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culture et histoire - Page 707

  • Bistrot Libertés avec le militant radical Serge Ayoub

    Martial Bild et les sociétaires reçevaient Serge Ayoub en février, fondateur en 2010 de Troisième Voie, mouvement pour une avant-garde solidariste. Ils débattent de la date, des thèmes, de la forme et des conséquences de l’éventuel référendum qu’évoque Emmanuel Macron ainsi que de la cérémonie de l’Eurovision.

    Sommaire :
    0 H 00:48 Son parcours et son dernier livre chez KontreKulture
    0 H 34:20 Comment redonne-t-on la parole au peuple ?
    0 H 58:17 « J’avais  20 ans » (L’année 1984 vu par Serge Ayoub »)
    1 H 12:57 La cérémonie de l’Eurovision : concours prestigieux ou imposture ?

    https://www.tvlibertes.com/actus/bistrot-libertes-avec-le-militant-radical-serge-ayoub

  • NOTRE FEUILLETON ESTIVAL : UN ETE AVEC JACQUES BAINVILLE... (17)

    Aujourd'hui : 20. Bainville critique tout aussi frontalement le président des Etas-Unis, Wilson, dont l'action fut terriblement néfaste pour la France

    Sur Thomas Woodrow Wilson...

    De "Les conséquences politiques de la paix", pages 118/119/120 :
    " En 1917, la fin, une meilleure fin, eût été possible. Quiconque avait le sens de la politique songeait à la dislocation de la coalition ennemie. Le roi d'Espagne ne se bornait pas à la conseiller. Il s'offrait pour l'entreprendre. Incapacité, frivolité, inexpérience, préjugé : il y eut de tout. Le fil tendu ne fut pas saisi. La vie de milliers de Français tués depuis cette date et l'avenir de ceux qui restent ont tenu à une maladresse qui ne peut plus être réparée.
    Enfin l'ennemi s'agenouille. Des heures, des jours au plus sont donnés aux vainqueurs pour profiter de la victoire. Hésitations, incertitudes. L'armée allemande, avec ses armes, repasse le Rhin. Tandis que la foule insouciante se réjouit, pousse un grand "ouf", soulagée du poids de la guerre, des moments uniques s'enfuient sans retour. 
    Et plus tard encore, il arriva une chose fantastique. Quelques homme s'étaient réunis pour établir la paix. Leur pouvoir était immense, tel qu'on n'en avait jamais vu. Ils disposaient de l'humanité. Ils créaient à leur gré ou renversaient des Etats. Et le plus puissant de ces hommes pareils à des dieux, celui qui était obéi parce qu'il semblait parler au nom de cent millions d'individus, il était, à ce moment même, désavoué par son Sénat souverain. 
    Et non seulement son autorité était factice, mais peut-être déjà ne gouvernait-il plus tout à fait son esprit. Rentré dans sa capitale, le dictateur s'abattit. On craignit pour sa raison.
    "Est-ce là cet homme qui ébranla la terre, qui fit tomber les empires ?".
    Six mois plus tôt, cette hémiplégie eût changé la physionomie et l'avenir du monde. Cette prodigieuse histoire se trouve mêlée à notre histoire nationale. 
    Il n'y a rien d'aussi cruel dans Candide et dans Gulliver..."
    Illustration : Elu Président deux fois de suite, le 4 mars 1913 et le 4 mars 1917, Wilson vit le Congrès refuser de ratifier "son" Traité de Versailles. Il entreprit alors une tournée dans les Etats-Unis, afin de promouvoir cette ratification, à partir du 4 septembre 1919. C'est durant cette tournée qu'il eut sa première attaque cérébrale. Mais il termina cependant son mandat, affaibli et diminué, avant d'être atteint également par la paralysie et un début de cécité...
    Il avait, malheureusement pour nous, fait preuve de cécité politique tant qu'il était valide, et avait eu le temps de "ficeler" le mauvais Traité de Versailles, et d'y faire triompher ses "nuées", ce qui nous donna Hitler, et tout ce qui s'ensuivit...
    "Incapacité, frivolité, inexpérience, préjugé..." : c'est, évidemment, à Wilson que pense surtout Bainville...

    Tiré de notre Album "Maîtres et témoins"... (II) : Jacques Bainville" (186 photos)

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/08/07/notre-feuilleton-estival-un-ete-avec-jacques-bainville-6167818.html

  • Passé-Présent n°248 : A. de Chateaubriant au-delà de La Brière

    Passé-Présent : A. de Chateaubriant au-delà de La Brière

    Philippe Conrad reçoit Thierry Bouclier à propos de la biographie que ce dernier a consacrée à l’écrivain controversé Alphonse de Chateaubriant (Ed. Pardès – coll. Qui suis-je ? – 128 p. – 12 €).

    Avocat fiscaliste, écrivain, biographe, Thierry Bouclier ravive les mémoires  en resituant la vie et l’oeuvre d’Alphonse de Chateaubriant (1877-1951), auteur de romans majeurs du XXè siècle dont Monsieur de Lourdines (prix Goncourt 1911) ou La Brière (Grand prix de l’Académie française 1923). Egalement journaliste influent, il est devenu un écrivain maudit et oublié en raison de ses prises de position au cours du second conflit mondial qui le firent condamner à mort par contumace en 1948.

    Philippe Conrad accueille Eric Fromant auteur de Jules Ferry cet inconnu, une biographie publiée chez l’Harmattan (328 p. – 34 €).

    Réformateur de l’enseignement et artisan de l’expansion coloniale, Jules Ferry (1832-1893) se voit consacrer une dense et éclairante étude par l’économiste Eric Fromant qui décline sa jeunesse, ses études d’avocat, son engagement politique sous le Second Empire, son rôle en tant que maire de Paris (1870), à la députation puis, après sa mission d’ambassadeur en Grèce, celui de ministre de l’Instruction publique (1879) et Président du Conseil (1880), tout en établissant des analogies avec notre époque.

    https://www.tvlibertes.com/passe-peresent-n248-a-de-chateaubriant-au-dela-de-la-briere

  • NOTRE FEUILLETON ESTIVAL : UN ETE AVEC JACQUES BAINVILLE... (17)

    Aujourd'hui : 19. Bainville critique frontalement Keynes et ses "Conséquences économiques de la paix" (II/II)

    1920 : Les conséquences politiques de la paix" (2)

    De "Les conséquences politiques de la paix" :
    1. Pages 14/15/16 :
    "...On s'est à peine occupé des conséquences de la paix. Nous voulons dire des conséquences politiques, car un auteur anglais a prétendu en montrer les conséquences économiques. 
    L'ouvrage retentissant de Keynes est un pamphlet d'apparence scientifique qui a obtenu un succès de curiosité et de scandale par les paradoxes dont il est rempli. 
    Il est devenu le manuel de tous ceux qui désirent que l'Allemagne ne paye pas ou paye le moins possible les frais de son entreprise manquée.
    La thèse de Keynes est bien connue. Elle a exercé une action certaine sur l"opinion et sur le gouvernement britanniques.
    Ce qui est curieux, c'est que le premier auteur qui se soit appliqué , de son point de vue spécial, un point de vue financier, à étudier les suites de la paix, ait été conduit à des conclusions pessimistes. Il est vrai que ce pessimisme est unilatéral. Keynes voit noir pour les pays vaincus. Il est optimiste pour les vainqueurs. Son évaluation des dommages que la France a subis est très basse. Il estime que nous relèverons nos ruines à beaucoup moins de frais qu'on ne l'estime en général. C'est le sort de l'Allemagne qui lui donne du soucis. Et il répète comme un lugubre refrain que si l'Allemagne n'est pas ménagée, si elle ne se relève pas avec la complaisance et l'appui des nations victorieuses, l'Europe toute entière tombera dans la détresse et dans le chaos. 
    Dans son épilogue, Keynes parle de "ces courants inconnus qui coulent sans cesse sous la surface de l'histoire politique et dont nul ne peut prévoir les résultats." Pour lui (sa pensée est claire et elle se dégage de tout son livre), ces courants sont déterminés par les forces économiques et par elles seules. C'est un autre aspect, un aspect conservateur, de la conception matérialiste de l'histoire..." 
    2. Pages 81/82 :
    "...Il n'est pas douteux que, dès la première heure, M. LLoyd George et M. Wilson n'aient été en garde. Ils ne voulaient pas d'une dissociation de l'Allemagne. Ils n'en voulaient pas pour des raisons philosophiques et politiques. A ces raisons, les négociateurs français n'en opposaient pas, parce qu'ils n'en avaient pas. Ils n'en avaient pas parce que leur philosophie était, au fond la même, que celle de leurs interlocuteurs anglo-saxons : le droit des nationalités d'abord, et la nationalité allemande devait avoir les même droits qu'une autre; l'évolution, et comme l'évolution interdit que l'on revienne en arrière, cinquante ans devaient avoir rendu l'unité allemande indestructible.
    En partant de là, on fit ce qu'on devait faire : on lui donna la consécration du droit public qui lui manquait, on aida les centralisateurs prussiens à compléter l'oeuvre de Bismarck. 
    On nous dit qu'une politique réaliste et pratique le voulait aussi, qu'une grande Allemagne aux rouages simplifiés, formant un tout économique, serait, pour nos réparations, un débiteur plus sûr qu'une Allemagne composée de petits Etats médiocrement prospères. 
    Ce raisonnement commence à apparaître comme une des folies les plus remarquables de l'histoire moderne. Nous y avons gagné que quarante millions de Français sont créanciers d'une masse de 60 millions d'Allemands, et pour une créance recouvrable en trente ou quarante années..."

    Tiré de notre Album "Maîtres et témoins"... (II) : Jacques Bainville" (186 photos)

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/08/06/notre-feuilleton-estival-un-ete-avec-jacques-bainville-6167817.html

  • NOTRE FEUILLETON ESTIVAL : UN ETE AVEC JACQUES BAINVILLE... (16)

    Aujourd'hui : 18. Bainville critique frontalement Keynes et ses "Conséquences économiques de la paix" (I/II)

    1920 : Les conséquences politiques de la paix" (1)

    En 1919, John Maynard Keynes écrit un livre retentissant, dans lequel il compare le Traité de Versailles à une "paix carthaginoise", c'est-à-dire à un diktat - par définition, excessif et trop dur, infligé par les Alliés vainqueurs à l'Allemagne vaincue. 
    Bainville réagit immédiatement à cet ouvrage "scandaleux" au sens premier du terme. Et il le fait en recopiant volontairement, à un mot près, le titre même de Keynes : au lieu de parler des conséquences "économiques", Bainville va étudier "Les conséquences politiques de la paix".
    Il ne s'agit donc pas, pour Bainville, de critiquer Keynes en tant que tel, tout Keynes, et toutes ses théories économiques, bien connues par ailleurs. Bainville n'écrit pas un livre d'économiste, proposant une alternative aux thèses d'un autre économiste : Bainville écrit un livre de géo-politique et de géo-stratégie, de diplomatie, traitant de la grande affaire que constitue l'antagonisme récurrent franco-allemand, là où Keynes, représentant la grande finance internationale - et surtout les intérêts économiques des anglo-saxons... - ne voyait que l'aspect purement économique des choses; l'aspect mercantile, matérialiste, en somme...
    Pour Keynes, il importait que, sitôt la guerre achevée, "les affaires" reprennent; et comme, selon lui, l'Allemagne était un partenaire majeur de l'économie européenne, il importait de la punir pour la guerre qu'elle avait déclarée, mais pas trop; et il ne fallait pas la charger d'un fardeau tel ("L'Allemagne paiera", disaient certains Français, qui voulaient se rassurer à bon compte...) que cela l'empêche de réintégrer au plus vite le cercle des nations qui faisaient "tourner" l'économie mondiale. Lui imposer "la démocratie" suffisait pour que, d'un coup de baguette magique, ses vieux démons disparaissent, et qu'elle redevienne fréquentable. Cette sorte de pensée "magique", cette idée folle qu'il suffisait de prononcer le mot ("démocratie") pour avoir la chose (une Allemagne pacifique), c'est ce qui guidait les hommes tels que Keynes ou, plus grave, le président Wilson.
    Bainville est aux antipodes de ces "nuées" : c'est un réaliste, qui ne se paye pas de mots, et qui sait que les mêmes causes produisent les mêmes effets. 
    Il demande que l'on démembre l'Allemagne, afin que plus jamais elle ne puisse recommencer ce qu'elle vient de faire : mettre l'Europe à feu et à sang. 
    Et, contre le Keynes des "Conséquences économiques de la paix", il écrit (page 179 des "Conséquence politiques de la paix" :
    "...La propagande allemande est très habile à lancer dans le monde des formules qui servent ses intérêts. Pendant la guerre, c'était "une paix sans annexion ni indemnités", maintenant c'est "une Allemagne organisatrice de l'Est" et "la collaboration économique des vainqueurs et des vaincus". Nous savons qu'un groupe important en Angleterre, dont M. Keynes est le porte-parole, a déjà été complètement acquis par le programme allemand; si ces idées devaient être acceptées par la diplomatie alliée, l'Allemagne serait rétablie dans sa situation d'avant-guerre..." 
    Alors que, comme l'écrit au même moment Léon Daudet dans le même journal que Bainville - L'Action française - le démembrement de l'Allemagne aurait "assuré la paix pour les 150 ans qui viennent..."
    Et, bien sûr, Bainville demande des garanties pour la France, qui a si chèrement payé sa victoire, en perdant ce qu'elle avait de plus précieux : la plus grande part de sa jeunesse. Bainville demande que, dans ce démembrement de l'Allemagne, les régions Rhénanes - où les habitants sont rhénans, et non Prussiens... - deviennent indépendantes, séparées du joug prussien, et qu'ainsi la France trouve, sinon sa frontière directe, du moins la protection assurée qu'offrait la "rive gauche du Rhin". Bainville et l'Action française voulaient, en somme, reprendre la grande tradition de la diplomatie française, dont le chef d'oeuvre absolu furent les Traités de Westphalie... 
    Mais nos excellent alliés anglo-saxons n'ont pas voulu cela. Anglais et Etats-Uniens se sont payés tout de suite : 
    1. Les Anglais, en saisissant la totalité de la flotte allemande, ce qui, par la disparition immédiate d'un adversaire militaire et d'un concurrent économique, renforçait leur préeminence maritime mondiale.
    2. Les Etas-Uniens en voyant leur situation considérablement renforcée à la suite de l'effroyable guerre civile européenne, laissant l'Europe exsangue.
    La France, elle, fut le dindon tragique de la farce : elle avait subi le plus gros des destructions, par une présence ennemie de quatre années sur une quinzaine de ses départements, mais elle se voyait interdire par ses alliés anglo-saxons de se payer - comme eux l'avaient fait - en s'assurant la garantie de la rive gauche du Rhin, et des Républiques Rhénanes indépendantes, ouvertes à son influence. D'ailleurs Clemenceau l'a reconnu : "Nous n'avons pas obtenu tout ce que nous aurions pu et du obtenir..." 
    Voilà donc, brossée à grands traits, la vision magistrale que l'on trouve dans cet ouvrage de Bainville : elle n'est pas vulgairement mercantile et matérialiste, elle est de haute diplomatie, elle est visionnaire en termes de géo stratégie et de géo politique, car elle pointe l'erreur initiale de ce mauvais Traité de Versailles - qui est de laisser l'Allemagne unifiée, au lieu de la démembrer - et elle annonce les conséquences inéluctables de cette paix perdue : un désir éperdu de revanche chez les Allemands, malgré tout humiliés, mais non dépossédés de leur force. C'est une nouvelle guerre pour dans vingt ans, dit Bainville : il ne se trompait que d'un an...
    La République, qui n'avait pas su éviter la guerre, allait perdre la paix, gagnée par une France héroïque au prix d'une "pluie de sang", comme le disait Léon Daudet, qui a choisi cette formule comme titre pour l'un des tomes de ses "Mémoires". 
    Mais laissons parler Jacques Bainville...
    Illustration : John Maynard Keynes avait acquis une notoriété internationale par la publication de son livre "The economic consequences of the peace", en 1919, à propos du Traité de Versailles. 
    Ce livre fut très mal reçu en France par les politiques, intellectuels et économistes, car Keynes fut perçu comme prenant le parti de l'Allemagne contre la France. 
    Il prétendait prendre une position d'économiste, considérant que le retour au passé d'avant 1870 - le démantèlement de la puissance allemande construite depuis 1850, ce que voulait Clemenceau au nom des intérêts de la France - ne pouvait conduire qu'à la "souffrance" (!) des peuples d'Europe centrale et à la poursuite des conflits, c'est-à-dire de la "guerre civile" en Europe.
    Bianville défend la thèse exactement contraire : en réalité, c'est le non-démembrement de l'Allemagne qui apportera une nouvelle guerre, "pour dans vingt ans", dit-il. 
    "On" a suivi Keynes, pas Bainville. "On" n'a pas démembré l'Allemagne... et on a eu Hitler, et les horreurs de la Seconde Guerre mondiale, encore bien pire que la première. 
    Qui a eu raison ?...

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/08/05/notre-feuilleton-estival-un-ete-avec-jacques-bainville-6167816.html

  • NOTRE FEUILLETON ESTIVAL : UN ETE AVEC JACQUES BAINVILLE... (15)

    Aujourd'hui : 17. 1907 : Parution de "Bismarck et la France"...

    (Le souvenir de Jacques Bainville, Plon, 1936 - Quelques souvenirs, par Marie de Roux, page 146) :"...Il y aura bientôt trente ans qu'un soir de juin 1905, Henri Vaugeois m'avait demandé d'exposer aux premiers adhérents de la Ligue d'Action française ce que Bismarck avait fait pour faciliter en France l'avènement de la IIIème République et le succès électoral du parti républicain.
    Une grande partie de mon étude était empruntée aux articles que Jacques Bainville avait donné dans La Gazette de France quand l'éditeur Cotta, de Stuttgart, avait publié une correspondance jusque là inédite de Bismarck, où l'on pouvait voir combien le Chancelier avait souhaité la défaite de Mac-Mahon par Gambetta et désiré une entrevue personnelle avec celui-ci.
    Jacques Bainville était là. 
    Grâce à lui, la conférence devint une petite brochure rouge dont il écrivit la préface, qu'il enrichit de la traduction des principaux documents et que nous appelâmes de ce titre sans précaution : La République de Bismarck.
    "Nul français sachant le sens des mots, écrivait Bainville, ne pourra plus douter que le régime républicain a été désiré pour nous, a été presque imposé même par notre ennemi le plus constant."
    Toute une part de l'oeuvre historique de Jacques Bainville a illustré avec une objectivité de plus en plus sereine la vérité brûlante qu'il avait formulée dans la petite brochure rouge.
    Ce fut son grand secret de s'imposer à l'opinion adverse par une modération implacable. 
    Au cours de ces trente années, où j'étais souvent aux côtés de nos amis à la place sans danger de défenseur, je n'ai jamais eu l'honneur d'avoir à défendre Jacques Bainville; ce très grand journaliste n'a pas eu un procès de presse..."

    Tiré de notre Album "Maîtres et témoins"... (II) : Jacques Bainville" (186 photos)

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/08/04/notre-feuilleton-estival-un-ete-avec-jacques-bainville-6167230.html

  • NOTRE FEUILLETON ESTIVAL : UN ETE AVEC JACQUES BAINVILLE... (14)

    Aujourd'hui : 16. 31 Décembre 1914 : la terrible prémonition...

    Court extrait de la dernière note (du 31 décembre) du "Journal 1914 - 1915 / La Guerre démocratique". En ce dernier jour de l'année, où il récapitule les événements, on peut vraiment affirmer que Bainville a eu comme la prescience de ce qui allait, hélas, arriver... 
    Par la faute du Système et des hommes en place, dont l'incapacité et l'incompétence auront été sans bornes : le Peuple français, héroïque, gagnera la guerre, mais le Système, intrinsèquement malfaisant et pernicieux, perdra la paix et nous préparera... Hitler !

    "...Eh bien ! surtout chez les combattants (certes je ne dis pas chez tous), une idée forte, une idée qui s'enfonce, c'est que la guerre est virtuellement finie : c'est que, lorsque les armées qui sont entrées en campagne avec leurs cadres, leur matériel, leur entraînement, se sont battues plusieurs mois et se sont usées, le résultat est acquis, rien d'essentiellement nouveau ne peut plus survenir : c'est qu'il y a dès maintenant chose jugée, c'est que nous ne pourrons faire beaucoup plus que ce que nous avons déjà fait et que c'est très beau, c'est que la guerre se terminera sans solution décisive - avec une Allemagne humiliée, sans doute, mais non vaincue - par une paix qui ne changera rien d'essentiel à l'état de choses préexistant. Il a fallu la guerre de Trente Ans pour mettre à bas l'ancienne Allemagne. Comment en quelques mois se flatter d'anéantir l'Empire le plus formidablement préparé à la guerre qui ait surgi dans les temps modernes, de l'abattre sans reprendre haleine ? Sans doute cette opinion ne tient pas compte des événements qui peuvent se produire : intervention de l'Italie, de la Roumanie, paix séparée de l'Autriche. Mais d'autres événements, moins heureux, peuvent survenir aussi... Ceux qui sont dans cet esprit (je répète que ce sont le plus souvent ceux qui, par le contact des armes, ont acquis le sentiment que, d'Allemagne à France, les forces se font équilibre et que cet équilibre ne saurait être rompu, essentiellement du moins, à notre profit), ceux-là définissent la paix future une "côte mal taillée". Le mot s'est répandu. De divers côtés, je l'ai entendu dire. Et ceux qui le répètent ne le désirent pas, ne se cachent pas que ce serait pour notre pays une catastrophe, qu'il importe d 'éviter, au moins d'atténuer par une persistance courageuse.
    Car, dans cette hypothèse, chacun rentrant chez soi après cette vaine débauche de vies humaines, cette consommation d'énergies et de richesses, la carte de l'Europe étant à peine changée, les problèmes irritants demeurant les mêmes, on se trouve conduit à prévoir une période de guerres nouvelles où l'Allemagne humilié, mais puissante encore et prompte à réparer ses forces, où l'Angleterre tenace, où les nationalités insatisfaites engageraient de nouveau le monde..."

    Tiré de notre Album "Maîtres et témoins"... (II) : Jacques Bainville" (186 photos)

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/08/03/notre-feuilleton-estival-un-ete-avec-jacques-bainville-6167229.html