« Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants,
lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles,
lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter,
lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus, au-dessus d’eux l’autorité de personne,
alors c’est là en toute jeunesse et en toute beauté, le début de la tyrannie. »
Platon (IVe siècle av. J.C.)
culture et histoire - Page 1956
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De Platon à nos jours : l’autorité contre la tyrannie !
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L'art contemporain et la titrisation du néant
L’art contemporain ne serait-il pas aujourd’hui déjà la valeur fantôme d’un marché de zombies ?
A l'heure où se tient la Fiac, à Paris, comment se porte le marché de l'art contemporain ? On peut constater qu'au cours des deux années écoulées, il a mieux résisté que lors du précédent krach de 1990. La leçon avait été retenue… Les collectionneurs d'art contemporain rationalisèrent dès lors leur spéculation en imitant les financiers et leur création de produits sécurisés « scientifiquement ». Ils s'organisèrent et fabriquèrent leurs « artistes spéculatifs » en réseau. Les acquéreurs, cooptés parmi les « too rich to fall », devaient désormais être entièrement propriétaires de l'oeuvre, afin de ne pas devoir être affectés par les crises. Par ailleurs, le réseau engloba, dans une sorte de trust, tous les stades de la valorisation de l'oeuvre : galeries, médias, institutions muséales, salles des ventes mondiales…
En 2008, si le marché de l'art contemporain ne s'écroule pas comme en 1990, il perd cependant 75 % de sa valeur. A partir de mars 2009, on constate une remontée, suivant ainsi l'amélioration du marché financier. Dès le printemps, s'affirme une gestion rigoureuse de la crise de l'art contemporain par les maisons de vente. Christie's et Sotheby's en particulier, grâce à leur place hégémonique et stratégique dans l'International, fabriquent les événements du marché avec une stratégie très étudiée et en maîtrisent avec précision la communication.
En observant la vente récente à New York et à Londres de la collection Lehman, on remarque les méthodes habituelles : estimations très basses des oeuvres par rapport à la cotation des années précédentes afin d'être vendues « au-dessus de l'estimation haute », citation des ventes positives, omissions des ventes négatives, diversions, comme la provocation de l'artiste-performer Geoffroy Raymond.
Que se passe-t-il exactement ? L'art contemporain ne serait-il pas aujourd'hui déjà la valeur fantôme d'un marché de zombies ? Par ailleurs, sa valeur ne serait-elle pas aujourd'hui réduite aux services qu'il rend ? Vecteur de visibilité, moyen de communication efficace dans l'International, support de marques, occasion de rencontres régulières d'un milieu d'affaires mondialisé, facilités monétaires ? Dans ce cas, il ne disparaîtra que remplacé par un autre support.
On observe aussi la démonétisation de l'art contemporain. Le public comprend jour après jour un peu mieux sa nature hybride : il n'est pas une avant-garde de plus mais un système de pouvoir doublé d'un produit financier.
Le fait est que Murakami dans la Galerie des Glaces à Versailles en 2010 pose plus de problèmes que Jeff Koons en 2008. Il n'échappe plus au grand public que « l'élite » culturelle et administrative française n'arrive pas à avancer un seul argument qui tienne pour justifier une certaine privatisation de Versailles.
Viendra le moment, mais n'est-il pas déjà là, où un mégacollectionneur, possédant le réseau le plus complet comprenant en particulier une salle des ventes internationale, doublée des services d'un Etat, aura la tentation de « tirer les marrons du feu » avant qu'ils ne brûlent.
Mais en 2010, il fera cela de nuit et masqué. Il vendra dans la foulée de chaque événement prestigieux, comme à Versailles, ses produits dérivés toxiques. Mais personne ne saura que c'est lui. Les collectionneurs sauront qu'ils sont ruinés, mais bien plus tard !
Aude de Kerros
Les Echos
22/10/2010L'art de la titrisation culturelle
puis Aude de Kerros dans Les Echos : la « titrisation culturelle » va bon train. La titrisation consiste initialement à noyer des produits financiers toxiques au milieu de produits sûrs : c’est une des pratiques du mercantilisme mondial qui a engendré la Crise de 2008. Elle se pratique aussi dans l’Art Financier, à tous les niveaux : Versailles, valeur sûre, se voit farci en Koons et Murakami ; les collections nationales, comme l’or de la Banque de France, sont la garantie des œuvres contemporaines (proposées à la vente par ailleurs) : Koons ou Murakami vaudraient autant que le joyaux de l’histoire séculaire d‘un peuple, ils créeraient le patrimoine du futur…
Mais la titrisation se joue aussi à l’échelon d’une galerie, comme le révélait la visite de la Fiac ou de ses émules. Une galerie expose un beau Soulages des années 50, par exemple, soit il n’est pas à vendre, soit il vaut très très cher (il faut le conserver pour rééditer ce genre d’opération). Mais à côté ou pas très loin, on expose un second couteau de l’Abstraction lyrique, une œuvre moyenne, même époque, même mouvance, mais avec un prix beaucoup plus abordable. L’astuce consiste à mettre en appétit l’acheteur avec une pièce maîtresse pour qu’il se rabatte sur ce qu’on veut lui fourguer… Beaubourg expose régulièrement Jean Prouvé : normal, cet architecte, ingénieur et designer présida le jury du concours international qui choisit…. l'architecture du Centre Pompidou. La Monnaie de Paris vient de lui rendre hommage et Prouvé a également une exposition à l’Hôtel de Ville de Boulogne, ajoutons à ce tir groupé, la Maison Ferembal remontée aux Tuileries, le temps de la Fiac. Or l'événement de la rentrée, l'arrivée du roi new-yorkais du marché de l'art international, Larry Gagosian, débute comme par hasard… avec une expo Prouvé (en association avec la galerie Seguin) au 4, rue de Ponthieu. Là, dans le nouveau White Cube du maître du Financial Art, on ne s’étonnera pas de trouver le plus ennuyeux, le plus standard, de l’industrieux et industriel Prouvé. Les plus belles pièces sont en musée… avis aux cobayes de la titrisation culturelle !
On s’étonnera en revanche de voir le catalogue de l’autre exposition d’ouverture de Gagosian, celle de Twombly, rédigé par Mme Marie-Laure Bernadac, par ailleurs conservateur chargée de l’Art contemporain au Louvre. Il y a 25 ans, on chapitrait les élèves de l’Ecole du Louvre : il est strictement défendu à un conservateur, agent de l‘Etat, d’avoir une activité liée au privé, au commercial. Ceci afin d’éviter les conflits d’intérêt… Au fait, cette loi (fort sage) a-t-elle été abrogée ? Un poste confortable dans le giron de l’Etat, qui permet d’abriter des activités lucratives, la titrisation de la culture a pignon sur rue (de Ponthieu).
Christine Sourgins
Historienne de l’Art
www.magistro.fr -
L’Empire byzantin face à l’invasion arabe (632-718)
Lorsque l’Empire romain d’Occident disparaît avec la déposition du dernier empereur Romulus Augustule en 476, la quasi-indifférence générale règne dans l’Empire romain d’Orient, où siège désormais l’unique empereur romain à Constantinople. Le problème barbare semble en voie de solution, et l’empereur Anastase (491-518) laisse un Trésor plein ; mais ce répit est de courte durée. A l’éphémère reconquête justinienne (527-565) succèdent de nouvelles grandes invasions qui vont mettre l’existence de l’Empire en péril.
La dernière tentative de tenir le limès danubien échoue avec l’empereur Maurice (582-602). En quelques décennies, les Balkans sont submergés par les barbares tandis que l’Empire lutte en Orient contre les Perses sassanides. En 626, Constantinople est assiégée des deux côtés : par les Avars du côté occidental, et par les Perses venus de l’autre côté du Bosphore !
L’empereur Héraclius parvient à repousser les envahisseurs et remporte contre les Perses une victoire décisive à Ninive (627). Néanmoins, l’Empire alors très affaibli est devenu une proie idéale pour de nouveaux assaillants. L’invasion arabe est la plus grave que l’Empire va connaître jusqu’à celle des Turcs à partir du XIe siècle. L’Empire byzantin aurait très bien pu disparaître dès le haut Moyen Âge.
I. La conquête arabe
Dès la mort de Mahomet en 632, les musulmans se lancent à l’assaut des grandes puissances voisines : l’Empire byzantin et l’Empire perse sassanide. L’expansion est d’une très grande rapidité, et les villes byzantines tombent les unes après les autres : Damas (635-636), Qinjasrîn (637), Jérusalem (638), Césarée (640). Héraclius réagit en envoyant une armée à la rencontre des envahisseurs, laquelle essuie une lourde défaite à Yarmurk, près d’un des affluents du Jourdain (636).
La conquête de l’Égypte se fait sans que les conquérants arabes ne rencontrent de grandes résistances : la cité d’Héliopolis est perdue en 640, Tripoli en 644, Alexandrie est définitivement conquise en 646. L’Égypte constituait alors le « grenier à blé » de l’Empire, cependant, la perte de cette province ne semble pas avoir entraîné de famine grâce à l’approvisionnement venant d’Asie mineure et de Thrace, et à l’action des pouvoirs publics soucieux de maintenir la stabilité du prix du pain.
La conquête est ralentie par les troubles agitant alors le monde musulman : la fitna. Le dernier des quatre califes rashidun, Ali, est renversé par Mu’awiya, gouverneur de Damas en 661. C’est à cette occasion que les trois groupes religieux islamiques rivaux se forment : les sunnites (partisans de Mu’awiya), les shi’îtes (partisans d’Ali), et les kharidjites (anciens partisans d’Ali déçus par sa tentative de conciliation avec Mu’awiya).
Mu’awiya inaugure la dynastie des califes omeyyades, qui perdure jusqu’en 750, et relance la politique d’expansion militaire. Contrairement aux décennies précédentes, l’avancée se fait plus lente. La résistance est plus farouche en Asie mineure et les reliefs freinent la progression des troupes. A l’Ouest, l’Afrique du Nord est progressivement conquise de 660 à 709 (Carthage tombe en 698). Pour rappel, c’est en 711 que les musulmans traversent le détroit de Gibraltar à bord des navires chrétiens du comte Julien…
Le calife comprend l’intérêt de se doter d’une flotte, puisque les musulmans font désormais face à la mer à l’Ouest de l’Afrique et en Asie mineure (les îles). Déjà en 655, sous Ali, une flotte byzantine fut défaite au large de Lycie, ce qui permis la conquête d’une série d’îles, dont Chypre, Rhodes et Cos. Ces îles servent de bases de ravitaillement pour le premier siège de Constantinople qui est lancé par Mu’awiya en 674. Ce siège dure 4 ans et se termine par une victoire byzantine grâce à une arme nouvelle : le feu grégeois. Le reste de la flotte musulmane regagnant ses bases est en grande partie détruite par une tempête. Les musulmans vont mettre une génération pour reconstituer leur armée. Mu’awiya est même obligé de payer un tribut annuel de 3000 pièces d’or, 50 prisonniers byzantins et 50 étalons.
II. Les causes de l’échec byzantin
Comment se fait-il que le puissant Empire byzantin ait si mal résisté aux assauts musulmans ? Les historiens s’accordent pour dire que les Arabes ne possédaient pas un armement supérieur ou une supériorité numérique significative. Ce sont d’autres facteurs qui expliquent les succès musulmans.
En premier lieu, comme cela a été dit, les Byzantins et les Perses ont amenuisé leurs forces dans une longue guerre de cinquante ans, qui s’est terminée en 629 avec les accords d’Arabissos : les deux Empires était largement affaiblis et incapables d’affronter une grande invasion. Ensuite, les Byzantins ont tout misé sur la résistance des villes, les Arabes n’ayant pas développé de technique de siège. La consigne, après la défaite de Yarmuk, était d’éviter le combat, Byzance ne possédant plus une armée capable d’affronter l’ennemi en rase campagne. Or, la plupart des villes se sont rendues, ne voyant pas les troupes impériales venir à leur secours et préférant négocier des conditions de reddition favorables. Les divisions religieuses byzantines (l’hérésie monophysite) expliquent aussi en partie la reddition des villes mais sont loin d’en être la cause principale. Il y a enfin l’enthousiasme religieux des combattants musulmans, et l’effet de surprise (ces populations n’avaient jamais constitué un réel danger) : le réseau de forteresses aux frontières était insuffisamment dense.
III. Le second siège de Constantinople (717-718)
Le feu grégeois, élaboré vers 670 par les Byzantins, consistait à jeter sur la mer un mélange inflammable pour incendier les bateaux adverses (illustration du XIe siècle, Chronique de Jean Skylitzès).En 717, profitant de troubles intérieurs byzantins, le commandant arabe Masmalah regroupe une énorme flotte et forme une gigantesque armée pour partir à nouveau à l’assaut de la capitale byzantine et annexer la « Romanie ». Une première escarmouche permet à la flotte de l’empereur Léon III de détruire quelques navires ennemis grâce au feu grégeois ; cette victoire remonte le moral de la population et des troupes mais surtout elle permet à la ville de ne pas se retrouver en état de blocus (problème des vivres). L’Empire byzantin bénéficie du soutien des Chrétiens d’Orient sous domination musulmane : les rameurs égyptiens font défection, refusant de combattre (plus de 70 ans après la conquête de l’Égypte) ! Les musulmans se sont ainsi vus privés d’une partie de leur flotte.
Des renforts arabes sont repoussés en Bithynie. Après un an de siège, minés par la famine, en proie à un hiver particulièrement rude (chevaux et chameaux meurent), les Arabes doivent se retirer. L’évacuation a lieu le 15 août 718, jour de la Fête de la Vierge. Comme en 678 une énorme tempête anéantit les restes de la flotte en déroute ! Jusqu’alors menacé dans son existence même, 718 marque la libération de l’Empire de l’emprise musulmane.
En revanche, cette victoire ne rassure pas pour autant les habitants de l’Empire qui pensent alors que Dieu les a abandonné. Même les lettrés n’ont pas conscience de ce tournant et continuent à se considérer en infériorité nette. Une colère divine semble s’être abattue sur l’Empire et les angoisses restent présentes ; ce qui va faire le terreau de la crise iconoclaste (725-843).
Jusqu’aux environs de 740, l’Anatolie continue d’être régulièrement razziée. Ce n’est qu’en 740 que pour la première fois une importante armée musulmane est défaite à Akroïnon, au coeur de l’Anatolie. Cette date marque le début de la grande reconquête byzantine qui va s’étaler sur deux siècles : en 975, Jean Tzimiskès arrivera à 150 km de Jérusalem !
Bibliographie :
CHEYNET, Jean-Claude. Byzance. L’Empire romain d’Orient. Armand Colin, 2001.
DUCELLIER, Alain ; KAPLAN, Michel. Byzance. IVe-XVe siècle. Hachette, 2006.
SÉNAC, Philippe. Le monde musulman des origines au XIe siècle. Armand Colin, 2002. -
Najat a la censure qui la démange !
Pauvre Najat Vallaud-Belkacem ! Tellement pleine de bonnes intentions, tellement soucieuse de faire plaisir « aux associations », comme on dit sur les médias traditionnels. A comprendre, en tête : le MRAP, l’UEJF, SOS Racisme et la Licra, rassemblés hier matin devant le tribunal de Grande instance de Paris ...
...pour y poursuivre Twitter afin que soient bloqués les échanges honteux sur des hashtags « racistes, antisémites ou homophobes ».
Pauvre Najat Vallaud-Belkacem, tellement pleine de bonnes intentions (bis). Elle qui voudrait tant que le monde soit beau, gentil, et propre sur lui, qu’elle est prête à couper les doigts de tous les malpolis à l’humour malséant qui pianotent en continu leurs sales blagues de lapins crétins.
Sans même peut-être en être consciente, notre belle brune vertueuse appartient à la race des despotes. Tous ces exaltés qui veulent faire notre bien à coups d’interdits, ces rééducateurs dans l’âme qui sont prêts à toutes les extrémités pour nous faire entrer dans le crâne leur notion du Bien et du Mal. On en a connu, de ces bienfaiteurs de l’humanité, des Robespierre et des Saint-Just, des petits Pol Pot et des grands Mao, ces gentils organisateurs de camps de redressement pour déviationnistes. [...]
Marie Delarue - La suite sur Boulevard Voltaire
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DE MOINS EN MOINS D'URSS ET DE PLUS EN PLUS D'OTAN ! 2008
La cartographie, au même titre que les chiffres, est le plus souvent aveugle et neutre. Et là, cartes et chiffres, objectivement, le sont, lorsque concernant l'OTAN, puisque disponibles sur le site internet de cette même organisation, à juste titre créée pour nous protéger du danger soviétique mais qui n'en finit plus d'étouffer l'Europe, la Russie_ voire le reste du monde_, alors même que le péril rouge n'est plus qu'un mauvais souvenir. Pourquoi, et surtout, pour qui ? Ou, pour être plus précis, dans l'intérêt de qui ?
Oui, pourquoi cette mécanique à l'envers? Lorsque l'on est menacé, il est logique et souhaitable que vos alliés vous protègent. Mais quand le péril diminue, un véritable allié ne devrait-il pas relâcher son amicale pression? Oui. Mais non. Sûrement parce qu'en politique, et en politique étrangère, surtout, il n'existe pas plus d'amis que d'ennemis ; seulement des intérêts, comme disait jadis Louis XIV, en une phrase peut-être apocryphe, mais qui mériterait de ne plus l'être. Cette amicale pression devient donc de plus en plus pressante et de moins en moins amicale. Logique: l'époque étant de plus en plus cynique, il convient de la faire passer avec des arguments de plus en plus sentimentaux. Du genre de ceux de cet immense couillon de droite vous donnant illico envie de virer à gauche :
Michel Sardou : « Si les Ricains n'étaient pas là, nous serions tous en Germanie », chanson inepte, sortie en mai 68, contre laquelle des gauchistes encore plus hébétés ont jugé bon de manifester. François Mitterrand était autrement plus intelligent. Antigaulliste de toujours, il a néanmoins su poursuivre ce qu'il y avait de meilleur dans la politique du Général, dès le 10 mai 1981. C'est-à-dire: assurer à Ronald Reagan, alors locataire de la Maison blanche, que ses quatre ministres communistes de l'époque n'étaient que fantoches et que la France disposait d'une taupe au plus haut niveau des instances dirigeantes du Kremlin, dont même la puissante CIA ignorait jusqu'à l'existence, nom de code "Farewell" . Puis, dès 1987, alors que le Mur de Berlin n'a plus que deux ans à vivre, assurer aux hommes de la DST et de la DGSE qu'une nouvelle guerre a commencé: celle, économique et politique, que les Américains nous menaient en sourdine depuis longtemps, mais qui allait bientôt passer à la vitesse supérieure. Mitterrand, malgré son étiquette de "socialiste", était donc plus gaulliste - ou patriote, si l'on admet que les deux épithètes puissent éventuellement être synonymes -, que son actuel successeur, gaulliste certes proclamé, mais laquais de ce pays dans lequel « il se sent si bien chez lui », pour reprendre ses propres "termes : Sarkozy.
Revenons-en à cette éloquente cartographie. Les bases de l'OTAN, autrefois cantonnées à l'Europe de l'Ouest - France non comprise, rappelons-le -, n'en finissent plus de grignoter à l'Est. Mieux qu'une partie d'échecs, il s'agit là d'un jeu de go. Embrasser l'adversaire pour mieux l'étouffer, la sainte Russie, en l'occurrence. Les pays Baltes qui basculent, la Tchéquie, la Slovaquie, la Hongrie, la Bulgarie; même la Pologne, qui préfère acheter des avions américains plutôt que français ou européens. Ne parlons même pas de l'Ukraine ou de l'Afghanistan. Ce ne sont plus des bases, mais des métastases... Et quand, élégance diplomatique oblige, l'OTAN ne peut plus apparaître sous simple pavillon de complaisance, elle reprend le véritable intitulé de sa raison sociale: "US Base", « Fight For Freedom », « Guerre Against The Terrorisme », « Jesus On Our Side », équivalent yankee du teuton « Gatt Mit Uns» ou du mahométan « Allah Akhbar », et toutes ces choses... Du coup, c'est le monde arabe, l'Indonésie, première nation musulmane du monde et cette Chine, sortant juste du coma communiste, qui se retrouvent, tel le lapin dans le collet du braconnier. L'Inde, dans la foulée, est dans la ligne de mire : elle doit être indépendante, mais pas trop. Souveraine, mais pas plus que ça. Même le Japon, devenu allié obligé, après deux bombes atomiques larguées - une seule aurait bien suffi à faire capituler l'empereur Hiro-Hito -, commence à râler contre la présence de ces bases US censées protéger le pays du Soleil Levant. La Guerre froide continue d'avoir bon dos.
Simple exercice de pure spéculation : et si les données de ce grand jeu planétaire étaient inversées, que dirions-nous? Imaginons que l'armée algérienne campe au Vatican - car, pour les musulmans, l'Arabie Saoudite est un grand Vatican: il peut y avoir des églises dans les Emirats, mais pas dans le royaume wahhabite, tout comme il peut y avoir mosquée et synagogue à Rome, mais pas sur les terres du successeur de saint Pierre. Imaginons encore que l'Europe, de Brest jusqu'aux Balkans, soit truffée de bases syriennes, libyennes et marocaines.
Que les Jordaniens campent aux abords de la Russie, que les Yéménites fassent de même à ceux de la Chine. Et que les Égyptiens tiennent militairement Amérique centrale et du Sud sous tutelle militaire. Ou que la soldatesque tunisienne campe en plein Texas. Oui, que dirait-on? Assez logiquement, que les Arabes et les musulmans sont un danger planétaire, surtout s'ils avaient, tels les USA, refusé de signer tout protocole visant à protéger notre Terre commune, ce Jardin, par Dieu légué. Tel n'est pas véritablement le cas, loin s'en faut. Donc, qui sont les adversaires? Les "adversaires", pas les ennemis, car cela tendrait à poser, en préambule, qu'il puisse exister des peuples "gentils" et des peuples "méchants", alors que la science politique bien comprise ne consiste qu'à seulement s'en prendre aux gouvernements qui les dirigent. D'où cette dernière question, pour finir : où sont les intérêts de la France et de l'Europe? Qui soutient la Chrétienté, telle la corde le futur supplicié ? Sûrement pas celui qui s'acharne à défendre ceux qui n'en finissent plus de nous envahir. Soit le premier des Français, en la circonstance, qui voudrait tant nous faire confondre nos enjeux nationaux à nous et ses intérêts personnels à lui. A la longue, écrire et réécrire son nom devient fatigant. Allez... Nicolas Sarkozy. A lui comparé, Georges Marchais, c'était Honoré d'Estienne d'Orves, C'est dire dans quelle abîme nous sommes. . .
Béatrice PEREIRE : National Hebdo du 24 au 30 avril 2008 -
Comprendre la dette publique (en quelques minutes)
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Minable, vous avez dit minable ?
Ce texte est anonyme et circule actuellement sur Internet. Il nous a été transmis par Martine, une fidèle lectrice du Gaulois. Néanmoins, neuf mois après l’élection d’un président minable, beaucoup de Français s’y reconnaitront.Quand on vit de la naissance à la mort avec de l'argent public, comme MM. Hollande, Ayrault, Sapin et quelques millions d'autres, que l'on ne paie pas ou peu de cotisations sociales, qu'on bénéficie d'un système de retraite réservé à sa seule catégorie, d'un système de placement financier défiscalisé, et qu'on n'a jamais investi un euro dans une entreprise mais tout placé dans des résidences secondaires, on doit à minima avoir l'honnêteté de ne jamais prononcer le mot Egalite, ni d'exiger des autres fussent-ils devenus riches, plus de solidarité qu'on ne s'en impose à soi-même”.38 ministres et ministres délégués qui se goinfrent (le mot est faible) à nos frais, n’est-ce pas cela qui est VRAIMENT minable ? Demander aux contribuables de payer plus d’impôts pour financer 4 personnes au service de la concubine de Hollande, n’est-ce pas minable ? Duflot et Filippetti qui bradent des Légions d’Honneur à tous leurs copains, n’est-ce pas minable ? Un premier ministre qui veut un nouvel aéroport plus grand, à sa gloire, alors que personne ne prend l’avion à Nantes grâce au TGV. Des ministres sans aucune exemplarité dont certains ont été condamnés ou devraient l’être..., un gouvernement incompétent et non coordonné qui gesticule au gré du vent, n’est-ce pas minable ?
Insulter un homme qui a choisi de s’expatrier, alors que nous sommes censés être libres de nos mouvements dans ce pays, n’est-ce pas minable ?..., sachant que Depardieu a rapporté à la France des centaines de millions d’euros, directement et indirectement ! Combien coûtent ces donneurs de leçon du gouvernement et du PS, qui passent leur temps à nous culpabiliser mais ne veulent surtout pas réduire leur train de dépenses, alors qu’ils détruisent la France, ses emplois et ses valeurs ? N’est-ce pas minable ?Un premier ministre qui sort de son devoir de réserve et sans aucune dignité, insulte un citoyen illustre, talentueux et créateur d’emplois, n’est-ce pas minable ?Que veut dire l’expression "la citoyenneté française est un honneur" quand une personne veut acquérir la citoyenneté belge ?Que la citoyenneté belge est une honte ?...A-t-on oublié les accords d’Helsinki qui permettent à toute personne de franchir les frontières ?A-t-on oublié le principe européen du droit de s’installer là où l’on veut en Europe ?A-t-on oublié l’existence de la citoyenneté européenne ? Le Gouvernement veut-il créer un incident diplomatique avec la Belgique ?Comment la ministre de la culture (ou plutôt de l’inculture) ose-t-elle faire un procès d’antipatriotisme à Depardieu, elle a oublié semble-t-il que pendant la campagne, elle parlait de la France "rassie et moisie", déclarant en même temps son amour aux immigrés à qui elle attribuait la libération et la construction de la France ! C’est sûr que côté patriotisme, elle en connait un rayon !Comment osent-ils parler de patriotisme alors qu’ils ne rêvent que de brader la nationalité française en la donnant contre un bulletin de vote...CE "PRÉSIDENT" ET SES "MINISTRES" SONT LA HONTE DE LA FRANCE.Ce pays qu’ils sont en train de détruire est devenu la risée du monde entier.Bravo Depardieu, d’avoir quitté la France et d’avoir créé un débat sur la fiscalité confiscatoire du à tous ceux qui vivent au crochet de l’État. -
Résistons !
Anna Cabana journaliste au Point expliquait ce matin dans sa chronique sur BFM TV que si « les élus UMP donnent de la voix pour dire tout le mal métaphysique et sociétal qu’ils pensent du mariage gay », ce n’est qu’un « bruit de fond. » « Aucun discours ne se détache. Ce n’est pas faute de tenter d’instrumentaliser l’événement, selon l’expression d’un proche de Copé, qui explique que l’UMP doit se servir du mariage homosexuel comme d’un prétexte miraculeux pour ressouder des troupes déboussolées par les guerres d’ego psychodramatiques des derniers mois. Encore faudrait-il incarner cette lutte, non pas des classes, mais des mœurs ». Une impossibilité qui tient déjà au fait, comme nous l’avons souligné dans nos articles récents, de la politique antifamiliale menée avec constance par tous les gouvernements dit de « droite » depuis quarante ans, qui, sous l’influence des idées progressistes, ont largement renoncé à défendre les valeurs fondatrices de notre civilisation.
Si le lobby LGBT au sein de l’UMP ne manifestera bien évidemment pas dimanche prochain, d’autres personnalités, soutenant François Fillon ou Jean-François Copé, ont annoncé leur refus de toute participation. Outre M. Fillon, Alain Juppé, François Baroin, Christian Estrosi, Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Le Maire, Rachida Dati, Luc Chatel, ou encore Jean-Pierre Raffarin resteront à la maison pour regarder Michel Drucker. Tout comme le député filloniste Jérôme Chartier qui explique que s’il ne défilera pas c’est au nom de « la responsabilité conférée au parlementaire » de représenter les Français « sur les plateaux de télévision et dans l’hémicycle ». Nous sommes priés d’admirer l’intelligence de la justification…
Unanimement opposé au mariage et à l’adoption pour les couples d’un même sexe, le Front National est le seul mouvement politique d’envergure qui, non pas pour des motifs trivialement politiciens, mais au nom de l’essence même de la philosophie politique qui est la sienne, s’oppose à ce projet. Le Mouvement national, et les Français le comprennent instinctivement, même ceux d’ailleurs qui ne votent pas pour lui, est crédité d’une fermeté et d’une constance dans la défense des fondamentaux : identité, souveraineté, tradition, culture. Et dans ce cadre la famille est aussi pour les cénacles mondialistes, un « verrou à faire sauter » pour instaurer ce monde gris, indifférencié, peuplés d’individus interchangeables sans attaches ni racines, ou les communautés nationales auront laissé place aux masses manipulables régies uniquement par leurs désirs consuméristes.
Le site Polemia le rappelait parfaitement le 4 janvier dernier, « L’inscription dans le débat du mariage homosexuel relève du leurre », « puisque cela n’est pas la préoccupation de l’immense majorité des Français (…) » et de « la démarche idéologique aussi, puisqu’il s’agit d’une étape de plus dans la déconstruction des repères et des identités. On est ici au cœur de l’idéologie médiatique dominante fondée sur l’alliance du capital (attaché au mondialisme et à la suppression des frontières) et de la caste journalistique (attachée à la destruction des traditions). Après s’être attaqué à la nation (du latin « natio ) il est logique de s’attaquer à la naissance, au risque d’effacer les repères de la généalogie. »
Gilles-William Goldnadel pointait pareillement il y a quelques mois sur Atlantico, cette volonté de « déstructuration de la société française et même de l’individu attaqué non seulement dans son identité culturelle, nationale mais encore aujourd’hui sexuelle par l’élaboration des théories du genre », conjointe à cette attaque contre la famille.
Le site Nouvelles de France a publié en exclusivité jeudi une remarquable tribune l’écrivain français et agrégé de philosophie Thibaud Collin (parue dans le livre Tous pour le mariage – Le mariage homosexuel en question). Il relève que « l’ouverture du mariage civil aux couples de même sexe porte nécessairement en elle la possibilité de la PMA (procréation médicalement assistée) , de la GPA (gestation pour autrui) et la levée de la monogamie. En effet, à partir du moment où le mariage s’est séparé de son référent dans un ordre naturel antérieur auquel son caractère institutionnel s’adossait, au nom de quoi limiter a priori les volontés contractuelles ? (…). Au nom de quoi empêcher trois ou quatre adultes de créer une vie commune organisée par des droits et devoirs réciproques et leur permettant de réaliser des projets parentaux à géométrie variable ? »
« L’ouverture du mariage aux couples de même sexe signifie donc sa radicale contractualisation puisque l’État n’a plus de référent externe pour déterminer des limites objectives. On entre ainsi dans la logique de l’arbitraire où seuls l’état des mœurs et la mentalité présente sont les critères momentanés du permis et de l’interdit. Le vote de cette loi illustrerait ce que l’on pourrait appeler un État libertaire. Autant dire que l’État nierait sa responsabilité de garantir les droits des plus faibles, en l’occurrence de certains enfants qui seraient privés de biens essentiels nécessaires à leur développement. »
Figure emblématique du Système, le milliardaire rose Pierre Bergé, parrain et bailleur de fonds de SOS racisme, du sidaction et du magazine Têtu, a d’ailleurs vendu la mèche en affirmant le 16 décembre dernier sur le site du Figaro : « Nous ne pouvons pas faire de distinction dans les droits, que ce soit la PMA, la GPA ou l’adoption. Moi je suis pour toutes les libertés. Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence ? C’est faire un distinguo qui est choquant ».
Ce qui est vraiment choquant, comme l’a rappelé Paul-Marie Couteaux sur France 3 dans l’émission de Frédéric Taddéi, c’est le risque assumé par les tenants de l’idéologie libérale-libertaire d’une « rupture anthropologique dans la civilisation », « le refus de la loi naturelle que protège toutes les transcendances », « une violence faite à la nature et qui coûtera très cher comme toutes les violences faires à la nature »
Ce que nous voyons ici à l’œuvre est aussi du ressort de l’idéologie révolutionnaire, « faustienne », portée par un certain nombre de sectes humanistes et autres clubs et cercles de réflexions qui font profession de républicanisme mais certainement pas d’un attachement viscéral à une réalité charnelle, la France, la plus vieille nation du monde avec la Chine.
Il y a quelques années déjà, l’écrivain Jean Raspail pointait le travail de sape du, des lobbies antinationaux qui trahissent la France au nom d’une idéologie dite républicaine mais qui n’est en fait que le faux nez de la folle et destructrice utopie cosmopolite .
« Ce que je ne parviens pas à comprendre » écrivait-il , « c’est pourquoi et comment tant de Français avertis et tant d’hommes politiques français concourent sciemment, méthodiquement, je n’ose dire cyniquement, à l’immolation d’une certaine France (évitons le qualificatif d’éternelle qui révulse les belles consciences) sur l’autel de l’humanisme utopique exacerbé. Je me pose la même question à propos de toutes ces associations omniprésentes de droits à ceci, de droits à cela, et toutes ces ligues, ces sociétés de pensée, ces officines subventionnées, ces réseaux de manipulateurs infiltrés dans tous les rouages de l’Etat (éducation, magistrature, partis politiques, syndicats, etc.), ces pétitionnaires innombrables, ces médias correctement consensuels et tous ces « intelligents » qui jour après jour et impunément inoculent leur substance anesthésiante dans l’organisme encore sain de la nation française. »
C’est au réveil, au sursaut salvateur que le FN convie le peuple français. C’est là sa raison d’être. Marcher le 13 janvier dans les rues de la capitale, notamment aux côtés de Bruno Gollnisch, c’est aussi marquer son refus de cette descente au tombeau de notre civilisation. A dimanche !
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Dominique Venner
Dominique Venner est historien. Engagé volontaire pendant la guerre d'Algérie. Militantisme actif à l'époque. Prison. Fonde et anime la revue Europe Action. S'est apparemment retiré sous sa tente depuis la fin des années soixante, entre ses fusils de chasse et sa machine à écrire. Il a publié une trentaine de livres, de l'histoire des Sudistes (Le blanc soleil des vaincus) à celle des corps-francs de Weimar (Baltikum), en passant par la guerre civile russe (Histoire de l'Armée Rouge, 1917-1924). Il est considéré comme l'un des meilleurs spécialistes des armes et de leurs rapports avec les hommes et l'histoire (15 livres sur le sujet). Il dirige aux Editions Pygmalion la collection Les grands Maîtres de la chasse et de la vénerie, et vient de publier chez Plon 13 meurtres exemplaires, un essai en treize récits fouillés sur la terreur et les crimes politiques au XXe siècle.
Dans les bons manuels d'aventure et de voyage, on trouve une foule de conseils plus ou moins judicieux pour constituer une pharmacie de raid et résister aux microbes vicieux ou aux climats sournois. A chacun ses drogues et ses recettes de survie. Moi, ce sont les livres. Parmi quelques milliers, voici ceux de ma bibliothèque de campagne : les volumes que j'ai toujours sous la main pour le plaisir, l'évasion, le travail ou la santé.
EUPHORISANTS
Remèdes de choc par le rire et par l'humour :
- Jean Anouilh, Les poissons rouges (Table ronde).
- Roger Nimier, Le hussard bleu (Gallimard).
- Jacques Perret, Bande à part et Rôle de plaisance (Gallimard).
- Général de Brack, Les avant-postes de cavalerie légère. A lire au deuxième degré.
- A.D.G., Pour venger pépère (Série noire).
- Montheilhet, Les pavés du diable (Denoël).
- Jean-Marc Parisis, La mélancolie des fast-food (Grasset). En attendant et en espérant le suivant.
TONIFIANTS
pour traitement de fond :
- Montherlant, Les Essais Pléiade. Le livre que j'emporterais sur l'île déserte s'il n'en fallait qu'un.
- Régis Boyer, les religions de l'Europe du Nord (Fayard-Denoël). Pour retour aux sources.
- Soljénistsyne, l'archipel du Goulag (Seuil), l'intelligence, le courage et la volonté d'un homme seul peuvent triompher de la plus cruelle, de la plus hypocrite et de la plus écrasante entreprise de mensonge.
- Evola, Méditations du haut des cîmes (Pardès-Trésdaniel). Contre la médiocrité.
DROGUES DOUCES
Pour évasion immédiate :
- Giono, Les récits de la demi-brigade (Gallimard). Dense, nerveux, tragique, aventureux et allègre. Tout ce que j'aime.
- Julien Gracq, Un balcon en forêt (Corti). Mêmes commentaires.
- Jean Grosjean, Clausewitz (Gallimard). Idem.
- René Chambe, Le cor de M. de Boismorand (Presse de la cité).
- Henri Vincenot, La Billebaude (Denoël).
- Michel Tournier, Le roi des aulnes (Gallimard).
- André Malraux, Les conquérants (Grasset). Le seul vrai roman fasciste de langue française.
- Pierre Moinot, Le guetteur d'ombre (Gallimard).
- Marquis de Foudras, Les gentilshommes chasseurs (Pygmalion).
- Hugo Pratt, Corto Maltese en Sibérie. Mais aussi Kipling, Maupassant, Jacques London, La Varende, Jean Raspail, Volkoff et autres enchanteurs.
STIMULANTS
Des vitamines pour les méninges :
- Paul Morand Mon plaisir en littérature (Gallimard).
- Robert Poulet Le Kaléidoscope (L'Âge d'homme). Recueil éblouissant et trop bref du plus sûr critique littéraire contemporain.
- Pierre Gripari, Critique et autocritique (L'Age d'homme). Ce que l'anarchisme de droite a sécrété de plus original et de plus brillant.
- Dostoïevski, Journal d'un écrivain (Charpentier).
- Nietszche, Le crépuscule des idoles (Mercure de France).
- Spengler, Ecrits et pensées (Copernic).
- Joris von Lohausen, Les empires et la puissance (Labyrinthe). Réflexions de fond sur l'histoire et la destinée de l'Europe, sous l'éclairage de la géopolitique.
- Alain de Benoist, Les idées à l'endroit (Hallier).
- Jean Cau, Le chevalier, la mort et le diable (Table Ronde).
- Robert Ardrey, La loi naturelle(Stock).
- Jean Mabire, L'écrivain, la politique et l'espérance (St-Just).
- Jacques Laurent, Histoire égoïste (Table Ronde). Itinéraire sans faute et sans hypocrisie d'un écrivain qui n'a pas peur des mots.
TRAITEMENTS DE LONGUE DUREE
Parmi les grands romans, ceux que je place au plus haut :
- Tolstoï, Anna Karénine (Pléiade).
- Stendhal, Lucien Leuwen (Pléiade).
- Margaret Mitchell, Autant en emporte le vent (Gallimard).
- Rebatet, Les deux étendards (Gallimard).
- Michel Déon, Les poneys sauvages (Gallimard).
- Mishima, Chevaux échappés (Gallimard).
DROGUES DURES
- Ernst Jünger, Orages d'acier (Bourgeois) et Le Boqueteau 125 (Porte-Glaive). Ce qui a été écrit de plus fort sur l'expérience et le sens de la guerre.
- Ernst von Salomon, Les Réprouvés (Plon, 10/18). La fureur de vivre d'un jeune activiste allemand des années 20. Ennivrant.
- T.E. Lawrence, Les septs piliers de la sagesse (Payot). L'esthétisme de l'action porté à sa perfection sans jamais manquer à l'humour.
- Guy Sajer, Le soldat oublié (Laffont). Le plus grand livre surgi de la Seconde Guerre mondiale.
- Henri Charbonneau, Les mémoires de Porthos (Clan et Librairie française). L'archétype du fasciste à la française, téméraire et bon vivant.
- Charles De Gaulle, Le fil de l'épée (Berger-Levrault). Confidences précoces d'un ambitieux qui avait de l'étoffe.
- Drieu la Rochelle, Fragments de mémoires (Gallimard). Une sincérité absolue et une forme admirable.
- René Quinton, Maximes sur la guerre (Cahiers verts). Le Jünger français.
DEPURATIFS
Pour nettoyer la langue polluée par les abus de TV et de pub :
- Barbey d'Aurévilly, Les diaboliques (Bouquins).
- Saint-Simon, Mémoires (Pléiade).
- Monluc, Commentaires (Pléiade). Pour le français dru d'avant Malherbe. Aurait également sa place dans la rubrique des « tonifiants ». Comme tous les grands mémorialistes, Monluc nous rappelle que nos petits problèmes n'ont rien de très nouveau sous le soleil.
J'allais oublier d'évoquer trois instruments quotidiens : le Petit Robert, le Dictionnaire d'histoire universelle de Michel Mourre et Le bon usage de Grévisse.
J.C.L National Hebdo du 21 au 27 avril 1988 -
476 L'effondrement d'un monde
Dans une Gaule divisée, envahie pas les foules d'immigrés fuyant des hordes encore plus barbares, seuls les Francs apparaissaient capables de réunifier le pays, sans hostilité envers le christianisme.
Cette année-là, l'officier wisigoth Odoacre mettait fin à l'empire romain d'Occident en déposant le 4 septembre à Ravenne le dernier empereur, le jeune et dérisoire Romulus Augustule, et en renvoyant les insignes impériaux à Zénon, l'empereur d'Orient, régnant à Constantinople. Le fait ne fut pas en soi très marquant car, depuis le sac de Rome par le wisigoth Alaric Ier en 410, le pouvoir ne cessait plus de passer entre les mains des officiers barbares.
Le sang des martyrs
Toutefois, pour la Gaule, cela laissait prévoir un avenir de ténèbres et de terreur. Plus aucune force ne pourrait désormais protéger ce pays, autrefois perle de l'empire romain, qui, irrigué par le sang de multiples martyrs, de saint Pothin et sainte Blandine à saint Irénée et saint Denis, affirmait déjà fortement sa personnalité chrétienne. Au IVe siècle, saint Martin avait répandu sa lumière et la bonne nouvelle de ses miracles, mettant en place l'ébauche des structures paroissiales. Puis avaient déferlé les invasions : tout semblait perdu.
En 476, le pays de nos ancêtres, envahi pas les foules d'immigrés fuyant devant des hordes encore plus barbares, se trouvait partagé en cinq. L'Aquitaine et le Sud de la Loire étaient aux mains des Wisigoths, qui, après avoir occupé les berges du Danube, s'y rendirent indésirables, pillèrent Rome en 410, comme nous l'avons vu, et, finalement, se virent en 418 offrir par le faible empereur Honorius des terres autour de Toulouse. Un grand quart ouest (Celtes d'Armorique et de Bretagne) se barricadait derrière ses traditions de foi et de langue. Au nord, les Francs étaient une confédération des peuples germains qui, après avoir constitué longtemps des troupes auxiliaires pour Rome, s'étaient établis en Belgique seconde (région de Tournai) et occupaient des terres allant de Reims à Amiens et à Boulogne.
Les Burgondes, d'origine sans doute norvégienne, avaient quelque temps gardé la frontière rhénane pour les Romains, avant de s'établir autour de Genève, puis de déborder sur la Saône, Lyon et la vallée du Rhône. Le centre du pays était resté gallo-romain, avec les évêques et les officiers qui maintenaient les légions, mais leurs hommes étaient souvent d'origine barbare. Ce sont les évêques (saint Nicaise de Reims, saint Germain d'Auxerre, saint Loup de Troyes, saint Aignan d'Orléans) qui regroupaient les populations apeurées : crosse en main, ils parvenaient à arrêter dans ses pillages le barbare quand même parfois sensible au mystère. Dans le même sens agissait naguère Ætius, fils d'officier, lequel, après avoir passé son enfance en Pannonie comme compagnon d'Attila, roi des Huns, se retrouva, en tant que maître de la milice romaine, le dernier espoir de la Gaule. Tout en continuant de proposer l'hospitalité aux Barbares nouveaux venus, il parvenait à s'entendre à peu près avec les uns et les autres.
L'espérance chrétienne
Mais, avec les Huns qui se remirent en mouvement ce fut très différent ; il fallut chasser ces bêtes féroces avec toute la force du désespoir et Ætius ne serait jamais venu à bout de son ancien ami Attila si Geneviève, vingt-huit ans, vierge consacrée de Nanterre, d'origine mi-franque mi-gauloise, n'avait prié fort et forcé les femmes de Lutèce à se refuser à leurs maris si ceux-ci parlaient de fuir. Alors ce fut la victoire des champs Catalauniques en 451, à laquelle participèrent Gallo-Romains, Wisigoths, Burgondes et Francs. Une union allait-elle se réaliser ? Hélas, l'empereur Valentinien III, jaloux, fit assassiner Ætius trois ans plus tard, avant de mourir lui-même sous les coups des amis d'Ætius. Vraiment la Rome impériale se mourrait sans rémission. Pour tout compliquer, deux des principales peuplades barbares, Burgondes et surtout Wisigoths, étaient devenues les adeptes quasi fanatiques d'une fausse religion, l'arianisme - ce christianisme au rabais qui, pour ne pas heurter les prétendus intellectuels, faisait quasiment l'impasse sur le "scandaleux" mystère du dieu fait homme et dévaluait le sacrifice de la Croix. Une religion qui eût dénaturé la Gaule.
Or il apparaissait de plus en plus que l'on ne pouvait rien attendre de la petite enclave latine regroupée à Soissons autour d'Ægidius, successeur d'Ætius, et encore moins avec Syagrus, fils de celui-ci, que plus personne n'écoutait. La seule force apparaissant non hostile au christianisme et capable de réunifier le pays était celle des Francs. Déjà saint Remi, évêque de Reims, entretenait des relations amicales avec leur roi Childéric, fasciné par l'héritage de Rome. De son mariage avec Basine, Childéric avait un fils, Clovis, âgé de dix ans en 476 au moment de l'effondrement de l'empire ; quelle exaltante mission s'ouvrait à lui : faire renaître Rome sous le signe de la Croix ! Puisque 2011 marque le 1 500e anniversaire de la mort du célèbre roi des Francs, nous nous devons de faire revivre son oeuvre essentielle pour comprendre l'identité française.
Michel Fromentoux L’ACTION FRANÇAISE 2000 Du 6 au 19 janvier 2011