions. Son directeur, Jean-Michel Ribes, est le metteur en scène et le réalisateur de Musée haut, musée bas, une pièce de théâtre et un film assurément drôles mais dont le ressort comique est le mépris des visiteurs des musées. (NDR).
    (2) Les « Goliards » étaient des clercs itinérants qui écrivaient des chansons à boire et des poèmes satiriques en latin aux XIIe et XIIIe siècles.. Ils protestaient contre les contradictions grandissantes au sein de l'Eglise, telles que l'échec des Croisades et les abus financiers. Ils s'exprimaient en latin à travers la chanson, la poésie et la représentation théâtrale. (NDR- selon Wikipédia)
    (3) AC, acronyme de « Art Contemporain » utilisé par Christine Sourgins dans Les Mirages de l’Art contemporain (Table ronde). Cela permet de comprendre que cette pratique conceptuelle, malgré le mot contemporain, ne représente pas « tout l’art d’aujourd’hui ».
    (4) Citons les performances des « Yes Men » ou de Chantal Cottet, les Ready Made de Pinnoncelli, du collectif Présence Panchounette qui vient de reprendre du service, etc.

  • La Journée de la fierté parisienne du samedi 12 janvier aura lieu sur une péniche

    PARIS (NOVOpress) — La Journée de la fierté parisienne organisée par Paris Fierté aura lieu sur une péniche, comme nous en informe l’association via un communiqué : “À cause de regrettables difficultés administratives de dernière minute, la Journée de la Fierté Parisienne, initialement prévue sur la Place Monge, aura lieu sur la péniche “La Baleine Blanche”, Port de la Gare, métro Quai de la Gare, ligne 6.”

    L’accueil à cette journée aura lieu à partir de 15 heures pour tous les participants. La grande marche aux flambeaux en l’honneur de sainte Geneviève est quant à elle maintenue comme prévu au départ de la place Monge à 18h30 !

  • LA FEMME AU MOYEN-AGE

    C’est pendant la période féodale que la femme conquiert décidément la place qui lui appartient dans la société chrétienne. « Il faut tenir compte à la femme, dit un poète du Moyen-âge, de ce que Marie a été femme. » Eh bien ! Là est l’explication des extraordinaires hommages que reçoit la femme féodale. La Vierge Mère associe, pour ainsi dire, tout son sexe à sa fortune.
    Au Moyen-âge, la femme quelle que soit sa condition sociale reçoit une instruction religieuse, mais également scolaire. Ce qui est le plus frappant d’ailleurs en terme d’éducation en générale à l’époque médiéval, c’est que le seul traité d’éducation écrit très exactement entre 841 et 843 nous vienne d’une femme laïc et mère de famille prénommée Dhuoda. Les moniales, mais également des femmes laïcs, apprennent aux jeunes filles à lire et à compter. Pour les plus douées, l’apprentissage des lettres à savoir le latin et le grec est possible et courant. Cécile, par exemple fille de Guillaume le Conquérant suit sur les bancs de la Trinité de Caen, les leçons de grammaire d’Arnoul Mauclerc, qui fut l’un des principaux orateurs de son temps. Que dire également de Christine de Pisan qui a quatorze ans connaît aussi bien le latin que les hommes d’Eglise. La poésie tient également une place prépondérante dans la formation des jeunes femmes. Mais l’éducation des femmes ne se limitent pas aux connaissances intellectuelles. L’éducation des femmes, peut comprendre également le maniement des armes. Raimbeau de Vaquerias, troubadour de la fin du XIIe siècle, surprit un jour Béatrix, sœur du Marquis de Montferrat, jouant avec une épée que son frère, au retour de la chasse, a laissé dans sa chambre. Quand elle se vit seule, Béatrix ôta sa longue robe, ceignit l’épée, la tira du fourreau, la jeta en l’air, la reprit, et espadonna de droite et de gauche. Et ce jeu se transforme parfois en nécessité ou en volonté propre. On peut citer l’écrivain arabe Ibn-Alatir « pendant le siège de Saint-Jean d’Acre, en 1189, il se trouva trois femmes qui avaient combattu à cheval, et qui furent reconnues après qu’on les eut dépouillées de leur armure ». On évoquera enfin pour terminer les exemples de ce registre, l’histoire des femmes de Beauvais qui participèrent en 1472 à la défense de la ville face au Duc de Bourgogne. Leur engagement fut si déterminant dans la bataille, que le Roi ordonna que chaque année le 10 juillet il y ait une procession solennelle dans laquelle les femmes auraient préséances sur les hommes.
    On le voit l’éducation des femmes ne les cantonne pas dans des rôles préétablis, comme cela sera le cas par exemple au XIXe siècle.
    A l’époque féodale, la majorité est de douze ans pour les filles, deux ans plus jeune que les garçons. Ce droit coutumier issu des traditions germaniques, permet à l’enfant d’acquérir très jeune une véritable autonomie, sans que, pour autant, la solidarité de la famille lui soit retirée. Mais cette autonomie n’est pas une figure de style. Elle se concrétise pour certaine par l’adoption de responsabilités qui aujourd’hui seraient considérées comme précoce. A titre d’exemple, on peut évoquer Pétronille de Chemillé, qui a 22 ans lorsqu’elle préside au destinée de l’abbaye de Fontevrault, Jeanne d’Arc qui a 17 ans lorsqu’elle délivre Orléans à la tête de son armée et Anne de Bretagne qui a 22 ans lorsqu’elle exerce pleinement le gouvernement sur son Duché.
    L’époque médiévale de par ses origines germaniques du moins sur le plan social va permettre durant presque mille ans d’offrir aux femmes une place dans la société qu’elles ne retrouveront pas.La place de la femme dans le mariage, est toute particulière. Vincent de Beauvais disait de la position de la femme par rapport à l’homme : « nec domina, nec ancilla, sed socia (ni maîtresse, ni servante, mais compagne) » . Socia ayant le sens qui s’est conservé dans le terme associé. Un fait illustre d’ailleurs bien cette situation, ce n’est qu’au XVIIe siècle, que la femme prendra normalement et obligatoirement le nom de son époux.
    Sur le plan juridique, la femme mariée demeure propriétaire de ses biens propres ; le mari en a généralement l’administration mais il ne peut en disposer ; les biens de sa femme sont totalement inaliénables. En revanche, la femme mariée participe de droit à tout ce que le ménage peut acquérir et, en cas de décès de son époux, elle a la jouissance d’une partie des biens propres de celui-ci. La femme jusqu’à la fin du XV e détiendra ce qu’on appelle la capacité juridique.
    Sur le plan politique, elles vont par exemple réellement exercer le pouvoir lors des régences. Et contrairement a ce que pourrait nous laisser croire une fausse interprétation de la Loi Salique ; dés le règne de Childéric Ier (561-584) l’Edit de Neustrie prévoit que les filles succèdent à défaut de fils et les sœurs à défaut de frères. D’ailleurs dans le bailliage de Troyes en Champagne entre 1152 et 1284 sur les 279 possesseurs de fiefs, on relève entre autre 104 seigneurs, 48 dames et 10 demoiselles. Dans toutes les régions de France, c’est par centaines, par milliers, qu’on relèverait, de même cette parité de fait existant entre hommes et femmes dans l’administration des domaines ; par exemple, à propos de femmes qui rendent ou reçoivent hommage étant entendu que la cérémonie d’hommage est celle par laquelle on jure fidélité à son seigneur. Ainsi on peut citer dans le Roussillon Isabeau de Harcourt recevant hommage de ses vassaux. L’exercice du pouvoir ne les empêche pas d’être pleinement femmes. Elles n’ont aucunement le souci d’imiter ou de copier un modèle masculin. Dans leur comportement, même lorsqu’elles agissent sur le terrain politique ou militaire, elles restent femmes. Citons cet exemple de Blanche de Castille arrivant au siège du château de Bellême en 1229 et constatant que l’armée est littéralement paralysée par le froid ; elle fait aussitôt tailler du bois et réchauffe ses gens qui retrouvent du même coup leur ardeur pour terminer le siège. Toutefois leur féminité ne les empêche pas d’administrer au pied levé ou par leurs fonctions propres des domaines très vastes.
    Par ailleurs, les femmes exercent de nombreux métiers au sein de la cité, dont on ne se doute pas forcément, tant ils sont devenus par la suite synonyme de masculinité. Les documents d’époque nous permettent de découvrir des haubergières qui façonnent des armures où des maréchales qui ferrent des chevaux. En Angleterre, on observe à l’époque médiévale que le brassage de la bière a été presque entièrement aux mains des femmes. Enfin signalons les barbières qui en plus de s’occuper de la barbe exerçaient également la fonction de médecins. A ce propos on sait que Saint Louis et Marguerite de Provence emmènent à leur usage, pour la croisade, une doctoresse nommée Hersent.
    Dans le domaine littéraire, la femme devient le centre de l’inspiration des auteurs de l’époque médiéval. Appelé lyrique courtoise, c’est à la fin du VI e siècle que ce manifeste cette première expression avec Fortunat futur évêque Poitiers qui adresse à Radegonde, fondatrice du monastère de Sainte-Croix à Poitiers, ainsi qu’à l’abbesse Agnès, des vers latins où s’exprime déjà les sentiments qui animeront la poésie des troubadours et des trouvères du XII e siècle. Cette inspiration provient essentiellement d’un regard nouveau posé sur la femme à qui l’on s’adresse désormais avec une tendresse pleine de respect.
    Plus tard dans le courant du Moyen-âge, la femme deviendra « le seigneur » du poète, la suzeraine ; la fidélité, elle l’exigera ; elle suscitera un amour qui commande aussi le respect. A la Dame , le poète vouera une sorte de culte fervent, constant ; elle est sur lui toute-puissante ; l’amour qui vit entre eux demeure comme un haut secret qu’il ne saurait trahir.
    Cette période de notre histoire voit les femmes occuper naturellement, pratiquement toutes les fonctions qu’une société possède. Sans être un homme bis, dans une société reconnaissant l’inégalité naturelle(le fort protège le faible) et ayant toute son organisation basé sur des rapports hiérarchiques la femme trouve sa place avec une réelle harmonie. D’un côté elle n’est pas recluse et contenue uniquement dans les tâches domestiques, et d’un autre les fonctions de direction où à responsabilité qu’elle exerce ne se font pas au détriment de son rôle d’épouse et de mère. Une anecdote illustre d’ailleurs bien ce fait. Blanche de Castille n’avait pas voulu confier à une nourrice mercenaire le soin d’allaiter son fils. Mais un jour qu’elle souffrait d’un violent accès de fièvre, une dame de sa suite crut devoir présenter le sein au petit prince. La reine ne s’en aperçut pas sur-le-champ, mais quand elle fut remise de son accès, Blanche vit avec étonnement que l’enfant refusait de prendre le sein. Soupçonnant ce qui s’était passé, la reine mis le doigt dans la bouche de l’enfant et lui fait rejeter le lait qu’il a pris. « Hé quoi ! Dit-elle avec vivacité en s’apercevant de la surprise de son entourage, prétendez-vous que je souffre qu’on m’ôte la qualité de mère dont Dieu m’a investie ».
    La femme ne prend pas de revanche sur l’homme et l’homme n’est pas dépossédé de sa virilité. Autre anecdote symbolique lors du procès de Jeanne d’Arc, on ne lui reproche pas de porter les armes, mais de s’habiller comme un homme. D’ailleurs l’Egalité homme-femme à cette époque n’avait aucun sens et la complémentarité de l’homme et de la femme semblait être la règle. Malheureusement, le retour du droit romain durant le XVIe siècle va considérablement bouleverser cette harmonie sociale au détriment de la femme. En effet la majorité de la femme va tout d’abord passer de 14 ans à 25 ans, puis l’autorisation parentale pour le mariage redevient la règle alors que l’Eglise l’avait écarté dés le VIII e siècle. En 1593 un arrêté du parlement écarte explicitement les femmes de toute fonction dans l’Etat. Au temps classique, elle est reléguée au second plan ; elle n’exerce plus d’influence que clandestinement. Elle est même tenue, et cela surtout dans les pays latins, pour incapable de régner, de succéder et finalement, selon le Code Napoléon d’exercer un droit quelconque sur ces biens personnels ; et d’aboutir finalement au XIX e siècle à la disparition totale du rôle de la femme, en France surtout. A quelle autre époque que celui du Moyen-âge Sainte Jeanne d’Arc aurait pu obtenir l’audience et susciter la confiance qu’en fin de compte elle obtint ; si ce n’est par le biais de la foi qui était vécue et par la place que pouvait occuper une femme à cette époque.
    Edouard Bodin http://unvoyageauliban.bafweb.com/controverses.htm

  • Une repentance empoisonnée

                Une fois encore, la France s’est excusée. Unis dans la repentance, confits dans la culpabilité, les Français ont été invités à suivre par procuration le nouveau chemin de croix qui leur était imposé par François Hollande à Alger, accueilli par un Abdelaziz Bouteflika qui avait tout organisé pour que cette journée de la repentance française soit en tout point celle du triomphe d’une Algérie unie face au sombre passé colonial.

    Bouteflika pouvait-il rêver plus grand triomphe ? Après avoir sévèrement matraqué l’opposition, organisée de façon embryonnaire à l’occasion d’un printemps algérien qui n’a jamais vraiment existé, l’inoxydable chef d’Etat algérien a tranquillement traversé la tourmente, essuyant à peine quelques embruns, alors que ses anciens amis ou rivaux, Ben Ali, Moubarak, Kadhafi ou Assad, ont été presque tous balayés par la nouvelle tempête du désert qui a soufflé sur le monde arabe.

    Non seulement Bouteflika a survécu, et même mieux que survécu, mais voici que l’éternel oppresseur, l’indispensable objet du ressentiment, l’inusable colonisateur, vient s’agenouiller à ses pieds et lui demander pardon. L’initiative ne peut pas mieux tomber. Elle intervient au moment le plus opportun pour renforcer le pouvoir et la crédibilité du président algérien, depuis quatorze ans maintenant au pouvoir, dans un pays toujours affligé d’une économie souffreteuse en raison de l’incurie et de la corruption des dirigeants, incapables de tirer profit des immenses ressources naturelles de l’Algérie pour favoriser son développement, mais toujours aussi prompts à s'enrichir en vertu d’une avidité insatiable. En venant présenter ses excuses au nom de la France, Hollande est venu avant tout légitimer un système corrompu qui nuit en tout premier lieu aux Algériens eux-mêmes.

    Le président français pensait-il lui aussi au pétrole algérien en venant à Alger se plonger dans le bain de foule préparé par Bouteflika ? Alors que le problème énergétique semble plus que jamais déterminer les soubresauts de la géopolitique mondiale, il pourrait sembler important de garder la main sur le très raffiné Sahara Blend[1] algérien, du moins tant que les sociétés publiques algériennes qui exploitent cette manne seront encore en mesure d’en extraire les dernières gouttes du désert, pour le plus grand mais le plus éphémère profit des dirigeants algériens qui confisquent les ressources en même temps que l’avenir de leur pays. Par-dessus les visages rieurs et les manifestations de joie des algériens amenés ce jour-là par bus entiers pour acclamer son acte de contrition, le regard de François Hollande était-il fixé sur l’horizon du Sahara, là où se trouvent les principales installations d’extraction et de raffinage d’un pays qui est le troisième producteur de pétrole en Afrique ?

    La repentance a un prix et les larmes, fussent-elles de crocodiles, se monnayent. Au-delà du sempiternel combat anticolonial que Bouteflika a besoin de rappeler de temps à autre pour faire oublier aux Algériens sa gestion calamiteuse, l’Algérie a désespérément besoin des subsides que l’ancien colonisateur est seul en mesure de lui accorder pour maintenir en vie une économie de rente placée sous perfusion et une industrie gazière et pétrolière bien peu compétitive. Etrange paradoxe qui voit donc le président français venir s’excuser au nom de l’histoire tout en cautionnant le pouvoir corrompu d’un dirigeant qui pourrait symboliser à lui seul l’égoïsme crapuleux d’une caste représentant tout ce qui peut maintenir à l’heure actuelle l’Algérie dans le sous-développement chronique. Bouteflika n’hésite pas en tout cas à pratiquer toutes les formes de chantage pour solliciter régulièrement l’aide de ceux à qui il demande de s’excuser. Ainsi, pendant que les bonnes âmes entrent en pâmoison et s’enivrent de grandes déclarations, de dignité retrouvée et d’amitié recouvrée, le jeu de dupes se renouvelle entre la France et l’Algérie : je continue à profiter des richesses de mon pays sans rien faire pour en assurer le plein développement mais tu m’accordes, mon ami François, avec ta repentance inespérée, un formidable soutien politique et financier qui me permet d’apparaître une fois de plus aux yeux de mon peuple comme un héros de l’anticolonialisme. Je te fais miroiter un accès privilégié aux ressources pétrolifères de mon pays et toi tu accepte d’acheter ce gaz que je n’arrive plus à écouler à un tarif qu’aucun autre pays ne m’accorderait. Bien sûr je reste le garant de la lutte contre l’islamisme qui vous terrifie tant de l’autre côté de la Méditerranée et puis j’accorde de vagues promesses de politique de développement économique afin d’offrir à ma jeunesse un avenir et de ne pas la pousser à choisir la voie de l’émigration, ce qui reste une arme politique à l’efficacité indéniable, n’est-ce pas cher François ?, tandis que cette main d’œuvre immigrée représente une appréciable armée de réserve qui permet de limiter les délocalisations et d’accentuer à loisir la pression salariale sur vos propres travailleurs selon des principes éprouvés… Et puis comment lui en vouloir d’ailleurs à cette jeunesse de choisir l’exil ? Grâce à l’oligarchie que je représente, on ne peut pas dire que vingt ans soit le plus bel âge de la vie en Algérie. Il vaut mieux émigrer dans ton pays, mon cher François, qui a de moins en moins à offrir d’ailleurs et qui met tellement d’application à se détester que ceux qui y débarquent ne comprennent pas cet acharnement tandis que leurs enfants, pour une partie d’entre eux, mépriseront les « Gaulois » encore plus violemment qu’eux-mêmes se méprisent…

    Comme le rappelle fort justement Bernard Lugan, le geste de Hollande, et les exigences des Algériens, mettent en avant la compétition mémorielle au détriment du traitement historique de la colonisation. Car, des controverses autour du bilan positif de la colonisation à la surenchère de la repentance dont Christine Taubira s’est fait une spécialité, l’histoire des vainqueurs et des vaincus se fait à coups de bilans comptables ou se soumet à l’interprétation victimaire, conjuguant le pathos aux exigences discrètes d’intérêts plus sordides. Il n’est pas certain que l’Algérie ou la France tirent vraiment des bénéfices de cette repentance tardive et surjouée.

    Il existe au Timor une jolie fable qui explique la formation de l’île actuelle et dit à peu près ceci : un jour, un garçon aperçut un bébé crocodile en train de mourir de soif alors qu’il tentait vainement de passer d'une lagune à la mer. Le malheureux crocodile n'était pas assez fort pour avancer en dépit de la chaleur et était condamné à mourir. Le garçon, pris de pitié, le ramassa et le porta jusqu'à la mer. Le crocodile, très reconnaissant, promit qu'il se souviendrait de cette bonté et pourrait l’aider à voyager, s’il prenait au garçon l’envie de l’appeler pour le porter sur son dos. Le garçon fit ainsi beaucoup de voyages avec le crocodile, mais un jour, ce dernier eut envie de manger le garçon. C'était son instinct animal qui le guidait en cela. Mais sa conscience le tourmentait et, avant d’agir, il prit conseil auprès des autres animaux de la forêt. Tous n’eurent pas de mots assez durs pour condamner son ingratitude. Le crocodile, honteux, prit alors le garçon sur son dos et ne pensa plus jamais à le manger. Ayant atteint un âge avancé, il lui dit alors, au seuil de sa mort: "Ami, il n'existe pas d'assez grande récompense pour la bonne action que tu as faite pour moi. Je dois maintenant mourir. Je vais me changer en une terre, un pays où toi et tes descendants vivrez de ma substance."Et le crocodile devint l'île de Timor ou les gens sont bons et s’exclament toujours, quand ils traversent une rivière : "Crocodile, je suis ton petit-fils, ne me dévore pas."

    La force des mythes réside dans leur universalité. Quelle que soit la manière dont on puisse adapter celui-ci à la relation entre la France et l’Algérie, il n’en reste que, dans la fable timoréenne, le garçon qui aide le crocodile à traverser le désert et le crocodile qui fait de même pour aider l’enfant à voyager sur les mers se prêtent mutuellement assistance dans une entreprise initiatique qui consiste pour l’un et pour l’autre à dépasser la pesanteur de leur condition pour, en un mot, grandir. La France et l’Algérie, depuis l’indépendance de 1962, ont toujours échoué à accomplir ce geste mutuel et un gouffre bien plus vaste que la mer et le désert réunis les séparent. La relation entretenue par les deux pays est toujours faite de haines plus ou moins rentrées, de jalousies d’apothicaire et des mensonges que l’on se raconte à soi-même pour oublier la misère de sa condition. Comme les dieux dogons, pour citer un autre beau mythe, qui tissent la toile de l’univers, la France et l’Algérie continuent chacune de tisser le récit de leur grandeur nationale en se servant l’une de l’autre pour broder chacune un  conte séduisant.

    En allant présenter un pardon qu’il n’est plus l’heure de quémander, F. Hollande raconte encore la fable du génie français de l’universalisme compatissant, toujours un peu paternaliste et ridicule dans ses manifestations de générosité. Aujourd’hui mis à l’heure du politiquement correct, ce même universalisme était brandi, en d’autres temps, par Jules Ferry ou Victor Hugo pour justifier la colonisation de l’Afrique et la rendre « maniable à la civilisation »[2]

    En réclamant la reconnaissance de la faute commise depuis que l’Algérie est passée de la domination ottomane à la française en 1830, Bouteflika veut faire revivre encore une fois la geste héroïque de l’indépendance à un pays qui n’a pas réussi depuis celle-ci à bâtir d’autre épopée que celle de son émancipation.

    Quels que soient les intérêts économiques ou politiques servis par ces deux mensonges, leur puissance symbolique emprisonne les nations qui s’y abandonnent dans une relation mortifère et une dangereuse sclérose idéologique. Mais ceci reflète aussi la médiocrité conjointe des dirigeants français et algériens, incapables de concevoir un autre avenir commun que celui, inlassablement, promis par ce pardon empoisonné.

    http://idiocratie2012.blogspot.fr/

    [1] Le « Sahara Blend », nom donné au pétrole algérien produit notamment dans les raffineries sahariennes d’Adrar, Arzew ou Hassi Messaoud, est l’un des plus chers au monde en raison de sa qualité et de sa très faible teneur en souffre.

    [2]Victor Hugo. « Discours sur l’Afrique ». Actes et paroles – Depuis l’exil. 1879

  • Cauchemars et rêves elfiques.

    Cauchemars et rêves elfiques,

    L’apparition de la Mahr. 

    Elfes et nains prennent aussi parfois l’aspect d’esprits nocturnes et de démons incubes, venant tourmenter les bonnes gens dans leur sommeil en leur faisant faire des cauchemars. Dans le nord de l’Europe, ces esprits étaient  nommés mahr (mahren au pluriel), nom qui forme la racine de tous les mots qui, dans les différentes langues européennes, désignent le sommeil accompagné d’oppression et agité de rêves malsains : maren en danois, nightmare en anglais, Nachtmar en allemand, cauchemar en français ; mot forgé à partir du terme néerlandais mare, "fantôme", et de l’ancien verbe français chaucher, "peser" ; le cauchemar est donc un fantôme qui pèse sur le dormeur, qui l’oppresse. Chez les Latins, le cauchemar se disait phantasma, mot qui a donné "fantôme" et "fantasme".

    La Mahr est souvent considérée comme l’esprit d’un mort malfaisant qui revient hanter le sommeil des vivants, comme le démontre cette anecdote du XIIème siècle : "Après son décès, un homme est enterré par les soins diligents de son épouse et de ses proches, selon la coutume. La nuit suivant son inhumation, le mort entre dans la chambre de son épouse, la réveille et l’écrase de son poids qu’elle peut à peine supporter". (Guillaume de Newbury : Historia rerum Anglicarum)

    Dans les pays scandinaves, une légende affirme que la Mahr prend plaisir à tirer l’homme par les cheveux, comme les lutins de l’ouest de la France s’amusent à tirer les crins des chevaux. Un témoignage datant du Xème siècle en apporte un sinistre exemple : "Après avoir épousé Drifa en Finlande, le roi Vanlandi regagne Uppsala. Avant son départ, il promet à sa femme de revenir dans un délais de trois ans, mais dix années s’écoulent sans qu’il songe à tenir sa promesse. Drifa convoque la magicienne Huld et lui remet une somme d’argent afin que, par ses sortilèges, elle fasse revenir son époux ou le tue. La magie de Huld provoque chez Vanlandi un vif désir de revoir sa femme, mais ses amis et ses conseiller le mettent en garde : ce désir est dû aux maléfices des Finnois, disent-ils. Vanlandi est alors pris de sommeil – réaction typique d’un homme qu’un esprit attaque ou visite – ; il va se coucher et s’endort. Il s’éveille peu après en criant que la Mahr l’a piétiné. On saisit alors la tête du roi, mais la Mahr se met à écraser ses jambes. On prend ses jambes, mais la Mahr empoigne la tête de Vanlandi et le tue". (Snorri Sturluson : L’Orbe du monde)

    Il existe aussi une maladie dans laquelle les cheveux prennent la consistance du feutre, et que l’on appelle marlock en suédois, mahrenzopf en basse Allemagne et mahrenflicht en allemand, mots qui désignent une chevelure tressée et bouclée par la main de la Mahr.

    En allemand, cauchemar se dit également Alp, mot dérivé de "elfe". C’est ainsi que les Allemands surnomment le cauchemar Alpdruck (pression de l’elfe) ou Alptraum (rêve elfique).

    Paul Sébillot confirme la part que prennent les élémentaux dans les terreurs nocturnes des hommes : "La visite d’une catégorie assez nombreuse d’esprits, généralement de petite taille, est au contraire redoutée ; il en est qui pénètrent dans les demeures des hommes ou des bêtes que pour y exercer leur malfaisance ou tout au moins leur espièglerie : des lutins s’asseyent sur la poitrine des gens endormis, les oppressent et leur donnent le cauchemar ; d’autres s’amusent à tresser la crinière des chevaux pour s’en faire des étriers ou des balançoires, ou ils les tourmentent de telle sorte qu’au matin ils ruissellent de sueur. Les paysans emploient, pour les chasser, sans compter l’eau bénite et les talismans catholiques, des procédés variés. Le plus habituel consiste à placer, dans un récipient en équilibre, des pois, du millet ou de la cendre : le lutin, en arrivant à l’étourderie, le heurte et le renverse, et comme il est obligé de ramasser une à une ces innombrables graines, il est si ennuyé de cette besogne qu’il ne se risque plus à revenir. En Auvergne, il suffisait de déposer des graines de lin dans un coin ; le drac s’en allait plutôt que de les  compter ; dans le même pays, on étendait des cendres sur le passage du betsoutsou, qui essayait en vain d’en savoir le nombre". (Paul Sébillot : Le Ciel, la nuit et les esprits des airs)

    C’est également le cas du lutin nommé chaufaton dans la haute vallée d’Aulps, en Haute-Savoie, qui prend un malin plaisir à fouler de ses pieds les hommes et les femmes endormis : "D’autre fois, quand ils étaient couchés sur le foin à deux ou à trois, le chaufaton venait les oppresser et les paralyser sous un poids très lourd, comme s’ils avaient eu une pierre sur eux, les uns après les autres". (Christian Abry et Charles Joisten : De lutins en cauchemars)

    Selon Claude Lecouteux (Les nains et les Elfes au Moyen Âge), ce génie domestique se transformant en cauchemar est une réminiscence du culte des ancêtres : "Nous croyons que les traditions populaires gardent le souvenir des temps anciens ; il nous semble en effet très significatif que ce soit justement un génie domestique, le chaufaton qui puisse jouer le rôle du cauchemar, car de tel génies sont souvent la forme que prend le bon ancêtre décédé, et leur culte se confond avec celui des morts bien-veillant, tutélaire". En effet, le révérend Kirk indique : "Il existe beaucoup d’endroit appelés monts-de-fées que les habitants des montagnes croient impie de saccager ou de découvrir en enlevant la terre et le bois, croyant par superstition que les âmes de leurs ancêtres vivent là. Et ils disent que dans ce but un monticule ou petit mont était élevé à côté de chaque cimetière pour recevoir les âmes jusqu’à ce que les corps qui reposent là soient ressuscités ; et ce monticule devenait ainsi mont-de-fées". (Robert Kirk : La République mystérieuse)

    L’apparition de la Mahr, spectre d’un mort malfaisant, correspond donc certainement au moment historique où le culte des ancêtres tombe en désuétude. Les vivants n’honorent plus leurs défunts comme ils le devraient ; et ces derniers reviennent donc les hanter pour les punir de leur oubli et de leurs manquements. 

    Edouard BRASEY ( http://edouardbrasey.com/ )  

    Enquête sur l’existence des Fées et des Esprits de la Nature.(Filipacchi 1996). 

    Voir également, du même auteur : http://lapres-mididesmagiciens.hautetfort.com/archive/201... 

     http://fierteseuropeennes.hautetfort.com/

  • Guerres injustes et criminelles...Irak Inglourious bastards*

    Qui ne se souvient des mots « mission accomplie » prononcés par le matamore (1) G.W. Bush depuis le porte-avions USS Abraham, le 1er mai 2003 au lendemain de la chute de Bagdad ? Si la mission était de renvoyer l'Irak à l'âge de pierre, d'y semer chaos et dévastation, et bien la mission est alors en effet pleinement accomplie !
    TOUT CELA POUR QUOI ?
    Aujourd'hui, huit ans et neuf mois après le début de l'Opération Iraqi Freedom (autrement nommée Choc et Effroi) les Américains ont achevé de se retirer d'Irak en traversant à l'aube du dimanche 18 décembre - presque à la sauvette - la frontière koweïtienne. Alors que reste-t-il de neuf années d'occupation ? Rien, si ce n'est une ambassade à la soviétique dans la zone verte, au cœur de Bagdad, avec ses 16 000 personnels qui y seront rattachés... un corps étranger sur une terre qui rejette avec dégoût et mépris ceux qui prétendaient les délivrer d'une odieuse dictature et leur apporter la démocratie et ses bienfaits.
    Que reste-t-il de neuf années de bruit et de fureur ? Rien, si ce n'est des monceaux de cadavres et l'exaspération de haines inexistantes du temps de l'épouvantable dictature baasiste, nationale, socialiste et laïque. L'Amérique rappelle aujourd'hui ses troupes dans la honte et le déshonneur, lesquels ont éclaté dans l'ultime descente de la Bannière étoilée le 15 décembre, dans l'arrière-cour d'une zone aéroportuaire sécurisée... c'est le dos à un mur vaguement masqué par un filet de camouflage usagé que Léon Panetta, secrétaire américain à la Défense, a prononcé l'éloge funèbre d'une entreprise qui restera dans l'histoire comme une extraordinaire foirade achevée en apothéose avec le refus de Bagdad d'accorder une quelconque immunité aux soldats américains qui auraient été chargés de poursuivre la formation de l'armée indigène. C'est sur ce cinglant camouflet que le président Obama s'est en vérité résigné à signer le 21 octobre le retrait total des troupes... Désormais, ne subsistent plus de la formidable armée de 171 000 hommes et de leurs 505 bases que 157 soldats devant poursuivre la formation des officiers irakiens et un contingent de Marines pour la protection de l'ambassade !
    Précisons que lors de cette pitoyable cérémonie d'adieux aux armes, ni le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki ni aucun autre ministre n'avait cru nécessaire de se déplacer, déléguant la représentation du gouvernement au seul le chef d'état-major de l'armée irakienne, le général Babaker Zebari. Quelle humiliation pour l'Amérique et pour l'Occident embarqué tout entier, volens nolens, dans la faillite de l'impérialisme mégalomaniaque et irresponsable des néoconservateurs judéo-protestants américains... À moins, bien entendu, que semer le chaos n'ait été le véritable objectif pour la faction de schizophrènes, ou de grands initiés, qui - tel l'emblématique Michael Leeden(2) - se font adeptes et chantres de la théorie du chaos constructif et ont trouvé dans l'Irak martyr, pour leur psychopathie messianique, un terrain d'expérience grandeur nature.
    UN BILAN CONSTERNANT, OU PIRE, EFFRAYANT !
    Un bilan consternant au regard des fleuves de sang versés et de l'infini cortège de misères et de douleurs. Un avis d'ailleurs assez largement partagé dans le camp des vainqueurs si l'on en croit les réflexions publiées par Le Figaro [16 décembre 2011] du colonel John Nagl, président du Center for a New American Security et proche du général David Petraeus, lui-même ancien commandant en chef des forces de l'Otan en Afghanistan et actuel patron de la Central Intelligence Agency… « Cela fait plus de vingt ans que nous nous battons en Irak si vous remontez à la première guerre du Golfe. Le prix payé dans ce pays par nos forces a été gigantesque, bien supérieur à tout ce que les militaires américains auraient pu imaginer. Nous avons mis à bas un dictateur qui était une menace pour la sécurité du monde, mais le prix payé pour organiser l'après-Saddam a été incommensurable... ». Ajoutons, un fiasco total !
    Ceci étant, cet homme du sérail ne peut s'empêcher de se payer de mots lorsqu'il déclare -  et  semble  (ou  feint  de) croire - que la Grande Amérique a « mis à bas un dictateur qui était une menace pour la sécurité du monde ». Une bien dérisoire menace après douze années de blocus, une armée dépenaillée et des pertes humaines - depuis février 1991 et avant mars 2003 - estimée au-delà du million par les organisations  spécialisées  des  Nations unies que sont la FAO, l'UNICEF, l'OMS. Même si les chiffres produits ne sont pas vérités d'Évangiles, et même fortement minorés, ils donnent malgré tout la mesure de l'état de santé d'un pays déjà saigné à blanc en 2003 avant même le premier assaut. Que pouvait peser alors un pays de 23 millions d'habitants face au bloc démographique de quelque 400 millions d'âmes face à la coalition initiale associant les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie avec son gigantesque potentiel en terme de puissance militaire, économique et industrielle(3) ?
    Au final, un bilan officiel corrigé et maquillé qui n'en demeure pas moins désastreux pour ces presque dix années de conflit : officiellement 4481 GI's morts, 32 000 blessés et mutilés, 802 milliards de $ évaporés en pure perte - pas pour tout le monde ! - et sans doute près de 600 000 Irakiens passés ad patres ou au fil de l'épée pour leur apprendre - une fois pour toutes - à vivre en bons démocrates(4) ! On pourra toujours dire que ce départ « la queue entre les jambes »(5) est un succès pour la présidence Obama puisque se promesse de rapatrier les guys aura été tenue... Oui mais à quel prix ? Reste le goût amer des mensonges éhontés relatifs aux armes de destruction massives ou à la complicité irakienne avec Al Qaïda, des tortures avilissantes infligées aux détenus sans jugement d'Abou Grahib - qualifiées de « mauvais traitements » dans les colonnes du Figaro - ou encore les Chasses du Comte Zaroff façon Blackwater (6)… une impressionnante série de meurtres et de viols perpétrés par l'armée et ses mercenaires - contractants - qui ne sont pas sans rappeler certains comportements qui accompagnèrent en 1944 l'avancée des "Libérateurs"...
    Sans oublier l'exode des chrétiens d'Irak soumis à des persécutions inédites depuis l'avènement de l'islam, et contraints à chercher leur salut dans l'exil. Mais qui en a cure à Washington sachant que la majorité des 4 ou 500 000 chrétiens qui vivaient en Irak encore en 1991 [moins de 200 000 aujourd'hui] est composée de "papistes", c'est-à-dire d'Assyro-Chaldéens catholiques...
    DE MORTELLES "ERREURS" ?
    Des « erreurs qui ont altéré le prestige des États-Unis dans le monde arabe et leur influence mondiale » nous dit encore le quotidien de M. Dassault, et c'est peut dire... Car c'est tout l'héritage civilisationnel de l'Occident qui sort avili d'une guerre livrée pour le pétrole certes, mais plus encore pour assurer les arrières de l'État hébreu, lequel prétend ne pas devoir survivre hors d'une culture obsessionnelle du complexe obsidional de l'assiégé permanent.
    À l'issue d'un calvaire de vingt et un ans, l'Irak s'apprête donc à assurer désormais seul sa sécurité, mais, comme disent les commentateurs, la capacité de ses forces armées à assurer la stabilité du pays pose question ! Car l'Irak, en dépit des 900 000 membres de ses forces de sécurité formés à grand frais, est loin d'être "pacifié" quoi qu'en dise Barack Obama qui parle à son endroit, certainement sans savoir, de "stabilité" ! Qu'attendre en effet d'un État majoritairement chiite dans l'actuel contexte de tension régionale et de désignation comme cibles de la Syrie et de l'Iran, lequel pays est également chiite, eu égard à la volonté affichée des mousquetaires occidentalistes [Royaume-Uni/France/Allemagne/États-Unis] d'en découdre avec la Syrie baasiste, socialiste et nationale ? À Bagdad, les signes avant-coureurs d'épuration - ou à tout le moins de règlements de comptes - se multiplient entre les forces régulières à majorité chiite et les milices sunnites notamment la Sahwa - le Réveil. Celle-ci, forte d'une dizaine de milliers d'hommes, a été constituée par le Pentagone vers la fin 2006 dans les zones tribales sunnites afin d'y contrer la montée en puissance des islamistes radicaux soutenus et armés par l'Arabie séoudite. Or, l'intention annoncée du Premier ministre Nouri al-Maliki de démanteler ces milices - devenues inutiles selon lui - est de fort mauvaise augure, d'autant que ces dernières semaines quelque 600 personnes soupçonnées d'appartenir à l'ex-Parti Baas ont été arrêtées !
    ET UN AVENIR IMMÉDIAT PASSABLEMENT INQUIÉTANT
    Sur le fond, les Américains laissent - faut-il dire abandonnent ? - un pays plongé dans une crise politique profonde avec la décision du bloc laïc Iraqiya de suspendre sa participation aux séances du Parlement. Cette formation politique - celle de l'ancien Premier ministre Iyad Allaoui - forme le second groupe parlementaire avec 82 députés contre 159 pour la coalition des partis religieux chiites de l'Alliance nationale. Aujourd'hui, Iraqiya dénonce sans ambages « l'exercice solitaire du pouvoir » de Nouri al-Maliki. Celui-ci a d'ailleurs demandé au Parlement de démettre son Vice-Premier ministre sunnite, Saleh Moutlak, appartenant à Iraqiya et accusé d'avoir appartenu au Baas ! Celui-ci ne s'est d'ailleurs pas gêné pour déclarer à la chaîne CNN que « Washington laisse maintenant l'Irak aux mains d'un dictateur pire que Saddam Hussein, qui ignore totalement le partage du pouvoir, contrôle étroitement les forces de sécurité et a fait procéder ces dernières semaines à plusieurs centaines d'arrestation » !
    Pour ne pas conclure, disons que le retrait d'Irak intervient dans un contexte régional de plus en plus volatile, celui des soulèvements populaires et des velléités maintes fois annoncées au plus haut sommet des États, en France, au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Israël par la bouche du président Pérès, de frapper l'Iran de façon préventive et sans exclure a priori l'emploi de l'arme nucléaire... Capacité de rétorsion ou assurance vieillesse que la « Communauté internationale » reproche vertement à Téhéran de vouloir acquérir ! En fin de compte, l'enjeu et l'issue véritable de la guerre d'Irak se situe à n'en pas douter en Syrie car sans changement de régime à Damas, l'axe irano-syro-libanais se maintiendra et alors, selon toute vraisemblance, l'Irak s'agglomérerait naturellement à un bloc chiite dominant la région. Une perspective et une hantise indicibles pour les pétromonarchies au premier rang desquelles l'Arabie séoudite et le Qatar qui savent que dans ce cas de figure leurs jours seraient comptés !
    L.C. Rivarol du 23/12/2011 au 5/1/2012
    * Inglourious Basterds 2009. Titre du film "culte" de Quentin Tarentino, douze fois oscarisé et awardisé trente-sept fois nommé et Palmé d'or en 2009 au Festival de Cannes pour ses descriptions de boucheries innommables, de sacrifices humains esthétisants. Titre qui comporte deux altérations orthographiques par rapport à l'écriture commune : lnglorious Bastards. Film de dément ou de démon (scènes voluptueuses de mutilations d'une rare obscénité dans la violence), montrant que l'histoire fantasmée supplante désormais l'histoire réelle... interdit aux moins de 12 ans en France où les préadolescents se trouvent ainsi légalement conditionnés précocement à la folie meurtrière, laquelle devrait un jour ou l'autre, sans doute, se retourner contre ses promoteurs... les mêmes qui en tirent gloire et fortune. Film qui constitue au demeurant un symptôme de dépérissement civilisationnel et de l'engloutissement de nos sociétés dans la démence collective, soit la déconstruction traumatique de l'imaginaire collectif - et partant du psychisme individuel - car il n'est pas ici seulement question d'un banal retour à la barbarie, mais d'un angoissant glissement vers les limbes de l'infrahumain.
    1) C'est sous un calicot géant portant la mention « Mission accomplie » et barrant les superstructures du porte-avions nucléaire USS Abraham que le 43e président des États-Unis prononça le 1" mai 2003 un discours retentissant annonçant la fin en Irak des « opérations de combats majeures » mais non l'achèvement de « la guerre au terrorisme ».
    2) Michael Ledeen, rédacteur de la néo-conservatrice National Review, fut le conseiller pour les affaires internationales de Karl Rove, éminence grise jusqu'à sa démission en 2007 du président G.W. Bush. Ledeen occupe la « chaire de la liberté » au sein du think tank American Enterprise Institue où il œuvre aux côtés de Richard Perle. Ancien collaborateur des services secrets américains, israéliens et italiens, son nom est associé à l'attentat qui fit en 1980,85 morts à la gare de Bologne dans le cadre de ce qui s'est appelé la « stratégie de la tension », laquelle visait à barrer la route du pouvoir au PCI. Il est également l'un des membres fondateurs du Jewish Institutefor National Security Affairs et consultant du cabinet de relations publiques Benador Associates, grands spécialistes du viol des foules par la propagande de masse.
    3) Au total ce sont vingt nations qui se coaliseront successivement pour gérer la paix impossible d'Irak où la situation devient rapidement intenable. Notons que ni la France, ni le Canada, le plus proche allié des États-Unis, ne participeront à une guerre qu'ils peuvent a posteriori se féliciter d'avoir évitée... et à une occupation incomparablement plus coûteuse en vies humaines et en exactions de toutes sortes que ne l'aura jamais été l'occupation allemande en Europe de l'Ouest. Les échelles de classement dans la barbarie seraient décidément à revoir !
    4) Selon les sources l'évaluation du nombre de victimes irakiennes varie de 1 à 10. Wikileaks s'appuyant sur ses interceptions de données militaires américaines fait état de 109 032 morts : 60 % des décès concerneraient des civils, soit 66 081 personnes. Quelque 23 984 insurgés, 15 196 membres des forces gouvernementales irakiennes et 3 771 autres membres de la coalition complètent ce sinistre tableau. En octobre 2006 cependant, la revue médicale britannique de renommée internationale, The Lancet, évaluait le nombre de morts irakiens dus à la guerre à 655 000. Celle-ci avait comparé les taux de mortalité dans les foyers interrogés en 2006 à des chiffres officiels de 2003. D'autres bilans font monter le nombre de morts au-delà du million, ainsi l'Institut de sondage britannique Opinion research était parvenu à évaluer le nombre de morts entre mars 2003 et août 2007. Remarquons que les pertes subies par les contractants, personnels civils armés, ne sont pas répertoriées.
    5) Le 25 mars 2003, l'ancien inspecteur de la Commission d'enquête des Nations unies pour le désarmement, et ancien officier du corps des Marines, Scott Ritter, déclare sur l'antenne de la radio TSF : « Les États-Unis vont quitter l'Irak la queue entre les jambes, sur une défaite. [...] À chaque fois que nous affrontons les troupes irakiennes, nous pouvons gagner quelques batailles tactiques, comme nous l'avons fait pendant dix ans au Vietnam, mais nous ne serons pas capables de gagner cette guerre, qui est à mon avis perdue ». Jugement vérifié même si Ritter s'est trompé quant au calendrier de la débâcle. Ce "patriote", comme il aime à se présenter, eut le courage de révéler que, lorsqu'il œuvrait au sein de l'Unscom - United nations spécial commission dont il a démissionnée en 1998 voir supra -, il y œuvrait pour le compte conjoint de la CIA et du Mossad israélien.
    6) À la fin du premier semestre 2009, le nombre de contractuels travaillant en Irak pour le compte du Pentagone est estimé à 132 610, soit l'équivalent en nombre de soldats américains déployés. Afin de faire la lumière sur les fraudes massives étant intervenues dans les contrats attribués par le Pentagone en Afghanistan et en Irak, un rapport officiel du 7 juin 2009 rédigé par une Commission bipartite - Commission on Wartime Contracting in Iraq and Afghanistan associant Démocrates et Républicains - avance le chiffre de 250 000 pour les personnels contractuels - mercenaires - présents sur les deux fronts. En Afghanistan, les 68 197 mercenaires sont aussi nombreux que les hommes sous l'uniforme ! Le recours au mercenariat ayant au demeurant été dopé par l'élection du Prix Nobel de la Paix, Barak Obama.
    7.    Si la violence est en baisse après le pic sanglant des années 2006 et 2007, les attentats, les exécutions sommaires et les enlèvements restent fréquents dans le pays : en novembre 2011,187 Irakiens, dont 112 civils, 42 policiers et 33 soldats ont trouvé la mort lors d'attaques ; le mois précédent ce sont 258 personnes qui avaient perdu la vie dans des circonstances analogues.

  • Histoire : Les premières prévisions économiques

    1941: en pleine guerre, étaient publiées au Royaume-Uni les toutes premières prévisions économiques modernes. Cette étude portait sur le calcul de la croissance du PIB, améliorant ainsi les bases de l’analyse empirique économique.

    Les auteurs du rapport, James Meade et Sir Richard Stone, recevront tous deux le Prix de la Banque de Suède en sciences économiques (équivalent du Prix Nobel d’économie), l’un en 1977 et l’autre en 1984.

  • In tenebris, lux, par Hilaire de Crémiers

    Une sorte d’euphorie a régné en fin d’année dans le gouvernement et les milieux politiques dirigeants. Malgré tous les couacs intergouvernementaux, malgré le chômage galopant, la baisse et l’arrêt d’activités en tous domaines, la vie politique continue, elle prospère, à gauche et à droite, et François Hollande poursuit son programme imperturbablement.

    Il croit dans son étoile. En fait, les ténèbres s’épaississent. Où donc est la lumière ?

    Que veut-on ? Des bonnes nouvelles ? En voilà à la pelle. Le président de la République et le gouvernement en sont prodigues. à les en croire, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Rien n’arrête l’optimisme de nos gouvernants.

    La peur financière, encore si prégnante ces derniers mois, s’éloigne. François Hollande l’a répété à Bruxelles, à Oslo ; il le redit sans cesse : la crise est derrière nous et la croissance, grâce à lui, grâce à ses justes orientations, est devant nous. Reste à la mettre en musique : en créant l’union bancaire, en consolidant les dettes, en les mutualisant, en renforçant les organes de contrôle bancaire et budgétaire aux niveaux européen et national, en surveillant la finance, en assagissant les banques, en demandant aux riches leur quote-part de richesse, cette juste surtaxe qu’ils doivent à la société, en amorçant par de judicieux investissements européens et nationaux la relance de l’économie, en mettant en place les institutions financières adaptées, MES, BPI, etc, en évitant les conflits et les heurts inutiles, en ramenant la confiance, bref en jouant le jeu de la sortie de crise. à force d’y croire, le salut viendra. Hollande s’en porte garant.

    Hollande l’Algérien

    Ne vient-il pas de l’annoncer en Algérie, sa terre de prédilection ? [...]

    La suite sur Politique Magazine  via  http://www.actionfrancaise.net

  • 11 janvier 1923 Les Français occupent la Ruhr

    Le 11 janvier 1923, 60.000 soldats français et belges pénètrent dans le bassin de la Ruhr, en Allemagne.

    Ces troupes qui occupaient la Rhénanie allemande depuis la fin de la Grande Guerre étendent ainsi leur zone d'occupation. Elles agissent sur ordre du président du Conseil français Raymond Poincaré.

    Les troupes françaises occupent la Ruhr en janvier 1923
    Dettes de guerre et réparations

    La République allemande, en proie à de graves difficultés, avait réclamé l'année précédente un moratoire dans le paiement des réparations de guerre prévues au traité de Versailles. De leur côté, les Britanniques et les Américains avaient demandé à la France de régler ses dettes de guerre à leur égard !

    Poincaré subordonne assez logiquement le remboursement des dettes de guerre de la France au versement des réparations et comme l'Allemagne renâcle, il décide d'occuper la Ruhr, sa principale région industrielle.

    Le chancelier allemand Wilhelm Cuno proteste et appelle ses concitoyens à la «résistance passive». Mais les Français ripostent en faisant tirer sur des grévistes et en instaurant une barrière douanière entre la Ruhr et le reste de l'Allemagne. Le versement des réparations n'en est pas amélioré pour autant tandis que grandit l'humiliation des Allemands.

    L'Europe en 1923

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    Des traités de paix avec chacun des pays vaincus concluent la Grande Guerre de 1914-1918. La carte du continent européen en sort complètement transformée avec la disparition de quatre empires, l'allemand, l'austro-hongrois, le russe et l'ottoman, au profit de petits États nationalistes, souvent hétérogènes, revendicatifs... et impuissants.

    Désastre monétaire et hyperinflation

    Depuis la défaite de l'Allemagne, ses partenaires économiques avaient eu tendance à se méfier de sa monnaie, le mark. L'occupation de la Ruhr accentue la baisse de son taux de conversion en or ou en dollar. En Allemagne même, les particuliers et les entrepreneurs perdent confiance dans leur propre monnaie. Ils n'ont d'autre souci que de s'en défaire au plus vite, ce qui accentue sa dévalorisation.

    Loin de freiner le mouvement, le gouvernement allemand contribue à son emballement en faisant marcher la planche à billets, autrement dit en inondant le pays de monnaie non gagée. C'est sa manière de riposter à l'occupation de la Ruhr et de faire obstacle au prélèvement des réparations.

    Il s'ensuit un très brutal effondrement de la valeur du mark allemand, au point qu'il faut à l'automne 1923 plusieurs dizaines de milliards de marks pour un dollar ! Cette hyperinflation ruine les rentiers et tous les bénéficiaires de revenus fixes. Elle fait le lit des mouvements révolutionnaires et antiparlementaires comme le parti communiste et le jeune parti nazi de Hitler.

    Sortie de crise

    Le président de la République Friedrich Ebert et le chancelier Gustav Streseman imposent l'état d'urgence le 26 septembre 1923. Puis, le 20 novembre 1923, le nouveau commissaire à la Monnaie du gouvernement, le docteur Hjalmar Schacht, stabilise la monnaie en remplaçant le mark par le Rentenmark sur la base d'un Rentenmark pour 1000 milliards de marks ! 

    Les Britanniques réclament  à la France plus de souplesse à l'égard de l'Allemagne et pour faire entendre raison à leur ancienne alliée, jouent contre le franc en bourse. La devise française perd en moins d'un an la moitié de sa valeur et Poincaré est bientôt contraint d'appeler à l'aide les financiers anglo-saxons et de renégocier les réparations allemandes.

    Aux élections législatives suivantes, le 11 mai 1924, la victoire du Cartel des gauches consacre l'échec de sa politique.

    Dans le même temps, le banquier américain Charles Dawes élabore le plan qui porte son nom. Le plan Dawes va plutôt bien fonctionner jusqu'au plan Young qui prendra sa suite en 1929. L'Allemagne va payer l'essentiel des réparations mais la crise économique de 1929 et la montée des tensions politiques enterreront définitivement le reliquat dès 1932.